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Analyse : Chapitre I

Lecture méthodique de l’incipit de la boite à merveilles


I- Identification de texte
– Qui parle? → « je » C’est Sidi Mohamed, enfant de six ans. –  » le narrateur principal – le     
narrateur adulte. Ahmed Sefrioui.
– De quoi? → De sa solitude éternelle et de sa souffrance.
– Quand? → Le soir.
– Où? → Chez lui (Dar Chouafa).
– Quel est le type de ce texte ? → C’est un texte narratif d’où l’emploi des temps du récit
(imparfait et passé simple et présent de narration présent au début du texte).
II- Situation du passage :
C’est le texte qui inaugure le roman autobiographie d’Ahmed Sefrioui, La Boite à Merveille  écrite
en 1954. Il s’agit de l’incipit ou le narrateur personnage présente les personnages principaux et
le cadre spatio-temporel.
III- Axes de lecture
Axe 1 : L’énonciation dans l’autobiographie.
1ère phrase (1er paragraphe) :
– Distance entre l’auteur qui est une personne adulte et le personnage qui est un petit enfant.

«  Je  songe  ; je ne  dors  pas  ; j’en  sens  tout le poids  ; ma solitude ne  date  pas d’hier  »
→ Présent de l’énonciation / moment de l’écriture.

Le « je » + présent de l’indicatif = le narrateur adulte (Sefrioui)

→ Sefriuoi qui se sent seul à l’âge de 37 ans.

« Ma solitude ne date pas d’hier »→ moment de l’écriture – 1 jour.

« Je » : -correspondance entre le narrateur, le personnage principal et l’auteur.

Le « je » renvoie à un écrivain-narrateur, d’où le respect de la règle des trois identités : L’auteur,
le narrateur et le personnage principal sont une seule et même personne. Et le temps verbal (le
présent) renvoie à la situation d’énonciation/ moment de l’écriture.

Synthèse partielle :
Le présent de l’énonciation marque la présence du narrateur adulte. Il correspond au moment
où l’on parle. Le narrateur n’évoque pas ses souvenirs, ne raconte pas un récit, il fait un
commentaire pour expliquer ce qu’il ressent.

2ème paragraphe :
Le narrateur adulte va expliquer pourquoi sa solitude ne renvoie pas à cette date « hier » :

 Je   (narrateur adulte)             vois (…)               un garçon de six ans (narrateur enfant)


Ici, c’est la première fois qu’on découvre le personnage principal, l’enfant à l’âge de six
ans. «  Il  rentre,  il  veut,  il  court, il désire  »
C’est à partir de ce passage que la narration sera assurée par un narrateur différent de l’écrivain,
désormais, celui-ci n’interviendra que pour expliquer ou commenter certains faits.

 IL → sidi Mohammed


Le narrateur utilise le présent de la narration parce que l’auteur raconte une histoire qui s’est
déroulée à l’âge de six ans en 1921 et il utilise le présent de la narration pour rendre le récit plus
vif et plus dynamique.
L’auteur se détache du personnage principal en utilisant la 3 ème pers du singulier.
IL  → Sidi Mohammed vu par Sefrioui
Synthèse partielle :
En utilisant le présent de la narration et la troisième personne du singulier, l’auteur se détache
momentanément du personnage. Il établit donc une distance entre l’auteur qui est une personne
adulte et le personnage qui est un petit enfant.

Le narrateur utilise le présent de narration pour:


-Actualiser les évènements passés,
-Rendre ces évènements vivants,
-Rapprocher le lecteur de ces évènements (donner l’impression du direct).
3ème paragraphe :
Nous remarquons que le narrateur fait un récit au passé dont le temps dominant
est l’imparfait (« nous habitions », « habitait », « elle s’offrait », « je ne comprenais », « je
distinguais »). L’imparfait est employé pour décrire la scène comme une suite de situations.
C’est un temps qui dure et qui se répète.
Synthèse partielle :
Le narrateur, en utilisant ces pronoms, et le passage du présent à l’imparfait marque un retour
en arrière de l’âge adulte à l’enfance.

La forme verbale est le passé:


-L’imparfait pour la description,
-Le passé simple pour la narration des souvenirs d’enfance.
« je » narrateur adulte→ commentaire « je » narrateur enfant→ souvenirs
Extrait 1 : paragraphe 1 « j’avais… ineffaçables »
Extrait 2 : « il me reste …mort. » « A six ans…connaître »
Axe 2 : Personnage principal : ses caractéristiques et ses sentiments :
 Que cherchait à attraper ce petit garçon ?
→ Un petit oiseau

 Dans quel but ?


→ Pour en faire son compagnon

 a-t-il réussit dans sa quête ?


→ Non

 Comment ressentait-il alors ?


→ Triste, accablé « le soir il rentre le cœur gros et les yeux rougis ».

 Comparez la situation du petit garçon de 6 ans avec celle du narrateur au début du


texte. Que constatez-vous ?
→ Les deux situations sont identiques.

Le soir, … je ne dors pas. je songe à ma solitude et


Le soir, il rentre le cœur gros et les yeux rougis.
j’en sens tout le poids
 Quel est donc l’intérêt de ce souvenir évoqué dans le deuxième paragraphe ?
→ C’est pour justifier que le sentiment de solitude et de chagrin ne date pas d’hier. Le narrateur
souffre depuis qu’il était enfant et il souffre encore à l’âge adulte.

 Relevez dans le tableau suivant les expressions montrant que le narrateur s’opposant
aux autres petits garçons.
 Personnage principale : caractéristiques et sentiments :
Narrateur enfant (sentiments et caractéristiques) Les autres enfants
Solitaire ; il se sent seul ; a de timide amitié ;
Sociable ; aiment jouer ; réalistes ; ils se contentent
rêveur ; il a un penchant pour le rêve ; aime le
du monde visible ; concret ; turbulents ; se prendre
monde invisible ; sensible ; calme ; tranquille ; ne
à la bataille ; imitent les grands ; curieux
veut pas imiter ; curieux ; aime apprendre

         Axe 3 : reconnaître les personnages et les lieux


 Identifier les lieux
o Dar choufa : La maison collective. C’est l’espace dans lequel évolue le
personnage principal
o Le Msid ou école coranique qui se situe à deux pas de la maison (dar
chouafa)
2- Identifier les personnages de « Dar Chouafa » :
 Au rez-de-chaussée habite la voyante « Lalla Kenza ». Elle est désignée aussi par ( la
voyante).
 Au premier étage habite Driss El Aouad, sa femme Rahma et leur fille Zineb.
 Au deuxième étage habitent : Fatma Bziouya + Sidi Mohammed, sa mère Lalla
Zoubida, et son père Malam Abdeslam.
Synthèse :
L’incipit ou situation initiale est le début d’un roman. Dans celle-ci, l’auteur est censé fournir au
lecteur toutes les informations susceptibles de l’aider à mieux comprendre le texte et à mieux
s’interroger sur la manière dont il faut « entrer » en l’œuvre (les personnages, le temps, le lieu et
l’action).

