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1- « 

Phédon (…..) il ne fait point rire :» un être maladif


et maladroit en société

*un portrait physique à peine ébauché


« Phédon a les yeux creux, le teint échauffé, le corps sec et le visage maigre » : accumulation de
termes dépréciatifs qui relèvent de la privation, de la carence; apparence physique peu flatteuse et
maladive d’un pauvre hère. Sa situation financière a des répercussions sur son apparence physique.

*un portrait moral sans concession


« il dort peu, et d’un sommeil fort léger » : ces deux propositions très brèves révèlent la grande
détresse (financière) du personnage qui semble préoccupé, tourmenté 
« il a avec de l’esprit l’air d’un stupide » : l’antithèse révèle l’aspect contradictoire et donc
complexe de son caractère
« il oublie de dire ce qu’il sait ou de parler d’évènements qui sont connus » : sa situation sociale le
maintient dans une posture de mutisme. Il doit faire semblant de ne rien savoir pour ne pas se faire
remarquer et passer pour stupide
« et si il le fait quelques fois, il s’en tire mal » : LB émet ici un constat acerbe à l’égard du
personnage .Il condamne ici sa maladresse .
« il croit peser à ceux à qui il parle » : manque de confiance du personnage en lui même ; cela
correspond à un manque d’estime de soi lié au manque d’argent ; le verbe « peser » reviendrait à
dire qu’il « est lourd » cad ennuyeux, accablant.
« il conte brièvement mais froidement » : deux adverbes de manière antithétiques qualifient la
médiocrité oratoire de Phédon. Il ne sait pas raconter, il ne se permet aucune fantaisie narrative pour
enjoliver ses récits. C’est un personnage sans relief, sans chaleur, qui ne transmet aucune émotion.
« il ne se fait pas écouter, il ne fait point rire » : la conséquence ,c’est un clown triste qui laisse
indifférent son auditoire. Cela est exprimé à travers la négation restrictive : il ne suscite aucun
intérêt. Ne sait pas être au centre de l’attention. Il est ridicule .

–> Phédon est intelligent mais cela n’apparaît pas ici comme une qualité suffisante ni même
appréciable. Au contraire son esprit vif semble le desservir en société car il n’a pas d’argent. Il n’est
donc d’aucun intérêt. Et cela accentue sa timidité et sa maladresse verbale face aux autres. C’est un
personnage éteint qui ne brille pas à travers l’art de converser,contrairement aux riches.

2- « Il applaudit (…) timide » : une critique incisive

* Un portrait qui évolue vers le blâme : peinture d’un être obséquieux

« il applaudit, il sourit à ce que les autres lui disent, il est de leur avis » : la gradation ascendante
témoigne ici du caractère outrancier de Phédon. Si le personnage est timide quand il s’agit de lui, il
n’en demeure pas moins excessif quand il s’agit des  « autres ». Il est très bon public à défaut d’être
bon orateur. C’est un fade adulateur qui sait faire fi de son opinion.
« il court, il vole pour leur rendre de petits services » : l’hyperbole dénonce de manière ironique la
servilité de Phédon et son empressement à rendre de menus services aux « autres » pour rentrer
dans leurs faveurs. C’est un procédé peu moral.
« il est complaisant, flatteur, empressé » : accumulation de termes péjoratifs relatifs au parasitage
« il est mystérieux sur ses affaires, quelques fois menteur » : Phédon est aussi un manipulateur à sa
manière, car il use du mensonge pour ne pas avoir à se dévoiler. Et cela à pour effet de laisser planer
un certain mystère autour sa médiocre personne. C’est une arnaque ambulante.
« il est superstitieux, scrupuleux, timide » : accumulation de termes péjoratifs relatifs aux fausses
croyances. Aux antipodes de l’honnête homme qui fait preuve de foi. « Le superstitieux », est
l’insulte suprême et dénote de la bêtise et de la crédulité humaine au 17e siècle.

–> A travers Phédon , LB se livre à une critique acerbe des courtisans excessivement zélés à l’égard
des riches pour assurer leur subsistance. Le lecteur ne peut donc avoir aucune pitié pour ce
personnage malhonnête.

«3-« Il marche doucement (…) sans être aperçu» : l’anonymat social

*l’homme -anguille, un être fuyant

« il marche doucement et légèrement, il semble craindre de fouler la terre » : les deux adverbes
montrent un personnage fantomatique, qui ne veut laisser aucune trace de son passage. Il ne se sent
pas légitimité d’exister en chair et en os.
« il marche les yeux baissés, et ils n’ose les lever sur ceux qui passent » : attitude craintive,
soumise, par crainte d’être maltraité par les riches.
« il n’est jamais de ceux qui forment un cercle pour discourir ; il se met derrière celui qui parle,
recueille furtivement ce qui se dit, et il se retire si on le regarde » : allitération en « r » qui mime le
mouvement d’ une anguille qui serpente entre les rochers. Ainsi Phédon serpente-t-il sans arrêt dans
la société afin d’éviter les obstacles et toujours de rester en mode furtif. Il veille à toujours à grossir
la foule des anonymes qui entourent les riches, mais il garde son anonymat intact.
« il n’occupe point de lieu, il ne tient point de place » : la négation restrictive appuie sur l’idée que
ce personnage n’existe au yeux de personne. Il reste évanescent, instable.
« il va les épaules serrées, le chapeau abaissé sur ses yeux pour n’être point vu » : emploi des
participes passés à valeur adjectivales qui qualifient le repli de l’individu sur lui même.
« il se replie et se referme dans son manteau »: métaphore animale-le repli=la protection du monde
extérieur / le manteau fait penser à un homme caméléon qui se fond dans la masse
« il n’y a point de rues ni de galeries si embarrassées et si remplies de monde, // où il ne trouve
moyen de passer sans effort, et de se couler sans être aperçu » : les adverbes d’intensité montrent à
quel point le lieu peut être bondé ; et l’allitération en «s » montre le glissement de Phédon parmi
toutes ces personnes de manière à n’être pas repérer. L’effacement est devenu sa seconde nature.

–> le camouflage est devenu un mode de survie pour le pauvre. Il cherche à mieux disparaître aux
profits des personnes aisées. Ces mêmes personnes dont, pense-t-il, dépend sa survie. Il cherche à
disparaître socialement car sa condition est insultante et insignifiante. Le grand nombre de tournures
négatives contribuent à nier, à effacer socialement l’existence du pauvre.
4- « Si on le prie de s’asseoir (…) il est pauvre » : l’effacement social

« si on le prie de s’asseoir, il se met à peine sur le bord d’un siège : il parle bas dans la
conversation, et il articule mal » :

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« libre néanmoins sur les affaires publiques, chagrin contre le siècle, médiocrement prévenu des
ministres et du ministère »

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« il n’ouvre la bouche que pour répondre » :-------------------------------------------------------------------

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« il tousse sous son chapeau, il crache presque sur soi, et il attend qu’il soit seul pour éternuer » :

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« ou si cela lui arrive, c’est à l’insu de la compagnie : il n’en coûte à personne ni salut ni
compliment » :

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« il est pauvre » :-------------------------------------------------------------------------------------------------

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