Vous êtes sur la page 1sur 17

Alcools : en scène, il est en train d’écrire le poème.

Histoire de Louise de Bavière


La chanson du mal-aimé - Vers 30 à 54 : malheur du poète qu’il est
(1909) entrain de finir d’écrire (modernité)

Introduction : Strophe 1 : Refrain assez énigmatique/


Guillaume Apollinaire est un poète et Lyrisme à l’état pure « ô » s’adresse
écrivain français. Apollinaire est considéré directement à la voie lactée (fait penser au
comme l’esprit nouveau, précurseur du lait) (personnifiée).
réalisme. Couleur dominante blanc « blanc
Il était proche de nombreux peintres, ruisseau…. »
comme Picasso, dont il va s’inspirer pour Champs lexicaux de la mort /// Énigme : «
la forme de son recueil Alcools. nageurs morts qui remonte le cours d’eau »
Il a eu de nombreux amours, à qui il va Référence biblique « ruisseau de Chanaan
adresser plusieurs poèmes dans son recueil » (terre promise = Moïse) + ruisseau de
Alcools : on peut citer Annie Playden, lait et de miel.
Louise Coligny ou encore Marie Association corps blancs des amoureuses
Laurencin. blancs car ruisseaux ? ou préfigure les
En 1911, il est incarcéré pendant une corps morts, cadavres?
semaine comme complice d’un vol. Cette Nageurs morts = ironique
expérience va beaucoup le marquer. « d’ahan » = efforts (onomatopée qui
Puis en 1913, il publie son recueil Alcools. montre l’effort ) / allitération des vers ils
Alcools est un recueil qui réunit des ont du mal à remonter les cours d’eau avec
poèmes composés entre 1898 et 1913, il les corps métaphore du poète qui n’arrive
lui a donc fallu 15 ans d’écriture pour pas à suivre son amoureuse = souffrance
mettre au point celui-ci. « nous » il se met au nombre des nageurs
Terme « nébuleuse = avenir flou donc peu
Le poème La Chanson du Mal-aimé est d’avenir peu d’espoir ou alors évoqué au
écrit en quintil (strophes de 5 vers) dont début du poème « …brumeuse » =
les vers sont libres. Ce sont des vers en plusieurs interprétations.
octosyllabes. Lue toute seule strophe = bizarre mais
Il s’agit du plus long poème du recueil qui avec début du poème = parallèle,
fait partie des poèmes d’ouverture avec métaphore
zone et le Pont Mirabeau.
Il appartient au cycle d’Annie Playden et Strophe 2 : Peur = démons = diable
évoque La chanson du Mal-aimé. (début strophe)
C’est le poème le plus riche en référence Descente à reculons
biblique et mythologique : par exemple, Font danser = rapide « descente » on force
Apollinaire va recréer le mythe d’Orphée les hommes à danser = malédiction,
à partir duquel il va déambuler et chanter envoûtés (rappel dans MA = danse
sa plainte. macabre = représentation allégorique de la
mort)
Problématique : Quelle vision de Chant du firmament vient du ciel « nous
l'amour Apollinaire donne-t-il dans ces mènent » fonction COD pas la possibilité
vers ? de réfléchir par nous même
A son perdu = musique qu’on n’entend pas
Mouvements du poème : = pas audible pour les humains
- Vers 1 à 29 (strophes 49 à 54) : malheur Danse démoniaque = descente à reculons =
des rois = temps révolus, le poète se met dangereux
Violon = danse endiablée
« notre race humaine » = fatalité fonction Strophe 4 : Luitpold confirme hypothèse
COD il ne fait pas l’action sur ID des 2 rois car il était leur disciple
« notre » nous, généralisation « régent » rois incapable de gouverner
« descente à reculons » enfer = Orphée = Poète amène lecteur à s’émouvoir sur le
on sait pas où on va MAIS on suit notre sort des rois qui s’oppose au strophe 6 «
destin malgré nous Ulysse »
Bcp d’enjambement = strophe torturée « sanglote » « grelotter » fait écho avec
dans sa forme sonorité = funeste
Les démons, les dieux mènent la danse « luciole qui vacille » gradation
Mort présent rappel nageurs descendante « étoiles grelottantes »
Traduit l’état d’esprit dans lequel se trouve affaiblissement rois semblent presque
le poème = difficile à représenter éteint/ rime avec « royauté folle » « luciole
Poète rumine des idées noires »
Flammes comparées avec « mouches
Strophe 3 : Ce destin va être évoqué par dorées » (quand il y a cadavres, saletés =
l’anaphore “destins, destins mouches)
impénétrables” pas prévoir « Saint-Jean » solstice d’été amoureux se
Destin aveugle aveuglement universel = tiennent la main au-dessus du feu
même les rois Peut-être il sanglote en y songeant ?
Apollinaire généralise puis va vers le Rappel période plus faste ? Perte de
particulier l’amour ? Apollinaire se remémore = triste
Deux rois fous (louis 2 de Bavière et après rupture
Othon ) Peut-être rois si grand chagrin d’amour =
« secoués » = terme fort repris par « folie ? Il se rappelle peut-être grâce aux
grelottantes étoiles » scintille = poétique ? feux de la Saint-Jean
ou rois en train de vaciller ? (métaphore
qui parle des rois et « étoiles » = Strophe 5 : « château sans châtelaine » roi
privilèges) reprend idée antique + pers est sans femme ou que Apollinaire a refuser
élevé + chute importante pareil pour le de se marier
bonheur Château de Berg (lac = noyer strophe
Plusieurs interprétations de « fausses suivante)
femmes dans vos lits » : « la barque au barcarolles chantant »
- Prostituée dont il n’est pas amoureux romantisme, aime bien paronomase
- Femme qui n’en sont pas Apollinaire obligé de créer un néologisme
- Femme perfide(Apollinaire femme qui a (barcarolles à partir de barcarolle qui est la
fait faux bons ) chanson des gondoliers / Venise = amour,
- Femme pas de descendance = « désert » romantisme
= stérilité Strophe où on souffle un peu « cygne », «
Il est polyphonique. Femme qui ne donne barque » « lac blanc (éclairer par la lune »
pas de satisfaction puis « sirène »polyphonique (du bateau,
« destin impénétrable » pk tombé sur eux ? chants des sirènes « tremblent
destin frappe un peu au hasard connaît pas (rois+étoiles) » ces deux mots préfigurent
but et raisons la suite
Strophe qu’on pourrait lire à l’envers roi = Peut-être prémonition ?
femme = pas bébé = accablé par l'histoire Luitpold attirait par les sirènes comme
= folie = destin Apollinaire avec Annie ? fait écho avec la
Défaut de logique = cherche signification fausse femme-sirène
de la strophe Poète associe folie du roi avec la sienne
Sinon on peut écouter = frissons « grelotter Atmosphère romantique
» »secouée » « folie »
« Barque » comparé à un « cygne » qui Impression que le poète s’en sort, loin des
devient ensuite « sirène » danses macabres.

