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Commentaire : Mortel, pense quel est dessous la couverture…

@clarasterix

Hello ! Voici le travail que j’ai pu réaliser sur le sujet ; n’hésite pas à t’en inspirer, regarder la méthode
que j’utilise pour la syntaxe, pour exprimer mes idées…
Cependant, j’ai beaucoup travaillé dessus : merci de le respecter, et de ne pas abuser des copier-coller
par exemple ;)
Merci à toi pour ta compréhension, et j’espère que ce qui suit pourra t’aider ou au moins t’inspirer un
peu !
Bon courage pour ton travail, et surtout : tu en es capable ;)

Ce texte est un poème écrit en 1594 par Jean-Baptiste Chassignet, un poète baroque français du
XVI° et du XVII° siècle. Il est composé de deux quatrains puis de deux tercets, c’est donc un sonnet,
un poème à forme fixe, intitulé « Mortel, pense quel est dessous la couverture… » et tiré du recueil
« Mépris de la vie et consolation contre la mort ». Ce poème s’inscrit dans l’esthétique macabre
propre au baroque et dans le versant religieux développé après la Contre-Réforme.
C’est pourquoi il est important de se demander : « Comment le poète emploie-t-il le champ lexical
de la mort afin d’inviter le lecteur/la lectrice à l’introspection ? »
Pour répondre à cette problématique, premièrement nous parlerons donc de la description
macabre de l’Homme faite par Chassignet, puis nous évoquerons ensuite l’invitation de celui-ci à
méditer, ainsi que sa morale. Puis nous conclurons avec une réponse à la problématique et une
ouverture.

Dans un premier temps, le poète nous partage une vision macabre de l’Homme et
désire accentuer la cruauté de la mort, elle qui est impitoyable. Dès le premier terme employé par
l’auteur dans ce texte, « Mortel » (v.1), nous comprenons l’idée que ce dernier cherche à
transmettre. En effet, il s’adresse aux être si vulnérables que nous sommes face au destin. Le
thème de la mort est développé par le poète qui utilise le champ lexical du cadavre : « D’un
charnier mortuaire » ; « un corps mangé de vers » (v.2), mais encore « os découverts » (v.3), ou
« pourriture » (v.5), « nez mi-rongé » (v.11).
Au sein de ce poème, l’auteur utilise dans les deux quatrains des rimes embrassées, puis dans les
deux tercets des rimes sous la forme « AAB ». Il accentue ainsi la richesse du poème, et emploie
l’allitération du [R] qui peut signifier les grincements, les craquements, l’horreur de ce spectacle
macabre : « D’un charnier mortuaire un corps mangé de vers » (v.2) et « Servent aux vers goulus
d’ordinaire pâture » (v.8). En l’occurrence, dans ces phrases, les vers sont désignés comme des
êtres « goulus » (v.8) auxquels nous servons « d’ordinaire pâture » (v.8) : ce ne sont plus les
hommes qui mangent les animaux, mais bien l’inverse. Cela souligne la vulnérabilité de l’homme
lorsqu’il est défunt.
De plus, Chassignet emploie la personnification dans le premier quatrain « Mortel, pense quel est
dessous […] corps mangé de vers » (v.1/2), dans lequel le poète personnifie les vers, il nous
représente avec une « couverture » d’asticots, cela sert à dire que maintenant nous somme
faibles, même des vers peuvent nous atteindre. D’autre part, la répétition des participes passés
« décharné, dénervé, dépulpés, dénoués » (v.3/4), accentue le fait que nous perdons le contrôle
sur notre corps. Lorsque l’on est défunt, nous subissons. C’est la Nature qui décide de notre sort.
Les mots « pourriture » (v.5), « puanteur » (v.9) et « senteur » (v.10), sont employés pour dégouter
le lecteur/la lectrice, puisque ces termes évoquent les odeurs nauséabondes que nous dégageons
une fois décédés. Le vers « Ici l’une des mains tombe de pourriture » (v.5) symbolise sans doute le
fait que l’Homme, une fois mort, a perdu sa force de vaincre.
Chassignet recourt au présent de l’indicatif dans ce poème « l’une des mains tombe » (v.5), « se
distillent en glaire » (v.7), « infecte l’air voisin » (v.10) mais encore « le nez mi-rongé déforme le
visage » (v.11), cela donne l’impression que ces actions se déroulent en même temps que nous
lisons le texte. Le terme employé lors du vers 11 « le nez mi-rongé » accentue cet effet. De plus, le
fait que l’action ne soit réalisée qu’à moitié dégoûte encore plus le lecteur/la lectrice, c’est là le
but de l’auteur.
Ainsi, ce poème partage des images atroces de la mort. Le poète désire nous dégoûter, et
provoquer un effroi, redouter plus que tout cette mort.

