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Introduction :
Dès le premier vers, on observe que la femme est décrite comme sauvage et
négligée dans sa tenue, cela est mis en valeur par un parallelisme avec deux hémistiches
ayant la même structure grammaticale et la même sonorité avec une introduction du champ
lexical de la négligence, caractéristisé par les termes “déchaussée” et “décoiffée”, cela
exprime déjà une sorte de mystère chez la femme.
On observe également que l’auteur n’introduit pas son poème, il n’y a pas de description du
cadre spatio-temporel, on assiste à un début “in medias res”.
Dans la lignée de la description du personnage, on peut voir une première évocation rapide
du cadre avec le terme “joncs penchants”, Victor Hugo suggère donc un paysage au bord de
l’eau.
Dans le vers suivant, Victor Hugo parle de lui, on a donc une rupture dans la première
strophe qui n’avait pour l’instant décrit que le personnage féminin, cet effet de rupture se
caractérise plus concrètement avec un remplacement de la troisième personne par la
première. Il se met en scène comme un promeneur ce qui permet de construire un début de
récit absent jusque là.
Le poète vit une rencontre qu’il perçoit comme extraordinaire, il n’est pas vraiment sûr de ce
qu’il a vu, je cite : “Moi qui passais par là, je crus voir une fée”, il utilise un modalisateur,
“crus voir”, pour montrer son étonnement face à cette apparition et introduit le champ lexical
du surnaturel pour décrire la femme qu’il voit, illa considère donc comme un être fantastique
et irréel.
Ainsi, Victor Hugo idéalise dès le début la femme rencontrée en la représentant comme une
apparition surnaturelle, une femme mystérieuse, sans identité et non conventionelle.
On assiste ensuite au vers 5 à un échange entre les deux personnages qui se fait
principalement par le regard puisque la jeune fille ne répond pas à la demande du poète. Ce
dernier met d’ailleurs en avant son regard avec l’adjectif “suprême” et avec un polyptote qui
accentue la beauté du regard de l’inconnue. C’est également le cas au vers suivant dans
lequel Victor Hugo montre à quel point il est fasciné par sa beauté, le terme est bien sûr
abstrait puisque l’on a aucune indication physique, cela renforce le caractère mystérieux
dela jeune femme.
Son silence entraîne une deuxième invitation du poète au vers 7, cette demande est plus
précise et moins ambigu, la périphrase “c’est le mois où l’on aime” qui désigne le mois de
Juin montre des intentions d’intimité du poète ainsi que le complément de lieu “sous les
arbres profonds” qui évoque un éventuel rapprochement entre les deux personnages.
On remarque également que toute la scène du poème dégage une grande simplicité, rien
n’est artificiel, et le cadre naturel semble accueillant. La seconde demande du poète à la
jeune fille d’une promenade constitue l’enjeu de l’action de ce petit récit car sa réponse va
constituer le dénouement. Le lecteur attend la réponse à cette question et une sorte
d’attente se met en place car la jeune femme reste silencieuse, on peut penser qu’elle se fait
désirer.
Un début d’action semble apparaître dans la strophe suivante, l’inconnue essuie ses pieds
ce qui crée un suspense pour le lecteur qui est également accentué par l’antithèse du vers
11 entre “folâtre” et “pensive”.
La description du cadre souligne à la fois le silence total de la scène puisque l’on entend les
oiseaux chanter ainsi que la tendresse ressentie par le poète qui est mise en avant par la
personnification de l’eau qui devient presque amoureuse du rivage et qui vient le caresser.
Dans cette deuxième partie, on a donc une invitation amoureuse en harmonie avec un cadre
naturel qui ne paraît pas forcément réaliste, cette rencontre amoureuse est même idéalisée.
On a également la forte impression que le coup de foudre du poète est réciproque.
On a également une nouvelle allusion à la nature avec le terme “roseaux verts”, synonyme
de “joncs”, qui avait déjà été employé un peu plus tôt dans le poème. On a encore une fois
un lien qui est fait entre l’inconnue et la nature ce qui représente une référence
mythologique aux divinités, notamment aux nymphes, qui sont des divinités liées à l’eau.
La jeune femme se dirige vers le poète sans aucune parole, signe de détermination, il n’y a
pas d’hésitation dans sa décision. On remarque que les 3 vers s'enchaînent en une phrase
très longue, on a là un enjambement. Cet enjambement mime le mouvement de la jeune
femme vers le poète tandis que l’emploi d’adjectifs mélioratifs permet d’introduire l’idée du
bonheur qui semble liée à la personnalité de la jeune fille qui est décrite comme insouciante
et sauvage, elle évoque un sentiment de liberté et d’indépendance.
Conclusion :
On peut donc dire que cette scène de rencontre amoureuse a quelque chose d'irréel,
d’onirique, on a l’impression d’être dans un rêve. Le mystère qui entoure la jeune femme, sa
comparaison avec une fée, et soncomportement renvoient à un rêve, puisqu’elle n’a pas
peur, ne montre pas de méfiance, et ne parle pas. Cet amour instantané semble donc
irréel.Ainsi, Victor Hugo idéalise le personnage féminin et la situation amoureuse en
provoquant cet effet de mystère