Le texte est écrit à la première personne « je » ce qui montre qu’il s’agit d’une autobiographie. Le
narrateur évoque son enfance en parlant du milieu où il a évolué (sa relation avec les habitants
de Dar chouafa)

Dans ce passage, on constate la dominance du thème de la solitude, de tristesse et du mal-être


du personnage principal.

Les registres du texte et les champs lexicaux dominants :


– Le registre fantastique: description du monde surnaturel:
-La description porte sur:
-Le rituel mensuel chez Chouafa,
-Les scènes pittoresques du bain-maure–jugement défavorable.

-Champ lexical du fantastique:


-Les démons- les diables les jnouns- les puissances invisibles…

–Champ lexical de la voyance et de la sorcellerie:


– Chouafa la voyante- la sorcière- les gnaouas- les nuages de benjoin- l’encens- les guimbris- la
fumée- les démons noirs- les jnouns- les talismans- les mots magiques- dévoiler l’avenir…

– Le champ lexical de la solitude- de la souffrance:


– Je songe à ma solitude- j’étais seul- plus seul que jamais- ma solitude ne date pas d’hier-
j’étais malheureux- triste- je sentais le poids- le coeur gros- les yeux rougis…

Analyse : Chapitre II
Chapitre 2 – La visite de Sidi Ali Boughaleb
Texte support : la boite à merveilles – chapitre II – extrait « -“Le
Mardi, jour néfaste… flattait l’orgueil de ma mère. “. p : 20- 24
I- Identification de texte
-Type de texte: -Narratif-descriptif.
-Lieux cités: -Le Msid, la maison du narrateur, le sanctuaire de Sidi Boughaleb.
-Personnages: -Le narrateur, le Fkih, Lalla Zoubida et Lalla Aicha.
II- Situation du passage:
-Première situation :
Ce passage se situe après la dispute de Lalla Zoubida, la mère du
narrateur avec Rahma, la femme du fabricant de charrues, une voisine.

-Deuxième situation :
Ce passage est situé juste après le retour du petit enfant « Sidi Mohammed» du Msid. C’était un
mardi. A la maison, il a trouvé sa maman malade, elle souffrait d’une migraine. Son amie Lalla
Aïcha est venue lui rendre visite.

III -Axes de lecture:


1 –  Le Mardi au Msid, une journée pénible pour le narrateur:
– Pourquoi le mardi est un jour néfaste pour les élèves du msid?
Car c’est le jour de la récitation du coran. « J’appréhendais dès le soir consacré aux révisions. Je
devais, selon la coutume, réciter les quelques chapitres du Coran que j’avais appris depuis mon
entrée à l’école. »
– Champ lexical de la peur: « cauchemars, Je  criai, Je connaissais la  peur, je connaissais
la  souffrance,    J’appréhendais  dès le soir consacré aux révisions. Mon petit corps  tremblait.  »
Le narrateur redoute le mardi car il doit, comme tous les écoliers du M’sid, réciter les
chapitres de Coran appris depuis l’entrée à l’école afin d’éviter la torture physique provoquée
par le Fkih et sa baguette de cognassier.
-Le  narrateur qualifie le jour du Mardi de couleur de cendre. Le fait d’y penser le martyrise. Par
ailleurs, toutes les nuits qui précèdentce Mardi sont pour lui un vrai cauchemar.
– Conséquences de la dispute de la veille: nuit cauchemardesque.  «Des femmes échevelées
menaçaient de me crever les yeux, m’envoyaient au visage les pires injures. Parfois, l’une d’elles
me balançait à travers la fenêtre et je m’enfonçais lourdement dans le vide. Je criai.»  État d’âme
torturé.
2 – La visite de Lalla Aicha: une femme superstitieuse :
   Qui est Lalla Aicha?
→ Lalla Aicha est une ancienne voisine de Lalla Zoubida. C’est son amie intime.
 «La visiteuse remarqua la pâleur de mon visage  ». Quelles sont les vraies causes de
cette pâleur?
→ La nuit cauchemardesque causée par la dispute de la veille.

  A quoi la mère attribuait-elle les maux de son fils?


→ Elle les attribuait au mauvais œil.

 Qu’a proposé Lalla Aicha? Dans quel but?


→ Elle a proposé d’aller à Sidi Ali Boughaleb pour obtenir sa guérison.

 Comment qualifie-t-on la croyance des deux femmes?


→ C’est une croyance superstitieuse.

 Comment trouvez-vous le portrait de de Lalla Aicha., dans le dernier paragraphe?


→  Ce portrait est caricatural; il traduit la visée satirique de cette femme qu’il n’aime pas.

-Une femme plus large que haute,


-Une femme avec une tête qui reposait directement sur le tronc,
-Une femme avec des bras courts qui s’agitaient constamment,
-Son visage lisse et rond inspirait un certain dégout.
-Le narrateur n’aimait pas qu’elle l’embrasse—–sentiment de dégout.
    Bilan: Retenir l’essentiel
-Lalla Zoubida souffre de céphalée «  migraine  ». Lalla Aicha lui propose de visiter le sanctuaire
de Sidi Boughaleb afin de guérir de ses maux de tête et son fils, des maux dus au mauvais œil
selon la mère.
-L’auteur évoque les superstitions qui sévissaient dans la société marocaine traditionnelle: le
mauvais œil, le maraboutisme, la voyance— La visée de critiquer.
-L’auteur a employé des mots arabes dans le texte: «  Le Msid, Fkih, djellabah, mansouria, hayek,
cherifa, Lalla  » pour :

-Dépayser le lecteur francophone,


-Ancrer les évènements et les faits dans un contexte typiquement marocain
– créer un effet du réel.
  Les enjeux de l’autobiographie : Pourquoi parler de soi?
 Faire revivre des souvenirs personnels
 Mieux se connaître et se comprendre (pour trouver un sens à sa vie)
 Se justifier
 Apporter un témoignage sur des événements historiques précis

Analyse : Chapitre III


Analyse du texte : Chapitre 3 – La disparition de Zineb
Texte support : la boite à merveilles – chapitre III – extrait « Rahma, la
femme du fabricant de charrues, qui était sortie ce matin accompagnée
de sa fille Zineb, ……….Le jeudi suivant ,Rahma pour remercier dieu
de lui avoir rendu sa fille , organisa un repas pour les pauvres . » p 45-
51
I- Identification de texte :
  Qui parle: le narrateur sidi Mohammed
  De quoi (l’idée générale): le narrateur raconte la scène de disparition de Zineb tout
en mettant l’accent sur et sa réaction et celle des voisin envers cette disparition
  type du texte: un texte narratif «l’emploi de l’imparfait et du passé simple.»
  les personnages : Le narrateur,  Rahma , Lalla zoubida, les voisines.
  les lieux : Quartier Kalklyine; Dar Chouafa ; Mechatine; Seffarine; Elouadine;    Rsif;
Moulay Driss; Dar kitoun.
II- Situation du passage :
Ce texte est tiré de la boite à merveilles, il vient juste après l’évocation du souvenir de la lampe à
pétrole. Dans ce texte le narrateur nous raconte le souvenir de la disparition de Zineb.

