Vous êtes sur la page 1sur 3

Séance 15 : Etude du dénouement de la pièce

Acte III, scène 14 et dernier intermède

1. Quelle proposition Béralde fait-il pour résoudre l’intrigue et permettre le mariage entre
Angélique et Cléante ?

2. Pourquoi Argan est-il réticent au départ ? Comment se laisse-t-il convaincre ?

3. Comment Béralde parvient-il à persuader les autres personnages de prendre part à ce


divertissement et quelle visée lui assigne-t-il ?

4. Lisez le troisième intermède. En quoi s’agit-il d’une « cérémonie burlesque » ?

5. Comment ce troisième intermède prolonge-t-il la satire de la médecine développée tout au long


de la pièce ?

6. BILAN : En quoi peut-on dire que ce dénouement célèbre la magie et le pouvoir de l’illusion
théâtrale et du spectacle ?
Etude du dénouement de la pièce (correction)

1. Quelle proposition Béralde fait-il pour résoudre l’intrigue et permettre le mariage entre
Angélique et Cléante ?
Béralde, habile raisonneur et fin connaisseur de l’â me humaine, trouve une solution burlesque
(peut-être inspirée par Toinette) pour résoudre l’intrigue : il propose à Argan de se faire lui-même
médecin, ce qui le dispenserait de marier sa fille à un médecin.

2. Pourquoi Argan est-il réticent au départ ? Comment se laisse-t-il convaincre ?


Argan se montre réticent car il peine à croire que l’on puisse devenir médecin sans étudier : « Mais
il faut savoir bien parler latin, connaître les maladies, et les remèdes qu’il y faut faire », dit-il.
Toutefois, Béralde et Toinette parviennent à le convaincre que « l’habit fait le médecin » : « En
recevant la robe et le bonnet de médecin, vous apprendrez tout cela, et vous serez après plus
habile que vous ne voudrez ».

3. Comment Béralde parvient-il à persuader les autres personnages de prendre part à ce


divertissement et quelle visée lui assigne-t-il ?
Béralde parvient à persuader les autres personnages de prendre part à ce divertissement en
affirmant que celui-ci est anodin et ne prête pas à conséquence : « tout ceci n’est qu’entre nous »,
dit-il. Il emploie le vocabulaire du théâ tre et du spectacle (« divertissement », « comédiens », «
intermède », « des danses et de la musique », « divertissement », « premier personnage », « jouer »,
« personnage », « comédie », « carnaval ») et introduit ainsi un autre passage de « théâ tre dans le
théâ tre ». La visée de cette « comédie » est double : « nous divertir un peu » ; « s’accommoder à ses
fantaisies ». En effet, sans parvenir véritablement à corriger Argan, la comédie peut en tout cas
l’empêcher de nuire : il s’agit non pas de guérir Argan, vraisemblablement inguérissable, mais
d’adapter la situation à son obession en entrant dans sa folie : “s’accommoder à ses fantaisies”. Le
rire collectif a ici une dimension proprement cathartique.

4. Lisez le troisième intermède. En quoi s’agit-il d’une « cérémonie burlesque » ?


Le troisième intermède est une « cérémonie burlesque » d’une très grande drô lerie. Molière
parodie les cérémonies de réception de bacheliers telles qu’elles se pratiquent dans les Facultés de
médecine à l’époque : le cérémonial est conforme en tout point. Toutefois, le latin d’une part, la
répétition du credo médical parodique « Clysterium donare, / Postea seignare, / Ensuitta purgare
», les chants et danses des médecins que l’on imagine burlesques, l’utilisation de mortiers
d’apothicaires comme instruments de musique, contribuent à donner à cette cérémonie un
caractère burlesque.
Cette «cérémonie burlesque» consiste à ridiculiser une profession qui revendique sa gravité : tout
d’abord, Molière les fait chanter et danser, et de plus, Béralde décrit la cérémonie comme un
“divertissement” : “je veux que nous prenions ensemble le divertissement, et que mon frère y fasse
le premier personnage”, “une comédie” et même un “carnaval”.

5. Comment ce troisième intermède prolonge-t-il la satire de la médecine développée tout au


long de la pièce ?
Ce troisième intermède prolonge la satire de la médecine développée dans la pièce puisque les
médecins y apparaissent comme de faux savants, manipulant un langage verbeux ; ils ne savent
prescrire que des clystères et saignées et pour finir leurs prescriptions visent à tuer les malades («
Et seignet et tuat ! »).
Molière moque:
•le langage: latin incorrect, qui donne une apparence de savoir
•l’appâ t du gain
•l’orgueil des médecins
•le savoir: une simple reformulation
•les remèdes: toujours les mêmes, quelle que soit la maladie.
On note enfin que la pièce se termine sur le verbe “tuer” : les médecins sont donc assimilés à des
meurtriers.

BILAN : En quoi peut-on dire que ce dénouement célèbre la magie et le pouvoir de l’illusion
théâtrale et du spectacle ?

Les personnages ont évolué et il s’agit d’un dénouement heureux, comme il convient dans une
comédie. C’est grâce à l’illusion théâtrale qu’ Angélique parvient à épouser l’homme qu’elle aime,
que Béline a vu sa ruse échouer et disparaît. Même Argan a évolué: il s’est défait de ses illusions
sur sa femme, mais reste incorrigible; il voulait forcer Cléante a devenir médecin! En le devenant
dans cette cérémonie brulesque, il rend sa folie inoffensive pour ses proches (rôle cathartique du
théâtre).
Le dernier intermède vient célébrer la magie du théâtre : tous les personnages se retrouvent dans
une sorte de spectacle illusoire et burlesque, dans une cérémonie carnavalesque qui fait d’Argan
un médecin, le libérant ainsi de sa folie hypocondriaque.

Vous aimerez peut-être aussi