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cadémie souss massa draa

délégation d'ouarzazate

lycée sidi mohammed ben abdellah

 par idoubiya rachid

mon credo : les traditions patrimoine d'une nation...

ahmed sefrioui, la boîte à merveilles(1954)

problématique de lecture

le récit autobiographique intègre récit du personnage et discours de


l'auteur. dans cet extrait, ahmed sefrioui livre ses jugements d'adulte sur
« le bain maure » et narre, par le biais de sidi mohamed, les différents
sentiments qu'il avait éprouvés lors de ses premières visites dans ce lieu.

le bain maure

-ma mère me calma

- je t'emmène prendre un bain, je te promets une orange et un oeuf dur et tu trouves le


moyen de braire comme un âne !

toujours hoquetant, je répondis :

-je ne veux pas aller en enfer.

elle leva les yeux au ciel et se tut, confondue par tant de niaiserie.

je crois n'avoir jamais mis les pieds dans un bain maure depuis mon enfance. une vague
appréhension et un sentiment de malaise m'ont toujours empêché d'en franchir la
porte. a bien réfléchir je n'aime pas les bains maures. la promiscuité, l'espèce
d'impudeur et de laisser-aller que les gens se croient obligés d'affecter en de tels lieux
m'en écartent. même enfant, je sentais sur tout ce grouillement de corps humides, dans
ce demi-jour inquiétant, une odeur de péché. sentiment très vague, surtout à l'âge où je
pouvais encore accompagner ma mère au bain maure, mais qui provoquait en moi un
certain trouble.

dès notre arrivée nous grimpâmes sur une vaste estrade couverte de nattes. après avoir
payé soixante-quinze centimes à la caissière nous commençâmes notre déshabillage
dans un tumulte de voix aiguës, un va-et-vient continu de femmes à moitié habillées,
déballant de leurs énormes baluchons des caftans et des mansourias, des chemises et des
pantalons, des haïks à glands de sois d'une éblouissante blancheur. toutes ces femmes
parlaient fort, gesticulaient avec passion, poussaient des hurlements inexplicables et
injustifiés.

je retirai mes vêtements et je restai tout bête, les mains sur le ventre, devant ma mère
lancée dans une explication avec une amie de rencontre. il y avait bien d'autres enfants,
mais ils paraissaient à leur aise, couraient entre les cuisses humides, les mamelles
pendantes, les montagnes de baluchons, fiers de montrer leurs ventres ballonnés et leurs
fesses grises.

ch.1

lecture analytique 3

 un mauvais souvenir : ou le discours et le récit.

1. compréhension : « je crois n'avoir jamais mis les pieds dans un bain


maure depuis mon enfance. » qui a dit cette phrase, est-ce sidi
mohammad l'enfant ou ahmed sefrioui l'adulte ? justifiez votre réponse.

2. compréhension : « je crois… » le verbe croire est au présent de


l'indicatif. quelle est sa valeur : a-présent de vérité générale b- de
l'énonciation c- de la narration ? justifiez votre réponse.

3. grammaire : comment appelle-t-on le moment de l'énonciation : a-


moment de l'écriture et du souvenir b-moment de la narration c- moment
de vérité ? choisissez la bonne réponse.

4. conjugaison : a- quels sont les trois temps utilisés par le narrateur dans
le passage : « je crois n'avoir jamais (…) moi un certain trouble. » ? b-
remplissez le tableau suivant :

Verbes Temps infinitifs groupes

5. conjugaison : a- quel est le nouveau temps utilisé par le narrateur dans


le passage : « dès notre arrivée nous grimpâmes(…) leurs ventres
ballonnés et leurs fesses grises ? b- donnez des exemples.

c- pourquoi le narrateur l'a-t-il employé ? d- donnez les valeurs


temporelles de ce temps.

6. grammaire : délimitez le passage où l'auteur-adulte commente et où le


narrateur-enfant raconte.

7. grammaire : si le passage où l'auteur commente s'appelle discours,


comment s'appelle le passage où le narrateur raconte ?
 un regard d'enfant : ou la modalisation ou l'expression du jugement.

1. compréhension : a- quel est le lieu introduit dans ce passage : « dès


notre arrivée(…) et leurs fesses grises. » b- par quel personnage est-il
présenté ?

