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ET 10 Balz Peau de ch récapitulatif 11 mars ssss

(fait à partir des remarques des élèves, revues et corrigées/ améliorées…)


EXTRAIT sur LA MANSARDE ET LA VIE MONACALE DE RAPHAEL 
Intro :
A plusieurs reprises dans le roman, Raphaël vante l’intérêt du luxe et des dentelles pour
mettre en valeur la saveur de l’existence ou la beauté des femmes. Pourtant, déçu par son
expérience, il fait ici un retour sur son passé, lors duquel il avait pourtant su voir avec d’autres
yeux la réalité qui l’entourait…
Dans ce passage, Raphaël effectue un retour sur ce passé ; on découvre alors qu’en tant que
pauvre étudiant, il avait eu l’occasion de méditer sur certaines beautés inattendues.

Cet extrait décrit donc à la 1ère personne du singulier ses perceptions de jeune étudiant quant
à la vue qu'il avait depuis sa chambre. Au début, il avait considéré la vue comme un spectacle
monotone, mais ensuite il avait commencé à découvrir des beautés singulières dans les
lumières, les reflets et les personnages qu'il observait. Il s’était plu alors à étudier les détails
de la ville.

Plan =
Lumières de la ville (l.1-6)
Figures de la ville (l.6-10)
Nature sur les toits et par-delà (végétations et changements atmosphériques) (l. 11-18)
Récapitulatif (l. 18-fin).

Pbi =nous verrons comment ce passage nous enseigne à voir la beauté derrière les apparences
modestes et en quoi il révèle la sensibilité d’un personnage qui est capable de déceler les
manifestations de la vie et de l’énergie sous des formes inattendues.
Et. linéaire :
« d’abord » « monotone » : locution adverbiale et adj qui montrent que ce décor familier lui
apparaissait d’abord banal, morose.
Quotidien sans saveur en apparence : adjs dépréciatifs qui expriment cette idée : « rares
figures » + « morne désert » (l.6) et « lucarne pourrie »
→ situation : pauvreté extrême du personnage, bien qu’il soit d’origine aristocratique ;
condition banale d’un étudiant de Paris, obligé d’accepter de vivre dans une mansarde
étriquée avec vue sur les toits.
Pourtant, accent mis sur des choses banales mais valorisées ; cela est permis par la présence
d’adjectifs qualificatifs mélioratifs comme « beau » (l.10), « joli » (l.10) ou encore
« célestes » (l.21).
Les verbes montrant les sentiments du personnage ainsi que son implication permettent
également de plonger le lecteur dans une atmosphère pleine de beauté comme « j’admirais »
(l.11), « j’aimais » (l.17).

scène paisible, choses quotidiennes : le portrait de 2 figs de femmes : « une vieille femme
arrosant des capucines » [ligne 8] ; « une fille faisant sa toilette » [ligne 9] …

// Baudelaire Petits Poèmes en Prose : voir les poèmes « Les Fenêtres » ou « A Une
Passante », poèmes des Fleurs du M, où le poète montre la beauté cachée d’une simple
passante, la beauté d’une suggestion fugitive de la rue, sujets méprisés jusqu’alors en poésie !

La mention de gestes simples (chez ces 2 personnages de femmes) rappelle l’art du tableau
de genre (dans lequel on peint des scènes quotidiennes) → volonté de garder un style et des
références simples
Suite à cela, on a une énumération de détails ordinaires du quotidien que R trouve beaux et
dans lequel il se sent bien. Il se sent en sécurité dans ce monde où ombres et lumières
dessinent un décor changeant et vivant.
Nb Antithèse : « noires profondeurs » et « réverbères »
Ch lex de la lumière. Un paysage lumineux renforce cette atmosphère sereine : // « raies
lumineuses » [l 2] → ds l’avt dernière partie du passage, ce sont les effets de lumière liés aux
changements atmosphériques qui « divertissent » le poète. Accumulation de GN mentionnant
la multitude des changements de décor sous l’effet des saisons et des moments de la journée.
« reflet »[l 4, 13] ; « soleil » [l 13]; « effet du jour » [l 14]; « aurore »[l16] …
certains adjs paraissent au premier abord souligner une certaine disgrâce dans les éléments
décrits (« noires » (l.3), « pâles » (l.3) et « jaunâtres » [le suffixe « âtre » est dépréciatif] (l.4) :
en effet, les beautés de ce décor sont étranges, « singulières », comme l’a souligné le
personnage d’emblée (l. 1) et elles ne ses donnent pas à voir au premier venu… !
Chute de la longue phrase qui se déploie des l. 1 à 6 sur une animation inattendue.
A travers la métaphore : "océan de vagues immobiles" et l’oxymore « vagues immobiles », le
narrateur souligne le dynamisme inattendu qui se déploie dans le spectacle des toits.
Chute qui a été préparée dès de début : "tantôt le soir des raies lumineuses, parties des volets
mal fermés, nuançaient et animaient les noires profondeurs de ce pays original" (l.2-3) :
transformation de la ville parfois sombre et monotone et parfois lumineuse et animée.
Le rythme ample de cette phrase organisée en 2 tps forts autour des 2 advs de tps « tantôt »,
souligne ce balancement et cette animation.
La description poétique de la nature et du paysage, tout au long du texte, traduit la perception
romantique du pers.

