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Commentaire
I Un paysage crépusculaire
1. La nature
Le poème de V. Hugo « Crépuscule » décrit un paysage. Le texte présente d’abord une nature sauvage :
« forêt » v. 4, « bois » v. 2,« étang mystérieux » v. 1. Nous voyons ensuite un paysage transformé par
l’homme : « clairière » v. 2, « collines » v. 5, « prés » v. 22, « javelles » v.19. Et enfin sont mentionnés
l’habitat de l’homme « la chaumière » v. 21, et l’homme lui-même « le faucheur » v. 22 et les
promeneurs désignés par la périphrase : « Vous qui passez » v. 6, ou par l’apostrophe : « Ô couples » v. 14.
2. Le crépuscule
Le titre du poème nous renseigne sur le moment de la description : le soir : « la nuit tombe » v. 11. Les
couleurs sont sombres : « Les arbres sont profonds et les branches sont noires » v. 3, « Les sentiers [sont]
bruns » v. 7, tout est « dans l’ombre » v. 6.
3. Un paysage qui évoque la mort
Ce paysage crépusculaire évoque la mort. Champ lexical : « suaire » v. 1, « sépulcres » v. 8, « tombe » v. 9,
« les ifs » v. 10 qui, comme nous l’indique la note, sont des conifères plantés dans les cimetières.
La mort est aussi symbolisée par les couleurs sombres (déjà citées ci-dessus) et par la sensation du froid : la
nature « Frissonne » v. 2. Le mot, placé en rejet, est mis en relief.
II L’éveil de la nature
1. Progression
La description nous montre une nature qui s’éveille progressivement. On distingue les formes des objets :
« La forme d'un toit noir dessine une chaumière » v. 21. La lumière apparaît : « L'étoile aux cieux, ainsi
qu'une fleur de lumière, / Ouvre et fait rayonner sa splendide fraîcheur » v. 23, 24.
2. L’éveil de la vie
- Il est exprimé par les verbes : « s’éveille » v. 8, « fait tressaillir » v. 19.
- La vie se manifeste par l’apparition de la lumière : v. 23, 24 et par les sensations notamment la sensation
tactile avec « les vents » v. 26.
- Le paysage oppose la force vitale de la nature à la mort. L’antithèse est la figure de style dominante du
poème : l’étang « aux blanches moires » v. 1 s’oppose aux branches […] noires v. 3, « Les sentiers bruns »
s’opposent aux « blanches mousselines » v. 7, « L'herbe [qui] s'éveille » s’oppose aux « sépulcres5
dormants » v. 8, les « ifs » v. 10 s’opposent au « vert coudrier » v. 14, « la tombe » s’oppose à « la vie » v.
15. Le vers 17 adopte la forme d’un chiasme : « Les mortes d'aujourd'hui furent jadis les belles » :
« aujourd’hui » s’oppose à « jadis », les « mortes » s’opposent aux « belles ». Enfin « Les prières des morts »
s’opposent « aux baisers des vivants » v. 28. Dernier vers du poème : formule conclusive qui nous donne la
tonalité générale et nous rappelle le message transmis par le texte.
La vision manichéenne de V. Hugo apparaît à travers la figure de l’antithèse.
2. Lemessage épicurien
a) La condition mortelle de l’homme
Le message délivré par le poète rappelle à l’homme sa condition mortelle : le champ lexical de la mort, déjà
mentionné, est très présent dans le poème.
3. Un message mystique
Cette invitation à l’amour est un commandement de Dieu : « Dieu veut qu'on ait aimé » v. 13. C’est Dieu
qui anime la nature et qui fait parler les morts : « Dieu fait tressaillir le tombeau » v. 20.
Hugo est un poète croyant, catholique. Il se réfère dans le poème à un lexique religieux : « Dieu » v. 13,
« prier » v. 16, « L’ange » v. 26.
C’est donc Dieu qui transmet ce conseil à l’homme et lui envoie son messager, l’ange : « L'ange du soir
rêveur, qui flotte dans les vents, / Mêle, en les emportant sur ses ailes obscures, / Les prières des
morts aux baisers des vivants » v. 26 à 28.
Conclusion
Poème romantique qui célèbre la nature et l’harmonie entre l’homme et la nature.
Il délivre un message épicurien en incitant l’homme à l’amour.
Comparaison avec le poème de Ronsard « Mignonne allons voir si la rose » : poème amoureux, incitation à
l’amour avec le message épicurien qui est clairement formulé à la fin du poème : « cueillez dès aujourd’hui
les roses de la vie ».
Différence : Ronsard s’adresse à un destinataire précis, Hélène de Surgères, et veut la persuader en lui
présentant un sombre tableau de ce que sera sa vieillesse tandis que le message de V. Hugo est universel.