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El Desdichado

Mon introduction
✔ présente l'auteur, Gérard de Nerval est un poète romantique français né en 1808.
l’œuvre et le Son vrai nom est Gérard Labrunie.
contexte C’est un proche de Victor Hugo, il appartient au romantisme.
Le poème « El Desdichado » est le 1er sonnet issu du recueil de 12
sonnets « Les Chimères » paru en 1854 après 2 crises de folie de Gérard
de Nerval et un internement en hô pital psychiatrique en 1853. Gérard
de Nerval est encore très affecté par la mort de son grand amour en
1842, Jenny Colon une chanteuse d’opéra.
Il se suicidera par pendaison en 1855.

✔ rappelle le Ce texte est un poème qui appartient au parcours « Les mémoires d’une
parcours de â me ».
lecture et le Le poème porte les traces de la souffrance affective de Gérard de Nerval
genre du texte et s’inscrit dans l’expression lyrique du moi que les Romantiques
affectionnent.
✔ décrit la forme Ce poème est un sonnet (2 quatrains et 2 tercets composés
du texte et le d’alexandrins) avec un sens mystérieux.
résume Le titre évoque une identité mais dès le 1er vers d’autres identités
apparaissent.
C’est un poème qui est basé sur l’antithèse.
✔ propose un Titre : pose le problème de l’identité.
découpage 1er quatrain : le présent, sous le signe de l’inconsolation.
(lignes et titres) 2e quatrain : le souvenir et le désir de la consolation.
1er tercet : la recherche d’une conciliation, conciliation qui aboutit
ensuite dans le 2e tercet.
2e tercet : le poète vainqueur des enfers.
✔ annonce une
problématique Gérard de Nerval cherche-t-il à concilier des identités et des
d’analyse contradictions pour définir sa propre identité de poète ?

Mon analyse

✔ « El Desdichado » est un titre énigmatique puisqu’il signifie
Le Titre « désherité ».
Ce titre fait référence au roman historique de Walter Scott « Ivanhoe ».
Le héro Ivanhoé prend lors du tournoi d’Ashby le surnom de « El
desdichado ». Il est masqué dans ce tournoi donc il masque son visage,
son identité.
Ce roman donne pour traduction « le déshérité mais la véritable
traduction est « le désespéré ».
Le poète ne parvient à se trouver une identité.
BILAN Le titre fait ressortir un problème d’identité pour le poète.

✔ 1er I/ Le présent sous le signe de l’inconsolation


quatrain  1er vers :
Ce 1er vers pose un décor de tristesse, de désespoir, de souffrance suite
à la perte de l’être aimé.
Le pronom personnel « JE » nous indique que le sujet du poème est bien
le poète. Les attributs du sujet « Ténébreux, Veuf, Inconsolé » se
rapportent bien au pronom JE et le caractérise.
Les tirets donne plus de poids aux mots ce qui montre que le poète est
assommé par ces mots.
L’adjectif Veuf casse le rythme de l’alexandrin (6/2/4), ce qui souligne la
cassure qui a eu lieu dans l’â me du poète.
 2e vers :
Le poète s’invente une identité noble « Le Prince d’Aquitaine »mais « la
Tour abolie » signifie qu’il a été déshérité. Il a donc perdu sa noblesse.
 vers 3 et 4 :
La souffrance est précisée ici car il nous en donne la cause : la perte de
l’être aimée.
Ils sont composés de 2 propositions indépendantes.
La 1ere explique l’idée de veuf avec « Ma seule Etoile est morte», étoile
écrite en italique renvoyant au Roman comique de Scarron du XVIIe et
au couple de comédiens surnommé Destin-Etoile. On est donc aussi
toujours dans un jeu sur l’identité.
L’Etoile est une métaphore : la femme est comparée à une étoile.
L’adjectif quantitatif « seule » intensifie le vide de la vie du poète.
« Porte le Soleil noir de la Mélancolie » est un oxymore qui met en avant
le chaos total qui existe dans l’esprit du poète.
On retrouve une allitération en M : « Ma seule Etoile est morte, - et mon
luth constellé » qui donne une musicalité au texte.

BILAN Gérard de Nerval se présente comme un personnage triste, empli de


mélancolie. Il est en plein doute et semble inconsolable. C’est un
personnage éprit dans une quête d’identité.
✔ 2e II/ Une possible consolation
quatrain Tout le quatrain est structuré autour de l’impératif « Rends-moi » qui
implique une demande, un désir de consolation qui prend des accents
de supplication.
* vers 5 :
Le poète s’adresse directement à quelqu’un « Toi », la fée aimée et c’est
certainement Jenny Colon.
Il évoque un présent triste « Dans la nuit du Tombeau », « tombeau »
renvoyant à la mort et « nuit du tombeau » étant une métaphore de la
tristesse, et un passé heureux avec le pronom TOI suivi de la PSR « Toi
qui m’as consolé ».
* les vers 6 – 7 et 8 reconstituent un paysage de souvenirs qui
représente le bonheur passé. Le champ lexical de la nature (mer, fleur,
rose) appuie encore plus sur ce bonheur passé.
Ce bonheur passé est un registre élégiaque (mélancolique, regrets +
plaintes) qui fait comprendre au lecteur le regret de ce temps passé.
* vers 6 :
L’impératif « Rends moi » exprime une volonté de retrouver des
souvenirs plaisants, de guérir.
Le Pausilippe est le tombeau du poète Virgile. Le poète convoque les
figures mythologiques et poétiques qui sont source de réconfort mais il
y a aussi une grotte qui est un passage pour aller en Enfer.
* vers 7 :
La « fleur » évoque la femme qu’il aime et le mot est en italique pour
renvoyer au mot « étoile » lui aussi en italique.
La femme aimée a réussi à le réconforter, ce que montre la PSR
«qui plaisait tant à mon cœur désolée ».
* vers 8 :
Le pampre (tige de vigne) représente le poète et la rose représente la
femme aimée. Leur union « s’allie » représente une union stable, qui
apaise le poète. Le rythme de ce vers conforte également cette idée
d’union.

