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FIGURES DE STYLE EXPRIMANT LA RESSEMBLANCE

La comparaison : Elle consiste à comparer deux choses (le comparé et le comparant), c’est-à -dire
à les rapprocher pour exprimer leurs ressemblances.
Le lien entre le comparé et le comparant est explicite grâ ce au « mot outil » qui les relie, par
exemple « comme » ou « semblable à ».

Mon âme est comme un ciel sans bornes ;


Elle a des immensités mornes
Et d’innombrables soleils clairs ;
Aussi, malgré le mal, ma vie
De tant de diamants ravie
Se mire au ruisseau de mes vers.
-Charles Cros

La métaphore : C’est une comparaison implicite car il n’y a pas de mot outil entre le comparé et
le comparant.

Toi, son singe, marche derrière / Petit, petit-Victor Hugo, Les Châtiments.
« Son singe », qui désigne ici Napoléon III, est une métaphore : Napoléon III ressemble à un singe
qui essayerait d’imiter Napoléon I.

La personnification : Elle consiste à attribuer des caractéristiques humaines à des objets


inanimés ou à des animaux.

J’ai rencontré la poésie, elle avait un air bien prétentieux


Elle prétendait qu’avec les mots on pouvait traverser les cieux
J’lui ai dit j’t’ai d’jà croisé et franchement tu vaux pas l’coup
On m’a parlé d’toi à l’école et t’avais l’air vraiment relou
Mais la poésie a insisté et m’a rattrapé sous d’autres formes
J’ai compris qu’elle était cool et qu’on pouvait braver ses norme.
-Grand Corps malade.

– Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,


Défilent lentement dans mon âme ; l’Espoir,
Vaincu, pleure, et l’Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.
- Baudelaire, « Spleen », Les Fleurs du mal.
La métonymie : Elle consiste à désigner une chose par une de ses parties, ou un élément qui a un
lien de sens avec celle-ci.
La salle se mit à rire. Cela signifie que toutes les personnes qui sont dans la salle rient.
Boire un verre. Cela signifie qu’on boit le contenu du verre.

La périphrase : C’est mot ou groupe de mots remplaçant un seul mot.

L’astre du jour Cela désigne le soleil.


Le roi des animaux Cela désigne le lion.

FIGURES DE STYLE DE L’OPPOSITION

L’oxymore : C’est l’alliance de mots contraires.

le soleil noir de la mélancolie.-Nerval.

Amour ! ô tumultueux amour ! Ô amoureuse haine ! Ô tout, créé de rien ! Ô lourde


légèreté ! vanité sérieuse ! Informe chaos de ravissantes visions ! Plume de plomb, lumineuse
fumée, feu glacé, santé maladive ! Sommeil toujours éveillé qui n’est pas ce qu’il est !
-Shakespeare, Roméo et Juliette

L’antiphrase : Figure employée lorsqu’un auteur fait de l’ironie. Elle consiste à dire le contraire
de ce que l’on pense.

Elle arrivait des Somalies, Lily


Dans un bateau plein d’émigrés
Qui venaient tous de leur plein gré
Vider les poubelles à Paris.
-P. Perret

Ses partisans – il en a – le mettent volontiers en parallèle avec son oncle, le premier


Bonaparte. Le premier […] voulait réédifier l’empire d’occident, faire l’Europe vassale, dominer le
continent de sa puissance et l’éblouir de sa grandeur, prendre un fauteuil et donner aux rois des
tabourets, [ …] être un maître du monde. Il l’a été. […]. Celui-ci veut avoir des chevaux et des
filles, être appelé monseigneur, et bien vivre. Ce sont deux ambitieux ; la comparaison est juste.
-Victor Hugo, Napoléon le petit, Livre premier : L’Homme.

AUTRES FIGURES DE STYLE

Le Néologisme : Mot inventé par un auteur, pour ses besoins, qui ne figure pas dans un
dictionnaire. On en trouve souvent dans les romans de science-fiction.

Et puis il y a moi, moi, indemne, mon naviborg sur les genoux. Je viens d’écrire la dernière
ligne de mon journal.-Fabrice Colin, Projet Oxatan.
FIGURES DE STYLE DE L’EXAGÉRATION OU DE L’ATTÉNUATION

La litote (ou atténuation) : En dire moins pour faire entendre plus.

Va, je ne te hais point.-Corneille, Le Cid.


Cela signifie : « je t’aime toujours »

L’hyperbole : Figure qui consiste à exagérer pour mieux se faire comprendre, insister, faire de
l’ironie…

J’étais terrifié et je crus bien mourir cent fois. -Chrétien de Troye, Yvain, le chevalier au
lion.
Dans cet extrait, l’hyperbole sert à rendre le texte plus épique, à créer du suspense.

FIGURES DE STYLE EXPRIMANT LA RÉPÉTITION

L’anaphore : C’est une répétition mise en valeur en début de phrase, de proposition ou de vers.

Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?


Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu’on enchaîne ?
-Joseph Kessel et Maurice Druon, Le Chant des partisans.

LE CRI
Sur un étang désert, où stagne une eau brunie,
Un rai du soir s’accroche au sommet d’un roseau,
Un cris’écoute, un cri désespéré d’oiseau,
Un cri grêle, qui pleure au loin une agonie.
Comme il est faible et mince et timide et fluet !
Et comme avec tristesse il se traîne et s’écoute,
Et comme il se prolonge, et comme avec la route
Il s’enfonce et se perd dans l’horizon muet !
Et comme il scande l’heure, au rythme de son râle,
Et comme, en son accent minable et souffreteux,
Et comme , en son écho languissant et boiteux,
Se plaint peureusement la douleur vespérale !
Il est si lent parfois qu’on ne le saisit pas.
Et néanmoins toujours, et sans fatigue, il tinte
L’obscur et frêle adieu de quelque vie éteinte ;
Il dit les pauvres morts et les pauvres trépas :
La mort des fleurs, la mort des insectes, la douce
Mort des ailes et des tiges et des parfums ;
Il dit les vols lointains et clairs qui sont défunts
Et reposent, cassés, dans l’herbe et dans la mousse.
-Emile Verhaeren, Poèmes.

La répétition : Elle consiste à répéter le même mot (ou groupe de mots ou même phrase) dans un
texte. Une répétition a toujours une valeur d’insistance (pour marquer le lecteur, le convaincre, le
faire rire…).On trouve beaucoup de répétitions en poésie.

Il pleure dans mon cœur


Comme il pleut sur la ville ;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon cœur ?
Ô bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un cœur qui s’ennuie,
Ô le chant de la pluie !
-Verlaine.

L’énumération : Multiplication de mots (souvent de même classe grammaticale) ou de


propositions désignant la même chose.

Je m’en vais vous mander la chose la plus étonnante, la plus surprenante, la plus
merveilleuse, la plus miraculeuse, la plus triomphante, la plus étourdissante, la plus inouïe, la plus
singulière, la plus commune, la plus éclatante, la plus secrète…
-Madame de Sévigné.

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