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Le nom « Diafoirus » interpelle dès le début, il combine le préfixe grec « dia- » et le suffixe latin
« -us » et le mot français « foire » qui veut dire « diarrhée », est un étrange combiné qui souligne le
ridicule du personnage.
1e mvt : Présentation comique de Thomas Diafoirus au père
- La scène commence par un comique de geste dès la première réplique : M. Diafoirus infantilise son
fils en lui indiquant tout ce qu’il doit faire par des impératifs « avancez », « Faites » et ses
approbations « oui », « oui, oui » montre son agacement face à l’attitude de son fils placé en
infériorité par rapport à son père.
- Le fils est immédiatement présenté comme un personnage idiot par la didascalie « un grand benêt
[…] qui fait toutes choses des mauvaises grâce » qui permet d’apporter des précisions sur l’attitude
de Thomas.
- L’interrogation directe « N'est-ce pas par le père qu'il convient commencer ? » révèle une
méconnaissance des usages et montre qu’il demande sans cesse l'approbation de son père qui a dû lui
préciser qu’il « conv[enai]t [de] commencer […] par le père », ce qui souligne un manque de
confiance en lui dans cette situation et dresse un portrait caricatural ce qui a pour effet de rendre la
scène comique.
- Comique de parodie du langage précieux avec une hyperbole et une gradation « Monsieur, je viens
saluer, reconnaître, chérir et révérer » qui ont pour but de flatter Argan par ces louages.
- Puis on retrouve des antithèses à répétition lorsqu’il oppose son père à son beau-père pour montrer
la supériorité du second sur le premier « par nécessité/par grâce », « ouvrage de son corps/ouvrage de
Le Malade Imaginaire : Spectacle et Comédie
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votre volonté », « spirituelles/corporelles » + périphrase, il utilise « second père » pour dire « beau-
père »
- Molière joue aussi sur les énumérations, la répétition et les gradations ascendantes « saluer » «
reconnaître » et « chérir » ; « très humble » « très obéissant » et « très fidèle » consacrée au
compliment adressé au père dont Thomas Diafoirus le propose sous la forme d'une parodie.
- Remarques ironiques de Toinette qui parle peu mais souligne quand même le ridicule du
personnage « vive les collèges d'où l'on sort si habile homme » qui souligne le décalage entre les
beaux discours et la prétendue science, et sa situation de prétendant.
- La maladresse de Thomas est ainsi suggérée à travers l'image de l'élève qui a encore besoin de son
père ainsi que la question « Cela a t'-il bien été mon père ? » qui accentue cette maladresse.
La formule finale conventionnelle vient parachever le manque général d'authenticité de l'éloge
de Thomas. La réplique prononcée d'une traite, sans respiration, sonne comme une mauvaise
récitation apprise par cœur sans être comprise qui manque de spontanéité et de naturel. Cela se répète
encore une fois dans le deuxième mouvement qui semble trop formel pour être sincère et trop
répétitif pour être intelligent.
Pour conclure dans ce passage Molière utilise Thomas Diafoirus comme exemple pour faire le
satire des médecins en mettant en valeur le peu d'intelligence dont fait preuve Thomas il dresse de lui
un portrait comique et dégradant loin de l’image que l’on se fait d’un médecin. Ce passage montre
aussi que les médecins sont habiles à tromper car le père de Thomas fait passer son fils pour un génie
alors qu’il n’en est pas un.
La scène suivante celle de l’acte II scène 6 poursuit ce travail de satire de la médecine. On peut
s’intéresser aussi à une autre œuvre de Molière, notamment Le Médecin malgré lui, et plus
précisément avec le personnage de Sganarelle, on pourrait penser que n'importe qui pourrait se faire
passer pour un médecin renommé seulement en ayant l'impression de savoir en quoi on parle car les
patients se laissent duper facilement.