On trouve 2 allitérations : en R et en L dans ce quatrain. Cela crée une


musicalité et donne une unité harmonieuse.
BILAN Le poète cherche à quitter ses douleurs et convoquent des images qui le
soulagent. Il est sur le chemin de la consolation.
✔ III/ La recherche d’une conciliation
1 tercet
er Dans ce tercet, le poète est pleine recherche d’identité et n’hésite pas à
rassembler des contraires.
* vers 9 -10 et 11 : des assonances en OU et en ON donne une musicalité
à ce tercet.

* vers 9 :
On retrouve la problématique de l’identité du 1er quatrain dans ce vers à
travers la forme interrogative « Suis-je ».
La conjonction de coordination « ou » souligne que le poète ne sait plus
où il en est dans son identité.
La ponctuation (points de suspension) désigne la césure de l’alexandrin
(6/6).
Amour et Phébus (Apollon en latin) renvoie à l’homme amoureux.
Lusignan et Biron sont 2 familles nobles et renvoient aux valeurs
chevaleresques du Moyen-Age (courtoisie, courage et honneur).
Mais Biron est aussi un jeu de mot avec le poète romantique anglais
Lord Byron et Lusignan évoque la fée Mélusine, une figure féminine.
Le poète est donc en constante hésitation entre son identité d’amoureux
et son identité de poète qu’il cherche à concilier.
* vers 10 et 11 : Forme de syncrétisme pour évoquer 2 personnages
féminins (= associé des éléments initialement incompatibles). La sirène
qui est un personnage païen et rappelle Mélusine de Lusignan et
annonce la fée du 2e tercet est associée à une autre figure féminine, la
« Reine » soit la reine de Saba qui est un personnage biblique et
annonce la Sainte du 2e tercet.
La femme est tellement envoutante pour le poète qu’il utilise différentes
incarnation pour l’évoquer.
L’adjectif « rouge » et le nom « baiser » amène la sensualité de cette
femme.
* vers 11 :
Le verbe « rêver » conjugué à la 1ere personne du singulier indique une
inspiration poétique. C’est une figure positive pour le poète.
Le complément circonstanciel de lieu « Grotte » rappelle le Pausilippe,
source de réconfort. Mais le Pausilippe est aussi près de l’entrée des
Enfers. Cette grotte prépare donc les ténèbres et l’entrée des Enfers du
tercet suivant.

BILAN Le poète se cherche et se questionne toujours sur son identité.


Il convoque le rêve pour tenter d’atteindre un statut meilleur à sa
condition.

✔ IV/ Le poète vainqueur des Enfers.


e
2 tercet Dans ce tercet, on trouve un parallélisme entre Nerval et Orphée : tous 2
ne parviennent pas à ramener la femme qu’ils aiment. Nerval pleure
donc son grand amour, Jenny Collon. Mais il semble supérieur à Orphée
car lui a été vainqueur 2 fois.
* vers 12 :
l ‘Archéon représente la grotte (les Enfers) mais aussi ses 2 crises de
folie. C’est donc une allégorie à la folie.
L’adjectif « vainqueur » met en lumière le fait que le poète aurait peut
être vaincu ses malheurs.
* vers 13 :
Associé à Orphée, dans le GN « la lyre d’Orphée » le poète montre la
supériorité poétique.
* vers 14 :
L’antithèse entre « soupirs » et « cris » mais aussi entre « Sainte » et
« Fée » représente les aller retours du poète entre la vie heureuse et les
Enfers, entre le fait d’être malheureux et réconforté.
Le syncrétisme (union des contraires) entre le religieux et le païen s’inscrit
bien dans la poésie romantique.

BILAN Gérard de Nerval est libéré de ses maux grâ ce à la poésie.


Il accepte son désespoir et utilise le lyrisme pour essayer d’évacuer sa
douleur.
Il a gagné une sorte de supériorité en réussissant à créer une poésie qui
rassemble les contraires.
Ma conclusion
✔ rappelle le sens Ainsi ce poème nous présente le malheur du poète qui est d’être seul, de
du texte ne plus savoir qui il est vraiment.

✔ reprend les El Desdichado est une réponse à la folie qui menace le poète.
thématiques Gérard de Nerval transforme le désordre qui l’agite et la folie en poésie.
essentielles

✔ répond à la Dans la préface de Filles du Feu et des Chimères, le poète se montre comme
problématique un comédien qui a cru en tous ses rô les. Or, l’emploi du passé composé
dans « El Desdichado » semble renvoyer à un temps où le poète
s’identifiait à ses doubles rêvés. La victoire sur les enfers apparaît ainsi
comme une victoire rêvée, comme une chimère que le poète ne peut que
regretter. L’ensemble du poème se révèle ainsi, selon une expression de
Nerval, comme le « roman tragique » d’un poète que la maladie fait
passer tour à tour d’un état victorieux et héroïque à un état
mélancolique.
✔ propose une Ce poème peut être rapproché du recueil de poésies de Victor Hugo, Les
ouverture en Contemplations. En effet, les 2 poètes souffrent de la perte d’un être
résonance avec cher. Ils ont tous les 2 connu une vie meilleure, un « autrefois » doux et
l’œuvre intégrale léger et un « aujourd’hui » triste et sombre. Tous les 2 se sont relevés de
étudiée ce drame même si la victoire de Gérard de Nerval sera de courte durée
puisqu’il se suicidera 1 an après la parution des Chimères.

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