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Objet d’étude 1 

: Le théâtre du XVIIème au XXIème siècle


Séquence 1 : Le Théâtre de L’Absurde

Évaluation de lecture cursive

Titre de l’œuvre :
Auteur :
Siècle :
Genre :

1 point

Courant littéraire :
Nombre d’actes
Contexte de la pièce (lieu et temps) :

1 point

Qui sont les personnages ?


Expliquez leur rôle et leur profil.
Vladimir et Estragon sont deux vagabonds qui forment un
duo et échangent autour de l’attente d’un certain Godot.
Ils sont dans un état de dénuement extrême puisqu’ils
souffrent de leur condition. Leur attente n’a pas de sens :
ils ne savent pas pourquoi ils attendent ni quand arrivera
Godot. De plus les deux compagnons sont dans l’incapacité
de se comprendre ; ils s’expriment dans des dialogues
sourds.
Estragon semble le plus fragile des deux, son compagnon
le surnomme Gogo, diminutif plutôt affectif. Il est
désespéré à tel point qu’il en devient suicidaire.

Vladimir semble materner Estragon qui le nomme


familièrement Didi, cependant, il est aussi appelé
M.Albert au cours du récit. Il apparaît comme le plus
rationnel, mature et responsable du couple. Il fait preuve
d’une certaine culture, religieuse, notamment.

Un autre couple intervient dans la pièce : Pozzo et Lucky


tenu en laisse tel un esclave ou un chien par le premier..
Il semble que l’action se répète comme un reflet de l’acte
I avec la même impossibilité d’avancement. On relève la
violence liée à ces deux personnages.

Pozzo rejoint Vladimir et Estragon afin de se distraire.


Pozzo est un nom italien, il a des airs aristocratiques et
pompeux mais est stupide, vaniteux et exploite son
entourage, pourtant c’est aussi un être fragile. Il revient
dans le deuxième acte en ayant perdu la vue et la
mémoire, et est donc devenu complètement dépendant, à
son tour de Lucky.

Lucky est particulier dans la pièce où tous les


personnages parlent beaucoup, lui, ne prononce que deux
phrases dont l’une est très longue. Son nom anglais se
traduit par chanceux, ce qui constitue une antithèse par
rapport à sa relation avec Pozzo dont il est l’esclave. A
moins que son absence de réflexion et de questionnement
soit considérée comme une chance. Il porte ses sacs et
son tabouret et obéit à tous ses ordres : danser, penser.
Il est maltraité mais pourtant content de sa condition.

Godot peut être considéré comme un personnage : le


grand absent de la pièce. Sa présence semble être
essentielle à la pièce et on peut lui prêter un rôle
salvateur, à l’image de Vladimir et Estragon. C’est un
homme d’affaire, a une famille et possède un cheval. Il
porte une barbe blanche et aime frapper le frère du
garçon. Son nom est dérivé du mot « god » , dieu, en
anglais. Il peut aussi représenter le sens de la vie.

12 points+ 2 points bonus Godot

Quel message peut délivrer l’auteur dans sa pièce ?


Cette pièce interroge sur le non sens de l’existence . Pourquoi
sommes-nous nés et pourquoi certains ont des existences en
souffrance ? Pourquoi la souffrance ? Pourquoi la violence qui
apparaît comme une évidence ici. La réponse qui aurait pu
être donnée par la foi, donc, ici, la religion, semble anéantie :
aucun espoir dans le néant de l’existence.
La vie est en fait une attente, un ennui celle peut-être de la
mort.
Becket nous interroge aussi sur l’incompréhension dans les
relations humaines : comment communiquer si l’on ne se
comprend pas ? La déconstruction du langage des personnages
dans sa pièce est révélateur de cette impossibilité.
Cette attente « infinie » et inutile est en fait la vie de chacun
et conduit au néant : cette constatation mène à la folie ou
bien à la mort.
3 points

Avez-vous apprécié cette pièce ? Argumentez en au moins


cinq lignes.

3 points

Manuel p 312, questions 1) a 5)

1) Didascalies et jeu clownesque :


Déjà les deux personnages ressemblent à des clowns : ils
sont habillés comme des vagabonds (comique de caractère
) donc on suppose que leurs vêtements sont en haillons,
salles, démodés et pas assortis. Le fait qu’ils errent
renforce encore cette idée : ils n’ont pas de but ni
d’occupation, sont donc hors du temps et de la société
donc ne savent pas s’occuper. Ainsi, ils sont donc tout
disponibles à des pensées et des actes qui nous semblent
décalés et inutiles : s’assoir au bord de la route et
chercher dans sa chaussure ou dans son chapeau, aérer
ses orteils, « les yeux vagues » ( comique de geste). Le
comique de répétition est aussi présent puisque Vladimir
effectue pratiquement les mêmes gestes que son
compagnon.
Enfin, Vladimir fait des grimaces pour figurer le rire puis
le sourire. De part leur comportement sans retenue, leurs
attitudes et leurs vêtements, ils ressemblent à des
clowns ; ces derniers sont chaussés de grandes savates,
de vêtements dépareillés, décoiffés et portent la plupart
du temps des chapeaux qu’ils manipulent pendant leurs
acrobaties. Leurs grimaces et leurs mimiques sont
amplifiées par le maquillage.De plus, ce sont des
personnages sans éducation, ni retenue puisqu’il existe
toujours dans le duo, un clown « triste », charger de faire
la morale ou de reprendre l’autre, le plus idiot des deux,
rôle tenu par Estragon.
5 points

