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Deux exemples d'analyse d'un poème

Le Chat de Baudelaire

Ce poème est un sonnet d'alexandrins et d'octosyllabes. Les rimes sont toutes croisées jusqu'à la dernière qui
est plate. Deux de ces rimes sont riches, deux autres sont pauvres, les dernières sont suffisantes. Les césures
(1/4/7/1/4/4) et au moins une allitération (« t » vers 6 : 1/2/3/4/8) et une assonance (« a » vers à : 2/3/4/10)
participent au rythme régulier du poème.

Dans son texte, le poète semble aimer son chat autant qu'il n'aime sa femme. En le caressant et en le
regardant dans les yeux, il ressent beaucoup de plaisir et dit « voir sa femme en esprit ». Malgré ce plaisir, on
ressent la tristesse et la douleur dans de nombreux vers du poème.

Le thème de l'amour est présent dans tous le texte dans une isotopie (amoureux, coeur, parfum, plaisir,
ennivre, aimable, corps). Il s'exprime aussi dans au moins quatre figures de style. On voit d'abord l'amour
très fort qu'il ressent envers son chat dans la métonymie du premier vers. On a même l'impression que cet
amour est incontrôlable et qu'il ne peut lutter contre lui (mon coeur amoureux). On retrouve ce contrôle
impossible associé au plaisir dans les métonymies des vers 5 et 7. Enfin, la douleur et la tristesse associées à
cet amour s'expriment dans la comparaison du dard (comme si le regard du chat et le souvenir de sa femme
était douloureux) et dans l'oxymore du « dangereux parfum » où les odeurs du chat rappelant le parfum de sa
femme sont aussi douces que douloureuses.

Ce poème est composé de deux quatrains et de deux tercets rédigés en décasyllabes et en octosyllabes. Les
rimes sont toutes croisées sauf la dernière qui est plate. Deux de ces rimes sont pauvres, quatres sont
suffisantes et une est riche. Les césures (1/4/7/1/4/4) et au moins une allitération (en « r » au vers 5 : 2/6/10)
participent au rtythme régulier du poème.

Dans ce texte, le poète décrit un homme qui adore son chat et prend beaucoup de plaisir à le caresser et à le
regarder. Ce chat lui rappelle sa femme morte et plus il s'en rapproche, plus il semble triste.

Le thème de l'amour est présent dans tous le texte dans une isotopie (amoureux, coeur, parfum, plaisir,
ennivre, aimable, corps). Il s'exprime aussi dans au moins quatre figures de style. Les métonymies des vers 1,
5 et 7 nous font comprendre qu'il ne contrôle pas ses sentiments envers le chat (et à travers lui envers sa
femme) et que ces sentiments le rendent triste. Cette tristesse est visible dans les comparaisons de la
troisième strophe et dans les termes décrivant les regards du chat et de sa femme : froid et profond,
douloureux et piquant (dard/coupe/fend).
Victor Hugo, Les pauvres gens

Il est nuit. La cabane est pauvre, mais bien close.


Le logis est plein d'ombre et l'on sent quelque chose
Qui rayonne à travers ce crépuscule obscur.
Des filets de pêcheur sont accrochés au mur.

Au fond, dans l'encoignure où quelque humble vaisselle


Aux planches d'un bahut vaguement étincelle,
On distingue un grand lit aux longs rideaux tombants.
Tout près, un matelas s'étend sur de vieux bancs,

Et cinq petits enfants, nid d'âmes, y sommeillent


La haute cheminée où quelques flammes veillent
Rougit le plafond sombre, et, le front sur le lit,
Une femme à genoux prie, et songe, et pâlit.

C'est la mère. Elle est seule. Et dehors, blanc d'écume,


Au ciel, aux vents, aux rocs, à la nuit, à la brume,
Le sinistre océan jette son noir sanglot.
L'homme est en mer. Depuis l'enfance matelot,

Il livre au hasard sombre une rude bataille.


Pluie ou bourrasque, il faut qu'il sorte, il faut qu'il aille,
Car les petits enfants ont faim. Il part le soir
Quand l'eau profonde monte aux marches du musoir.

Victor Hugo, Le soleil s'est couché ce soir dans les nuées


« Le soleil s'est couché ce soir dans les nuées ;
Demain viendra l'orage, et le soir, et la nuit ;
Puis l'aube, et ses clartés de vapeurs obstruées ;
Puis les nuits, puis les jours, pas du temps qui s'enfuit !

Tous ces jours passeront ; ils passeront en foule


Sur la face des mers, sur la face des monts,
Sur les fleuves d'argent, sur les forêts où roule
Comme un hymne confus des morts que nous aimons.

Et la face des eaux, et le front des montagnes.


Ridés et non vieillis, et les bois toujours verts
S'iront rajeunissant ; le fleuve des campagnes
Prendra sans cesse aux monts le flot qu'il donne aux mers.

Mais moi, sous chaque jour courbant plus bas ma tête,


Je passe, et refroidi sous ce soleil joyeux,
Je m'en irai bientôt, au milieu de la fête,
Sans que rien manque au monde, immense et radieux ! »

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