2. compréhension : a- les femmes sont-elles présentées de façons


favorables ou défavorables ? justifiez votre réponse. b- relevez les termes
péjoratifs employés par le narrateur.

3. figure de style : l'hyperbole emploie des termes forts, exagérés. y'a-t-il


des termes forts et exagérés dans le passage ? relevez-les.

4. compréhension : quels indices permettent de dire que l'écrivain- adulte


et le narrateur-enfant, n'aiment pas le bain maure ?

5. compréhension : a- quel est le point de vue adopté par le narrateur ? a


- omniscient b- interne

c- externe. b-justifiez votre réponse.

6. grammaire : « toutes ces femmes parlaient fort, gesticulaient


avec passion, poussaient des
hurlements inexplicables et injustifiés. » quelle est la nature et la
fonction grammaticales des mots en italique ?

7. figure de style : transformez les métaphores suivantes : « les


montagnes de baluchons », « une odeur de péché », pour obtenir des
comparaisons.

lecture analytique 3

correction

 un mauvais souvenir : ou le discours et le récit.

1. compréhension : cette phrase est dite par ahmed sefrioui l'adulte car
l'auteur donne son point de vue. il s'agit d'un commentaire. c'est le
moment de l'énonciation.

2. grammaire : « je crois… » le verbe croire est au présent de


l'énonciation car c'est le moment de l'écriture : l'auteur présente un
commentaire, son point de vue sur « le bain maure. »

3. grammaire : on appelle le moment de l'énonciation : a-moment de


l'écriture et du souvenir.
4. conjugaison : a- les trois temps utilisés par le narrateur dans le passage
: « je crois n'avoir jamais (…) moi un certain trouble. » sont : le présent
de l'énonciation- l'imparfait-le passé composé. b- je remplis le tableau
suivant :

Verbes temps infinitifs groupes


« crois » présent croire 3ème

« m'ont empêché » passé composé empêcher 1er

« aime » présent aimer 1er

« se croient » présent se croire 3ème

« pouvais » imparfait pouvoir 3ème

« provoquait » imparfait provoquer 1er

« écartent » présent ecarter 1er

« sentais ». imparfait. sentir. 3ème.

5. conjugaison : a- le nouveau temps utilisé par le narrateur dans le


passage : « dès notre arrivée nous grimpâmes(…) leurs ventres ballonnés
et leurs fesses grises c'est le passé simple. b- je donne des exemples :
je « restai », « retirai ». c- le narrateur l'a employé pour faire progresser,
accélérer le récit et pour introduire les événements dans leur ponctualité.
les valeurs temporelles de ce temps : a-présenter l'action dans sa
ponctualité b-enchainer des actions de manière successive c-introduire
des actions de premier plan.

6. compréhension : le passage où l'auteur-adulte commente :


«je crois n'avoir jamais mis les pieds(…) provoquait en moi un certain
trouble. » et où le narrateur- enfant raconte : «- ma mère me calma. – je
t'emmène prendre un bain(…) confondue par tant de niaiserie. », « dès
notre arrivée nous grimpâmes(…) ventres ballonnés et leurs fesses grises.
»

7. grammaire : le passage où le narrateur-enfant raconte s'appelle : récit.

 un regard d'enfant : ou la modalisation (l'expression du jugement).


1. compréhension : a- le lieu introduit dans ce passage : « dès notre
arrivée(…) et leurs fesses grises. » : c'est le bain maure. b-il est présenté
par sidi mohammed.

2. compréhension : a- les femmes sont présentées de façons défavorables,


dévalorisante parce que le narrateur dit : « toutes ces femmes parlaient
fort, gesticulaient avec passion, poussaient des hurlements inexplicables
et injustifiés. » b- les termes péjoratifs employés par le narrateur : «
parlaient fort », « ventres ballonnés », « fesses grises », « poussaient des
hurlements », « l'espèce d'impudeur et de laisser-aller », « ce
grouillement de corps humides », « ce demi-jour inquiétant », « une
odeur de péché », «la promiscuité ».

