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Séance 3 

: la versification
Support : ex 1, 2, 3, 4, 5, 6 et 8 p 387

Ex 1 p 387
Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l’heure
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure
Paul Verlaine,  Chanson d’automne.

a- Cette strophe se nomme un sizain.


b- Il y a des vers de 4 syllabes (quadrisyllabes) et des vers de 3 syllabes (trisyllabes).
c- On remarque un double schéma de rimes : AABCCB= rimes plates et embrassées.

Dans dix ans d'ici seulement,


Vous serez un peu moins cruelle.
C'est long, à parler franchement.
L'amour viendra probablement
Donner à l'horloge un coup/ d'aile.
Alfred de Musset, Poésies nouvelles.

a- Cette strophe se nomme un quintil.


b- Chaque vers comporte 8 syllabes, ce sont des octosyllabes.
c- Les rimes suivent le schéma ABAAB : elles sont donc croisées.

Ex 2 p 387
Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant d’une femme inconnue, et que j’aime, et qui m’aime, et qui
n’est, chaque fois, ni tout à fait la même ni tout à fait une autre, et m’aime et me comprend. Car elle me
comprend, et mon cœur transparent pour elle seule, hélas ! cesse d’être un problème pour elle seule, et les
moiteurs de mon front blême, elle seule les sait rafraîchir, en pleurant. Est-elle brune, blonde ou rousse ? –
Je l’ignore. Son nom ? Je me souviens qu’il est doux et sonore comme ceux des aimés que la vie exila. Son
regard est pareil au regard des statues, et pour sa voix, lointaine et calme, et grave, elle a l’inflexion des
voix chères qui se sont tues.
Paul Verlaine, « Mon rêve familier »

RAPPEL : un sonnet est composé de 14 vers, répartis en 2 quatrains et 2 tercets. Les quatrains
contiennent des rimes embrassées et las tercets mêlent des rimes plates et croisées.

Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant


D’une femme inconnue, et que j’aime, et qui m’aime,
Et qui n’est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m’aime et me comprend.

Car elle me comprend, et mon coeur transparent


Pour elle seule, hélas! cesse d’être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.

Est-elle brune, blonde ou rousse? Je l’ignore.


Son nom? Je me souviens qu’il est doux et sonore,
Comme ceux des aimés que la vie exila.

Son regard est pareil au regard des statues,


Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L’inflexion des voix chères qui se sont tues.

Ex 3 p 387
Ecoutez la chanson bien douce
Qui ne pleure que pour vous plaire.
Elle est discrète, elle est légère :
Un frisson d’eau sur la mousse !
Paul Verlaine, Sagesse.

V1 : E /cou/tez /la/ chan/son : bien/ dou/ce = pas de pause, ce vers se prononce d’un seul tenant.

V2 : Qui / ne/ pleu/re // que/ pour/ vous/ plaire. = rythme binaire en 4-4

V3 : El /le est/ dis/crè/te, // e l/le ets/ lé/gè/re = vers qui se prononce d’un seul tenant à cause du « e
muet ».
V4 : Un /fris/son/ d’eau // sur/ la/ mous/se ! = rythme binaire en 4-4

Ex 4 p 387
Qui me ressemblait comme un frère B
Devant ma table vint s’asseoir C
Du temps que j’étais écolier A
Dans notre salle solitaire B
Je restais un soir à veiller A
Un pauvre enfant vêtu de noir C

Du temps que j’étais écolier, A


Je restais un soir à veiller A
Dans notre salle solitaire B
Devant ma table vint s’asseoir C
Un pauvre enfant vêtu de noir C
Qui me ressemblait comme un frère. B
Alfred de Musset, La nuit de décembre

Ex 5 p 387
C’est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D’argent  ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit  : c’est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,


Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort  ; il est étendu dans l’herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme  :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;


Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
Arthur Rimbaud, Le Dormeur du val

Enjambement : une phrase se prolonge sur 2 vers.


Le rejet désigne un petit élément rejété en début de vers suivant.

Il y a 5 enjambements dans ce poème. 4 contiennent des rejets. Ils mettent en valeur les mots
« d’argent, luit, dort, tranquille » et insistent sur la posture du dormeur. Ce poème évoque un soldat
mort « haillons d’argent » qui repose paisiblement « dort, tranquille »au milieu de la nature « luit ».

Ex 6 p 387
Ecoutez la chanson bien douce
Qui ne pleure que pour vous plaire.
Elle est discrète, elle est légère :
Un frisson d’eau sur la mousse !

Une allitération est une sonorité interne au vers. C’est la répétition d’un son consonantique.

On note une allitération en « p » et « q » qui imite un bruit saccadé, heurté comme celui d’un sanglot.
Au contraire, l’allitération en « s » mime un son fluide, coulant comme celui de l’eau.

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