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Introduction rappeler l'appartenance de Gwynplaine aux personnages en marge de part sa

monstruosité
Rappeler les raisons pour lesquelles il est à la chambre des lords (voir paratexte sujet de compo)
Lecture
Mouvements
Premier mouvement la première prise de parole
Deuxième mouvement la seconde prise de parole
C’est dans une assemblée unanime et par un cri unique que commence cette scène. En effet, si
un des nobles - notons d’ailleurs ici que la différence de Gwynplaine apparaît car lui n’est qu’un
prénom tandis que les autres personnages sont nommés par leur rang - prend la parole ce n’est
que pour se faire le porte parole de l’assemblée comme l’indique l’emploi du verbe « traduisit »
ainsi que le déterminant numéral « un » pour désigner le « cri ».La phrase au discours direct
résonne comme un coup de poing adressé à Gwynplaine. Et, le fait que cette phrase ne s’adresse
pas directement à lui puisqu’il est nommé par l’appellatif très péjoratif « ce monstre » la rend
d’autant plus violente, G. Semble invisible ou du moins ne semble pas avoir le droit à la parole
d’après les Lords.
Ce coup de poing lancé à Gwynplaine n’a pas l’effet escompté par ce lord puisqu’à l’inverse il
semble lui donner du courage ou du moins l’énerver suffisamment pour le faire agir comme peut
l’indiquer à la fois le verbe au passé simple indiquant que son action va être soudaine et violente
mais aussi le rythme binaire « éperdu et indigné ». Il semble se sentir investi d’un devoir, d’une
mission d’où l’emploi par le narrateur de l’adjectif « suprême ». G va se lancer alors, en toute
connaissance de cause, dans un combat digne de celui de David et Goliath. Il est cet être
marginal par son physique et son rang actuel qui va oser s’adresser à la globalité le jeu sur les
pronoms « il » face à « tous » marque bien cette opposition.

La première longue prise de parole de G au discours direct fait un pied de nez à la demande de
Lord Scarsdale puisque si cette demande ne lui était pas adressée G. y répond comme si cela
avait été le cas en reprenant de manière rhétorique la question « ce que je viens faire ici? ».
La 1ère réponse envisagée reprend les pensées des Lords au moment où ils voient G. De fait, G
est un être marginal par son physique et son éducation il est un « monstre » d’après leurs normes.
Après avoir repris à sa charge les pensées des Lords il va apporter sa propre réponse en deux
temps mais toujours de manière déterminée avec notamment l'adverbe négatif « Non ». Il n’est
pas en marge ou à part il est au contraire la globalité, le groupe le plus nombreux, « le peuple »,
« tout le monde ». G retourne alors, dans son discours, la vision des Lords qui faisaient d’un
défaut et d’une basse classe sociale « une exception ». C’est en s’adressant à nouveau
directement aux Lords qu’il va clairement marquer le changement « l’exception c’est vous ». Cet
appel virulent à voir le monde autrement est réaffirmé par le rythme binaire et le parallélisme
« Vous êtes la chimère, et je suis la réalité ». C’est d’ailleurs par une sorte de sentence assertive
qu’il poursuit en allégorisant son être puisqu’il représente « l’Homme » autrement dit l’être
humain.
G. maitrise parfaitement l’art de la rhétorique puisqu’au lieu de nier et de cacher ses défauts et les
critiques qui lui sont faites il va les utiliser afin d’apporter de la force à son discours. Se qualifiant
ainsi lui-même, par la périphrase angoissante et donc presque antithétique, « effrayant Homme
qui Rit » il peut enchaîner en affirmant son mépris ironique des Lords avec la question rhétorique
« Qui rit de quoi ?». Il n’est pas là pour se sentir supérieur, il est là pour se placer dans la
normalité et mettre en avant l’égalité de tous avec le rythme ternaire « De vous. De lui. De tout ».
La fin de cette prise de parole donne une atmosphère plus sérieuse, plus solennelle, plus
pathétique également. G. répond à une nouvelle question rhétorique « qu’est-ce que son rire ? »
et la réponse glaçante fait des Lords des personnes négatives puisque leur « crime » est assimilé
à « supplice », il fait ainsi des Lords ses bourreaux. L’antithèse finale « je ris, cela veut dire : Je
pleure » est parlante et confirme cette vision du supplice.
La phrase de narration marque un changement dans l’attitude dès Lords qui déjà semblent
écouter G. Sans pour autant l’intégrer comme le montre bien les deux phrases simples « Il
s’arrêta. » « On se taisait ». La phrase « il put croire à certaine reprise d’attention » marquée par
des modalisateurs montre toutefois la fragilité de cette prise de conscience.

