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LE FACE A FACE : ANTIGONE/CREON.(Le nœud) J.

NOUAMANE

I/- 1ère partie : L’enterrement de Polynice.


Situation du passage : (1ère partie : L’enterrement de Polynice.)

Antigone a enterré le cadavre de son frère Polynice. Elle a par conséquent bravé la loi
de Créon, le roi, qui interdisait, sous peine de mort, de donner une sépulture à Polynice.
Les gardes ont surpris Antigone en train d’enterrer le cadavre de son frère. Ils l’ont
arrêtée et l’ont emmenée pour comparaître devant le roi. Une fois au palais, Créon met
ses gardes au secret et reste seul avec Antigone. C’est le face à face.

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Créon veut étouffer l’affaire et sauver Antigone. Il lui demande de se taire et de


rentrer dans sa chambre. De sa part, il fera disparaitre les 3 gardes.

Antigone refuse cette proposition : « Pourquoi ? Puisque vous savez bien que je
recommencerai. »

Créon lui demande les raisons de son acte : les raisons pour lesquelles elle a
enterré le cadavre de son frère Polynice.

Antigone lui explique que cela est son devoir moral et fraternel :

« je le devais » ; « je le devais tout de même. » ; « C’était mon frère. »

Créon veut savoir si l’acte d’Antigone est prémédité (acte volontaire).

Antigone lui explique qu’elle est bien consciente de son acte et est au courant de la
sanction promise à celui qui ose rendre les devoirs funèbres à Polynice.

Pour la sauver, Créon essaie de lui trouver une excuse : C’est parce qu’elle est la
fille d’Œdipe, sa nièce et la fiancée de son fils Hémon, elle se croyait alors au-
dessus de la loi et que Créon n’oserait jamais la punir.

Antigone lui explique qu’elle n’a pas cru cela.

Créon la compare à son père Œdipe : L’orgueil d’Œdipe qui voulait être
surhumain, mais lui, Créon, considère qu’être roi n’est pour lui qu’un métier,
un devoir de mener le peuple, un devoir de faire respecter la loi, pour que
l’ordre règne à Thèbes.

Créon lui explique également que son acte est absurde. Les rites funèbres sont
absurdes et insensés.
Antigone reconnait que tous ces rites funèbres sont absurdes : « Oui c’est absurde »,
mais son acte est la manifestation de sa liberté : « Pour personne. Pour moi. »

Créon lui explique qu’il ne veut pas la faire mourir dans une histoire de
politique : Ne pas enterrer le cadavre de Polynice n’est qu’une histoire de
politique, c’est juste pour donner l’exemple et faire peur au peuple. Pour
lui, il aurait bien voulu enterrer ce cadavre qui pue et qui se décompose ne
serait-ce que pour l’hygiène.

Antigone lui explique qu’il est odieux.

Créon lui explique : « Oui mon petit. C’est le métier qui le veut». Il lui explique
également que par devoir et par nécessité , on fait certaines choses malgré
soi, et contre toute volonté personnelle, on accepte et on dit OUI.

Antigone lui explique qu’elle est anticonformiste et elle est libre de faire ses
choix : « Moi, je peux dire NON encore à tout ce que je n’aime pas et je suis seul juge ».

Créon lui explique : « Eh bien, oui, j’ai peur d’être obligé de te faire tuer si tu
t’obstines. Et je ne le voudrais pas ».

Antigone, par contre, lui explique qu’il fallait dire NON.

Créon lui explique qu’il faudrait toujours quelqu’un qui mène la barque
(métaphore filée de la barque). Il faudrait toujours quelqu’un qui mène le
peuple, assure la paix et applique la loi.

Antigone ne veut rien entendre.

Créon, fatigué, va jouer sa dernière carte pour sauver sa nièce : Il lui raconte
donc la vraie histoire, le vrai visage de ses frères Polynice et Etéocle : Les deux
n’étaient que des voyous et des traîtres. Ils ne méritent pas donc un tel
sacrifice. Ils ont essayé tous les deux d’assassiner leur père Œdipe pour
s’emparer du pouvoir. Mais pour une raison politique et justement pour
donner l’exemple, il a fallu faire de l’un d’eux un héros pour les funérailles
nationales et laisser l’autre sans sépulture. Créon lui assure qu’il ne sait même
pas lequel des deux dort dans le tombeau et lequel pourrit là sous le soleil car
ils étaient en bouillie, méconnaissables. Créon ajoute que cela lui était égal.

Antigone, vaincue, décide enfin de renoncer à sa folie et de monter


dans sa chambre. (Page 90).
Créon : Qu’est-ce que tu vas faire maintenant ?

Antigone, se lève comme un somnambule: Je vais remonter dans ma chambre.


II/- 2ème partie : La conception du bonheur :
Situation de la 2ème partie du face à face : (La conception du bonheur)

Antigone a enterré le cadavre de son frère Polynice. Elle a par conséquent bravé la loi
de Créon, le roi, qui interdisait, sous peine de mort, de donner une sépulture à Polynice.
Antigone décide enfin de renoncer à son projet et de remonter dans sa chambre. Créon
croit assurer sa victoire. Alors il lui fait le tableau de la vie et du bonheur qui l’attend
avec Hémon. C’est la deuxième partie du face à face.

Créon respire et croit assurer sa victoire. Alors il lui fait le tableau de la vie et du bonheur qui l’attend,
son mariage et son avenir avec son fiancé Hémon. Un bonheur humain et réaliste.

Antigone refuse ce bonheur que lui offre Créon, un bonheur médiocre et modeste. Elle est
exigeante et elle refuse cette vie de mensonge de l’hypocrisie et de petitesse. Antigone refuse
ce « sale bonheur ». Antigone éprise d’absolu, cherche un bonheur idéal, parfait et
utopique : « Moi, je veux tout, tout de suite, et que ce soit entier – Ou alors je refuse ! Je ne
veux pas être modeste, moi ;(…) – Ou mourir ».

Créon, homme réaliste : Le bonheur est simple, possible et réalisable.

Antigone, jeune fille idéaliste : Elle cherche le bonheur absolu, parfait,


impossible.

Ismène entre. Ismène, qui était contre le projet de sa sœur Antigone, a changé d’avis
et elle veut maintenant partager le sort de sa sœur : « Si vous la faites mourir, il faudra me
faire mourir avec elle ».

Mais Antigone refuse. La séparation est inéluctable puisque les choix effectués sont
radicalement antithétiques : la vie pour Ismène et la mort pour Antigone. Cependant, Ismène
assure qu'elle perpétuera le geste d'Antigone dès le lendemain.

Ismène : Si vous la faites mourir, il faudra me faire mourir avec elle.

Ismène : Eh bien, j’irai demain !

Antigone : Tu l’entends Créon ? Elle aussi. Qui sait si cela ne va pas prendre à d’autres en
m’écoutant ?

Donc, on peut comprendre qu’il y aura toujours des Antigone car il y aura toujours des
injustices, il y aura toujours des guerres, donc il y aura toujours des anticonformistes, des
révoltés, des personnes qui disent haut et fort NON, des personnes qui meurent pour leurs
idées, pour leurs convictions et pour leurs valeurs, au nom de la liberté, au nom de la justice et
au nom de l’honneur. Antigone a existé, existe et existera toujours.

Créon a essayé de faire taire Antigone qui hurlait, mais sans résultat.

Finalement, insulté, provoqué, poussé à bout, Créon appelle ses gardes pour
emmener Antigone : « Gardes ! Emmenez-la ! ».

Antigone est donc condamnée à mort.

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