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Séquence n°1, Etude linéaire n°1 

: L’Ennemi, Charles Baudelaire, 1857

FDM est un recueil de poèmes qui a été publié en 1857. Il est composé
de 126 poèmes, répartis en 6 sections. Baudelaire est un poète à la
croisée du SYMBOLISME et du DANDYSME dans une période politique
très mouvementée.
Le poème qui nous intéresse appartient à la première section : Spleen
et Idéal. Le poète y évoque une mélancolie profonde, un ennui de vivre
et en même temps l’aspiration à une certaine spiritualité.
Ce poème est un SONNET (2 quatrains et 2 tercets, rimes croisées, puis
suivies et croisées à nouveau). Le thème central, c’est LE TEMPS qui
oppresse le poète et lui rappelle qu’il va mourir/ qui lui paraît être un
ennemi.

- (Annonce la problématique) : En quoi Baudelaire exprime-t-il son


rapport au temps de manière poétique ? (3)

Annonce les mouvements du texte :


- 1er quatrain : une jeunesse turbulente/ torturée
- 2eme quatrain : l’âge mûr qui annonce une mort prochaine
- 1er tercet : interrogation sur son avenir
- 2eme tercet : une fin de vie douloureuse

Voici quelques problématiques possibles :

- En quoi le poète exprime-il sa relation douloureuse au temps ? (1)


- En quoi le Temps est-il devenu l’ennemi du poète ? (6)
- En quoi Baudelaire exprime-t-il son rapport au temps de manière
poétique ? (3)

Le jour de l’oral, vous en choisirez une que vous annoncez dans


l’introduction

DÉVELOPPEMENT :

Analyse du titre : Le titre inscrit ce poème dans une logique de conflit.


Le poète consacre un poème entier à son ennemi. Ce qui montre à quel
point cet ennemi a impacté sa vie. Logique obsessionnelle du temps qui
passe.

Méthode : comme vu en classe, sur les vers 1, 5 et 12, vous devez


analyser les procédés d’écriture présents dans chacun des vers : dire
sur quoi ils insistent, ou montrer ce qu’ils mettent en valeur, ou analyser
l’effet voulu par le poète, ou l’effet produit sur le lecteur.

Pour cela, identifiez ces procédés : ce peuvent être une figure de style,
un type de phrase, un procédé de versification (allitération, assonance,
diérèse, rejet, rime…). Cf: analyses faites en cours sur les vers 1, 5 et
12.

C’est parti !

L’Ennemi

Ma jeunesse ne fut qu’un ténébreux orage,


v.1 : - Métaphore / Hyperbole qui revient sur une période très agitée de la vie
du poète : sa jeunesse pdt laquelle Baudelaire a mené une vie de débauche
(mis sous tutelle). Période tourmentée.
- passé simple « fut » : c’est un passé très lointain pour lui. Ce vers marque
son âge grandissant.

Traversé çà et là par de brillants soleils ;


Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage,
Qu’il reste dans mon jardin bien peu de fruits vermeils.
Jimmy :

1ere Strophe : Le premier quatrain concerne la jeunesse du poète


Cette jeunesse est présentée par une alternance d’ombres et de lumières dès
le vers 2 ; (çà et là » : CCLieu, « ténébreux orages », « brillants soleils » :
métaphores). Cette alternance est métaphoriquement celle de l’espoir et du
désespoir. DONC il a vécu une jeunesse perturbée.
A noter une allitération en « s » et en « r » sur les vers 1 et 2 qui met en
évidence la dureté de cette période de sa vie.

Vers 3 : « Ma jeunesse ne fut qu’un ténébreux orage » du vers 1 : cette
métaphore est prolongée par le thème du temps (« tonnerre et pluie ») dans la
même strophe comme exemple le lien de cause à conséquence qui est
exprimé avec « tel » … « que » / Sa jeunesse fut turbulente comme un temps
orageux, l’idée d’alternance soleil/pluie (vers2 et vers3) est soulignée par une
ponctuation forte («, » et « ; ») // « orage » et « ravage » riment, ce qui fait sens
car le poète établit un lien de cause à conséquence
 : le poète veut nous montrer qu’il a subi les événements. Malchance,
malédiction dès le début

Vers 4 : « Qu’il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils. »
Cela signifie que le poète, de sa jeunesse passée, il ne lui reste que peu de
résultats positifs : « fruits vermeils » : métaphore / « bien peu » : locution
adverbiale qui insiste sur la moindre quantité d’effets positifs de sa
jeunesse.// le vers 4 rime avec le vers «é : « soleils » et « vermeils » : évocation
de couleurs chaudes