Strophe 6 : Ressemble au conte puis Strophe 9 : Il va mieux/enthousiaste / joie


enjambement « se noya » = surprise exagéré /peut-être qu’il a bu
« bouche ouverte » rappel première « soirs de…. » ivresse =alcools « soirs de
strophe avec morts qui essayent de suivre à paris » parisien / tramway on peut dire les
travers le courant deux
Mort occultée comme si le souffle partait car poésie + pas de ponctuations
par la bouche Ivre = parisiens ou tramway
Surréaliste quand il revient sur le bord Modernité=électricité, tramway
alors qu’il est mort. « tramway »=flambant /flamme ou
Dormir masque la mort flambant neuf
Strophe 54 s’enchaîne facilement avec Mais tradition avec « échine » (tirés avec
l’autre comme une fable, la mort du roi est des chevaux) transports d’avant
un euphémisme, la bouche ouverte attend Clin d’œil d’Apollinaire sur les transports
la résurrection. d’avant
Poète ne se noie pas dans son chagrin mais Modernité par les rimes (à l’oreille car à
va ressusciter. l’écrit ce n’est pas une rime =masculin,
féminin, féminin pluriel)
Strophe 7 : Éclaire le poème : changement « musiquent » bruit infernal qu’il aime
de saison, de lieu bien
Il n’a pas envie de mourir : il fait beau. Enjambement
« ardente lyre » qui reprend la poésie : « folie des machines » revient au délire
corde de la lyre = rayons du soleil mais il est content
Le soleil brûle, ou la poésie le réchauffe On a l’impression qu’il a une hallucination
Compare sa création (tram = note)
Délire : manifestation de la folie → Il « feux verts » car on les voit s’éloigner
vient de prendre conscience de sa folie à
lui Strophe 10 : Elle va confirmer cette folie.
Il le qualifie de triste et mélodieux : ces Il rentre dans un café plein de fumée,
deux adjectifs sont reliés cigarettes. Les choses sont donc moins
Le poète à l'écriture pour le sauver, même nettes, avec la fumée.
si il est triste, même si il erre (Orphée) Café crient tout l’amour, tziganes
Paris est devenu beau sans mourir, il ne Tellement content, vision érotique, garçon
veut pas mourir vêtus d’un pagne, costume noir plus un
petit tablier.
Strophe 8 : Dimanche est un jour où on Il dirige tout cela vers la femme aimé, «
s’ennuie, tout est fermé, les rues sont vers toi toi que j’ai tant aimée », le tant
vides, il n’y a pas beaucoup d’activités : marque l’intensité. Toi toi, tant, pleine
journée sans fin folie, transformation de sa souffrance en
Le poète se promène pour trouver que poésie.
c’est triste.
Si le cœur est joyeux, c’est joyeux Strophe 11 : Autoréférentielle
Si le cœur triste, c’est triste Débute par une emphase, énumération de
Il n’y a pas de couleurs « gris » plusieurs genres poétiques « des lais », «
Fleurs penchent parce qu’on est en ville, des complaintes ».
comme « la tour de Pise » Il parle d’hymnes, poésie, hymnes
Sonorité en « ise » = grise amoureux, romance. Hymnes d’esclaves
aux murènes ( poissons très voraces ) les
romains jetaient les esclaves aux murènes.
Le chant permet d’amadouer les vilaines
murènes, rappel avec Orphée capable
d’amadouer les hommes, ...
Chanson, les balades que le poète maîtrise.
Le poète est victorieux car elle arrive à
transformer la souffrance en qqch de
magnifier. Pouvoir consolateur de la
poésie.

Conclusion :
Cette chanson d’amour perdue est une
complainte réécrite dans la modernité d’un
paysage urbain et d’une poésie qui
introduit un vocabulaire inattendu et des
métaphores inédites.
Dans cette longue complainte qui totalise
59 strophes et 295 vers, Apollinaire retrace
discrètement par allusion et par bribe ses
espérances et ses déceptions d’amant
malheureux. Donnant toujours
l’impression de la spontanéité, il recourt
néanmoins à des ressources rhétoriques.
Comme dans beaucoup d'autres de ses
poèmes, il insère de nombreux souvenirs
de lecture et cultive aussi une forme
d’expression obscure à base d'énigmes qui
réjouissent les connaisseurs mais peuvent
rebuter les profanes.

Ouverture : Au niveau de la longueur,


cela rappelle les ballades de François
Guillon, ce long poème est aussi célèbre
que Le Lac de LaMartine et Le Bateau
libre de Rimbaud.