Dans un second temps, le poète invite le lecteur à méditer, à penser « Mortel,


pense » (v.1) à ce que les yeux du lecteur de voient pas ou ne veulent pas voir. Il nous invite à
l’introspection. De plus, le terme « Mortel » illustre le lecteur qui peut voir sa vie s’arrêter du jour
au lendemain. La répétition des participes passés « décharné, dénervé » (v.3), « dépulpés,
dénoués » (v.4), « Les yeux d’autre côté détournés » (v.6) ou encore « Le ventre déchiré » (v.9)
met l’accent sur les faits passés, sur lesquels nous n’avons plus aucun contrôle.
D’autre part, au sein du dernier tercet, l’auteur désire partager une morale. Le vers « Puis
connaissant l’état de ta fragilité » (v.12) exprime la mortalité de l’Homme, d’où le terme
« fragilité », ici synonyme de « vulnérabilité ».
L’emploi du présent de l’impératif que nous retrouvons dans le premier vers « Mortel, pense »
ainsi que dans le vers 13 « Fonde en Dieu » suggère au lecteur un conseil d’une manière assez
autoritaire. Au sein de ce sonnet, la seconde personne du singulier est utilisée ; « ta couverture »
(v.1), « ta fragilité » (v.12) dans le but de créer une proximité avec le lecteur/la lectrice. Cela
confirme que Chassignet désire toucher le lecteur/la lectrice au plus profond de lui/elle, pour lui
apprendre la cruauté de la mort qui l’attend.
Par ailleurs, l’auteur utilise le champ lexical de la divinité : « fonde en Dieu » (v.13) (qui signifie
« place ta confiance en Dieu »). En effet, au XVI° siècle, grâce aux poètes de la Pléiade, la poésie
lyrique occupe une place très importante. Ici, l’objectif de ce sonnet est de relativiser la vie qui se
termine sur la putréfaction de la mort. Celui qui n’a pas mis son espoir en Dieu est donc voué au
néant.
Enfin, nous pouvons insister sur le contre-rejet du vers 13 et 14, « estimant vanité tout ce qui ne te
rend plus savant et plus sage », lequel révèle que ce poème ne parle pas seulement de la mort,
mais aussi d’amour et de l’inutilité des choses matérielles. En l’occurrence, Chassignet nous enjoint
de nous concentrer sur l’amour à travers la citation : « Fonde en Dieu seulement » (v.13), qui peut
faire référence à la Parole de Jésus : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ».
L’enjeux de ce texte est d’émouvoir le lecteur/la lectrice, de lui apprendre les choses essentielles
sur lesquelles il doit réfléchir avant que la mort ne l’entraîne dans sa fameuse « danse macabre ».

Pour conclure, grâce à une description macabre de la mort, Chassignet désire mettre
en garde son destinataire, en lui apportant conseils et crainte. Nous pouvons établir un lien entre
ce sonnet du XVI° siècle et ceux étudiés en classe, comme « Remords Posthume » du célèbre poète
Charles Baudelaire, du XIX° siècle. En effet, ce dernier évoque, au sein de son poème, cette même
aspect cruel de la mort, et désire donc lui aussi provoquer une réaction chez le lecteur/la lectrice.
L’emploi du terme « vanité » (v.13) est aussi très important dans ce poème. Cette représentation
allégorique de la mort et du passage du temps, de la vacuité des passions illustre l’invitation de
Chassignet au lecteur/à la lectrice, en insistant sur la vie de ce/cette dernier/dernière, si courte et
de laquelle il/elle doit profiter. Ainsi, nous retrouvons dans ce texte l’idée de la locution latine
« Carpe Diem », qui signifie « Cueille le jour présent sans te soucier du lendemain ».

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