adaptation, sous un format raccourci et enrichi d’entractes, de la tragédie « Antigone » de Jean Anouilh. Il ne s’agit pas d’une interprétation conforme de la pièce « Antigone » mais d’une œuvre avec une double histoire qui se joue sur scène. On retrouve une interprétation des principaux actes et scènes qui constituent la pièce de Jean Anouilh mais aussi des scènes très courtes d’humour qui se sont glissées entre ces actes et scènes issus de la pièce originelle de Jean Anouilh. Ces scènes qui s’ajoutent à l’œuvre originelle de Jean Anouilh nous racontent l’histoire d’un acteur qui se retrouve sur scène et qui va avec l’aide d’une personne piochée dans la salle, son assistante, tenter de nous faire vivre la pièce « Antigone ». Ils ne vont donc pas hésiter à échanger entre eux après diverses scènes de la pièce originelle jouées. Pour distribuer ce rôle d’assistante, l’acteur s’aidera d’un jeu de cartes de tarot. Dans cette pièce, on s’attendait à ce que le prologue acteur soit accompagné par d’autres acteurs mais très vite on découvre qu’il est seul et que la troupe est réduite à minima d’où la quête d’une assistante qui n’est en vérité que sa camarade comédienne. Beaucoup d’objets symboliques sont utilisés pour représenter et jouer les personnages absents (tricot et aiguilles, casque, bâton). Les points forts de cette pièce La présentation assez solennelle qui a été faite du mythe d’Œdipe pour ouvrir cette pièce permet très rapidement de positionner le contexte, les personnages et les liens entre eux. Antigone et Ismène sont les 2 filles qu’a eu Œdipe en tuant son père et en épousant sa mère Jocaste. Polynice et Etéocle sont les 2 frères qui se sont entretués et avec qui commence l’histoire de la tragédie qui nous est contée. Dans cette pièce, c’était assez étonnant que l’acteur demande aux gens du public de tirer une carte de tarot et qu’il se mette à jouer à Madame Irma. Cette scène était assez drôle quant aux prédictions qu’il faisait aux personnes du public. On comprend mieux ensuite le parallèle entre ce jeu cartes tirées au hasard et son explication de la tragédie qui n’est qu’une distribution au hasard de rôles. Ce jeu de cartes a aussi permis de briser le 4eme mur. L’humour était présent durant toute la pièce, aussi bien dans le jeu des acteurs avec les répliques ajoutées entre les scènes jouées, les mimiques que dans les intonations de voix. C’est le cas dans la manière qu’a Antigone de répondre « oui » à la demande en mariage de Hémon ou dans la tonalité de voix adoptée par la nounou, celle du garde et de sa maladresse, les interprétations musicales du chœur. Ces éléments permettaient de contrebalancer la profondeur et le poids des mots de la tragédie qui se joue au regard des scènes d’origine issues d’Antigone de Jean Anouilh. Bien que toutes les scènes n’aient pas été jouées, la sélection des scènes a été très pertinente. On ne rate rien de ce qui se joue dans cette pièce. Les explications apportées avant le jeu de chaque scène permettent également au public de pouvoir correctement suivre la tragédie qui se joue devant lui. Les points faibles La scène entre Hémon et Antigone était assez dérangeante par la proximité qu’il y avait entre les 2 acteurs car on n’imagine pas Antigone aussi exubérante et démonstrative dans son amour pour Hémon. Elle est décrite noire et maigre, petite, pas coquette, sensuelle toujours seule dans son coin. On imaginerait plus Ismène dans ce rôle qui était donné à voir sur scène entre Antigone et Ismène. Conclusion J’ai beaucoup apprécié cette interprétation de la pièce de Jean Anouilh pour toutes les raisons citées et parce que les 2 acteurs sont parvenus pendant une heure à nous entrainer dans leur univers.