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Les Contemplations, publié en 1856, est un recueil de poèmes de Victor Hugo.

Il présente Les
Contemplations comme « les mémoires d’une âme ». Le décès de sa fille Léopoldine, en 1843,
sépare le recueil en deux parties, « Autrefois » et «  Aujourd’hui ». Le poème Elle était
déchaussée, elle était décoiffé fait partie de l' « Autrefois », et du livre premier ; Aurore. Le
poème est constitué de quatre quatrains d’alexandrins. Les rimes sont croisées. Le poète
rencontre une jeune fille mystérieuse pendant sa promenade dans une forêt.
Comment à travers ce poème la rencontre amoureuse est-elle mise en scène?
Après avoir évoqué l'apparition de la jeune fille, vers 1 a vers 4, l'auteur expose la rencontre qui
a lieu entre elle et le narrateur, vers 5 a vers 12, dans un rapport de séduction. Enfin on observe
l’acceptation de l’invitation par la jeune femme, vers 13 à vers 16.
Nous pouvons séparer le poème en deux parties: la première partie se consiste des strophes 1
et 2 où il aperçoit la fille et l’invite et la deuxième partie où se trouvent les strophes 3 et 4 quand
elle accepte l’invitation et le suit.

En effet, la jeune fille est défaite de toute artifice, elle semble sensuelle et naturelle

Le vers 1 commence par le pronom “elle” et est répété 2 fois.

Il répond au, vers 3, au pronom moi, qui débute le vers egalement ainsi que le pronom “je”
positionne après la césure, le lecteur voir donc la scène par les yeux du promeneur

Dans les premiers vers, le lecteur est en presence du portrait de la femme, il est evoque par un
parallelisme de construction, des proposition: sujets, verbes, atributs avec echo sur le lexique
de part et d’autre de l’hemistiche

Cette construction comporte deux mots "dechaussée" et "décoiffée" qui ont une structure
identique, avec préfixe en d, dont le sens est “qui enlève". Ce choix lexical insiste sur le fait que
le personnage se défait d'éléments de culture pour rejoindre un état plus naturel. On peut
également observer dans ce premier portrait des caractéristiques sensuelles, qui sont évoquées
comme la nudite des pieds.

Dans les vers 2 et 3 on voit apparaitre une harmonie entre une femme qui a des attributs de
beaute naturelle et la nature qui sert de decor a la scene, comme le montre le complement
circonstanciel “parmis le joncs penchants”. Cette rencontre a un caractère surnaturel, comme le
montre le choix du nom “fee”.

Puis l’observateur éblouit à l'initiative de dialogue. Le rythme de ce vers 2 avec plusieurs


pauses marquées par des virgules, montrent que le narrateur prend le temps de la regarder; il
déguste ce qu’il voit. Dans le dernier vers les deux personnages sont présents au travers de
l’emploi de pronoms; le pronom je est sujet du verbe dire et à l'initiative de la parole, “lui” est
complément du verbe dire, est destinataire avec l’emploi de “tu” de la proposition: le narrateur
est à l'initiative du contacte verbal.
En fin de strophe cette question posee cree une attente chez le lecteur, une reponse de la
femme.

Elle parle avec les yeux. Les vers 5 et 6 ne comportent pas de pauses, le lecteur lit la
description de la femme, la reponse attendue a la question posee précédemment n’est pas une
parole. La réponse est un regard sur lequel insiste le poète, le son en “re” est présent jusqu’au
début du deuxième vers, comme le montre l'allitération “regarda”, “regard” et “reste”

Le présent de vérité générale permet au narrateur d’interrompre son récit au passé pour faire
par le lecteur sa connaissance des relations humaines et notamment des rapports de force
engagés dans les relations de séduction comme le souligne le terme “triomphe”

Lui parle avec ses mots, les vers suivants sont une répétition de la première invitation du vers 4
“Veux-tu”, cette repetition manifeste l’insistance du narrateur pour obtenir ce moment d’intimite
avec la femme. A nouveau l'intimité est évoquée plus explicitement, d’abord avec l’emploi du
verbe “aimer” dans l’invitation et ensuite avec la qualification des “arbres profonds”

Elle le regarda à nouveau et prépare sa réponse. Avec ce deuxième regard elle fait de nouveau
jouer de sa sensualité avec ses pieds. L’evoquation du regard de la femme permet au narrateur
de suspendre la reponse attendue a nouveau. Puis l’adverbe “alors” au vers 3, indique le
changement d'état des personnages de “folatre”, adjectif qui souligne son caractère naturel et
léger, à "pensive" qui montre que sa décision est en train de se faire, concernant la décision
d’accepter ou non la promenade

