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Module IV : Le théâtre

Le Bourgeois gentilhomme de Molière.


Lecture analytique de l’Acte III, scènes 3, 10, 12

Analyse scène 3 :
- Développez les axes de lectures suivants :
Axe 1 : Un vif affrontement, quelles en sont les raisons ? Quelles conséquences engendre-t-il ?
Axe 2 : La caricature d’un homme ridicule, M. Jourdain vu par sa femme et sa servante.

Axe 1 : Dans la scène 3 de l'Acte III, M. Jourdain doit faire face aux reproches exaspérés de sa femme et de sa
servante Nicole. La scène prend toute son efficacité d'abord par la vivacité de l'affrontement, mais aussi par son
comique de caractère.
Les répliques de Mme Jourdain sont plus longues que celles de M. Jourdain.
Cela montre la supériorité de Mme Jourdain. Dans la 1ère réplique, Mme Jourdain, pour attaquer son mari, elle utilise
des procédés linguistiques comme la double interjection « Ah, ah » et le présentatif « voici ».
Dans les répliques de Mme Jourdain, dominent des phrases interrogatives adressées à son mari mais sans lui laisser le
temps de répondre.
Pour elle la musique dont il parle n’est qu’un Vacarme qui incommode les voisins lorsqu’ils l’entendent.
Pour Mme Jourdain, les gens pensent que M. Jourdain est un ridicule, elle n’est pas contente de mari.

Nicole dans ses répliques, quand elle s’adresse à M. Jourdain, elle emploie aussi des Phrases interrogatives où
dominent des termes péjoratifs « Attirail de gens ; crotter ; biaux maîtres »
Mme Jourdain et Nicole se soutiennent l’une et l’autre et font front commun, les expressions qui le montrent sont par
exemple « Mme parle bien » ; « Nicole a raison » aussi leurs répliques se complètent à la fin de l’extrait :
« Mme Jourdain : - Ce que vous pensez faire d’un maître à danser ?
Nicole : - … et d’un maître tireur d’armes ?
Mme Jourdain : - Est-ce que vous voulez apprendre à danser ?
Nicole : - Est-ce que vous avez envie de tuer quelqu’un ? »

Axe 2 :
Qui est M. Jourdain ?
C’est un riche bourgeois. Il est un peu prétentieux, il a besoin qu’on l’admire quand il sera habillé: avec les bas de
soie, voir (Acte 1 scène 2).

Ce monsieur va faire tout ce qu'il faut pour devenir gentilhomme ; il apprend la danse, la musique, le tir et la
philosophie. Sa femme trouve ça ridicule puisque M. Jourdain veut paraître pour une personne qu’il ne l’est pas, une
personne importante, avoir un rang de noble, de gentilhomme, alors qu'il n'est pas issu d'une famille noble. Ce
monsieur se fera ensuite coudre un habit noble jugé de ridicule par Nicole et sa femme ; pour elles, c'est un
déguisement. Pour finir il se fera arnaquer par Dorante, prétendant être son ami et aussi « un ami du roi », Il soutira
l'argent à M. Jourdain , c’est un noble qui a perdu toute sa fortune.
Mme Jourdain reproche à son mari son âge avancé « Je voudrais bien savoir ce que vous pensez faire d’un maître à
danser à l’âge que vous avez. »
Elle le compare, dans sa façon de s’habiller lorsqu’elle utilise le verbe «enharnacher » à un cheval de parade.
Elle utilise les comparaisons suivantes : « Tout ce monde qui est plus sage que toi » ; « Son sens est meilleur que toi ».
On déduit que M. Jourdain n’a pas raison dans ce qu’il compte faire.
M. Jourdain répète « Taisez-vous » à l’impératif. Il veut imposer par cet ordre le silence mais il ne réussit pas à le
faire.
Il n’a fait que répéter les injures « Sots, sottes, ignorantes. ». Cela signifie que M. Jourdain est faible.
Synthèse :
Malgré les reproches exaspérés de sa femme et de sa servante, M. Jourdain se défend et reste fidèle à son idée ; il veut
ressembler aux gens de qualité.

Analyse scène 10 :
- Développez les axes de lectures suivants :
Axe 1 : Une satire sociale, l’autorité paternelle au XVII siècle.
Axe 2 : Le mariage : Intérêt ? Amour ?
Axe 1 : Cette pièce fait la satire de M. Jourdain un bourgeois qui fait tout pour devenir un noble : il veut effectivement
acquérir les manières des gens de qualités.

Il refuse de marier sa fille à Cléonte qui est franc et ne veut pas prétendre être un gentilhomme.
Dans cette scène10, Molière utilise les quatre formes de comique : le comique de gestes, le comique de caractère, le
comique de mots et le comique de situation.
Cléonte veut demander la main de Lucile la fille de M. Jourdain. C'est un homme modeste, il n'est pas un
gentilhomme comme M. Jourdain le veut, il est alors refusé par M. Jourdain car il n'est pas noble.

