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Séquence 7

Lire Antigone de Jean Anouilh (1)

Séance 1 Étudier le prologue d’Antigone


 Découvrir les personnages
 La mise en place du tragique moderne
 Les périphrases verbales
Séance 2 Analyser l’invention d’un nouveau personnage : la nourrice
 Un nouveau personnage : la nourrice
 La notion d’implicite
 Le conditionnel (1) : formes et valeurs du conditionnel simple

Séance 3 Étudier l’opposition de deux personnages : Antigone et Ismène


 Deux caractères opposés
 Étude de l’image

Séance 4 Comprendre l’enjeu d’une scène : les adieux à Hémon


 Analyser l’affirmation de l’héroïne tragique
 Le conditionnel (2) : formes et valeurs du conditionnel composé
 Les mots qui prennent sens dans la situation d’énonciation : les embrayeurs
Étude de l’image : comparaison de différentes mises en scène
Séance 5
Comparer différentes mises en scène d’Antigone.Je m’évalue

Durant cette séquence, tu auras l’occasion de développer tes connaissances et de travailler des items des compétences ci-
dessous.
Compétence 1 : La maîtrise de la langue française
- Repérer les informations dans un texte à partir des éléments explicites et des éléments implicites nécessaires.
- Dégager, par écrit ou oralement, l’essentiel d’un texte lu.
- Écrire lisiblement un texte en respectant l’orthographe et la grammaire.
- Rédiger un texte bref, cohérent et ponctué, en réponse à une question ou à partir d’une consigne donnée.
Compétence 5 : La culture humaniste
- Établir des liens entre les œuvres (littéraires, artistiques) pour mieux les comprendre.
Séance 1
Étudier le prologue
Je peux lire aussi… Dans le cadre de cette séquence, tu peux lire aussi en lecture cursive les œuvres suivantes :
- Sophocle : Antigone
- Jean Anouilh : Œdipe ou le Roi boiteux
- Jean Cocteau : La Machine infernale
- Jean Giraudoux : La Guerre de Troie n’aura pas lieu
- M.-T. Davidson : Rebelle Antigone (collection Histoires noires de la mythologie, éditions Nathan)

Dans cette séquence, tu vas découvrir une pièce de Jean Anouilh, Antigone, écrite en 1942, et jouée pour la première fois
en 1944, sous l’Occupation. Tu dois avoir en ta possession un exemplaire de la pièce dans son intégralité pour pouvoir la
lire au fil de cette séquence et de la suivante. Cette œuvre s’inspire de la pièce de l’auteur grec Sophocle (Ve siècle av J.-
C.) et s’inscrit dans ce courant du théâtre français du XXe siècle qui a actualisé les mythes et les tragédies antiques.
Malgré le contexte historique de l’Occupation, la pièce de Jean Anouilh a rencontré un grand succès et a suscité de
nombreuses interprétations.
Prends une nouvelle page dans ton cahier. En haut, note le numéro et le titre de la séquence en rouge. Encadre-les.
Saute deux lignes, puis note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le travail demandé.
Pour étudier cette séquence et la suivante, tu dois te procurer le texte intégral d’Antigone d’Anouilh, dans l’édition de la
Table Ronde.
Tu numéroteras les lignes des extraits étudiés, au crayon de papier, de 5 en 5, à partir de la ligne 1 pour chaque extrait.
Bien sûr, et c’est valable pour tous les textes, tu ne compteras pas :
- les lignes correspondant aux noms des personnages (« LE PROLOGUE » est une ligne que tu
ne compteras pas) ;
- les autres didascalies (elles sont en italique), sauf si celles-ci se trouvent dans une réplique.
Dans le tableau page suivante, la numérotation des lignes a été faite dans le texte d’avril 2012 (ISBN 978-2-7103-3040-
0). Tu peux utiliser un exemplaire plus ancien, mais la pagination et la numérotation des lignes pourraient varier un peu.
Séquence 7 — séance 1
Extraits
Pages Début Fin Notes
étudiés
« Prologue » : début introduction dans
un ouvrage littéraire ; ici, personnage
La didascalie « […] chargé d’introduire les personnages et
« Un décor neutre.
initiale et le pp. 9 à 13 impitoyablement puni l’intrigue.- « noiraude » : auteint mat.-
»(l. 1)
Prologue de mort. » (l. 118) « un officesordide » : unefonction
ignoble etrépugnante.- « frustes
» :grossiers.- « sépulture » :tombe.
- « t’attifer » : t’habiller de manière
« Et il ne faut pas que
Antigone et sa « D’où viens- ridicule. - « des laits de poule » :
pp. 16 à 20 je sois petite ce matin
nourrice tu,mauvaise ? » (l. 1) boissons à base de lait, de crème, de
». (l. 92)
sucre et de jaune d’oeuf.
« […] Hémon sera
« J’ai bien pensé toute
Antigone et tout à l’heure une
pp. 23 à 30 la nuit. Tu es folle ». « pondérée » : calme, réfléchie.
Ismène affaire réglée ». (l.
(l. 1)
121)
« […] C’est fini pour
Antigone et « Ne ris pas ce matin.
pp. 38 à 44 Hémon, Antigone ».
Ismène Sois grave ». (l. 1)
(l. 118)
Dans cette première séance, tu vas lire le prologue de la pièce. Tu étudieras le tragique moderne selon Jean Anouilh et tu
découvriras un point de langue : les périphrases verbales.
Avant de commencer ton travail, complète le « Je vérifie mes connaissances ».
je vérifie mes connaissances
 Traditionnellement une pièce de théâtre classique est divisée en A _ _ _ _ (notés I, II,
III…), eux-mêmes divisés en S _ _ _ _ _ (notées 1, 2, 3…). La pièce Antigone, de Jean Anouilh, ne présente pas ces
divisions, mais on pourrait les retrouver en s’appuyant sur l’E_ _ _ _ _ et la S _ _ _ _ _ des personnages.
 Les indications de mise en scène, toujours écrites en italique, se nomment des D _ _ _ _ _ _ _ _ _ _.

° Séquence 7
A Découvrir les personnages
1- a) Par qui apprenons-nous les informations essentielles à la compréhension de la pièce ?
b) Le discours du Prologue permet-il d’entretenir le suspense sur la fin de la pièce ?
Justifie ta réponse.
c) Est-ce un début habituel pour une pièce de théâtre ?
2- a) Qui sont les différents personnages présentés par le Prologue ?
b) Selon toi, pourquoi les personnages sont-ils présentés dans cet ordre ?
c) En t’appuyant sur les informations données par le Prologue, complète l’arbre généalogique d’Antigone.
d) Rends à chacun des personnages du tableau suivant ses caractéristiques.
blonde – noiraude – robuste – renfermée – belle – fatigué – heureuse – aux cheveux blancs – petite maigre
Antigone Ismène Créon
--- --- ---
Séquence 7
e) D’après les indications données par le Prologue, identifie les différents personnages
sur la photographie suivante.
Antigone, mise en scène d’André Barsacq, théâtre de l’Atelier, février 1944 © Studio Lipnitzki/Roger-Viollet.
f) Deux personnages mentionnés dans le dernier paragraphe du prologue (l.99 à 118) ne
peuvent être présents sur la scène : lesquels ? Quelle est la raison de leur absence ?
Vérifie tes réponses dans le corrigé puis recopie et mémorise le « Je retiens… » qui suit.
Le mythe d’Antigone
Antigone est la fille d’Œdipe, le roi de Thèbes, et de Jocaste. Après la mort d’Œdipe, les deux frères d’Antigone, Étéocle
et Polynice se sont entretués car Polynice voulait s’emparer du pouvoir qu’Étéocle ne voulait pas partager. Créon, l’oncle
d’Antigone, a rendu à Étéocle les honneurs funèbres mais a interdit, sous peine de mort, que l’on enterre la dépouille de
Polynice. Antigone désobéit et tente d’enterrer son frère, au prix de sa vie.
7
B La mise en place du tragique moderne
1- a) À qui s’adresse le personnage du Prologue par l’emploi du pronom « vous » ?
b) Dans le passage « de nous qui n’avons pas à mourir ce soir » (l. 24-25), qui le pronom « nous » désigne-t-il ?
c) Selon toi, le personnage du Prologue fait-il partie des personnages de la pièce ou des spectateurs ? Justifie ta réponse.

d) Relève dans les lignes 6 à 25 (de « Voilà. Ces personnages vont vous jouer » à « de nous qui n’avons pas à mourir ce
soir. ») les mots ou expressions appartenant au champ lexical du théâtre.

e) Le spectateur peut-il oublier qu’il assiste à une représentation théâtrale ? Justifie ta réponse.

2- a) Quel adjectif qualificatif, employé deux fois à la ligne 14, « se dresser seule en face du monde, seule en face de
Créon » met en valeur la solitude d’Antigone ?
b) Quel verbe, employé aux lignes 8 et 12, annonce le destin d’Antigone ?
c) Quels sont les deux autres personnages qui subiront le même sort ? Souligne dans le discours du Prologue les
expressions qui l’annoncent.

d) D’après toi, Antigone peut-elle échapper à son destin ? Relève une phrase du prologue qui le montre.

e) Puisque le spectateur connaît déjà la fin tragique d’Antigone, quel est l’intérêt de cette pièce ?

3- a) On appelle « anachronisme » le fait de placer à une époque un élément qui appartient à une autre époque. Relève un
anachronisme* dans la didascalie* initiale (l. 1 à 5).
b) Repère un autre exemple d’anachronisme dans le discours du Prologue.
c) Que veut montrer l’auteur en introduisant ces anachronismes ?
d) Dans la didascalie* initiale, on apprend que les personnages « bavardent, tricotent, jouent aux cartes ». Ces attitudes te
semblent-elles nobles ou familières ?
4- Voici le prologue de la pièce de Sophocle, constitué des premières répliques. Lis-le attentivement puis réponds aux
questions qui suivent.
ANTIGONE
Ô tête d’Ismène, issue de la même famille et d’un sang fraternel,
Des maux légués par Œdipe,
En connais-tu que Zeus1 ne nous épargne pas, à nous qui vivons encore ? […]
Et maintenant, quelle est, dit-on, cette nouvelle proclamation
Que le chef a imposée récemment à l’ensemble de la cité ?
En sais-tu quelque chose et l’as-tu entendue ?
Ou bien t’échappe-t-il
Que les maux portés par nos ennemis vont atteindre ceux que nous aimons ?
ISMÈNE
À moi, Antigone, aucun propos ne m’est parvenu sur ceux qui nous sont chers
Ni d’apaisant ni de douloureux,
Depuis que toutes deux avons été privées de nos deux frères
Morts en un seul jour d’une main réciproque.
Et puisque l’armée des Argiens2 est partie cette nuit même, je ne sais rien de plus,
Ni qui me rende plus heureuse ni qui m’afflige davantage.
ANTIGONE
Je le savais bien, et c’est pourquoi je t’ai entraînée hors des portes du palais,
Afin que tu sois seule à m’entendre.
ISMÈNE
Qu’y a-t-il ? Car, à l’évidence, tu médites quelque projet.
ANTIGONE
Créon n’a-t-il pas, de nos deux frères,
Jugé l’un digne, et l’autre indigne des honneurs de la sépulture ?
Pour Étéocle, à ce qu’on dit,
Il a voulu faire preuve de justice et de respect de la coutume,
Et il l’a fait ensevelir pour qu’il reçoive les honneurs du monde d’en bas.
En revanche, pour le cadavre de Polynice mort misérablement,
On dit qu’il a fait proclamer
De ne pas l’enterrer dans une tombe ni que quelqu’un le pleure, […]
Et il ne prend pas cette affaire à la légère : quiconque commettra l’un de ces actes
Sera condamné à mort par lapidation3 de la cité.
Sophocle, Antigone, vers 1 à 38, 441 av. J.-C., traduit du grec par É. Ballanfat © Magnard 2011.
NOTES : 1- « Zeus » : roi des dieux dans la mythologie grecque.
2- « l’armée des Argiens » : les sept princes grecs venus aider Polynice à prendre le trône de Thèbes
. 3- « par lapidation » : à coups de pierres.

a) Par qui apprenons-nous les informations sur l’histoire de la pièce dans le prologue de Sophocle ?

b) À quel paragraphe du prologue de Jean Anouilh ces informations correspondent-elles ?


c) Dans la tragédie de Sophocle, qui impose le destin aux hommes ? Souligne, dans la première réplique d’Antigone,
l’expression qui t’a permis de répondre.

Le tragique moderne dans Antigone


• La tragédie met en scène des héros marqués par le malheur, luttant contre des forces qui les dépassent. Le destin (la
fatalité) les précipite vers leur mort de manière inexorable.
• Dans Antigone, Jean Anouilh met en place un tragique moderne qui se caractérise par :
 La personnification du prologue : Jean Anouilh personnifie son texte d’introduction sous la forme d’un personnage
intermédiaire entre les spectateurs et les personnages de la pièce. Son discours a une fonction informative. Il correspond
à la scène d’exposition des pièces classiques.
 La rupture avec l’illusion théâtrale : le Prologue s’adresse directement aux spectateurs en présentant des comédiens
qui vont jouer un rôle.
 L’accent est mis, non plus sur le destin des personnages, leur mort annoncée étant connue de tous, mais sur la manière
dont le piège va se refermer sur eux.
 Une rupture avec le contexte antique : la familiarité des attitudes, les anachronismes donnent une dimension
contemporaine à la pièce. L’aspect religieux est évacué : les dieux de Sophocle n’apparaissent plus.

Les périphrases verbales


1- « Ces personnages vont vous jouer l’histoire d’Antigone. » « elle va surgir soudain de la maigre jeune fille noiraude
[…] » « il va falloir qu’elle joue son rôle jusqu’au bout… »
a) De quels éléments sont composés les groupes de mots soulignés dans ces trois extraits ?
b) Par quelle formule peut être remplacée l’expression « elle va surgir » ?
 elle surgira.
 elle a surgi.
 elle veut surgir.

Les périphrases verbales


Une périphrase verbale est une forme verbale composée d’un verbe conjugué suivi d’un verbe à l’infinitif.
Le verbe conjugué est souvent un semi-auxiliaire (aller, commencer, venir de, pouvoir…) qui apporte des précisions sur
l’action contenue dans le verbe à l’infinitif.
On distingue :
1- Les périphrases temporelles : elles situent l’action du verbe dans le temps.
• Aller (+ inf.) et être sur le point de (+ inf.) expriment le futur proche : Antigone va mourir tout à l’heure.

• Venir de (+ inf.) exprime le passé proche : Le rideau vient de se lever.

2- Les périphrases aspectuelles : elles présentent l’action dans son déroulement.


• Commencer à (+ inf.) indique que l’action vient de débuter :
Ex : Antigone commence à désobéir.
• Etre en train de (+ inf.) indique que l’action est en cours :
Ex : Ismène est en train de bavarder.
• Continuer à (+ inf.) traduit la durée de l’action :
Ex : Le Prologue continue à parler.
3- Les périphrases modales : elles précisent le point de vue du locuteur sur ce qu’il dit.
• Pouvoir (+ inf.) exprime la possibilité, la permission ou la capacité :
Ex : Antigone ne peut échapper à son destin.
• Devoir (+ inf.) exprime l’obligation :
Ex : Antigone doit enterrer son frère.
• Faire (+ inf.) et laisser (+ inf.) indiquent que le sujet du verbe n’est pas celui qui fait
réellement l’action du verbe à l’infinitif :
Ex : Créon a fait enterrer Étéocle. (= Il ne l’enterre pas de ses propres mains.)
2- Dans chacune des phrases suivantes, encadre la périphrase verbale et précise à la fin si cette périphrase est temporelle
(T), aspectuelle (A) ou modale (M).
a) Le Prologue nous fait comprendre qu’Hémon mourra. ___
b) Créon vient d’accéder au trône de Thèbes. ___
c) Les trois gardes sont en train de jouer aux cartes. ___
d) La belle Ismène continue de rire avec Hémon. ___
e) Le Prologue va sortir. ___
f) Jamais Antigone ne laissera passer l’occasion de rendre hommage à son frère. ___

Le mythe d’Œdipe
Abandonné à sa naissance par ses parents, après qu’un oracle leur a prédit qu’il tuerait son père et épouserait sa mère,
Œdipe est recueilli par le roi et la reine de Corinthe et reçoit une éducation de prince. Plus tard, il les quitte et se querelle à
un carrefour avec un inconnu qu’il tue. Il délivre ensuite le royaume de Thèbes du sphinx qui terrorisait la région. Œdipe
devient roi de Thèbes en épousant Jocaste dont il a quatre enfants. Mais il découvre un jour la vérité sur ses parents.
L’inconnu qu’il avait tué était son père, Laïos, et Jocaste, sa femme, est en réalité sa mère. Jocaste se suicide et Œdipe se
crève les yeux. Il est alors chassé de Thèbes par ses fils qui s’entre-tuent pour régner.

Pages 13 à 20, de la réplique de la nourrice « D’où viens-tu ? » à la didascalie « Entre Ismène ».

Analyser l’invention d’un nouveau personnage : la nourrice

Dans cette deuxième séance, tu vas étudier la rencontre entre Antigone et sa nourrice. Cela constitue
la première scène de la pièce. Le personnage de la nourrice n’apparaît pas dans la pièce de Sophocle,
c’est donc un nouveau personnage que Jean Anouilh met en scène. Tu découvriras la notion
d’implicite et tu travailleras sur le conditionnel. Après le discours du Prologue, les personnages sont
sortis, et l’éclairage s’est modifié. La scène se déroule à l’aube. Antigone rentre au palais, ses souliers
à la main, lorsque la nourrice surgit.
Prends ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le travail
demandé.
Numérote le texte, pages 16 à 20, de « D’où viens-tu, mauvaise ? » (qui sera la ligne 1) jusqu’à « Et il
ne faut pas que je sois petite ce matin. »
A Un nouveau personnage : la nourrice
1- a) Quelles sont les deux apostrophes* employées par la nourrice entre les lignes 1 et 26 (jusqu’à « fanfaronne », p. 17),
pour s’adresser à Antigone ? Sont-elles mélioratives ou péjoratives ?
b) De quoi accuse-t-elle Antigone ?
c) Quel est le niveau de langage employé par la nourrice ? Souligne deux exemples dans ses répliques.

2- a) Relis la réplique de la nourrice, page 17, de « Ah ! C’est du joli ! » (l. 9) à « Réponds donc, fanfaronne ! » (l. 26).
Quel type de phrase domine ?
b) Quel sentiment exprime ce type de phrase ?
c) Quelle menace formule la nourrice aux lignes 33 à 34 (p. 18) « mais ton oncle, ton oncle Créon saura. Je te le promets ! »

3- a) De qui la nourrice rapporte-t-elle les propos dans les lignes 50 à 59, de « Vieille bête[…] » à « […] le lit est froid ! »
(p. 19)

b) Dans la longue réplique de la ligne 9 (« Ah ! C’est du joli ! ») à 26 « Réponds donc, fanfaronne ! » (p. 17), quelle
période de la vie d’Antigone évoque-t-elle ?

c) Que permet donc l’invention de ce personnage de la nourrice selon toi ?

B La petite Antigone
1- a) La nourrice évoque les différences entre les deux jeunes filles qu’étaient Antigone et Ismène. Associe à chaque
personnage les caractéristiques qui lui correspondaient.
Douce Mauvais •
caractère Pas assez •
coquette •
Bouclettes et rubans •
• Antigone
• Ismène
b) Laquelle des deux sœurs la nourrice préférait-elle ? Pour quelle raison ?
2- Relis attentivement la dernière réplique de l’extrait, page 20, de « Ne pleure plus […] » (l. 79) à « […] que je sois
petite ce matin. » (l. 92).
a) Relève les expressions employées par Antigone pour s’adresser à sa nourrice.
b) Quel sentiment traduisent ces expressions ?
c) Souligne maintenant la didascalie* qui le confirme.
d) Pourquoi les larmes de la nourrice perturbent-elles tant Antigone ?
e) Cette scène met-elle en valeur la force ou la fragilité du personnage d’Antigone selon
toi ? Justifie ta réponse.

La nourrice : l’invention d’un personnage


Dans sa réécriture du mythe d’Antigone, Jean Anouilh introduit un nouveau personnage : la nourrice. Elle est présentée
comme une vieille servante un peu bourrue, coléreuse, mais pleine de cœur. Ce personnage, au langage légèrement
familier, contraste avec la grandeur et la noblesse de l’univers tragique, tel qu’on le rencontre dans l’Antiquité ou au
XVIIe siècle.
Il présente cependant un réel intérêt : il permet d’apporter un éclairage sur l’enfance d’Antigone et nous révèle sa
fragilité.

C Le quiproquo et l’implicite
Rappel : Un quiproquo* est un malentendu qui fait que l’on prend une personne pour une autre ou une chose pour une
autre. Il est souvent employé au théâtre.
1- a) Cette nuit-là, qu’est allée faire Antigone en dehors de la ville ? Appuie-toi sur les « Je retiens » de la séance 1.
b) Que comprend la nourrice lorsqu’Antigone lui dit : « J’avais un rendez-vous » (l. 5, page 16) ?

c) Relève deux autres phrases de la nourrice qui montrent clairement que le quiproquo s’est installé.

2- a) Antigone ment-elle lorsque déclare qu’elle avait un rendez-vous et lorsqu’elle affirme qu’elle a un amoureux ?
b) Dit-elle toute la vérité ?
c) Que pourrait ajouter Antigone à la phrase suivante : « Tu ne devrais pas être trop méchante ce matin. » ?

