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a) p.86 : critique d'un monde chenu : M de G... M... « rajuste sa perruque et sa cravate » : ridicule
contre la vigueur d'une jeunesse outrée du sort que l'on réserve à deux amoureux.
89 : M de G... M... décide d'emprisonner encore 6 mois DG à St Lazare et M à l'Hôpital pour se
venger de la réaction violente de DG : disproportion et abus de pouvoir.
– > DG tue le portier de Saint-Lazare qui voulait intervenir. Il fait porter la responsabilité de
ce meurtre au Père (donc à l'Eglise) : « Voilà de quoi vous êtes cause, mon Père, dis-je assez
fièrement à mon guide ». (97) : trop de restrictions pousserait au crime ?
– p. 143 : la jeune prostituée de 16-17 ans envoyée par Manon à DG est une habituée de M.
G...M → la société des « bien-pendants » est corrompue.
– P. 143 : dénonce une société où l'argent est plus important que l'amour (bas de page)
Voir aussi bas de page 161 : « Nous avons reçu de l'esprit, du goût, des sentiments. Hélas ! Quel
triste usage en faisons-nous tandis que tant d'âmes basses et dignes de notre sort jouissent.... » →
voir aussi Figaro : « Vous vous êtes donné la peine de naître ». 1778
166 : portrait explicite par DG à son père d'une société corrompue : énumération de nobles...
169, bas : les pères : « auteurs de ma perte »
Voir aussi p. 181 l'antithèse entre les idées d'honneur du père de DG et les sauvages de
l'Amérique qui « suivent les lois de la nature » et qui ne suivent pas les « idées fantastiques de
l'honneur » .
« fantastiques », ici = aberrantes.
165 : le père de DG aurait voulu qu'il soit un « honnête homme » / « perdu les sentiments
d'honneur » et l'accuse de contrefaire l'honnêteté.
188 : une nouvelle définition du libertinage : pas d'irréligion. ; la vertu : présente dans le roman
189 : DG/Manon : une nouvelle honnêteté : « Il n'y a point d'honnête homme au monde qui n'eût
approuvé mes vues... ».
Assurément, ce qui donne la saveur particulière de la lecture de Manon Lescaut est le statut particulier du
narrateur. En effet, pour nous conter l'histoire de ces deux amants dépravés, coupables de tous les crimes, et
qui nous paraissent paradoxalement purs de leur amour, l'abbé Prévost choisit d'emprunter la voix de Des
Frieux, ce qui contribue à donner une couleur particulière à ses mots. C'est l'amant toujours actuel, mais en
Un récit dramatisé
Par ce procédé, le lecteur est entraîné malgré lui - de par sa simple lecture - dans une adhésion qui le rend
complice. D'abord, Des Grieux est un conteur de talent : les péripéties vécues par les amants, dignes des plus
grands romans d'aventures, sont relatées de manière dynamique. Ainsi, la narration se trouve resserrée par
des coups de théâtre perpétuels et le lecteur, entraîné, en oublie son jugement moral.
1) Présence de la tragédie :
Roman où les scènes se dupliquent en symétrie ou rebondissement : retours des personnages, des
situations et des lieux ( de Saint-Denis à Saint-Denis, de Chaillot à Chaillot) : spirale qui prend au
piège les personnages et qui ne les rend pas libres. Voir aussi argumentation de DG à Tiberge p. 94-
96.
Notez : Si c'est un roman tragique, il aurait pour but d'instruire (voir avis au lecteur) : il faudrait se
méfier des passions.
2) L'amoureux est une force irrépressible : ce qui revient à dire que DG n'est pas coupable : il a
été entraîné par la passion, source de tragédie (voir avis au lecteur).
22 : « Je suis sûr qu'en me condamnant, vous ne pourrez pas vous empêcher de me plaindre » dit
DG au narrateur avant de raconter son histoire.
Et aussi :
« Je ne suis pas étonné que ce roman, dont le héros est un fripon et l’héroïne une catin […] plaise, parce que
toutes les mauvaises actions du héros […] ont pour motif l’amour, qui est toujours un motif noble, quoique
la conduite soit basse.» Montesquieu
Cet amour est cause des malheurs :
- voir AL 5 : « l'amour me rendit si éclairé... »
Voir aussi p. 181 l'antithèse AR avec les sauvages de l'Amérique qui « suivent les lois de la nature ».
– comédie trop présente pour être une tragédie : voir tragi-comédie de Corneille.
– DG prend en main son destin : ne serait-il pas finalement libre, au contraire d'un héros
tragique ?