Question de grammaire :
- Transformer Flambant de l'électricité
remplacer par une subordonnée : Qui
flambe
- Relever les phrases interrogatives du
poème : Sanglotent-ils en y songeant ->
inversion sujet verbe.
Alcools : - Vers 29 à 53 : Départ et voyage
L’Emigrant de Landor Road Strophe 1 : Le poème débute in medias
res, le lecteur est plongé directement dans
Introduction : l’histoire avec un pers désigné par « il » on
Guillaume Apollinaire est un poète et ne sait pas qui est ce « il » normalement si.
écrivain français. Apollinaire est considéré Il a l’air d’être aisé car « très chic,
comme l’esprit nouveau, précurseur du fournisseur du roi » en même temps le ton
réalisme. est léger « du pied droit » référence à se
Il était proche de nombreux peintres, lever du pied gauche donc il est de bonne
comme Picasso, dont il va s’inspirer pour humeur.
la forme de son recueil Alcools. Enjambement : il y a de l’humour et
Il a eu de nombreux amours, à qui il va permet l’effet de surprise, ambiguïté «
adresser plusieurs poèmes dans son recueil mannequin » 2 significations mais aussi
Alcools : on peut citer Annie Playden, une notation tragique avec le verbe «
Louise Coligny ou encore Marie couper ». On peut parler d’humour noir.
Laurencin. Le client essaie de forcer le destin car il
En 1911, il est incarcéré pendant une entre du pied droit ou peut-être un acte
semaine comme complice d’un vol. Cette superstitieux pour que tout se passe bien.
expérience va beaucoup le marquer. Un peu un décalage avec le peu de risque
Puis en 1913, il publie son recueil Alcools. qu’il y a pour aller acheter un costume
Alcools est un recueil qui réunit des « Vêtus comme il faut qu’on se vête »
poèmes composés entre 1898 et 1913, il tailleur très connu, à la mode, mais
lui a donc fallu 15 ans d’écriture pour contraint de bien s’habiller. Fait penser à
mettre au point celui-ci. l’habit fait le moine = pour porter chance
Il y de l’ambiguïté, c’est angoissant malgré
Le poème L’Emigrant de Landor Road le ton léger.
appartient au thème d’Annie Playden.
Il est un peu complexe mais il fait Strophe 2 : Cette strophe est assez
référence à son voyage aux états unis. métaphorique.
Landor Road est l’adresse d’Annie 3 vers = foule qui lève les bras + vers
Playden à Londres. Le poème est à la fois énigmatique
moderne et traditionnel. Foule (évoquer de façon concrète donc
De plus, il s’agit d’un poème narratif, car contraste avec métaphore « des ombres »)
il raconte une histoire qui comporte 13 enthousiaste=évoque la lumière qui crée
strophes, il parle de l’amant délaissé qui un contraste avec les ombres
part en voyage. 1 vers pas de métaphore
Enfin, on peut identifier 3 lieux spatiaux : 2e vers métaphorique
la boutique du tailleur, le port puis le « des ombres sans amour (idées noires du
bateau et l’océan. poètes) qui se traînaient par terre » fait
penser à la mort (enfer): référence à
Problématique : Comment ce poème Homère / « traînaient par terre » ça s’opp à
raconte-t-il la fable de l’amant délaissé la foule qui est contente, tristesse du poète,
rêvant d’un voyage sans retour ? solitude du poète, lourdeur du poète,
peut-être qu’il hésite à partir
Mouvements du poème : Si on opp les deux vers = on début content
- Vers 1 à 20 : préparatifs du voyage et les de partir puis idées noires qui le rattrapent
raison peut-être personne ne vient lui dire au
- Vers 21 à 28 : Pensées du poète, revoir
focalisation interne Opp noir et blanc + ombre et lumière
Il achète « au rabais » un costume qui va
Strophe 3 : Narration externe avec « il » l’habiller comme un millionnaire. Il est
vers narration interne avec « mon bateau » entrain de se faire avoir mais il s’en fiche
+ futur de certitude cette strophe nous Le mot « mort » va l’interpeller
donne les indications
« pour l’Amérique »destination Strophe 6 : « au dehors »normalement
« demain »=imprécis extérieur mais lui il voit ses idées, son
V10 « jamais » appuis le futur de certitude passé il décrit son intérieur
+ absolue + il a un complément « pour Syntaxe : au dehors il y avait les années
guider… » « et »se rapporte au v21 car « enchaînées »
Amérique =Terre promise/ fortune mais ici avec « années »
il a de l’argent donc il ne part pas pour ça Absence de ponctuation permet diverses
« prairies lyriques » poésie=gagner argent interprétations « mannequins victimes «
grâce à la poésie ne collent pas avec la syntaxe MAIS ce qui
V12 : là où Annie habitait, il n’a pas envie est important c’est ce qu’on entend «
d’être là-bas car pas envie d’y être seul / mannequins enchaînées » ce qui ressort
l’ombre de lui-même =absence de liberté, emprisonnés
« aveugle »=tous poètes sont
aveugles(Homère) + devins ou aveuglé par Strophe 7 : Il voit ses années : neuves =
l’amour ou Œdipe isolés
Il ne supporte plus d’être dans des lieux Vendredi=vendredi saint/ passion du christ
qu’il aimait avec la femme qu’il aimait Enterrement / il voit des choses funestes/
donc il part. une façon pour le poète de transcrire ses
idées noires
Strophe 4 : « c’est bon » c’est méprisant / Pluie qui tombent dessus=pluie biblique,
il vaut mieux que ça déluge, tristesse
« soldat des indes » mercenaire Blanc et noir=des jours où tous va bien et
V14 : il a de l’argent « crachat d’or » / des jours où tous va mal
sonorité en « r »=mépris / « crachats » V28 : référence à Annie qui l’a battue
mépris pour l’or psychologiquement non physiquement
« or fin »=beau mélioratif contraste avec « =diablesse
crachat » =>on ressent une certaine violence
Mais il s’achète un costume neuf =>il
prend un nouveau départ Deux strophes à part qui vont briser la
Dormir= passer à autre chose=avoir du linéarité du poème qui est remis avec «
repos puis »
V16=idyllique, pas envie d’entendre
jacasser, il veut être tranquille =vision Strophe 8 : « Puis » = connecteur
idyllique et pas réaliste logique(succession) =>on reprend le récit
Il veut lâcher prise, que les souvenirs là où on l’a arrêté, il revoit au vers 20
l’abandonnent. Cette fois-ci le poète se trouve sur le port
Récit en automne= plupart des poèmes
Strophe 5 : Les mannequins s’habillent d'Apollinaire = saison intermédiaire
tout seuls = devenus humains « feuilles indécises »feuilles tombent ET
« Bâtirent leurs habits » =ils les (paysage correspond au sentiment du
époussetant poète)il est indécis, il hésite
On a l’impression qu’il se laisse faire, se « foules feuilletait »plus oiseaux
laisse manipuler. Il s’en fiche d’avoir tel maintenant feuille +néologisme +
ou tel costume allitération en « f »=traduit tristesse de
« lord mort »=porte malheur séparation
La foule est moins enthousiaste opp au Mémoire s’opp à jouer car trop de
début où elle était enthousiaste car souvenirs qu’il n’arrive pas à se
foule=famille donc laissé famille=triste débarrasser
=deux vers qui montrent la stabilité => métaphore
vers 31 : changement de lieu pont du
vaisseau, il est monté sur le bateau Strophe 12 : Riche en métaphore
« s’assoir, et posa » montre sa Tisseuse têtues = parques (elles tissent le
détermination destin) qui l’obligent à se questionner à se
gratter la tête (poux) qu’il veut les noyer
Strophe 9 : Vers 33 et 34 = poétique « il se maria comme un doge »représentant
peut-être orage ? poète ressent face à de Venise qui se marie avec la mer
l’inconnu il se marie avec la mer pour oublier Annie
Baisers mouillés métaphore des embruns « sirènes modernes » répondu à l’appel de
sur ses cheveux en pensant à ceux de son la Meryl épouse l’aventure(sirène de
amante « long »pas encore coupé les ponts bateau) OU la sirène l’a peut-être tiré dans
« mouillée »pleurs l’eau(appel du large) et il s’est noyé
Le départ/ récit du voyage ici plusieurs interprétation /syllepse de
On évoque ce qu’on présentait du voyage. sens avec « sirène »
Le poète est bien sur le bateau avec ces = sorte de parodie
émigrants, ils sont partis pour un avenir
meilleur « tendent leurs mains lasses Strophe 13 : Plusieurs indices font penser
»=fatigué pas d’autres solutions/ ils sont que le poème se finit sur la mort qui se
moins sûrs que le poète conclut avec la phrase conclusive
« agenouillait » prier Tonalité plus vigoureuse
« pleurant »plus d’autres solutions Océan est devenue mer (féminisé )fait
penser à « amer »
Strophe 10 : Il a du mal à se détacher, il Evocation avec « o »particules le poète
regarde le port jusqu’à ce qu’il disparaisse s’adresse à la nature
Au fur et à mesure on ne distingue plus les Squale a remplacé dauphin
bateaux (rétrécissement du paysage) mais Idée de purification »cadavres de jours »
« bouquet » ce que le poète voudrait supprimer de s
= il passe d’une idée à l’autre ici à la mémoire
floraison = printemps = nouveau départ = Étoile peut représenter l’espoir
il fallait partir pour recommencer Peut-être c’est les souvenirs qui tombent
dans l’eau et lui vers étoiles vers futur
Strophe 11: Il aurait voulu conditionnel Le passé est cadavérisé
passé(irréel du passé)il aurait voulu que ce « dernier serment »dernière paroles
soit comme ça qu’il oublie engloutis par les flots
Dans d’autres mers = autres situations On peut interpréter cette strophe de
Jouer = enfance = insouciance ne plus différentes manières
avoir tous ces souvenirs Interprétation reste ouverte
« on »pronom indéfini =ça se fait tout seul Soit poète noyé (sirène l'a dévoré)soit
« tissait »=toiles d’araignées, ne plus avoir souvenirs noyés(entendu sirène du bateau,
toute sa tête largué les amarres)
« une tapisserie dans fin » encombre son
esprit/ référence à Pénélope et Ulysse et Conclusion :
Ulysse qui erre pendant des années La dimension autobiographique semble
« Histoire » à lui et d’Annie inscrite au cœur de ce poème. Et
l’émigrant de Landor road illustre bien le
lyrisme personnel d'Apollinaire. On a vu
que le titre du poème faisait ouvertement
référence à l’adresse londonienne d’Annie
et le poème ds son enfance fait référence à
la fuite de la jeune femme en Amérique.
Voyage qu' Apollinaire réécrit en
renversant la donne car c’est lui qui part.
Le départ évoqué dans ce texte est le
départ vers le pays de l’oubli donc ce
poème n’est pas totalement
autobiographique finalement. Apollinaire
s’est servi de son expérience pour
développer un lyrisme personnel. Avec
beaucoup d’amour et de distance et
d’humour, il renouvelle un thème d’élégie
classique.

