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CRÉON ET LE GARDE/ LE FONCTIONNAIRE ZÉLÉ FACE AU TYRAN

Le garde Jonas annonce au roi qu’on a recouvert de terre le cadavre de Polynice. Le coupable reste
inconnu et toutes les hypothèses sont possibles. Créon demande aux gardes d’étouffer la nouvelle.

La caricature du carriériste militaire :

- des didascalies dépréciatives : « C’est une brute. Pour le moment il est vert de peur. », « Il sue à
grosses gouttes, il bafouille. ». Cela enlève tout sérieux et toute crédibilité au personnage.

Le garde n'a pas vraiment un rôle de « brute » dans ce passage car il est « vert de peur » à l'idée
d'affronter Créon : pour ne pas venir, il avait tiré au sort et il essaie de se défiler en montrant que ce
sont ses collègues qui devraient se trouver devant le roi. (« On est les trois du piquet de garde »,
« Faut-il que j'aille le chercher, chef ? »). Enfin, lorsque Créon l'oblige à parler, il crie car il est terrifié :
(« il crie soudain. C'est moi qui l'ai vu le premier, chef ! »)

- les noms des gardes sont significatifs, représentatifs de la classe sociale à laquelle ils
appartiennent : Boudousse/ Durant/ Jonas.

- les manœuvres de faire-valoir du garde :17 ans de service/ volontaire/ médaillé/ bien noté…

Une scène comique :

Le texte utilise un comique de répétition qui décrédibilise et dévalorise les personnages. En effet, le
garde Jonas est totalement terrifié : répète vingt fois le mot « chef ». Quant à Créon, malgré son
autorité royale, il ne parvient pas à faire parler un subalterne (le garde) et pose donc sans cesse des
questions. Toutes ces répétitions rendent l'extrait comique.

Les hypothèses sur le coupable :

- la symbolique de la pelle retrouvée auprès du cadavre. Il s’agit de celle de Polynice offerte à


Antigone dans son enfance.
- un enfant recruté par l’opposition/ les amis de Polynice/ les chefs de la plèbe/ les prêtres.

Les directives du roi :

Créon, par ses réactions et ses actions, prend son rôle de chef au sérieux :
- il commence par s'assurer qu'il ne s'agit pas d'une erreur (un animal aurait pu recouvrir le corps).
- Il demande ensuite s'il y a des indices, des « traces » de celui qui a commis cet acte interdit afin de
pouvoir le retrouver.
- Il double la garde et annule la relève.
- Enfin, il organise la riposte et les recherches sur un ton d'autorité car il donne des ordres :
« Écoute bien, toi ».
- Ainsi, il impose le silence aux gardes pour ne pas ébruiter l'affaire et rester libre dans ses
recherches.
Il dit alors que les gardes mourront si l'histoire se sait : « vous mourrez tous les trois ». Et il sait que le
travail de recherche et de punition devra suivre : « la jolie besogne commencera »(oxymore et
antiphrase)

Un roi tyrannique :
- il terrorise les gardes comme il cherche à terroriser son peuple.
- il menace de tuer les gardes si la nouvelle se propage.
- il sait qu’il aura à tuer l’enfant si jamais on l’ arrête (« la jolie (=la sale besogne »).

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