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Texte 10 : Tartuffe, ou l’imposteur

Introduction : Tartuffe est une comédie de Molière en 5 actes, publiée en


1664 puis censuré pour atteinte à la religion et revoit le jour en 1669. Nous
allons étudier un extrait de cette œuvre : la scène 6 de l’acte 3 intitulé Le
Tartuffe, ou l’imposteur. Aux scènes précédentes, Tartuffe, présenté comme un
homme pieux, fait une déclaration à Elmir, femme d’Orgon. Le fils d’Orgon et
Elmir, nommé Damis, est témoin de cette scène. Révolté, malgré qu’Elmir lui
supplie de ne rien dire, Damis va tout révéler à son père mais ce dernier ne le
croira pas. Tartuffe va trouver une pirouette qui lui permettra de s’en tirer en
ayant toute la confiance d’Orgon c’est-à-dire se dévoiler mais cela fait l’effet
contraire : il détourne la situation en sa faveur.

- 1er mouvement (v.1-18) : Mia culpa excessif ÷

- 2nd mouvement (v.19-34) : Stratégie de Tartuffe pour mieux


s’innocenter

- 3ème mouvement (v.35-39) : Conflit naissant entre le père et le fils

Problématique : Comment Tartuffe parvient-il à manipuler Orgon et à semer


la discorde entre le père et le fils ?

Mouvement 1 :
- La scène s’ouvre sur une révélation dont O fait face avec 1 phrase à la
fois « ! » et « ? ».

o Etonnement d’O : apostrophe « Ô Ciel »  Dieu (il appelle le ciel à


témoins) + ref à l’importance de la religion pour O.

- T se décrit avec bcp d’adj pej mais aussi il invoque la piété + la pitié d’O :
« mon frère » au v.2 -> Il met en avant la fraternité qui les unit.

- T opère un retournement de situation : il dévoile son vrai visage mais sur


un ton trompeur : O ne le croit donc pas, cela le tire d’affaire.

- Il relève la religion : « pécheur », « souillures », « punitions ».

o Il invoque une culpabilité générale : celle du pécheur.

- Il s’accuse même de fait + grands que ceux qu’il a commis

o V.1-3 : gradation : il passe de « méchant » à « le + grand des


scélérats » + présence du superlatif qui amplifie.
- Il dresse un autoportrait pej : « iniquité », « scélérat », « criminel »

- Il se présente comme un être dépravé et corrompu moralement,


commettant des actes contraires à la religion : « iniquité » +
« souillures » qui rime avec « ordure ».

- Il ne parle pas de séduction ou d’adultère comme il le devrait.

o Il trompe O en détournant le sujet + en disant la vérité : il fait


passer sa fausse dévotion pour une vraie dévotion.

- Il exagère sa faute : termes hyperboliques « chargé » + « amas de


crime ».

- Tout au long de cette réplique se mêle un voc religieux : « Ciel »,


« pécheur », « courroux » à un voc judiciaire : « crime », « criminel »,
« forfait », « coupable », « armez ».

o T invite O à se substituer à Dieu et le punir.

- T frein immédiatement l’humilité insistant sur le fait qu’il devrait être


punit malgré son innocence car il pourrait être capable d’être coupable.

o Il cherche à montrer qu’il est encore + dévot => renforce la


confiance d’O en révélant ses crimes.

- Il invite O à le renier, chasser avec 3 impératifs à valeur d’ordre :


« armez », « croyez », « chassez-moi ».

- O ne voit dans ce Mia Culpa qu’1 preuve en + de son humilité : effet


inverse, il renforce la confiance d’O et cela provoque la colère du père
envers son fils.

- Une dispute éclate : retournement de situation car O traite son fils de


« traître » et de « fausseté ».

- Rime antithétique : fausseté/pureté = aveuglement d’O qui ne voit pas la


fausse pureté de T.

- Cependant, D = clair voyant : « feinte douceur » : il a su démêler le vrai


du faux au-delà des apparences.

- Manière de parler d’O = son caractère : intransigeance : « tais-toi » qui


réduit son fils au silence.

- Il le condamne avec des injures : « pendard », « traître », « tais-toi


peste maudite » => haine du père à l’égard de son fils.
Mouvement 2 :
- Cette 2ème longue réplique de T nous montre 1 x de + que T fait preuve
d’habilité en 2 parties :

V.19-28 : T donne raison à D et dit enfin qu’il est un imposteur mais


d’une manière qu’O aura du mal à le croire : en prenant la défense de
D « Ah laissez-le parler » = s’immisce dans la relation père/fils.

Il incite O à croire D. Stratégie : il commence par inviter O à


laisser parler D alors que lui-même va monopoliser la parole en
enchaînant 4 questions rhétoriques adresser à O évoquant :
confiance, apparence, tromperie et croyance -> il invite O à se
remettre en ? sur ce qu’il pense à son sujet, au-delà des apparences.

Il avoue duper et tromper son entourage de part de la soutane (=


habit religieux) qu’il porte. « Tromper » = il insinue qu’O est naïf ; il
continue à l’appeler « mon frère » = il cultive 1 lien particulier et ne
laisse pas O à répondre « non, non, … » : il répond lui-même à ses
questions.

Il dénonce sa fausse dévotion avec la rime antithétique « homme de


bien » / « je ne vaux rien ». Conj de coord adversative « mais » =
opposition de ce qu’il est « vaux rien » et de ce qu’il laisse paraître
« homme de bien ».

V.29-34 : T s’adresse à D et lui demande de le punir : « traitez-moi


de perfide », « accablez-moi » => 2 impératifs : il continue à se
faire passer pour une victime en exagérant.

Didascalie interne « j’en veux à genoux » = position d’infériorité vis-


à-vis de D pour susciter la pitié d’O.

La rime « mérités/détestés » = il mérite d’être détesté.

D n’a pas bcp la parole : il est témoin et silencieux face à la


manipulation de T envers O.

Jusqu’au bout T garde son image de saint en défendant D : il


s’innocente et donc suscite l’admiration d’O : « mon cher fils ».

Mouvement 3 :
- La scène s’accélère : répliques courtes  T n’intervient plus et laisse la
parole à O et D.
- Point de suspensions lorsque D parle : Orgon ne laisse pas parler son fils.

- Comique de situation : encore « mon frère » = lien de fraternité + v.36


« traître » adresser à D au lieu de T + v.37 insultes passant de
« traître » à « pendard »  D réagit « quoi ! » : il est choqué.

- T est calme : il exagère en se mettant à genoux et D est énervé face à la


naïveté de son père « j’enrage ! ».

- Une x de + il réduit son fils au silence avec « tais-toi ».

- Didascalie interne « levez-vous de grâce » à T.

- Passage de violence verbale en le réduisant au silence à violence physique


« je te romprai les bras ».

CONCLUSION :

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