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Le Malade Imaginaire, Molière - acte III scène 3

Le “roman de la médecine”

Intro:
Molière est un dramaturge, comédien, directeur de troupe et metteur en scène du XVIIème
siècle. Il écrit beaucoup de comédies qui vont au-delà de la farce pour interroger la société
en présentant des satires féroces des bourgeois. Le Malade Imaginaire, écrite en 1673, est
sa dernière pièce qui ne déroge pas à la règle : il cherche de nouveau à plaire par le
comique et à instruire par le propos. A travers la comédie ballet, de caractère, d'intrigue et de
mœurs, Molière critique la médecine et les médecins de son temps par la caricature d'un
hypocondriaque, Argan. Il rend sa pièce plus légère avec une intrigue sentimentale : Argan
souhaite marier sa fille, Angélique, avec un médecin, Thomas Diafoirus, alors qu'elle est
amoureuse d'un autre, Cléante. Ici, Béralde, le frère d'Argan, essaye en vain de faire
entendre raison à son frère sur l'hypocrisie des médecins.

Comment Molière, à travers une dispute entre Argan et Béralde, fait-il une critique de la
médecine ?

I- L1-7: Apologie de la nature


II- L8-19: Critique de la médecine
III-L20-33: Critique de la figure du médecin

I. Apologie de la nature
discussion calme et courtoise
“mon frère”
→ apostrophe affectueuse
permet de garder l’atmosphère détendue

“Que faire donc, quand on est malade ?”


→ interrogation
Arg. pose des questions, cherche à comprendre

“La nature (...) se tire doucement du désordre où elle tombée”


→ personnification de la nature
Bé. loue la nature à la place de la médecine

“repos”, “doucement”
→ voc du calme
opposée au comportement agité d’Arg.

“repos”, “désordre” & “remèdes”, “maladies”


→ opposition, paradoxe (dans le sens où sa décla s’oppose à l’opinion public)
médecine met en échec l’auto suffisance de la nature

II- L8-19: Critique de la médecine


“on peut aider cette nature par de certaines choses”
→ objection d’Argan
réfute l’idée de son frère

“belles imaginations”, “croire”, “souhaiter” = voc de l’illusion


“le roman de la médecine”
→ fait écho au titre de la pièce, que c’est une fiction
“vous parle”
→ répétition x2
parle mais aucun résultat concluant

“d’aider, de secourir, de soulager la nature, de lui ôter ce qui lui nuit”


→ énumération
promesses excessives, opposé aux actions

“le sang”, “le coeur”, “le foie”, “la vérité”, “croire”


→ voc. implicite de la religion
croire aveuglément par peur de la mort

“Mais quand vous en venez à la vérité, et à l’expérience, vous ne trouvez rien de tout cela”
→ conj. de coord (opposition) + emploi du pronom de 2e personne
oppose les discours des médecins à la réalité. pronom personnel oblige A. à étudier la vérité
et l’expérience, éloignées des faux discours

“et il en est comme de ces beaux songes, qui ne vous laissent au réveil que le déplaisir de
les avoir crus”
→ comparaison avec voc. antithétique (beaux & déplaisir)
les discours des médecins ne sont que des beaux mensonges, une illusion

III- Critique de la figure du médecin

“C’est-à-dire que toute la science du monde est renfermée dans votre tête, et vous voulez en
savoir plus que tous les grands médecins de notre siècle”
→ répétition de tous/toutes + refs très larges
réponse ironique. moque de son frère comme si celui-ci pensait avoir une connaissance
universelle

“Entendez-les parler, les plus habiles gens du monde ; voyez-les faire, les plus ignorants de
tous les hommes”
→ parallélisme + impératifs + superlatifs + antithèse (habiles/ignorants)
tente de convaincre son frère, souligne opposition discours/actes des médecins, incite son
frère à observer les paroles et les actions des médecins et à en tirer des conclusions

“Hoy”
→ interjection grossière
moins de maîtrise, manque d’arguments

“vous êtes un grand docteur à ce que je vois”


→ ironie
se moque parce qu'à court d’argument

“rembarrer vos raisonnements, et rabaisser votre caquet”


→ assonance en ‘r’
exprime sa colère, mécontentement

“mon frère”
→ formule affective
tente de calmer Arg. qui s’emporte
“je ne prends point à tâche de combattre la médecine, et chacun à ses périls et fortune, peut
croire tout ce qu’il lui plaît”
→ négation
justifie sa démarche: ne veut pas être radicale, donne juste son avis

“Ce que j’en dis n’est qu’entre nous”


→ négation restrictive
but personnel: sauver son frère

“j’aurais souhaité”
→ conditionnel passé
estime qu’il n’a pas réussi

“et pour vous divertir vous mener voir sur ce chapitre quelqu’une des comédies de Molière”
→ CC de but + référence = mise en abyme comique
évoque le premier but de la comédie, mais espère également que le docere le tirera d’erreur
éloge du théâtre

“C’est un bon impertinent que votre Molière avec ses comédies, et je le trouve bien plaisant
d’aller jouer d’honnêtes gens comme les médecins”
→ ironie + possessif de 2e pers. + expression méliorative
le considère très mal, donne son avis, défend les médecins
auto-dérision de Molière, très comique

“Ce ne sont point les médecins qu’il joue, mais le ridicule de la médecine”
→ négation partielle
se défend, ne s’attaque pas à la personne mais à la pratique, moins rationnel plus émotif

Conclusion:
Ce dialogue entre les deux frères permet de mettre en scène un débat sur la pensée. La
sacralisation de la médecine par Argan devient ridicule et fait rire tandis que Béralde tente en
vain de raisonner son frère.
// Dans Dom Juan de Molière, ce dernier, comme Béralde, prône la libre pensée, et font une
critique subversive de la religion et Argan et Sganarelle se déguisent en médecin et ont une
confiance aveugle en la médecine.

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