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Introduction :
Le début du XXIe siècle est marqué par une nouvelle littérature influencée par
les nouvelles technologies et hantée par le « je », et à des textes, inspirés du
nouveau modèle de société et imprégnés des expériences dramatiques de notre
époque.
Développement :
Le premier vers s’ouvre sur le déterminant possessif « mes ». Il met en avant une
relation intime entre la nature et la conscience de la poétesse. Alors, la forêt est
intériorisée : elle devient un paysage intérieur et intime.
Dans ce sens, grâce à la poésie d’Hélène Dorion, les forêts constituent la voie d’entrée
à l’intime et la voix de l’humain.
Quant à l’absence de ponctuation, elle donne lieu à une ambiguïté grammaticale qui
permet de mêler les sensations : la vue liée au rayon, le toucher et l’odorat liés à
l’humus.
Le premier vers contient deux métaphores : la première est celle du « grenier », qui
suggère un espace intérieur et intime où vivent les souvenirs. La deuxième est celle des
« fantômes » qui désignent, avec nostalgie, les êtres chers disparus.
La forêt invite donc à une exploration intérieure, à une plongée dans le passé.
Dans ce parcours intérieur, les arbres sont des repères structurants, essentiels, comme
le suggère leur verticalité mise en relief par la métaphore avec les mâts des bateaux :
« elles sont les mâts ».
Les forêts sont puissantes, au point qu’elles permettent à l’Homme de s’échapper par
l’imagination et la Poésie. C’est ce que révèle l’oxymore « de voyages immobiles ».
En outre, ces forêts sont vivantes et riches : elles produisent des « fruits » au sens
propre comme au sens figuré.
Les deux derniers vers de cette strophe révèlent le cycle de la vie, à l’instar des
saisons : du présent, à « une saison déjà passée », à l’avenir « qui s’en retourne vers
demain ». Si le premier vers du poème suggérait un temps linéaire (« mes forêts sont
de longues traînées de temps » ), le temps devient ici cyclique, le passé se réincarnant
dans le futur.
III-La troisième strophe : Les forêts, une union des contraintes fécondes :
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de Dorion est aussi fragile que ses espoirs comme le souligne la fragilité de ce « feu
de brindilles ».
Pour la première fois et dans une forme de consécration, l’anaphore « mes forêts »
occupe seule un vers.
La dernière tentative de définition passe par une métaphore originale. « Mes forêts /
sont des nuits très hautes » laisse une impression mystérieuse.
La grandeur que ressent Hélène Dorion est soulignée par l’adverbe intensif « très » et
qui renvoie à la grandeur de ces « forêts ». Ça peut donner une illusion aux « étoiles »
de la première strophe, situées dans le ciel très haut comme ses espoirs. Si, au début
du poème, elles sont tombées sur terre, elles sont rehaussées vers les cieux dans la
dernière strophe.
Enfin, la taille et la disposition même des strophes font penser à un arbre. Le lecteur
est, pour ainsi dire, invité à lire ce poème comme un arbre.
Conclusion :
Le dernier poème du recueil, « Mes forets sont de longues tiges d’histoire », fait écho
à ce premier poème.