III- Axes de lecture :


Axe 1 : la solidarité des voisines :
 Qu’est –il arrivé à Rahma?
→ Rahma a perdu sa fille en voulant se rendre au quartier Kalklyine et rentre chez  elle en se
lamentant et en s’administrant des claques sonores sur les joues.

 Relevez du texte des expressions qui montrent la réaction des voisines.


 Toutes les femmes entourèrent Rahma la malheureuse.
 Des femmes inconnues traversèrent les terrasses pour venir prendre part à la douleur
de Rahma et l’exhorter à la patience.
 . Tout le monde se mit à pleurer bruyamment.
 Chacune des assistantes gémissait, se lamentait, se rappelait les moments
particulièrement pénibles de sa vie, s’attendrissait sur son propre sort..
 Quel est le champ lexical dominant dans ce passage? Relevez-en quelques
exemples.
→le champ lexical des pleurs «Tout le monde se mit à  pleurer  bruyamment. Chacune des
assistantes  gémissait,  se lamentait,  … Je m’étais mêlé au groupe des  pleureuses  …»
 Quelle tonalité donne-t-il au texte?
→ Une tonalité pathétique.

 Quelle était la réaction de la mère?


→Lalla zoubida a oublié sa dispute avec Rahma et se précipite pour la consoler et partager sa
peine en pleurant en se lamentant avec elle.

    Synthèse partielle


La compassion des femmes envers Rahma dévoile l’une des valeurs les plus caractéristiques
de la société marocaine d’antrefois: la solidarité entre les voisins.
Axe 2 : Réaction de narrateur :  
  Quelle était la réaction du narrateur dans cet extrait ? Quelle en est la raison?
→ Il était obligé de pleurer
  Quelle est la raison de cette réaction?
→   – Raison de bienséance: il était obligé de faire comme tout le monde

– Sa mère pleurait, il doit faire autant

– Pleurer était un signe de reconnaissance envers Rahma qui lui avait fait cadeau d’un
cabochon de verre.

        – Il pleurait parce qu’il avait faim (Véritable raison).


   Synthèse partielle
Bien que Sidi Mohammed ne cache pas sa haine envers Zineb, il était obligé de pleurer. L’enfant
pleure pour faire comme les autres et surtout parce qu’il avait faim, ce qui fait basculer cette
scène du pathétique au comique.

Analyse : Chapitre IV
Analyse du Chapitre 4: Les malheurs de Moulay Larbi
Texte support : la boite à merveilles – chapitre IV – extrait « Moulay
Larbi….pleure dans la solitude. » p.62-p.66
I- Identification de texte
 Déterminez la typologie du texte. Texte narratif
 Quel est le type de focalisation? Focalisation interne
 Quels sont les personnages du texte? Sidi Mohammed et sa maman ; Lalla
Aïcha ; Moulay Larbi
Où se déroule l’action? Dans la maison de Lalla Aicha
II– Situation de passage :
Sidi Mohammed et sa maman rendent visite à Lalla Aïcha les premiers jours du printemps. La
maison et sa propreté attirent l’attention de l’enfant. Lalla Aïcha et Lalla Zoubida font l’éloge à
leurs voisines. Sidi Mohammed trouve une bonne compagnie mais la dispute a gâché
l’atmosphère amicale

III- Axes de lecture :


– 1er axe : Condition féminine à l’époque
a)  A partir du passage dégagez la condition féminine à l’époque d’Ahmed Séfrioui dans la société
marocaine ?
 Il ne lui était pas permis de voir ma mère.
 Voisine penchée sur la balustrade contemplant le patio vide.
 Raconter des souvenirs.
 Lalla Aïcha visage bouleversé.
 Il y avait de cela des années.
 Femmes couraient pieds nus, barbotaient (…) chantaient…
 Lalla Aicha se mit à pleurer
 Ma mère la consola.
 Lalla Aïcha devenait petite.
Synthèse partielle :
La femme à cette époque devait se cloitrer et se cacher. Elle était enfermée dans sa maison.
Pour surmonter leurs souffrances, elles organisèrent des nzaha, pour se défouler et la présence
masculine était obligatoire pour la surveillance.
La discussion entre femmes était importante et nécessaire, elle chassait l’ennui.
La femme était aussi considérée comme immature, elle avait un comportement enfantin lors
qu’il s’agissait d’un malheur. (Pleurer, renifler, se laisser  consoler…)
2ème axe : les abus du Makhzen
Champ lexical : _ Cruel _ bastonner _ mettre dans un cachot noir
_ laisser dévorer par les rats _ faisait trembler _ des ennuis sans nombre _ douleurs bruyantes _
cris _ lamentations _ s’endetter pour payer les sbires _ vexations _ charges contre eux _
chercher querelle _ rebuffades…

Synthèse partielle :
Le Pacha représente le Makhzen, il est dépeint d’une façon tyrannique. Le narrateur utilise des
termes forts et dévalorisants pour dénoncer les abus du Makhzen.

Analyse : Chapitre V
La mort de Sidi Mohammed Ben Tahar et le rituel de l’enterrement
Texte support : la boite à merveilles – chapitre V – extrait : « j’avais déjà vu…j’en étais tout
heureux» p : 88-89-90
 I- Situation du passage
Sidi Mohammed Ben Tahar, le coiffeur, un voisin est mort. On le pleure et on assiste à ses
obsèques, ses funérailles marquant la vie du voisinage et compte parmi les événements ayant
marqué la vie de l’enfant.

Le décès de Sidi Mohammed Ben Tahar, le coiffeur voisin du narrateur, va donner à ce dernier
l’occasion de réfléchir à la mort et au rituel de l’enterrement.

II- Axes de lecture :


Axe 1 : Le récit enchâssé (la polyphonie) :
Un texte et trois situations d’énonciation :  
 Identifiez les trois situations d’énonciation qui s’imbriquent dans cet extrait
 Précisez à chaque fois qui parle en vous appuyant sur des indices énonciatifs.
1  situation d’énonciation :
ère

Énonciateur Le narrateur

Destinataire le lecteur (je → lecteur)

   l’énonciateur (le narrateur) raconte la mort telle qu’il l’a vu durant les cortèges d’enterrement.

2ème situation d’énonciation :

Énonciateur Le père

Destinataire Sidi Mohammed  (mon père→ me consoler)

   Le père explique à son fils que celui qui meurt seul a des anges gardiens qui emplissent son cortège en
l’accompagnant à sa dernière demeure. Il s’agit du récit enchâssé.

