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Ministère de l'Éducation Nationale, de l'Enseignement Supérieur, de la Formation des

Cadres et de la Recherche Scientifique

Université Mohammed V Souissi

Ecole Normale Supérieure

Rabat- Takaddoum

Le Bourgeois Gentilhomme
de MOLIERE :

Le projet pédagogique au service du


commentaire composé

Préparé par :

ELWAHABI Sanae TEBAA Rabab

Encadré par :

Pr. SENHAJI Nadia


Année de formation: 2008 - 2009

Vu sous l’angle de la relation système éducatif/enseignant/ élève,


l’enseignement de la langue française implique une politique éducative,
pédagogique et linguistique. En fait les choix des œuvres intégrales se déclinent
en un apprentissage de langue française, une compréhension des valeurs passées
à travers ces romans littéraires en les associant à la réalité humaine avec un
souci de protection et de préservation de l’identité locale.

Notre étude se situe dans une démarche didactique qui trouve sa


justification dans les nouveaux programmes de français dans le lycée marocain.
En effet, dans le cadre de cette nouvelle dynamique de changement et de
rénovation des composantes du système éducatif, ce nouveau type
d’enseignement répond aux recommandations de la charte nationale d’éducation
et de formation. L’enseignement du français, par le biais de l’étude d’œuvres
littéraires, revêt une importance capitale puisqu’il développe chez l’apprenant la
sensibilité littéraire, l’esprit critique et fait appel à son imagination créative.

Le theatre comme tous les autres genres littéraires a une place de choix
dans le projet pédagogique nous trouvons en effet, le theatre dans les deux
niveaux du second cycle : Le Bourgeois gentilhomme en tronc commun et
Antigone en 1 ère année de baccalauréat.

Ainsi pour nous, en tant qu’élèves professeurs, nous avons opté pour l’étude
intégrale d’une pièce de theatre du fait que ce genre présente une spécificité qui
le différencie des autres genres à savoir une pièce de theatre est avant tout faite
pour être lue, jouée ,présentée d’où l’intérêt qu’elle peut susciter chez les élèves.

Par ailleurs, dans notre projet didactique, on a opté pour le choix de


l’étude d’une œuvre intégrale qui fait partie du 3ème module au tronc commun
intitulé le bourgeois gentilhomme de Molière. Ce choix n’est pas gratuit dans le
mesure où cette pièce de théâtre est le miroir des attitudes, des vertus et des
défauts de la nature humaine de deux classes sociales confrontées à avoir la
bourgeoisie et la noblesse qui reflètent l’homme du 17ème siècle et même du
21ème siècle. Ce qui va permettre à l’élève d’associer les morales de cette
œuvre à son entourage, à sa société marocaine et surtout à mettre sa
personnalité et son caractère en question et en comparaison avec ceux des
personnages de la pièce en s’en identifiant à un ou à plusieurs.

Notre projet didactique va répondre aux recommandations pédagogiques qui


insistent sur l’initiation d’élève à un nouveau genre de théâtre qui n’est autre que
la comédie ballet ; On peut donner raison à Donneau de Visé qui, dans le
Mercure galant de 1673, réaffirme que Molière  est « le premier qui a inventé
la manière de mêler des scènes de musique et des ballets dans ses comédies ».

En effet ,Les leçons et les fiches que nous allons proposer permettront de
faire le point sur l’essentiel des connaissances du théâtre de Molière plus
précisément la comédie ballet selon les perspectives suivantes : une séquence
préliminaire qui portera sur le para texte de l’œuvre (la vie du dramaturge, son
époque et les caractéristiques de sa pièce, l’analyse de la page de garde et de la
quatrième des couvertures) et sur la différence entre les deux classes sociales
évoquées dans le titre de l’œuvre bourgeoisie et noblesse. Cette séquence va être
suivie de la première séquence qui s’intéressera à l’étude du langage et des
procèdes du théâtre tandis que la deuxième séquence va traiter l’ironie et ses
effets tout au long de la pièce afin d’achever ce projet avec une séquence bilan
qui va permettre à l’élève de découvrir la différence entre une pièce écrite et une
pièce jouée grâce à son visionnement sur cd pour en faire une fiche de lecture et
évaluer par la suite les acquis des élèves. En outre les productions écrites que
nous allons proposer dans ces séquences seront consacrées à la production des
dialogues, des monologues et des textes de Slam. La dimension orale, quant à
elle, est présente dans notre projet dans la mesure où l’élève sera en contact avec
une œuvre qui est jouée et présentée contrairement aux autres genres littéraires.

Par conséquent l’apprenant va être capable vers la fin des séquences à


maîtriser le langage théâtral ironique et en faire des gestes et des grimaces afin
qu’il soit capable de présenter son texte devant ses camarades tout en travaillant
son débit, son articulation et en contrôlant son trac. Ce qui justifie notre objectif
principal du projet qui est de faire passer les instructions pédagogiques à
l’action.
En guise de commencement, la séquence préliminaire va contenir des séances
qui vont initier les élèves à l’œuvre proposée au programme : Le Bourgeois
gentilhomme. Puisque c’est une pièce de théâtre du XVIIème siècle, il est
impératif d’étudier cette œuvre dans son contexte socio-historique, c’est pour
cela qu’on a proposé des cours sous forme d’exposés et de travaux encadrés afin
d’étudier le paratexte de l’œuvre, et avoir par la suite une idée sur le théâtre du
XVIIème siècle ainsi que la différence entre les deux classes sociales évoquées
tout au long de la pièce qui sont : la Bourgeoisie et la Noblesse. En parallèle on
a proposé deux cours de langue pour que les élèves aient une idée sur les
différents niveaux de langue et être capables d’identifier les connecteurs
logiques qui expriment l’opposition et la concession.

Les cours proposés dans cette séquence n’ont pour rôle que de familiariser les
élèves à la nature de l’œuvre étudiée et de les inciter à la lire d’une manière
avertie.
Activité  : langue

Durée  : 1h

Public cible  : tronc commun

Support  : corpus proposé par l’enseignant

Capacités à viser : - Identifier les différents niveaux de langue

-Transformer des énoncés dans différents niveaux de


langue

Déroulement de la séance :

l.Observez le corpus suivant :

" Il crèche ds une super baraque ."                                              

               "T’es méga chouette toi et t’piges tout."

"Je peux pas"

1. quelle est la définition des mots soulignés ?

Crécher : Habiter
Baraque : maison

Méga : super

Piger : comprendre

2. que remarquez-vous dans le troisième exemple ?

L’effacement de l’élément de négation " ne "

3. peut-on employer ces exemples en s’adressant à un directeur, doyen…


(À une personne importante) ? Pourquoi ?

Non car on doit soigner notre langage dans des situations professionnelles
ou officielles.

4. quand est ce qu’on emploie ce type de mots (crécher, barraque, mega


chouette…)?

Entre amis ou en famille.

Niveau de langue familier : Dans des conversations entre amis ou en


famille, on utilise des abréviations, tournures grammaticales incorrectes,
des mots simples d’une syntaxe relâchée et d’un vocabulaire familier, parce
qu’il n’est pas jugé nécessaire de surveiller son langage dans la vie
quotidienne. Ce niveau de langue est réservé à l’oral.

Lisez les exemples suivants :

" Il vit dans une très belle maison."

               "Tu es très sympathique et tu comprends tout."

"Je ne peux pas "

1. comment trouvez-vous le vocabulaire de ces phrases ?

Ces phrases sont simples et comprises par tous parce qu’elles ne comportent
pas des termes recherchés ou spécialisés.

2. comment jugez-vous leur syntaxe ?

Les règles de la syntaxe sont respectées


3. quand est ce qu’on emploie ce type de vocabulaire ?

Dans la presse, la correspondance quotidienne…

Niveau de langue courant : le locuteur s’exprime en langue standard


nécessitant une syntaxe correcte et un vocabulaire usuel qui ne comporte
pas de termes recherchés ou spécialisés.il se pratique par exemple en classe,
dans la presse…

Demandez à un élève de lire les phrases suivantes :

"Il réside dans une magnifique demeure."

               "Tu es fort aimable et tu saisis tout."

1. Comparez le vocabulaire de ces exemples à celui des phrases précédentes,


que remarquez-vous ?

‘’Résider’’ est le synonyme de ‘’crécher’’ et de ‘’vivre’’.

‘’Demeure’’ est le synonyme de ‘’baraque’’ et de ‘’maison’’

‘’Fort aimable’’ veut dire ‘’méga chouette’’ et ‘’très sympathique’’.

 Le vocabulaire de ces exemples est riche, recherché et très soigné par


rapport à celui de la langue familière ou courante.

2. dans quelle situation de communication utilise-t-on ce vocabulaire


soigné ?

Dans l’écriture littéraire, dans un milieu socioculturel élevé, conférence de


littérature ou de sciences…

Le niveau de langue soutenu : s’emploie dans la langue littéraire qu’elle soit


écrite (théâtre classique, roman, poésie…) ou parlée (conférences de
littérature ou de sciences, discours politiques…)le locuteur utilise un
vocabulaire riche, et soigné ainsi que des tournures grammaticales
recherchées afin de soigner son langage.
Exercices d’application :

1. identifiez le niveau de langue des énoncés suivants :

a. Allez jiji, dépêche-toi ou nous serons en retard.

b. Chère jihane, que nous ayons désormais quelque retard, aussi hâtons-nous je
vous en prie.

c. Hé jiji, grouille maint'nant ! On est en r'tard .

2. Transformez les énoncés suivants en langue courante et en langue soutenue.

Phrases en langue familière

a.J'ai un pote qui est fou de films américains.


b.Mes godasses elles brillent. Faut dire que j'les ai bien cirées.
c. Faut se grouiller sinon elle rate le train.

Correction :

1. a. niveau de langue courant


b.niveau de langue soutenu
c.niveau de langue familier

2.

phrases Niveau de langue Niveau de langue


courant soutenu

a.J'ai un pote qui est fou J’ai un ami qui aime les J'ai un ami qui apprécie
films américains. particulièrement les
de films américains.
films américains.

b.Mes godasses elles Mes chaussures brillent Mes souliers luisent


parce que je les ai cirées parce que je les ai cirés
brillent. Faut dire que
avec soin. soigneusement.
j'les ai bien cirées
c. Faut se grouiller sinon Faisons vite sinon elle Faisons diligence afin
manquera son train. qu'elle ne manque pas
elle rate le train.
son train.
Activité : travaux encadrés.

Durée : 1h

Public cible : tronc commun

Démarche : exposé des élèves- rédaction

Capacités à viser : -familiariser les élèves avec les caractéristiques du


XVIlème Siècle.

-Initier les élèves au classicisme et aux caractéristiques du

théâtre classique.

-Permettre aux élèves d’identifier la différence entre la

noblesse et la Bourgeoisie au XVIème siècle.

Déroulement de la séance :

1. Donnez un bref aperçu sur la société française du XVIlème siècle ainsi


que ses caractéristiques ?

Le XVIlème siècle a subi des révolutions qui ont permis à l’art, à la


littérature, à la science et à la philosophie d’avoir une nouvelle progression.
En ce qui concerne la littérature, Il a fallu que les artistes et les auteurs
puissent s’y engager pour construire réellement une nouvelle civilisation.
Celle-ci reste le fait d’une minorité : clergé, collèges Jésuites, haute Noblesse
et bourgeoisie, et passe à côté des masses populaires. Seuls Les plus
prestigieux d’entre eux disputent difficilement l’honneur de recevoir les
artistes et les écrivains, d’encourager les savants et de discuter avec les
philosophes.

2. Quelles sont les caractéristiques de la Noblesse et de la Bourgeoisie?


a.La Noblesse du XVIlème siècle

C’est une société noble qui se forge un idéal fondé essentiellement sur
la culture, l’exemple de « l’honnête homme », qui sait seulement vivre en
société, en goûter les plaisirs, distinguer le bien du mal, mais surtout
comprendre le beau du laid, le vrai du faux, non par érudition, mais par
bon sens, par affinement de l’esprit. Cette minorité se forme avec son
étiquette, ses traditions et ses goûts.

b.La bourgeoisie du XVIème siècle

La bourgeoisie est une catégorie sociale associée d'abord à la ville


puis aux commerçants et artisans. Au XVIème siècle cette classe est
devenue grâce au commerce, la plus distinguée sur le plan économique et
qui tente de rivaliser la noblesse en imitant leurs manières et leur mode de
vie.

3. Quel est le courant littéraire qui a marqué ce siècle et quelles sont ses
caractéristiques ?

a.Le classicisme

Le classicisme est un mouvement littéraire et artistique qui s’est


développé en France, et plus largement en Europe, dans la deuxième moitié du
XVIIe siècle. Il désigne un ensemble de valeurs et de critères qui définissent
un idéal s'incarnant dans l’« honnête homme » et qui développent une
esthétique fondée sur l'idéal de perfection.

b.Le classicisme littéraire :


Le but premier de ce mouvement littéraire est de concevoir une
harmonie dans les textes, les écrits. À cette époque, les écrivains doivent se
plier à des règles strictes car il ne faut pas oublier que le Classicisme atteint
son apogée avec le règne de Louis XIV (ci-haut), le "Roi-soleil".

Ainsi après les excès du Baroque, il fallait remettre un peu d'ordre et


retrouver des règles basées sur la logique et le bon sens. On y retrouve
l'idéal de l'honnête homme qui doit agir comme s'il était à la cour du Roi
(cultivé, humble, courtois) et être réaliste, ce qui modère grandement
l'aspect du réalisme mais qui conserve la noblesse.

c.Le théâtre classique :

Le théâtre du XVIlème siècle est appelé le théâtre classique dans la


mesure où il doit respecter des règles inspirées du théâtre antique. Il
oppose deux genres ; la tragédie dont la plupart de ses thèmes sont
empruntés aux tragédies antiques, et la comédie connaissant son apogée
avec Molière qui a trouvé ce genre efficace pour représenter et critiquer
d’une manière plaisante la société.

Une pièce classique doit obéir à la règle des trois unités :

- Unité de temps : qui ne doit pas dépasser les 24 heures ;


- Unité de lieu : l’action se déroule dans le même lieu ;
- une seule action principale : qui doit être développée du début à la fin
de la pièce et dont les actions accessoires doivent contribuer à l’action
principale .Ainsi s’ajoutent à la règle des trois unités L’unité de ton
qui doit être respectée afin de séparer la tragédie de la comédie. Et la
bienséance qui interdit au dramaturge de montrer de la violence, la
mort ou du sang sur scène afin de ne pas heurter le public.
Activité  : lecture

Durée  : 2h

Public cible  : tronc commun

Support  : corpus proposé par l’enseignant

Capacités à viser : initier les élèves aux éléments du paratexte :

- la page de garde (titre, image) et la quatrième des


couvertures de l’édition Al-Ouma (biographie de Molière et
résumé de l’histoire).

- La comédie-ballet et Les personnages.

Pré-requis : avoir une idée sur la bourgeoisie et la noblesse.

Déroulement de la séance :

1.page de garde :

-Demandez aux élèves d’observer la couverture

 Que voyez-vous sur la première page de couverture ?

-Le nom de l’auteur : Molière en majuscule

-Le titre de la pièce de théâtre : Le bourgeois gentilhomme

-Une image qui comprend trois personnages.