 « Je vais mourir aujourd’hui. »


 « Je suis un peu malade ce matin. »
 « Tu m’as élevée, tu ne dois pas être méchante avec moi. »
d) Que sous-entend Antigone quand elle emploie l’expression « le pauvre » pour qualifier son amoureux ?

e) Pourquoi cette discussion avec la nourrice renforce-t-elle un peu plus encore la solitude d’Antigone ?

La notion d’implicite
On appelle énoncé implicite un énoncé incomplet : certaines informations ne sont pas exprimées, mais seulement
suggérées. Le destinataire de l’énoncé doit donc les retrouver.
L’implicite peut prendre deux formes : le présupposé et le sous-entendu.
• Un présupposé est une information supposée vraie et connue, contenue dans la phrase sans y être exprimée clairement :

« Tu sais ce que je devrais faire ? Te battre comme lorsque tu étais petite. » (l. 43-44, p. 18) (pré-supposé : la nourrice
battait Antigone quand elle était petite.)

• Un sous-entendu n’est pas contenu dans la phrase, le destinataire doit le deviner :


« Et il ne faut pas que je sois petite ce matin. » (l. 92, p. 20) (sous-entendu : ce matin, je dois être forte et courageuse pour
accomplir mon destin.)

C’est parfois le lien logique entre deux propositions qui n’est pas exprimé et est donc
implicite :
« Garde tes larmes ; tu en auras peut-être besoin encore, nounou. » (l. 88-90, p. 20)
On peut remplacer le point-virgule par « car » ou « parce que » exprimant un lien logique de cause.
(Garde tes larmes car tu en auras peut-être besoin encore, nounou.)
Effectue les deux exercices qui suivent pour t’entraîner.
3- Retrouve et formule le présupposé des mots soulignés dans les phrases suivantes.
a) Antigone tentera à nouveau d’enterrer son frère.
b) Contrairement à sa sœur, Antigone n’accepte pas la décision de Créon.
c) La nourrice est le seul personnage de la pièce inventé par Jean Anouilh.

4- Réécris les phrases suivantes en formulant le lien logique implicite qui lie les deux propositions juxtaposées.
a) Antigone doit mourir ; elle aime la vie.
b) Hémon est désespéré : Antigone vient de lui annoncer qu’elle ne l’épousera pas.
c) La nourrice est en colère ; Antigone n’était pas dans son lit.
.
D Le conditionnel (1) : formes et valeurs du conditionnel simple
1- Lis attentivement les phrases suivantes.
Phrase 1 : « J’ai promis à sa mère que j’en ferais une honnête fille. » Phrase 2 : « Tu ne devrais pas trop crier. »
Phrase 3 : « Qu’est-ce qu’elle me dirait si elle était là ? »
a) Recopie les verbes soulignés et sépare le radical de la terminaison par un trait vertical.
À quel temps te font penser les terminaisons que tu as isolées ?
b) « ferais » : à quel temps cette forme verbale ressemble-t-elle ?
c) Dans quelle phrase le verbe souligné désigne-t-il une action soumise à une condition ?
d) Dans quelle phrase le verbe souligné exprime-t-il un futur dans le passé ?

Le conditionnel (1) : formes et valeurs du conditionnel simple


• Il existe une forme simple du conditionnel, et une forme composée : j’aimerais (conditionnel simple) – j’aurais aimé
(conditionnel composé)
• On forme le conditionnel simple à partir du radical du futur auquel on ajoute les terminaisons de l’imparfait : je
voudrai (futur) -> je voudrais (conditionnel simple)
1- Le conditionnel à valeur temporelle
Le conditionnel est parfois employé comme un temps appelé futur dans le passé :
 La nourrice avait dit à Jocaste qu’elle s’occuperait bien d’Antigone.
Cet emploi est fréquent dans le discours indirect. L’action de s’occuper d’Antigone se situe dans le futur par rapport au
moment où la nourrice a dit à Jocaste qu’elle le ferait.
2- Le conditionnel à valeur modale
Le conditionnel simple est parfois employé comme un mode. Il permet d’exprimer :
• Un ordre, un conseil, ou une demande polie : Tu ne devrais pas trop crier.
• Un souhait : Antigone aimerait enterrer son frère.
• Une possibilité ou une hypothèse : Elle pourrait se faire surprendre.

 Dans un système hypothétique (composé d’une proposition principale et d’une proposition subordonnée de condition
introduite par la conjonction si), il est employé avec l’imparfait pour exprimer :
• Le potentiel (événement présenté comme étant possible dans le présent) :
Si Antigone disait la vérité, la nourrice se fâcherait sans doute.
• L’irréel du présent (hypothèse qui ne peut pas se réaliser dans le présent) :
Si Créon était vraiment un homme juste, Antigone n’aurait pas à mourir.
Entraîne-toi en effectuant l’exercice suivant.
2- Dans les phrases suivantes, conjugue au conditionnel simple le verbe entre parenthèses puis précise sa valeur : futur
dans le passé / ordre ou demande / souhait / potentiel / irréel du présent.
a) Si Jocaste était là, elle (approuver) ........................... Antigone.
Valeur : ...........................
b) Je t’avais dit que j’ (arriver) ........................... en retard au spectacle.
Valeur : ...........................
c) Hémon (être) ........................... déçu s’il apprenait le projet d’Antigone.
Valeur : ...........................
d) La nourrice (aimer) ........................... qu’Antigone se recouche.
Valeur : ...........................
E Expression écrite
Pour conclure cette séance, tu vas faire un petit exercice d’écriture.
À la ligne 76 (p. 20), la nourrice déclare : « Si tu m’aimais tu m’aurais dit la vérité. » Imagine le dialogue qu’auraient pu
avoir les deux personnages si Antigone avait dit la vérité, en écrivant une petite scène d’une vingtaine de lignes.
Pour réussir cet exercice tu dois :
- Imaginer les paroles d’Antigone
- Rapporter les différentes réactions de la nourrice
- Respecter le caractère des deux personnages
- Adopter la présentation d’un texte théâtral
- Proposer quelques didascalies en italique (portant sur le ton et l’attitude des personnages)
- Vérifier l’orthographe, les accords sujet/verbe et la ponctuation.

Fais d’abord cet exercice sur ta feuille de brouillon. Vérifie ensuite que tu as bien respecté les
consignes en complétant le tableau ci-dessous.
Je vérifie que … Fait
J’ai imaginé les paroles d’Antigone.
J’ai rapporté les différentes réactions de la nourrice.
J’ai respecté le caractère des deux personnages.
J’ai adopté la présentation du texte théâtral.
J’ai proposé quelques didascalies en italique (portant sur le ton et
l’attitude des personnages).
J’ai vérifié l’orthographe, les accords sujet/verbe et la
ponctuation.
Si toutes les consignes ont été respectées, recopie ton dialogue de théâtre sur ton cahier. Lis ensuite
dans le corrigé un exemple de ce qu’il était possible d’écrire.
Pour préparer la séance suivante, lis la scène qui réunit Antigone et sa sœur Ismène, aux pages 21 à
31.
Séquence
Séance 3
Étudier l’opposition de deux personnages : Antigone et Ismène

Dans cette séance, tu vas faire connaissance avec Ismène, la sœur d’Antigone, et tu pourras mesurer
ce qui les oppose. Tu travailleras également sur une image.
Prends ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le travail
demandé.
Ismène vient d’entrer sur scène ; la nourrice se retire et va préparer un peu de café pour Antigone.
Numérote les lignes de 5 en 5 de la réplique d’Ismène : « J’ai bien pensé toute la nuit, tu es folle » (p.
23) à celle d’Antigone : « […] Hémon sera tout à l’heure une affaire réglée » (p. 30). Ensuite relis cet
extrait.
Pour vérifier ta compréhension du texte, réponds aux questions qui suivent.
A L’opposition de deux caractères
1- Relis attentivement les lignes 1 à 11.
a) Laquelle de ses qualités Ismène met-elle en avant ? Relève une expression qui t’a permis de répondre.

b) Souligne le verbe, répété trois fois par Ismène, qui illustre cette qualité.
c) Selon Ismène, Antigone possède-t-elle ce trait de caractère ? Pour répondre, appuie-toi sur une citation du texte.

2- a) L’opposition entre les deux sœurs se traduit dans l’enchaînement des répliques. Complète le tableau suivant en
recopiant les réponses d’Antigone aux répliques d’Ismène.
Ismène Antigone
« Moi je suis plus pondérée. Je réfléchis. »(l. 16-17, p. 24)
« Je comprends un peu notre oncle. » (l. 21,p. 24)
« Il est le roi, il faut qu’il donne l’exemple. »(l. 23)
« J’ai raison plus souvent que toi. » (l. 32-33,p. 25)
b) À quelle forme (positive / négative) sont les phrases prononcées par Ismène ? À quelle forme sont les phrases que tu as
recopiées ?
c) Quel trait de caractère cela traduit-il chez Antigone ?
d) Relis la réplique d’Antigone, page 25, aux lignes 24 à 29 de « Moi, je ne suis pas le roi. »
à « Elle n’avait qu’à ne pas désobéir ! ». Relève les expressions par lesquelles l’héroïne se désigne elle-même. Laquelle
de ces expressions te semble correspondre le mieux à la jeune fille ?

e) Quel verbe est répété sept fois dans la réplique d’Antigone, lignes 36 (« Comprendre… ») à 52 (pp. 25-26) ? Quel est
l’effet produit par cette répétition ?

3- Concentre-toi sur les didascalies* présentes dans cette scène.


a) Relève les didascalies du début de l’extrait (p. 23) jusqu’à la ligne 94 « Ma petite sœur…. » (p. 28). À qui se rapportent
principalement ces didascalies ?

b) Que traduisent ces didascalies* concernant ce personnage ?


c) Dans la suite de l’extrait, quelle didascalie* montre un changement radical dans
l’attitude de ce personnage ? Comment s’explique ce changement ?
d) Observe, dans la dernière partie de l’extrait de la page 28 à « Hémon sera tout à l’heure une affaire réglée. » (p. 30), les
didascalies* concernant Ismène. Que montrent-elles de ses sentiments ?

B L’argumentation d’Ismène
1- Quel sentiment empêche Ismène de se joindre à Antigone pour enterrer leur frère Polynice ? Relève une phrase qui t’a
permis de répondre.
2- a) Pour tenter de convaincre Antigone, Ismène emploie plusieurs arguments : repère ceux qui font appel à la raison et
ceux qui font appel aux sentiments.
Créon nous ferait mourir. Je suis
l’aînée. Créon est le roi, il faut
qu’il donne l’exemple Créon est ••
plus fort que nous. Ton bonheur est
là devant toi.
•• •
• La raison
• Les sentiments
b) À qui Ismène fait-elle allusion lorsqu’elle parle du bonheur d’Antigone ?
c) Selon toi, Ismène a-t-elle réussi à convaincre sa sœur ? Justifie ta réponse.

C L’expression du tragique chez Antigone


1- a) Quelle période de sa vie Antigone évoque-t-elle dans ses répliques des lignes 36 à 52, p. 28 (« Comprendre …. […]
Pas maintenant. ») et des lignes 84 à 93 (« Pas envie de vivre … […] qu’on ne pouvait pas tous les prendre ? ») ?

b) En quoi l’évocation de cette période est-elle touchante ?


c) Dans les lignes 36 à 52 (pp. 25-26), contre quoi s’élève la jeune femme ?
d) Quel désir affirme Antigone en employant l’expression « juste quand on en a envie » ?
Séquence 7 —
2- Relis les lignes 6 à 10 (p. 24).
« Bien sûr. À chacun son rôle. Lui, il doit nous faire mourir, et nous, nous devons aller enterrer notre frère. C’est comme
cela que ç’a été distribué. Qu’est-ce que tu veux que nous y fassions ? »
a) Encadre les termes appartenant au champ lexical du théâtre.
b) En quoi cette réplique te rappelle-t-elle le texte du Prologue ?
c) « Lui, il doit nous faire mourir, et nous, nous devons aller enterrer notre frère. »
Que traduit l’emploi du verbe « devoir » ?

Antigone et Ismène : deux caractères opposés


Au-delà des différences physiques, les deux sœurs s’opposent aussi par leur caractère.
• Ismène se montre raisonnable : il faut obéir aux lois de la cité, mais son argumentation est motivée par la peur de la
mort.
• Antigone n’obéit qu’à sa conscience : elle transgresse l’ordre de Créon par devoir fraternel. Mais ses propos sur son
enfance montrent aussi qu’elle a toujours été rebelle à toute forme d’autorité.

D Étude de l’image
Voici la photographie d’une mise en scène d’Antigone correspondant à la confrontation entre Ismène
et Antigone. Observe-la attentivement puis réponds aux questions.
Antigone, mise en scène de Nicole Anouilh, Théâtre des Mathurins, Paris, 1975 © M. Enguerrand CDDS.
1- Identifie les deux personnages en écrivant leur nom à l’endroit qui convient.
2- Comment l’opposition entre les deux sœurs est-elle traduite dans leur apparence physique ?
3- De quelle manière l’entêtement d’Antigone et son refus d’écouter Ismène se manifestentils dans son attitude ?
Pour préparer la séance suivante, lis la scène des adieux entre Antigone et Hémon, aux pages 37 à 44,
de « Pardon, Hémon, pour notre dispute […] » à « […] C’est fini pour Hémon, Antigone ».
Séquence 7 —
Séance 4
Comprendre l’enjeu d’une scène : les adieux à Hémon

Dans cette séance, tu vas lire et analyser une scène d’adieu. Tu travailleras également sur le
conditionnel passé ainsi que sur les mots de la situation d’énonciation. Ismène est sortie de la scène, la
nourrice est venue apporter du café à Antigone. C’est à ce moment-là qu’Hémon fait son apparition.
Prends ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais en-suite le
travail demandé.
Numérote les lignes du texte, des pages 38 à 44, de « Ne ris pas ce matin. Sois grave » à « […] C’est
fini pour Hémon, Antigone ». Ensuite relis cet extrait.
As-tu bien compris cette scène ? Pour le vérifier, réponds aux questions qui suivent.
A Antigone : une femme amoureuse
1- a) Comment se traduit l’amour que les personnages éprouvent l’un pour l’autre, à la fois dans les gestes et dans les
paroles ?
b) Pourquoi Antigone demande-t-elle à Hémon de la serrer dans ses bras ?
2- a) Quel aspect du personnage d’Antigone l’évocation du petit garçon met-elle en valeur ?
b) Lors de sa visite à Hémon, la veille, Antigone avait sur elle trois éléments liés à la féminité. Retrouve-les dans le texte
et souligne-les.

c) Pour quelle raison les portait-elle ? Justifie ta réponse par un élément du texte.
B L’affirmation de l’héroïne tragique
1- a) Observe la longueur des répliques : qui mène le dialogue ? Justifie ta réponse.
b) Pourquoi Antigone demande-t-elle à Hémon de ne pas la questionner et de sortir sans rien dire ?

c) Quels sont les deux projets importants auxquels Antigone renonce en faisant ses adieux à Hémon ?

2- a) Antigone est déchirée entre sa fragilité de jeune femme et le rôle de l’héroïne tragique qu’elle doit jouer. Observe les
didascalies* qui suivent et classe-les dans le tableau.
« Elle s’est détachée de lui, elle a pris un autre ton. » (l. 61-62) « […] avec son pauvre visage bouleversé. » (l. 72) « […]
se détournant, dure. » (l. 95)
« […] avec un tel désespoir … » (l .110).
La jeune femme fragile L’héroïne tragique
•• •••
b) « C’est fini pour Hémon, Antigone. » (l. 116-117, p. 44). Dans cette phrase, à qui s’adresse Antigone ?

c) Quel est l’effet produit ?


3- Comment la tension se manifeste-t-elle dans la dernière réplique, à la fois dans les paroles et dans les didascalies* de la
ligne 85 (« Oui. Et tu as ri … ») à la ligne 117, pages 43-44 ?
C Le conditionnel (2) : formes et valeurs du conditionnel composé
1- « Je l’aurais serré si fort qu’il n’aurait jamais eu peur. » (l. 17-18)
« J’aurais été très fière d’être ta femme, ta vraie femme, sur qui tu aurais posé ta main. » (l. 58-59)
a) Dans les phrases que tu viens de lire, de quels éléments sont composées les formes
verbales soulignées ?
b) Selon toi, les actions exprimées pourront-elles se réaliser un jour ?
c) Quel sentiment ces formes verbales traduisent-elles ?
 l’envie
 le regret
 la colère

Le conditionnel (2) : le conditionnel composé


• On forme le conditionnel composé à l’aide de l’auxiliaire être ou avoir, conjugué au conditionnel présent, suivi du
participe passé du verbe :
 Tu aurais posé
Aux. P. passé
• Le conditionnel composé peut avoir une valeur temporelle.
 Il marque l’antériorité par rapport au conditionnel simple :
Antigone savait qu’elle se sentirait mieux quand elle aurait tout dit à Hémon.
L’action de tout dire a lieu avant le fait de se sentir mieux.
 Il peut aussi montrer une action comme accomplie dans l’avenir par rapport à un
temps du passé :
En enterrant Polynice, Antigone savait qu’elle aurait perdu la vie avant le soir.
• Le conditionnel composé a une valeur modale : il est employé comme mode. Il permet d’exprimer :
 Le regret : Antigone aurait aimé avoir un enfant.
 Le doute : Antigone aurait décidé de désobéir à Créon ?
• Dans un système hypothétique, le conditionnel composé est employé avec le plus-queparfait pour exprimer l’irréel du
passé, c’est-à-dire une hypothèse qui ne s’est jamais réalisée :
Si Antigone n’avait pas voulu enterrer son frère, elle aurait pu épouser Hémon.

Effectue le petit exercice suivant pour t’entraîner.


2- Complète les phrases qui suivent en conjuguant le verbe entre parenthèses au conditionnel composé.
a) Antigone (être) ............................ fière d’être la femme d’Hémon.
b) Si Ismène avait réussi à convaincre sa sœur, Antigone (échapper) ............................ à la mort.

c) Hémon (aimer) ............................ avoir un enfant avec Antigone.


d) Avec un peu de chance, vous (arriver) ............................ à temps pour le début de la représentation.

e) Si j’avais lu la pièce attentivement, j’ (comprendre) ............................ qu’Antigone allait mourir.

Vérifie tes réponses puis poursuis le travail.


D Les mots qui prennent sens dans la situation d’énonciation
Rappel : On appelle situation d’énonciation*, la situation dans laquelle est produit un énoncé (oral ou écrit). Définir la
situation d’énonciation c’est répondre aux questions suivantes : qui (locuteur) s’adresse à qui (destinataire), où et quand
?

1- a) Complète le tableau suivant en relevant les mots dans les phrases 1 et 2.


1. « Si tu parles, si tu fais un seul pas vers moi, je me jette par cette fenêtre. »
2. Antigone menaça Hémon de se jeter par la fenêtre de la salle, s’il parlait ou faisait un
pas vers elle.
Phrase 1 Phrase 2
Pronoms personnels
Déterminants démonstratifs X
Indicateurs de lieu
Temps des verbes
b) Laquelle de ces deux phrases ne peut se comprendre que si on connaît la situation d’énonciation* ?
Les mots qui prennent sens dans la situation d’énonciation
1. Certains énoncés ne peuvent être compris que si l’on connaît la situation d’énonciation. On dit qu’ils sont rattachés à la
situation d’énonciation :
 Hier, je suis venu te voir, ici même.

Pour comprendre les mots surlignés, on a besoin de savoir qui parle à qui, quand et à quel endroit.
Les indices de ce type d’énoncés sont appelés des embrayeurs, ce sont les :
 Pronoms personnels des 1re et 2e personnes : je, tu, toi, nous, vous…
 Déterminants et pronoms démonstratifs : ce, cette, celui-ci, celle-ci… et déterminants et
pronoms possessifs des 1re et 2e personnes : mon, ton, le mien…
 Adverbes de temps et de lieu : hier, aujourd’hui, demain, maintenant, ici, là-bas…
 Terminaisons verbales du présent, passé composé et futur.
Les énoncés rattachés à la situation d’énonciation se trouvent à l’oral, et dans les lettres, ou dans les dialogues à l’écrit.
2. Certains énoncés sont détachés de la situation d’énonciation : on les trouve essentiellement dans les récits au passé et à
la 3e personne.

2- Encadre, dans les phrases suivantes, les mots qui renvoient à la situation d’énonciation*.
a) Ce matin, je suis venu ici pour te parler.
b) Mon frère et moi comptons vous rendre visite la semaine prochaine.
c) Nous y retournerons demain.
d) Tu n’as pas vu mon livre ? Je l’ai posé là ce matin !

Séance 5
Étude de l’image : comparaison de différentes mises en scène

Pour terminer cette première séquence sur la pièce de Jean Anouilh, tu vas travailler sur différentes
mises en scène d’Antigone.
Prends ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le travail
demandé.
Observe bien les documents qui suivent puis réponds aux questions.
A Le décor de la pièce
Voici un dessin du décor qu’André Barsacq avait réalisé pour la création d’Antigone, en 1944. Tu as
pu observer dans la séance 1, une photographie de ce décor avec les personnages.
Document A
Décor d’André Barsacq pour la création d’Antigone au théâtre de l’Atelier, février 1944 © akg-images.
1- Dans la didascalie* initiale de la pièce, on peut lire : « un décor neutre ».
a) À quoi correspond selon toi l’expression « un décor neutre » ?
b) Quels sont les différents éléments qui composent le décor sur ce dessin ?
c) Que permet de mettre en valeur un tel décor ?

