2022-2023 CARIAT Marie-Sophie

Nom : Piantoni

Prénom : Miriam Erasmus /20

Matricule : 000568611

Exercices d’analyse littéraire – FRANB105

Exercice noté n°2

Consignes générales : à lire avant de commencer votre exercice

- Répondez aux différentes parties dans ce document uniquement. Vous l’enregistrerez comme
fichier PDF en priorité, portant vos nom et prénom : NOM_prénom et vous me le remettrez via
l’activité « DEVOIR » sur l’UV.
- Vous disposez de 24h : cet exercice est à remettre, au plus tard, pour le jeudi 10/11 à 19h.
- Cet exercice est à cahier ouvert. Seules vos propres versions du texte de Ronsard, des notes
de cours, des présentations PPT (partie théorie), des notes prises lors des séances d’exercices,
du glossaire sont autorisées. Le recours à internet et à toute autre ressource est strictement
interdit. Vous avez signé une déclaration sur l’honneur par laquelle vous vous engagez à ne
pas tricher.
- Prenez le temps de vérifier l’exactitude de l’orthographe.
- Répondez le plus clairement possible ; soyez le plus complet dans vos explications
- Si vous souhaitez mettre en évidence certains éléments de vos réponses, n’hésitez pas à avoir
recours à l’italique ou gras voire à quelques couleurs.
  À partir du poème VI (p.256)1 Sur la mort de Marie de Pierre de Ronsard :

Lisez et relisez le poème avant de l’analyser.

1. Identifiez la structure du poème. Justifiez précisément chaque élément de réponse.

- Le genre poétique
- Le type de vers
- Le type de strophe et leur agencement
- La qualité et la disposition des rimes
- Le genre des rimes

2. Identifiez la thématique : rédigez un texte suivi dans lequel vous mettez en lumière le
thème principal et les sous-thèmes du poème, sa tonalité. Veillez à être concis.e et
complet.ète.
NB : Ceci n’est pas un résumé (chronologique) du poème, mais une synthèse des
idées directrices.

3. La répartition des sous-thèmes : dans un texte suivi, montrez la manière dont

s’articulent le thème et les sous-thèmes du poème, en tenant notamment compte de :
 la narration
 la syntaxe (et son rapport avec la structure métrique)
 des temps et modes verbaux
 du tempo des strophes
 des mouvements ou parties du poème pouvant être dégagés
 de l’évolution des sous-thèmes.

 Fournissez systématiquement tous les exemples et le numéro du vers d’où ils sont
extraits.
 Veillez à vérifier l’exactitude de l’orthographe et des règles grammaticales.

1Edition de référence Pierre de Ronsard, Second livre des Amours, Seconde partie (Sur la mort de
Marie), dans Les œuvres de P. de Ronsard gentil-homme Vandomois, Paris, Gabriel Buon, 1578, t. 1,
p. 435-459.  Le texte est reproduit à la page suivante.

2
 Ha Mort, en quel estat maintenant tu me changes !
Pour enrichir le ciel tu m’as seul apauvry,
Me desrobant les yeux desquels j’estois nourry,
4 Qui nourrissent là hault les astres et les anges.

Entre pleurs et soupirs, entre pensers estranges,

Entre le desespoir tout confus et marry,
Du monde et de moy-mesme et d’Amour je me ry,
8 N’ayant autre plaisir qu’à chanter tes louanges.

Helas ! tu n’es pas morte, hé ! c’est moy qui le suis.

L’homme est bien trespassé, qui ne vit que d’ennuis
11 Et des maux qui me font une éternelle guerre.

Le partage est mal fait : tu possedes les cieux,

Et je n’ay, mal-heureux, pour ma part que la terre
14 Les soupirs en la bouche, et les larmes aux yeus.