 Comment sont-ils habillés ? (nature de costumes, couleurs…)

Des robes noires et jaunes, des bas, perruques noires…

 Ces habits sont-ils de notre époque ?

Non, ils appartiennent à une époque très lointaine dans le passé.


 Quel est le personnage mis en premier plan ?

Un bourgeois qui est en train de lire.

 Quel est le rapport de ce personnage avec la pièce ?

Accepter les réponses des élèves.( le héros)

 De quoi est constitué le titre ?

Deux noms masculins à savoir ‘’ bourgeois ‘’ et ‘’gentilhomme’’

 D’après la séance précédente, que connaissez-vous des deux classes


sociales auxquelles réfère le titre ?

Le bourgeois était au début un marchand, habitant le "bourg" d'où l'origine du


mot, il désigne ensuite toute personne très riche.

Gentilhomme : était une dénomination propre aux hommes légitimement nobles.

Noble : son nom se caractérise par une particule, exemple "de" "d' " ou encore
"de la", au moyen-âge le noble est rentier, il ne travaille pas et vit de l'argent
qu'il collecte à ses vassaux.

 La différence entre "noble" et "bourgeois" : le titre de noble se


perpétuait de génération en génération. Généralement toute personne
Noble était très riche et avait un niveau de vie très élevé
contrairement au Bourgeois qui était à la base un marchand qui a fait
fortune et a acheté ce titre. Il y a donc une différence entre : recevoir
le titre par hérédité et lutter pour avoir ce privilège.

 A l’époque de Molière, ces deux classes étaient fortement séparées.


qu’indique l’union entre les deux mots ?

L’union entre ces deux classes opposées indique que le héros de la pièce est un
bourgeois qui va se battre pour avoir les manières des nobles.

 Avez –vous une idée quelconque à propos du reste de l’histoire ?

Accepter les réponses des élèves.


L’image et le titre créent un effet d’attente car ils ont une valeur d’annonce
en laissant le lecteur deviner, grâce à la contradiction entre les deux termes
unis : bourgeois et gentilhomme, la vie et les aventures du héros bourgeois.

2. Genre de l’œuvre :

Quel est le genre de cette œuvre ?pourquoi.

L’œuvre est une pièce de théâtre car elle est divisée en actes et en scènes.

Observez le texte suivant :

LE BOURGEOIS GENTILHOMME
COMÉDIE-BALLET
FAITE À CHAMBORD, POUR LE DIVERTISSEMENT DU ROI,
AU MOIS D’OCTOBRE 1670,
ET REPRÉSENTÉE EN PUBLIC,
À PARIS, POUR LA PREMIÈRE FOIS,
SUR LE THÉÂTRE DU PALAIS-ROYAL,
LE 23 NOVEMBRE DE LA MÊME ANNÉE1670
PAR LA TROUPE DU ROI

1.Quels renseignements a-t-on dans cette notice sur le genre de la pièce ?

Il s’agit d’une comédie-ballet.

2. À qui cette pièce est –elle d’abord destinée ?

Elle est destinée au divertissement du roi

3. A-t-on des renseignements sur l’époque et la ville ?

Paris, 1670 : 17ème siècle.


La comédie-ballet : Genre dramatique, musical et chorégraphique, la
comédie-ballet est inventée par Molière en 1661, pour sa pièce Les Fâcheux.
Mêlant la musique et la danse dans une action unique. C’est Beauchamp qui
se chargera des ballets, et Lully des chansons.

Elle traite des sujets contemporains et montre des personnages ordinaires


de la vie quotidienne. Le mariage en est souvent le thème central. Le trio
Molière-Lully-Beauchamp créa une demi-douzaine d'œuvres, mais le genre

déclina après la mort de Lully dès 1687.

3. La quatrième des couvertures :

La quatrième des couvertures donne des informations sur la biographie


de l’auteur ou sur le résumé de l’œuvre ou propose un extrait tiré de
l’histoire. Pour cette édition « Al-Ouma » on a affaire à une biographie de
Molière.

a.Biographie de Molière :

Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière, baptisé le 15 janvier 1622 et mort le


17 février 1673,est l’un des plus grands dramaturges du monde. Il est nommé le

roi de la comédie française car il a su critiquer les caractères profonds de la


nature humaine dans des situations comiques.la fantaisie poétique a caractérisé
ses vers bien faits, bien dits et bien joués.

Ses pièces de théâtre les plus célèbres sont :

 L’avare (1668)  Le médecin malgré lui (1666)


 Le misanthrope (1666)  Les fourberies de Scapin (1671)
 Les fâcheux (1661) première  Les femmes savantes(1972)
comédie-ballet  Le malade imaginaire (1672)
 Dom juan (1665)

b. Résumé de la pièce :

M. Jourdain est un bourgeois qui désire devenir noble en ayant le


savoir et les manières d’un gentilhomme. Et ce, le pousse à commencer
l’apprentissage de la musique, de la dance, des armes et de la philosophie
à l’aide d’innombrables maîtres qui profitent de sa naïveté et de sa
stupidité afin d’avoir son argent.

Les maîtres ne sont pas les seuls qui exploitent M. Jourdain mais il y a
aussi le comte ruiné Dorante qui joue le rôle d’un ami intime du
bourgeois en introduisant chez lui la marquise Dorimène qu’il aime.

M. Jourdain a refusé le mariage de sa fille Lucille avec Cléonte


parce que ce dernier n’appartient pas à la classe des nobles .déçu par la
décision de M. Jourdain, Coveille, valet de Cléonte, va demander à son
maître de se déguiser en fils de turc et redemander la main de Lucille.
supercherie non découverte par M.Jourdain,il va accepter le mariage du
fils du grand turc(Cléonte) avec sa fille Lucille. L’histoire se déroule dans
la demeure de M. Jourdain dans une ambiance comique et s’achève par
un ballet.

c. les personnages :

Personnages caractéristiques

-M. Jourdain -Bourgeois naïf qui se bat pour


devenir noble

Mme Jourdain -Femme de M. Jourdain qui


contrecarre les rêves de son mari.

Lucile -Leur fille, amoureuse de Cléonte

Cléonte -Amoureux de Lucille refusé par son


père. (M. Jourdain)

Coveille -Valet et confident de Cléonte,


amoureux de Nicole

Nicole -Servante de M. Jourdain,


amoureuse de Covielle

Dorante -Comte ruiné qui profite de la


naïveté de M. Jourdain, amoureux
de Dorimène

Dorimène -Marquise veuve et riche, aimée par


M. Jourdain et courtisée par
Dorante

Synthèse :
La page de garde et la quatrième des couvertures rassemblant
l’image, le titre, le résumé, la biographie…donnent des informations
sur le genre de l’œuvre tout en laissant le lecteur deviner l’histoire.
En effet, ces éléments du para texte permettent d’avoir une idée sur
l’époque de la pièce, sur l’importance des personnages ainsi que sur
leur statut social. Est-ce que ces éléments vous stimulent à lire la
pièce ?
Activité  : langue

Durée  : 1h

Public cible  : tronc commun

Support  : corpus proposé par l’enseignant

Capacité à viser : -comprendre l’opposition et la concession.

-Reconnaitre les connecteurs logiques exprimant


l’opposition et la concession.

Déroulement de la séance :

l. demandez à un élève de lire le corpus suivant :

1. L’argent ne fait pas toujours le bonheur, cependant il facilite la vie.


2. La rue présente pour l’adolescent un lieu d’aventures amusantes.
Tandis que les parents la considèrent comme une source de danger.
3. Ali s’exprime en français avec beaucoup d’aisance par contre il est
incapable d’écrire trois mots sans faute.
4. Ali s’exprime en français avec beaucoup d’aisance pourtant il ne
l’a jamais appris au lycée.
5. Beaucoup de gens stationnent sur les trottoirs, pourtant c’est
interdit.

1. Quelles est la relation logique exprimée dans ces phrases ?


Les trois premières phrases expriment l’opposition et les deux
dernières expriment la concession.
2.Par quels connecteurs logiques est exprimée l’opposition dans
chaque phrase ?
« Cependant », « tandis que », »par contre »
3. Quelles est la fonction de : « Cependant », « tandis que », »par
contre » dans les 3 premières phrases ?
Ces connecteurs servent à opposer deux idées pour mettre en valeur
l’une d’entre elles.
4. Donnez d’autres connecteurs logiques exprimant l’opposition ?
En revanche,  Mais, quoique,  bien que…
5. Dans les 3 derniers exemples, est-ce-que le renversement de l’idée
est attendu ?
Non, car on s’attend à une conséquence logique et non pas à un résultat
renversée.
6. Comment appelle-t-on le procédé linguistique qui avance une
conséquence opposée à la première idée énoncée ?
Ce procédé linguistique s’appelle la concession qui est exprimée dans
les deux dernières phrases par le biais du connecteur logique « pourtant ».
8. donnez d’autres connecteurs logiques exprimant la concession ?
Malgré, bien entendu, en dépit de …
9. Proposez des phrases où figurent l’opposition et la concession.
Accepter les propositions des élèves et les corriger.
Après avoir identifié le genre de l’œuvre, cette séquence sera consacrée au
vocabulaire théâtral et à une initiation aux procédés du comique qui sont des
outils indispensables pour analyser un texte de théâtre. En parallèle on a proposé
des cours qui ont une relation avec l’enseignement du théâtre et qui vont
permettre aux élèves de joindre l’outille à l’agréable comme le cours sur le
« slam » et un débat sur « la mode » ; deux phénomènes qui intéressent les
jeunes.

Après cette séquence les élèves seront armés de plusieurs procédés qui vont les
aider à comprendre la pièce ainsi que la visée du dramaturge.
Activité  : lecture

Durée  : 1h

Public cible  : tronc commun

Support   : scène 1 acte I

Démarche   : -lecture et analyse

-cours dialogué

-prise de notes par les élèves

Capacité à viser : -déterminer la fonction d’une scène d’exposition dans la


présentation du lieu, du temps, des personnages et dans le
lancement de l’intrigue.
Déroulement de la leçon :

-Demandez aux élèves de lire la scène suivante.

ACTE I, Scène première

MAÎTRE DE MUSIQUE, MAÎTRE à DANSER, TROIS MUSICIENS, DEUX VIOLONS, QUATRE DANSEURS.

MAÎTRE DE MUSIQUE, parlant à ses musiciens: Venez, entrez dans cette salle, et vous reposez là, en attendant
qu'il vienne.

MAÎTRE à DANSER, parlant aux danseurs: Et vous aussi, de ce côté.

MAÎTRE DE MUSIQUE, à l'Élève: Est-ce fait?

L'ÉLÈVE: Oui.

MAÎTRE DE MUSIQUE: Voyons. Voilà qui est bien.

MAÎTRE à DANSER: Est-ce quelque chose de nouveau?

MAÎTRE DE MUSIQUE: Oui, c'est un air pour une sérénade, que je lui ai fait composer ici, en attendant que
notre homme fût éveillé.

MAÎTRE à DANSER: Peut-on voir ce que c'est?

MAÎTRE DE MUSIQUE: Vous l'allez entendre, avec le dialogue, quand il viendra. Il ne tardera guère.

MAÎTRE à DANSER: Nos occupations, à vous, et à moi, ne sont pas petites maintenant.

MAÎTRE DE MUSIQUE: Il est vrai. Nous avons trouvé ici un homme comme il nous le faut à tous deux; ce nous
est une douce rente que ce Monsieur Jourdain, avec les visions de noblesse et de galanterie qu'il est allé se
mettre en tête; et votre danse et ma musique auraient à souhaiter que tout le monde lui ressemblât.

MAÎTRE à DANSER: Non pas entièrement; et je voudrais pour lui qu'il se connût mieux qu'il ne fait aux choses
que nous lui donnons.
MAÎTRE DE MUSIQUE: Il est vrai qu'il les connaît mal, mais il les paye bien; et c'est de quoi maintenant nos arts
ont plus besoin que de toute autre chose.

MAÎTRE à DANSER: Pour moi, je vous l'avoue, je me repais un peu de gloire; les applaudissements me touchent;
et je tiens que, dans tous les beaux arts, c'est un supplice assez fâcheux que de se produire à des sots, que
d'essuyer sur des compositions la barbarie d'un stupide. Il y a plaisir, ne m'en parlez point, à travailler pour des
personnes qui soient capables de sentir les délicatesses d'un art, qui sachent faire un doux accueil aux beautés
d'un ouvrage, et par de chatouillantes approbations vous régaler de votre travail. Oui, la récompense la plus
agréable qu'on puisse recevoir des choses que l'on fait, c'est de les voir connues, de les voir caressées d'un
applaudissement qui vous honore. Il n'y a rien, à mon avis, qui nous paye mieux que cela de toutes nos
fatigues; et ce sont des douceurs exquises que des louanges éclairées.

MAÎTRE DE MUSIQUE: J'en demeure d'accord, et je les goûte comme vous. Il n'y a rien assurément qui
chatouille davantage que les applaudissements que vous dites. Mais cet encens ne fait pas vivre; des louanges
toutes pures ne mettent point un homme à son aise: il y faut mêler du solide; et la meilleure façon de louer,
c'est de louer avec les mains. C'est un homme, à la vérité, dont les lumières sont petites, qui parle à tort et à
travers de toutes choses, et n'applaudit qu'à contre-sens; mais son argent redresse les jugements de son esprit;
il a du discernement dans sa bourse; ses louanges sont monnayées; et ce bourgeois ignorant nous vaut mieux,
comme vous voyez, que le grand seigneur éclairé qui nous a introduits ici.

MAÎTRE à DANSER: Il y a quelque chose de vrai dans ce que vous dites; mais je trouve que vous appuyez un peu
trop sur l'argent; et l'intérêt est quelque chose de si bas, qu'il ne faut jamais qu'un honnête homme montre
pour lui de l'attachement.

MAÎTRE DE MUSIQUE: Vous recevez fort bien pourtant l'argent que notre homme vous donne.

MAÎTRE à DANSER: Assurément; mais je n'en fais pas tout mon bonheur, et je voudrais qu'avec son bien, il eût
encore quelque bon goût des choses.

MAÎTRE DE MUSIQUE: Je le voudrais aussi, et c'est à quoi nous travaillons tous deux autant que nous pouvons.
Mais, en tout cas, il nous donne moyen de nous faire connaître dans le monde; et il payera pour les autres ce
que les autres loueront pour lui.

MAÎTRE à DANSER: Le voilà qui vient.

ACTE I, Scène1,le bourgeois gentilhomme, Molière

1. Quels sont le genre et le type de ce texte ? Justifiez ?

Le texte est la première scène de l’acte 1 de la pièce de théâtre intitulée Le


Bourgeois gentilhomme de Molière. Il est de type descriptif car elle présente le lieu,
le temps et les personnages.
2. Où se passe l’action ?

L’action se passe dans la maison de Monsieur Jourdain.

3. Sait-on à quel moment de la journée on est ?justifiez ?

Il s’agit du matin car le maître à musique a dit : «…en attendant que notre
homme fut éveillé »

4. Quels sont les personnages présentés dans le texte ?

Le maître de musique, le maître de danse, trois musiciens, et quatre danseurs ainsi


que monsieur Jourdain qui est présenté à travers les propos de ces personnages.

5. Pourquoi ces personnages sont-ils là?

Ils attendent monsieur Jourdain pour lui faire apprendre les différents arts.