2- a) Si les anachronismes du texte donnent à la pièce une dimension moderne, est-ce le cas de ce décor ?
b) Dans ce décor, sur quoi sont assis les personnages du fond ?
c) Si les personnages sur la scène sont bien les acteurs de la pièce, dans quelle attitude sont-ils également, assis de cette
manière ?

d) En quoi cet élément du décor peut-il rappeler le contexte antique de la pièce ?

B Comparer deux mises en scène


Observe maintenant les documents B et C puis réponds aux questions. La statue que tu aperçois à
l’arrière-plan, sur le document B, est la reproduction d’une statue grecque antique : la Victoire de
Samothrace (tu peux l’admirer à Paris, au musée du Louvre).
Document B
Mise en scène moderne d’Antigone
1- a) Quels éléments de la mise en scène renvoient à l’époque moderne ?
b) Quels éléments font référence au contexte antique de la pièce ?
2- a) À quel jeu te fait penser le dallage (le sol) de la scène où se tiennent les personnages ?
b) De quoi peut-il être le symbole ?
Séquence 7 —
Document C
Antigone par la compagnie Les Treize au Théâtre de poche, mars 2009 © Marc Robitaille
1- a) Peux-tu repérer ici des références à l’Antiquité comme dans le document B ?
b) Comment est vêtu le personnage de Créon (assis au premier plan) ?
c) Comment est vêtue Antigone (à gauche) ?
d) Le metteur en scène, Jean-François Hamel, a déclaré : « Il ne s’agit pas de dicter aux spectateurs quoi penser, mais de
leur suggérer les choses. Ils ne seront pas transportés vers Thèbes l’antique ; ils vont être confrontés aux réalités politique
et économique de notre époque.»

Quels sont les éléments qui projettent la pièce de Jean Anouilh en 2009 ?
e) Quelle dimension une mise en scène aussi moderne donne-t-ell e au mythe d’Antigone ?
2- Dans un petit paragraphe argumenté, explique quelle mise en scène tu préfères et pour quelles raisons.

Séance 6
Je m’évalue
Comme à la fin de chaque séquence, tu vas faire un bilan de ce que tu as appris. Cela te permettra de
faire le point sur ce que tu dois savoir, et ce que tu dois être capable de faire pour le devoir. Complète
maintenant le tableau suivant. Tu peux bien sûr utiliser ton cours si tu as oublié quelque chose. Quand
tu auras fini, prends le corrigé afin de vérifier tes réponses. Il est très important que ce tableau de
synthèse ne comporte pas d’erreur.
Je connais Je suis capable de
 Identifier les différents personnages et lesrapports entre eux.
Antigone est la fille d’......................et de ...................... . Elle est
 Les différents personnages de la pièce fiancée à......................, fils de ......................,roi de Thèbes. Sa
sœur se nomme...................... et ses deux frères.................... et
................... sont morts.
 Le prologue de la pièceIl est pris en charge par
un personnage chargé de nous apporter lesI _ _ _ _  Citer les trois personnages qui vontmourir à la fin de cette
_ _ _ _ _ _ _ nécessaires à la compréhension de pièce :- ............................................- ............................................
l’intrigue. Mais il brisele S _ _ _ _ _ _ _ en nous - ............................................
annonçant la M _ _ _ de trois personnages.
 Souligner les périphrases verbales dans les phrases
suivantes :• Antigone vient de rentrer au palais.• Ismène va
 Les périphrases verbales qui sont de 3types :• T
tenter de dissuader sa sœurd’enterrer Polynice.• Antigone
_________S•A__________S•M__
commence à expliquer àHémon qu’elle ne l’épousera pas.•
___S
Hémon laisse parler Antigone sansl’interrompre.• Antigone fait
pleurer sa nourrice.
Séquence 7
 Formuler le sous-entendu contenu dansles mots soulignés :-
 La notion d’implicite qui peut prendredeux Étéocle, contrairement à son frère, a endroit à des funérailles
formes dans les énoncés :- le religieuses............................................................... .......................
.......................................... et- le ....................................... Retrouver le lien logique implicite
.......................................... Le lien logique qui dans une phrase complexe :- Antigone doit être forte ce matin ;
peut être implicite entre deux P_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ elle va affronter la colère de Créon. Lien =
..........................................
 Les formes et les valeurs du conditionnel Le
conditionnel simple peut avoir une valeur
...................... ou ...................... .Il peut exprimer :-  Conjuguer correctement des verbes au conditionnel présent et
Le F _ _ _ _ dans le P _ _ _ _- un O _ _ _ _- un S _ passé :
_ _ _ _ _- une P _ _ _ _ _ _ _ _ _É Le conditionnel
composé exprime le plus souvent le R _ _ _ _ _.
 Les mots qui prennent sens dans la situation  Encadrer dans une phrase les motsrenvoyant à la situation
d’énonciation que l’on appelle aussi des E _ _ _ _ d’énonciation.- Je te donne rendez-vous ici même,demain.- Nous
_ _ _ _ S. préférons cette robe-ci à celle-là.- Apporte-moi ça tout de suite !
- Devoir (cond. simple, 1re pers. pl.) :
..........................................
- Pouvoir (cond. composé, 3e pers. sg.) :
..........................................
- Savoir (cond. simple, 2e pers. sg.) :
..........................................
- être (cond. composé, 1re pers. sg.) :
..........................................
Poursuis ta lecture au moins jusqu’à la didascalie de la page 65 : « Un silence. Ils se regardent. »

Sommaire
Séquence 8
Lire Antigone de Jean Anouilh (2)
Durée approximative : 11 h 30
Séance Étudier la justification religieuse d’Antigone : Antigone face à
1 Créon (1) La loi et l’interdit
Analyser l’argumentation d’Antigone
Vocabulaire : autour du mot loi et de l’idée d’obligation
Séance 2 Identifier une stratégie argumentative : Antigone face à Créon (2)
Identifier la stratégie argumentative de Créon Liberté et politique
Vocabulaire : autour du mot politique
Séance 3 Repérer un tournant dans la pièce : Antigone face à Créon (3)
Étudier un point de bascule dans la pièce Deux conceptions opposées du bonheur Comprendre le rôle
des didascalies Orthographe : distinguer Quel(le)(s) et Qu’elle(s)
Séance Analyser la relation Créon / Hémon Analyser la
relation père/fils Exercice de réécritureComprendre
4 l’enjeu d’une scène : Antigone et le garde
Séance
5
Étudier le pathétique du personnage d’Antigone Le tragique moderne : l’art des contrastes Les
modalisateurs
Séance 6 Étudier une fin pathétique
Étudier le dénouement de la pièce Le rôle du chœur
Vocabulaire : autour du mot « chœur »
Séance Analyser les caractéristiques de la tragédie selon Jean
Anouilh Un discours moderne sur la tragédieVocabulaire :
7 autour du mot fatalitéJe m’évalue
Séance
8
Socle commun
Durant cette séquence, tu auras l’occasion de développer tes connaissances et de travailler des items
des compétences ci-dessous.
Compétence 1 : La maîtrise de la langue française
- Repérer les informations dans un texte à partir des éléments explicites et des éléments
implicites nécessaires.
- Dégager, par écrit ou oralement, l’essentiel d’un texte lu.
- Écrire lisiblement un texte en respectant l’orthographe et la grammaire.
- Rédiger un texte bref, cohérent et ponctué, en réponse à une question ou à partir d’une
consigne donnée.
Compétence 5 : La culture humaniste
- Établir des liens entre les œuvres (littéraires, artistiques) pour mieux les comprendre.
© Cned, Français 3e — 33
séance 1 — Séquence 8

Séance 1
Étudier la justification religieuse d’Antigone Antigone face à Créon
(1)
Durée approximative : 1h30
Dans cette séquence, tu vas poursuivre la lecture de la pièce de Jean Anouilh, Antigone. Dans la
séquence précédente, tu as étudié la façon dont Antigone s’efforce de rompre un à un les liens qui
l’unissaient à ses proches. Cela explique l’importance des dialogues avec sa nourrice, avec Ismène et
avec Hémon qui sont en réalité des scènes d’adieu. Son destin est scellé puisqu’elle tentera à nouveau
d’enterrer son frère Polynice. Dans la seconde partie de la pièce, la jeune femme se trouve confrontée
à Créon, son oncle, au cours d’un duel très éprouvant pour les deux personnages.
Dans l’extrait reproduit ci-dessous, Antigone vient d’être arrêtée par les gardes et se retrouve face à
Créon qui tente de comprendre les raisons de son acte. Tu étudieras les notions de loi et d’interdit et tu
analyseras la justification religieuse mise en avant par Antigone pour expliquer son geste.
Prends une nouvelle page dans ton cahier. En haut, note le numéro et le titre de la séquence en rouge.
Encadre-les.
Saute deux lignes, puis note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le
travail demandé.
À présent, lis deux fois le texte et écoute le début à la piste 17 de ton CD.
Pour des raisons liées au respect du droit d’auteur, le texte n’est pas reproduit ici. Il s’agit des pages
65 à 74 de la pièce Antigone de Jean Anouilh (Éditions de la Table Ronde, 1946), de « Pourquoi as-tu
tenté d’enterrer ton frère ? » à « Vous pouvez seulement me faire mourir ».
Pour vérifier ta bonne compréhension de la scène, réponds maintenant aux questions qui suivent.
A La loi et l’interdit
1- Relis les répliques de Créon aux lignes 1, 11 et 14.
a) Quel type de phrase emploie-t-il ?
b) Que cherche-t-il à comprendre dans sa première réplique?
c) Que veut-il vérifier dans ses répliques aux lignes 11 et 14 ?
34 — © Cned, Français 3e
Séquence 8 — séance 1
2- a) Comment l’interdit énoncé par Créon est-il communiqué au peuple de Thèbes ? (Deux éléments de réponse sont
attendus.)
b) Antigone connaissait-elle les risques qu’elle prenait en accomplissant son geste ?
Relève une phrase qui le montre.
c) Que signifie l’expression de Créon : « la loi est d’abord faite pour les filles des rois »
(l. 20) ?
d) Aux lignes 17 et 18, comment Créon tente-t-il d’expliquer la désobéissance
d’Antigone ?
Tu peux vérifier tes réponses dans le livret de corrigés, avant de poursuivre ton travail.
B L’argumentation d’Antigone
1- a) Quel verbe Antigone répète-t-elle aux lignes 2 et 4 ?
b) Quelle idée ce verbe exprime-t-il ?
c) Quelle justification Antigone donne-t-elle, à partir de la ligne 4, pour expliquer son
geste ?
d) Souligne, dans les lignes 4 à 33, tous les termes appartenant au champ lexical de la
mort.
2- Relis attentivement la réplique de Créon aux lignes 20 à 25.
a) Quels sont les deux actes auxquels Créon réduit le déroulement d’un « enterrement
dans les règles ».
b) Relève l’expression employée par Créon pour caractériser les prêtres de Thèbes.
c) L’image qu’il donne des prêtres est-elle méliorative* ou péjorative* ? Justifie ta
réponse.
d) « écourtant », « avalant », « bâclant », « prendre » (l. 24-25) : que nous apprennent
ces verbes sur la manière dont les prêtres rendent les honneurs funèbres ?
e) Dans la réplique de la ligne 31, relève trois expressions employées par Créon pour
désigner la cérémonie des honneurs funèbres.
f) Quelle figure de style est employée dans ces expressions ? Quel effet produit-elle ? 3- a) Antigone est-elle convaincue
par le discours de Créon sur l’enterrement rituel ?
b) Relève une phrase qui le montre.
c) Pour qui fait-elle donc ce geste, si ce n’est pas pour son frère ? Que cherche-t-elle alors
à affirmer ?
d) À la fin de l’extrait, Créon a-t-il réussi à convaincre Antigone de l’absurdité de son
geste ? Justifie ta réponse.
Tu peux maintenant comparer tes réponses avec celles proposées dans le corrigé. Puis, poursuis ton
travail.
© Cned, Français 3e — 35
séance 1 — Séquence 8
C Expression écrite
Tu vas maintenant faire un petit travail d’expression écrite.
Sujet : Comment Créon parvient-il à détruire l’argument religieux utilisé par Antigone ? Rédige sur ton cahier de
brouillon un paragraphe argumenté de quelques lignes. Ton
paragraphe comprendra les mots clés suivants : rites funéraires – absurde – dénoncer – péjoratif – prêtres – comédie
– cérémonie – comparer.
Comment structurer sa réponse argumentée ?
On attend une réponse claire et synthétique. La réponse comporte :
- Une brève introduction qui est une réponse claire à la question. Cette réponse
reprend les éléments de la question.
Ex : À quel genre littéraire appartient le texte étudié ? -> Le texte étudié appartient au genre théâtral.
- Un développement composé de justifications qui sont des arguments.
Les arguments sont des éléments qui justifient un point de vue. Dans un texte
littéraire, les arguments peuvent être des procédés littéraires et linguistiques ou
des thèmes.
Quand il y a plusieurs arguments, il est nécessaire de les introduire par des connecteurs (mots de liaison) tels que «
d’abord », « ensuite », « enfin »… : Ex : Le texte étudié appartient au genre théâtral (réponse / point de vue.) D’abord, le
paratexte nous donne les indications de scène et d’acte (argument 1). Ensuite, le texte est constitué de répliques échangées entre deux
personnages, et d’indications en italique appelées didascalies (argument 2).
Compare maintenant ton paragraphe argumenté avec celui proposé dans le corrigé, puis recopie-le
sous la forme d’un « Je retiens ».
D Vocabulaire : autour du mot loi et de l’idée d’obligation
1- a) Que signifie l’expression « être au-dessus de la loi » (l. 18) ?
b) Quel synonyme du mot loi est employé dans la première partie de l’extrait ?
c) Propose au moins deux autres synonymes que tu connais pour ce mot.
2- Le mot loi vient du latin lex, legis. Complète les phrases suivantes avec ces mots formés sur les radicaux loi (loy-) ou
leg- : légal, illicite, loyal, loyauté, légitime, légiférer. Tu peux consulter un dictionnaire pour t’aider.
a) Ton inquiétude est __________, la situation est grave.
b) La vente d’objets contrefaits est un acte ____________.
c) Jamais il n’agira en traître, c’est un ami ______.
d) Les députés sont élus pour _____________ à l’assemblée nationale.
e) Mon adversaire aurait pu profiter de sa supériorité mais il a fait preuve de __________.
f) L’âge ________ pour voter en France est de 18 ans.
36 — © Cned, Français 3e
Séquence 8 — séance 1
3- Complète le tableau suivant sur le vocabulaire de l’obligation et l’interdit.
Nom Verbe Adjectif
obligatoire
interdire
soumission
contraignant
La séance touche à sa fin. Vérifie tes réponses aux exercices précédents en consultant le livret de
corrigés, puis lis le coin des curieux ci-dessous.
Le coin des curieux
Les rites funéraires
Dans la Grèce antique, les rites funéraires étaient très importants. Pour les Grecs, les morts ne pouvaient pas trouver le
repos éternel si ces rites n’étaient pas accomplis. Le premier rite était la toilette du mort. Ensuite venait l’exposition du
défunt sur un lit, la tête tournée vers l’extérieur, les pieds dirigés vers le seuil de la maison. Les pleureuses se tiraient les
cheveux en pleurant et se griffaient le visage. Enfin avait lieu le cortège funèbre.
Pour préparer la séance suivante, lis attentivement la suite du duel entre Créon et Antigone aux pages
74 à 89 jusqu’à la fin de la réplique de Créon « […] Et je t’assure que cela m’est égal. »
© Cned, Français 3e — 37
séance 2 — Séquence 8

Séance 2
Identifier une stratégie argumentative Antigone face à Créon (2)
Durée approximative : 2h
Comme pour la séquence précédente, tu numéroteras dans ton livre les lignes des extraits étudiés, au
crayon de papier, de 5 en 5, à partir de la ligne 1 pour chaque extrait.
Bien sûr, et c’est valable pour tous les textes, tu ne compteras pas : - les lignes correspondant aux
noms des personnages ;
- les autres didascalies (elles sont en italique), sauf si celles-ci se trouvent dans une réplique.
38 — © Cned, Français 3e
Séquence 8 — séance 2
Séances Pages Début de l’extrait Fin de l’extrait Notes
« Vous serrez
« Oui, c’est vrai. »(l.
Séance 2 pp. 76 à 87 trop,maintenant […] » (l.
237)
1)
« Pourquoi m’avez- « Enfin, Créon ! »(l. « lambeau » :
Séance 3 pp. 90 à 99
vousraconté cela ? »(l. 1) 170) morceau.
« étreinte » : action
« Antigone !
pp. 100 à d’embrasser, de
Séance 4 « Père ! » (l. 1) Antigone ! Au
105 presser dans ses
secours ! » (l. 72)
bras.
Séance 5 pp. 110 à « Tu crois qu’on a « Oui, c’est tout. »(l. - « l’avancement
116 malpour mourir ? » (l. 1) 88) » :la
progressiondans la
carrièremilitaire du
garde.- « une
chique » :tabac
ayant subiune
préparationspéciale
et quel’on mâche.-
« nuptial » :qui se
rapporteaux noces,
aumariage.- « Ô
tombeau !Ô lit
nuptial !Ô ma
demeuresouterrain
e … » :ce passage
estune citation de
lapièce Antigone
deSophocle.
jusqu’au milieu de la
réplique du chœur «
pp. 117 à « Là ! C’est fini […] Morts pareils,
Séance 6
123 pourAntigone. » (l. 1) tous, bien raides, bien
inutiles, bien pourris
[…] ». (l. 107)
Après avoir reconnu l’absurdité des rites funéraires, Antigone persiste dans son intention d’enterrer le
cadavre de Polynice. L’affrontement se poursuit entre Créon et sa nièce. Dans cette séance, tu
apprendras à identifier une stratégie argumentative et tu travailleras également le vocabulaire autour
du mot politique.
Prends maintenant ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais
ensuite le travail demandé.
© Cned, Français 3e — 39
séance 2 — Séquence 8
Numérote de 5 en 5 les lignes des pages 76 à 87, de « Vous serrez trop, maintenant […] » (qui sera la
ligne 1) à « Oui, c’est vrai. » Lis ensuite attentivement cet extrait.
Pour vérifier ta compréhension du texte, réponds aux questions qui suivent.
A Identifier la stratégie argumentative de Créon
1- Relis la première réplique de Créon (l. 3 à 32).
a) Pourquoi prend-il le temps de justifier sa conduite ?
b) À quoi se réduit, selon lui, toute cette histoire ?
c) Quel argument donne-t-il à Antigone pour justifier le traitement imposé à Polynice ?
d) Par quelle image désigne-t-il son cadavre ?
e) Quelle réaction provoque-t-il chez Antigone ?
2- a) Dans les lignes 89 à 93 (pp. 80-81), à quels sentiments d’Antigone Créon fait-il appel ?
b) En quoi sa stratégie a-t-elle changé ? Parvient-il à convaincre Antigone ?
c) Comment se traduit ensuite l’énervement de Créon, au début de sa réplique suivante ? 3- Relis attentivement la tirade
de Créon aux lignes 96 à 129 (pp. 81-82).
a) Quelle figure de style permet d’expliquer l’art de gouverner les hommes et la cité ?
b) Relève dans les quinze premières lignes de la tirade des termes qui développent cette
figure de style.
c) Quel verbe, utilisé au début et à la fin de cette tirade, montre la volonté qu’a Créon de
convaincre sa nièce ?
d) Antigone se laisse-t-elle désarmer par le discours de Créon ? Justifie ta réponse en
citant le texte.
4- a) À partir de la réplique de Créon lignes 214-215 (p. 86) : « Pauvre Antigone, avec ta fleur de cotillon ! Sais-tu qui
était ton frère ? » que va faire Créon pour convaincre Antigone de l’inutilité de son geste ?
b) Relève trois expressions par lesquelles le roi désigne Polynice.
c) Comment Antigone réagit-elle aux révélations de Créon ?
5- Recopie dans l’ordre les arguments employés par Créon face à Antigone, reformulés ci-dessous.
a) Hémon aime Antigone, Créon a déjà payé suffisamment.
b) Le cadavre de Polynice ne doit pas être enterré pour que le peuple comprenne ce qui
arrive aux traîtres.
c) Polynice était en réalité un mauvais fils, indigne du sacrifice qu’Antigone s’apprête à
faire pour lui.
d) Faire régner l’ordre dans la cité exige des sacrifices.
Tu peux maintenant comparer tes réponses avec celles contenues dans le livret de corrigés. Ensuite,
recopie et mémorise le « Je retiens » qui suit.
40 — © Cned, Français 3e
Séquence 8 — séance 2
L’argumentation dans le texte théâtral.
• Les scènes d’affrontement au théâtre adoptent souvent une forme argumentative. On peut alors analyser la stratégie
argumentative de chaque personnage. Les arguments employés sont de deux types.
Pour convaincre son interlocuteur, on fait appel à sa raison et l’argumentation s’appuie sur la rigueur d’un
raisonnement logique :
Ex : « Mais pour que les brutes que je gouverne comprennent, il faut que cela pue le cadavre de Polynice [...] »
Pour le persuader, on fait appel à ses sentiments et on cherche à l’émouvoir : Ex : « Mon fils t’aime. Ne m’oblige pas à
payer avec toi encore. »
• Le développement d’une argumentation s’appuie sur des mots de liaisons (des connecteurs) marquant les relations
logiques comme :
L’opposition : « Cela me soulève le cœur. Pourtant, je ne vais même pas fermer ma fenêtre. »
La cause : « Parce que ton Polynice, [...] ce n’est qu’une histoire de politique. » La conséquence : « Alors, aie pitié de
moi [...] . »
Le but : « [...] pour que les brutes que je gouverne comprennent [...] »