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 1) La structure du poème :

- Comme il est composé de deux quatrains et deux tercets, ce poème est un sonnet.
- Les vers sont alexandrins, c’est-à-dire qu’ils comptent douze syllabes chacun.
- La structure des rimes dans les tercets est CCD EDE, donc il s’agit d’un sonnet français.
- Les rimes des quatrains sont embrassées et suivent l’ordre ABBA ABBA, les rimes des tercets
sont françaises selon le schéma CCD EDE ; les rimes A, B, C et E sont suffisantes, et la D est
riche.
- Toutes les rimes terminent avec e atone et sont donc féminines sauf la rime B et la rime C qui
sont masculines.

4
 2) La thématique du poème

Ce sonnet de Pierre Ronsard traite le thème amoureux, en suivant la courante Pétrarquiste.

L’œuvre est particulièrement proche de l’exemple de Pétrarque vue que son Canzoniere aussi était
divisé en parties et la seconde partie était situé après la mort de Laure ; dans le poème analysé aussi
l’auteur exprime son propre deuil causé par la perte de la femme aimée et le sens de solitude et
abandonnement qui en dérivent. Le tourment du poète est exprimé dans des vers lyriques
élégiaques qui lui permettent de se référer directement à la mort en faisant au même temps un éloge
à la mémoire de Marie.

5
 3) La répartition des sous-thèmes

- Le poème s’ouvre avec un renvoi direct à la mort qui parait un

reproche. Cette structure est reprise dans la volta, en soulignant le parallélisme entre Mort et Marie,
les deux victimes des mots de Ronsard et objet de ses sentiments ; dans le volta, en effet, le reproche
est direct à la femme aimée elle-même. Ce thème est strictement lié à celui de l’injustice qui est
encore plus présent, exprimé par des termes comme « desrobant » au vers 3 ou l’expression « le
partage est mal fait » au vers 12 ; et encore par la récurrence de l’opposition entre ciel enrichi et «
moi » appauvri dans le premier quatrain valorisé aussi pour la structure grammaticale du vers 2, ou
entre le poète et la femme dans les tercets, ici manifesté aussi par des enjambements qui séparent
les deux derniers vers des deux tercets. Cette opposition apparait aussi dans la reprise du thème
des yeux à la fin du premier quatrain et à la fin du poème, ceux de la femme magnifiques et qui
nourrissent, ceux de l’homme remplis des larmes.

- Dans le vers 7, quand le poète affirme qu’il rit de soi et de l’amour

malgré le désespoir, il propose un autre thème : celui d’une ironie triste, souligné par la syntaxe de
ce quatrain, qui met les éléments du deuil avant la phrase principale en lui donnant encore plus
d’importance. Mais on voit cette ironie même dans les exclamations informelles des vers 1 et 9,
avec expressions colloquiales comme « hé » et le pronom « tu ».

- Le thème de l’éloge de la femme se limite au premier quatrain et aux

yeux, renvoi à l’amour courtois et qui permet de créer un parallélisme/opposition entre les deux
amants. Déjà dans le second quatrain il nomme seulement ses « louanges » au vers 8. Quand le
poète déplace définitivement sa plainte sur la femme, dans les tercets, il n’en fait plus.

- Très présent, le thème de la déception apparait vers 5, vers 6, vers 8 et

dans les tercets. En particulier dans la première moitié du vers 10, l’auteur se réfère à soi-même à
la troisième personne comme « l’homme » et il utilise le verbe « trespassé » dans sa version passive,
expression d’une impuissance encore soulignée par le verbe « vit » juste après et la première
personne qui retourne au vers suivant (« me font »). Ce thème est aussi présent dans le dernier
tercet, en particulier dans le « mal-heureux » séparé du reste du vers par des virgules, et par la
formule « je n’ay […] que » qui insiste sur la perte et le manque d’équilibre, et qui ouvre la voie au
dernier vers, encore plus valorisé de l’enjambement entre les deux. Dernier vers où il nous donne
l’idée d’une résignation définitive à cette douleur et à son impuissance, sans plus de colère, sans
plus d’ironie.