3ème situation d’énonciation :

Énonciateur  L’homme (Sidi…)

Destinataire les boutiquiers (Je → vous)

   Le narrateur affirme qu’il devient plus heureux chaque fois qu’il voit un cadavre solitaire, car il sait que Dieu
l’accompagne.

   Questions
 Quel sentiment éprouve le narrateur au début du passage?
 Comment expliquez vous la clôture du passage «j’en étais tout heureux»
 Quel enseignement le narrateur enfant a-t-il tiré de l’histoire racontée par le père? En
quoi ceci confirme-t-il la réaction positive de l’enfant avec son père?
Le narrateur personnage éprouve un sentiment de tristesse au début de ce passage.

le père du narrateur explique le cas des morts solitaires par l’histoire de Sidi … qui tenait une
boutique dans un souk. ce personnage qui accompagnait chaque cortège funèbre traversant le
souk, se défendit de ne pas suivre un mendiant par le fait qu’il avait vu venir derrière le mort
solitaire une foule immense d’anges du paradis.

Le père, personnage taciturne devient prolixe en racontant l’histoire de cet homme, car, dans
notre culture, ces récits véhiculent des enseignements et participent à l’éducation des enfants
et des jeunes.

L’expérience vécue par l’enfant dans la maison du défunt lui fait découvrir la vérité de la mort et
tout le rituel qui l’accompagne. il tire de cet événement une constatation : «tous les êtres sont
mortel tôt ou tard viendra notre tour».
   Synthèse :
Dans cet extrait, comme dans d’autres, l’auteur devient un conteur en montrant sa grande
maîtrise du récit. Aussi a-t-on d’insistantes mises en abîme ou  oral et écriture se superposent.

Axe 2 : le rituel de l’enterrement


 des hommes le porteront sur leur tête sur une confortable civière.
 la terre se renfermera pour l’éternité sur Sidi Mohammed Ben Tahar.
 l’enfouir dans la terre humide.
 il se contentait de répéter d’une voix de tête. la formule de l’unité de Dieu : la chahada
(il n’y a de Dieu qu’allah et Mohammed est son prophète.)
 tout à l’heure après les ablutions rituelles, il sera vêtu pour la dernière fois de blanc.
 je le voyais étroitement cousu dans sa cotonnade blanche.
 les hommes marchaient lentement, chantaient un cantique avec des voix profonde
comme des gouffres.
 ils prenaient le pas des mots la dernière demeure
 triste ; funèbres cimetière ; croque mort ; le cadavre tombe ; une foule ; les anges des
paradis
Synthèse partielle :
Le thème général du passage est la mort qui est fortement présent par le biais du champ lexical
de la mort : triste ; funèbres cimetière ; croque mort ; le cadavre tombe ; une foule ; les anges
des paradis.

le narrateur nous décrit le rituel de la mort propre à la société marocaine, cet événement nous
permet de découvrir certains aspects religieux et sociaux de notre société. on parle alors d’un
roman ethnographique.

Analyse : Chapitre VI
Les préparatifs pour la fête d’Achoura
Texte support : la boite à merveilles – chapitre VI – extrait « Fatma Bziouya riait … l’appel de ma
mère. » pp. 103 – 104
     I- Situation de passage :
Après l’annonce des préparatifs à la fête d’Achoura au Msid, le narrateur est nommé chef des
frotteurs par le fqih, cela a provoqué chez l’enfant un sentiment de fierté.

     II- Axes de lecture


   Axe 1 : les sentiments du narrateur
La fierté : «Devant mes parents je me vantai de mes multiples exploits.»
Cause : il a été nommé chef des frotteurs par le fqih.

Bonheur et liesse: exprimés par le portrait en action « Je me dressai de toute ma taille, je


bombai le torse; j’esquissai même quelques pas d’une danse barbare. »
Cause : L’achat de vêtements de fête.

Par conséquent: Bonté, générosité sans bornes, grandeur d’âme, capacité à pardonner

Ses sentiments sont mis en valeur par l’Emploi des figures de l’amplification:
    Hyperbole : «sans bornes»
     Anaphore : «pardonner»
   Emploi de métaphores: «éparpiller aux quatre vent…»
 Emploi de l’énumération de Manifestation physique de ses sentiments: «courir,
chanter, battre»
Ces sentiments sont mis en valeur par la structure symétrique du paragraphe qui accompagne
l’anaphore :
Les responsables des malheurs subits par le petit
Les malheurs de l’enfant
garçon
–         Zineb –         Toutes les misères
–         Son chat –         D’avoir volé sa chaine

–         Les jours de mardi –         Des jours trop longs

–         La baguette de cognassier –         De mordre la chair fragile des


D’où le registre lyrique: profusion de sentiments (bonté, indulgence, générosité, pardon…)
Et le registre épique: mise en valeur des qualités du héros courageux qui combat le mal et
l’injustice.
Axe 2 : La terrasse : des substituts de la boîte et de ses objets
Un lieu de discrétion: « personne ne le voit«
Lieu de liberté où il peut  «courir, chanter, battre les murs avec sa baguette»
Champ de bataille où les héros luttent pour un monde meilleur comme le montre le champ
lexical de la guerre : sabre, pourfendre des ennemis, couper les têtes, cavalier, cartouches.
La terrasse devient un monde magique où les êtres et les choses se transforment en se
revêtant d’un éclat glorieux:

La terrasse       =    champ de bataille


La baguette     =     sabre puis cheval
L’enfant          =     cavalier courageux
     III- Synthèse :
La terrasse devient un moyen qui stimule l’imagination du garçon. Elle est donc un substitut de
sa boîte à merveilles.
La baguette, quant à elle, correspond à un objet de cette boîte.
Il y a fête dans son esprit.
On peut constater, toutefois, la présence du monde réel qui est toujours introduit comme
un lieu d’injustice et qui est donc à l’opposé de son monde merveilleux.

Analyse : Chapitre VII


La fête d’Achoura
Texte support : la boite à merveilles – chapitre VII – extrait « la voix de ma mère… en leur faveur»
p : 141→145
     I- Situation de passage :
Le jour de l’achoura arrive après de longs et durs préparatifs à l’école coranique comme à la
maison. Réveillé par sa mère à trois heures du matin, le petit Sidi Mohammed se prépare pour
fêter cette occasion au Msid.

Cet extrait vient juste après les préparatifs pour Achoura : le nettoyage du Msid par les élèves et
l’achat de nouveaux vêtements pour le personnage principal.

     II- Axes de lecture :


     Axe 1 : un jour particulier, Achoura : source de bonheur et de vivacité.
 les habits neufs  :

   Questions:
 Repérez le champ lexical des habits et leur caractérisants.
 Quel est l’effet des habits neufs sur le petit garçon? que lui ajoutent-ils ?