L 11- 14 : Champ lexical de la nature omniprésent et inattendu dans un décor citadin :
« végétations » (l. 11), « herbes » (l. 11), « fleurs » (l.7), « jardin » (l.7), « les mousses » (l.
12). Acc de pluriels qui suggère la présence d’une certaine profusion
L 11-14 : Ch lex du fragile, de la rareté (« quelques » l 11, « pauvres » l 11 ; éphémères »
(l11) « fugitifs » l 14. Or, dans le même temps, pluriels et choix de éléments soulignant la
force de la nature : la mousse = topos de la description romantique (par ex chez
Chateaubriand, dans René.
En effet, comme ici, le poète est fasciné de voir la résistance et la beauté des formes et des
couleurs de cette plante qui survit dans les endroits les plus austères et les plus ingrats
(comme dans les roches ou sur les toits) → image de la vie par-delà la mort (elle se dessèche
et reprend des couleurs quand il pleut…)
Etant donnée la précision des détails, on peut voir que le narrateur est très observateur.
Le pers a une attention passionnée pour les détails de ce qui l’entoure, comme l’indique le
verbe « étudier » : « j’étudiais » (l.12)
→ amplification : « savanes » et « plaine » (l.18) qui font de façon imagée, du décor un
paysage immense qui fait rêver. On voit qu’on a affaire au point de vue d’un contemplatif qui
déploie son imaginaire à partir de choses simples.

Raphaël perçoit donc différemment cette prison qu’il avoue aimer (l 17) puisque justement
c’est de cer endroit apparemment austère qu’il a pu se faire découvreur : « j’y découvris
bientôt de singulières beautés. » (l 1).

A la différence des deux autres extraits, le romantisme laisse place ici a une nouvelle
définition du terme « énergie ». Non plus vue comme une énergie qui consomme (les êtres ou
les biens) ou qui est destructrice, la vitalité du personnage se traduit par la perception d’une
beauté inattendue. La morale de l’histoire nous laisse entendre qu’il faut savoir se contenter
de ces choses simples et sans artifices pour pouvoir profiter d’autres formes de vie et de
beautés.

L 11 à 14  appréciation et admiration de la nature et des cycles de la vie naturels


(« végétations éphémères » ; « couleurs ravivées sous la pluie […] sous le soleil se
changeaient en un velours sec et brun »)
L 14 à 16  les accidents de la nature le « divertissent », ils lui font apprécier sa vie
précédemment monotone
« J’aimais ma prison, elle était volontaire »  R préfère être enfermé sans sa mansarde que de
sortir et de se confronter à la réalité de la société. Il qualifie sa prison de « hauteurs célestes »
(métaphore suggérant la vie spirituelle) et pense que le retour à la réalité est douloureux
(« fatiguant »). Il considère sa prison presque comme un paradis.
L 22  La vie monacale que R menait (pour faire ses études et écrire son livre, pendant les 3
ans) ressemble au quotidien des moines. Il comprend enfin pourquoi les monastères sont vides
et sans décor. Il se rend compte de sa beauté et des effets bénéfiques que cela avait sur lui.
Dans sa « prison », ses « méditations scientifiques » et son enfermement lui ont permis de
découvrir que la spiritualité est et sera sa seule source essentielle de bonheur.
Alors que son pacte le projette vers une fin tragique, Raphael redécouvre à quel point il a
perdu ce qui faisait le sel de sa vie (la création et la méditation, dans une vie simple et
éloignée de certaines joies factices).

Conclusion :

L’extrait repose essentiellement sur une description, avec de nombreuses observations


visuelles. Tableau en mouvement et métamorphoses.

L’auteur utilise une langue riche et imagée pour décrire les éléments de la vue que le
personnage observe. Il crée ainsi une ambiance contemplative, qui contraste avec la vision
plus monotone que le personnage avait au départ. Cette évolution dans la perception du
personnage est intéressante, car elle montre que la beauté peut se trouver dans des choses qui
peuvent sembler banale ou insignifiantes à première vue. Ce passage est également intéressant
dans la mesure où il montre l'importance de l'observation minutieuse et de la contemplation
pour la compréhension de la beauté. Ainsi, le personnage se rappelle qu’il a su à une époque
de sa vie se dessiller les yeux pour voir la beauté de certaines choses qu’il n’avait pas toujours
su voir.
Description qui prépare et annonce la référence (voir page suivante dans le livre) à Rousseau,
poète préromantique, auteur des Rêveries du Promeneur solitaire, qui préconisait une vie
isolée dans la nature à l’écart de la société qu’il considérait comme peu propice à
l’épanouissement, en particulier à cause du culte du luxe qui y était parfois pratiqué …
En effet, l’hôtel Saint-Quentin où va s’installer notre protagoniste est certes délabré mais
riche de suggestions puisqu’on nous explique dans cette page (p 127), que Rousseau a y avait
fait un séjour.

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