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I/ Un paysage bucolique (v 1 à 7)
- v.1 « est » présent de vérité général impression d’une scène immuable.
« vénéneux », « joli » antithèse cela inverse l’ordre positif/négatif afin de
mettre « vénéneux » en valeur.
« automne » terme prosaïque rare en poésie volonté d’innover (=
modernité). Dans ce poème, « automne » apparait anaphoriquement à trois reprises
(v.1, v.6, v.15) place le poème sous l’égide de la mélancolie.
- v.2-3 Alexandrin brisé ralentit le rythme du texte, il est accompagné de l’adverbe
« lentement », renforcé par l’assonance en [an] (« paissant », « lentement »,
« empoisonnent »).
- v.4-5 « colchique », « couleur », « comme » allitération occlusive en [k], consonne
dure qui montre le danger.
- v.5 L’absence de ponctuation donne l’impression agrammaticale que ce sont les
yeux qui fleurissent cela accentue la comparaison entre la femme et la fleur ce qui
est aussi mise en évidence par la comparaison introduite par « comme ».
- v.1-5 « Le pré », « vaches », « paissant », « colchique », « lilas », « fleurit »,
« fleur » champ lexical de la nature paysage bucolique
- v.6 « Violâtre comme leur cerne et comme cet automne » La comparaison femme-
fleur est négative comme l’indique « Violâtre », ‘âtre’ = suffixe négative. + diérèse qui
laisse imaginer « violent ». Cela donne une image négative du « cerne », symbole de
mort On se demande ainsi si la femme n’est pas elle-même victime de son poison.
- v.7 « Et ma vie / pour tes yeux / lentement / s’empoisonne » = tétramètre (= vers
composé de 4 éléments rythmiques) régulier qui imite un rythme funéraire symbolise
l’amour malheureux pour Annie Playden
Conclusion
Nous pouvons conclure qu’Apollinaire renoue tradition et modernité. En effet, on
perçoit dans « Les colchiques » le début d’une transition entre la poésie lyrique,
statique et contemplative, et une poésie du mouvement dans le cadre de la modernité
cubiste et plus tard surréaliste. Apollinaire prend ainsi le contrepied de Ronsard qui
assimile la femme aimée à une rose dans « Mignonne allons voir si la rose… ». Au
lieu de célébrer la beauté de la rose, Apollinaire y substitue des colchiques
« violâtre(s) » qui annoncent la mort du lyrisme amoureux traditionnel.