     Réponses:
«Mon père, habillé d’une djellaba de laine fine, me souriait»
«Hommes et femmes commençaient l’année dans l’activité»

«J’étais heureux»

«Les passants … me souriaient avec bienveillance»

«Un climat raffiné de fête et de joie » « bonheur, qui déferlait sur nos visages»

→ Les festivités d’Achoura rendent le narrateur joyeux, contrairement à son habitude.

    Champs lexicaux :


Champ lexical des habits :
Gilet- sacoche- babouches- burnous- vêtements- chaussures- chemises

Champ lexical de la fête:


Solennellement- achoura- cadeaux- célébrer- chanter

Champ lexical des habits:


Allégresse- gaieté- extase- joie

Axe 2- un jour de liesse :


     l’Achoura :
 l’achoura a ici des particularités essentielles, lesquelles?
 comment se manifeste le « dynamisme » dans ce passage?
         l’euphorie:
 nous avons un ensemble de champs lexicaux qui accentuent le caractère euphorique
de cette journée, lesquels?
 dans un tableau, relevez différents champs lexicaux : joie, lumière, couleur, habits et
caractérisation, chants…
              la féerie  :
 cette description est-elle objective?
 quelle part d’émotivité contient-elle?
 nous avons une gradation. quelle dimension est facilement atteinte?
 relevez tous les mots en relation avec le fabuleux, le merveilleux.
Figures de style :
La djellaba blanche qui dormait au fond du coffre de ma mère→ personnification
Ils célébraient la Achoura au Msid comme au temps de leur enfance→ comparaison
Mes mains se couvrirent de perles de sueur → métaphore
Créateur de toutes choses vivantes → périphrase
Synthèse :
Le chapitre est entièrement consacré à la fête d’Achoura, peut-être considéré comme un
précieux document ethnographique qui décrit les mœurs et les coutumes de la société
marocaine traditionnelle. La fête célébrée le 10 Moharrem est une occasion où se mêlent le
social et le religieux dans une atmosphère de joie «je suis heureux» et de solidarité.

Dans ce passage, le narrateur décrit minutieusement les festivités de l’Achoura et ses


sentiments de joie durant cette fête.
Analyse : Chapitre VIII
Le changement du décor
Texte support : la boite à merveilles – chapitre VIII – extrait « Le changement de décor …les
fragments épars de mon univers » p. 153 – 154

     I- Situation du passage :


Après la fête de l’Achoura, c’est le début de la saison d’été. Le petit garçon revient à sa vie
antérieure.

   II- Axes de lecture


   Axe 1: Le changement du décor
1)  Pourquoi le fqih et ses élèves ont-ils abandonné la salle du Msid?

-Parce que la salle du Msid est jugée trop chaude et trop étroite.
2)  Quel avantage offre la nouvelle école?

-La nouvelle école avait une grande salle d’une fraîcheur de paradis. -La salle était spacieuse
et fraîche.
3)  Le déménagement dans la nouvelle école a eu des effets positifs sur le narrateur. Relevez
dans ce texte deux indices qui le montrent.

– «un effet très heureux sur ma santé, physique et morale. » – Je me mis à aimer l’école.» –
«Ma mémoire fit des miracles.»
4)  Quel avenir prédit le fqih pour le narrateur ? (1 point) –Devenir un savant.
5)  Le narrateur s’enthousiasme-t-il pour cet avenir?

-Non, ce n’était pas le but qu’il poursuivait puisqu’il avait une mauvaise image du savant.
-«Je n’avais aucune envie de ressembler à un tel homme.»
Plusieurs facteurs ont entraîné un changement chez le petit garçon:

 Le changement de décor
 la lumière douce
 la bienveillance du maître d’école
Les bienfaits de ce changement:

 L’enfant se met à aimer l’école


 Il commence à apprendre plus facilement les versets sacrés
 Il passe de 10 lignes à 15
Axe 2: Un avenir en opposition avec celui dont rêve l’enfant :
L’apprentissage des leçons très facilement et très rapidement donne aux adultes l’espoir qu’il
deviendra « un savant ».

L’enfant rejette cet avenir auquel le prédestinent les adultes. L’image qu’il se fait du savant
est péjorative comme le montre le portrait qu’il en fait.
portrait du savant portrait de l’homme qu’il rêve de
devenir
un homme obèse, à la figure large
portrait physique un homme simple et robuste
frangée de barbe
portrait aux vêtements amples et blancs,
aux vêtement de laine grège
vestimentaire au turban monumental
les yeux pleins de flammes et le
portrait moral X
cœur débordant de tendresse

     I- Situation du passage :


Après la fête de l’Achoura, c’est le début de la saison d’été. Le petit garçon revient à sa vie
antérieure.

   II- Axes de lecture


   Axe 1: Le changement du décor
1)  Pourquoi le fqih et ses élèves ont-ils abandonné la salle du Msid ?

-Parce que la salle du Msid est jugée trop chaude et trop étroite.
2)  Quel avantage offre la nouvelle école ? (1 point)

-La nouvelle école avait une grande salle d’une fraîcheur de paradis. -La salle était spacieuse
et fraîche.
3)  Le déménagement dans la nouvelle école a eu des effets positifs sur le narrateur. Relevez
dans ce texte deux indices qui le montrent.

– « un effet très heureux sur ma santé, physique et morale. » – Je me mis à aimer l’école. » –
« Ma mémoire fit des miracles. »
4)  Quel avenir prédit le fqih pour le narrateur ? (1 point) –Devenir un savant.
5)  Le narrateur s’enthousiasme-t-il pour cet avenir ? (1 point)

-Non, ce n’était pas le but qu’il poursuivait puisqu’il avait une mauvaise image du savant.
-« Je n’avais aucune envie de ressembler à un tel homme. »
Plusieurs facteurs ont entraîné un changement chez le petit garçon :

 Le changement de décor
 la lumière douce
 la bienveillance du maître d’école
Les bienfaits de ce changement:

 L’enfant se met à aimer l’école


 Il commence à apprendre plus facilement les versets sacrés
 Il passe de 10 lignes à 15
Axe 2: Un avenir en opposition avec celui dont rêve l’enfant :
L’apprentissage des leçons très facilement et très rapidement donne aux adultes l’espoir qu’il
deviendra « un savant ».