6. Qui sont ceux qui parlent le plus dans le texte ?

Le maître de musique, le maître à danser.

7. De quoi parlent-ils ?

Ils parlent de la beauté de l’art et l’importance de l’argent tout en dressant un


portrait de monsieur Jourdain.

8. Ont-ils le même point de vue sur l’art et sur l’argent ?

À peu près, parce qu’ils affirment tous les deux que la beauté de l’art est dans le
plaisir que sent l’artiste après les applaudissements du public et que l’argent a une
grande importance dans la vie. Or le maître à danser insiste sur la première
idée « les applaudissements me touchent, il n’y a rien à mon avis qui nous paie
mieux que cela de toutes nos fatigues. » Tandis que le maître à musique défend la
deuxième «  mais cet encens ne fait pas vivre ; des louanges toutes pures ne
mettent point un homme à son aise ».

9. comment appelle-t-on le procédé linguistique d’opposition qu’ils utilisent ?

Le procédé linguistique d’opposition qu’ils utilisent est la concession car chacun


d’eux accepte l’idée de l’autre puis il la réfute en utilisant le connecteur logique
« mais » qui marque l’opposition par rapport à ses propres arguments.

10. A travers ces arguments, quelles informations donnent-ils sur le caractère de


monsieur Jourdain?

Ils donnent des informations sur le caractère stupide de monsieur Jourdain, « 


mais son argent redresse les jugements de son esprit » et son ambition d’avoir les
traits de nobles « nous avons trouvé ici un homme comme il nous le faut à tous
deux ; ce nous  est une douce rente que ce monsieur Jourdain, avec les visions de
noblesse et de galanterie qu’il est allé se mettre en tête ». En effet monsieur
Jourdain est capable de payer beaucoup d’argent afin d’apprendre tous les arts et
atteindre, par la suite, le statut de noblesse «  il est vrai qu’il les connaît mal mais il
les paie bien ».

11. Le titre de la pièce le bourgeois gentilhomme est –il bien justifié dans cette
première scène ? Justifiez.

Le lecteur comprend, D’après les répliques de ces deux maîtres, que le bourgeois
gentilhomme est monsieur Jourdain, un bourgeois « bourgeois ignorant » qui
voudrait acheter le titre de noblesse« il est vrai qu’il les connaît mal, mais il les
paie bien »/« avec les visions de noblesse et de galanterie qu’il est allé se mettre
en tête ».
12. Est-ce-que cette scène a présenté tous les personnages de la pièce ?

Non car le lecteur n’a pas une idée complète ni sur monsieur Jourdain ni sur les
autres personnages de la pièce.

 La scène d’exposition peut donc s’étaler sur plusieurs scènes dans la mesure
où le lecteur doit avoir une carte d’identité de tous les personnages de la
pièce afin qu’il puisse comprendre l’intrigue.

Synthèse de lecture :

D’emblée, on peut avancer que ce texte incarne les premiers ingrédients


scéniques tels que le lieu, le temps, les personnages, le dialogue, l’action… c’est
bien un incipit appelé une scène d’exposition dans une pièce de théâtre. Ainsi le
texte informe sur les préparatifs d’une comédie à travers le dialogue entre les
deux maîtres critiquant le bourgeois. A ce propos, les arguments qu’avancent
chacun d’eux annoncent quelques traits du héros qui est monsieur Jourdain
autrement dit le bourgeois gentilhomme. De même Molière affirme que la
noblesse reflète le savoir, la culture, les beaux-arts et les bonnes manières
contrairement à la bourgeoisie qui est une classe montante, qui se cherche et qui
en fait manifeste un complexe d’infériorité par rapport à la noblesse ; Ce qui
pousse monsieur Jourdain à acheter le titre et les traits d’un noble .De cela, on
déduit que l’intrigue est bâtie sur une opposition entre ces deux catégories
sociales.
Activité  : lecture

Durée  : 1h

Public cible  : tronc commun

Support   : scène 2 acte I

Démarche   : -lecture et analyse

-cours dialogué

-prise de notes par les élèves

Capacité à viser : -déterminer la fonction d’une scène d’exposition dans la


présentation du lieu, du temps, des personnages et dans le
lancement de l’intrigue.

-montrer que la scène d’exposition peut s’étaler sur plusieurs


scènes.

Déroulement de la séance :

Scène II
(…)
MONSIEUR JOURDAIN. Mon tailleur m'a dit que les gens de qualité étaient
comme cela le matin.
MAÎTRE DE MUSIQUE. Cela vous sied à merveille.
MONSIEUR JOURDAIN. Laquais! Holà, mes deux laquais!
PREMIER LAQUAIS. Que voulez-vous, monsieur?
MONSIEUR JOURDAIN. Rien. C'est pour voir si vous m'entendez bien. (Aux
deux Maîtres.) Que dites-vous de mes livrées ?
MAÎTRE A DANSER. Elles sont magnifiques.
MONSIEUR JOURDAIN. (Il entrouvre sa robe et fait voir un haut-de-chausses
? étroit de velours rouge et une camisole de velours vert, dont
il est vêtu.) Voici encore un petit déshabillé pour faire le matin mes
exercices.
MAÎTRE DE MUSIQUE. Il est galant.
MONSIEUR JOURDAIN. Laquais!
PREMIER LAQUAIS. Monsieur.
MONSIEUR JOURDAIN. L'autre laquais!
SECOND LAQUAIS. Monsieur.
MONSIEUR JOURDAIN. Tenez ma robe. Me trouvez-vous bien comme cela?
MAÎTRE A DANSER. Fort bien. On ne peut pas mieux.
MONSIEUR JOURDAIN. Voyons un peu notre affaire.
MAÎTRE DE MUSIQUE. Je voudrais bien auparavant vous faire entendre un
air qu'il vient de composer pour la sérénade que vous m'avez demandée.
C'est un de mes écoliers, qui a pour ces sortes de choses un talent
admirable.
MONSIEUR JOURDAIN. Oui ; mais il ne fallait pas faire faire cela par un
écolier, et vous n'étiez pas trop bon vous-même pour cette besogne-là.
MAÎTRE DE MUSIQUE. Il ne faut pas, monsieur, que le nom d'écolier vous
abuse. Ces sortes d'écoliers en savent autant que les plus grands
maîtres, et l'air est aussi beau qu'il s'en puisse faim. Écoutez
seulement... .
MONSIEUR JOURDAIN. Donnez-moi ma robe pour mieux entendre...
Attendez, je crois que je serai mieux sans robe... Non ; redonnez-la-moi,
cela ira mieux.
MUSICIEN, chantant.
Je languis nuit et jour, et mon mal est extrême, Depuis qu'à vos rigueurs
vos beaux yeux m'ont soumis :
Si vous traitez ainsi, belle Iris, qui vous aime, Hélas! que pourriez-vous
faire à vos ennemis?
MONSIEUR JOURDAIN. Cette chanson me semble, un peu lugubre, elle
endort, et je voudrais que vous la pussiez un peu ragaillardir par-ci,
par-là.
MAÎTRE DE MUSIQUE. il faut, monsieur, que l'air soit accommodé aux
paroles.
MONSIEUR JOURDAIN. On m'en apprit un tout à fait joli, il y a quelque
temps. Attendez... La..., comment est-ce qu'il dit ?
MAÎTRE A DANSER. Par ma foi! je ne sais.
MONSIEUR JOURDAIN, il y a du mouton dedans.
MAÎTRE A DANSER. Du mouton ?
MONSIEUR JOURDAIN. Oui. Ah! Monsieur Jourdain chante.
Je croyais Janneton Aussi douce que belle, Je croyais Janneton Plus
douce qu'un mouton :
Hélas! hélas! elle est cent fois, Mille fois plus cruelle, Que n'est le tigre
aux bois.
N'est-il pas joli ?
MAÎTRE DE MUSIQUE. Le plus joli du monde.
MAÎTRE A DANSER. Et vous le chantez bien.

(…)

MAÎTRE A DANSER. La musique et la danse... La musique et la danse,


c'est là tout ce qu'il faut.
MAÎTRE DE MUSIQUE, il n'y a rien qui soit si utile dans un état que la
musique.
MAÎTRE A DANSER, il n'y a rien qui soit si nécessaire aux hommes que la
danse.
MAÎTRE DE MUSIQUE. Sans la musique, un état ne peut subsister.
MAÎTRE A DANSER. Sans la danse, un homme ne saurait rien faire.
MAÎTRE DE MUSIQUE. Tous les désordres, toutes les guerres qu'on voit
dans le monde, n'arrivent que pour n'apprendre pas la musique.
MAÎTRE A DANSER. Tous les malheurs des hommes, tous les revers
funestes dont les histoires sont remplies, les bévues des politiques et
les manquements des grands capitaines, tout cela n'est venu que faute
de savoir danser.
MONSIEUR JOURDAIN. Comment cela?

Scene2 actel le bourgeois gentilhomme de Molière

Mise en situation :

Situez la scène par rapport à la scène précédente ?

Apres la discussion des maîtres de leurs arts, Monsieur Jourdain entre sur
scène pour commencer son apprentissage de différents arts.

Hypothèses de lecture :

Est-ce que le portrait de Monsieur Jourdain ressemble à celui que les maitres
ont dressé ?

Comment sont-ils les goûts artistiques de Monsieur Jourdain ?

Comment les différents maîtres d’arts se comportent-ils envers Monsieur


Jourdain ?

Axes de lecture :
l. le goût vestimentaire et artistique de Monsieur Jourdain

ll.la vanité des deux maîtres et leur comportement vis-à-vis Monsieur


Jourdain.

l. le goût vestimentaire et artistique de Monsieur Jourdain

1.Que veut montrer Monsieur Jourdain aux maîtres au début de la scène ?

Il veut leur montrer ses habits de gens de qualité.

2. Qu’est ce qu’il y a de comique dans l’attitude de Monsieur Jourdain quand


il veut entendre le morceau composé par l’élève ?

« Donnez-moi ma robe pour mieux entendre….attendez, je crois que je serai


mieux sans robe…Non ; redonnez-la moi, cela ira mieux » Monsieur Jourdain
veut entendre le morceau en tenant sa robe par la main ce qui provoque le rire
et montre son caractère ridicule et stupide.

3. Comment trouves-tu le texte de la chanson chanté par le musicien ?

« Je languis nuit et jour, et mon mal est extrême,

Depuis qu’à vos rigueurs vos beaux yeux m’ont soumis ;

Si vous traitez ainsi, belle Iris, qui vous aime,

Hélas !que pourriez-vous faire à vos ennemis ? »

Un vocabulaire choisis bien rimé et bien fait.

4. Comment la trouve Monsieur Jourdain ?

« Cette chanson me semble, un peu lugubre, elle endort, et je voudrais que vous
la puissiez un peu ragaillardir par-ci, par-là »

5. Que préfère-t-il ?

« Je croyais janneton


Aussi douce que belle,

Je croyais janneton Plus douce qu’un mouton :

Hélas !hélas elle est cent fois,

Mille fois plus cruelle,

Que n’est le tigre aux bois. »

Monsieur Jourdain est un bourgeois assez ridicule qui croit infiniment à son
goût vestimentaire et artistique sans se rendre compte qu’ils sont mauvais.
Mais est ce que les maîtres l’aident à raffiner ses goûts ?

ll.la vanité des deux maîtres et leur comportement vis-à-vis Monsieur


Jourdain

1. Que pensent le maîtres de musique et de danse de la chanson de


Monsieur Jourdain ?

« Le plus joli du monde », «  et vous le chantez bien »

2. Quelle est l’attitude des deux maîtres envers lui ?

Ils le flattent tout le temps en lui avançant des compliments.

3. Relève les répliques où ils flattent Monsieur Jourdain ? 

« Elle est fort belle », « cela vous sied à merveille », « elles sont magnifiques »,


4. Pensent-ils vraiment ce qu’ils disent ?


Non, car ils trouvent Monsieur Jourdain ridicule et ils le flattent pour profiter
de son argent.

5.Après la chanson de Monsieur Jourdain, que défendent les maîtres par la


suite ?

Chaque maître défend son art en avançant des arguments qui valorisent son
importance dans la vie. « Il n’y a rien qui soit si utile dans état que la musique »

« Il n’y a rien qui soit si nécessaire aux hommes que la danse »

« Sans la musique, un état ne peut subsister », « Sans la danse, un homme ne


saurait rien faire. » : c’est un parallélisme car on utilise une construction
semblable pour ces deux répliques.

6.Comment jugez-vous ces répliques ?

« tous les désordres, toutes les guerres qu’on voit dans le monde, n’arrivent que
pour n’apprendre pas la musique. », «  tous les malheurs des hommes, tous les
revers funestes dont les histoires sont remplies, les bévues des politiques et les
manquements des grands capitaines ,tout cela n’est venu que faute de savoir la
danse Monsieur Jourdain : comment cela ? »

Les arguments qu’avancent les deux maîtres afin de défendre leur art sont
incohérents et illogiques. Et malgré cela Monsieur Jourdain les croit avec
naïveté. Ainsi l’attitude hypocrite des ces deux maîtres envers le bourgeois
est justifiée par le fait qu’ils l’exploitent afin d’avoir son argent.
Synthèse :

Cette scène nous a apporté d’une part, de nouvelles informations sur le


caractère et les pensées de Monsieur Jourdain qui voudrait avoir les manières
des nobles à tout prix. D’autre part elle nous dévoile les intentions des
maîtres qui profitent et exploitent la naïveté de Monsieur Jourdain en le
flattant et en avançant des arguments illogiques.

Une pièce de théâtre commence par l’exposition .celle-ci peut s’étaler sur
une ou plusieurs scènes (deux scènes de l’acte l dans le cas de cette pièce de
théâtre : le Bourgeois Gentilhomme de Molière). La deuxième scène qu’on a
étudiée a complété les renseignements du lecteur sur le temps, l’espace, les
personnages (leurs traits de caractères, leurs relations….) et sur les faits
préparant l’action (le but de Monsieur Jourdain d’atteindre la caste de la
Noblesse)
Activité  : langue

Durée  : 1h

Public cible  : tronc commun

Support  : extraits de la scène II Acte II du bourgeois gentilhomme de

Molière.

Capacité à viser : s’approprier le lexique théâtral pour pouvoir l’employer dans


l’analyse de la pièce.

Déroulement de la leçon :

I. Demander à 2 élèves de lire le corpus suivant :

Extrait de la Scène 2 ActeII:

MAITRE D’ARMES, MONSIEUR JOURDAIN


MAÎTRE D’ARMES, après lui avoir mis le fleuret à la main.

Allons, monsieur, la révérence. votre corps droit. un peu penché sur la cuisse gauche. les jambes
point tant écartées. vos pieds sur une même ligne. votre poignet à l’opposite de votre hanche. la
pointe de votre épée vis-à-vis de votre épaule .le bras pas tout à fait si étendu. la main gauche à la
hauteur de l’œil. l’épaule gauche plus quartée. la tête droite. le regard assuré. avancez. le corps
ferme. touchez-moi l’épée de quatre, et achevez de même. une, deux. remettez-vous. Redoublez de
pied ferme. un saut en arrière. quand vous portez la botte, monsieur, il faut que l’épée parte la
première, et que le corps soit bien effacé. une, deux. allons, touchez-moi l’épée de tierce, et achevez
de même. avancez. le corps ferme. avancez. partez de là. une, deux. remettez-vous. redoublez. un
saut en arrière. en garde, monsieur, en garde .LE MAITRE D’ARMES lui pousse deux ou trois bottes
en lui disant : « en garde ».