3. figure de style : l'hyperbole emploie des termes forts, exagérés. les


termes forts et exagérés dans le passage sont : « poussaient des
hurlements », « gesticulaient avec passion », « leursénormes baluchons »,
« une odeur de péché. »

4. compréhension : les indices permettant de dire que l'écrivain-adulte et


le narrateur-enfant, n'aiment pas le bain maure : pour l'écrivain-adulte : «
une vague appréhension et un sentiment de malaise
m'ont toujours empêché d'en franchir la porte. a bien réfléchir je
n'aime pas les bains maures. », pour le narrateur-enfant : « - je ne veux
pas aller en enfer. »

5. compréhension : le point de vue adopté par le narrateur est b-


interne .justification : le narrateur, qui est en même temps le personnage
principal, présente les événements de son point de vue personnel.

6. grammaire : « toutes ces femmes parlaient fort, gesticulaient


avec passion, poussaient des hurlements inexplicables et injustifiés. »
quelle est la nature et la fonction grammaticales des mots en italique :

les mots en italique la nature la fonction grammaticale


grammaticale
« fort » adverbe complément circonstanciel de
manière
« passion » nom
complément circonstanciel de
« inexplicables » et « injustifiés adjectifs manière
»
épithètes

7. figure de style : les comparaisons : « les montagnes de baluchons » =


des baluchons comme des montagnes.
« ...une odeur de péché = une odeur comme le pêché

i. le discours et le récit.

le récit et le discours peuvent coexister dans un même texte. c'est le cas


du récit autobiographique où le narrateur fait une pause et laisse à
l'auteur la parole. celui-ci apporte des précisions extérieures au récit,
pour mieux le comprendre, présente une explication, un commentaire, ou
son point de vue à l'intérieur du récit.

le bain maure

-ma mère me calma

- je t'emmène prendre un bain, je te promets une orange et un oeuf


dur et tu trouves le moyen de braire comme un âne !

toujours hoquetant, je répondis :

-je ne veux pas aller en enfer.

elle leva les yeux au ciel et se tut, confondue par tant de niaiserie.

1. le discours:

je crois n'avoir jamais mis les pieds dans un bain maure depuis mon
enfance. une vague appréhension et un sentiment de malaise m'ont
toujours empêché d'en franchir la porte. a bien réfléchir je n'aime pas
les bains maures. la promiscuité, l'espèce d'impudeur et de laisser-
aller que les gens se croient obligés d'affecter en de tels lieux m'en
écartent. même enfant, je sentais sur tout ce grouillement de corps
humides, dans ce demi-jour inquiétant, une odeur de péché.
sentiment très vague, surtout à l'âge où je pouvais encore
accompagner ma mère au bain maure, mais qui provoquait en moi un
certain trouble.

2. le  récit :

« je retirai mes vêtements et je restai tout bête, les mains sur le ventre,
devant ma mère lancée dans une explication avec une amie de rencontre.
il y avait bien d'autres enfants, mais ils paraissaient à leur aise, couraient
entre les cuisses humides, les mamelles pendantes, les montagnes de
baluchons, fiers de montrer leurs ventres ballonnés et leurs fesses grises.
» ch.1.
dans le passage qui va du début du texte jusqu'à « niaiserie » le narrateur
raconte comment il réagissait quand sa mère lui demandait d'aller avec
elle au bain maure. puis le narrateur s'arrête pour donner un commentaire
sur le bain maure. le passage du récit, c'est-à-dire de l'histoire racontée
par le narrateur vers le discours, le commentaire de l'auteur a été
accompagné de plusieurs modifications :

au niveau temporel :

1- le passé simple se transforme au présent.

2- les autres temps comme l'imparfait n'ont connu aucun changement.

3- il y'a utilisation du présent de l'énonciation, du passé composé et du


futur.

ii. la modalisation : l'expression du jugement.

1- l'émetteur s'implique dans l'énoncé en exprimant ses émotions ou ses


opinions.

 les marques de l'émotion :

1- ce sont des termes affectifs à connotation positive ou négative.