L’enfant  rejette cet avenir auquel le prédestinent les adultes. L’image qu’il se fait du savant


est péjorative comme le montre le portrait qu’il en fait.
 portrait du savant :
un homme obèse, à la figure large frangée de barbe ; aux vêtements amples et blancs, au turban
monumental.
 portrait de l’homme qu’il rêve de devenir :
un homme simple et robuste ; aux vêtement de laine grège ; les yeux pleins de flammes et le
cœur débordant de tendresse.
Axe 3 : Un extrait où domine le registre lyrique:
le registre lyrique domine dans ce texte car on retrouve, surtout dans les deux derniers
paragraphes, un style poétique caractérisé

 par l’accumulation de groupes nominaux « multiples aventures, rencontres, actions


d’éclats, inévitables obstacles »,
 les métaphores « immenses îlots noirs » et « remous » qui correspondent
au sommeil agité de l’enfant qui lutte pour ne pas dormir afin de continuer son rêve
éveillé.
 l’intensité des sentiments éprouvés par l’enfant « les yeux pleins de flamme, le cœur
débordant de tendresse… ».

Analyse : Chapitre IX
Le départ du père
Texte support : la boite à merveilles – chapitre IX – extrait « c’est un châtiment … une figure
hideuse. » p : 179-182
I- Situation du passage :
Le père a perdu l’argent qu’il portait sur lui quelque part dans un souk. Cette somme d’argent
présente tout son capital. Le père décide alors de voyager à la compagne pour travailler afin
d’amasser de l’argent pour se rétablir dans son atelier.

Après avoir vécu des moments heureux tels Achoura , l’achat des bijoux…, la famille connaît un
terrible drame : ayant perdu ses économies, le père est obligé d’aller travailler ailleurs et de
s’absenter pendant un mois.

II-  Compréhension globale:


 Quel est l’évènement principal dans cet extrait?
→ Le départ du père.

Les trois personnages en présence dans cet extrait sont le narrateur, sa mère et son père. Ils se
trouvent face à un problème grave : le père a perdu  tout son capital et il tente de convaincre sa
femme de son projet pour sortir de sa crise.

 Quel est le sentiment dominant?


→ La tristesse, la peur, le malheur et l’angoisse. cet événement suscite chez le narrateur des
sentiments violents, des émotions fortes qu’il cherche à communiquer au lecteur.

 Pourquoi le père va quitter la maison?


→ Après la ruine du père qui a perdu son capital : l’argent qu’il portait sur lui est tombé quelque
part dans un souk. Le père va voyager à la compagne à la recherche d’un travail.
III- Axes de lecture :
Axe 1 : un grand malheur :
 le départ du père: le départ du père génère un tas de réflexions et des pensées chez
le jeune fils:
Réactions physiques: j’étouffais – ma gorge se serra – mon cœur se rempli de peine – une
boite dure…
sentiments: tristesse; peine; chagrin; angoisse; peur du lendemain; douleur; solitude…
 intervention du narrateur adulte: ne pas oublier, se souvenir → souvenir gravé dans
sa mémoire. les sentiments éprouvés par le narrateur adulte montrent que
l’événement raconté a marqué son enfance. l’événement est révélateur aussi du
statut du père et de sa place dans la famille. selon toute logique, le narrateur devrait
rencontrer des difficultés pour se rappeler des événements très anciens. la mémoire,
étant fluctuante et sélective, l’être humain ne garde que de vagues souvenirs des
événements lointains, surtout ceux vécus à un age très précoce comme dans le cas
du narrateur.
Axe 2 : le père: un être à part:
La personnalité du  père est au centre de ce texte ; c’est un paysan qui s’est converti en artisan
mais il a gardé toute la fierté du 1er métier.
     fierté et orgueil :– «je suis un montagnard et un paysan» p 178
«Préférais-tu … tes voisines» p 178-179
     solidité et rigueur: « j’irai travailler aux environs de Fès» p 178
«Je tacherais… dès mon retour» p 179
     un pilier dans la famille : «le père…responsabilité» p 181
La stabilité de la famille repose sur la solidarité paternelle et sur les revenus qu’il génère par son
travail… il représente pour l’enfant : la force, l’aventure, la sécurité, la paix.

 Quels sont les sentiments éprouvés par la famille après le départ du père?
– Nous étions abandonnés
– Nous étions devenus orphelins

– Nous restions sans soutien, sans défense.

IV- Synthèse
      Le rôle du père, dans une famille surtout marocaine, est primordial. La présence
du père représente une protection, un prestige moral, un équilibre et une assurance
pour sa famille.
      L’annonce de la ruine du père et son départ est un événement inoubliable pour le
narrateur adulte à cause de l’immense chagrin que cela a provoqué en lui.
      Les trois personnages en présence ne se sont jamais séparés et ont joui d’une
certaine aisance. en informant sa femme de la perte de son capitale, le père annonce
d’autres mauvaises nouvelles : la fermeture de son atelier, la séparation d’avec sa
femme et son fils malade, les mesures de restauration au niveau des dépenses…

Analyse : Chapitre X
La visite de Sidi Ali El Arafi
Texte support : la boite à merveilles – chapitre X – extrait « Le panier de Sidi El Arafi rappelait ma
Boîte à Merveilles… Je nageais dans la pure félicitée. » p 204- 206.
     Texte:
Le panier de Sidi El Arafi rappelait ma Boîte à Merveilles; Il connaissait le « secret». Bien sûr,
tout le monde disait qu’il était très savant. Un vrai savant doit nécessairement posséder une
boîte à merveilles.
Je comprenais maintenant. Malgré sa cécité, il était gai et de caractère paisible. II ne voyait pas
le soleil, les fleurs et les oiseaux, mais sa nuit s’animait  parfois de la joie des personnages que
chaque objet de son panier pouvait évoquer. Je tendis moi aussi la main pour toucher les
menus objets. Un regard de ma mère arrêta mon geste.
Sidi EI Arafi récita a voix basse une longue prière. La main, les doigts écartés, planait sur le
contenu du panier comme un oiseau qui s’apprête à se poser dans son nid.
II s’arrêta et s’adressant a nous il dit :
– Ne vous attendez pas à ce que je vous dévoile I ‘avenir. L’avenir appartient à Dieu,
l’omnipotent. Ces coquillages et ces amulettes m’aident à sentir vos peines, vous rapprochent
de mon cœur. Quand je vous parlerai, c’est mon cœur que vous entendrez. Sidi Mohammed,
n’est-ce pas la le nom de l’enfant qui vous accompagne ?
– Oui, répondit ma mère d’une voix timide.
Le voyant reprit :
– Sidi Mohammed sait que c’est vrai ce que je vous dis. Un enfant pur fait partie encore des
légions angéliques, ces êtres de lumière. La vérité étant lumière ne peut lui échapper …
Approche, Sidi Mohammed, plonge ta main dans ce panier et saisis un objet sans le voir.
Je suivis à la lettre ce qu’il m’ordonna de faire. Une boule de verre, de la grosseur d’un œuf, se
logea dans le creux de ma main. Elle était agréable au toucher et d’une couleur aquatique. Je la
regardai avant de la lui remettre. Dans sa masse transparente brillait une grosse bulle d’air. De
minuscules satellites menaient une ronde autour de cet astre.
Les doigts de Sidi El Arafi caressèrent longtemps la boule de verre. Il ne disait rien. Sa figure
devint grave. Il parla enfin lentement, détachant chaque syllabe.
– Écoute, enfant de bon augure et souviens-toi. Le diamant s’appelle, dans le langage des
connaisseurs, l’orphelin, le solitaire parce qu’il est rare et qu’aucune autre pierre ne peut rivaliser
avec lui en dureté et en beauté. Chaque homme peut s’appeler comme le diamant, l’orphelin ou
le solitaire. Désormais, ne sois plus triste. Si les hommes t’abandonnent, regarde en dedans de
toi. Me comprends-tu bien, fils? Que de merveilles, que de merveilles recèle ton cœur! Quand tu
oublies de contempler tes trésors, ta santé en souffre et tu deviens débile. Regarde la boule que
tu viens de me remettre. A l’intérieur de cette masse transparente, il y a l’image du soleil! La elle
est a l’abri de toute souillure, la elle est inaccessible a tout ce qui n’est pas lumière. Sois comme
cette image, tu triompheras de tous les obstacles. Dieu te bénisse, mon enfant! Dieu te bénisse !
Approche ton front de mes lèvres.
Il m’embrassa sur le front. Ensuite, nous récitâmes à haute voix, tous les deux, une courte
prière.
L’émotion m’étranglait. Mes yeux se remplirent de larmes. Je nageais dans la pure félicitée.
    I- Situation du passage :
Pendant l’absence du père le narrateur et sa mère ont vécu divers événements dont notamment
le remariage de Moulay Larbi avec la fille de coiffeur. Après la dégradation de ce ménage ainsi
de celui du narrateur les deux femmes (Zoubida et Aicha) ont visité les sanctuaires et se sont
rendues chez le voyant aveugle Sidi El Arafi.

