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Fiche de lecture : Antigone de Jean Anouilh

Titre de l’œuvre Antigone


Auteur et siècle Jean Anouilh (1910-1987), le 20ème siècle
Date d’écriture et de Pièce écrite en 1942, présentée en 1944. (et publiée en 1946)
présentation
Genre Tragédie moderne
Personnages principaux Antigone, Ismène, Créon, Hémon
Époque de l’action Antiquité grecque
Lieu de l’action Palais de Thèbes dans la cité de Thèbes(Grèce)
Composition Pas d’actes ni de scènes
Registre de langue (niveau deLangage courant, parfois familier
langue) Langue familière : La nourrice, les gardes…
Registre ou tonalité de la pièce
Registre tragique
Règles classiques -Respect de la règle des trois unités (lieu, temps, action) -Respect de la règle de
bienséance (pas de mort sur scène) – La vraisemblance.
Type de texte L’ensemble du texte est globalement argumentatif
Indications temporelles -Quatre heures du matin (première tentative d’Antigone d’enterrer le cadavre de
son frère) -Midi (deuxième tentative d’Antigone) -Cinq heures (fin de la pièce)
Dénouement Tragique : mort d’Antigone, d’Hémon et d’Eurydice
Le prologue Personnage extérieur à l’intrigue, hors liste
Présentation des personnages Présentés du plus important au moins important
Les thèmes La solitude, le bonheur, l’enfance et le devoir
Fonction du chœur Représente l’opinion publique, le peuple de Thèbes et la conscience de Créon.
Rapport des personnages avec -Antigone : Respect de la loi divine -Créon : Respect de la loi humaine
la loi
Liens entre les personnages -Antigone : fille d’Œdipe et nièce de Créon -Ismène : sœur d’Antigone -Créon :
oncle d’Antigone (roi de Thèbes) -Hémon : fils de Créon et fiancé d’Antigone
Histoire de la pièce Suite du mythe d’Œdipe : Antigone décide d’enterrer son frère et se dresser
contre Créon, le roi, qui a interdit de donner les devoirs funèbres à Polynice,
considéré comme un traître.
Arguments d’Antigone -Polynice est son frère. -Il a le droit au repos. -Son devoir est de l’enterrer.
La notion de fatalité Antigone ne peut échapper à son destin : La mort.
Les anachronismes Décalage chronologique : situer à une époque ce qui appartient à une autre
époque moderne.
Figures de style Des personnifications, des comparaisons, des métaphores, des antiphrases,……
Temps des verbes Temps dominant : le présent. Emploi du conditionnel : scène Antigone et Hémon.
Biographie de Jean Anouilh
Jean Anouilh est né en 1910 à Bordeaux (France). Son père est tailleur et sa mère musicienne ainsi que professeur
de piano, elle joue dans un orchestre se produisant sur des scènes de casino en province. C'est dans les coulisses de ces
casinos qu'il découvre les grands auteurs classiques : Molière, Marivaux et Musset.
Jean Anouilh vit à Paris et rentre au collège Chaptal. C'est très tôt qu'il se prend de passion pour le théâtre. En 1928, il
assiste émerveillé, au printemps, à la représentation de Siegfried de Jean Giraudoux, l'adolescent de dix-huit ans fut
ébloui, subjugué... En 1929 il devient le secrétaire de Louis Jouvet. Les relations entre les deux hommes sont
tendues. Qu'importe, son choix est fait, il vivra pour et par le théâtre.
Sa première pièce, l'Hermine (1932), lui offre un succès d'estime, et il faut attendre 1937 pour qu'il connaisse son
premier grand succès avec le Voyageur sans bagages. L'année suivante le succès de sa pièce la Sauvage confirme sa
notoriété et met fin à ses difficultés matérielles.
Puis éclate la seconde guerre mondiale. Pendant l'occupation, Jean Anouilh continue d'écrire. Il ne prend position ni
pour la collaboration, ni pour la résistance. Ce non-engagement lui sera reproché.
En 1944 est créé Antigone. Cette pièce connaît un immense succès public mais engendre une polémique. Certains
reprochent à Anouilh de défendre l'ordre établi en faisant la part belle à Créon. En 1945, il s'engage pour essayer de
sauver l'écrivain collaborateur Robert Brasillach de la peine de mort; en vain. Cette exécution le marque profondément.
Il écrira encore plusieurs pièces dans les années soixante-dix, dont certaines lui vaudront le qualificatif "d'auteur de
théâtre de distraction". Il n'en reste pas moins qu'il a bâti une œuvre qui révèle un pessimisme profond. Anouilh est
mort en 1987. Anouilh et le théâtre grec
Lorsque Jean Anouilh choisit de reprendre le mythe d’Œdipe et celui d’Antigone, il décida aussi de reprendre un
certain nombre de caractéristiques du théâtre grec. Dans ce théâtre, les actions des personnages sont commentées par
un chœur. La tragédie grecque obéit toujours à la même structure : le prologue, l’entrée du chœur, les épisodes
entrecoupés des commentaires chantés du chœur, le dénouement et la sortie du chœur. Anouilh dans sa pièce suit cette
structure.
La pièce fut créée le 4 février 1944. Les autorités allemandes étaient favorables à l’activité théâtrale pour que la vie
semble continuer normalement. De plus, les autorités françaises souhaitaient voir jouer des œuvres classiques et
