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Invitation à la révolte
Dans ce mouvement le lecteur peut lire de nombreuses phrases exclamatives comme dans les
vers 17, 21, 22, 25, 28 qui témoignent de la colère de l’auteur et ce faisant invite le lecteur à
se révolter contre ces faits.
Les vers suivants évoquent l’idée selon laquelle ce travail infantile est contre-nature, pour ce
faire l’auteur utilise une série d’oppositions comme au vers 19, ce travail s’oppose à la
création divine avec une opposition sur les termes au vers 19 « défait » et « fait », transforme
la beauté en laideur, « Apollon un bossu » et l’intelligence en stupidité, « Voltaire » opposé à
« crétin » au vers 22.
C’est encore une opposition de « misère » à « richesse » qui figure au vers 24 mais dans ce
vers, l’auteur évoque les inégalités sociales qui sont présentes dans la société du XIXe siècle.
Il propose également une réflexion sur le progrès au vers 26 par une succession de phrases
interrogatives dont le progrès est sujet, « Où va-t-il ? que veut-il ? ». Ce progrès est incriminé
dans la suite des vers comme le responsable des actions contre-nature évoquées au début de
l’extrait avec deux vers fonctionnant à nouveau sur des oppositions entre les verbes « donne »
et le verbe «retire » aux vers 28 et 29, le sujet de ces verbes est le progrès.
Dans ce mouvement, l’auteur déploie des stratégies pour inviter le lecteur à la révolte par le
biais de l’expression de la colère, du caractère contraire à l’état de nature du travail, et de sa
capacité à altérer les choses.
La malédiction
Dans ce mouvement, Victor Hugo prononce des imprécations en recourant au subjonctif
« Soit maudit ». Le verbe maudire est répété d’ailleurs quatre fois dans les vers 29, 30, 31 et
32. Cette répétition traduit la colère et la détermination de l’auteur dans cette lutte contre le
travail infantile, elle est renforcée par l’emploi des points d’exclamation.
Les derniers vers soulignent l’opposition entre le travail des enfants et le travail des adultes.
Les expansions du nom « travail » dans les deux derniers vers permettent à l’auteur de donner
une représentation positive à ce travail d’adultes. Trois adjectifs mélioratifs sont apposés au
travail au vers 33, « sain, fécond, généreux » et les qualités de ce travail sont développées
dans deux propositions subordonnées relatives avec là encore des adjectifs mélioratifs placés
avant la coupe et en fin de vers.
L’extrait se termine sur l’évocation de la malédiction du travail des enfants opposé à la valeur
positive du travail des adultes.
Conclusion :
La poésie est donc ici un instrument de dénonciation. Melancholia est avant toute chose un
poème à visée argumentative. Il dénonce une injustice sociale de son époque et il défend
l'exploitation des enfants. Par son réalisme et son lyrisme pathétique, Hugo nous montre les
conditions déplorables des enfants dans le monde ouvrier. Cette thématique retient l’attention
de Hugo comme nous pouvons le lire dans le livre troisième, « chose vue un jour de
printemps » III, 17.