Question de grammaire :
-
Alcools : - Vers 8 à 13 : évocation de sa rancœur, de
sa tristesse à travers le paysage
Automne malade - Vers 14 à 23 : thème de la chute, le poète
loue l’automne. La saison lui convient car
Introduction : elle convient à sa peine
Guillaume Apollinaire est un poète et
écrivain français. Apollinaire est considéré Apollinaire a choisi la saison de l’automne
comme l’esprit nouveau, précurseur du car c’est une saison de transition, mais
réalisme. aussi une saison qui se meurt, comme un
Il était proche de nombreux peintres, amour qui se finit. Il trouve que l’automne
comme Picasso, dont il va s’inspirer pour lui ressemble, il projette sa tristesse sur le
la forme de son recueil Alcools. paysage, c’est une forme de tradition
Il a eu de nombreux amours, à qui il va
adresser plusieurs poèmes dans son recueil Vers 1 : « malade et adoré » adj subjectifs,
Alcools : on peut citer Annie Playden, l’automne c’est l’auteur qui dit qu’il est
Louise Coligny ou encore Marie triste il le personnifie (normalement
Laurencin. malade va à une personne
En 1911, il est incarcéré pendant une « Malade » et « adoré (polyphonie en « or
semaine comme complice d’un vol. Cette »)»
expérience va beaucoup le marquer. Pk malade ? il perd ses feuilles, ses
Puis en 1913, il publie son recueil Alcools. couleurs
Alcools est un recueil qui réunit des
poèmes composés entre 1898 et 1913, il Vers 2 : Enjambement avec « tu mourras »
lui a donc fallu 15 ans d’écriture pour futur de certitude => prophétie
mettre au point celui-ci. « quand l’ouragan soufflera dans les
roseraies »proposition circonstancielle de
Le poème Automne malade se trouve à la temps qui contient un futur de certitude
fin du recueil (3e en partant de la fin). « ouragan » il emporte tout sur son
Les derniers vers sont décalés, on dirait un passage, terme climatique très fort
dessin. On a l’impression que le poème est Le « r » est une consonne dominante, en le
une pyramide inversée, ça tombe (feuille répétant, il donne de la violence au
qui tombe). vocabulaire
Il s’agit d’une élégie (lyrisme triste) qui a « Rose » fleur fragile mais emblématique
été remanié ( le poète ne se plaint du printemps, de la beauté/ opposition de
pas) on peut parler de lyrisme neuf ou de qqch de fort avec qqch de fragile
élégie remaniée. Il n’y a ni plainte, ni
lamentation, ni confession, il n'y a pas Vers 3 : « il aura neigé » futur
vraiment d’histoire. antérieur=incertitude (on nous annonce
qqch d’imminent (mort) puis on ralentit /
Problématique : Comment Guillaume pas tout de suite) =>ça créait une pause,
Apollinaire réactualise-t-il l'expression suspens
de la nostalgie liée à l'automne ? Il introduit certains éléments qui seront
répétés plus loin