je retiens
B Le vocabulaire de l’argumentation
Complète le texte ci-dessous à l’aide des mots suivants : dénoncer – justifier – réfuter – convaincre – raisonnement –
démontrer – adhérer – persuader. (N’hésite pas à te servir d’un dictionnaire et n’oublie pas de conjuguer les verbes ni de
faire les accords).
Créon tente de faire comprendre son ______________ à Antigone afin de la faire __________ à son point de vue. Il
commence par ___________ l’argument religieux de la jeune fille, en lui ___________ l’absurdité des rites funéraires.
Puis il essaie de la _________ et ___________ sa décision par des raisons politiques. Enfin, il cherche à la ___________
en ____________ le comportement indigne de son frère.
Vérifie tes réponses et poursuis ton travail.
C Une scène de conflit : liberté et politique
1- a) Créon avait-il envie d’être roi ? Pourquoi a-t-il accepté cette fonction ?
b) Relis les lignes 34, 44, 45. Quelle image donne-t-il de son rôle de roi ?
c) « […] j’ai peur d’être obligé de te faire tuer si tu t’obstines. Et je ne le voudrais pas. »
(l. 72 à 74, p. 79)
Quelle contradiction cette réplique souligne-t-elle chez Créon ?
d) De quoi sa fonction de roi le prive-t-elle ?
e) Créon est-il satisfait de son rôle ? Justifie ta réponse par une citation entre les lignes 158 et 174 (page 84).
2- a) « Moi, je peux dire « non » encore à tout ce que je n’aime pas […] » (l. 50-51 p. 78) : qu’affirme Antigone dans ce
passage ?
b) Relève dans la suite du texte (p. 79-80) une autre expression qui montre que la jeune
femme n’est pas soumise aux mêmes contraintes que Créon.
© Cned, Français 3e — 41
séance 2 — Séquence 8
c) Relis les lignes 46 à 55 (p. 78) et 85 à 88 (p. 80). Quel sens a le mot « avec » dans ces
deux répliques d’Antigone ?
Complète maintenant le tableau suivant :
Créon Antigone
- votre couronne-- - mes ongles cassés--
« vous pouvez seulement me faire mourir » « moi, je suis reine »
d) En quoi ces images sont-elles paradoxales (= contraires à ce que l’on attend) ?
e) Dans les paroles d’Antigone « Vous avez dit «oui». » (l. 94, p. 81) et « Je suis là pour
vous dire non […] » (l. 132, p. 82), que signifient les expressions soulignées ?
f) Selon toi, Antigone domine-t-elle Créon ? Comment se comporte-t-elle avec lui ?
Justifie ta réponse.
Consulte maintenant le livret des corrigés afin de vérifier tes réponses. Tu continueras ton travail
ensuite.
D Vocabulaire : autour du mot politique
1- - « Qu’est-ce que vous voulez que cela me fasse, à moi, votre politique […] ? »
- Créon est devenu, sans l’avoir voulu, un homme politique.
a) Quelle est la classe grammaticale du mot politique dans ces deux phrases ?
b) Quel adverbe de manière peut-on former à partir du mot politique ?
2- Le mot politique vient du grec polis qui signifie « cité ». Associe chacun des mots suivants formés sur la racine
grecque poli/pole à la définition qui lui correspond : politicien – nécropole – métropole – politique – mégalopole
a) Très grande agglomération urbaine : _______________
b) Vaste cimetière dans l’Antiquité : ________________
c) Art et pratique du gouvernement des sociétés humaines : _______________
d) Personne qui exerce une activité politique : _______________
e) État considéré par rapport à ses colonies, à ses territoires extérieurs : ____________
Compare tes réponses avec celles contenues dans le corrigé avant de terminer le travail de la séance.
E Expression écrite
Pour conclure cette séance, tu vas faire un petit exercice d’écriture.
Imagine qu’Eurydice, cachée dans un coin de la pièce, a entendu la conversation entre Créon et Antigone. Une fois seule
avec son mari, elle tente de le convaincre de sauver Antigone en employant différents types d’arguments. Écris ce
dialogue sous la forme d’un texte théâtral d’une quinzaine de lignes.
42 — © Cned, Français 3e
Séquence 8 — séance 2
Pour réussir cet exercice tu dois :
- Proposer des arguments logiques pour convaincre Créon
- Proposer des arguments qui s’adressent aux sentiments pour émouvoir Créon
- Faire appel à ta connaissance des personnages et de leur situation
- Adopter la présentation d’un texte théâtral
- Proposer quelques didascalies que tu souligneras (portant sur le ton des paroles et
l’attitude des personnages)
Vérifier l’orthographe, les accords sujet/verbe et la ponctuation.
Fais d’abord cet exercice sur ta feuille de brouillon. Vérifie ensuite que tu as bien respecté les
consignes en complétant le tableau ci-dessous.
Je vérifie que … Fait
J’ai proposé des arguments logiques pour convaincre Créon.
J’ai proposé des arguments qui font appel aux sentiments, pour émouvoir
Créon.
J‘ai utilisé ma connaissance des personnages et de leur situation.
J’ai adopté la présentation d’un texte théâtral.
J’ai écrit quelques didascalies (portant sur le ton des paroles et l’attitude
des personnages).
J’ai vérifié l’orthographe, les accords sujet/verbe et la ponctuation.
Si toutes les consignes ont été respectées, recopie ton dialogue de théâtre sur ton cahier. Lis ensuite
dans le corrigé un exemple de ce qu’il était possible d’écrire.
© Cned, Français 3e — 43
séance 3 — Séquence 8

Séance 3
Repérer un tournant dans la pièce Antigone face à Créon (3)
Durée approximative : 1h30
Créon vient de raconter à Antigone la véritable histoire d’Étéocle et de Polynice. Polynice n’était
qu’un petit voyou qui avait levé le poing sur son père. De plus, leurs cadavres étaient tellement
méconnaissables que Créon est incapable de dire lequel des deux a eu droit à un tombeau de marbre.
Cette fois, Antigone est ébranlée. Pour la première fois depuis le début de sa confrontation à Créon,
elle semble prête à renoncer à son projet. Dans cette séance, tu verras comment la pièce peut basculer
à partir d’un simple mot. Tu étudieras également deux conceptions opposées du bonheur et de la vie.
Prends maintenant ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais
ensuite le travail demandé.
Numérote et lis le texte des pages 90 à 99, de la réplique d’Antigone « Pourquoi m’avez-vous raconté
cela ? » (qui sera la ligne 1) à « Enfin, Créon ! » (qui sera la ligne 170).
Ensuite réponds aux questions.
A Étudier un tournant dans la pièce
1- a) Dans la première partie de l’extrait, quels conseils Créon donne-t-il à Antigone ?
b) Antigone paraît-elle désormais convaincue par son oncle ? Justifie ta réponse en
étudiant la longueur et le contenu de ses répliques dans les treize premières lignes de
l’extrait (pp. 90-91, avant la longue réplique de Créon).
c) Dans quel état est-elle désormais ?
2- a) Dans la réplique des lignes 14 à 40 (pp. 91-92) qui commence par « Rien d’autre ne compte. », quel mot de Créon va
faire réagir Antigone ? Tu indiqueras le numéro de la ligne dans laquelle ce mot apparaît pour la première fois.
b) À partir de la ligne 43 (p. 92), qui dirige le dialogue ? Tu justifieras ta réponse en
observant la longueur des répliques des deux personnages.
c) Relis les didascalies se rapportant à Créon à partir de la ligne 50. Comment se traduit
son impuissance face à l’attitude d’Antigone ?
d) Dans la réplique d’Antigone des lignes 72 à 81 (p. 94), qui commence par « Si, je sais
ce que je dis […] », quel changement intervient dans la façon dont Antigone s’adresse
à Créon ? (Observe les pronoms personnels employés.) Que traduit ce changement ?
e) Quel sentiment exprime les dernières phrases d’Antigone ? (l. 76 à 81, p. 94).
Relève une didascalie qui le confirme.
Tu peux maintenant vérifier tes réponses dans le livret de corrigés.
44 — © Cned, Français 3e
Séquence 8 — séance 3
B Deux conceptions opposées du bonheur et de la vie
1- a) Dans les lignes 32 à 40, page 92, (« Rien n’est vrai […] le bonheur ! »), relève les images employées par Créon pour
décrire la vie.
b) Quel type de phrase Antigone utilise-t-elle dans la réplique des lignes 43 à 50, page 92 ?
c) Quel sentiment traduit l’emploi de ce type de phrase ?
d) Dans cette réplique, à quelle personne Antigone parle-t-elle d’elle-même ?
Comment peux-tu expliquer ce choix ?
e) Donne quatre exemples de « pauvretés » qu’Antigone se refuse à faire pour assurer son
bonheur. Tu trouveras les réponses entre les lignes 43 et 50.
f) Quel synonyme pourrait-on proposer pour le mot « pauvretés » ?
2- a) D’après sa réplique des lignes 59 à 70 (p. 93), quelles sont les quatre qualités qu’Antigone attend d’Hémon ?
b) Quel changement craint-elle chez son fiancé ?
c) Dans la réplique des lignes 72 à 81 (p. 94), de quel « royaume » Antigone parle-t-elle ?
d) Selon la jeune fille, par quels signes se traduit la vieillesse de Créon ?
e) En t’appuyant sur tes réponses précédentes, montre que le conflit entre Créon et
Antigone est aussi un conflit de générations (la jeunesse contre la vieillesse).
3- « tu es en train de défendre ton bonheur […] comme un os » (l. 87-88) « On dirait des chiens qui lèchent tout ce qu’ils
trouvent. » (l. 92-93)
a) Comment se nomme la figure de style employée dans ces deux expressions ?
b) Quel sentiment d’Antigone pour Créon ces images traduisent-elles ?
c) Antigone peut-elle se contenter du bonheur tel que le conçoit Créon ?
Justifie ta réponse en citant une phrase prise dans la réplique de la ligne 90 à 101 (« Vous me dégoûtez […] ou mourir. »),
pp. 94-95.
d) Quels traits de caractère les propos d’Antigone révèlent-ils ?
Compare maintenant tes réponses avec celles contenues dans le livret de corrigés puis lis et mémorise
le « Je retiens » qui suit.
Deux conceptions opposées du bonheur et de la vie.
Il aura suffi à Créon de prononcer le mot « bonheur » pour rendre à Antigone sa détermination. Deux conceptions du
bonheur et de la vie s’opposent ici. Le bonheur que propose Créon se construit sur un fond d’égoïsme, de mensonges et
de compromissions. Antigone aspire à un idéal de pureté et d’absolu. Elle rejette le bonheur dérisoire que lui propose
Créon. Mais c’est aussi la vieillesse et le changement qu’elle refuse.

je retiens
© Cned, Français 3e — 45
séance 3 — Séquence 8
C Comprendre le rôle des didascalies
1- a) Relève les didascalies de la ligne 40 (p. 92) à la ligne 171 (p. 99) et classe-les dans le tableau suivant que tu
recopieras.
Intonation / voix Attitude Geste Déplacement
b) Parmi les didascalies que tu as relevées, quelles sont celles qui nous renseignent sur les
sentiments éprouvés par les personnages ?
c) Comment les didascalies permettent-elles d’identifier les différentes scènes de la
pièce ?
2- Observe l’attitude de Créon dans l’image ci-dessous et écris une didascalie qui lui correspond.
Antigone, 1944, théâtre de l’Atelier, Paris © Studio Lipnitzki / Roger-Viollet
Vérifie tes réponses dans le corrigé puis lis et mémorise le « Je retiens » ci-dessous.
Le rôle des didascalies.
Les didascalies sont des indications scéniques portant sur le nom des personnages qui parlent, le décor et les costumes, le
ton des répliques, les gestes des comédiens et leurs attitudes. Elles ne sont pas destinées à être dites et sont généralement
en italique.
Dans une pièce qui n’est pas divisée en actes et en scènes, les didascalies indiquant l’entrée et la sortie des personnages
sur la scène permettent de retrouver ces divisions classiques. C’est le cas dans cette pièce de Jean Anouilh.

je retiens
46 — © Cned, Français 3e
Séquence 8 — séance 3
D Orthographe : distinguer qu’elle(s) et quel(le)(s)
1- « Quel sera-t-il, mon bonheur ? Quelle femme heureuse deviendra-t-elle, la petite Antigone ? Quelles pauvretés faudra-
t-il qu’elle fasse elle aussi ? »
a) Parmi les homophones grammaticaux soulignés, quel est l’intrus ? Pourquoi ?
b) Encadre le nom auquel se rapporte chacun des trois premiers mots soulignés. Que
remarques-tu ?
c) Dans quel type de phrase ces homophones sont-ils employés ici ?
Compare tes réponses avec celles du corrigé puis lis et recopie le « Je retiens » qui suit afin de le
mémoriser.
Qu’elle(s) et quel(le)(s).
• Quel(le)(s) : déterminant interrogatif ou exclamatif / pronom interrogatif qui s’accorde en genre et en nombre avec le
nom auquel il se rapporte :
Ex : Quel personnage préfères-tu ?
• Qu’elle(s) : contraction de la conjonction de subordination que ou du pronom relatif que + elle(s) :
Ex : Antigone sait qu’elle va bientôt mourir.

je retiens
Entraîne-toi en effectuant l’exercice suivant.
2- Complète les phrases suivantes par quel(le)(s) ou qu’elle(s) en accordant si nécessaire.
a) Créon ne sait plus _____ argument utiliser.
b) Antigone, ________ femme courageuse !
c) Ismène voudrait ________ renonce à son projet.
d) Dans __________ souffrances la mort de sa sœur va la précipiter !
e) ____ est le personnage le plus sympathique de la pièce ?
Vérifie maintenant tes réponses avant de passer à la séance 4.
Tu liras dans ton édition d’Antigone les pages 99 à 105, jusqu’à la didascalie « Il est sorti en courant.
», afin de préparer la séance suivante.
© Cned, Français 3e — 47
séance 4 — Séquence 8

Séance 4
Analyser la relation Créon / Hémon
Durée approximative : 1h
À la fin de la confrontation entre Créon et Antigone, Ismène entre sur scène et annonce qu’elle veut
partager le sort de sa sœur. Antigone refuse. Poussé à bout et insulté, Créon appelle ses gardes qui
emmènent Antigone. Le personnage du chœur, dont tu analyseras le rôle dans la séance 6, entre alors
sur scène. Il vient faire des reproches à Créon, lorsque surgit Hémon. Dans cette séance, tu analyseras
la relation complexe qu’entretiennent Créon et son fils.
Prends maintenant ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais
ensuite le travail demandé.
Numérote de 5 en 5 et lis le texte des pages 100 à 105, de la réplique de Hémon « Père ! » (qui sera la
ligne 1) à la réplique de Hémon « Antigone ! Antigone ! Au secours ! ».
Réponds aux questions suivantes afin de vérifier que tu as bien compris ce texte.
A L’expression de l’impuissance tragique
1- a) Que vient demander Hémon à son père ?
b) « J’ai tout essayé pour la sauver […] » (l. 4, p. 101) : es-tu d’accord avec cette
déclaration de Créon ? Justifie ta réponse.
c) En quoi, selon Créon, Antigone est-elle responsable de cet échec ?
d) Relève, dans les lignes 10 à 22 (pp. 101-102), trois raisons invoquées par Créon pour
ne pas sauver Antigone.
e) Dans la phrase de Créon « Ils diront que ce n’est pas vrai. » (l. 16), à qui renvoie le
pronom personnel « ils » ?
f) Quelle influence ces personnages ont-ils sur la décision de Créon ?
2- a) Dans l’échange entre Créon et le chœur (l.14 à 22), relève l’expression qui est répétée par Créon.
b) Quel effet produit cette répétition ?
c) « Je suis le maître avant la loi. Plus après. » (l. 24, p. 102) : que veut dire Créon par ces
phrases ?
Vérifie tes réponses dans le livret de corrigés avant de poursuivre ton travail.
48 — © Cned, Français 3e
Séquence 8 — séance 4
B Analyser la relation père-fils
1- a) Observe les verbes employés dans les trois premières répliques (lignes 1 à 7). Quel mode verbal traduit la tension
entre Hémon et Créon ?
b) Classe les didascalies suivantes dans le tableau, selon qu’elles se rapportent à Créon ou à Hémon : court à lui,
l’embrasse / le détache de lui / le tient plus fort / se jetant dans ses bras /s’arrache de ses bras / crie, tentant de
s’arracher à son étreinte.
Début de l’extrait Fin de l’extrait
Créon •• •
Hémon •• •
c) Quelle évolution peux-tu remarquer dans l’attitude des deux personnages, entre le
début et la fin de l’extrait ?
2- a) À la fin de l’extrait, quelle représentation Hémon se fait-il du pouvoir de son père ? Relève une expression à l’appui
de ta réponse.
b) Relève, dans la réplique des lignes 48 à 53, pp. 103-104 (« Cette grande force […] tu
crois ? »), les expressions employées par Hémon pour désigner son père.
c) Dans la réplique des lignes 60 à 67, p. 104 (« Père, ce n’est pas vrai ! […] si je ne peux
plus t’admirer. »), quel sentiment Hémon souhaite-t-il continuer à ressentir pour son
père ?
3- a) Relève les expressions par lesquelles Créon désigne Hémon aux lignes 2 et 41. Que révèlent-elles sur la manière
dont Créon considère encore Hémon ?
b) Relis la réplique de Créon lignes 27 à 29 (p. 102) : de quelle qualité Hémon doit-il
maintenant faire preuve selon son père ?
c) En quoi consiste pour Créon le fait de « devenir un homme » (l. 70, p. 105) ?
d) Selon toi, Hémon se montre-t-il courageux à la fin de cette scène ? Justifie ta réponse
en t’appuyant notamment sur sa dernière réplique (l. 72, p. 105).
Tu peux maintenant comparer tes réponses avec celles contenues dans le corrigé.
D Exercice de réécriture
Réécris le passage « Et te voilà, devant moi avec ces larmes… » à « ce sera fini. » (l. 39 à 44, page 103) en remplaçant la
2e personne du singulier par la 2e personne du pluriel.
Vérifie tes réponses avant de passer à la séance suivante.
Pour préparer la séance 5, prends ton édition d’Antigone et lis les pages 105 à 117, jusqu’à la
didascalie se terminant par « Ils sortent tous. »
© Cned, Français 3e — 49
séance 5 — Séquence 8

Séance 5
Comprendre l’enjeu d’une scène : Antigone et le garde
Durée approximative : 2h
Aux reproches du chœur et aux supplications de son fils, Créon a répondu qu’il n’y avait rien à faire et
qu’Antigone voulait mourir. Antigone se retrouve seule avec le garde, en attendant son châtiment.
Cette rencontre, qui n’existe pas chez Sophocle, a été inventée par Jean Anouilh. Dans cette séance, tu
découvriras l’enjeu de cette scène en étudiant le pathétique du personnage d’Antigone, et un aspect du
tragique moderne : l’art des contrastes. Tu travailleras également sur les modalisateurs.
Prends maintenant ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais
ensuite le travail demandé.
Numérote de 5 en 5 et relis attentivement le texte des pages 110 à 116, de « Tu crois qu’on a mal pour
mourir ? » jusqu’à « Oui, c’est tout ».
Pour vérifier ta bonne compréhension de la scène, réponds maintenant aux questions qui suivent.
A Un face à face inhabituel
1- a) En quoi le garde est-il un interlocuteur différent des autres pour Antigone ?
b) Relis les deux premières répliques d’Antigone (lignes 1 et 6). Quel sentiment
traduisent-elles ?
c) Relis les deux premières répliques du garde (l. 2 à 5 et l. 7 à 9). Est-il touché par la
situation d’Antigone ? Justifie ta réponse.
2- a) Quel service Antigone lui demande-t-elle (pp. 112-113) ?
b) Le garde accepte-t-il immédiatement ? Pourquoi ?
c) Comment parvient-elle à le convaincre ?
d) Quelle condition le garde met-il avant d’accepter de lui rendre ce service ?
e) À partir de la page 114, pourquoi certaines répliques du garde sont-elles entre
guillemets ?
3- a) Concentre-toi sur les répliques du garde, aux lignes 2 à 5 (p. 111), 40 (p. 113) et 42 à 48 (p. 113). Quelles sont ses
préoccupations ?
b) À quelle activité se livre-t-il au début de la scène ? Relève la didascalie qui l’indique.
c) Cette activité te semble-t-elle familière ou noble ?
d) Voici une série d’adjectifs qualificatifs. Encadre ceux qui peuvent caractériser le
personnage du garde.
Amical – indifférent – égoïste – serviable – sensible – avide – grossier – courageux – peureux.
50 — © Cned, Français 3e
Séquence 8 — séance 5
Vérifie maintenant tes réponses en consultant le livret de corrigés puis poursuis ton travail.
B Antigone : un personnage pathétique
1- a) « Elle est toute petite au milieu de la grande pièce nue. On dirait qu’elle a un peu froid.
Elle s’entoure de ses bras. Elle murmure. » (l. 13 à 15, p. 111). Quels aspects du personnage d’Antigone cette didascalie
met-elle en valeur ?
b) « Ô lit nuptial ! » (l. 12) : quelle figure de style est employée dans cette expression pour désigner le lieu où Antigone
sera enterrée vivante ? À quoi la mort d’Antigone estelle ainsi associée ?
c) Quelle dimension la citation de Sophocle, aux lignes 12-13, donne-t-elle au
personnage ?
d) Comment peut-on expliquer l’expression qu’Antigone emploie aux lignes 49-50
(p. 114) : « C’est trop laid, tout cela, tout est trop laid. » ?
2- Concentre-toi sur le contenu de la lettre d’Antigone (pp. 114-116).
a) Relie à chaque sentiment exprimé l’expression qui lui convient.
La peur • • « Je t’aime … »
Le doute • • « Je le comprends seulement maintenant combien c’était simple de vivre … »
L’amour • • « Je ne sais plus pourquoi je meurs. »
Le regret • • « c’est terrible maintenant […] J’ai peur … »
b) Lequel de ces sentiments Antigone fait-elle disparaître dans la version définitive de la
lettre ?
c) Selon toi, pourquoi n’exprime-t-elle pas ce sentiment ?
d) Antigone est-elle toujours aussi certaine d’avoir fait le bon choix ? Relève deux
expressions qui le montrent.
e) Quelle impression cette lettre peut-elle produire sur le spectateur ? Justifie ta réponse.
Tu peux maintenant comparer tes réponses avec celles du corrigé. Ensuite, recopie et apprends le « Je
retiens » qui suit.
Le pathétique du héros tragique.
Le pathétique est l’expression de ce qui est propre à émouvoir vivement, à susciter la pitié ou la compassion.
Le héros tragique est un être marqué par le malheur. Luttant contre des forces qui le dépassent, il doit inspirer au
spectateur de la terreur et de la pitié. Le héros tragique est déchiré par une décision qu’il doit prendre et qui le conduit
vers sa perte. La situation exceptionnelle dans laquelle il se trouve le place dans une solitude radicale. Le monde qui
l’entoure ne le comprend pas.
C’est bien le cas ici de la figure d’Antigone qui suscite la compassion du spectateur, dans une scène qui met en évidence
l’isolement de l’héroïne à l’heure de sa mort.

