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« El Desdichado »
Gérard de Nerval, Les Chimères
Introduction
Ce poème se situe dans un court recueil de douze sonnets intitulé Les Chimères. Il
est situé à la fin du recueil de nouvelles Les Filles du feu, publié en 1854.
Cette œuvre exprime la nature du mal qui hante le poète et qui multiplie les
tentatives pour l'exorciser. Ce mal est celui d’ « El Desdichado », c’est-à-dire le «
déshérité », « le malheureux. C’est un personnage sombre qui ne vit que des traces de
ses exploits et de ses amours perdus. Dans ce sonnet en alexandrins, le poète
apparaît tout d’abord comme un être égaré suite à la mort de la femme aimée.
Cependant, il tente de se reconstruire et finira par triompher grâce au pouvoir de la
poésie.
Nous verrons quelles sont étapes empruntées par le poète pour lui permettre de
sortir victorieux de son mal-être.
Mouvement 1 : Le portrait du poète, un être mystérieux et malheureux.
• Vers 9 : Dans la troisième strophe, le poète débute par des interrogations qui
donnent au poème une tournure plus positive. Il semble se questionner sur son
identité : « suis-je ».
Les personnages auxquels il se compare sont plutôt mélioratifs : on retrouve des dieux
de la mythologie comme « Amour » qui renvoie à Éros (Cupidon en latin) et « Phébus »
qui est le nom grec d’Apollon.
On retrouve également des hommes valeureux et légendaires de l'époque médiévale
« Lusignan » qui est le fondateur d'une grande lignée (issue de la fée Mélusine) et
« Biron » qui est un grand chef catholique des guerres de religion.
Le poète semble progressivement sortir de sa mélancolie et reprendre confiance en lui
en prenant pour référence des figures mythiques et légendaires.
• Vers 10 : Dans le vers 10 la couleur rouge domine et fait ainsi référence à l'Œuvre au
rouge qui est le troisième processus du Grand Œuvre. La couleur peut aussi être
associée à l'amour dans ce vers puisqu'il peut renvoyer au « baiser de la reine ».
• Vers 11 : Les aposiopèses « ... » sont à associer au rêve dont le verbe conjugué au
passé composé « j'ai rêvé » fait référence. Il s'agit de quelque chose de flou,
d'incertain et d'inachevé.
« Reine » et « sirène » riment ensemble et renvoient à deux figures féminines qui
peuvent rappeler la légende médiévale de la fée Mélusine qui était mi-femme, mi-
poisson (ou dragon selon les légendes). C’est elle qui est à l'origine de la grande lignée
des Lusignan. Elle a promis à son mari Lusignan gloire et richesse à la seule condition
d'un amour basé sur la confiance. Celui-ci n'a pu tenir promesse et il perd Mélusine à
jamais. C'est encore une référence à un amour perdu.
CONCLUSION MOUVEMENT 3
Cette strophe marque l'espoir du poète qui renaît à travers le rêve d'un amour.
L'emploi du passé composé montre que ce fait, même appartenant au passé, a
encore une incidence au moment où l'on en parle.
L'amour et la passion amoureuse occupent une place importante dans ce
premier tercet.
Le poète semble refaire surface et se prête à rêver d'amour. Il se relève
progressivement de sa blessure.
Mouvement 4 : Le poète sort victorieux de son mal-être. (vers 12 à 14)