2)Le spectateur prête à la discussion un sujet en rapport


avec la gestuelle qu’il vient de voir. Par déduction,
Vladimir demande à Estragon ce qu’il a trouvé dans sa
chaussure.
Estragon semble parler de son pied, comme s’il s’agissait
d’un élément différent de lui, voire d’un personnage : « je
vais le laisser respirer un peu »
Vladimir s’inquiète de l’absence de Godot, « si on se
repentait ? » et la repentance semble être un moyen pour
lui de le faire arriver plus vite ? C’est ici qu’on peut se
poser la question : Godot ne serait-il pas God ?
Vladimir met la main sur son pubis comme s’il ressentait
une douleur en riant : on n’ose même plus rire », cela lui
est donc impossible, comme de sourire puisqu’il se force
et donc « fend » son visage pour réaliser une grimace,
l’inverse du sourire. On remarque la métaphore avec le
verbe fendre, couper, comme si son visage était blessé.
Enfin les points de suspension sont à interpréter comme
des silences pendant lesquels l’autre réfléchit.
2 points

3)Mais la discussion change de niveau à partir de la phrase


sentence de Vladimir : « Voilà l’homme tout entier, s’en
prenant à sa chaussure alors que c’est son pied le
coupable. » ; Le présentation ou emphase « voilà » pose
une question existentielle appuyer par l’adjectif
intensifier par le déterminant « tout ». Le pied
représente le corps de l’homme tandis que le chapeau, en
miroir sur Vladimir, recouvre la tête, siège de l’esprit. Le
spectateur peut tenter d’interpréter un message
philosophique grâce à cette synecdoque (métonymie). On
note aussi que Vladimir est la tête pensante du duo. Le
participe présent « prenant » montre que Vladimir étudie
le comportement d’Estragon, en direct, il semble donner
une leçon de morale au public (double énonciation).
L’homme serait, en réalité , le réel coupable de quelque
chose et chercherait à se disculper d’après Vladimir
( religion : l’homme doit expier ses pécher). Les mots
« s’en prendre » et « coupable » appartiennent au champ
lexical du combat ou de la faute.

5 points

4)La gestuelle de la chaussure par Estragon fait écho à


celle du chapeau par Vladimir : ils l’enlèvent, regardent à
l’intérieur et remettent l’objet en place. On a ainsi un
parallélisme des jeux ressemblant à un mimétisme qui
relève du comique de répétition et de geste.
4 points

5)La discussion devient alors religieuse puisque Vladimir


fait allusion à une scène biblique : celle des deux larrons
dont l’un fut sauvé, condamnés à la crucifixion avec le
Christ. Le spectateur associe aussitôt cette allusion à la
scène qui se déroule. Les deux larrons représentent les
deux condamnés, condamnés par la société peut-être, par
la vie qui les laisse de côté. Le mot « repentance »
appartient aussi comme « larrons », Bible et « école sans
dieu » au champ lexical biblique. Cette référence biblique
a pour but d’une part de casser la proposition de salut de
la religion, d’autre part d’élever les vagabonds au statut
de martyre.

4 points
Le rire crispé de Vladimir souligne l’humour noir ou cynisme
utilisé ici : il n’y a pas d’échappatoire au néant , il vaut mieux
rire de cette farce tragique.
Enfin, le rire est le propre de l’homme dit le dicton, Vladimir
et Estragon ne peuvent donc plus se comporter comme des
êtres humains.
On constate donc une distorsion entre les questions
existentielle et religieuses et les réponses ou non-réponses.

2 points bonus

Plan : 10 points
I/Une scène grotesque
A/Une scène clownesque
Deux clown en scène
Le comique de gestes et de répétition :Vladimir reflet
d’Estragon
L’attente indéterminée

B/ Une gestuelle qui amène la discussion 


Un langage déconstruit par le geste
Un discours au second degré

II/Des questions existentielles


A/ Une existence tragique
Le non sens de l’existence
Des questions sans réponse : naissance
Les sacrifiés : la souffrance, la déshumanisation

B/ Une religion qui n’apporte pas le salut

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