je retiens
© Cned, Français 3e — 51
séance 5 — Séquence 8
C Le tragique moderne : l’art des contrastes
1- a) « Un silence. Le Garde se fait une chique. » (p. 111). Dans cette didascalie, quel effet produit le rapprochement de
ces deux énoncés ?
b) Relis les répliques du garde aux lignes 55 (p. 114), 67-69 et 71-72 (p. 115).
Ces répliques te semblent-elles appropriées à la gravité de la situation d’Antigone ?
Justifie ta réponse.
c) D’après tes réponses précédentes, pourquoi peut-on dire que la solitude d’Antigone
est accentuée par cette scène ?
2- Observe les didascalies se rapportant au garde de la ligne 51 à la fin de l’extrait.
a) Quel adjectif est employé pour qualifier sa voix lorsqu’il relit ce qu’il a écrit ?
b) Cette voix correspond-elle au message d’Antigone qu’il répète ?
c) Quels gestes ou attitudes du garde évoquent un élève pendant une dictée ?
d) À quel genre théâtral ce personnage du garde pourrait-il appartenir ?
Vérifie tes réponses dans le corrigé, puis recopie et mémorise le « Je retiens » qui suit.
Le tragique moderne : l’art des contrastes.
Le tragique moderne se caractérise par le mélange des registres. Le personnage burlesque du garde, sorti tout droit de la
comédie, avec sa grossièreté et sa lourdeur, offre un contrepoint comique au pathétique de la situation. Sa présence
renforce par contraste la solitude tragique du personnage d’Antigone.

je retiens
D Les modalisateurs
1- Phrase 1 : « Je crois que j’ai entendu dire […] qu’ils allaient vous murer dans un trou. » Phrase 2 : « C’est trop laid,
tout cela, tout est trop laid. »
Phrase 3 : « J’ai peur que nous n’ayons plus le temps… »
a) Dans quelle phrase le locuteur exprime-t-il un jugement de valeur, un doute,
un sentiment ?
b) Souligne dans chaque phrase les indices qui t’ont permis de répondre.
Compare tes réponses avec celles contenues dans le livret de corrigés puis lis et recopie le « Je retiens
» suivant afin de le mémoriser.
52 — © Cned, Français 3e
Séquence 8 — séance 5
La modalisation.
• Un énoncé peut être objectif (neutre) et faire un simple constat, ou subjectif et traduire un point de vue :
Ex. : Antigone est une jeune femme. (constat objectif)
Antigone est une jeune femme admirablement courageuse. (point de vue subjectif)
• La modalisation consiste à introduire une part de subjectivité dans ce que l’on dit en exprimant un sentiment de
doute ou de certitude par rapport à ce que l’on dit, ou un jugement de valeur. Pour cela, on utilise des modalisateurs.
Le doute peut être exprimé par des adverbes (peut-être, sans doute…), des verbes comme sembler, paraître, devoir,
par le conditionnel.
Ex. : Antigone aurait été arrêtée par les gardes. Elle sera sans doute conduite devant Créon.
La certitude peut être exprimée par des adverbes (certainement…), des verbes comme assurer, certifier.
Ex. : Je vous assure qu’Antigone a été arrêtée par les gardes. Le jugement de valeur peut être :
- un jugement péjoratif : exprimé par un lexique péjoratif, des adverbes, ou des figures de
style.
Ex. : « C’est trop laid, tout cela. »
- Un jugement mélioratif : exprimé par un lexique mélioratif, des adjectifs au superlatif,
des adverbes, ou des figures de style qui mettent en valeur une personne ou une action.
Ex. : Antigone est la meilleure pièce de Jean Anouilh.

je retiens
Entraîne-toi en effectuant l’exercice qui suit.
2- Souligne les modalisateurs dans les phrases suivantes. a) Malheureusement, Antigone n’a pas échappé à son destin.
b) Il est possible que Créon regrette à tout jamais sa décision.
c) Le garde est un personnage égoïste et grossier.
d) Antigone est une héroïne très attachante.
e) Je peux vous assurer que j’ai lu d’une traite cette pièce passionnante.
Vérifie maintenant tes réponses avant de poursuivre ton travail.
E Expression écrite
Pour conclure cette séance, tu vas faire un petit exercice d’écriture.
Tu vas réécrire cette scène d’un autre point de vue. Le garde rentre chez lui le soir et raconte à sa femme la scène à
laquelle il a assisté. Il expliquera par exemple comment Antigone lui a dicté une lettre. Tu écriras cette scène sous la
forme d’un texte théâtral d’une quinzaine de lignes, en utilisant des didascalies.
© Cned, Français 3e — 53
séance 5 — Séquence 8
Pour réussir cet exercice tu dois :
- Inventer les répliques du garde rapportant la scène avec Antigone
- Imaginer les réactions de la femme du garde
- Adopter la présentation d’un texte théâtral
- Respecter ce que tu sais du caractère du garde (exemple : son indifférence)
- Proposer quelques didascalies que tu souligneras (portant sur le ton des paroles et
l’attitude des personnages)
- Vérifier l’orthographe, les accords sujet/verbe et la ponctuation.
Fais d’abord cet exercice sur ta feuille de brouillon. Vérifie ensuite que tu as bien respecté les
consignes en complétant le tableau ci-dessous.
Je vérifie que … Fait
J’ai inventé les répliques du garde rapportant la scène avec Antigone.
J’ai imaginé les réactions de la femme du garde.
J’ai adopté la présentation d’un texte théâtral.
J’ai respecté ce que je sais du caractère du garde.
J’ai proposé quelques didascalies (portant sur le ton des paroles et
l’attitude des personnages).
J’ai vérifié l’orthographe, les accords sujet/verbe et la ponctuation.
Si toutes les consignes ont été respectées, recopie ton dialogue de théâtre sur ton cahier. Lis ensuite
dans le corrigé un exemple de ce qu’il était possible d’écrire.
Pour préparer la prochaine séance, achève ta lecture de la pièce.
54 — © Cned, Français 3e
Séquence 8 — séance 6

Séance 6
Étudier une fin pathétique
Durée approximative : 1h30
Après avoir dicté sa lettre d’adieu à Hémon, Antigone a été emmenée par les autres gardes. Nous ne la
verrons plus. C’est alors qu’arrivent le chœur et le messager. Le piège s’est refermé sur tous les
personnages et l’annonce du Prologue se réalise. Dans cette séance, tu étudieras le dénouement
pathétique de la pièce à travers le récit du messager et les interventions du chœur.
Prends maintenant ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais
ensuite le travail demandé.
Relis maintenant le texte, de la page 117 « Le Chœur entre soudain. Là ! C’est fini pour Antigone. »
jusqu’à la page 123, au milieu de la réplique du chœur « […] Morts pareils, tous, bien raides, bien
inutiles, bien pourris […] ». Numérote bien les lignes de 5 en 5.
Maintenant que tu as bien lu ce texte, réponds aux questions ci-dessous.
A Une fin pathétique
1- a) Trois personnages meurent à la fin de la pièce. Qui annonce leur mort ?
• Mort d’Antigone
Le chœur •
• Mort de Hémon
Le messager •
• Mort d’Eurydice
b) Comment sont morts ces trois personnages ?
Antigone • • En se coupant la gorge
Hémon • • En se pendant
Eurydice • • En se plongeant une épée dans le ventre
c) Quel est le point commun à ces trois morts ?
d) Relève dans l’extrait que tu as numéroté deux expressions désignant le sang répandu
près des victimes.
e) Pourquoi ces trois morts ne sont-elles pas représentées sur la scène de théâtre ?
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séance 6 — Séquence 8
2- a) Quel objet Antigone a-t-elle utilisé pour mourir ?
b) En quoi cet objet évoque-t-il la part d’Antigone liée au monde de l’enfance ?
c) Dans la réplique du messager, lignes 30 à 38 p. 119 (« Hémon ne l’entend pas […]
comme la lame. »), relève deux expressions qui soulignent l’aspect enfantin d’Hémon.
d) Selon toi, pourquoi l’auteur emploie-t-il ces références à l’enfance pour présenter les
deux personnages ? Quel sentiment cherche-t-il à provoquer chez le spectateur ?
3- a) Relis la réplique de Créon des lignes 44 à 48 (p. 119). Dans quelle attitude les deux amants sont-ils désormais, ainsi
« reposés », « si calmes » ?
b) À la fin de la réplique du chœur (l. 58 à 73), quelle impression donne Eurydice,
couchée dans son lit ?
c) Précise maintenant à quoi est comparée la mort à la fin de cette pièce. Relève dans
une des répliques de Créon (p. 121) deux expressions à l’appui de ta réponse.
d) Quel est l’effet produit sur le spectateur (et le lecteur) par cette comparaison ? 4- a) Relis la dernière réplique du chœur
(l. 77). Dans quelle situation se trouve Créon ?
b) Comment peux-tu expliquer la phrase que le roi adresse à son page : « Il faudrait ne
jamais devenir grand. » (l. 91-92)
c) D’après tes réponses précédentes, quels sont les deux points communs entre Créon et
Antigone à la fin de la pièce ?
Tu peux maintenant vérifier toutes tes réponses dans le corrigé avant de lire et de mémoriser le « Je
retiens » suivant.
Une fin pathétique.
La pièce se termine par l’annonce des trois morts prévues dès le discours du Prologue. Plusieurs éléments construisent le
pathétique de ce dénouement : les trois morts sont des suicides, Antigone et Hémon sont présentés comme liés au monde
de l’enfance, ce qui rend plus cruelle encore leur disparition. Créon se retrouve désormais seul, mais étonnamment calme.
L’image du sommeil employée pour décrire la mort traduit l’apaisement qui suit l’accomplissement – prévu, de la
tragédie.

je retiens
B Le récit du messager
1- a) Délimite le récit du messager en indiquant les numéros des lignes.
b) Quelle particularité grammaticale possède la première phrase de ce récit ?
Quel effet cela produit-il ?
c) À quel temps sont conjugués la plupart des verbes employés pour raconter les faits ?
Quelle est ici la valeur de ce temps ?
d) Qu’apporte l’emploi de ce temps au récit du messager ?
56 — © Cned, Français 3e
Séquence 8 — séance 6
2- a) Observe l’enchaînement des actions et le rythme du récit. Ce rythme te semble-t-il lent ou rapide ? Justifie ta
réponse.
b) Comment la présence d’Hémon dans le tombeau se manifeste-t-elle d’abord ?
c) Pendant la confrontation entre Créon et Hémon, les deux personnages parlent-ils ?
Justifie ta réponse.
d) Montre l’importance du regard à ce moment-là en relevant tous les termes qui s’y
rapportent.
3- Relis les lignes 39 à 43, p. 119. Pourquoi peut-on dire que le récit du messager permet l’accomplissement du
dénouement ?
Vérifie maintenant tes réponses.
C Le rôle du chœur
1- a) Quel est le rôle de l’intervention du chœur dans la réplique des lignes 58 à 73, p. 120 ?
b) Dans les répliques des lignes 77 et 98 (pp. 121-122), à qui s’adresse le chœur ?
2- a) Le chœur fait-il partie des personnages de la pièce ? Comment peux-tu le montrer ?
b) En quoi possède-t-il un statut particulier ?
Consulte maintenant les réponses dans le livret de corrigés puis lis et mémorise le « Je retiens » qui
suit.
Le chœur dans la tragédie.
Dans l’Antiquité grecque, le chœur est un personnage collectif constitué de quinze choristes qui chantent et dansent.
Présent dès le début de la pièce, le chœur s’adresse au public pour présenter les personnages de la tragédie. Il intervient
ensuite pour commenter l’action. Le personnage du Prologue, rencontré au début de la pièce, est aussi l’un des visages
du chœur.
Dans la tragédie contemporaine, il devient un personnage unique et singulier. Il reste le fil conducteur qui présente les
personnages, questionne, commente l’action ou porte des jugements.

je retiens
D Vocabulaire : autour du mot chœur
Le mot chœur vient du grec khoros qui désigne la danse et le lieu où l’on danse. Complète les phrases qui suivent à l’aide
des mots issus du radical khor- : choriste – chorégraphe – chorale – chorégraphie.
1- Je me suis inscrit pour chanter dans la ____________ de mon établissement.
2- Pour régler la précision de ce ballet, le _______________ a fait un travail remarquable. 3- Depuis que sa voix a
changé, il n’est plus un aussi bon ____________.
4- Dans ce spectacle de danse, les costumes et la _______________ sont éblouissants.
Tu peux vérifier tes réponses dans le livret de corrigé, avant de poursuivre ton travail.
© Cned, Français 3e — 57
séance 6 — Séquence 8
E Exercice de réécriture
Réécris la fin du récit du messager « Puis soudain il se dresse […] l’embrassant dans une immense flaque rouge. » (l. 30 à
43, p. 119) en conjuguant les verbes au passé simple comme temps dominant.
Compare maintenant tes réponses avec celles du corrigé.
58 — © Cned, Français 3e
Séquence 8 — séance 7

Séance 7
Analyser les caractéristiques de la tragédie selon Jean Anouilh
Durée approximative : 1h
Pour terminer cette séquence consacrée à Antigone, tu vas analyser les caractéristiques de la tragédie
selon Jean Anouilh. Tu vas lire un monologue prononcé par le chœur au milieu de la pièce et qui
constitue un discours sur la tragédie. Tu travailleras également sur le vocabulaire lié à l’univers
tragique.
Prends maintenant ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais
ensuite le travail demandé.
Lis attentivement le texte, et écoutes-en le début à la piste 18 de ton CD.
Pour des raisons liées au respect du droit d’auteur, le texte n’est pas reproduit ici. Il s’agit des pages
53 à 54 de la pièce Antigone de Jean Anouilh (Éditions de la Table Ronde, 1946), de « Et voilà.
Maintenant le ressort est bandé » à « Et il n’y a plus rien à tenter, enfin ! ».
A Un discours moderne sur la tragédie
1- Retrouve dans ton édition d’Antigone ce passage situé aux pages 53 à 55.
a) Dans quelle situation se trouve Antigone à ce moment-là ? Tu peux t’appuyer sur la
didascalie qui suit immédiatement le monologue du chœur : Antigone est entrée, poussée
par les Gardes. (p. 55)
b) Pendant cette intervention du chœur, l’action s’arrête-t-elle ou continue-t-elle ? Justifie
ta réponse.
c) Pourquoi peut-on dire que ce discours du chœur intervient à un moment stratégique
de la pièce ?
2- a) Repère un anachronisme* dans le premier paragraphe du monologue.
b) « le petit coup de pouce », « Cela roule tout seul », « à gueuler » : à quel niveau de
langage appartiennent ces expressions ?
c) De qui le chœur se fait-il le porte-parole ?
3- a) Relève dans le premier paragraphe du monologue les expressions qui assimilent le fonctionnement de la tragédie à
un mécanisme implacable.
b) Relève les trois adjectifs employés au début du second paragraphe pour qualifier la
tragédie.
© Cned, Français 3e — 59
séance 7 — Séquence 8
c) Le chœur distingue la tragédie du drame. Attribue à chaque genre ses caractéristiques
en reliant les éléments suivants.
Déroulement implacable •
Coups de théâtre* • Gratuit
• Drame
•Utilitaire •Présence d’espoir •
• Tragédie
Absence d’espoir •
d) Quelles images expriment la solitude du héros tragique ?
e) « on n’a plus qu’à crier […] à gueuler à pleine voix ce qu’on avait à dire, qu’on n’avait
jamais dit et qu’on ne savait peut-être même pas encore » (l. 21-22) En quoi cette
particularité du héros tragique peut-elle s’appliquer à Antigone ? Tu développeras
ta réponse dans un petit paragraphe de quelques lignes et tu t’appuieras sur des
exemples précis.
Tu peux maintenant vérifier tes réponses avant de recopier et de mémoriser le « Je retiens » qui suit.
Le chœur dans la tragédie.
Le chœur est ici le porte-parole de l’auteur. La tragédie est présentée à l’aide d’images empruntées au domaine
mécanique : elle possède la simplicité et la nécessité d’un mécanisme bien huilé, qu’un petit rien suffit à enclencher.
La tragédie est pure parce qu’elle est fatale. À la différence du drame, où l’on peut espérer des rebondissements, la
tragédie ne présente aucun espoir. C’est pourquoi elle est « tranquille ». Les personnages n’ont plus qu’à découvrir leur
vérité et à l’affirmer par des actes qui les précipitent vers leur perte.

je retiens
B Vocabulaire : autour du mot fatalité
Utilise le dictionnaire pour faire les exercices suivants :
1- Le nom fatalité vient du latin fatum, qui signifie « destin ». Complète les phrases ci-dessous par les mots de la même
famille proposés : fatalement – fatidique – fatal – fataliste.
a) La date ____________ de l’examen approche à grands pas.
b) Cet homme n’essaie même plus de réagir face aux difficultés, il est _______________.
c) L’alpiniste n’avait pas vérifié son harnais de sécurité ; cet oubli lui a été __________.
d) Sa conduite était de plus en plus dangereuse ; l’accident devait ____________ se
produire.
2- Encadre l’intrus dans la liste des adjectifs qualificatifs suivants : Inéluctable – inévitable – salutaire - fatidique –
implacable – inexorable
60 — © Cned, Français 3e
Séquence 8 — séance 7
3- Dans les phrases suivantes, remplace l’adjectif fatal par un des synonymes proposés : inévitable – mortel – nuisible –
décisif
a) À l’heure de l’instant fatal ( _________ ), tu ne peux plus te dérober, il faut agir !
b) Cette légère condamnation en justice pourrait être fatale ( ________ ) à sa carrière.
c) Malgré toute son expérience, il n’a pu survivre à sa chute fatale ( ________ ).
d) La fonte des glaces polaires est la conséquence fatale ( ____________ ) du
réchauffement climatique.
© Cned, Français 3e — 61
séance 8 — Séquence 8