2- l'émotion de l'émetteur peut se traduire également par l'intonation.

b- l'émetteur peut exprimer un jugement de valeur, à travers l'emploie de


termes évaluatifs.

 les marques du jugement :

1- on distingue les termes péjoratifs, qui dévalorisent ce qu'ils désignent,


et les termes mélioratifs, qui mettent en valeur.

ex 1 : portrait sarcastique du narrateur à l'encontre de zineb :


« grande niaise ! depuis quand les chats raffolent-ils de miel ? un chat
avec du ruban de soie serait la chose la plus ridicule du monde. une fille
aussi bête que zineb ne peut rien trouver d'amusant dans
sa pauvre cervelle. elle ne savait pas jouer, a mon avis. elle était donc
particulièrement pauvre et méprisable. »

ex 2 : portrait favorable du narrateur à l'égard de lalla aîcha «


un petit rire drôle, d'une follegaîté échappa à lalla aîcha .ce rire était
si joli, si frais, si printanier que lalla aîcha rougit de confusion. elle se
leva en hâte, alla chercher le sucre et la menthe. » ch.9.
2- le vocabulaire appréciatif et dépréciatif.

ex 1. « sur cette espace lumineux s'ouvraient les entrées de deux moulins


à eau, de trois portes de maisons vétustes et une bouche dégout.
des nuages de poussières et de mouches tournoyaientdans l'air. divers
odeurs s'y livraient bataille : odeurs ménagères, pissat d'ânes, cuisine
maigre,benjoin et encens y mêlaient leurs effluves ! » ch.10.

le vocabulaire le vocabulaire dépréciatif.


appréciatif
« espace lumineux »/ « « maisons vétustes »/« bouche dégout »/« nuages de poussières »/«
benjoin et encens » mouches tournoyaient »/« odeurs ménagères »,/« pissat d'ânes,/«
cuisine maigre»

3-le niveau du langage : soutenu ou familier.

4- les figures de style.

ex 2. « salama appartenait à cette race disparue qui a donné naissance à


la légende des géants. elle avança d'un pas majestueux vers le grand
divan, s'installa à la place d'honneur. le buste droit, les mains à plat sur
les genoux, elle resta muette, statique comme une pierre de granit.

pas un muscle de son visage ne bougeait, ses yeux seuls se posaient avec
lenteur sur chaque objet, j'en avais vaguement peur. (…) elle ferma les
yeux, les rouvrit et de sa voix d'hommedéclara qu'après le thé, elle aurait
tout le temps d'entretenir ses petites soeurs…» ch.11.

figures de style
l'hyperbole « …a donné naissance à la légende des géants. »

la métaphore « …d'un pas majestueux. »

la comparaison « …elle resta muette, statique comme une pierre de granit. »

la métaphore «… de sa voix d'homme déclara qu'après le thé… ».

5- les mots à connotation positive ou négative.

la chasse aux mouches.

« a grands coups de torchon, lalla aîcha chassait les mouches. elle les gourmandait comme
des enfants terribles. (…) comment engager une conversation avec une personne prise d'une
fièvre d'extermination qui court d'un coin de la pièce à l'autre, agitait un immense chiffon en
guise d'étendard ? les mouches il est vrai, la narguaient un peu. elles s'abattaient en paquet
sur un coussin, l'attendaient en faisant s'emblant de procéder à de minutieuses ablutions, mais
dès qu'elles la voyaient s'approcher, entonnaient un chant de guerre, prenaient leur vol,
tournoyaient un moment aux environs du plafond et piquaient droit sur le lit ou sur un
matelas » ch.10.

« un vendredi, mon père, gonflé d'orgueil, raconta à ma mère la conversation qu'il avait eue


avec mon maître rencontré dans la rue. le fkih lui avait assuré que, si je continuais à travailler
avec autant de coeur et d'enthousiasme, je deviendrais un jour un savant dont il pouvait être
fier.
les mots à connotation positive. les mots à connotation négative.
«… mon père, gonflé d'orgueil …» « elle les gourmandait comme des enfants
terribles…»
« …je deviendrais un jour un savant dont il
pouvait être fier … » « une personne prise d'une fièvre
d'extermination. »

agitait un immense chiffon en


guised'étendard
c- on appelle modalisateurs des mots ou des procédés grammaticaux par
lesquels le locuteur exprime la certitude ou le doute, l'enthousiasme ou le
rejet, l'approbation ou le désaccord.

 les termes modalisateurs : 1- des verbes comme : sembler,


prétendre, douter, croire, affirmer, …

2-des adverbes et locutions adverbiales : certainement, probablement,


vraiment, apparemment, particulièrement, sans doute, de toute évidence
aussi, assez…

3- des adjectifs qualificatifs.

4.- le conditionnel ou le subjonctif.

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