Vous êtes sur la page 1sur 4

ET EXTRAIT sur L’ANTIQUAIRE

Etude faite à partir des remarques de élèves …à compléter/ améliorer encore !

Situer le passage ! (…)


…….
……….

2 pbis possibles :
Nous nous demanderons de quelle façon cette scène crée une atmosphère annonciatrice de la
suite.
Ou : Nous verrons en quoi Raphael est soumis à un piège mortel ; [essentielle ambivalence du
pers de l’antiquaire, qui va conduire Raphaël à la mort]
Plan du passage :
1) La mort personnifiée ou bien le type de Moïse ? (l 1 à 9)
2) Un Inquisiteur ? (Un perso brutal) (l 9 à 15)
3) Un portrait très inquiétant qui brouille tous les repères du lecteur (l 16 à la fin)
(cad portrait où viennent se rassembler toutes les figures de l’humanité)
Etude linéaire :

L.1 : « comme un vaste linceul » Métaphore → l’antiquaire = la mort personnifiée. Plusieurs


éléments suggèrent que ce personnage n’appartiendrait pas au monde des vivants mais à celui
des morts : « ensevelissait le corps », de plus comparaison « comme un vaste linceul » → Un
pers troublant : on se demande si le personnage appartient au monde des morts.
Description étrange ; qualifié par l’adj : « pâle » ; « ses joues sont blêmes » : « vert ; pale
décolorée ; blanc… »; absc de vie : comparaison : « le bras décharné, […]ressemblait à un
bâton sur lequel on aurait posé une étoffe »
Description précise du vieil homme :
Balzac décrit de manière précise afin que le lecteur puisse s’imaginer le personnage du vieil
homme : Plusieurs adjectifs : « étroit et pâle ; grise ; large » ; Lignes 2 et 5
Toutefois, les verbes permettant d’identifier la vision interne du personnage principal, qui n’a
qu’un savoir limité (point de vue interne du personnage) :
Ligne 1 : « Permettait » → Le personnage est soumis à la limite de sa vision
Ligne 3 : « Ressemblait » → Montre une incertitude avec une comparaison
Ligne 4-5 : « Aurait paru » → Montrant une incertitude grâce à un verbe d’état (« paraître »)
Comparaison : « sans le bras décharné qui ressemblait à un bâton sur lequel on aurait posé une
étoffe » l. 2-3  donne une impression que l’antiquaire sort de nulle part pour ainsi dire. L.4-
5 : « ce visage aurait paru suspendu dans les airs »
Différentes comparaisons l.6-7 « lui donnait l’apparence de ces têtes judaïques qui servent de
types aux artistes quand ils veulent représenter Moïse » ; l.11 « l’inconnu que le Peseur d’or
de Gérard Dow était sorti de son cadre ».
Tout cela afin de permettre au lecteur de s’appuyer sur quelque chose qu’il connaît pour faire
le lien avec le vieil homme. Le narrateur fait appel aussi bien au monde de la peinture qu’à
celui de la Bible pour indiquer que le personnage tâtonne pour tenter de cerner à qui il a
affaire.

Verbe du champ lexical renvoyant à la vue  montre le point de vue de Raphaël. Exemple :
« permettait de voir » l.1, « aurait paru » l.5 (conditionnel passé) et « fallait une attention
particulière » l.8

Lignes 10-11 : « Pouvaient faire croire » → le pers élabore des hypothèses pour tenter de
comprendre à qui il a affaire→ méth d’écriture du genre fantastique !

Descriptions qui mettent en place une atmosphère fantastique. Exemple : « Ce visage aurait
paru suspendu dans les airs » l.4-5 → impression d’irréalité ; ou suggestion : on dirait que
l’antiquaire = marionnette, figure de fiction (rappel : plus tard, il sera comparé à une figurine
de bois ridicule…)

Description d’un personnage aux airs diaboliques. Exemple : « yeux verts » l.10 « masque
ricaneur du Méphistophélès » l.20

