Analyse du texte de : “L’Acte 1 scène 6” le théâtre du 17ème à nos jours

Introduction :

Louis XIV en passionné de danse prit place dans pas moins de 27 ballets de cours. C'est
d'ailleurs grâce à son rôle du Soleil qu'il incarna dans une pièce en 1653 que l'on lui
attribuera le nom de “Roi Soleil". Molière voulant faire plaisir à son roi a donc créé la
comédie ballet, genre théâtral aux intermèdes dansés et chantés.
Cherchant à plaire par le rire et instruire par les propos, Molière a toujours dénoncé les vices
et les travers humains dans ses comédies. Il n’y changera rien pour sa dernière
composition, "le malade imaginaire" une oeuvre mettant en scène Argan un noble
hypocondriaque tristement exploité par les médecins et par Béline, sa femme avide d'argent,
Angélique, la pauvre fille contrainte d'épouser autre que celui qu'elle aime et Toinette, la
servante clairvoyante soucieuse de résoudre les problèmes qui s'imposent. Nous nous
intéresserons ici à l'acte 1 Scène 6.

Plan :

Les personnages jouent bien un rôle dans ce passage pour arriver à leurs fins. Nous nous
demanderons donc comment Molière fait ressortir le double rôle joué par les personnages à
travers cette pièce. Nous verrons dans premier mouvement du début de la scène a la ligne 9
ce que les personnages veulent faire croire d’eux puis dans un second mouvement de la
ligne 10 à la fin de la scène nous verrons comment les masques de nos personnages
tombent et que leur vrais visages se dévoilent.

Développement :

1 : l'alliance de Toinette et Béline contre Argan.

“Madame.” utilise une holophrase, “madame” démontre que la servante respecte l’ordre
hiérarchique → Toinette ne se comportait pas de telle → joue la servante parfaite.

“Pourquoi donc est-ce que vous mettez mon mari en colère ?” Question rhétorique →
accuser → défend son mari → femme protectrice → infantilise Argan (peut pas se défendre
seul) → maîtresse de maison imposant son autorité → comprend qu’elle joue la femme
parfaite.

“d’un ton doucereux." Didascalie → comprend comment agit Toinette → adjectif péjoratif
→ souligne donc l’hypocrisie de Toinette dans ces propos.

“Moi, Madame, hélas ! Je ne sais pas ce que vous me voulez dire, et je ne songe qu’à
complaire à Monsieur en toutes choses.”

1 : Toinette s'indigne → joue a celle qui n’en sait rien → qui est saisie d'une injustice

2 : Le mot hélas appartenant au registre tragique est utilisé par l'élite des français a cette
époque et non les servantes → Toinette surjoue donc.
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3 : Toinette utilise une hyperbole pour persuader du fait qu’elle met toute son attention sur le
fait de plaire à Argan.

“Ah ! La traîtresse !” Utilise une double exclamation sans verbe pour exprimer sa colère →
Sanguin et colérique → sa phrase n'a pas beaucoup de répartie → reflète son côté enfantin.

“Il nous a dit qu’il voulait donner sa fille en mariage au fils de Monsieur Diafoirus ; je lui ai
répondu que je trouvais le parti avantageux pour elle ; mais que je croyais qu’il ferait mieux
de la mettre dans un couvent.”

1 : Toinette monopolise la parole.

2 : utilise un discours indirect qui accrédite ses propos → donne de la véracité comparé à
Argan.

3 : Le mot couvent est utilisé comme une arme envers Argan et lui permet de s’allier avec
Béline. Car on sait que Béline veut absolument mettre Angélique dans un convent en parlant
de ceci, Béline et Toinette trouvent un chemin d’entente.

“Il n’y a pas grand mal à cela, et je trouve qu’elle a raison”. De par la litote, Béline est
d'accord avec Toinette. Beline retourne sa veste devant son mari, et le sort des deux
femmes est maintenant lié, ce qui renforce leur confiance mutuelle et leur complicité.

“Ah ! Mamour, vous la croyez. C’est une scélérate : elle m’a dit cent insolences.”

1 : L’interjection montre qu’il est choqué de la réaction de Béline.

2 : La première phrase montre bien qu’Argan se met en position de victime.

3 : Ce mot affectueux qui veut dire mon amour montre bien la soumission d’Argan à sa
femme.

4 : Argan au lieu de justifier ses propos utilise une hyperbole insolente pour insulter Toinette,
ceci montre bien qu’Argan se comporte comme un enfant sans répartie.