Voilà que j’ai touché l’automne des idées,


Fait en classe

Et qu’il faut employer la pelle et les râteaux


Pour rassembler à neuf les terres inondées,
Où l’eau creuse des trous grands comme des tombeaux.
Ivan:
Analyse des vers 6 à 8 du deuxième quatrain

Vers 6 : L’utilisation des termes concrets tels que « pelles » et les
« râteaux » renvoie à une métaphore où le poète illustre les déluges et les
désastres qu’il a subis à cause du temps. Il démontre la période où il a été le
plus ravagé par son ennemi le temps. C’est une métaphore du jardin et du
jardinier. // + allitération en « p » aux vers 5 et 6 : son explosif qui montre sa
volonté de lutter contre lés éléments, contre les temps

Vers 7 : L’utilisation du terme « inondées » signifie que jardin (poète) a


subi des intempéries donc qu’il est abimé. C’est une métaphore. Ici le poète
montre qu’il est abimé par le temps qui passe, par une dégradation due à la
vieillesse + intention du poète d’y remédier avec l’emploi d’une proposition
sub circonstancielle de BUT. Idée de lutter contre les dégâts occasionnés

Vers 8 : Ici il s’agit d’une comparaison qui compare les attaques subies
par le poète à la mort, à la fin de la vie illustrée par le terme « tombeau » //
rime des vers 6 et 8 : thème de la terre qu’il faut retourner ou creuser pour
retrouver l’essence de la vie

Et qui sait si les fleurs nouvelles que je rêve


Trouveront dans ce sol lavé comme une grève
Le mystique aliment qui ferait leur vigueur ?
Keiko
Premier tercet du sonnet : Espoir d'un renouveau qui s'apparente au
printemps : « fleurs nouvelles » : des forces vives qu’il espère retrouver,
donc ici, métaphore filée du jardin que l’on a vue dès le début du poème
Le premier tercet suggère une hypothèse/ une interrogation (par une phrase
interrogative )« Et qui sait » qui apparaît comme un élan d'espoir.

Cet élan prend appui sur les images de la strophe précédente dans le cycle
des saisons, l'automne, puis l'hiver associé à la mort qui font espérer le
renouveau du printemps « fleurs nouvelles », vers 9.
L'enchaînement des images conduit à une interprétation qui prend appui sur
le plan de la nature (automne, eau, sol lavé, fleurs nouvelles).
L'enchaînement des suites de plan (saisons = représentation symbolique des
étapes de la vie) conduit à considérer les « fleurs nouvelles » comme le
printemps des idées.
Le « mystique aliment » prend alors une valeur religieuse. Il représente la
puissance divine qui lui serait apportée pour vivre encore. // « les fleurs »
évoquant le titre du recueil.

– Ô douleur ! ô douleur ! Le Temps mange la vie,


Et l’obscur Ennemi qui nous ronge le cœur
Du sang que nous perdons croît et se fortifie !
Kaisan :
Dans le dernier tercet, au vers 12 c’est un double cri de désespoir grâce à la
répétition de la phrase exclamative. TONALITÉ TRAGIQUE. Il exprime la
souffrance comme s’il suppliait quelqu’un (un dieu) le temps est comparé à
un monstre, à un cannibale, le temps est personnifié.

v.13 : « L’obscur Ennemi » : Ce dernier est personnifié et fait écho au titre et


c’est seulement à la fin qu’on comprend que l’ennemi dont il parle dans le
titre, est le temps
« et ronge  le cœur» : cela fait penser à un rongeur qui grignote un cadavre
car il dévore sa proie petit à petit mais finit toujours par la manger
entièrement, comme le temps qui nous amène à la mort. // vers 11 et 13
riment ensemble, ce qui fait sens car le thème du renouveau y est évoqué +
même rime sur « vie » et « fortifie », allant dans le même sens
v.14 : « Du sang que nous perdons » : il utilise le pronom « nous » pour
montrer que tout le monde est rongé par le temps, c’est une allégorie car le
temps devient un monstre et se nourrit de notre vie pour grandir et gagner en
puissance: « croît et se fortifie » : deux verbes qui appartiennent au thème de
la croissance.

Nous avons démontré que le temps est l’Ennemi du poète car il rapproche peu à
peu, inexorablement, chacun de sa propre mort. Il contraint chacun à cultiver son
jardin (référence à Voltaire, courant des Lumières),, à aplanir les dommages causés
par son effet. Le poète a proposé une allégorie du Temps qui fait de lui un
anthropophage (cannibale) sans cœur.

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