MONSIEUR JOURDAIN

Euh ?

Scène 2 ActeII Le Bourgeois


gentilhomme ; Molière.

1. De quelle nature est cette œuvre ?

C’est une pièce de théâtre.

2.A quoi, le reconnaissez-vous ?

Elle est composée d’actes et de scènes.

Acte : Et l’une des grandes subdivisions d’une pièce de théâtre. Dans le


théâtre classique comme c’est le cas du bourgeois gentilhomme une pièce de
théâtre se compose de 5 actes.
Scène : Un acte se subdivise en scènes. La scène correspond à l’entrée ou la
sortie d’un ou de plusieurs personnages.

3. On vient d’étudier l’Acte I et ce corpus est tiré de l’acte II. Comment appelle-t-on
les moments de repos entre les actes ?

Entre actes

Entre acte : Le moment de détente se trouvant entre les actes. Il a une


fonction au niveau de la mise en scène en permettant le changement du
décor.

4. Qui parle dans cette scène ?

Maître d’armes et monsieur Jourdain.

5. Comment les appelle-t-on ?

Des personnages.

6. Sont-ils réels ?

Non, ils sont des personnages fictifs car ils ne sont que le fruit de l’imagination de
Molière.
Le personnage : -Comme pour tout récit, les personnages d’une pièce de
théâtre sont des êtres fictifs. Ce sont des rôles destinés à être joués par des
acteurs.

-L’étymologie du mot est très significative : « persona » veut dire


« masque de théâtre »

7. Que nous apprend la première phrase en italique ?

L’attitude du personnage et son gestuel avant qu’il se mette à parler.

La didascalie ou l’indication scénique : donne des précisions sur la mise en


scène, le lieu, l’époque, les noms des personnages, le décor… (au début de la
pièce, d’un acte ou d’une scène) et le jeu des acteurs (au début ou dans le
reste du texte).

8. Comment appelle-t-on les propos d’un personnage ?

Une réplique

La réplique : correspond à la partie de discours qu’un acteur doit prononcer


sur scène quand vient son tour. Dans un texte théâtral, elle est introduite par
une didascalie indiquant le nom du personnage.
9. Combien, avons-nous de personnages et de répliques dans cet extrait ?

Deux personnages et deux répliques.

Le dialogue : L’enchaînement des répliques dans un texte théâtral constitue


un dialogue.

En général, un dialogue est l’ensemble des paroles qu’échangent les


personnages dans une pièce de théâtre.

10. Comparez la longueur de la réplique du maître d’armes et celle de monsieur


Jourdain ?

La réplique du maître est plus longue (plusieurs phrases) que celle de monsieur
Jourdain (un seul mot).

La Tirade : est une longue réplique. Elle sert à informer, à convaincre à


émouvoir…

- Observez la scène suivante


Scène VII
HARPAGON. Il crie au voleur dès le jardin, et vient sans chapeau: Au voleur! au voleur! à l'assassin! au
meurtrier! Justice, juste Ciel! je suis perdu, je suis assassiné, on m'a coupé la gorge, on m'a dérobé mon
argent. Qui peut-ce être? Qu'est-il devenu? Où est-il? Où se cache-t-il? Que ferai-je pour le trouver? Où
courir? Où ne pas courir? N'est-il point là? N'est-il point ici? Qui est-ce? Arrête. Rends-moi mon argent,
coquin. (Il se prend lui-même le bras.) Ah! c'est moi. Mon esprit est troublé, et j'ignore où je suis, qui je
suis, et ce que je fais. Hélas! mon pauvre argent, mon pauvre argent, mon cher ami! on m'a privé de toi; et
puisque tu m'es enlevé, j'ai perdu mon support, ma consolation, ma joie; tout est Fini pour moi, et je n'ai
plus que faire au monde: sans toi, il m'est impossible de vivre. C'en est fait, je n'en puis plus; je me meurs,
je suis mort, je suis enterré. N'y a-t-il personne qui veuille me ressusciter, en me rendant mon cher argent,
ou en m'apprenant qui l'a pris? Euh? que dites-vous? Ce n'est personne. Il faut, qui que ce soit qui ait fait le
coup, qu'avec beaucoup de soin on ait épié l'heure; et l'on a choisi justement le temps que je parlais à mon
traître de fils. Sortons. Je veux aller quérir la justice, et faire donner la question à toute la maison: à
servantes, à valets, à fils, à fille, et à moi aussi. Que de gens assemblés! Je ne jette mes regards sur
personne qui ne me donne des soupçons, et tout me semble mon voleur. Eh! de quoi est-ce qu'on parle là?
De celui qui m'a dérobé? Quel bruit fait-on là-haut? Est-ce mon voleur qui y est? De grâce, si l'on sait des
nouvelles de mon voleur, je supplie que l'on m'en dise. N'est-il point caché là parmi vous? Ils me regardent
tous, et se mettent à rire. Vous verrez qu'ils ont part sans doute au vol que l'on m'a fait. Allons vite, des
commissaires, des archers, des prévôts, des juges, des gênes, des potences et des bourreaux. Je veux faire
pendre tout le monde; et si je ne retrouve mon argent, je me pendrai moi-même après.
Scène VII Acte IV, l’avare de Molière

11. Combien de personnages a-t-on dans cette scène ?

On a un seul personnage sur cette scène.

12. Comment appelle-t-on la réplique d’un personnage qui parle seul sur scène ?

Un monologue.

Le monologue : Le discours qu’un personnage, seul sur scène, s’adresse à lui-


même et au public. Il permet de faire le point sur une situation, de dévoiler
les pensées cachées d’un personnage, ses intentions, ses sentiments…

-Prenons ces deux autres répliques tirées de l’acte V, scène 6 :


Demander à deux élèves de les lire.

MONSIEUR JOURDAIN

Je la donne au truchement ; et ma femme à qui la voudra.

COVEILLE

Monsieur, je vous remercie (A part).si l’on peut voir un plus fou, je l’irai dire à
rome.

13. Que veut dire le mot en italique ?

Coveille parle sans que monsieur Jourdain puisse l’entendre.

L’aparté : une réplique ou une partie d’une réplique qu’un personnage dit à
part soi (comme c’est le cas de la réplique de Coveille) ou à voix basse à l’un
des personnages mais que seul le public est censé entendre.

14. Comment appelle-t-on les événements qui perturbent la situation stable d’une
pièce de théâtre ?

Le nœud

Le nœud : Correspond au développement du conflit mis en place dans


l’exposition, au surgissement d’obstacles qui contrecarrent la volonté des
personnages. La crise est alors rythmée par des péripéties. Certains de ces
péripéties ont lieu sur scène tandis que d’autres par le souci de la bienséance
et de la vraisemblance seront racontés par un ou plusieurs personnages.

15. Comment appelle-t-on l’événement imprévu qui marque un retournement de


situation au théâtre?

Le coup de théâtre.

Le coup de théâtre : est un événement imprévu et brusque qui marque un


retournement de situation. Les personnages sont censés ne pas savoir de quel
événement s’agit-il mais ils doivent le subir car il change tout le déroulement de la
pièce

16. Quelle est l’appellation de la situation finale dans une pièce de théâtre ?

Le dénouement

Le dénouement : apporte la résolution heureuse ou malheureuse du conflit et règle


le sort des personnages, en offrant une sorte de morale ou de leçon. Il est le
rebondissement logique des tensions développées au fil de l’intrigue, il peut
parvenir suite à un événement ou a une intervention d’une force inattendue.
Toutefois il existe des dénouements qui n’apportent aucune fin déterminée à
l’action surtout dans les pièces contemporaines.

II. Récapitulation :

Quels sont les différents composants du langage théâtral ?


Les élèves sont censés donner les définitions (acte, scène, réplique, dialogue,
monologue…) qu’ils ont retenues.

lll. Réemploi

Essayez d’écrire un dialogue contenant deux répliques entre deux personnages en


utilisant quelques composants du langage théâtral.
Activité  : production écrite

Durée  : 1h

Public cible  : tronc commun

Support  : consigne donnée par l’enseignant

Démarche  : repérage des mots clés et rédaction

Capacités  à viser : permettre à l’élève de rédiger un dialogue qui fait rire dans
lequel il va utiliser quelques composants du lexique théâtral.

Pré requis  : les élèves sont initiés aux caractéristiques du dialogue théâtral.

Déroulement de la séance.

Sujet : imaginez un dialogue entre un bourgeois du 17ème siècle et un jeune


du 21ème siècle dans lequel ils discutent de la façon de s’habiller et de chanter
d’un rappeur.

1. Dégagez les mots clés de ce sujet ?


Imaginez un dialogue, bourgeois du 17ème siècle, un jeune du 21ème siècle, la
façon de s’habiller et de chanter d’un rappeur.

2. Qu’est ce qu’un dialogue ?

Un échange d’idées et de répliques entre 2 personnages ou plus.

3. Quel est le type de phrases composant le dialogue ?

Tous les types de phrases : interrogatives, affirmatives, exclamatives ou


impératives.

4. Comment s’habille monsieur Jourdain qui est un bourgeois du 17ème siècle?

En mettant des robes propres aux bourgeois : « il entrouvre sa robe et fait voir
un haut de chausses étroit de velours rouge, et une camisole de velours vert, dont
il est vêtu »
5. Par quoi se caractérisent les habits des rappeurs ?

Ils mettent des habits du style hip hop : des vêtements très larges et des
espadrilles de basket ball.

6. A votre avis quel genre de musique préfèrent les bourgeois ?

L’opéra.

7. Quel est le style de musique que chantent les rappeurs ?

Le rap.

8. à partir de ces réponses, imaginez un dialogue entre un bourgeois du 17 ème


siècle et un jeune du 21 ème siècle dans lequel ils évoquent leurs goûts musicaux.

Rédaction du dialogue :

Le bourgeois et le jeune sont dans un concert de rap.


Le bourgeois : Vous voilà. Où étiez-vous ? Il y a presque une heure que je vous
attendais seul en supportant cette foule folle !

Le jeune : J’étais près de la scène où chante le rappeur que je kiffe. Il est fort.
N’est ce pas ?

Le bourgeois : Forcément parce qu’il a des muscles apparents.

Le jeune : Non, j’parle pas de ses muscles je voulais dire qu’il est hyper génial
en rap n’est ce pas mon pote?

Le bourgeois : Je pense que s’il chantait de l’opéra il serait…

Le jeune : Qu’est ce que tu chantes là ?

Le bourgeois : Et s’il mettait une robe comme la mienne elle serait mieux par
rapport aux vêtements qu’il mets. Ne sont-ils pas de son grand frère ?

Le jeune : Mais non !!! il met du style hip hop mon bourgeois. C’est un style de
chant et de danse qui nécessite une apparence bien particulière dont les
vêtements doivent être larges. Il est apparu en…

Le bourgeois : Le vois-tu ou non ? Il a une petite taille donc il serait préférable


s’il mettait un pantalon à sa taille.

Le jeune : (à part) ah mon dieu !!! D’où vient cet extraterrestre?

Le bourgeois : vous dites quelque chose ?

Le jeune : Moi non ! Parmi les principes du rap, le chanteur appelé rappeur doit
mettre du hip hop qui impose des habits larges Voilà ! Tu piges maintenant ?
Hein ?
Le bourgeois : à ma connaissance les vêtements larges sont mal introduits dans
une société où règne le prestige d’être vêtu comme il faut.

Le jeune : Ah ! Pff !!! Oui oui je vois à vrai dire tu t’habilles comme une femme
avec une perruque, une robe, des bats…et tu me parles du prestige… Hey mec !
Prends soin de ta robe ! Je m’casse car je dois prendre des photos avec ce
génie. Peace !!! (il part en souriant).

Le bourgeois : (seul) je suis certain que ma robe est plus belle que ce style de…
de…hop hap ! (Il part).
Activité  : activité orale

Durée  : 1h

Public cible  : tronc commun

Support  : les voyages en train du grand corps malade (sur cd).

Démarche  : écoute et repérage des caractéristiques du slam.

Capacités : permettre à l’élève de dégager les caractéristiques du slam.

Rappelez quelques notions de bases de la poésie.

Pré-requis : les élèves sont initiés aux niveaux de langue.

Déroulement de la séance :

1. les élèves et l’enseignant écoutent une partie de ce slam. Dans un deuxième


temps, l’enseignant muni d’un questionnaire, orientera les élèves pour dégagez
les caractéristiques du slam pour en déduire une définition.

Les voyages en train :


J'crois que les histoires d'amour C'est comme les voyages en train,
Et quand j'vois tous ces voyageurs Parfois j'aimerais en être un
Pourquoi tu crois que tant de gens attendent sur le quai de la gare ?
Pourquoi tu crois qu'on flippe autant d'arriver en retard ?
[….]

Le grand amour change forcément ton comportement,


Dès le premier jour faut bien choisir ton compartiment
Siège couloir ou contre la vitre y faut trouver la bonne place
Tu choisis quoi ? Une love story d'première ou d'seconde classe ?

[….]

Il y a ceux qui foncent dans l'premier train sans faire attention


Mais forcément ils descendront déçus à la prochaine station[….]
Et y a les aventuriers qu'enchainent voyage sur voyage
Dès qu'une histoire est terminée, ils attaquent une autre page.

[….]

Y parait qu'les voyages en train finissent mal en général


Si pour toi c'est l'cas accroche-toi et garde le moral
Car une chose est certaine y aura toujours un terminus
Maint'nant tu es prév'nu, la prochaine fois tu prendras l'bus...

Fabien Marsaud, Enfant de la


ville
2. Après avoir écouté deux fois ce slam. Quelle est la forme de ce corpus ?
Il a la forme d’un poème car il se compose de strophes, de vers et de rimes.

3. Comment est-il présenté par Fabien Marsaud ?

Il présente son texte en suivant une musique douce.

4. De quel type de phrases se composent ces vers ?

Ils ce composent de phrases interrogatives et affirmatives.

5. Quel sont les niveaux de langue utilisés ?

-familier (« J'crois », « flippe », « faut bien » (l’effacements de il )…)

-courant : (« Pourquoi tu crois que tant de gens attendent sur le quai de la


gare ? », « Dès qu'une histoire est terminée, ils attaquent une autre page »…)

6. Quel est le mot étranger utilisé dans ce texte slam ?

Un mot de l’anglais « love story » qui veut dire « histoire d’amour ».

7.A votre avis pourquoi le slammeur recourt à un mot étranger ?

Pour accentuer le sens de l’amour et prouver que ce genre de poésie est


libre.

7. Comment jugez-vous la présentation de ce texte au niveau du ton ?

Un ton changeant selon le sens des vers.

8. Qu’en est-il pour le rythme ?

Un rythme changeant car il s’accélère et ralentit selon le sens des mots.

9. Que pensez –vous de la voix ?


Une voix forte et douce selon le message que le slammeur veut
transmettre.

10. Que pensez –vous du sujet traité dans ce slam ?

Un sujet qui touche tout être humain en prouvant que l’amour est un
moment de bonheur bref et éphémère.

11. Quels sont les points communs entre le théâtre et le slam ?

Le jeu de mots, le changement de la voix, du ton et de rythme, et si le


slammeur présente son texte seul sur scène il va utiliser les gestes en
s’adressant au public et gérer tout l’espace de la scène : monologue.