“Hé bien ! Je vous crois, mon ami. Là, remettez-vous. Écoutez Toinette, si vous fâchez
jamais mon mari, je vous mettrai dehors. Ça, donnez-moi son manteau fourré et des
oreillers, que je l’accommode dans sa chaise. Voilà je ne sais comment. Enfoncez bien votre
bonnet jusque sur vos oreilles : il n’y a rien qui enrhume tant que de prendre l’air par les
oreilles.”

1 : Ici Beline veut paraître avoir cédé au caprice de son mari en lui disant qu’elle le croit.

2 : Béline dit donc ce qu’Argan veut entendre à savoir menacer Toinette de la mettre à la
porte.

3 : Béline se transforme en médecin et joue la femme parfaite prenant soin de son mari.

“Ah ! Mamie, que je vous suis obligé de tous les soins que vous prenez de moi !”.
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Cette réplique nous montre qu’Argan à été amadouer par sa femme , il se trouve donc
obligé de la remercier. Il est manipulé.

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2 : Comique de geste qui fait ressortir le double rôle joué par les personnages.

“accommodant les oreillers qu’elle met autour d’Argan : Levez-vous, que je mette ceci sous
vous. Mettons celui-ci derrière votre dos, et cet autre-là pour soutenir votre tête.”

Ici Beline devient comme un metteur en scène, elle contrôle son mari, il est pour elle une
marionnette qu’elle manipule comme elle veut. Ceci est symbolique car le plus souvent,
jouant la femme parfaite voulant prendre soin de lui Beline fait ce qu’elle veut d’Argan pour
arriver à ses fins.

“Lui mettant rudement un oreiller sur la tête, et puis fuyant : Et celui-ci pour vous garder du
serein.”

On comprend donc que Toinette jouait bien un rôle et que ce n'est pas une servante parfaite.
“Rudement” qui décrit symboliquement le caractère de Toinette, servante qui ne se laisse
pas faire, puis cette phrase montre bien que Toinette se moque de Beline. On comprend
qu’elle veut lui faire croire qu’ils sont sur la même longueur d’onde mais ce n’est pas vrai,
Toinette a des objectifs totalement différents de Belline.

“se lève en colère, et jette tous les oreillers à Toinette : Ah ! Coquine, tu veux m’étouffer.”

Ici, Argan agit plus qu’il ne parle, le fait qu’il se lève brusquement nous intrigue car il est
normalement malade on comprendras après qu’il ne l’est pas vraiment. Le fait qu’il jette tous
les oreillers sur Toinette et l’insulte nous montre qu’il est vraiment agacé et qu’il veut du mal
à sa servante.

“Eh là, eh là ! Qu’est-ce que c’est donc ?”

Beline agit ici comme une mère calmant deux enfants qui se chamaillent. Le fait qu’elle
demande ce qu’il s’est passé est intrigant car dans le mise en scène elle voit Toinette
étouffer Argan. Beline ne veut donc pas du tout le bien de son mari, elle cherche juste à faire
croire cela pour le manipuler.

“tout essoufflé, se jette dans sa chaise : Ah, ah, ah ! Je n’en puis plus”

Argan aime l’attention qu’on lui accorde lorsqu'il joue le malade, il revient donc très
rapidement dans son jeu se rendant compte de sa bêtise et il joue celui qui va mourir pour
se victimiser et attirer l’attention de Béline et la colère envers Toinette.

“Pourquoi vous emporter ainsi ? Elle a cru faire bien .”

Béline remet en question l’énervement d’Argan elle n’est donc clairement pas de son côté,
de plus, le fait qu’elle dise que Toinette a cru faire bien signifie implicitement que Béline
aurait aimé la mort d’Argan, ceci dévoile sa véritable personne.
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“Vous ne connaissez pas, mamour, la malice de la pendarde. Ah ! Elle m’a mis tout hors de
moi ; et il faudra plus de huit médecins, et douze lavements, pour réparer tout ceci”.

Argan se victimise encore une fois, il se comporte définitivement comme un enfant.

L’utilisation du terme “malice” dans sa phrase est pourtant bien choisie, elle renvoie au
piques de toinette. Argan semble donc avoir un air de lucidité mais ceci va très vite lorsqu'il
aborde la médecine ou il se ridiculise totalement.

Conclusion :

Pour conclure, Les personnages jouent bien un double rôle dans cette pièce, l’hypocrisie et
les erreurs que font les personnages puis les informations qu’on comprend implicitement
nous démontrent bien cela. Béline joue la femme parfaite mais ne veut en réalité que
manipuler son mari pour s’accaparer de son argent a sa mort. Toinette joue la servante
parfaite mais n’en est pas une et Argan joue le malade mais ne l’est pas vraiment. De nos
jours, l’hypocrisie et le mensonge sont toujours omniprésents. Cette pièce de théâtre serait
donc intemporelle, quand notre société serait-elle dépourvue de ces fléaux ?
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