Vers 4 : Verger = positif, élément qui


Mouvements du poème : correspond à la saison
- Vers 1 à 7 : invocation à l’automne qu’il Vers 5 : Pauvre automne relève du
prend comme confident car il lui vocabulaire subjectif, il le plaint, il a de la
ressemble compassion
Vers 6 et 7 : « meurs » il reprend le « tu résonne sans réponse . La saison de
mourras », il rapproche l’échéance, l’amour est terminée (début de l’automne)
l’automne n’a pas d’autres solutions/ c’est d’où l’utilisation du passé composé « ont
un ordre bramé ». ce distique isolé laisse une
« Blancheur et richesse » connotation impression de solitude douloureuse .
positive parce qu’on voit de la lumière,
couleur or, blanc éblouissant… mais aussi Vers 14 : Alexandrin (classique mais avec
négative des coupes différentes) pas de
Blancheur = pureté, mort, neige ponctuations pas en hémistiches, il y a
Richesse = abondance…de neige(ici) quatre coupes
quand on lit le vers 7 Lyrisme amoureux= « je » première fois
« Fruit mûrs » = il faut cueillir au bon dans le poème + particule « ô »
moment avant qu’ils pourrissent/ Automne est remplacé par « saison » ce
maturité=sagesse, état limite: pers qui a qui féminise le nom
vécu sur le point de vieillir
Qqch de lumineux qui est voué à la mort Vers 15 : Allusion discrète au carpe diem,
Certaine cruauté dans le poème (auteur à il faut cueillir au bon moment sinon ils
l’automne : « allez, meurt » on le plaint) tombent (un fruit tombé est un fruit trop
Fin du 1er mouvement mûr).
Champ lexical de la forêt Fin de poème= larmes, il utilise le paysage
pour montrer sa peine, ses sentiments
Vers 8 : (on peut le mettre après le vers 9)
La mort en cette fin d’automne n’est pas Vers 16 : La personnification : « Le vent
seulement celle blanche froide douce et et la forêt qui pleurent » indique que la
silencieuse de la neige . Elle vient de tous tristesse de la nature est un écho aux
les horizons « au fond du ciel » blessures du poète.

Vers 9 : Éperviers = charognard introduit Vers 17 : L’hyperbole « toutes leurs


une notion mortifère larmes » est le signe d’une tristesse
Le verbe d’action « planent », conjugué au jusqu’à la mort de l’automne (et du poète
présent, indique une action qui est en train ?) d’une manière plus réaliste le bruit du
de se dérouler et accentue la sensation de vent dans les arbres fait penser à une
danger plainte et les feuilles qui tombent , par leur
forme parfois peuvent évoquer les larmes
Vers 10 : On sent de la rancœur (Annie qui coulent .
Playden l’a abandonné) au vers 10 « nixes
nicettes », référence mythologique Vers 18 à 23 :
Dans « naine » on entend « haine » Le sizain final est un alexandrin vertical,
choix poétique moderne : « Les feuilles /
Vers 11 : Avec la relative « qui n’ont Qu’on foule / Un train / Qui roule / La vie
jamais aimé » il parle d’amour + passé / S’écoule ». (= 12 syllabes). Ce sizain
composé : action révolu renforcé avec représente la feuille ou la larme qui
l’adverbe « jamais » tombe ? C’est la chute des feuilles et la
chute du poème. On a une évocation
Vers 12 et 13 : Le distique nous ramène modernisée du temps qui passe « le train
sur terre , il vient compléter la strophe » et la forme : les deux syllabes de
précédente évoquant l’horizon lointain . chaque vers semblent être un tic-tac
L’entremêlement des allitérations en “r” et d’horloge . l’allitération en “l” reprend
en “l” semble reproduire le brame du cerf l’évocation plus traditionnelle le « fugit
et sa plainte . C’est un cri d’amour qui tempus » de l’écoulement du temps.
D’autre part, les trois verbes de
mouvement : « foule / roule / s’écoule »
indiquent que la vie s’éteint, elle aussi, peu
à peu.