Séance 8
Je m’évalue
Durée approximative : 1h
Comme à la fin de chaque séquence, tu vas faire un bilan de ce que tu as appris. Cela te permettra de
faire le point sur ce que tu dois savoir, et ce que tu dois être capable de faire pour le devoir. Complète
maintenant le tableau suivant. Tu peux bien sûr utiliser ton cours si tu as oublié quelque chose. Quand
tu auras fini, prends le corrigé afin de vérifier tes réponses. Il est très important que ce tableau de
synthèse ne comporte pas d’erreur.
Je connais Je suis capable de
Les différents types d’arguments :-
Citer quelques-uns des arguments employéspar
Ceux qui s’adressent à la R__________et qui
Créon pour dissuader Antigoned’enterrer son
ont pour but de C__________.- Ceux qui
frère :- ________________________________-
font appel aux S__________ etqui ont pour
________________________________
but de P__________.
Compléter les phrases suivantes par quel(le)(s)
ou qu’elle(s) en accordant si nécessaire. •
Les homophones Quel(le)(s) _________ histoire terrible !• Je sais _______ finira
etQu’elle(s) par comprendre _______ sont ses erreurs.• _______
version d’Antigone as-tu préférée ? • J’ignore ce
_______ avait en tête réellement.
La modalisation qui consiste Souligner les modalisateurs dans les
àintroduire une part de S_____________dans énoncéssuivants :a) Antigone sera probablement
un énoncé.On peut exprimer • un sentiment murée dans untrou.b) Vous devriez lire cette pièce
de :- D__________ : peut-être- passionnante.c) Heureusement, tout cela n’est
C___________ : je suis sûr• Un jugement de qu’une fiction.d) Je suppose que la nourrice ne
V________en employant des termes survivra pas àla mort d’Antigone.e) Créon est
péjoratifs ou M_____________. assurément un roi malheureux.
Les rôles du chœur dans la
Proposer au moins trois mots de la
tragédie :P___________ les personnages
mêmefamille que chœur :---
C___________ l’action
Citer des mots de la famille de loi, formés
surles radicaux leg- ou
Le vocabulaire autour des mots : • Loi• loy- :_____________________________________
Fatalité ___________________________• Citer des mots
de la famille de fatalité
:________________________________
Les caractéristiques de la Encadrer les adjectifs qui la définissent :Propre
tragédieselon Jean Anouilh, telles qu’elles – pleine d’espoir – reposante – utilitaire –
sontexposées par le ________. minutieuse – mécanique – hasardeuse- implacable
64 — © Cned, Français 3e

c
Séance 1
c Séquence 7 Séquence 7

je vérifie mes connaissances


• Traditionnellement une pièce de théâtre classique est divisée en AcTeS (notés I, II, III…), eux-mêmes divisés en
ScÈneS (notées 1, 2, 3…). La pièce Antigone, de Jean Anouilh, ne présente pas ces divisions, mais on pourrait les
retrouver en s’appuyant sur l’enTRée et la SORTIe des personnages.
• Les indications de mise en scène, toujours écrites en italique, se nomment des
DIDAScALIeS.
A - Découvrir les personnages
1- a) Nous apprenons les informations essentielles à la compréhension de la pièce par le personnage du Prologue.
b) Non, le discours du Prologue ne permet pas d’entretenir le suspense sur la fin de la pièce puisqu’il annonce la mort de
certains personnages.
c) Il s’agit d’un début inhabituel pour une pièce de théâtre : une pièce classique commence en général par une scène
d’exposition qui présente les personnages, leurs relations et le problème qui se pose à eux.
2- a) Les différents personnages présentés par le Prologue sont : Antigone, Ismène, Hémon, Créon, la nourrice, Eurydice,
le Messager et les trois gardes.
b) Le Prologue commence par présenter le personnage principal, Antigone. Ensuite, il poursuit sa présentation des
personnages en fonction du degré de proximité qu’ils ont avec l’héroïne : des plus proches aux plus éloignés.
c)
d)
Antigone Ismène Créon
- noiraude- renfermée- - robuste- fatigué- aux
- blonde- belle- heureuse
petite maigre cheveux blancs
© Cned, Français 3e — 3

e) Séquence 7 c c
Antigone, mise en scène d’André Barsacq, théâtre de l’Atelier, février 1944.
f) Les deux personnages mentionnés dans le dernier paragraphe qui ne sont pas présents
sur la scène sont Polynice et Étéocle, les deux frères d’Antigone, qui se sont entre-tués.
B - La mise en place du tragique moderne
1- a) Le pronom « vous » est employé par le Prologue pour s’adresser aux spectateurs.
b) Le pronom « nous » (l. 24) désigne à la fois le Prologue lui-même et les spectateurs.
c) Le personnage du Prologue appartient à un espace intermédiaire : il est inventé par Anouilh et fait partie de la pièce
mais il instaure une proximité avec les spectateurs par l’emploi du pronom personnel « nous ».
d) Les mots appartenant au champ lexical du théâtre sont : personnages jouer rôle rideau
e) Non, le spectateur ne peut pas oublier qu’il assiste à une représentation théâtrale : tout le discours du Prologue lui
rappelle que les personnages sont des acteurs qui vont devoir jouer leur rôle. L’emploi de termes appartenant au champ
lexical du théâtre brise l’illusion théâtrale.
Le messager Hémon
Le Prologue Antigone Les gardes Eurydice La nourrice
Le page Créon Ismène
4 — © Cned, Français 3e

c c 2-Séquence 7 a) Il s’agit de l’adjectif qualificatif « seule ».

b) Il s’agit du verbe « mourir ».


c) Les deux autres personnages qui subiront le même sort sont Hémon (« ce titre princier
lui donnait seulement le droit de mourir » l. 48-49) et Eurydice (« jusqu’à ce que son
tour vienne de se lever et de mourir » l. 72-73)
d) Non, Antigone ne peut pas échapper à son destin : « Mais il n’y a rien à faire. » (l. 17-18)
e) L’intérêt de cette pièce ne réside pas dans la découverte du destin final des personnages, qui est connu de tous. Il
consiste à découvrir de quelle manière le piège va se refermer sur ces personnages, et quel chemin va les conduire vers
leur mort.
3- a) L’anachronisme dans la didascalie initiale est « jouent aux cartes ». On pouvait aussi considérer le tricot comme un
anachronisme.
b) On peut relever d’autres anachronismes dans le discours du Prologue : « les belles reliures », « les petits antiquaires»
(l. 56-57).
c) Par ces anachronismes, l’auteur veut montrer que les thèmes abordés dans le mythe d’Antigone ne sont pas propres à
l’Antiquité mais intemporels. Anouilh rapproche ainsi la pièce des spectateurs du XXe siècle.
d) Ces attitudes sont familières et nous entraînent loin de la grandeur et de la noblesse
antiques.
4- a) Dans le prologue de Sophocle, les informations nous sont données par Antigone et Ismène.
b) Ces informations correspondent au dernier paragraphe du prologue d’Anouilh. c) Dans la tragédie de Sophocle, ce sont
les dieux qui imposent le destin aux hommes :
« Des maux légués par Œdipe,
En connais-tu que Zeus ne nous épargne pas, à nous qui vivons encore ? »
C - Les périphrases verbales
1- a) Les groupes soulignés sont composés d’un verbe conjugué suivi d’un verbe à l’infinitif.
b) L’expression « elle va surgir » peut être remplacée par « elle surgira ».
2- a) Le Prologue nous fait comprendre qu’Hémon mourra. M
b) Créon vient d’accéder au trône de Thèbes. T
c) Les trois gardes sont en train de jouer aux cartes. A
d) La belle Ismène continue de rire avec Hémon. A
e) Le Prologue va sortir. T
f) Jamais Antigone ne laissera passer l’occasion de rendre hommage à son frère. M
Séance 2
A - Un nouveau personnage : la nourrice
1- a) Les deux apostrophes employées par la nourrice sont « mauvaise » (l. 1) et
« fanfaronne » (l. 26). Elles sont péjoratives.
b) La nourrice accuse Antigone d’être sortie la nuit pour un rendez-vous amoureux. c) Le niveau de langage employé par
la nourrice est assez familier : « Ah ! c’est du joli !
c’est du propre ! » (l. 9) / « C’est ça, hein, c’est ça ? » (l. 25)
© Cned, Français 3e — 5

2- a) Les phrases exclamatives dominent dans les paroles de la nourrice. Séquence 7 c c


b) Ces phrases exclamatives expriment la colère, l’indignation de la nourrice. c) La nourrice menace Antigone de tout
raconter à son oncle Créon.
3- a) La nourrice rapporte les propos imaginaires de Jocaste, la mère d’Antigone.
b) La nourrice évoque l’enfance d’Antigone.
c) L’invention de ce personnage permet d’apporter un éclairage sur l’enfance d’Antigone et
de révéler également sa fragilité. Une part d’Antigone est encore fortement rattachée au
monde de l’enfance.
B - La petite Antigone
1- a)
Douce • Mauvais caractère •Pas
assez coquette • Bouclettes et • Antigone
rubans •
• Ismène
b) La nourrice préférait Antigone parce qu’elle croyait que c’était elle qui l’aimait (l. 75).
2- a) Les expressions employées par Antigone pour s’adresser à sa nourrice sont : « ma vieille
bonne pomme rouge » (l. 41), « ma vieille pomme toute ridée » (l. 42)
b) Ces expressions traduisent toute l’affection qu’Antigone a pour sa nourrice.
c) La didascalie qui le confirme est « elle l’embrasse » (l. 79-80)
d) Les larmes de la nourrice perturbent Antigone et la troublent car elle doit être forte ce
matin-là et ne pas se laisser submerger par son émotion.
e) Cette scène met en valeur la fragilité du personnage d’Antigone qui appartient encore au monde de l’enfance alors
qu’elle s’apprête à affronter son destin, et qu’elle doit s’affirmer en tant qu’adulte.
C - Le quiproquo et l’implicite
1- a) Cette nuit-là, Antigone a tenté d’enterrer la dépouille de son frère Polynice.
b) La nourrice comprend qu’Antigone avait un rendez-vous amoureux cette nuit-là.
c) « Qui est-ce ? Un voyou, hein, peut-être ? » (l. 22-23), « Elle est fiancée et à quatre
heures du matin elle quitte son lit pour aller courir avec un autre. » (l. 39-41)
2- a) Non, Antigone ne ment pas : elle avait effectivement un rendez-vous symbolique avec la
dépouille de son frère, et elle a bien un amoureux en la personne d’Hémon.
b) Non, Antigone ne dit qu’une partie de la vérité.
c) Elle pourrait ajouter : « Je vais mourir aujourd’hui. »
d) Antigone sous-entend que, pour Hémon, le fait d’être son fiancé lui portera malheur.
e) Cette discussion avec la nourrice renforce un peu plus la solitude d’Antigone car la nourrice ne comprend pas du tout la
situation dans laquelle se trouve la jeune fille. Il s’agit d’un dialogue de sourds. Antigone est seule avec elle-même.
3- a) Antigone a déjà tenté d’enterrer son frère.
b) Ismène accepte la décision de Créon.
c) Les autres personnages de la pièce ne sont pas des créations de Jean Anouilh : ils sont déjà présents dans la pièce
antique de Sophocle.
6 — © Cned, Français 3e
c c 4-Séquence 7 a) Antigone doit mourir pourtant (mais) elle aime la vie.

b) Hémon est désespéré car (parce qu') Antigone vient de lui annoncer qu’elle ne
l’épousera pas.
c) La nourrice est en colère car (parce qu') Antigone n’était pas dans son lit.
D - Le conditionnel (1) : formes et valeurs du conditionnel simple
1- a) ferais, devrais, dirait
Les terminaisons isolées sont semblables à celles de l’imparfait. b) Cette forme verbale ressemble au futur.
c) Dans la phrase 3, le verbe souligné désigne une action soumise à une condition.
d) Dans la phrase 1, le verbe souligné exprime un futur dans le passé.
2- a) Si Jocaste était là, elle approuverait Antigone. Valeur : irréel du présent
b) Je t’avais dit que j’arriverais en retard au spectacle. Valeur : futur dans le passé
c) Hémon serait déçu s’il apprenait le projet d’Antigone.
Valeur : potentiel
d) La nourrice aimerait qu’Antigone se recouche. Valeur : souhait
E - Expression écrite
Proposition de correction consignes
LA NOURRICE, inquiète.D’où viens-tu ?ANTIGONE, doucement.
Je suis sortie pour enterrer Polynice.LA NOURRICE, se recule et
crie.Quoi ! Tu as osé désobéir à Créon, Mais tu es folle ! Tu sais ce
que tu risques au moins ! Qu’est-ce qui t’est passé par la tête ?
ANTIGONE, d’une voix fatiguée.Ne me gronde pas, nounou. Je
devais le faire, je le dois à Polynice. Et je suis sûre que maman me
comprend, là-haut.LA NOURRICE, en colère.Mais tu ne réfléchis
pas, hein ! Tu sais bien que Créon te tuera si tu te fais prendre ! Tu
penses un peu à ta sœur, à ton fiancé, àmoi ? Hein, tu y penses ? J’ai adopté
Réponds Antigone ! ANTIGONE, froidement.Oui, nounou. Je laprésentation d’un
pense à Ismène et à Hémon ; je pense à toi aussi. Mais je devais le textethéâtral.J’ai
faire, sinon je n’aurais plus supporté de voir mon image dans une rapporté lesréactions de la
glace, le matin.LA NOURRICE, s’apaisant peu à peu.J’essaie de te nourrice.J’ai proposé
comprendre Antigone, mais j’ai du mal. Tu as toute la vie devant quelquesdidascalies en
toi, tu es fiancée, Hémon t’adore. Et tu enverrais promener des italique.J’ai imaginé les
années de bonheur ? (Elle s’approche d’Antigone et veut la prendre parolesd’Antigone
dans ses bras.) Tu n’es encore qu’une petite fille butée et entêtée.
Qu’est-ce que je ferais moi, sans toi ? Hein ? Regarde-moi tes
pieds, ils sont sales. Je vais te les laver et tu iraste recoucher. On va
oublier tout ça, hein, ma petite Antigone. ANTIGONE, le regard
fixe et froid.C’est trop tard nounou. Je ne peux plus oublier.
Polynice m’attend, je dois y retourner. Je parlerai à Hémon tout à
l’heure, et il me comprendra.Antigone sort lentement. La nourrice
la suit des yeux, muette de stupeur.
© Cned, Français 3e — 7
Séance 3 Séquence 7 c
A - L’opposition de deux caractères
c
1- a) Ismène met en avant son calme, son attitude posée et réfléchie : « Moi, je suis plus
pondérée. Je réfléchis. » (l. 16-17)
b) « réfléchi » (l. 13), « réfléchis » (l. 14), « réfléchis » (l. 17)
c) Selon Ismène, Antigone ne possède pas ce trait de caractère. En effet, elle précise :
« Toi, c’est ce qui te passe par la tête tout de suite, et tant pis si c’est une bêtise. » (l. 14-16) 2- a)
Ismène Antigone
« Moi je suis plus pondérée. Jeréfléchis. « Il y a des fois où il ne faut pas trop réfléchir.
» »
« Je comprends un peu notre oncle. » « Moi je ne veux pas comprendre un peu. »
« Il est le roi, il faut qu’il « Moi, je ne suis pas le roi. Il ne faut pas que je
donnel’exemple. » donne l’exemple, moi… »
« J’ai raison plus souvent que toi. » « Je ne veux pas avoir raison. »
b) Les phrases prononcées par Ismène sont à la forme positive. Celles d’Antigone que tu
as recopiées sont à la forme négative.
c) Cela traduit l’opposition d’Antigone, son côté rebelle et indépendant.
d) Les expressions par lesquelles Antigone se désigne elle-même sont « la sale bête »,
« l’entêtée », « la mauvaise ». L’expression qui semble correspondre le mieux à Antigone
est « l’entêtée ».
e) Le verbe répété sept fois dans les lignes 36 à 52 est le verbe « comprendre ». Cette
répétition traduit la détermination d’Antigone et insiste sur son refus de comprendre.
3-
a) « après un silence, de sa petite voix », « doucement », « Elle achève doucement. », « doucement »,
« Il y a un silence, Ismène demande soudain », « murmure », « Et plus doucement encore si c’est
possible », « a un élan soudain vers elle ».
Ces didascalies se rapportent presque toutes à Antigone.
b) Ces didascalies traduisent la douceur et le calme d’Antigone.
c) La didascalie qui montre un changement radical dans l’attitude de la jeune fille est :
« se redresse et crie » (avant la l. 95). Ce changement s’explique par l’élan de tendresse
qu’Ismène a envers elle. Comme avec la nourrice, Antigone ne veut pas tomber dans
l’émotion. Elle doit rester forte et déterminée.
d) Les didascalies concernant Ismène montrent qu’elle aime sa sœur et qu’elle ne supporte pas l’idée de sa mort.
8 — © Cned, Français 3e

c c B - L’argumentation d’Ismène Séquence 7

1- C’est la peur de la mort qui empêche Ismène de se joindre à Antigone pour enterrer leur
frère : « Je ne veux pas mourir. » (l. 11)
2- a)
Créon nous ferait mourir. • Je suis l’aînée. • • La raison
Créon est le roi, il faut qu’il donne l’exemple •
Créon est plus fort que nous. • • Les sentiments
Ton bonheur est là devant toi. •
b) Ismène fait allusion à Hémon.
c) Non, Ismène ne réussit pas à convaincre sa sœur puisqu’Antigone réaffirme sa
détermination d’aller jusqu’au bout : « Je parlerai tout à l’heure à Hémon : Hémon sera
tout à l’heure une affaire réglée. » (l. 120-121)
C - L’expression du tragique chez Antigone
1- a) Dans ces deux répliques, Antigone évoque son enfance.
b) L’évocation de cette période est touchante parce qu’Antigone est encore attachée à son enfance mais elle va devoir
grandir d’un seul coup pour affronter son destin et sa mort.
c) La jeune femme s’élève contre la nécessité de comprendre et d’obéir aux adultes. d) Antigone affirme un désir
d’indépendance et de liberté.
2- a) Dans la réplique des lignes 6 à 10, les mots appartenant au champ lexical du théâtre
sont « rôle » et « distribué ».
b) Cette réplique fait écho au texte du Prologue qui brisait l’illusion théâtrale en
employant le champ lexical du théâtre.
c) L’emploi du verbe « devoir » traduit l’obligation et la nécessité.
D - Étude de l’image
1- Antigone est placée à gauche et Ismène à droite.
2- L’opposition entre les deux sœurs est traduite par leur tenue : une robe blanche pour
Ismène, noire pour Antigone, ainsi que par la couleur de leurs cheveux : Ismène a de longs cheveux blonds, Antigone est
brune.
3- L’entêtement d’Antigone et son refus d’écouter Ismène se manifestent par sa posture : elle
tourne le dos à sa sœur et ne la regarde pas.
Séance 4
A - Antigone : une femme amoureuse
1- a) L’amour que les personnages éprouvent l’un pour l’autre se traduit à la fois par les gestes : Hémon serre très fort
Antigone contre lui, et par les paroles : « Oui, mon amour. » (l. 26), « je t’aime comme cela, moi, très fort » (l. 97-98).
b) Antigone demande à Hémon de la serrer dans ses bras pour que sa force s’imprime en
elle.
© Cned, Français 3e — 9
2- a) L’évocation du petit garçon met en valeur le désir d’être mère, le désir de mat Séquence 7

ernité. c c
b) « une robe d’Ismène, ce parfum et ce rouge à lèvres » (l. 80-81)
c) Elle les portait pour être plus féminine et pour séduire Hémon : « j’avais fait tout cela pour être un peu plus comme les
autres filles, pour te donner envie de moi » (l. 82-84)
B - L’affirmation de l’héroïne tragique
1- a) C’est Antigone qui mène le dialogue car ses répliques sont beaucoup plus longues que
celles d’Hémon.
b) Comme pour les scènes avec la nourrice et Ismène, Antigone, qui se sent encore fragile,
ne veut pas se laisser submerger par l’émotion. Si Hémon parle ou tente d’intervenir,
cela pourrait la bouleverser, et briser sa détermination.
c) En faisant ses adieux à Hémon, Antigone renonce à son projet de mariage avec Hémon ainsi qu’à son désir de
maternité.
2- a)
La jeune femme fragile L’héroïne tragique
• avec un pauvre visage bouleversé• avec un • Elle s’est détachée de lui• elle a pris un
tel désespoir autre ton• se détournant, dure
b) Dans la dernière phrase de l’extrait, Antigone s’adresse à elle-même.
c) L’effet créé est celui d’un dédoublement d’Antigone, d’une mise à distance d’elle-même.
On a l’impression, au cours de la scène, que l’héroïne tragique prend le dessus sur la
jeune fille fragile et amoureuse. C’est à cette part inconnue d’elle-même qu’Antigone
s’adresse à la fin de sa dernière réplique.
3- Dans la dernière réplique, la tension se manifeste par les paroles : on remarque l’emploi
de phrases courtes, exclamatives et injonctives, et la répétition de certains mots comme le verbe « jurer ». Les didascalies
traduisent aussi cette tension : « Il recule, il va parler, elle crie » (l. 91), « elle court à la fenêtre, elle crie » (l. 101).
C - Le conditionnel (2) : formes et valeurs du conditionnel composé
1- a) Les formes verbales soulignées sont composées d’un auxiliaire au conditionnel simple et d’un participe passé.
b) Non, ces actions exprimées ne pourront pas se réaliser un jour, il est trop tard.
c) Ces formes verbales traduisent le regret.
2- a) Antigone aurait été fière d’être la femme d’Hémon.
b) Si Ismène avait réussi à convaincre sa sœur, Antigone aurait échappé à la mort.
c) Hémon aurait aimé avoir un enfant avec Antigone.
d) Avec un peu de chance, vous seriez arrivés à temps pour le début de la représentation.
e) Si j’avais lu la pièce attentivement, j’aurais compris qu’Antigone allait mourir.
10 — © Cned, Français 3e

c
1- a)
Phrase 1
c D - Les mots qui prennent sens dans la situation d’énonciation Séquence 7

Phrase 2
Pronoms personnels Tu / moi / je / me Se / il / elle
Déterminants démonstratifs cette X
Par la fenêtre de la salle /
Indicateurs de lieu Vers moi / par cette fenêtre
vers elle
Temps des verbes Présent de l’indicatif Passé simple / imparfait
b) C’est la première phrase qui ne peut se comprendre que si on connaît la situation d’énonciation.
2- Dans les phrases suivantes, les mots qui renvoient à la situation d’énonciation* sont
encadrés.
a) Ce matin, je suis venu ici pour te parler.
b) Mon frère et moi comptons vous rendre visite la semaine prochaine.
c) Nous y retournerons demain.
d) Tu n’as pas vu mon livre ? Je l’ai posé là ce matin !
Séance 5
A - Le décor de la pièce
1- a) « Un décor neutre » signifie un décor qui ne rappelle rien de la Grèce antique, dans lequel rien ne peut faire penser à
un pays quelconque, ni à une pièce précise dans une maison.
b) On peut voir, au fond, de grands rideaux en drapés, ainsi que des gradins.
c) Un décor comme celui-ci permet de mettre en valeur les personnages et leur parole.
2- a) Non. Ce décor nu ne présente aucun signe qui se rattache à la modernité.
b) Les personnages du fond sont assis sur des gradins.
c) Assis de cette manière, les personnages sont aussi dans la position de spectateurs.
d) Cet élément du décor évoque les gradins des théâtres antiques, sur lesquels étaient assis les spectateurs.
B - Comparer deux mises en scène
1- a) Les menottes et les costumes des personnages renvoient à l’époque moderne.
b) Les éléments qui font référence au contexte antique de la pièce sont la statue antique ainsi que les colonnes rappelant
celles des temples grecs.
2- a) Le dallage de la scène évoque le jeu des échecs.
b) Cela peut symboliser la partie d’échecs qu’Antigone va jouer contre Créon.
© Cned, Français 3e — 11