12. D’après ces réponses comment peut-on définir le slam ?

C’est un style poétique, théâtral et musical moderne d’expression


populaire qui donne la parole à toutes et à tous en affirmant le caractère
démocratique de l’expression orale et en lui ajoutant une dimension
spectaculaire.
Activité: langue

Durée : 1h

Public cible : tronc commun

Support : Corpus

Capacités à viser : initier les élèves aux procédés du comique

Déroulement de la séance :

A) Rappel : quel est le but du comique au théâtre ?

Le comique au théâtre cherche à provoquer le rire ou le sourire du


public.

De même il a une autre vision celle de critiquer.

B) Corpus  : répliques tirées de différentes scènes du Bourgeois


gentilhomme de Molière.

1/

MAITRE DE PHILOSOPHIE
« Est ce la physique que vous voulez apprendre ? »

MONSIEUR JOURDAIN

« Qu’est ce qu’elle chante, cette physique ? »

(Scène IV Acte II)

2/

MAITRE DE MUSIQUE
Il ne faut pas, Monsieur, que le nom d’écolier vous abuse. Ces sortes d’écoliers
en savent autant que les plus grands maîtres, et l’air est aussi beau qu’il s’en
puisse faire. Écoutez seulement.

MONSIEUR JOURDAIN
Donnez-moi ma robe pour mieux entendre… Attendez, je crois que je serai
mieux sans robe… Non ; redonnez-la-moi, cela ira mieux.

(Scène II Acte I)

3/

GARÇON TAILLEUR

« Monseigneur, nous allons boire tous à la santé de votre Grandeur. »

MONSIEUR JOURDAIN
«  « Votre Grandeur ! » Oh, oh, oh ! Attendez, ne vous en aller pas. A moi
« Votre Grandeur !»

Ma foi, s’il va jusqu’à l’Altesse, il aura toute la bourse. Tenez, voilà pour Ma
Grandeur. »

(Scène V Acte II)

4/ NICOLE

« Hi, hi, hi, hi »

«  Monsieur, je vous demande pardon, mais vous êtes si plaisant, que je ne


saurais me tenir de rire. Hi, hi, hi. »

(Scène II Acte III)

Qu’est ce qu’on peut constater après la lecture de ces répliques?

- Les répliques représentent des situations comiques.

- Pour les deux premières répliques du maître de philosophie et Monsieur


Jourdain on remarque qu’il y a un mal entendu entre les personnages,
cette situation est nommée le quiproquo au théâtre, ce qui provoque un
décalage entre ce qui est dit et ce qui est attendu. En effet, dans les deux
répliques, Monsieur Jourdain ignore le sens de « physique » ce qui a
influencé sa réponse « qu’est ce qu’elle chante cette physique ? » . Donc
on peut parler du comique de mots.
- Les attitudes maladroites de Monsieur Jourdain par exemple : le fait
d’enlever et de remettre sa robe pour écouter. Or sa robe n’a aucun lien
avec le fait d’écouter la musique. Donc on a affaire au comique de geste.

- Monsieur Jourdain se sent flatté même si les propos du Garçon Tailleur


sont faux, mais il les croit car son but c’est d’appartenir à la noblesse. En
effet, cela met l’accent sur la naïveté et la stupidité, qui sont les
caractères de Monsieur Jourdain alors c’est le comique de caractère.

- Nicole trouve la situation de Monsieur Jourdain plaisante car il est dans


une situation embarrassante et ridicule mais il ne s’en rend pas compte.
Donc on peut parler du comique de situation.

C) Tableau récapitulatif :

Types de Procédés
comique

Comique de - Décalage entre ce qui est dit et ce qui est


mots attendu.

- Décalage entre les propos

- Mélange des niveaux de langue

- Jeux de mots, quiproquo (mal entendu)

Comique de - Gestes répétés, mécaniques


geste
- Exagération

Comique de - Caricature (grossissement, exagération) des


caractère aspects physiques ou moraux
Comique de - Décalage entre l’action qui se produit et celle
situation qui était attendue.

Application :

Support : Le Bourgeois gentilhomme

Exercice : complétez le tableau suivant 

Réplique : Types de Procédés :


comique :

L’emploi de « petite drôlerie »


pour désigner la musique et la
MONSIEUR JOURDAIN: Hé
dance dans le langage de
bien, Messieurs? Qu'est-ce? me
ferez-vous voir votre petite Monsieur Jourdain crée un effet
drôlerie? de contraste entre ce qu’il veut
Comique
atteindre « la noblesse » et le
MAÎTRE à DANSER: de mots
langage familier qu’il utilise. Dans
Comment? quelle petite
drôlerie? ce cas on a un mélange de
niveaux de langue.

MONSIEUR JOURDAIN: Eh
la. comment appelez-vous cela?
Votre prologue ou dialogue de
chansons et de danse.

Scène
II Acte I

MAÎTRE DE MUSIQUE: Au Monsieur Jourdain n’a pas une


reste, Monsieur, ce n'est pas inclination pour les belles choses
assez: il faut qu'une personne et cela est déjà mentionné au
comme vous, qui êtes début de la pièce (scène I Acte I),
magnifique, et qui avez de cependant ses maîtres le flattent
l'inclination pour les belles Comique continuellement pour profiter de
choses, ait un concert de de son argent qu’il dépense sans
musique chez soi tous les caractère cesse pour appartenir à la
mercredis ou tous les jeudis. noblesse. Donc cela montre
l’hypocrisie des maîtres et le
MONSIEUR JOURDAIN: Est-ce snobisme de Monsieur Jourdain.
que les gens de qualité en ont?

MAÎTRE DE MUSIQUE: Oui,


Monsieur.

MONSIEUR JOURDAIN: J'en


aurai donc. Cela sera-t-il beau?

MAÎTRE DE MUSIQUE: Sans


doute.(…)

Scène I Acte II

MAÎTRE D'ARMES: Allez!


philosophe de chien.
La bagarre entre les maîtres et
l’attitude maladroite de
MAÎTRE DE MUSIQUE: Allez!
Monsieur Jourdain qui ne peut
bélître de pédant.
pas intervenir pour ne pas
endommager sa robe, créent un
MAÎTRE à DANSER: Allez! Comique
effet de décalage entre ce qu’on
cuistre fieffé. de
attend et ce qui est produit.
situation
Normalement on ne s’attend pas
MAÎTRE DE PHILOSOPHIE:
à une telle réaction de la part de
Comment? marauds que vous
personnes intellectuelles.
êtes.
Le philosophe se jette sur eux,
et tous trois le chargent de
coups, et sortent en se battant.

MONSIEUR JOURDAIN:
Monsieur le philosophe.
MAÎTRE DE PHILOSOPHIE:
Infâmes! coquins! insolents!

MONSIEUR JOURDAIN:
Monsieur le philosophe. (…)

MONSIEUR JOURDAIN:
Monsieur le Philosophe,
Messieurs, Monsieur le
Philosophe, Messieurs,
Monsieur le Philosophe. Oh!
battez-vous tant qu'il vous
plaira: je n'y saurais que faire,
et je n'irai pas gâter ma robe
pour vous séparer. Je serais
bien fou de m'aller fourrer
parmi eux, pour recevoir
quelque coup qui me ferait
mal.

Scène III Acte II

MAÎTRE DE PHILOSOPHIE: La La répétition des voyelles « I, O, I,


voix o se forme en rouvrant les O » d’une manière successive est
mâchoires, et rapprochant les conçue comme un geste enfantin
lèvres par les deux coins, le de la part de Monsieur Jourdain
haut et le bas: o. et c’est en contradiction avec son
Comique
statut de « Bourgeois
de gestes
MONSIEUR JOURDAIN: gentilhomme ».

O, o. Il n'y a rien de plus juste.


A, e, i, o, i, o. Cela est
admirable! I, o, i, o.

MAÎTRE DE PHILOSOPHIE:
L'ouverture de la bouche fait
justement comme un petit
rond qui représente un o.

MONSIEUR JOURDAIN: O, o, o.
Vous avez raison, o. Ah! la
belle chose, que de savoir
quelque chose!

Scène IV Acte II
Activité: Lecture méthodique et langue intégrée

Durée : 1h

Public cible : tronc commun

Support : scène III Acte II

Capacité à viser : initier les élèves au registre comique

Déroulement de la séance :

Demander aux élèves de lire la scène suivante, chaque élève prendra en


charge les répliques destinées d’un personnage.

scène III Acte II

Scène III

MAÎTRE DE PHILOSOPHIE, MAÎTRE DE MUSIQUE, MAÎTRE à DANSER, MAÎTRE


D'ARMES, MONSIEUR JOURDAIN, LAQUAIS.

MONSIEUR JOURDAIN: Holà, Monsieur le philosophe, vous arrivez tout à propos avec votre
philosophie. Venez un peu mettre la paix entre ces personnes-ci.
MAÎTRE DE PHILOSOPHIE: Qu'est-ce donc? qu'y a-t-il, Messieurs?

MONSIEUR JOURDAIN: Ils se sont mis en colère pour la préférence de leurs professions, jusqu'à se
dire des injures, et en vouloir venir aux mains.

MAÎTRE DE PHILOSOPHIE: Hé quoi? Messieurs, faut-il s'emporter de la sorte? et n'avez-vous point lu


le docte traité que Sénèque a composé de la colère? Y a-t-il rien de plus bas et de plus honteux que
cette passion, qui fait d'un homme une bête féroce? et la raison ne doit-elle pas être maîtresse de
tous nos mouvements?

MAÎTRE à DANSER: Comment, Monsieur, il vient nous dire des injures à tous deux, en méprisant la
danse que j'exerce, et la musique dont il fait profession?

MAÎTRE DE PHILOSOPHIE: Un homme sage est au-dessus de toutes les injures qu'on lui peut dire, et
la grande réponse qu'on doit faire aux outrages, c'est la modération et la patience.

MAÎTRE D'ARMES: Ils ont tous deux l'audace de vouloir comparer leurs professions à la mienne.

MAÎTRE DE PHILOSOPHIE: Faut-il que cela vous émeuve? Ce n'est pas de vaine gloire et de condition
que les hommes doivent disputer entre eux; et ce qui nous distingue parfaitement les uns des
autres, c'est la sagesse et la vertu.

MAÎTRE à DANSER: Je lui soutiens que la danse est une science à laquelle on ne peut faire assez
d'honneur.

MAÎTRE DE MUSIQUE: Et moi, que la musique en est une que tous les siècles ont révérée.

MAÎTRE D'ARMES: Et moi, je leur soutiens à tous deux que la science de tirer des armes est la plus
belle et la plus nécessaire de toutes les sciences.

MAÎTRE DE PHILOSOPHIE: Et que sera donc la philosophie? Je vous trouve tous trois bien
impertinents de parler devant moi avec cette arrogance, et de donner impudemment le nom de
science à des choses que l'on ne doit pas même honorer du nom d'art, et qui ne peuvent être
comprises que sous le nom de métier misérable de gladiateur, de chanteur, et de baladin!

MAÎTRE D'ARMES: Allez! philosophe de chien.

MAÎTRE DE MUSIQUE: Allez! belître de pédant.

MAÎTRE à DANSER: Allez! cuistre fieffé.

MAÎTRE DE PHILOSOPHIE: Comment? marauds que vous êtes.


Le philosophe se jette sur eux, et tous trois le chargent de coups, et sortent en se battant.(…)

MONSIEUR JOURDAIN: Messieurs.


MAÎTRE DE PHILOSOPHIE: Fripons! gueux! traîtres! imposteurs!
Ils sortent.

MONSIEUR JOURDAIN: Monsieur le Philosophe, Messieurs, Monsieur le Philosophe, Messieurs,


Monsieur le Philosophe. Oh! battez-vous tant qu'il vous plaira: je n'y saurais que faire, et je n'irai pas
gâter ma robe pour vous séparer. Je serais bien fou de m'aller fourrer parmi eux, pour recevoir
quelque coup qui me ferait mal.

scène III Acte II Le Bourgeois gentilhomme de Molière

Faire un rappel sur les événements importants des scènes d’exposition.

Mise en situation :

Situer la scène par rapport à la pièce

- Après les scènes d’exposition, le protagoniste de l’œuvre Monsieur


Jourdain est enthousiasmé d’apprendre toutes les sciences qui vont lui
permettre d’accéder au monde des nobles.

Quel est le personnage qui vient d’apparaître sur scène ?

- Le maître de philosophie 

Pourquoi les enseignants de Monsieur Jourdain se disputent-ils ?

- Chacun d’eux veut démontrer que la discipline qu’il exerce est la


meilleure.

Hypothèses de lecture

Comment l’argumentation peut servir le comique ?

Comique de situation
Axes de lecture

A / l’argumentation au service du comique

Que fait le maître de philosophie au début de la scène ?

- le maître de philosophie essaie, afin de calmer l’atmosphère de fureur


qui règne, de convaincre le maître à danser, de musique et d’arme de
l’inutilité de leur colère car elle n’est pas une solution sage face à une
situation qui ne mérite pas ce malentendu « Un homme sage est au-
dessus de toutes les injures qu'on lui peut dire, et la grande réponse
qu'on doit faire aux outrages, c'est la modération et la patience. (…)Ce
n'est pas de vaine gloire et de condition que les hommes doivent
disputer entre eux; et ce qui nous distingue parfaitement les uns des
autres, c'est la sagesse et la vertu. » .

Quelle est la valeur des phrases interrogatives utilisées par le maître de


philosophie ?

- ce sont de fausses questions ou bien des questions oratoires.

- il utilise aussi des citations en guise d’exemples.

Quelle est la visée des premières répliques du maître de philosophie?

- le maître de philosophie essaie de convaincre les autres maîtres de


l’exagération et de l’inutilité de leur acte en annonçant des arguments
logiques.

Pour argumenter on recourt à la logique quand il s’agit de convaincre


autrement dit ; c’est défendre un point de vue en se basant sur des propos
logiques et raisonnables. Cependant, on fait appel aux sentiments et aux
émotions quand il est question de persuader.

B/ le comique dans la scène :

Qu’est ce qui provoque le rire dans cette scène ?

- Les procédés du comique dans la scène :

1) Le comique de situation : l'attitude maladroite de Monsieur Jourdain qui


reste incapable de contrôler et de calmer ses professeurs, la bagarre
entre les professeurs, les coups, la violence des rapports qui apparaît à
travers l'utilisation de phrases nominales et exclamatives.

2) - le comique de caractère : l'obsession de Monsieur Jourdain qui veut à


tout prix se faire passer pour un noble.

3) - le comique de geste : la contradiction entre la sagesse enseignée du


professeur de philosophie et son attitude colérique : les adultes qui se
battent comme des enfants.

4) le comique de mots : La présence du champ lexical des injures :


(philosophe de chien, bélître de pédant, la peste l’animal, fripons, gueux,
traitres, imposteurs…) : Des intellectuelles ne doivent pas se comporter
de la sorte, c’est un comportement dépourvu de tout sens de sagesse et
de réflexion indigne des maîtres.

5. à quel registre appartient cette scène ?

- Le registre comique : il suscite le rire et s’appuie essentiellement sur les


jeux de mots, de situations, de caractères et de gestes. Le
déclenchement du rire est dû à la présence de situations ridicules et
absurdes mais qui ont une visée satirique pour critiquer un
comportement vicieux de la société bourgeoise du XVII ème siècle.