     II- Identification du texte :


 Lieu : la demeure de Sidi El Arafi ;
 Temps : après le départ du père et le desarroi de la mère.
 personnages: Lalla Zoubida ; Lalla Aicha ; Sidi Mohammed ; Sidi El Arafi.
     III- Le thème du merveilleux:
 le panier du voyant aveugle rappelle la boite de Sidi Mohammed.
 le thème de la voyance (superstition).
 la prédiction du voyant et leurs effets.
     IV- Synthèse :
Après la dégradation du ménage de la mère du narrateur et celui de Lalla Aicha, les deux
femmes en compagnie de l’enfant se sont rendus chez Sidi El Arafi, le voyant aveugle. Croyant
trouver remèdes à leurs ennuis. Lalla Zoubida n’a pas voulu voir la voyante qui habite le rez-de-
chaussée par discrétion mais aussi par ce qu’elle n’est pas convaincue de ses pouvoirs. plus
encore les pratiques de Kenza exigeaient beaucoup de dépenses. les prédictions du voyant ont
amené purification autant pour les deux femmes que pour l’enfant qui a ressenti en plus
beaucoup d’émotion et d’émerveillement.

Analyse : Chapitre XI
Les déboires du deuxième mariage de Moulay Larbi
Texte support : la boite à merveilles – chapitre XI – extrait « Nous savons que Moulay Larbi ne se
livrerait jamais à de telles pratiques….un toussotement discret» p 233
     I- Situation du passage:
Lalla Aîcha rendit visite à Lalla Zoubida et lui demanda de venir chez elle le lendemain car il lui
réservait une surprise. Une fois chez Lalla Aîcha,  Salama, la marieuse professionnelle, surgit.
Elle venait demander excuse à Lalla Aîcha pour être l’intermédiaire dans le remariage de Moulay
Larbi.

     II-Lecture analytique du texte


De « Nous savons que Moulay Larbi…  » à «  …Son erreur a été de l’oublier momentanément.«
 Qui parle dans ce passage ? A qui ? De qui ? De quoi ? Où ?
Qui parle: Salama, la marieuse professionnelle
A qui: Lalla Zoubida et Lalla Aicha
De qui: Moulay larbi et sa jeune femme
De quoi: La souffrance de Moulay larbi avec sa jeune femme
Où: Dans la maison de Lalla Aicha
» Ce sont là les paroles mensongères d’une fille stupide et jalouse. »
      Commentez cette réplique en expliquant de quelles paroles s’agit-il?
La fille du coiffeur accusa son mari Moulay Larbi d’avoir des relations incorrectes avec des
femmes dans des quartiers éloignés. Et cela à la suite de la décision de Moulay Larbi
d’empêcher sa jeune femme de broder des empeignes de babouches car elle était mal exécutée
et elle demandait le double du prix normal pratiqué par les autres brodeuses.

  Donnez trois aspects de l’immixtion (Ingérence, intervention) de la femme du


coiffeur dans la vie de sa fille.
– Renifler chaque objet
– Manifester son mécontentement à propos de ceci ou de cela.
– Inciter sa fille à se montrer plus exigeante.
      La fille suivait-elle les conseils de sa mère?
Relevez du passage une phrase qui justifie votre réponse.
– Oui. La phrase qui le montre:  » Le pauvre Moulay Larbi subit naturellement les répercussions
de ces mauvais conseils. »
» Il n’a pas oublié ce que tu as fait pour lui »
      A quoi la locutrice faisait-elle allusion?
– Lalla Aicha a tout vendu pour donner à son mari de l’argent nécessaire à acheter des
matériels et à assurer les premiers frais d’installation de son nouvel atelier.
     Les caractéristiques des filles de cette époque:
– Manque de réserve
– Manque de pudeur
– Manque de dignité
Les caractéristiques des filles de l’époque qui lui est antérieur
– Réservées
– Pudique
 Quelle est la tonalité du texte? Justifiez son emploi.
C’est une tonalité pathétique. L’emploi de cette tonalité permet de présenter Moulay Larbi
comme une victime (le pauvre Moulay larbi), ainsi Salama pourrait garantir une forte
compassion des deux femmes avec Moulay Larbi qui traversait une conjoncture difficile au sein
de son deuxième foyer.
Autrement dit: Salama cherche à apitoyer ses auditrices par l’évocation de la souffrance de
Moulay Larbi.

Analyse : Chapitre XII


Le retour du père
Texte support : la boite à merveilles – chapitre XII – extrait «Zineb, partie faire…la fin. » p : 244-
249
     I- Situation de l’extrait :
Pendant l’absence du père, la famille connaît des moments difficiles. Le jour de son retour, la
mère et l’enfant retrouvent alors confiance et joie de vivre.

Le père a perdu son argent dans le souk. il décide de quitter les siens pour se faire de l’argent en
allant travailler à la campagne. La famille connaît des jours difficiles et assez tristes.

     II- Axes de lecture :


Axe 1 : un retour inattendu :
 comment est vécu le retour du père?
→ Comme un événement de grande importance. C’est le retour du chef de la famille parmi les
siens. La famille est de nouveau reconstituée.

 à quoi cela se voit-il?


