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Or, il était une fois une jeune fille qui s’appelait Jorinde ;
elle était plus belle que toutes les autres filles. Et puis il y avait
un très beau jeune homme nommé Joringel : ils s’étaient promis
l’un à l’autre. Ils étaient au temps de leurs fiançailles et leur plus
grand plaisir était d’être ensemble.
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gémissait lui aussi. Ils étaient aussi consternés que s’ils allaient
mourir ; ils regardaient autour d’eux, ils étaient perdus et ne
savaient pas quelle direction ils devaient prendre pour rentrer
chez eux. Il y avait encore une moitié de soleil au-dessus de la
montagne, l’autre était déjà derrière. Joringel regarda à travers
les taillis et vit la vieille muraille du château tout près de lui ; il
fut pris d’épouvante et envahi par une angoisse mortelle.
Jorinde se mit à chanter :
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qu’il ne l’aurait plus jamais et s’en alla. Il appela, pleura et se
lamenta, mais ce fut en vain.
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Pendant qu’il regardait ainsi, il s’aperçut que la sorcière
s’emparait à la dérobée d’une petite corbeille contenant un
oiseau et gagnait la porte avec elle. Sur-le-champ il bondit sur
elle, toucha la petite corbeille avec sa fleur et la vieille femme
aussi : maintenant elle ne pouvait plus rien ensorceler, et
Jorinde était là, le tenant embrassé, aussi belle qu’elle l’était
auparavant. Alors Joringel refit aussi de tous les autres oiseaux
des jeunes filles, puis il rentra avec sa Jorinde, et ils vécurent
longtemps heureux.
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