Synthèse :

C’est la tournure de la scène qui fait d’elle une scène comique


avec les attitudes et les gestes des personnages.

Le comique dans la scène n’est pas arbitraire, au contraire, il a une


vision plus profonde celle de critiquer. On peut annoncer que Molière
fait la satire en représentant d’une manière comique les défauts, les
vices des personnes réelles à titre d’exemple : la vanité, l’hypocrisie, la
stupidité…

En peu de mots, la satire est considérée comme une prise de


conscience des défauts afin de créer un changement et corriger le
monde.
Activité: orale

Durée : 1h

Public cible : tronc commun

Support : questions données par le professeur

Démarche : prise de la parole par les élèves

Capacités à viser : améliorer la capacité des élèves à donner leur point de vue
et à l’argumenter

Déroulement de la séance :

A) Présentation du sujet :

Le sujet : L’influence de la Mode sur les jeunes d’aujourd’hui.

 Choisir un animateur pour organiser le débat et distribuer la


parole.
 Choisir un rapporteur pour noter les questions et les
réponses.
B) Questions :
1. D’après vous comment peut-on définir la «Mode » ?

La mode est une manière passagère d’agir, de vivre, de penser, de s’habiller,


liée à un milieu particulier, à une époque déterminée, suivant le goût du
moment ou d’une certaine société.
La Mode touche presque toutes les couches sociales. Elle se fonde sur la
création esthétique qui doit servir et suivre le développement social, culturel,
économique… .

2. Etes-vous pour les nouveautés que présente la mode vestimentaire


ou bien avez-vous un penchant vers le traditionnel ? Justifiez votre
réponse.

Chaque élève va donner son point de vue en le consolidant par des arguments.

3. L’impact de la mode surtout vestimentaire sur les jeunes marocains


est-il positif ou négatif ?

Parfois le souci de suivre l’évolution de la mode préoccupe les jeunes et


suspend leurs activités, mais cela n’empêche que le fait de suivre la mode peut
être planifié et canonisé pour équilibrer entre les passions des jeunes et leurs
études, travail…

4. Comment appelle-t-on le caractère de certaines personnes qui


s’efforcent de suivre la Mode juste pour paraître distinguées ?

C’est le snobisme, et il est critiqué dans la pièce de Molière Le Bourgeois


gentilhomme d’après les comportements et les attitudes ridicules de
monsieur Jourdain qui veut être parmi les gens de qualité surtout en
s’habillant comme eux.
5. Trouvez-vous que la Mode s’impose au sien d’une société ou bien
c’est un choix individuel ?

Chaque élève est appelé à justifier son point de vue.

6. Est-ce que la mode a influencé notre façon de penser ou bien la


manière de l’accepter qui pose problème ?

Chaque élève est appelé à justifier son point de vue.

Synthèse :

La mode est un fait culturel, artistique et international. Elle est


versatile selon le développement technologique et surtout industriel.
Donc on peut dire que le fait d’accepter la mode est devenu
obligatoire même indispensable pour ne pas marquer une différence
vis-à-vis du groupe d’appartenance. De cela on peut déduire que la
mode est un phénomène qui s’impose surtout dans une société
dominée par les apparences et le paraitre. Elle reste néanmoins une
industrie de consommation.
Cette séquence va s’intéresser plus précisément à la visée du dramaturge celle de
critiquer la société de son époque et les vices humains qui existent même
aujourd’hui.

Les élèves vont comprendre que Les procédés du comique étudiés ne sont pas
utilisés par Molière d’une manière arbitraire, au contraire, ils sont là pour
caricaturer d’une manière ironique la société du XVIIème siècle.

Ainsi cette séquence va accorder une importance primordiale à l’ironie et à ses


procédés car elle est omniprésente dans toutes les pièces de Molière.
Activité: lecture méthodique

Durée : 1h

Public cible : tronc commun

Support : scène XII Acte III

Démarche : cours dialogué

Capacité à viser : identifier le nœud dans cette scène

Déroulement de la séance :

- Demander aux élèves de faire une lecture de la scène XII Acte III où chacun va lire la réplique
destinée à un personnage.

Scène XII

MONSIEUR JOURDAIN, MADAME JOURDAIN, CLÉONTE, LUCILE, COVIELLE, NICOLE.

CLÉONTE: Monsieur, je n'ai voulu prendre personne pour vous faire une demande que je
médite il y a longtemps. Elle me touche assez pour m'en charger moi-même; et, sans autre
détour, je vous dirai que l'honneur d'être votre gendre est une faveur glorieuse que je vous
prie de m'accorder.

MONSIEUR JOURDAIN: Avant que de vous rendre réponse, Monsieur, je vous prie de me dire
si vous êtes gentilhomme.

CLÉONTE: Monsieur, la plupart des gens sur cette question n'hésitent pas beaucoup. On
tranche le mot aisément. Ce nom ne fait aucun scrupule à prendre, et l'usage aujourd'hui
semble en autoriser le vol. Pour moi, je vous l'avoue, j'ai les sentiments sur cette matière un
peu plus délicats: je trouve que toute imposture est indigne d'un honnête homme, et qu'il y a
de la lâcheté à déguiser ce que le Ciel nous a fait naître, à se parer aux yeux du monde d'un
titre dérobé, à se vouloir donner pour ce qu'on n'est pas. Je suis né de parents, sans doute,
qui ont tenu des charges honorables. Je me suis acquis dans les armes l'honneur de six ans
de services, et je me trouve assez de bien pour tenir dans le monde un rang assez passable.
Mais, avec tout cela, je ne veux point me donner un nom où d'autres en ma place croiraient
pouvoir prétendre, et je vous dirai franchement que je ne suis point gentilhomme.

MONSIEUR JOURDAIN: Touchez là, Monsieur: ma fille n'est pas pour vous.

CLÉONTE: Comment?

MONSIEUR JOURDAIN: Vous n'êtes point gentilhomme, vous n'aurez pas ma fille.

MADAME JOURDAIN: Que voulez-vous donc dire avec votre gentilhomme? Est-ce que nous
sommes, nous autres, de la côte de saint Louis? (…)

MONSIEUR JOURDAIN: Taisez-vous, ma femme: je vous vois venir.

MADAME JOURDAIN: Descendons-nous tous deux que de bonne bourgeoisie?

MONSIEUR JOURDAIN: C'est une chose que j'ai résolue.

MADAME JOURDAIN: C'est une chose, moi, où je ne consentirai point. Les alliances avec plus
grand que soi sont sujettes toujours à de fâcheux inconvénients. Je ne veux point qu'un
gendre puisse à ma fille reprocher ses parents, et qu'elle ait des enfants qui aient honte de
m'appeler leur grand-maman. S'il fallait qu'elle me vînt visiter en équipage de grand-dame, et
qu'elle manquât par mégarde à saluer quelqu'un du quartier, on ne manquerait pas aussitôt
de dire cent sottises. "Voyez-vous, dirait-on, cette Madame la Marquise qui fait tant la
glorieuse? C'est la fille de Monsieur Jourdain, qui était trop heureuse, étant petite, de jouer à
la Madame avec nous. Elle n'a pas toujours été si relevée que la voilà, et ses deux grands-
pères vendaient du drap auprès de la porte Saint-Innocent. Ils ont amassé du bien à leurs
enfants, qu'ils payent maintenant peut-être bien cher en l'autre monde, et l'on ne devient
guère si riches à être honnêtes gens." Je ne veux point tous ces caquets, et je veux un
homme, en un mot, qui m'ait obligation de ma fille, et à qui je puisse dire: "Mettez-vous là,
mon gendre, et dînez avec moi".
MONSIEUR JOURDAIN: Voilà bien les sentiments d'un petit esprit, de vouloir demeurer
toujours dans la bassesse. Ne me répliquez pas davantage: ma fille sera marquise en dépit de
tout le monde; et si vous me mettez en colère, je la ferai duchesse.

MADAME JOURDAIN: Cléonte, ne perdez point courage encore. Suivez-moi, ma fille, et venez
dire résolument à votre père, que si vous ne l'avez, vous ne voulez épouser personne.

Le Bourgeois gentilhomme de Molière

A) Mise en situation

1) Faire un rappel des événements importants des scènes précédentes

- Cléonte et Lucile sont des amoureux qui comptent se marier.

- Monsieur Jourdain est toujours en quête de devenir un gentilhomme et


établit de bonnes relations avec Dorante qui se moque de lui.

- Madame Jourdain n’est pas d’accord avec les nouvelles habitudes qu’a
adoptées son mari.

2) Situer la scène par rapport à la pièce.

Après des années d’amour réciproque, Cléonte va rencontrer le père


de sa bien aimée Lucile pour la demander en mariage.

3) Caractéristique du passage

Genre : texte théâtral

Type : discours

Lieu : chez Monsieur Jourdain


Personnage : Monsieur Jourdain, Madame Jourdain, Cléonte, Lucile,
Covielle, Nicole.

4) Quel est l’événement le plus important dans cette scène ?

La demande en mariage de Cléonte et le refus de Monsieur Jourdain

5) Est-ce qu’il y’aura d’autres tentatives de la part de Cléonte ?

L’honnêteté de Cléonte a été récompensée par le refus, alors il va


utiliser d’autres manières pour piéger Monsieur Jourdain qui ne veut

qu’appartenir à l’univers de la noblesse.

B.Axes de lectures

I.Le refus de la demande au mariage

Pourquoi Monsieur Jourdain refuse le mariage de sa fille à Cléonte ? Et qui


défend les intérêts de Lucile ?

- Monsieur Jourdain veut que sa fille ait un titre de noblesse chose que
Cléonte ne peut pas lui offrir. Cependant Madame Jourdain est fière
d’appartenir à une famille bourgeoise et ne veut pas perdre sa famille à
cause des titres qui ne servent à rien qu’à couper les liens familiaux.

- Tableau récapitulatif :

personnages Monsieur Madame Cléante Lucile Corvielle Nicole


Jourdain Jourdain

Nombre Dix fois Huit fois Trois fois Aucune Aucune Une fois
d’intervention

Caractère Stupide Courageuse Honnête Calme car Observateur Assez Courageuse


elle ne
Naïf Déterminée et réclame Et audacieuse pour
elle sait ce son statut de
Mais dans qu’elle veut rien servante
cette scène il
Fière de ses
est brutal et
dur parce origines
qu’il
s’oppose au
bonheur de
sa fille

Objectif s et Tout ce qui Elle défend les Il veut Elle aime Il veut Elle défend l’intérêt
intentions des l’intéresse intérêts de sa épouser Cléonte épouser de sa maîtresse car
personnages c’est d’être fille et veut que sa bien et veut Nicole après elle veut à son tour
une cette dernière aimée l’épouser le mariage de épouser la personne
personne de épouse Cléonte. Lucile son maître qu’elle aime
« qualité » et (Covielle)
avoir le titre C’est le bonheur
de sa famille qui
de noblesse
l’intéresse pour
elle chacun doit
vivre selon ses
moyens et les
titres de
noblesse ne la
préoccupent
pas.

A travers les tirades de Cléonte et de Mme Jourdain, Molière tourne en


dérision le mode de vie des nobles et des « gens de qualité » en critiquant leurs
manières et comment considèrent-ils les liens familiaux.

ll) La fonction de ce passage dans la pièce

1. Identifier la source du conflit entre les personnages ?


Le mariage qui a poussé à former deux groupes : les opposants et les
adjuvants

2. Comment appelle-t-on cette phase dans une pièce de théâtre ?


Le Nœud : c’est le moment central de l’action et où se déclenche le
conflit. On assiste à l’apparition des obstacles que le héros doit
surmonter.

C) Synthèse :

L’objectif d’une comédie c’est de divertir mais Molière use de cette


possibilité afin de critiquer les défauts humains d’une manière
plaisante en les ridiculisant. Madame Jourdain et Cléonte sont les
porte-parole du dramaturge qui essaie de montrer les vices de la
société du XVIIème siècle, qui sont toujours présents même
actuellement, en les caricaturant afin de dévoiler leur
fausseté .Jourdain ne tente pas de vivre sa vie comme elle se présente
pour lui mais il cherche d’imiter un rang social supérieur en sacrifiant le
bonheur de sa famille et surtout de sa fille unique.
Activité: orale

Durée : 1h

Public cible : tronc commun

Support : des extraits choisis de toute la pièce

Démarche : exposé des élèves puis récapitulation par le professeur

Capacités : relever les défauts humains critiqués par Molière à savoir :

L’hypocrisie, l’orgueil, la vanité, la stupidité et le snobisme.

Déroulement de la séance

 Diviser les élevés en petits groupes ;


 Le relevé des défauts humains mentionnés à travers quelques
personnages de la pièce (précisément les scènes déjà étudiées) ;
 L'explication de chaque défaut par un groupe.
Les défauts qu'on peut relever:

o L'hypocrisie : c’est flatter continuellement une personne afin d’en


profiter. C’est une attitude à affecter une vertu, un sentiment
noble qu’on n’a pas.

o L'orgueil : excès d’estime de soi, c’est aussi une opinion trop


avantageuse de soi même.

o La vanité : caractère et défaut d’une personne frivole qui a trop


bonne opinion d’elle-même.

o La stupidité : caractère d’une personne qui manque d’intelligence


et de jugement.

o Le snobisme : caractère de quelqu’un qui admire et s’efforce de suivre tout ce qui est
à la mode pour paraître distingué.

Le défaut critiqué Exemple tiré de l'œuvre

Se manifeste dans la pièce à travers les


- L'hypocrisie flatteries de Dorante, du tailleur, des maîtres
de Monsieur Jourdain sur son jugement qui
est ridicule ou bien sur son style
vestimentaire qui n’a rien d’élégant mais ils
lui annoncent le contraire afin de profiter de
son argent.

« DORANTE: Comment, Monsieur


Jourdain? vous voilà le plus propre du
monde!

MONSIEUR JOURDAIN: Vous voyez.

DORANTE: Vous avez tout à fait bon air


avec cet habit, et nous n'avons point de jeunes
gens à la cour qui soient mieux faits que
vous.
MONSIEUR JOURDAIN: Hay, hay.

MADAME JOURDAIN: Il le gratte par où il


se démange.

DORANTE: Tournez-vous. Cela est tout à


fait galant. »

Scène IV Acte III

Monsieur Jourdain abuse de son pouvoir et


- L'orgueil et la vanité croit qu’il a toujours raison en n’acceptant
aucune critique de la part de son entourage.

Ainsi au début chacun des professeurs de


monsieur Jourdain parle de sa discipline
comme étant la meilleure.et cela apparaît
dans la réplique suivante du maître d’arme à
titre d’exemple :

Maître d’armes
"Vous êtes de plaisantes gens, de vouloir
comparer vos sciences à la mienne !"

Scène II Acte II

Monsieur Jourdain se souci de s’habiller


- Snobisme comme les nobles afin de s’identifier à eux.
Ainsi il veut montrer à tout le monde qu’il est
désormais parmi les « gens de qualité » juste
en empruntant leur mode vestimentaire.

MONSIEUR JOURDAIN: Suivez-moi, que


j'aille un peu montrer mon habit par la ville;
et surtout ayez soin tous deux de marcher
immédiatement sur mes pas, afin qu'on voie
bien que vous êtes à moi.