Apollinaire nous donne à voir dans «


Automne malade » une saison qui se meurt
et avec laquelle il partage des émotions et
des sensations. Si les thèmes de l'automne,
de la fuite du temps et des amours
malheureux paraissent très classique,
l'écriture de ce texte n'en demeure pas
moins expressive et profondément
moderne.

Conclusion :
Apollinaire après des nuances et des
variations sur un thème conventionnel :
l’automne, (saison où la nature agonise)
dans un souci de renouvellement du
lyrisme. Sa volonté n’est pas de
s’affranchir totalement des codes et des
règles, mais de pouvoir les moduler. Selon
une expression originale et personnelle, il
remanie les composantes formelles.

Ouverture : Ce poème évoque peut-être


particulièrement sa fin « Chanson
d’automne » de Verlaine par l’utilisation
d’un mètre très court : « Les sanglots
longs/Des violons/De l’automne… »,
saison du souvenir douloureux, encore

Questions de grammaire :
- Vers 3 “quand” : subordonnée
circonstancielle de temps
- Vers 11 : relative introduite par “qui” et
qui a pour antécédent “nixes nicettes”
- Vers 15 “sans qu’” locution privative
- Vers 19, 21 : proposition relative “qu”
relatif COD
Baudelaire, Les Fleurs du Vers 2 : Mouvement de balancement «
encensoir » (rappel vibrant)
mal : Ainsi que = formule de comparaison qui
Harmonie du soir (1857) compare : odorat (sens) fleur qui s’évapore
= encensoir qui dégage du parfum
Introduction : Mouvement ascendant, d’élévation, fumée
Charles Baudelaire est né à Paris en 1821. qui va vers le haut
En 1857, Charles Baudelaire publie son
œuvre majeure, le recueil de poèmes, Les Vers 3 : Synesthésie = évoquer ensemble
Fleurs du Mal. L’ouvrage est condamné deux sensations
son et parfum (odorat) reliés par la
“pour outrage à la morale publique et aux
conjonction de coordination « et » : ils
bonnes mœurs". tournent ensemble
En 1866, il est frappé en d’un malaise qui de nv le mvt avec le verbe tourner
le rendra paralysé et aphasique. Il meurt en Première strophe dans le signe du
1867. balancement, de l’élévation
Baudelaire préfigure le surréalisme. Il est Atmosphère évoquait par l’odorat
un jalon vers la modernité. “l’air du soir” fin de la journée, ou fin de
quelque chose
“Harmonie du Soir”, poème issu de la
section « Spleen et Idéal » des Fleurs du Vers 4 : Le dernier vers est un chiasme on
Mal de Baudelaire, est l'avant- dernier oppose par le sens et par la place, 2 termes
poème du cycle de l'amour spirituel inspiré qui évoquent le tournement
par Madame Sabatier. Valse devient mélancolique et le vertige
Ce poème a une forme particulière : Il y a devient langoureux (note sensuelle on
répétition de vers, c’est un pantoum (le pourrait penser que ça serait plutôt associé
deuxième et le quatrième vers de chaque à la valse).
strophe sont repris respectivement comme La musique et diverses émotions sont liées
premier et troisième vers de la strophe dans un sentiment de tristesse.
suivante), ce qui accroît l’idée de vertige.
Cette forme n’est pas considérée comme Synthèse strophe : A ce stade du poème,
moderne, mais ici, elle est utilisée de sorte le poète mélancolique
à ce qu’elle soit moderne
De plus, le poème n’est composé que de Strophe 2 :
deux rimes : “ige” ou “oir” Vers 5 : « fleur » peut faire référence à la
femme, retourne au titre
Problématique : Quelle atmosphère se Femme aimée qui s’évapore
dégage de ce poème ? Contexte : rupture avec apollonie Sabatier
« chaque fleur » comportement de toutes
Mouvements du poème : les femmes
- Strophe 1 à 3 : évolution vers le
désespoir Vers 6 : apporte-t-il qqch ?
- Strophe 4 : Renaissance du poète Ce n’est plus un souvenir mélancolique
presque agréable, ici c’est la souffrance
Strophe 1 : face au départ de la femme
Vers 1 : « Voici venir le temps » rappel « violon » diérèses met en valeur le « i »
genèse son de tristesse qu’on retrouve dans «
« Vibrant » = fragilité, mouvement léger, frémis » et « afflige »
soutenu avec l’allitération en « v » Sonorité en « r » et « q » pas très agréable
Elle se confirme par la suite (vibrer) = plainte
Le vers 6 vient approfondir la mélancolie Le poète agit comme archéologue, il
et la tristesse recueille chaque vestige (ancien et fragile)
Le violon est personnifié « frémir » = tout ce qu’il peut récupérer. Il ne retient
sentiment humain que ce qui était pour lui lumineux, il
Donne autre tonalité au vers 7, on insiste retient le meilleure pour construire une
plus sur le terme vertige qu’on retrouve femme virtuelle mais fragile mais plus
dans “frémit” et “afflige” appréciable car rare et fragile = miracle