→ a) les voisins participent à l’accueil du père

b) le bonheur de Sidi Mohammed (rire- repris confiance en moi)


 un retour surprise: personne n’avait été informé du retour du père ; cependant
quelques signes annonciateurs d’un changement étaient perceptibles dans l’air et
dans l’atmosphère de la maison. Tout un champ lexical l’indique.
     Attitude et réactions :
Elles diffèrent selon les individus, mais elles marquent une rupture dans les comportements :

     Le narrateur:
1) Comment réagit l’enfant à l’arrivée du père ?
→ – il rebrousse chemin  (p 246)

– il ne se sent pas bien. (p246)

– son front se couvrit de sueur, ses mains tremblèrent. → surprise


– il s’approche de son père

– il se laisse prendre des les bras de son père

– il s’installe sur les genoux de son père. → reprend confiance en lui.


 2)     Comment s’expliquent ses réactions ?
→ l’enfant est surpris, il ne s’attend pas à voir son père.

– il ne tient pas à le rencontrer dans un lieu obscur,

– l’enfant reprend confiance en lui, il parvient à maîtriser son émotion et va vers son père.

– il recherche le contact avec son père.

– il veut s’accaparer son père, attirer son attention, se l’approprier, être au centre de son
attention.

3) Pourquoi fait-il le récit des événements qui se sont produits en l’absence du père ?
→ Pour l’informer, le mettre au courant, pour capter l’attention du père, montrer à son père qu’il
a grandi.

4)  Comment raconte-t-il les événements ?


→ À sa manière, sans ordre, sans obéir à la stricte vérité, avec fantaisie et poésie.

5)  à quel autre personnage du roman fait-il penser?


→ Abdallâh le conteur qui ne ressemble pas aux autres conteurs.

6)  Que recherche Sidi Mohammed auprès de son père?


→ Une reconnaissance de ses qualités.

 que veut-il prouver à son père en présentant le plateau du thé ?


→ Il a grandi, il a acquis plus de responsabilité, il a assumé son rôle en son absence

Il refuse de recevoir son père dans les escaliers (un lieu inapproprié). Il préfère le voir entrer
dans la chambre comme il en a vu partir. En quelque sorte, il veut revoir son père dans un lieu
familier plus approprié à son rôle de chef de famille, rôle qu’il va reprendre incessamment. De
plus, son père l’intimide car il le trouvait « changé» p 246

   Le père:
Il se comporte comme s’il n’était pas parti durant longtemps ; c’est la force de l’habitude, mais
aussi une certaine forme de discrétion : les hommes n’aiment pas beaucoup montrer leurs
émotions en public.

    La mère:
La surprise et l’émotion lui coupent les jambes ; elle demeure immobile.

   Les voisins hommes:


Driss El Aouad, le voisin de palier est le premier homme à venir saluer Maalam Abdesslam et lui
souhaiter la bienvenue et un heureux retour.

    Les voisins femmes:


Les voyous éclatent sur la voisine qui a tant souffert et qui mérite ce bonheur.

Axe 2 : la solitude de l’enfant :


1)  Quel est le sujet abordé par les deux hommes?
→ le divorce de Moulay Larbi.

2) Quel thème social évoque-t-il?


→ Le thème de la polygamie.

3) Quel est le point de vue du père?


→ Il est contre la polygamie. il la condamne.

4) Relevez les expressions qui le montrent.


→ « Folie. Il est si difficile de… »

5) Quelle attitude ont les deux hommes envers l’enfant pendant leur conversation? pourquoi?
→ Ils l’ignorent. Pour eux, il ne peut comprendre les problèmes des adultes.

6) Comment se sent Sidi Mohammed?


→ Ennuyé, fatigué, triste et déçu.

→ Seul : écarté du monde des adultes, oublié par les adultes qui ne soucient plus de sa
présence. Il ne captive plus l’attention du père.

7) Vers quel monde se retournent-t-il?


→ Ses amis ; ceux qui sauraient partager sa joie.

8) Qui sont-il?
→ Le contenu de la boite à merveilles, ses complices, ceux qui le comprennent.

9) Est-ce qu’il s’agit donc uniquement du retour du père?


→ Double retour : –
 Retour du père parmi les siens, dans sa famille.
 Retour du narrateur enfant :
a) vers la boite délaissée

b) vers ses rêves, car pendant l’absence du père, il a perdu le goût pour la rêverie.

10) Quelle différence y’a-t-il entre cette fois et les précédentes?


→ Il rêve la boite ouverte.

11) Qu’est-ce que cela prouve-t-il?


→ l’enfant a mûri grâce à l’absence du père à la visite chez le voyant qui lui a donné confiance
en lui.

Axe 3 : le retour des biens :


 Le retour de la confiance :
 Le fils : intimidé dans un premier abord, il reprend confiance dès que son père
reprend des jeux anciens : « lorsqu’il…de rire » p 246
 La mère : interloquée, prise de court surprise, la mère paraissait «souffrante» p 246
tant elle ne croit pas à ce retour impromptu quand elle revoit des jeux anciens entre
le père et son fils revenir comme au temps jadis, elle sort de «sa torpeur» et reprend
vie. elle «rit comme une petite fille » p 246
 Le retour des biens: les biens qui avait désérté la maison durant l’absence du père
sont de retour ; ils sont le symbole du retour du père et de l’aisance matérielle. ils
représentent le retour du bien divin dans la maison. la mère se précipite pour cacher
ses richesses «du mauvais œil». Ces richesses sont nombreuses puisque le
narrateur les énumère : poulets paysans, œufs et galettes paysanne, beurre et huile.
Axe 4 : Le partage festif :
 Voisins et voisines: hommes et femmes et enfants viennent fêter le retour de
Maalam Abdesslam.
  C’est une célébration intime et familiale : la mère est comme une petite fille; le mari
montre peu sa joie, mais certains signes ne trompent pas, il soulève son fils en l’air
pour célébrer les retrouvailles.
Le fils raconte ses aventures et ses anecdotes (corrigéés par la mère) avant d’assumer un rôle
d’hote pour son père et Driss El Aouad en portant le plateau de thé.

 III- Synthèse:
Le retour du père ramène la paix, la sécurité et la confiance dans la famille. De même, il
constitue sur le plan narratif, un retour de la stabilité initiale. la bouche est bouchée, le récit
s’achève sur une note de joie dans la famille, joie partagée par tous les voisins et constitue une
promesse de bonheur à venir.

Le narrateur enfant est heureux de retrouver son père une longue absence dont il a souffert. il
veut montrer à son père qu’il a grandi et mûri pour le récit des événements qui se sont produits
en son absence, mais l’enfant se sent toujours exclu du monde des adultes. Sa boite demeure
toujours son unique refuge face à sa solitude et à l’incompréhension des adultes.

Boite à merveilles → boite à rêver – remède à sa solitude.

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