LAQUAIS: Oui, Monsieur.

MONSIEUR JOURDAIN: Appelez-moi


Nicole, que je lui donne quelques ordres. Ne
bougez, la voilà.

Scène I Acte III

Face à l’hypocrisie de Dorante, de ses maîtres, de


- La stupidité son tailleur et les faux propos qu’ils lui
annoncent ; Monsieur Jourdain n’a aucun sens
critique et ne raisonne point, car il est toujours
arnaqué par ses flatteurs.

par ailleurs il croit naïvement à toute les règles et


les propos même si elles sont illogiques ou faux,
cependant ce qui est important pour lui c’est de
devenir un noble par ses manières. Tous ces
comportements marquent sa stupidité et son
manque de sagesse.

MONSIEUR JOURDAIN: Que faire? voulez-vous


que je refuse un homme de cette condition-là,
qui a parlé de moi ce matin dans la chambre du
Roi?

MADAME JOURDAIN: Allez, vous êtes une vraie


dupe.

Scène IV Acte III

Synthèse :

Molière fait la satire des vices et défauts humains qui sont communs
dans toutes les sociétés et les ères par le biais des tournures comiques qui
permettent de ridiculiser et de critiquer afin de créer des changements sur le
plan social, politique et surtout les mœurs et les attitudes basées sur le culte
du paraître. Dans cette pièce Monsieur Jourdain est un personnage
symbolique à travers lequel Molière concrétise les défauts et les
comportements de toute une société.
Activité  : langue

Durée  : 1h

Public cible  : tronc commun

Support   : Scène XVI Acte III

Capacités à viser : -initier les élèves aux procédés de l’ironie

-Permettre aux élèves d’identifier les figures de style


d’opposition.

Déroulement de la leçon :
-Demandez aux élèves de lire la scène suivante.

Scène XVI

MONSIEUR JOURDAIN, DORIMÈNE, DORANTE, LAQUAIS.

MONSIEUR JOURDAIN, après avoir fait deux révérences, se trouvant trop près de Dorimène: Un peu plus loin, Madame.

DORIMÈNE: Comment?

MONSIEUR JOURDAIN: Un pas, s'il vous plaît.

DORIMÈNE: Quoi donc?

MONSIEUR JOURDAIN: Reculez un peu, pour la troisième.

DORANTE: Madame, Monsieur Jourdain sait son monde.

MONSIEUR JOURDAIN: Madame, ce m'est une gloire bien grande de me voir assez fortuné pour être si heureux que d'avoir
le bonheur que vous ayez eu la bonté de m'accorder la grâce de me faire l'honneur de m'honorer de la faveur de votre
présence; et si j'avais aussi le mérite pour mériter un mérite comme le vôtre, et que le Ciel. envieux de mon bien. m'eût
accordé... l'avantage de me voir digne... des...

DORANTE: Monsieur Jourdain, en voilà assez: Madame n'aime pas les grands compliments, et elle sait que vous êtes homme
d'esprit. (Bas, à Dorimène.) C'est un bon bourgeois assez ridicule, comme vous voyez, dans toutes ses manières.
DORIMÈNE: Il n'est pas malaisé de s'en apercevoir.

DORANTE: Madame, voilà le meilleur de mes amis.

MONSIEUR JOURDAIN: C'est trop d'honneur que vous me faites.

DORANTE: Galant homme tout à fait.

DORIMÈNE: J'ai beaucoup d'estime pour lui.

MONSIEUR JOURDAIN: Je n'ai rien fait encore, Madame, pour mériter cette grâce.

DORANTE, bas, à M. Jourdain: Prenez bien garde au moins à ne lui point parler du diamant que vous lui avez donné.

MONSIEUR JOURDAIN: Ne pourrais-je pas seulement lui demander comment elle le trouve?

DORANTE: Comment? gardez-vous-en bien: cela serait vilain à vous; et pour agir en galant homme, il faut que vous fassiez
comme si ce n'était pas vous qui lui eussiez fait ce présent. Monsieur Jourdain, Madame, dit qu'il est ravi de vous voir chez lui.
Bourgeois Gentilhomme de Molière

1) Comment trouvez-vous les attitudes de Monsieur Jourdain ?


Les attitudes de Monsieur Jourdain sont exagérées et ridicules.
2) Est-ce que Dorimène et Dorante sont fascinés par les comportements
de Monsieur Jourdain ?
Non, ils se moquent de ses manières : « c’est un bon Bourgeois assez
ridicule, comme vous voyez, dans toutes ses manières. », ainsi à travers
Monsieur Jourdain, Molière critique la Bourgeoisie dont sa seule
préoccupation est d’atteindre la noblesse en l’imitant dans ses manières.
3) Comment appelle-t-on le procédé qui permet de ridiculiser un point de
vue en disant le contraire de ce qu’on pense ?
Il s’agit de l’ironie.
4) Comment peut-on définir l’ironie ?

l’ironie est l’art de se moquer de quelqu’un ou de quelque chose en vue


de faire réagir un lecteur, un auditeur ou un interlocuteur, de faire rire.
Elle est en outre utilisée afin de dénoncer, de critiquer quelque chose
ou quelqu’un. Pour cela, le locuteur décrit souvent la réalité avec des
termes apparemment valorisants, dans le but de la dévaloriser. L’ironie
invite donc le lecteur ou l’auditeur, à être actif pendant sa lecture ou
son audition, à réfléchir et à choisir une position.

5) Quelles sont les figures de style utilisées dans cette scène pour
exprimer l’ironie ?

Rappel : quelle est la définition des figures de style ?

Les figures de style sont des procédés d’expression qui utilisent la


langue comme moyen efficace pour donner une expressivité
particulière aux propos.

Repérez l’effet produit à partir des figures utilisées dans les énoncés suivants :

Figures de style Effets produits

« DORIMÈNE: Il n'est pas malaisé L’antiphrase consiste à dire le


de s'en apercevoir. contraire de ce qu’on pense. Donc
DORANTE: Madame, voilà le Dorimène ne pense pas vraiment
meilleur de mes amis. que Monsieur Jourdain est galant,
MONSIEUR JOURDAIN: C'est trop car il est clair d’après ses manières
d'honneur que vous me faites. qu’il n’est qu’un bourgeois ridicule.
DORANTE: Galant homme tout à ainsi à  travers les attitudes de ce
fait. » personnage Molière critique la
bourgeoisie qui imite la noblesse.

« MAITRE DE PHILOSOPHIE : cela Il n’y a pas une belle façon pour


n’est rien. Un philosophe sait déchirer, le maître de philosophie
recevoir comme il faut les utilise l’oxymore pour lier deux
choses, et je vais composer propositions qui ont un sens
contre eux une satire(…), qui les contradictoire, cependant Molière
déchirera de la belle façon. » dénonce la situation des
intellectuelles qui n’ont que leur
savoir comme arme.
« MAITRE DE PHILOSOPHIE : cela On remarque qu’on a une
veut dire que sans la science, la antithèse due à la présence deux
vie est presque une image de la mots opposés « vie » et « mort »
mort. »

« DORANTE : je vous assure, L’hyperbole est exprimée à travers


Monsieur Jourdain que je suis l’emploi des termes forts et
tout à vous, et que je brule de exagérés, cette figure est exprimée
vous rendre un service à la d’une manière ironique dans la
cour. » réplique de Dorante car il se
moque de M. Jourdain en le
flattant ainsi pour profiter de son
argent. Cependant le lecteur et le
spectateur peuvent comprendre
cela.

Qu’expriment les figures de style suivantes : l’antiphrase, l’antithèse,


l’oxymore ?
- Ces figures de style expriment l’opposition.

les figures d’opposition ainsi que l’exagération et l’accumulation


peuvent exprimer l’ironie qui est le moyen utilisé pour
dévaloriser les idées présentées. De cette manière le lecteur et le
spectateur sont invités à partager les valeurs par lesquelles
l’énonciateur discrédite son adversaire.

Application :
Essayer de construire des situations de communication sur la base des
figures de style relevées exprimant l’ironie :
- Durant son absence un mois était une éternité :

C’est une hyperbole où on a une exagération.

- Choqué par sa cruelle gentillesse, tous les invités sont restés


stupéfaits :

C’est un oxymore où on a l’alliance de deux mots de sens


incompatible.

- Sur le tableau noir du malheur se dessine le visage du bonheur :

C’est une antithèse qui consiste à coexister deux termes de


sens contraire dans le même énoncé.

En plus du mensonge, il a d’autre belle qualité :

C’est une antiphrase où on remarque la présence d’une


intention ironique, le locuteur exprime le contraire de ce qu’il
pense.
Activité: lecture analytique

Durée : 1h

Public cible : tronc commun

Support : scène IV Acte III

Démarche : cours dialogué

Capacité à viser : permettre aux élèves d’identifier quelques procédés de

l'ironie déjà étudiés.

Déroulement de la séance :

- Lecture de la scène par les élèves, chacun va lire la réplique destinée à un personnage.

Scène IV

DORANTE, MONSIEUR JOURDAIN, MADAME JOURDAIN, NICOLE.

DORANTE: Mon cher ami, Monsieur Jourdain, comment vous portez-vous?

MONSIEUR JOURDAIN: Fort bien, Monsieur, pour vous rendre mes petits services.

DORANTE: Et Madame Jourdain que voilà, comment se porte-t-elle?

MADAME JOURDAIN: Madame Jourdain se porte comme elle peut.

DORANTE: Comment, Monsieur Jourdain? vous voilà le plus propre du monde!

MONSIEUR JOURDAIN: Vous voyez.

DORANTE: Vous avez tout à fait bon air avec cet habit, et nous n'avons point de jeunes gens à la cour
qui soient mieux faits que vous.

MONSIEUR JOURDAIN: Hay, hay.

MADAME JOURDAIN: Il le gratte par où il se démange.


DORANTE: Tournez-vous. Cela est tout à fait galant.
MADAME JOURDAIN: Oui, aussi sot par derrière que par devant.
DORANTE: Ma foi! Monsieur Jourdain, j'avais une impatience étrange de vous voir. Vous êtes l'homme
du

monde que j'estime le plus, et je parlais de vous encore ce matin dans la chambre du Roi.
MONSIEUR JOURDAIN: Vous me faites beaucoup d'honneur, Monsieur. (à Madame Jourdain.) Dans la
chambre du Roi!
DORANTE: Allons, mettez.
MONSIEUR JOURDAIN: Monsieur, je sais le respect que je vous dois.
DORANTE: Mon Dieu! mettez: point de cérémonie entre nous, je vous prie.
MONSIEUR JOURDAIN: Monsieur.
DORANTE: Mettez, vous dis-je, Monsieur Jourdain: vous êtes mon ami.
MONSIEUR JOURDAIN: Monsieur, je suis votre serviteur.
DORANTE: Je ne me couvrirai point, si vous ne vous couvrez.
MONSIEUR JOURDAIN: J'aime mieux être incivil qu'importun.
DORANTE: Je suis votre débiteur, comme vous le savez.
MADAME JOURDAIN: Oui, nous ne le savons que trop.
DORANTE: Vous m'avez généreusement prêté de l'argent en plusieurs occasions, et m'avez obligé de
la meilleure grâce du monde, assurément.
MONSIEUR JOURDAIN: Monsieur, vous vous moquez.
DORANTE: Mais je sais rendre ce qu'on me prête, et reconnaître les plaisirs qu'on me fait.
MONSIEUR JOURDAIN: Je n'en doute point, Monsieur.
DORANTE: Je veux sortir d'affaire avec vous, et je viens ici pour faire nos comptes ensemble.
MONSIEUR JOURDAIN: Hé bien! vous voyez votre impertinence, ma femme.(…)
MONSIEUR JOURDAIN: Somme totale, quinze mille huit cents livres.
DORANTE: Somme totale est juste: quinze mille huit cents livres. Mettez encore deux cents pistoles
que vous m'allez donner, cela fera justement dix-huit mille francs, que je vous payerai au premier jour.
MADAME JOURDAIN: Hé bien! ne l'avais-je pas bien deviné?

Le Bourgeois gentilhomme de Molière

I) Mise en situation

Situer la scène dans la pièce

Après avoir fait tout son mieux pour avoir les manières des nobles
Monsieur Jourdain compte sur Dorante, un noble ruiné, pour l'introduire
auprès des gens de la haute société.
II) Axes de lecture

A) La satire à travers le comique et le ridicule.

B) l'ironie

A) la satire à travers le comique et le ridicule :

- Que fait Dorante durant toute la scène ? est ce qu'il parle avec
spontanéité en s'adressant à Monsieur Jourdain ?

Dorante se moque de Monsieur Jourdain, en le flattant sans relâche afin


de lui soutirer de l'argent sous forme de prêt sans avoir l'intention de le lui
rembourser.

- Est-ce que le lecteur et le spectateur devinent les intentions de


Dorante?

Le spectateur ainsi que Madame Jourdain, devinent les intentions de


Dorante qui n'est qu'un opportuniste et arriviste hypocrite profitant de
l’argent de Monsieur Jourdain afin de soigner son image et son statut en tant
que noble auprès des personnes de son entourage.

B) L'ironie

1) Quel est le procédé utilisé par Molière pour critiquer la société de son
époque ?

Il s'agit de l'ironie qui est une manière de railler, se moquer en disant le


contraire de ce qu'on veut faire comprendre.

2) A partir de ces énoncés, identifiez les procédés de l'ironie ?

"Tournez-vous. Cela est tout à fait galant"


"… je parlais de vous encore ce matin dans la chambre du Roi"

"Comment, Monsieur Jourdain? Vous voilà le plus propre du monde!"

Les procédés de l'ironie:

- Les figures d'opposition, tel que l'antiphrase, qui est une figure qui
consiste à dire le contraire de ce qu'on pense: Monsieur Jourdain n'est
pas du tout élégant, il est tout à fait ridicule dans les vêtements qu'il
porte.

- On trouve également des métaphores qui ont une valeur comique et


significative. « cet homme là fait de vous une vache à lait », c'est-à-dire
que Dorante prend Monsieur Jourdain pour une source qui lui procure
de l’argent.

- Le ton: il est important dans la création de l'ironie, c'est le fait de faire


semblant d'admirer ce qui est inacceptable. Ce qui crée l'effet de
décalage.

Synthèse :

A partir des comportements de Dorante et de Monsieur Jourdain, Molière


fait la satire de la bourgeoisie dont le souci majeur est d'avoir un titre et
parvenir à la noblesse. D'un autre coté, il critique la noblesse qui a besoin
d’argent pour le dépenser afin de garder une image de luxure juste pour les
apparences qui cachent des réalités flagrantes et des défauts moraux tels que
l’hypocrisie, l’arrivisme, le mensonge …
D’après ces deux images des bourgeois et des nobles qui illustrent
réellement la société du XVIIème siècle. Les écrivains et les dramaturges
engagés essaient sans relâche de changer du moins de dénoncer cette société
dominée par le paraître.
Activité  : production écrite

Durée  : 1h

Public cible  : tronc commun

Support   : le bourgeois gentilhomme

Capacité à viser : -initier les élèves au schéma actantiel et à la progression dramatique


de la pièce.