On ne sait pas qui est réellement l’homme, le vieil homme a un aspect fantastique, on ne sait
pas si c’est un homme plein de sagesse comme Dieu ou au contraire malveillant comme le
diable. l.20 « cette figure une belle image du Père Éternel (Dieu) ou le masque ricaneur du
Méphistophélès ».
« Masque ricaneur » : ths de la dissimulation + du rire méchant, moqueur, auquel on associe
souvent la figure du diable.
Inquisiteur = symb d’autorité et de cruauté (beaucoup de cruautés ont été faites au moyen-âge
au nom de l’église, à l’époque de l’Inquisition, lors de laquelle on a torturé et brûlé de soi-
disant sorciers et sorcières innocents).
L 9-13 :
Ch lex du tribunal qui achève de faire de lui un inquisiteur redoutable (« trahie, accusait,
tromper… » -mais attention : à prendre au sens figuré car « trahie », l. 12 = « révélée par » ici,
et « accusait » = « révélait »)
« qui semblait avoir le don de surprendre les penser au fond des cœurs les plus discrets ».
l.14-15→Lucidité, œil perçant de celui qui sonde les âmes et les cœurs ; le lecteur se rappelle
d’ailleurs qu’il sait que R veut se suicider ; Raphaël est pris au piège, comme une proie face à
un serpent ou à un genre d’inspecteur qui comprend tout : « il était impossible de [le]
tromper… »
Insistance sur la quantité de ses rides : vieillesse extrême (il semble être sans âge) +
concentration qui plisse son visage mais aussi suggestion que sa peau // parchemin de la peau
de chagrin + savoir et expérience.
« Semblait » : pt de vue interne (il s’agit toujours des hypothèses du personnage).
Hyperbole qui souligne le caractère universel de son savoir (« de toutes les nations du
globe… »)
Confusion des références = extrême : Raphaël est perdu mais par-delà, c’est l’époque tout
entière qui est elle-même en difficulté : parfois on ne sait plus à quel saint se vouer… : où est
donc le « Père » qui pourrait rassurer et guider les personnages ? si cet antiquaire en fait
figure, il s’agit bien d’une erreur terrible, comme le révélera la suite de l’histoire !
L 15-22 :
Comparaison avec Méphistophélès (FAUST), l.20 « cette figure une belle image du Père
Éternel (Dieu) ou le masque ricaneur du Méphistophélès » -> mythe romantique qui s’est
développé à partir de la pièce de Goethe (1808).
Leitmotiv du pacte avec le diable se met en place ici. Thème lié à celui de la descente aux
Enfers + th sous-jacent de la damnation éternelle.
L’antiquaire ressemble à la fois à Faust et à Méphistophélès :

 Caractère et personnalité de Méphistophélès // Antiquaire (figure du tentateur)


 Savoir illimité ou du moins volonté de tout savoir (// Faust)

 Impossible de le tromper
 Puissance suprême
 Ambivalence (Père Éternel) et (Méphistophélès) fig. maléfique

Champ lexical spirituel / divin : « Dieu », « Père Éternel », « suprême puissance »


  Ambivalence texte fantastique + description réaliste

 Description physique personne diabolique : « Méphistophélès » (l20), « yeux


verts » (l10), « barbe grise taillée » (l5)

Indécision entre les images :

DIEU SATAN

Contribue à l’envoûtement propre du genre fantastique.


l15-16 : Hyperbole : « toutes les nations du globe » et « monde entier »
L 15-17 : Cadence majeure (Le rythme de cette phrase voit se succéder des groupes
syntaxiques de + en + long) : « Les mœurs de toutes les nations du globe et leurs sagesse / se
résumaient sur sa face froide / comme les productions du monde entier se trouvaient…
magasins poudreux » → permet d’insister sur l’allusion aux étagères de la boutique où
s’entassent les trésors de toutes les civilisations, image de la vanité des civilisations et de leur
riches à la fois.

L 18 : « Un peintre aurait avec deux expressions différentes et en deux coups de pinceaux, fait
de cette figure une belle image du Père Éternel ou le masque ricaneur du Méphistophélès. »
Champ lexical art : « peintre » (l19), « coups de pinceaux » (l19), « belle image » (l20)

En conclusion (…)

Le passage joue sur certains leitmotive de la litt : Méphistophélès ; th de la mort ; dieu, la


figure du sage…
Pers à double ou triple faces : fig type de la sagesse, topos hyperboles renvoyant au diable
autant qu’à Dieu ! Univers religieux ou spirituel mais de façon décalée et brouillée.
Le fant = genre subtil // étrange ; but = égarer le lecteur
On peut observer un fort contraste entre le protagoniste et l’antiquaire, qui lui semble
infiniment supérieur ….Comment le personnage va-t-il s’en sortir face à une telle créature ?
Telle est la question qui se pose ici !


Vous aimerez peut-être aussi