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Colette (1873-1954) est une grande figure de la littérature du XXème siècle. Elle a mené de multiples
carrières (comédienne, journaliste…) et une vie aussi riche que libre. Mariée très jeune, elle
découvre la vie parisienne grâce à son époux qui la guide dans ses premiers pas d’écrivaine, mais
s’attribue la paternité des œuvres ainsi créées. Les Vrilles de la Vigne sont un recueil publié en 1908
par Colette en son nom propre (sous le pseudonyme Colette Willy), alors qu’elle prend ses distances
par rapport à son époux et entame une vie nouvelle et libre d’artiste de music-hall.
Avec « Nuit blanche », « Jour gris », « Dernier feu » appartient à un cycle de trois textes poétiques
dédiées à sa compagne d’alors, Missy*, qui l’aide à se consoler des déceptions engendrées par son
époux. Dans ce texte en prose poétique, la narratrice évoque avec émotion l’arrivée du printemps
dans le jardin. Comment la narratrice célèbre-t-elle avec lyrisme la puissance du printemps et de
l’amour ?
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Également épouse de Vulcain, dieu du feu et des forgerons.
Ainsi, dans cette méditation poétique, la narratrice célèbre-t-elle la puissance du printemps et le
renouveau de la nature, l’exubérance des fleurs et la renaissance de l’amour. Elle reprend ainsi une
tradition ancienne, celle de la reverdie (poésie médiévale célébrant le retour du printemps et les
sentiments de gaieté qui lui sont associés). Mais elle montre surtout combien l’attention au monde
et à ses métamorphoses est la clé d’un bonheur primordial qui fait renaître le passé oublié de
l’enfance. En ce sens, la méditation poétique de Colette évoque ici l’entreprise qui guide Marcel
Proust, son contemporain, dans son grand œuvre du souvenir écrit de 1906 à 1922 et publié en sept
tomes de 1913 à 1927 : À la recherche du temps perdu. Dans le premier volume, il fait part de son
expérience de réminiscence à travers le goût et l’odeur d’une madeleine (cf. TXT 14) autre « philtre
qui abolit les années ».