Cléonte condamne l'hypocrisie des nobles et il refuse d'être un jour, un faux noble hanté par la folie des grandeurs.
Cléonte condamne l'hypocrisie et le mensonge de M. Jourdain qui se révèlent notamment dans l'usurpation
(l’appropriation) des titres de la noblesse.

Analyse scène 12 :
- Développez les axes de lectures suivants :
Axe 1 : La relation entre les personnages.
Axe 2 : L’affrontement de deux visions du monde, un conflit perpétuel entre les personnages.
gentilhomme /honnête homme :
Axe 1 : L’épouse de M. Jourdain apparait dans la pièce où elle est en conflit avec son mari mais en fait elle le fait
revenir à la raison en lui faisant face, en utilisant la ruse et les intrigues si besoin, elle est déterminée et représente le
bon sens.
L’amoureux de Lucile, ne savant quoi faire devant le refus de son père.
Lucile, la fille fragile et naïve, elle est amoureuse de Cléonte et ne veut que lui comme mari.
Nicole, La servante paysanne de M. Jourdain est l’alliée de Mme Jourdain et elle lui est fidèle.
Covielle, il est le valet de Cléonte mais dans ces scènes il n’est plus le valet maladroit et grossier ; il eut l’idée de
duper M. Jourdain pour qu’il accepte de marier sa fille lucile à Cléonte. C’est grâce à son aide que Cléonte et Lucille
vont pouvoir se marier.
La colère de M. Jourdain à l’égard de sa femme : les expressions suivantes expriment cette colère « Taisez-vous, ma
femme » ; « peste soit de la femme »
Cette scène est marquée aussi par une opposition solidaire :
Monsieur et madame Jourdain sont en désaccord sur les qualités qu’ils recherchent pour leur gendre. Leur opposition
se traduit par des jurons : « Peste soit de la femme », des questions rhétoriques destinées à forcer l’autre à admettre le
point de vue du premier « Votre père était-il pas marchand aussi bien que le mien ? » ; « taisez-vous »
Le champ lexical du mensonge : Dans la tirade de Cléonte, plusieurs expressions appartiennent au champ lexical du
mensonge « vol, imposture ; déguisé ; dérobé ». Cette dénonciation montre que Cléonte est un homme droit, franc et
courageux, qui assume parfaitement son origine sociale. Cléonte s’oppose par-là à Monsieur Jourdain.
On peut penser que c’est Molière qui s’exprime en mettant les mots dans la bouche de Cléonte et condamne ainsi
l’usurpation de titres de noblesse par des bourgeois enrichis, voire, plus largement, un ordre social qui valorise
l’aristocratie oisive beaucoup plus que la bourgeoisie active.
Qu’apprenons-nous sur le passé de la famille Jourdain ?
Le lecteur apprend que M. Jourdain est marchand de drap, fils de marchand de drap et que Mme Jourdain est elle aussi
fille d’un drapier. C’est le père de M. Jourdain qui avant lui s’était enrichi.
On utilise un présent d’énonciation « j’ai les sentiments »
L’intrigue progresse car devant l’obstination de M. Jourdain, Covielle élabore un plan qui permettra le dénouement et
le ballet final.
La ponctuation : les phrases exclamatives « Hélas ! dieu m’en garde ! » ; les phrases interrogatives « Que voulez-vous
donc dire avec votre gentilhomme ? »
Axe 2 :
M. Jourdain Cléonte/ Mme Jourdain
- Il n'a pas accepté Cléonte comme un gendre. - «ce mot ne fait aucun scrupule.»
« Je vous prie de me dire si vous êtes gentilhomme » - «Une imposture est indigne d'un honnête homme.»
«vouloir demeurer dans la bassesse» - «Ses parents avaient des charges honorables.»
M. Jourdain ne rêve que d'acheter un titre de noblesse - «Il a servi pendant 6 ans à l'armée.»
grâce à son argent et au mariage de sa fille. - Cléonte condamne l'hypocrisie et le mensonge, qui se
révèlent notamment dans l'usurpation des titres de
- Il refuse de marier sa fille à Cléonte qui est franc noblesse.
et ne prétend pas être un gentilhomme. - Il montre sa franchise, son honnêteté et sa modestie ,
chacun devrait accepter la place où il est né dans l'ordre
social :
« Il y a de la lâcheté à déguiser ce que le Ciel nous a fait
naître »
-Mme Jourdain conçoit le gendre idéal comme étant un «
mari qui lui soit propre, et il vaut mieux pour elle un
honnête homme riche et bien fait »
Il doit avoir la même origine sociale que sa fille pour
entretenir des rapports simples avec sa belle-famille.

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