Document C Séquence 7 c c
1- a) Non, il n’y a, dans les décors et les costumes, aucune référence à l’Antiquité.
b) Le personnage de Créon est vêtu élégamment d’un costume et d’une cravate.
c) Antigone est vêtue à la manière d’une rebelle ou d’une punk et tient un blouson de cuir à la main.
d) Les éléments de la mise en scène qui projettent la pièce de Jean Anouilh en 2009 sont
essentiellement les costumes ainsi que l’instrument dont joue le personnage au fond.
e) Une mise en scène aussi moderne rapproche de nous le mythe d’Antigone et en souligne l’aspect intemporel.
2- On peut préférer la mise en scène résolument moderne parce qu’elle actualise le mythe
d’Antigone, ou celle qui mélange les référence à l’Antiquité et celles à la modernité parce qu’elle tient compte des
sources antiques de la pièce.
Séance 6
Je connais Je suis capable de
Identifier les différents personnages et
lesrapports entre eux.• Antigone est la fille
d’Œdipe et de Jocaste.Elle est fiancée à Hémon,
Les différents personnages de la pièce
fils de créon, roide Thèbes. Sa sœur se nomme
Ismène et sesdeux frères étéocle et Polynice sont
morts.
Le prologue de la pièceIl est pris en
charge par un personnage chargé de nous
apporter les informations nécessaires à la Citer les trois personnages qui vont mourir àla
compréhension de l’intrigue. Mais il brise le fin de cette pièce :- Antigone- Hémon- Eurydice
suspense en nous annonçant la Mort de trois
personnages.
Souligner les périphrases verbales dans
lesphrases suivantes :• Antigone vient de rentrer au
Les périphrases verbales qui sont de palais.Ismène va tenter de dissuader sa
3types :• TEMPORELLES• sœurd’enterrer Polynice.• Antigone commence à
ASPECTUELLES• MODALES expliquer à Hémonqu’elle ne l’épousera pas.•
Hémon laisse parler Antigone sansl’interrompre.•
Antigone fait pleurer sa nourrice.
La notion d’implicite qui peut Formuler le sous-entendu contenu dans
prendredeux formes dans les énoncés :- le lesmots soulignés :- Étéocle, contrairement à son
présupposé et- le sous-entendu• Le lien frère, a eu droità des funérailles.Polynice n’a pas
logique qui peut être impliciteentre deux eu droit à des funérailles.• Retrouver le lien
PROPOSITIONS logique implicite dans unephrase complexe :-
Antigone doit être forte ce matin ; elle vaaffronter
la colère de Créon. Lien = car / parce que
12 — © Cned, Français 3e

c c
Les formes et les valeurs du
conditionnel• Le conditionnel simple peut
avoir unevaleur TEMPORELLE ou
conjuguer correctement des verbes
auconditionnel et passé :- Devoir (cond. simple, 1ère
MODALE. Il peut exprimer :- Le FUTUR pers. pl.) : nousdevrions- Pouvoir (cond. composé,
dans le PASSÉ - un ORDRE- un SOUHAIT- 3e pers. sg.) : ilaurait pu- Savoir (cond. simple, 2e
une POSSIBILITÉ• Le conditionnel pers. sg.) : tu saurais- être (cond. composé, 1ère
composé exprime leplus souvent le pers. sg.) : j’auraisété
REGRET.
Les mots qui prennent sens dans Encadrer dans une phrase les mots renvoyantà
lasituation d’énonciation que l’on la situation d’énonciation.- donne rendez-vous .-
appelleaussi des EMBRAYEURS. préférons - Apporte-moi !
Séquence 7 Je te ici même, demainNous cette robe-ci à celle-là.
ça tout de suite
© Cned, Français 3e — 13

Séquence 8 Séquence 8

Séance 1
A - La loi et l’interdit
c c
1- a) Créon emploie des phrases interrogatives.
b) Dans sa première réplique, Créon cherche à savoir pourquoi Antigone a enterré son
frère, quelles sont ses raisons.
c) Créon veut s’assurer qu’Antigone a agi tout en sachant qu’elle n’avait pas le droit de le
faire (réplique l. 11). Il veut aussi être certain qu’elle est consciente des risques qu’elle a
pris (réplique l. 14).
2- a) L’interdit énoncé par Créon était transmis au peuple de Thèbes par oral : « proclamer
l’édit aux carrefours » et par écrit : « l’affiche sur les murs ».
b) Antigone connaît les risques qu’elle a pris pour enterrer son frère. La phrase qui le
montre est « Oui. » qui vient en réponse de la réplique de Créon : « […] tu avais lu
l’affiche sur tous les murs de la ville ? ».
c) L’expression utilisée par Créon signifie que les puissants doivent respecter les lois.
S’ils les transgressent ouvertement, tout le peuple risque d’en faire autant, ils doivent
montrer l’exemple.
d) Créon tente d’expliquer la désobéissance d’Antigone par l’orgueil, c’est ce que veut dire
l’allusion à Œdipe ici.
B - L’argumentation d’Antigone
1- a) Antigone répète le verbe devoir.
b) Ce verbe exprime l’obligation, le fait que la volonté n’a rien à faire dans la décision
d’Antigone, cela va au-delà.
c) Antigone justifie son geste en disant que son frère devait reposer en paix et que c’est
maintenant chose faite.
d) Les termes à souligner étaient : « enterre » (l. 4), « repos » (l. 5 et 8), « funèbres »
(l. 15), « enterrement » (l. 21), « ombre » (l. 21), « cadavre » (l. 22), « mort » (l. 24), « boîte » (l. 28), « mort » (l. 31).
2- a) Créon réduit le déroulement d’un enterrement au fait de recouvrir le corps de terre et
aux paroles prononcées par le prêtre en même temps.
b) Créon emploie l’expression « pauvres têtes d’employés fatigués » (l.24) pour désigner
les prêtres.
c) L’image que Créon donne des prêtres est donc péjorative. Il les voit comme « des
employés » et non pas comme des hommes au service du divin.
d) Ces verbes nous montrent que les prêtres se dépêchent d’en finir avec le service funèbre,
afin de pouvoir enterrer ensuite un autre mort dans la même matinée.
e) Les expressions employées par Créon pour désigner la cérémonie des honneurs funèbres
sont : « passeport dérisoire », « bredouillage en série », « pantomime ».
f) La figure employée dans ces expressions est une métaphore qui a une visée péjorative.
Créon veut montrer que l’enterrement dans les règles, avec les prêtres, n’est qu’une
mascarade.
14 — © Cned, Français 3e

c c 3-Séquence 8 a) et b) Antigone sait que Créon a raison puisqu’elle dit « Si, je le sais » quand il lui

demande si elle n’a jamais eu envie de faire fuir les prêtres quand elle les voyait bâcler ainsi un enterrement.
c) Antigone dit faire ce geste non pas pour son frère mais pour elle (l. 39) : elle cherche à
affirmer son libre arbitre et sa détermination quant au choix qu’elle a fait.
d) Créon ne réussit pas à convaincre Antigone de l’absurdité de son geste à la fin de
l’extrait, puisque Antigone lui répond qu’il ne peut rien faire pour la faire changer
d’avis : « ni me sauver ni me contraindre » (l. 47).
C - Expression écrite
Créon dénonce l’argument religieux utilisé par Antigone car il dit que les rites funéraires sont absurdes. Il utilise
ensuite des termes péjoratifs pour dénoncer le travail des prêtres. Enfin, il compare la cérémonie à une comédie.
D - Vocabulaire : autour du mot loi et de l’idée d’obligation
1- a) L’expression « être au-dessus de la loi » signifie défier la loi en ne la respectant pas.
b) Le synonyme du mot « loi » employé dans la première partie de l’extrait est le mot :
« édit ».
c) Les deux autres synonymes que l’on peut proposer de ce mot sont : règle et précepte.
2- a) Ton inquiétude est légitime, la situation est grave.
b) La vente d’objets contrefaits est un acte illicite.
c) Jamais il n’agira en traître, c’est un ami loyal.
d) Les députés sont élus pour légiférer à l’assemblée nationale.
e) Mon adversaire aurait pu profiter de sa supériorité mais il a fait preuve de loyauté.
f) L’âge légal pour voter en France est de 18 ans. 3- Le vocabulaire de l’obligation et l’interdit.
nom Verbe Adjectif
obligation obliger obligatoire
interdiction interdire interdit
soumission soumettre soumis
contrainte contraindre contraignant
Séance 2
A - Identifier la stratégie argumentative de Créon
1- a) Créon prend le temps de justifier sa décision de sauver Antigone car celle-ci ne le veut
pas. Il lui explique alors pourquoi lui ne veut pas qu’elle meure. Mourir pour la politique lui paraît idiot.
b) Selon lui, toute cette histoire se réduit à une odeur de cadavre qu’il faut supporter
quelque temps.
c) L’argument de Créon est que l’odeur du corps de Polynice fera comprendre à ceux qu’il
gouverne que les lois doivent être respectées.
d) Il désigne le cadavre de Polynice par les mots « cette viande qui pourrit au soleil »
e) Il provoque de la colère chez Antigone car il justifie ses actes d’une manière qui lui
semble inacceptable.
© Cned, Français 3e — 15

2- a) Créon fait appel à la pitié d’Antigone et aussi à son amour pour Hémon. Séquence 8

b) La stratégie de Créon a changé : il ne cherche plus à convaincre Antigone en tentant de


la raisonner mais il fait appel à ses sentiments.
c) L’énervement de Créon se traduit alors une interpellation insultante : « petite idiote ! »
c c
(l.97) ainsi que par la brutalité de ses gestes : il secoue Antigone.
3- a) La figure de style qui permet d’expliquer l’art de gouverner les hommes et la cité est la
métaphore (filée).
b) Le royaume (ou l’exercice du pouvoir) est comparé par métaphore à une « barque »
(l. 100). Créon se compare implicitement au « gouvernail » (l. 102), le peuple est
« l’équipage » (l. 103). Les « officiers » ne pensent qu’à sauver « leur peau » sur un
« radeau » (l. 106) avec « toute la provision d’eau douce ».
c) Le verbe qui montre que Créon essaye de persuader Antigone est le verbe « comprendre »
(l. 96, 98, 129).
d) Antigone ne se laisse pas désarmer par le discours de Créon puisqu’elle refuse de se
laisser persuader : « Je ne veux pas comprendre » (l.130).
4- a) Afin de convaincre Antigone de l’inutilité de son geste, Créon va tenter de salir l’image
qu’elle a de son frère en montrant ses défauts et travers.
b) Polynice est désigné par le roi avec les expressions : « un petit fêtard imbécile », « un
petit carnassier dur et sans âme », et « une petite brute ». (l. 218-219).
c) Antigone refuse de croire Créon. La phrase qu’elle répète est « Ce n’est pas vrai ! »
(l.226 et 233).
5- L’ordre des arguments était le suivant : b, d, a, c.
b) Le cadavre de Polynice ne doit pas être enterré pour que le peuple comprenne ce qui
arrive aux traîtres.
d) Faire régner l’ordre dans la cité exige des sacrifices
a) Hémon aime Antigone, Créon a déjà payé suffisamment.
c) Polynice était en réalité un mauvais fils, indigne du sacrifice qu’Antigone s’apprête à
faire pour lui.
B - Le vocabulaire de l’argumentation
Créon tente de faire comprendre son raisonnement à Antigone afin de la faire à adhérer à son point de vue. Il commence
par réfuter l’argument religieux de la jeune fille, en lui démontrant l’absurdité des rites funéraires. Puis il essaie de la
convaincre et justifie sa décision par des raisons politiques. Enfin, il cherche à la persuader en dénonçant le
comportement indigne de son frère.
C - Une scène de conflit : liberté et politique
1- a) Non, Créon n’avait pas envie d’être roi. Il a accepté cette fonction car il ne se sentait
pas le droit de la refuser, il devait faire ce travail.
b) Créon se compare à un « ouvrier » (l. 44) et considère sa fonction de roi comme un
« métier » (l. 34).
c) La contradiction réside ici entre le devoir en tant que roi, qui est de faire tuer Antigone,
et ses sentiments envers elle.
d) Sa fonction de roi le prive de la liberté de suivre ses sentiments.
e) Créon n’est pas satisfait de son rôle, cette citation le montre : « mon rôle n’est pas
bon » (l. 168).
16 — © Cned, Français 3e

c
penser.
c 2-Séquence 8 a) Antigone affirme qu’elle veut garder son libre arbitre et donc sa liberté de

b) L’expression qui montre que la jeune fille n’est pas soumise aux mêmes règles que
Créon est : « Moi, je ne suis pas obligée de faire ce que je ne voudrais pas ! » (l. 75-76, p. 80).
c) Dans ces répliques, le mot « avec » a un sens oppositif. Il souligne le paradoxe dans la
distribution des rôles.
créon Antigone
- votre couronne- vos gardes- votre attirail. - mes ongles cassés- et les bleus- ma peur
« vous pouvez seulement me faire mourir
« moi, je suis reine »
»
d) Les deux conclusions formulées par Antigone montrent que Créon n’a qu’un simulacre
de pouvoir alors qu’Antigone a un pouvoir réel.
e) Ces expressions montrent bien que la volonté d’Antigone s’oppose au pouvoir de
Créon.
f) Antigone domine Créon même si celui-ci la malmène quand il lui parle de son frère.
Elle ne laisse pas Créon décider et méprise l’univers politique : « Qu’est-ce que
vous voulez que cela me fasse, à moi, votre politique, votre nécessité, vos pauvres histoires ? » (l. 47 à 49, p. 78). Elle sait
aussi qu’elle le domine car elle appartient à un univers qu’il ne peut maîtriser : « Non. Je vous fais peur. […] Vous êtes
trop sensible pour faire un bon tyran, voilà tout. […] C’est laid un homme qui a peur »
(l. 63 à 71, p. 79). Antigone juge donc sévèrement son oncle et ne le laisse pas prendre le pouvoir sur elle.
D - Vocabulaire : autour du mot politique
1- a) La classe grammaticale de ce mot est : nom commun dans la première phrase et adjectif
dans la seconde.
b) On peut former politiquement comme adverbe de manière à partir du mot politique.
2- a) Très grande agglomération urbaine : mégalopole
b) Vaste cimetière dans l’Antiquité : nécropole
c) Art et pratique du gouvernement des sociétés humaines : politique
d) Personne qui exerce une activité politique : politicien
e) État considéré par rapport à ses colonies, à ses territoires extérieurs : métropole.
© Cned, Français 3e — 17
E - Expression écrite Séquence 8 c
Eurydice, cachée dans un coin de la pièce a
entendu la conversation entre Créon et
Antigone.EURYDICECréon, je dois vous parler,
c
c’est urgent. CREONJe vous
écoute.EURYDICEAntigone est décidée à
mourir. Elle ne s’estpas laissée convaincre par
vos arguments. CREON, pâlissant.Ce n’est pas
possible ! EURYDICEJe vous assure, vous
J’ai adopté la présentation d’un texte théâtral
devez la sauver, elle est si jeune, encore
avec des didascalies.J’ai proposé des arguments
innocente, elle ne sait pas le prix de la vie !
pour émouvoir CréonJ’ai montré que je
CREON, éperdu.Mais enfin, comment a-t-elle
connaissais les personnages et leurs
pu être aussi naïve ! Elle, la fille d’Œdipe, n’a-t-
situations.J’ai proposé des arguments
elle pas eutoutes les leçons dont elle avait besoin
crédibles pour convaincre créon.
? EURYDICEJe vous l’ai dit, c’est une enfant.
elle n’a pas réfléchi, elle a suivi son instinct.
elle ne supportait pas de voir le cadavre de
son frère rester là. Vous devez la
comprendre, si c’était elle vous auriez fait
pareil. Il vous faut la sauver, parce que c’est
juste.CREON, en larmes.Je ferai tout pour
sauver Antigone Eurydice, vous le savez bien !
Séance 3
A - Étudier un tournant dans la pièce
1- a) Dans la première partie de l’extrait, Créon conseille à Antigone de ne pas rester trop
seule et de se marier, de vivre.
b) Les répliques d’Antigone sont courtes. Elle semble convaincue par son oncle et a des
doutes sur la décision qu’elle avait prise : « Peut-être. Moi, je croyais. » (l. 4) Elle se
contente ensuite de dire « oui » (l. 9 et 13) à tout ce que propose Hémon.
c) Antigone est comme le dit la didascalie « comme une somnambule », elle n’est plus
vraiment en état de conscience.
2- a) C’est le mot « bonheur » qui va faire réagir Antigone, ce mot apparaît ligne 40.
b) Antigone dirige le dialogue à partir de la ligne 43 car ses répliques sont longues et celles
de Créon courtes. De plus, Créon cherche à lui imposer le silence et n’y parvient pas.
c) Créon se contente d’abord d’un signe d’énervement (hausse les épaules) puis il utilise la
force pour tenter de faire taire Antigone (la secoue). L’utilisation de la force physique
face aux mots et aux idées d’Antigone montre l’impuissance de Créon.
d) Antigone, qui jusqu’alors vouvoyait son oncle, le tutoie pour la première fois dans cette
réplique, ce qui témoigne d’un manque de respect.
e) Les dernières phrases de la réplique d’Antigone (l. 76 à 81, p. 94) expriment un
sentiment de moquerie. La didascalie qui confirme cette réponse est « Elle rit. » (l. 76).
18 — © Cned, Français 3e
c c B - Deux conceptions opposées du bonheur et de la vie Séquence 8

1- a) Pour Créon la vie est : « un livre qu’on aime », « un enfant qui joue à vos pieds », « un
outil qui tient bien dans sa main », « un banc pour se reposer le soir devant sa maison », « la vie ce n’est peut-être tout de
même que le bonheur ».
b) Antigone emploie des phrases interrogatives dans cette réplique.
c) Ce type de phrase montre qu’en s’interrogeant sur les conditions de son bonheur,
Antigone exprime son désarroi.
d) Antigone utilise la troisième personne du singulier pour parler d’elle parce qu’elle
désigne une Antigone qui lui est étrangère et qui n’existera jamais : celle qui accepterait
les compromissions.
e) Les quatre exemples de « pauvretés » qu’Antigone se refuse à faire sont : « mentir »,
« sourire », « se vendre » et « laisser mourir ».
f) Le mot « pauvretés » pourrait avoir pour synonyme : « indignités », « compromissions ».
2- a) Antigone attend d’Hémon qu’il soit « dur et jeune », « exigeant et fidèle » comme elle.
(l. 59 et 60).
b) Antigone craint que son fiancé ne s’éloigne d’elle et qu’il accepte n’importe quelle
indignité.
c) Antigone parle du royaume de l’enfance.
d) La vieillesse de Créon se traduit par des signes physiques : « ces petits plis sur le visage
et cette graisse autour de toi ». (l. 80-81).
e) Le conflit de générations oppose la jeunesse et la pureté d’Antigone à la sagesse et à
l’expérience de Créon.
3- a) La figure de style employée dans ces deux expressions est la comparaison.
b) Ces comparaisons montrent le dégoût et le mépris d’Antigone envers Créon.
c) Non, Antigone ne peut pas se contenter du bonheur tel que le conçoit Créon, cela
la dégoûte : « vous me dégoûtez tous avec votre bonheur ! » Elle est fidèle à une
conception totale, entière et immédiate du bonheur qu’elle associe au bonheur
enfantin : « Je veux être sûre de tout aujourd’hui et que cela soit aussi beau que quand
j’étais petite — ou mourir ».
d) Les propos d’Antigone révèlent qu’elle est déterminée et entière, elle ne fera pas de
concessions et gardera ses convictions.
C - Comprendre le rôle des didascalies
1- a)
Intonation / voix Attitude Geste Déplacement
Créon, hausse les La porte s’ouvre,
épaulesCréon, la entre Ismène.Les
Antigone, murmure,
secoueCréon, lui gardes apparaissent
Antigone, doucement Le regard perdu.
broie le bras.Créon, aussitôt. Les gardes
(Elle rit.)Ismène, Créon, a un peu
qui essaie de lui se jettent sur elle et
dans un cri Créon, honte soudain.
fermer la bouche de l’emmènent. Ismène
crie soudain.
force.Antigone, se sort en criant
débat. derrière elle.
© Cned, Français 3e — 19
b) Beaucoup de didascalies renseignent sur les sentiments des personnages. C’est le cas de Séquence

