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À la source du
brouillard
Gustave Roud, (1897-1876), Air de la solitude, Zoé Poche, Genève, Suisse, 2022. Préface de Marie-
Hélène Lafon
Mais « il vient de plus loin que les mots de Gustave Roud qui les réveilllent, en battent le rappel
d'heures très anciennes et de sensations enfouies dont il a fallu se défendre pour s'inventer une vie. »
« On n'a pas impunément commencé d'être en pays perché et perdu, entre les murs des grandes fermes
sempiternel=adjectif solitudes ; il en reste un pli, des façons et c'est pour toujours. On sait qu'un chant d'oiseau peut être
récurrent,
limpide et douloureux. On reconnaît, je reconnais... »
redondance interne,
semper/éternel, Comment ne pas lire une référence à la Nuit de mai, au Pélican et à la Muse d'A. de Musset ?
latinisme+français La thèse romantique de la souffrance comme moteur de la création ?
Père/fille = litanie de "croyant" : passons sur l'emploi du mode participe qui fige dans le présent et qui « cristallise »
la fin, on est les ensemble la croyance des pères et ceux des enfants, un contraste se dessine : les enfants sont
derniers, on est fini... encore au stade de l'illusion alors que le père, lui, a une conscience de son sort que
/sempiternel de la fille dévoilera la suite du récit.
Pour l'instant la chute de la phrase sur les "goitres hideux" confirme le contraste, cette fois
entre cette disgrâce et la joie précédente, en même temps qu'elle exploite le détail physique
caractéristique du pélican : sa poche sous le bec gonflée des poissons emmagasinés.
4. Or, il me semble que les pères chez MHL emmagasinent aussi argent et nourriture.
5. Dans Les Sources, le père est prévoyant quant à l'avenir de ses enfants, tout comme
celui de Liturgie.
6. Relire les textes au regard de ce verbe « croire »
7. Relire les textes au regard aussi du bestiaire volatile
8. Homophonie intéressante surtout dans la première syllabe des mots :
croire/croître/croassement sinistre du corbeau, onomatopée.
9. Primitivisme
10. Voyage compensatoire, symbolique ? Pélican de retour d'un voyage, +verbe
« retourner ». Or, les pères paysans ne partent jamais, ou pas très loin, dans le cercle
familial, celui des pères et des mères.
11. Donc les pères ne partent pas, et encore moins pour nourrir leurs enfants, progéniture :
tout est là sur place. Ils savent que cela ne durera pas éternellement même s'ils
« endurent » du mieux possible. (en-durer : durer dans son corps)
12. De là à ce que la litanie du père, « on est fini » « on est les derniers », eût été un appel
incantatoire symbolique au départ des progénitures (si eux, paysans ne peuvent plus
nourrir les enfants, qui le fera, comment fera-t-on pour survivre à l'Histoire ? ), il n'y a
qu'un pas, mais c'est d'autant plus intéressant si cette progéniture, -l'avenir-, dans ses
retours au pays, vient se nourrir, « se gonfler » « sa poche sous le bec » (là d'où sortent
la parole, les mots, les paroles rogues... ). Autrement dit, se sachant en train de mourir,
les pères enjoignent les progénitures (et peut-être les filles?) de revenir se nourrir pour
« dévoiler la suite » de l'Histoire.
13. Relire les textes au regard de la gorge, la voix des pères et des mères
14. Inversion de l'image nourricière Père pélican /enfants ? Il semblerait que les enfants
soient adoubés pour devenir les garants de l'Histoire familiale et de ce qui la nourrit.