S’ensuit alors le deuxième mouvement correspondant à la deuxième prise de parole de G. Qui est
encore plus longue.
G. reprend sur la même thématique : celle du rire mais de manière moins pathétique. La
revendication sociale se fait ressentir avec l’évocation de l’action du « roi ». C’est également un
moyen pour rappeler que sa marginalité, due à son physique, est le fruit de l’homme. Mais par
l’emploi de l’adjectif « universelle » il place bien sa différence comme une force, un moyen
d’intégrer la société. Les quatre phrases suivantes commençant par l’anaphore « ce rire »
continuent d’exprimer à la fois la difficulté qu’a pu être cette mutilation physique mais aussi la
force qu’il en a pu tirer. Les deux phrases suivantes qui placent le discours de G. sous un joug
religieux confirment l’idée que le simple homme est plus élevé que l’homme supérieur, avec l’idée
que Dieu protège les faibles et « hait ce que font les rois » D’ailleurs il va confirmer cela par
l’interjection « Ah » redonnant du rythme à son propos ainsi que par l’interpellation directe aux
lords « vous me prenez pour une exception ! » A nouveau G. va se placer comme représentant
d’un ensemble et non comme un marginal. Il se désigne par le terme « symbole ». Il serait
presque comme une allégorie de la normalité, du peuple. Pour la 1 ère fois, il va s’adresser, à son
tour, de manière très péjorative, aux Lords en les qualifiant de « tout-puissants imbéciles ». Nous
pouvons ici voir peut être une mise en garde : le lien syntaxique entre « tout-puissants » et
« imbéciles » montre bien une idée clé de Hugo, la puissance ne fait pas tout et surtout pas
l'intelligence . G réaffirme alors son statut d’allégorie avec le pronom « tout » et le terme
« humanité » et surtout le verbe « représente ». Sa blessure semble être elle aussi l’allégorie de la
pauvreté et de la privation de liberté des hommes, d’ailleurs la double énumération reliée par la
conjonction de comparaison « comme » illustre cela « On a déformé [ au genre humain] le droit, la
justice, la vérité, la raison, l’intelligence comme à moi les yeux, les narines et les oreilles. » Dès
lors la comparaison entre G et le genre humain s’affirme en mettant en avant la souffrance par
l’expression « cloaque de colère et de douleur » qui s’oppose par une antithèse à l’apparence de
« contentement », par ailleurs, la « griffe du roi » représentent ceux qui mutilent l’œuvre de Dieu
évoquée par l’expression « le doigt de Dieu » ,ainsi l’homme est bien le coupable et « la
monstrueuse superposition » dont parle G. c’est l’acte des hommes, ce qui exprime bien son idée
en envoyant la notion de monstre à l’humanité qui juge et non à celui qui est mutilé. Enfin, dans
une dernière adresse aux lords, il rappelle que son rire de surface n’est que souffrance, à moins
qu’il ne veuille exprimer par là l’idée que la souffrance profonde, c’est-à-dire le peuple désigné
par cette métaphore, se moque des évêques, pairs et princes .G clôt son discours par une phrase
magistrale, une sorte de définition « le peuple c’est moi ».

Conclusion Gwynplaine apparaît bien ici comme le porte parole de Victor Hugo
Ouverture sur " j'aime l'araignée"

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