Au vers 12 les bois font classe a l’eau,vers 13, la jeune femme vient a lui ruisselante comme
l’eau de la riviere. La dernière strophe évoque l’acceptation de la demoiselle, qui rend le
narrateur heureux. Elle est de nouveau naturelle et sensuelle, la structure syntaxique avec
l'exclamation vue a la de la strophe précédente est reprise dans le premier vers qui décrit la
nature. Cette description permet comme au vers 8, l’expression du caractère sensuel entre le
promeneur et la fille, puisqu' il est question de caresse entre l’eau et le rivage. Par les yeux du
promeneur “je vis”, le lecteur peut voir que la femme a accepter sa proposition comme le montre
le complement du verbe venir a moi, le complement circonstanciel de lieu, comme au vers 2
“dans les grands roseaux verts”, souligne l’association de la femme a son decor naturel

Les deux personnages sont manifestement heureux. L’expression de la joie est présente dans
le deux derniers vers du poème comme le montre l’adjectif qui décrit la fille heureuse, avant la
coupe et la proposition subordonnée circonstancielle “riant au travers”. La joie est exprimée
dans un effet d’harmonie, portée par une succession d’alexandrins des vers 14 à 16, dont le
rythme est binaire

Ainsi ce poème évoque-t-il une scène d’une rencontre heureuse, un bon souvenir. Alliant la
nature aux sentiments et sensations, Victor Hugo nous offre une scène printanière. Ce lyrisme
rattache le poème au mouvement lyrique.
Partie 1: Le narrateur aperçoit la fille et lui fait une proposition douce et amoureuse

Les « personnages principaux » de ce poème sont une fille et le poète/narrateur.

Le lecteur voit le poème par les yeux du narrateur « moi »(l.3).

« Elle était déchaussée, elle était décoiffée » précisions sur son aspect physique + préfixe dé-.

Le deuxième vers prolonge la description « Assise, les pieds nus, parmi les jonc penchant », on
retrouve un élément de nature.

Champ lexical de la nature: rive, joncs penchants, herbe, roseaux verts, rivage, l’eau, fond des
bois, oiseaux, arbres profonds.

« Moi qui passait par là » le narrateur est en promenade, alors que la
« Je crus voir une fée » (ligne 3) fait penser aux adjectifs belle, magique, mystérieuse (+ « elle »
sans nom,qui ne parle pas), merveilleuse -> conte de fées -> l’utilisation du verbe «croire » et
des temps du passé: imparfait et passé simple « elle était » (il était une fois), « elle essuya »
(l.9) + la nudité de ses pieds, les fées ne portent pas de chaussures.

Anaphore -> Elle

Allitérations -> Veux-tu t’en venir / regarda de ce regard suprême

Suprême -> irréel, surnaturel

Puis le vers suivant « qui reste à la beauté quand nous en triomphons » semble justifier cet
adjectif, et montre que cette fille « fée », mais aussi la nature qui l’entoure sont belles. Elle est
la beauté de la nature personnifiée.

« C’est le mois où l’on aime » montre que c’est la fin de l’hiver et le début du printemps, quand
la nature se réveille et révèle sa beauté.

Répétition de l’invitation avec « veux-tu ». Le suspense s’accroît, nous attendons la réponse de


la jeune fille.

Partie 2: Cette fille, semblant à une fée, suit le narrateur

La fille n’est plus immobile « elle essuya ses pieds » (l.9).


Dans les deux vers suivants, elle redevient immobile « me regarda », « devint pensive ». Son
silence ajoute au mystère qui l’entoure, mais peut signifier aussi qu’elle est égale à la nature,
qui ne parle pas non plus.
Le mot regard une deuxième fois « me regarda pour la seconde fois », elle ne répond que par
son regard.

L’expression « belle folâtre » (l.11) suggère que la fille voit cette rencontre comme un jeu.

L’imparfait « chantaient » (l.12) et « caressait » (l.13) éternise ce moment.

La phrase «l’eau caressait doucement le rivage» montre la tranquillité et le calme de la nature.

Anaphore -> « comme » suivit d’un point d’exclamation montre l’enchantement et la fascination
du narrateur pour la nature.

Enfin, la fille le suit « je vis venir à moi, dans les grands roseaux verts, la belle fille heureuse »
(l.14).

Les adjectifs « heureuse, effarée et sauvage » (l.15) montrent comment l’homme est vraiment
libre dans la nature et que dans l’enfance il est facile de devenir un avec la nature.
En se promenant dans la nature, le narrateur redevient enfant dans son âme, ou se souvient de
sa fille lorsqu’elle était une enfant.

Nous retrouvons la joie, la naïveté et la pureté de l’enfance « ses cheveux dans ses yeux, et
riant au travers » (l.16) juxtaposées à la pureté et beauté de la nature.

Cette rencontre avec une fille mystérieuse et magique montre l’alliance entre l’être humain et la
nature. Le poète célèbre la beauté de la nature. On retrouve un thème similaire dans le poème
« La coccinelle », également du livre premier Aurore, où il joint la nature avec l’amour
adolescent.

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