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EL 12 – MOLIÈRE, Le Malade imaginaire, II-5, 1673

Éléments d’analyse

POUR L’INTRODUCTION :

- Être attentif au point 3 : présenter l’extrait !


 Le replacer dans la dynamique de la pièce en rappelant
l’intrigue acte I
 Résumer ce passage
 Souligner la particularité de la réplique : une tirade

EX : Un mariage arrangé entre Angélique et Thomas Diafoirus, fils de


médecin. Par ce choix, Argan croit s’assurer les services d’un médecin
au quotidien. Le père du jeune homme vient alors présenter son fils.

RAPPEL : La fonction principale de la tirade est ARGUMENTATIVE.


Il est question pour le personnage d’imposer sa place et de : justifier,
prouver, convaincre, persuader. Ici : souligner les qualités du
prétendant.

PROJETS POSSIBLES :

- Comment ces personnages caricaturaux des Diafoirus


permettent-ils à Molière de dresser la satire des médecins ?
- Comment cet éloge paradoxal crée le comique de la scène ?
- En quoi Diafoirus donne le spectacle du ridicule de son fils ?

MOUVEMENTS

1 – « Monsieur… » à « de notre art » : Un étrange panégyrique, un


éloge paradoxal

2 – « Lorsqu’il était petit » à « de même farine » : La formation du


jeune homme

3 – « tirant de sa poche… » à la fin : Un portrait en acte, entrée en


scène du principal intéressé
ÉLÉMENTS D’ANALYSE

1 – Un étrange panégyrique, un éloge paradoxal

REPÉRER LES PROCÉDÉS : formule d’adresse, prétérition, litote, hyperbole,


énumération et accumulation, les négations, conjonction de coordination de l’opposition :

Entrée en scène protocolaire du père, revêt un caractère officiel. A la fois respect et


distance due à la caste à laquelle il appartient : celle des médecins. Personnage plein
d’emphase et de suffisance. Apparence de l’éloge au départ, qui se transforme
rapidement en satire du fils : effet de chute comique ! Unanimement est reconnue la
bêtise de Thomas. Les négations soulignent l’ignorance du jeune homme. Les conj
« mais » marquent les excuses, nuances, réserves apportées par le père aux défauts du
fils. Les hyperb accentuent ses travers et les rendent généralement perçus.

2 – La formation du jeune homme

- L’analepse, énumération, ch lex du caractère, connotation négative, hyperbole,


sub circonst

Annonce d’un récit fleuve au caractère comique. Simplicité d’esprit largement


souligné. Véritable comique de situation : Diafoirus est supposé faire l’éloge de ce
fils promis en mariage à Angélique, et donc satisfaire et rassurer Argan sur ses
qualités ! Il met en fait en exergue le moindre de ses défauts !

- Métaphores, langage imagé, présent de vérité général, ch lex péjoratif,


démonstratif à valeur négative.
Recours aux dictons, proverbes populaires sur le principe de la vérité générale :
se rassurer ; cherche à trouver un sens à ses défauts ! Aveuglement du père ou
mauvaise foi ? Tout aussi bête que lui !

- Sub circons de tps, conjonction coord, anaphore, passé simple imparfait

Récit rythmé, qui s’éternise et doit créer l’impatience d’Argan, la curiosité et le


rire du spectateur. Le passé simple souligne une étape essentielle de sa
formation : stoppé face aux difficultés ! Un rien l’arrête : Ce qui fait l’essence
même d’un apprentissage et permet les progrès.

- Adverbe de tps, adverbe mélioratif, ch lex de la bataille, du combat,


comparaison, hyperbole, négation
Les études sont présentées comme une lutte, un combat insurmontable, des
obstacles à relever. 1ère Conclusion : celle du récit : exagérément positive qui
laisse deviner la réalité exactement inverse : Thomas est un entêté, borné,
obstiné, fermé. En opposition systématique dans les débats, incapable d’avancer,
de se remettre en question, campe sur ses positions et ses réflexions.

- Conj de coord, ch lex des tps passé et du progrès, négation


2ème conclusion à la dimension plus universelle : le personnage type du médecin
plein de préjugés, incapable d’évoluer, de progresser. Un père émerveillé par les
défauts de son fils, à son image. 2 portraits miroirs
Satire violente et drôle de la médecine, des médecins en particulier : des
hommes rétrogrades, au mode de réflexion moyenâgeux, à l’intelligence
grossière, bouffis d’ignorance. C’est la voix de Molière qui s’entend à travers ce
discours par lequel Diafoirus trahit lui-même ses défauts !
La longueur de cette tirade est là aussi pour faire naître la curiosité des
lecteurs et spectateurs, qui n’attendent qu’une chose : constater le
désastre !!
Son utilité était de faire naître l’admiration et l’amour dans les yeux de sa
future…Angélique !! Situation comique tant le décalage entre les enjeux de la
tirade et son contenu est grand.

3 – Un portrait en acte, entrée en scène du principal intéressé

- 3 répliques brèves, didascalies (geste), préposition de l’opposition, formules


d’adresse, ironie
Relancer le dynamisme, précipiter la chute, d’autant plus rapide et comique que le
propos de Diafoirus s’est étiré en longueur !! Confirmation : personnage pompeux,
fat, propos artificiel, qui semble appris par cœur. Comique de langage « prémices
de mon esprit » : il n’en a pas ! Se présente comme son père : une rencontre
protocolaire.
- Comique de langage, comparaison
Angélique se montre distante et dénigre Thomas. Absolument pas impressionnée,
totalement indifférente. Toinette impertinente et drôle. Chute burlesque.

CONCLUSION

Satire des médecins soulignée par les procédés comiques,


tant de caractère que de langage et de situation !

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