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Acte II scène 5, Le Malade Imaginaire, Molière

Introduction

C’est lorsqu’il montât sur la scène du Palais-Royal au soir du 17


février 1673 pour la quatrième représentation du Malade Imaginaire
que Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière sera pris d’un malaise. Le
comédien et dramaturge mourut à l’âge de 51 ans chez lui dans la
soirée. Étrange résonnance de mourir en ayant pour dernier rôle celui
d’un hypocondriaque… « On meurt de médecine et non de maladie »
disait-il, toujours critique envers la médecine de son temps. Dans le
Malade Imaginaire, Argan, un riche bourgeois et de surcroît
hypocondriaque, veut imposer à sa fille Angélique un mariage
d’intérêt avec un jeune médecin pédant et ridicule dans le but de
diminuer ses propres frais médicaux. Dans l’acte II scène 5 a lieu la
présentation du prétendant en présence de son père ainsi que de
Cléante qui s’est présenté comme professeur de musique
qu’Angélique veut épouser. On assiste donc à un échange de
salutations au cours duquel le fils se ridiculise puis la présentation du
fils par son père.

Lecture

Problématique : Comment à travers le portrait mis en œuvre par


Molière lui permet de de développer sa satire des médecins et plus
généralement celle de la médecine.

Mouvement 1 : Le monologue de M. Diafoirus, un éloge paradoxal

La longueur de la tirade de M. Diafoirustirade préparée


La joie du père qui se réjouit de voir son fils suivre le même chemin
Tirade très bien construite
 3 étapes : introduction, jeunesse de son fils, sa formation médicale
Une brève introduction
S’ouvre sur une protestation d’objectivitéprécaution oratoire
Il pose clairement son opinionIl n’est pas le seul
- Formulation intéressante
Il ne souligne pas des qualités mais une absence de défauts
« Il n’est pas méchant » = Il est sot
Redoublement négatif
Introduit plus une critique qu’un éloge
Il transforme les défauts en qualité et termine son intro par « art »
Satire de Molière qualité requise du médecin : lourdeur d’esprit

La jeunesse de Thomas Diafoirus


La présentation suit un ordre chronologique
Le père vente un réel manque d’esprit qui aurait dû l’inquiéter
Rôle des adjectifsrythme ternaire
Hyperbole du pèrel’éloge tellement caricaturale devient absurde
Le père emploie ensuite le style direct libre
Il retranscrit ses propres pensées + éloge via proverbes
Nouvel aveu des difficultés de son fils
Il ne comprend pas la politesse qu’on les professeurs à l’égard du
manque cruel d’intelligence de son fils

Le futur médecin


La fierté d’un père médecin
Métaphore du combat : battre le fer + glorieusement
Réitère sa protestation d’objectivité
1ère critique : ce qui fait la valeur du fils est le bruit
->Il fait parler de lui, la dispute = disputatio
2ème critique : son aptitude à susciter des conflits
Au XVIIème comme un turc = un barbare
Loin des recoins de la logiqueIl cherche à avoir raison a tout pris
Fin du discours = apogée, son fils suit son exemple
L’adverbe « aveuglement » condense toute la satire de Molière
Médecin  fanatisme absurde et entêté
« Farine » = mépris des théories modernes
Un éloge rigoureusement construit, préparé par le père qui a
tout intérêt de voir son fils épousé la fille d’un riche bourgeois, à
travers ce discours il ne fait que renforcer le caractère ridicule de son
fils à l’image de son père.

Mouvement 2 : La confirmation de la satire

Thomas Diafoirus est-il un séducteur ?


Mise en pratique
Tentative d’approche : la thèse roulée
Il fait preuve d’une onctuosité obséquieuselourdeur
Il présente une thèse sur le refus des découvertes médicinales
Cette présentation lui permet de parler de lui prétention
Tentative d’approche : le divertissement
Propose d’ assister à la dissection d’une femme
Heurte les règles de bienséance
« Sur quoi je dois résonner » orgueil, se fait écouter

La double résistance


Argan ne résiste pas, il est convaincu qu’il s’agit du meilleur gendre
Angélique réagit de façon méprisante « meuble » objet
Elle reste polie dans ses propos
Toinette est insolente, elle ôte toute valeur à la thèse
Devient un objet de décoration
Manifeste ensuite de l’ironie et parle par antiphrase
Elle met l’accent sur le décalage entre prétendant et honnête homme
L’avenir du futur gendre
M.Diafoirus expose de façon très cru les capacités sexuelles du fils
Comique très bas
Sujet gênantallusion très claire à la procréation
Rythme ternaire en gradation + préfix « pro »
C’est un mariage arrangé, une vente
Argan détourne le sujet sur la carrière du fils
Le médecin se moque du patient
Toinette se voit confier la satire parle de manière proche
Propos confirmé par Diafoirus
Guérir = traiter = commerce

Conclusion

Aux yeux du spectateur, cette scène est un panégyrique (éloge)


totalement ridicule. Molière associe le père et le fils dans la même
stupidité. Plus grave encore, la stratégie oratoire retenu permet de
dresser un portrait très critique des médecins, de leur cynisme et
volonté d’en faire œuvre de commerce. Diafoirus, préfix « dia » qui
signifie à travers et radicale « foire » qui a deux sens : la diarrhée,
Thomas est une diarrhée verbale symbole de son instrument préféré
(le clystère) ou l’échec : Thomas est le symbole de l’échec de la
pratique médicinale.

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