Vers 7 : X Vers 15 : X

Vers 8 : 2 adj coordonnés mais pas Vers 16 : Valeur intime « ton souvenir en
forcément sur le même plan moi »
« Reposoir » champs lexical = religieux Contrepoids rassurant de la strophe 4
pareil que « encensoir » Au dernier vers, on voit bien qu’il réussit «
« ciel »dimension religieuse, sorte d’écrin souvenir »
où le poète va déposer qqch, son chagrin Au vers final, Baudelaire fait apparaître
l'image d'un ostensoir. L'ostensoir est un
Strophe 3 : objet en or dans lequel est placé l'Hostie.
Vers 9 : X Cet objet de forme circulaire a des rayons
en métal à l'image des rayons du soleil.
Vers 10 : “le coeur tendre” mettre en La métaphore du dernier vers est ainsi
rapport avec l’évolution de la strophe, du double :
poète, vulnérable - Baudelaire fait de la femme aimée son
Coeur du poète, naïf opposé “haïr” verbe soleil intérieur - La femme aimée
fort, sentiment extrême représente également une présence divine
Évocation du futur sans espoir au centre de son souvenir.

Vers 11 : X Poème se finit de façon optimiste,


consolation.
Vers 12 : « soleil » se suicide, plonger à La souffrance du poète se change en
l’horizon beauté
Sang = rouge du soleil Harmonie du Soir est donc un poème dans
Face au coucher du soleil, il se souvient lequel Charles Baudelaire nous livre son
d’une valse amour impossible envers Jeanne Duval.
On a l’impression qu’il n’arrive pas à voir Grâce au pantoum, Baudelaire offre au
la beauté du coucher de soleil juste le lecteur une ambiance détendue du soir
meurtre du soleil auquel on tombe envoûté.
« fige » = arrêt de la vie, du coeur
Fricative « ce » s’est noyé dans son sang Conclusion : Poème du malaise et de la
On est dans la tragédie opposé à la mélancolie, autant que de la ferveur et de
mélancolie du début = suicide du soleil la communion, poème de l’obscurité
soleil = summum de la tristesse du poète autant que de la lumière, harmonie du soir
et né de l’alliance contraire. On peut voir
Strophe 4 : dans ce poème un exercice qui montre la
Strophe 4 opposée à strophe 3 (tragique) capacité de l’écriture poétique à exorciser
Vers 13 : X les démons de Baudelaire et les
transformer en émotions esthétiques. On
Vers 14 : “lumineux” fait référence au peut comprendre aussi que ce poème
soleil et à la luminosité représente la dévotion envers Mme
Sabatier qui représente l’idéal de
perfection que l’on ne peut atteindre mais
aussi les angoisses que cela génère chez le
poète.