8c c
l’intonation (colère de Créon), de l’attitude (Créon a un peu honte soudain) et des gestes
qui par exemple expriment la colère de Créon (la secoue).
c) Les didascalies permettent d’identifier les différentes scènes en indiquant les entrées et
les sorties de scène des personnages.
2- Proposition de didascalie : Créon, tenant fermement le bras d’Antigone, la regardant de haut.
D - Orthographe : distinguer qu’elle(s) et quel(le)(s)
1- a) L’intrus est qu’elle puisqu’il s’agit de la conjonction « que » et du pronom personnel
« elle ». Les autres sont des déterminants interrogatifs.
b) « Quel sera-t-il, mon bonheur ? femme heureuse deviendra-t-elle, la petite
Antigone ? pauvretés faudra-t-il qu’elle fasse elle aussi ? »
Quelle
Quell
es
Je remarque que les noms encadrés sont placés après les déterminants et que ceux-ci s’accordent avec eux en genre et en
nombre.
c) Ces homophones sont employés dans des phrases interrogatives.
2-
a) Créon ne sait plus quel argument utiliser.
b) Antigone, quelle femme courageuse !
c) Ismène voudrait qu’elle renonce à son projet.
d) Dans quelles souffrances la mort de sa sœur va la précipiter !
e) quel est le personnage le plus sympathique de la pièce ?
Séance 4
A - L’expression de l’impuissance tragique
1- a) Hémon vient demander à son père de sauver Antigone : « Père, ne laisse pas ces
hommes l’emmener ! » (l. 9).
b) Créon n’a pas tout essayé pour sauver Antigone même s’il a essayé de la raisonner. Il
aurait aussi pu accepter de revenir sur ses principes de gouvernant par exemple.
c) Selon Créon, Antigone est responsable de cet échec : « Elle a préféré sa folie et la
mort. » (l. 6-7).
d) Créon donne trois raisons pour ne pas sauver Antigone : le peuple sait ce qu’elle a
fait ; il ne croira pas qu’elle est folle et pensera que sa famille royale la protège ; il est
impossible de faire fuir Antigone car la foule entoure le palais.
e) Dans cette phrase, le pronom personnel « ils » renvoient aux gens de Thèbes, au peuple.
f) Pour se faire respecter du peuple et pouvoir continuer à le gouverner, Créon doit
respecter la loi : « Je suis le maître avant la loi. Plus après. » (ligne 24).
2- a) Dans l’échange entre Créon et le Chœur l’expression répétée par Créon est : « Je ne peux
pas » (l. 18 et 22).
b) Cette répétition montre bien l’impuissance de Créon face à cette situation.
c) Créon explique qu’il est trop tard pour agir car il doit respecter l’édit qu’il a lui-même
créé et qui interdit d’enterrer Polynice.
20 — © Cned, Français 3e
c c B - Analyser la relation père-fils Séquence 8

1- a) Le mode verbal qui traduit la tension entre Créon et Hémon est l’impératif.
b)
Début de l’extrait Fin de l’extrait
• court à lui, l’embrasse• le tient plus
créon • le détache de lui
fort
• crie, tentant de s’arracher à son
Hémon • se jetant dans ses bras
étreinte.• s’arrache de ses bras.
c) L’attitude des deux personnages évolue. Créon veut d’abord protéger son enfant puis
ensuite, veut qu’il grandisse et affronte la situation. Hémon, lui, arrive en pensant que
son père peut encore sauver la situation et est ensuite complètement désespéré quand il
voit que non.
2- a) Hémon pense que son père a un pouvoir absolu : « Tu es encore puissant » (l. 63, p. 104).
b) Les expressions pour désigner Créon dans cette réplique sont : « cette grande force, ce
courage, ce dieu géant » (l. 48-49 p. 103).
c) Hémon souhaite continuer à ressentir de l’admiration pour son père.
3- a) Créon désigne Hémon par les expressions « mon petit » et « mon petit garçon », ce qui
montre qu’il le considère encore comme un enfant.
b) Hémon, selon Créon, doit faire preuve de courage.
c) Pour Créon, devenir un homme, c’est comprendre que son père puisse être imparfait et
impuissant.
d) Hémon ne se montre pas courageux à la fin de cette scène puisqu’il lance un appel au
secours : « Antigone ! Antigone ! Au secours ! »
C - Exercice de réécriture
Et vous voilà devant moi avec ces larmes au bord de vos yeux et vos cœurs qui vous font mal— mes petits garçons, pour
la dernière fois… Quand vous vous serez détournés, quand vous aurez franchi ce seuil tout à l’heure, ce sera fini.
Séance 5
A - Un face à face inhabituel
1- a) Le garde est un interlocuteur différent des autres pour Antigone car il n’est pas membre
de sa famille et il appartient à un autre milieu social.
b) Dans ses deux premières répliques au sujet de sa mort, Antigone exprime un sentiment
d’appréhension.
c) Le garde est indifférent à la situation d’Antigone car il laisse entendre qu’elle souffrira
(« ils avaient mal », l. 3-4) et lui apprend froidement qu’elle sera emmurée vivante :
« vous murer dans un trou. » (l. 9). De plus, égoïstement, il parle de lui-même : « Moi,
je n’ai jamais été blessé. » (l. 4).
2- a) Antigone lui demande de remettre une lettre à quelqu’un après sa mort.
b) Le garde n’accepte pas immédiatement car cela pourrait lui coûter la vie.
c) Antigone ne parvient à le convaincre qu’en lui proposant un anneau d’or.
d) Le garde n’accepte de rendre ce service que si c’est lui qui écrit la lettre sur son carnet
afin que cela reste bien caché de ses chefs.
© Cned, Français 3e — 21
e) Les répliques du garde sont entre guillemets parce qu’il répète, en écrivant, ce que lui Séquence 8

dicte Antigone.
3- a) Le garde est préoccupé par l’avancement, l’or et par sa sécurité.
b) Au début de la scène le garde est en train de chiquer du tabac : « Le garde se fait une
c c
chique. »
c) Cette activité semble familière dans la mesure où le tabac chiqué est craché ensuite.
d) Les adjectifs qui caractérisent le garde sont « indifférent », « égoïste », « avide »,
« grossier », « peureux ».
B - Antigone : un personnage pathétique
1- a) Cette didascalie met en valeur la fragilité d’Antigone, sa vulnérabilité.
b) La figure de style employée est la métaphore qui permet d’associer la mort d’Antigone à
la fois au sommeil (« lit ») et au mariage (« nuptial »).
c) La citation de Sophocle aux lignes 12 et 13 donne au personnage une dimension
mythique. C’est la résonance d’une même histoire à travers le temps et les écrits. La
citation apporte avec elle un peu de la noblesse tragique.
d) L’expression d’Antigone montre que la vie est trop laide. Accepter de faire des
concessions quant à ses valeurs ne lui est pas possible, être condamnée à cause de cela
lui est difficile aussi. Devoir supporter qu’un autre écrive sa lettre d’adieu à Hémon est
une dernière horreur à supporter.
2- a) Chaque sentiment est placé en face de l’expression qui l’exprime.
La peur • • « c’est terrible maintenant […] J’ai peur … »
Le doute • • « Je ne sais plus pourquoi je meurs. »
L’amour • • « Je t’aime … »
Le regret • • « Je le comprends seulement maintenant combien c’était simple de vivre … »
b) Antigone fait rayer les mots « j’ai peur » de la lettre définitive qu’elle veut envoyer à
Hémon. Elle fait donc disparaître la peur de la lettre.
c) Antigone n’exprime pas sa peur car elle ne veut pas faire souffrir davantage Hémon.
d) Antigone n’est plus certaine d’avoir fait le bon choix : « Je le comprends seulement
maintenant combien c’était simple de vivre. » (l. 64-66) ; « Je ne sais plus pourquoi je
meurs. » (l. 61-62 et l. 73).
e) Cette lettre ne peut qu’émouvoir le spectateur car elle fait ressortir la fragilité et la
solitude du personnage. De même, le spectateur ne peut que ressentir le tragique de la
situation.
C - Le tragique moderne : l’art des contrastes
1- a) L’effet produit par ces deux énoncés est le décalage. Décalage entre la solennité de
l’annonce (mourir emmurée vivante) et la vulgarité du geste de chiquer.
b) Ces répliques du garde ne paraissent pas appropriées à la situation tragique que vit
Antigone car le garde pose une question badine : « C’est pour votre bon ami ? » et ne se
dépêche pas d’écrire alors que le temps est compté.
c) La solitude d’Antigone est accentuée dans cette scène parce que le garde se montre
indifférent à son sort, ne perçoit pas son désespoir et ne la comprend pas.
22 — © Cned, Français 3e
c c 2-Séquence 8 a) La voix du garde est qualifiée de « grosse ».

b) Cette grosse voix contraste avec le message d’amour qu’Antigone dicte.


c) Les gestes et attitudes du garde qui évoquent un élève sous la dictée sont : « suce sa
mine » et « qui peine sur sa dictée ».
d) Ce personnage du garde fait plus penser à un personnage de comédie que de tragédie.
D - Les modalisateurs
1- a) Dans ces phrases, il y a l’expression du doute (phrase 1), du jugement de valeur
(phrase 2) et du sentiment (phrase 3). b)
Phrase 1 : « Je crois que j’ai entendu dire […] qu’ils allaient vous murer dans un trou. » Phrase 2 : « C’est trop laid, tout
cela, tout est trop laid. »
Phrase 3 : « J’ai peur que nous n’ayons plus le temps… »
2- Les modalisateurs sont soulignés.
a) Malheureusement, Antigone n’a pas échappé à son destin.
b) Il est possible que Créon regrette à tout jamais sa décision.
c) Le garde est un personnage égoïste et grossier.
d) Antigone est une héroïne très attachante.
e) Je peux vous assurer que j’ai lu d’une traite cette pièce passionnante.
© Cned, Français 3e — 23

E - Expression écrite Séquence 8 c


LE GARDEAppoline, j’ai faim, j’espère que tu
as pensé à réchauffer mon dîner !APPOLINE,
grommelant. Je réchauffe son dîner, je lui
c
- J’ai adopté la présentation d’un texte théâtral
etproposé quelques didascalies.- J’ai respecté
ce que je sais du caractère dugarde.- J’ai
nettoie ses chaussures et monsieur ne me parle imaginé les réactions de la femme du garde.-
même pas de ce qu’il fait de ses journées ! J’ai inventé les répliques du garderapportant la
Allons donc, avec qui as-tu fricoté tout ce temps scène avec Antigone.
?LE GARDE, se tapant sur la cuisse. Appoline,
toujours le mot pour rire ! Figuretoi que j’ai
passé toute la journée en compagnie d’une
femme, tellement maigre que les os lui
sortaient de la peau. Avec ça, un visage à
faire peur à une agora.APPOLINE, se
fâchant.Ah, ça, ne me raconte pas d’histoire !
Tu es encore allé traîner où tu ne devais pas, oui
!LE GARDE.Peut-être que si je te disais qu’en
échange de mes bons services, la dame…
APPOLINE, lui coupant la parole et haussant la
voix.T’as détroussé et te voilà pauvre comme
Ulysse devant sa maison ! Mais toi, tu es
infidèle !LE GARDE, criant plus fort que sa
femme. Mais non, elle m’a donné cet anneau
d’or
pour que j’écrive une lettre pour son fiancé
car elle est condamnée à mort. Voilà qui devrait
te calmer !APPOLINE. C’est de l’or ?LE
GARDE.Oui, c’est de l’or, acquis honnêtement
en plus, comme je te l’ai dit !APPOLINE.La
brave femme, elle a su donner du bonheuravant
de mourir au moins ! LE GARDE.Ah, ça,
j’aimerais bien garder ce genre de condamné
à mort tous les jours !
Séance 6
A - Une fin pathétique
1- a)
Le chœur Mort d’Antigone
Le messager Mort de Hémon
Le chœur Mort d’Eurydice
24 — © Cned, Français 3e

c c Séquence 8 b)

Antigone • • En se pendant Hémon • • En se plongeant une épée dans le ventre eurydice • • En se coupant la gorge
c) Ces trois morts sont violentes et sont des suicides.
d) Les deux expressions qui désignent le sang des victimes sont « une immense flaque
rouge » (l. 43, p. 119) et « « cette large tache rouge » (l. 72, p. 120).
e) Ces trois morts ne sont pas représentées sur la scène du théâtre car Anouilh, qui s’est
inspiré d’une pièce de Sophocle, a choisi de respecter la règle de bienséance de la
tragédie classique : on ne devait pas représenter la mort sur scène.
2- a) Antigone s’est pendue avec sa ceinture.
b) La ceinture d’Antigone rappelle le monde de l’enfance car elle est de trois couleurs et,
entourant le cou d’Antigone, elle est comparée à « un collier d’enfant ».
c) Les deux expressions qui soulignent l’aspect enfantin d’Hémon dans ce passage sont :
« au petit garçon d’autrefois » (l. 32) et « avec ses yeux d’enfant » (l. 36-37).
d) L’auteur emploie ces références à l’enfance concernant Hémon et Antigone car il
cherche à montrer à quel point le sort est cruel pour eux, qui sont aussi vulnérables et
purs que des enfants. L’auteur veut que le spectateur les prenne en pitié.
3- a) Les deux amants sont allongés l’un près de l’autre.
b) Eurydice donne l’impression de dormir.
c) La mort est comparée au sommeil. Créon dit d’ailleurs : « Ils dorment tous »
(l. 74, p. 121) et « Cela doit être bon de dormir » (l. 76, p. 121).
d) La mort est adoucie par cette comparaison, le spectateur (ou le lecteur) peut ressentir
de l’apaisement.
4- a) Créon se retrouve tout seul.
b) Créon exprime ainsi sa tristesse d’avoir dû accomplir son destin en devenant roi.
c) Créon et Antigone idéalisent tous les deux le monde de l’enfance dans la fin de cette
pièce et se retrouvent dans la solitude absolue.
B - Le récit du messager
1- a) Le récit du messager va des lignes 6 à 43 (p. 118-119).
b) La première phrase de ce récit « Une terrible nouvelle. » (l. 6) ne comporte pas de
verbe ; c’est une phrase non verbale (elle est aussi nominale puisque son noyau est un
nom). Elle produit un effet de choc sur le spectateur.
c) C’est le présent de narration qui est le plus souvent employé.
d) Le présent de narration rend le récit du messager plus vivant, plus proche de l’auditeur,
lui donnant l’illusion que les faits racontés se déroulent sous ses yeux, en temps réel.
2- a) Le rythme du récit est lent car le récit des événements est enrichi de descriptions,
par exemple : « le roi suant, dont les mains saignent », « des fils bleus, des fils verts, des fils rouges qui lui font comme un
collier d’enfant », « les yeux noirs ». Le messager émet aussi des commentaires, par exemple : « il n’a jamais tant
ressemblé au petit garçon d’autrefois ».
b) La présence d’Hémon dans le tombeau se manifeste d’abord par des plaintes.
c) Créon a parlé à son fils (« il le supplie », l. 30), mais celui-ci n’a pas prononcé un mot
(« sans rien dire », l. 33 et 40).
© Cned, Français 3e — 25

d) Les termes qui se rapportent au regard sont : « les yeux noirs », « regarde » (plusieurs Séquence 8

fois), « yeux d’enfant », « ce regard ».


3- Le récit du messager permet l’accomplissement du dénouement car Eurydice s’est suicidée
« en apprenant la mort de son fils », donc par le récit.
c c
C - Le rôle du chœur
1- a) Le Chœur vient commenter les paroles de Créon mais surtout lui apprendre la terrible
nouvelle de la mort d’Eurydice.
b) Le Chœur s’adresse à Créon dans la réplique de la ligne 77 et aux spectateurs dans la
réplique de la ligne 98.
2- a) Le Chœur est un personnage de la pièce puisqu’il dialogue avec d’autres personnages.
b) Le statut particulier du Chœur est d’être le porte-parole de l’auteur. Il commente la
pièce à l’attention des spectateurs.
D - Vocabulaire : autour du mot chœur
1- Je me suis inscrit pour chanter dans la chorale de mon établissement.
2- Pour régler la précision de ce ballet, le chorégraphe a fait un travail remarquable. 3- Depuis que sa voix a changé, il
n’est plus un aussi bon choriste.
4- Dans ce spectacle de danse, les costumes et la chorégraphie sont éblouissants.
E - Exercice de réécriture
Puis soudain il se dressa, les yeux noirs, et il n’avait jamais tant ressemblé au petit garçon d’autrefois, il regarda son père
sans rien dire, une minute, et, tout à coup, il lui cracha au visage, et tira son épée. Créon avait bondi hors de sa portée.
Alors, Hémon le regarda avec ses yeux d’enfant, lourds de mépris, et Créon ne put pas éviter ce regard comme la lame.
Hémon regarda ce vieil homme tremblant à l’autre bout de la caverne et, sans rien dire, il se plongea l’épée dans le ventre
et il s’étendit contre Antigone, l’embrassant dans une immense flaque rouge.
Séance 7
A - Un discours moderne sur la tragédie
1-
a) Antigone vient d’être arrêtée par les gardes.
b) Pendant l’intervention du chœur, l’action se poursuit : c’est à ce moment précis
qu’Antigone tente une deuxième fois de recouvrir le cadavre de Polynice et qu’elle se fait
arrêter par les gardes.
c) Le discours du Chœur arrive au moment où l’action se noue et où les lignes de force de
la tragédie se mettent en place, c’est donc par excellence un moment stratégique.
2- a) L’anachronisme est : « on dirait un film dont le son s’est enrayé » (l. 10-11).
b) Ces expressions appartiennent au langage familier.
c) Le Chœur se fait le porte-parole de l’auteur.
3- a) Les expressions qui assimilent le fonctionnement de la tragédie à un mécanisme
implacable sont : « le ressort est bandé », « c’est minutieux », « bien huilé ».
b) Les trois adjectifs employés au début du second paragraphe pour qualifier la tragédie
sont : « propre », « reposant » et « sûr ».
26 — © Cned, Français 3e

c c
Déroulement implacable •
Coups de théâtre* Gratuit
Séquence 8 c)

• Drame
Utilitaire Présence d’espoir • Tragédie
••

• Absence d’espoir •
d) Les images qui expriment la solitude du héros tragique sont : « les silences, tous
les silences, le silence quand le bras du bourreau se lève à la fin, le silence au
commencement ».
e) On peut dire que cette citation peut s’appliquer à Antigone car elle ne cesse de clamer
son idéal de pureté, sa volonté de suivre son idéal enfantin. « Je suis là pour vous dire
non et pour mourir » (p. 82, l. 133-134). Antigone s’oppose donc vivement à Créon
et à son idéal du bonheur : « Non, je ne me tairai pas ! Je veux savoir comment je m’y
prendrai, moi aussi, pour être heureuse. »
B - Vocabulaire : autour du mot fatalité
1-
a) La date fatidique de l’examen approche à grands pas.
b) Cet homme n’essaie même plus de réagir face aux difficultés, il est fataliste.
c) L’alpiniste n’avait pas vérifié son harnais de sécurité ; cet oubli lui a été fatal.
d) Sa conduite était de plus en plus dangereuse ; l’accident devait fatalement se produire.
2- Le mot à encadrer était salutaire. 3-
a) À l’heure de l’instant décisif, tu ne peux plus te dérober, il faut agir !
b) Cette légère condamnation en justice pourrait être nuisible à sa carrière.
c) Malgré toute son expérience, il n’a pu survivre à sa chute mortelle.
d) La fonte des glaces polaires est la conséquence inévitable du réchauffement climatique.
© Cned, Français 3e — 27
Séance 8 Séquence 8

Je connais
c
Les différents types d’arguments :-
Ceux qui s’adressent à la Raison et quiont
c
Je suis capable de
Citer quelques-uns des arguments employéspar
Créon pour dissuader Antigoned’enterrer son
pour but de convaincre.- Ceux qui font appel frère :- On ne jette sur le cadavre qu’un peu de
aux Sentiments etqui ont pour but de terre.- Les prêtres bâclent les prières pour
Persuader. travaillerplus.
Compléter les phrases suivantes par quel(le)(s)
ou qu’elle(s) en accordant si nécessaire. • Quelle
Les homophones Quel(le)(s) histoire terrible !• Je sais qu’elle finira par
etQu’elle(s) comprendre quelles sont ses erreurs.• Quelle
version d’Antigone as-tu préférée ? • J’ignore ce
qu’elle avait en tête réellement.
Souligner les modalisateurs dans les
La modalisation qui consiste àintroduire
énoncéssuivants :a) Antigone sera probablement
une part de subjectivité dansun énoncé.On
murée dans untrou.b) Vous devriez lire cette pièce
peut exprimer • un sentiment de :- Doute :
passionnante.c) Heureusement, tout cela n’est
peut-être- certitude: je suis sûr• Un
qu’une fiction.d) Je suppose que la nourrice ne
jugement de Valeuren employant des termes
survivra pas àla mort d’Antigone.e) Créon est
péjoratifs ou Mélioratifs.
assurément un roi malheureux.
Les rôles du chœur dans la tragédie :- Proposer au moins trois mots de la
Présenter les personnages- commenter mêmefamille que chœur :- chorale- chorégraphie-
l’action chorégraphe
Citer des mots de la famille de loi, formés
Le vocabulaire autour des mots :- Loi- surles radicaux leg- ou loy- :- légiférer, loyal,
Fatalité loyauté, légal…- Citer des mots de la famille de
fatalité :- Fataliste, fatal, fatalement.
Les caractéristiques de la er les adjectifs qui la définissent :opre – pleine
tragédieselon Jean Anouilh, telles qu’elles d’espoir – reposante– utilitaire – minutieuse –
sontexposées par le chœur. mécanique –hasardeuse - implacable
EncadrPr
28 — © Cned, Français 3e
tée par un cadre.

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