voyaient d’un mauvais œil les pièces où le thème de l’adultère était important, la portée morale était nécessaire. Les
Parisiens allaient souvent au théâtre car le lieu était chauffé et c’était un moyen d’oublier la dure réalité quotidienne.
Résumé d’Antigone
Écrite en 1942, la pièce fut représentée le 4 février 1944. L'époque : les derniers mois de l'Occupation. Ce fut un très
grand succès. Antigone se présente comme formant un tout : pas de division en actes, ni en scènes.
L'exposition Au début, le Prologue s'avance vers le public et lui présente tous les personnages. Ils sont tous en scène.
Le Prologue les montre, et nous parle de leur caractère et leur rôle.
Antigone et sa nourrice La nourrice surprend Antigone, qui rentre de l'extérieur sur la pointe des pieds, ses souliers à
la main. Elle a été, dit-elle, se promener dans la campagne. Antigone et Ismène, la sœur d'Antigone, dissuade cette
dernière d'enfreindre l'ordre de Créon et d'ensevelir le corps de Polynice. Ismène exhorte sa sœur à la prudence ("Il est
plus fort que nous, Antigone, il est le roi"). Antigone refuse ces conseils de sagesse. Elle n'entend pas devenir
raisonnable.
Antigone et Hémon Une scène pleine d’émotion. La jeune fille veut d'abord s'assurer de l'amour d'Hémon. Elle aurait
été heureuse d'être sa femme, et était prête à se donner à lui la veille au soir parce que... Mais avant de lui dire
pourquoi, elle lui fait jurer de ne pas la questionner. Il le fait, et frappé de stupeur, il entend : « parce que jamais,
jamais, je ne pourrai t'épouser». À Ismène, revenue, qui essaye de la raisonner, Antigone lui apprend la vérité : elle est
allée enterrer son frère pendant la nuit. Arrestation d'Antigone C'est le moment de la « crise ». Le ressort est bandé.
Le Chœur en profite pour entrer, et, s'adressant au public, explique sa conception de la tragédie. C'est le moment où la
jeune fille entre en scène, poussée par les gardes. Antigone était revenue sur les lieux en plein jour.
Antigone et Créon Scène capitale entre Créon et Antigone, scène où on touche le sens de la pièce. On peut distinguer
plusieurs étapes. Créon est assez calme au début. Il espère étouffer l'affaire en faisant disparaître les trois gardes.
Antigone lui annonce qu'elle recommencera. Créon change de stratégie et use d’autres arguments mais en vain. Poussé
à bout, Créon appelle ses gardes. Malgré les reproches du Chœur, les supplications d'Hémon, Créon avoue qu'il n'a rien
pu faire pour sauver Antigone et qu'elle voulait mourir. Hémon sort comme un fou.
Antigone et le garde Antigone reste seule avec le garde. Cette scène nous montre l'isolement d'Antigone à l'heure de
sa mort. Le garde parle de ses petits problèmes à lui, et apprend à Antigone qu'elle va être enterrée vivante.
Personnages principaux
Antigone : est le personnage clé de la pièce. Dès le prologue, règne autour d'elle un sentiment de fatalité, de destin
inéluctable. Dès le début, Antigone s'oppose à sa sœur Ismène, qui incarne son contraire. Antigone, c'est "la maigre
jeune fille noiraude et renfermée", tandis que sa sœur "la blonde, la belle, l'heureuse Ismène" a les traits de l'héroïne
parfaite
Créon : Le roi de Thèbes est un souverain besogneux et consciencieux, le contraire d'un ambitieux : "son oncle, qui est
le roi", "il a des rides, il est fatigué", "
Ismène : Ismène sert à définir, par contraste, Antigone. Elle "bavarde et rit", "la blonde, la belle" Ismène possède le
"goût de la danse et des jeux ... du bonheur et de la réussite, sa sensualité aussi", elle est "bien plus belle qu'Antigone",
est "éblouissante", avec "ses bouclettes et ses rubans", "Ismène est rose et dorée comme un fruit".
Hémon : C'est le fils de Créon. Le "jeune homme", "fiancé d'Antigone" n'apparaît que deux fois. Il est fasciné par
Antigone "Oui, Antigone" et révolté contre son père Créon. Il fait preuve de beaucoup de candeur et semble avoir peur
de grandir et de regarder les choses en face : "Père, ce n'est pas vrai ! Ce n'est pas toi, ce n'est pas aujourd'hui ! Nous ne
sommes pas tous les deux au pied de ce mur où il faut seulement dire oui. Tu es encore puissant, toi, comme lorsque
j'étais petit. Ah ! Je t'en supplie, père, que je t'admire, que je t'admire encore ! Je suis trop seul et le monde est trop nu
si je ne peux plus t'admirer.
Eurydice : L'épouse de Créon, la mère d'Hémon. C'est "la vieille dame qui tricote", la "femme de Créon", "elle est
bonne, digne, aimante", mais "Elle ne lui est d'aucun secours"
La Nourrice : Personnage traditionnel du théâtre grec, la Nourrice n'existait pourtant pas dans la pièce de Sophocle;
c'est une création d'Anouilh. Elle est la vieille femme, affectueuse et vigilante, la "nounou" réconfortante, qui a du mal
à comprendre le dessein d'Antigone : "Tu te moques de moi, alors ? Tu vois, je suis trop vieille. Tu étais ma préférée,
malgré ton sale caractère."

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