Questions de grammaire :
- Vers 1 : “où” proposition relative de
temps
- Vers 2 : “ainsi que” proposition
subordonnée comparative
- “comme” proposition subordonnée
comparative, de cause (puisque),
exclamative
Verlaine, Fêtes galantes : Vers 1 : Lieu de la rencontre : dans un
parc. Cela évoque une grande demeure,
Colloque sentimental (1869) qqch de paisible, de calme. Ça évoque le
parc où se déroulent les fêtes galantes.
Introduction : C’est un endroit arboré, domestiqué,
Paul Verlaine a écrit Colloque sentimental sophistiqué.
en 1869, quand il était jeune. Il a inventé le Or ce parc est qualifié de « vieux »,
mode poète maudit. Verlaine est plus « solitaire » et « glacé »
avant-gardiste que Baudelaire, il rejoint « vieux » : Cela fait allusion au temps
plus la modernité : il aime la musique, il révolu.
utilise des vers impairs. Il est un poète « solitaire » : cela veut dire qu’il est vide
symboliste mais pas forcément dans tous de toute civilisation humaine
ses poèmes. Il n’y a pas de réalité « glacé » : peut-être parce que c’est en
objective mais une réalité intérieure. hivers, par manque de sentiment, annonce
L’art poétique de Verlaine est considéré le thème du poème ou fait penser à la
comme un manifeste du symbolisme. Avec mort : plus symbolique
Verlaine commence l’aventure des vers
libres. Vers 2 : « deux formes » n’évoquent pas
les fantômes mais les annoncent. On a la
Colloque sentimental est composé souvent présentation des personnages.
de distiques élégiaques. Effectivement, le « tout à l’heure passé» passé composé,
thème du poème est plutôt mélancolique. passé proche, récent mais résolu
On ne sait pas qui sont ces deux spectres.
Verlaine à travers ce petit dialogue, rejoue Vers 3 : Pas de doutes : « les yeux sont
une scène personnelle. morts et leurs lèvres sont molles »
Ce poème est composé de 8 distiques. Il se « yeux » : symbole de vie, de l’âme et
trouve à la fin du recueil, les fêtes « lèvres » : sensualité et représentent la
galantes. On peut le mettre en rapport avec parole
« le clair de lune » (le premier poème du « lèvres molles » : décomposition de la
recueil). Les personnages ne sont plus chair qui s’annonce
aussi insouciants que dans le premier Absence de regard = peur
thème. Déchéance des parties les plus délicates
Problématique : Ce poème est-il Vers 4 : « l’on entend à peine » on entend
uniquement une question de revenant ? pas ce qu’ils disent
Allitération en « p » qui vient amoindrir
Mouvements du poème : cette parole qui est très faible
- Vers 1 à 6 (distique 1, 2 et 3) :
évocation du cadre, décor du parc et des Vers 5 et 6 : Reprise du premier distique,
deux spectres + descriptions physiques il n’y a plus de doutes : deux spectres qui
- Vers 7 à 14 (distique 4 à 7) : dialogue, il se parlent. Les formes se sont transformées
y a un décalage entre les deux spectres en spectres
avec le rapport qu’ils entretiennent : l’un « ont évoqué le passé » ça peut vouloir
veut continuer d’en parler, alors que dire invoquer les âmes des morts. Ici c’est
l’autre non. inversé car ce sont les morts qui invoquent
- Vers 15 et 16 (distique 8) : Il efface les le passé. Du moins ils essayent de faire
spectres, leurs paroles. On a l’impression revenir le passé. Il y a une ambiance plutôt
que le décor aussi. L’effacement, la nostalgique. On va assister à un dialogue à
solitude et l’oubli dominent dans ce peine audible : on est des spectateurs
dernier distique
privilégiés puisqu’on va entendre leurs dire =>le bonheur est tellement grand
paroles qu’on ne peut pas le décrire. Peut-être que
Gaspard idéalise.
Vers 7 : (spectre 1 ou gaspard)
Ce sont des gens d’un certain milieu. « te Vers 12 : Il s’y voit encore « joindre les
souvient-il ». Les deux spectres étaient bouches » :cette expression montre que
amants dans une autre vie « extase gaspard est très attaché à leur amour, il est
ancienne ». Certaines personnes ont pensé encore dans le passé. Assonance de « ou »
que c’était Verlaine avec sa cousine ou qui élargit encore et fait écho. Le « b » de
Rimbaud avec Verlaine. Il tutoie le spectre bouche rappelle le bonheur.
2, il essaye de reprendre leur relation là où « C’est possible » est une ouverture par
elle avait été laissée. Le spectre 2 est plutôt rapport au « non » de tout à l’heure,
indifférent peut-être par l’insistance de gaspard.
Concession au souvenir, un vague
Vers 8 : Le spectre 2 répond à une d’assentiment que lui arrache sans doute
question par une autre question. Il essaye l’émotion de Gaspard = donner faux espoir
de marquer la distance. Il ne veut pas mais son lyrisme va s’accentuer.
répondre : soit il a plus de sentiment, soit il
ne trouve pas d’utilité à continuer. Il Vers 13 et 14 : « était » il vient de réaliser
reformule la question du premier. Le que le ciel n’est plus bleu
« donc » fait penser à un haussement Les adjectifs antéposés qui sont mis en
d’épaules, qui marque la stupidité de la accent : Bleu = espoir
question de gaspard et qui marque un Vers 13 et 14 en chiasme, peut-être que le
désintérêt. spectre 2 essaye d’arrêter la discussion de
gaspard car il ne veut pas lui faire de la
Vers 9 : Gaspard n’est pas découragé, il peine, il ne veut pas qu’il se fasse de
est même motiver « battre » fausses illusions en lui disant la vérité
Il n’y a pas vraiment de rupture pour lui.
Le 1er évoque des données bcp plus Vers 14 : Le spectre 2 ramène Gaspard à
personnelles. Il rêve comme les humains. la réalité. Gaspard a tellement insisté sur
C’est comme s’ils n’étaient pas morts les souvenirs du passé qu’il a été obligé de
lui dire.
Vers 10 : A partir de là, la décimétrie L'adj vaincu est mis en valeur.
s’accentue. Gaspard pose deux questions, Le ciel Bleu, synonyme d’espoir se
il est très bavard. Disproportion entre les transforme en ciel noir, synonyme de mort.
questions et la réponse « non », qui “L’espoir a fui”, le spectre 2 est bien
voudrait fermer la conversation. conscient qu’ils sont tous les deux morts,
Adverbe « toujours » est à prendre comme qu’ils ne pourront plus être comme avant
encore, maintenant. On trouve encore de la
vie, « rêve », pour rêver il faut dormir. Vers 15 et 16 : Fermeture du poème, du
On a l’impression que le spectre 2 essaye recueil. Distique de l’effacement. Le décor
de prévenir Gaspard en le décourageant. a subi une aggravation depuis le début du
On peut rapprocher les deux non à la rime. poème. Les mauvaises herbes semblent
Il ne se souvient pas de lui (gaspard) avoir surgit. « La folle avoine » désigne
l'avoine sauvage. Ici cela désigne les
Vers 11 : Gaspard repart à la charge, loin mauvaises herbes qui ont recouvert le parc
d’être découragé. « ah ! » redonne de = inversions + rajout du pluriel. On peut
l’énergie à Gaspard, peut-être une rapprocher « folles » et « paroles » =
explosion d’extase. « indicible » forme paroles insensées qu’on a entendues.
superlative qui veut dire qu’on ne peut rien Effacement « la nuit » remplace le sujet, le
témoin présent au début du poème.
L’allitération en « l » contribue au
glissement. Les anciens amants glissent
dans le néant.

A travers cette mise en scène sombre et


ironique d'un « colloque sentimental»,
Verlaine dénonce les mensonges et les
excès de l'illusion amoureuse.
L'impossible communication entre les
personnages et l'usure du temps sont
impitoyablement représentées, mettant fin
de manière amère et pessimiste aux Fêtes
galantes du recueil.

Conclusion :
Malgré la présence de spectres, Verlaine
n’a bien sûr pas mis en vers une histoire de
revenants. Si ses anciens amants sont des
spectres et si le parc est glacé, cela a une
valeur symbolique : c’est que leur amour
est mort. Mais il y a une mort bien plus
terrible, c’est celle du souvenir lui-même.
Comme chez le second spectre. On peut
dire aussi que c’est avec un pathétique
sobre que Verlaine a voulu représenter le
drame humain. Ce poème s’oppose à
« harmonie du soir » car ici le souvenir
s’efface, alors que dans « harmonie du
soir » le souvenir est mis en lumière.

Ouverture : Ce thème de l'amour


impossible est également utilisé par
Baudelaire : dans " à une passante" , où il
décrit l'histoire d'un échec amoureux avant
même qu'elle ait commencé.

Questions de grammaire :
- Vers 12 : “où” proposition relative qui se
rattache à “beaux jours”
- Vers 13 : “qu’” pronom exclamatif
- Vers 7 : interrogative indirecte : “je te
demande si tu te souviens de notre extase
ancienne”

Vous aimerez peut-être aussi