Déroulement de la leçon :

A) Rédaction du schéma actantiel de la pièce :


Identifier les composantes du schéma actantiel et narratif :
1) Comment appelle-t-on le rôle que joue Lucille et Cléonte dans cette
pièce ?
Cléonte veut épouser Lucille donc Cléonte est le sujet cependant Lucile
est la destinataire.
2) Quelle est la quête de Cléonte ?
Il veut se marier avec Lucile, donc le mariage est l’objet de la quête du
héros.
3) Qu’est ce qui pousse Cléonte à vouloir épouser Lucile ?
C’est son amour envers elle qui le pousse l’épouser alors son amour pour
elle est le destinateur.
4) Qui s’oppose à ce mariage ?
Monsieur Jourdain ne se préoccupe pas du bonheur de sa fille ; tout ce
qui l’intéresse c’est le titre de noblesse. Donc M. Jourdain est un
opposant.
5) Quels sont les personnages qui interviennent pour la célébration de ce
mariage ?
Mme Jourdain, Nicole, Covielle, Dorante et Dorimène sont les adjuvants
car ils aident et encouragent le héros.

Synthèse :
A) Rédaction du schéma actantiel dans le cas de Cléonte :

Destinateur : ce qui pousse Destinataire celui qui bénéficie de


Sujet : l’objet
le sujet à accomplir une mission
 Lucile
Cléonte


L’objet de la quête :
L’amour Lucile

Épouser sa bien aimée

Les adjuvants : ceux qui aident le sujet : Les opposants : ceux qui entravent
le sujet


Monsieur Jourdain
Madame Jourdain, Coveille,

Nicole, Dorante, Dorimène


Sujet :
B) Rédaction de la progression dramatique de la pièce : Le Bourgeois
gentilhomme.
1) Comment appelle-t-on la situation de stabilité qui règne au début
dans une pièce de théâtre ?
Dans une pièce de théâtre les scènes d’exposition entrainent une situation
de stabilité.
2) Comment appelle-t-on les événements qui bouleversent la stabilité
du début de l’histoire ?
Le nœud.
3) Comment appelle-t-on l’élément de résolution du nœud ?
- Le dénouement

Synthèse : Rédaction de la progression dramatique de la pièce


L’exposition :
-On assiste à la présentation des personnages ainsi on a une idée sur le
protagoniste de la pièce : Monsieur Jourdain
-Monsieur Jourdain veut devenir un noble en imitant leurs démarches.
-Cléonte et Lucile sont amoureux et qui comptent se marier.
Le nœud :
-Monsieur Jourdain refuse de marier sa fille à Cléante parce qu’il n’est pas
un « honnête homme ».
-L’entourage de Monsieur Jourdain critique ses attitudes qui sont devenu
insupportable. En revanche il y en a ceux qui profitent de lui en le flattant
comme le cas de Dorante, ses Maîtres, son tailleur…
-Coveille le valet de Cléante profite de la stupidité de Monsieur Jourdain et
présentent son Maître déguisé en un noble turque.
-Dorimène croit que c’est Dorante qui lui présente des cadeaux et qui
dépense trop d’argent pour la satisfaire.
Le dénouement :
Comme le cas de toutes les comédies, on a affaire à un dénouement heureux
où on assiste à plusieurs mariages :
-De Cléante et Lucile
-De Dorante et Dorimène
-De Coveille et Nicole
Activité  : lecture

Durée  : 2h

Public cible  : tronc commun

Support  : acte lV scène 1 et 2 : le bourgeois gentilhomme

Démarche  : -lecture et analyse

-cours dialogué

-prise de notes par les élèves

Capacités à viser : -connaître et déterminer la fonction du coup de théâtre.

-Comprendre la caricature de la bourgeoisie du17ème

siècle

Déroulement de la séance :
Scène I Acte IV

DORIMÈNE: Comment, Dorante? voilà un repas tout à fait magnifique!

MONSIEUR JOURDAIN: Vous vous moquez, Madame, et je voudrais qu'il fût plus digne de vous être
offert.

Tous se mettent à table.

DORANTE: Monsieur Jourdain a raison, Madame, de parler de la sorte, et il m'oblige de vous faire si
bien les honneurs de chez lui. Je demeure d'accord avec lui que le repas n'est pas digne de vous.
Comme c'est moi qui l'ai ordonné, et que je n'ai pas sur cette matière les lumières de nos amis, vous
n'avez pas ici un repas fort savant, et vous y trouverez des incongruités de bonne chère, et des
barbarismes de bon goût. Si Damis, notre ami, s'en était mêlé, tout serait dans les règles; il y aurait
partout de l'élégance et de l'érudition, et il ne manquerait pas de vous exagérer lui-même toutes les
pièces du repas qu'il vous donnerait, et de vous faire tomber d'accord de sa haute capacité dans la
science des bons morceaux, de vous parler d'un pain de rive, à biseau doré, relevé de croûte
partout, croquant tendrement sous la dent; d'un vin à sève veloutée, armé d'un vert qui n'est point
trop commandant; d'un carré de mouton gourmandé de persil; d'une longe de veau de rivière,
longue comme cela, blanche, délicate, et qui sous les dents est une vraie pâte d'amande; de perdrix
relevées d'un fumet surprenant; et pour son opéra, d'une soupe à bouillon perlé, soutenue d'un
jeune gros dindon cantonné de pigeonneaux, et couronnée d'oignons blancs, mariés avec la
chicorée. Mais pour moi, je vous avoue mon ignorance; et comme Monsieur Jourdain a fort bien dit,
je voudrais que le repas fût plus digne de vous être offert.

DORIMÈNE: Je ne réponds à ce compliment, qu'en mangeant comme je fais.

MONSIEUR JOURDAIN: Ah! que voilà de belles mains!

DORIMÈNE: Les mains sont médiocres, Monsieur Jourdain; mais vous voulez parler du diamant, qui
est fort beau.

MONSIEUR JOURDAIN: Moi, Madame! Dieu me garde d'en vouloir parler; ce ne serait pas agir en
galant homme, et le diamant est fort peu de chose.

DORIMÈNE: Vous êtes bien dégoûté.

MONSIEUR JOURDAIN: Vous avez trop de bonté.

DORANTE, après avoir fait signe à Monsieur Jourdain: Allons, qu'on donne du vin à Monsieur
Jourdain, et à ces Messieurs et à ces dames, qui nous feront la grâce de nous chanter un air à boire.
(…)
Scène II Acte IV

MADAME JOURDAIN: Ah, ah! je trouve ici bonne compagnie, et je vois bien qu'on ne m'y attendait
pas. C'est donc pour cette belle affaire-ci, Monsieur mon mari, que vous avez eu tant
d'empressement à m'envoyer dîner chez ma sœur? Je viens de voir un théâtre là-bas, et je vois ici un
banquet à faire noces. Voilà comme vous dépensez votre bien, et c'est ainsi que vous festinez les
dames en mon absence, et que vous leur donnez la musique et la comédie, tandis que vous
m'envoyez promener?

DORANTE: Que voulez-vous dire, Madame Jourdain? et quelles fantaisies sont les vôtres, de vous
aller mettre en tête que votre mari dépense son bien, et que c'est lui qui donne ce régale à
Madame? Apprenez que c'est moi, je vous prie; qu'il ne fait seulement que me prêter sa maison, et
que vous devriez un peu mieux regarder aux choses que vous dites.

MONSIEUR JOURDAIN: Oui, impertinente, c'est Monsieur le Comte qui donne tout ceci à Madame,
qui est une personne de qualité. Il me fait l'honneur de prendre ma maison, et de vouloir que je sois
avec lui.

MADAME JOURDAIN: Ce sont des chansons que cela: je sais ce que je sais.

DORANTE: Prenez, Madame Jourdain, prenez de meilleures lunettes.

MADAME JOURDAIN: Je n'ai que faire de lunettes, Monsieur, et je vois assez clair; il y a longtemps
que je sens les choses, et je ne suis pas une bête. Cela est fort vilain à vous, pour un grand seigneur,
de prêter la main comme vous faites aux sottises de mon mari. Et vous, Madame, pour une grande
Dame, cela n'est ni beau ni honnête à vous, de mettre de la dissension dans un ménage, et de
souffrir que mon mari soit amoureux de vous.

DORIMÈNE: Que veut donc dire tout ceci? Allez, Dorante, vous vous moquez, de m'exposer aux
sottes visions de cette extravagante.

DORANTE: Madame, holà! Madame, où courez-vous?

MONSIEUR JOURDAIN: Madame! Monsieur le Comte, faites-lui excuses, et tâchez de la ramener. Ah!
Impertinente que vous êtes! Voilà de vos beaux faits; vous me venez faire des affronts devant tout le
monde, et vous chassez de chez moi des personnes de qualité.

MADAME JOURDAIN: Je me moque de leur qualité.

Le Bourgeois gentilhomme de Molière


l. Mise en situation :

1. Situez ces deux scènes par rapport aux scènes précédentes.

Après avoir rendu visite à M.Jourdain, Dorimène accompagnée de Dorante


fait sa première rencontre avec le bourgeois et ils vont dîner tous les trois.

ll. hypothèses de lecture :

1. Comment M. Jourdain est-il décrit par Molière ?


Ridicule, heureux, stupide et naïf.

2. Qu’en est-il pour Dorante ?

Intelligent et habile. C’est lui qui gère la discussion.

3. Qui va perturber leur dîner avec Dorimène ?

Madame Jourdain.

lll.les axes de lecture :

1.Les malices de Dorante

2. L’intelligence des femmes.

1.Les malices de Dorante :

L’habileté de Dorante face à la naïveté de M.Jourdain.

a. Comment se manifeste l’habileté de Dorante ?

-Il parle trop, il domine la discussion par rapport aux autres personnages.
- Il détourne la situation en sa faveur quand M.Jourdain et Dorimène parlaient
du diamant : Monsieur Jourdain a acheté le diamant pour Dorimène cependant
Dorante l’a offert à cette marquise en son nom : le quiproquo.

« Allons, qu’on donne du vin à Monsieur Jourdain et à ces messieurs… »

- Il flatte M.Jourdain tout le temps en se moquant de lui : « monsieur


Jourdain a raison », « les lumières de nos amis »…Tandis que le bourgeois
ne découvre pas les malices de Dorante et se montre galant en essayant de
faire des compliments à Dorimène.

 La naïveté de M.Jourdain est fort présente dans ces deux scènes car il
n’a pas pu découvrir la supercherie de Dorante.
 Molière fait de son héros un bourgeois galant mais ridicule. Sa naïveté
et son ambition d’avoir le titre d’un noble à tout prix ont permis à
l’habileté de Dorante et à ses railleries de bien tourner la situation en
sa faveur.

2. l’intelligence des femmes :


a. Est-ce qu’on attendait l’arrivée de Mme Jourdain ?

Non parce qu’elle était chez sa sœur.

b.Comment était sa réaction ?

Elle était en colère en voyant son mari en train de dîner avec Dorimène et
Dorante.

c. Relevez les propos qui montrent que Mme Jourdain est intelligente ?

« C’est donc pour cette belle affaire-ci, monsieur mon mari, que vous avez eu
tant d’empressement à m’envoyer dîner chez ma sœur ? »
« Voilà comme vous dépensez votre bien, et c’est ainsi que vous festinez les
dames en mon absence et que vous leur donnez la musique de la comédie,
tandis que vous m’envoyez promener » …

«  Ce sont des chansons que cela : je sais ce que je sais »

 Mme Jourdain connaît d’avance les vrais buts de Dorante : « je n’ai que
faire de lunette, monsieur et je vois assez clair », «  il y a longtemps que
je sens les choses », «  je ne suis pas bête », « je me moque de leur
qualité».

d.Quelle image d’ensemble a-t-on maintenant de Mme Jourdain ?

C’est une femme intelligente, maligne qui a une forte personnalité et qui
sait défendre ses droits.

e. Dans cette scène on a remarqué un changement brutal d’événements.


Comment appelle-t-on ce changement ?

C’est le coup de théâtre.

Un coup de théâtre consiste en un retournement brutal d’une situation. Il


permet d’accroître l’intérêt de l’action.

 Mme Jourdain a pu se mettre en premier plan grâce à sa forte


personnalité, son intelligence et son courage. Elle a prouvé qu’elle était
consciente de la naïveté de son mari et de l’hypocrisie de Dorante.
Synthèse de lecture :

Le coup de théâtre se manifeste dans l’arrivée de Mme Jourdain et le


retournement de la situation en la faveur de Dorante. En effet, la
caricature de la bourgeoisie ridiculisée présentée par M.Jourdain, les railleries
de Dorante et l’intelligence de Mme Jourdain peignent un tableau à
différentes couleurs qui brosse une société bourgeoise pleine de vices et de
conflits au 17ème siècle.
Activité  : production écrite

Durée  : 1h

Public cible  : tronc commun

Support  : consigne donnée par l’enseignant

Démarche  : repérage des mots clés et rédaction

Capacité à viser : permettre à l’élève de rédiger un monologue en se


basant sur le lexique du théâtre.

Déroulement de la séance :

l.Consigne :

Rédigez un monologue de M.Jourdain dans lequel vous imaginez sa


réaction après la découverte des mensonges et de l’hypocrisie de
Dorante
1. Quels sont les mots clés de ce sujet ?

Monologue, M.Jourdain, découverte des mensonges, hypocrisie, Dorante.

2. Faites un rappel de la définition du monologue ?

Un personnage seul sur scène qui parle à lui-même et au public.

3. Quelle sera la réaction de M.Jourdain ; personnage trompé à plusieurs


reprises ?

Déçu, énervé, ayant honte de lui même …

4. Que pensez –vous du caractère de Dorante ?

Hypocrite, infâme, perfide, égoïste…

5. Comment jugez-vous le caractère de M.jourdain ?

Gentil, naïf et stupide.

6. Quel type de phrase allez-vous utiliser pour écrire ce monologue ?

Des phrases interrogatives et exclamatives pour exprimer les sentiments


ainsi que des phrases affirmatives.

ll.Rédaction du monologue :

Oh ! Dorante, mon cher ami ennemi ! Tu t’es moqué de moi tout le temps ! Tu
m’as trompé !tu m’as pris pour stupide ! Quelle droiture ! Quelle honnêteté ! Et
quelle vertu !

(Se mettant à genou et fixant ses yeux sur le public) ah grand dieu ! Il m’a donné de
faux conseils. Des directives ridicules. Grand seigneur ! J’étais victime de ses
tromperies !
Je lui ai prêté de l’argent. J’ai payé son marchand, son tailleur et son sellier. J’ai
acheté le diamant à Dorimène et il lui a offert comme étant son cadeau à lui, à lui, à
lui…infâme !perfide !coquin ! (Il se met à pleurer et imaginer ce que Dorante dit de
lui) monsieur Jourdain est naïf ! Monsieur Jourdain est stupide ! Monsieur Jourdain
est fou ! Monsieur Jourdain ne vaut rien! Je ne vaux rien ?! (Il s’adresse au public)
Est ce que vous me comprenez ?! (Debout) puis-je vivre dans un monde plein de
fourberies, d’hypocrisie et de perfidie ?!!! Oh non ! Non ! Non ! (Il sort)
Activité  : activité orale

Durée  : 1h

Public cible  : tronc commun

Support  : scène XVI Actelll

Démarche  : jeu de rôle

Capacités à viser : permettre à l’élève de s’exprimer librement, de maîtriser son


trac et travailler son souffle.

Identifier les caractéristiques du jeu scénique.

Déroulement de la séance

1. Après avoir passé quelques élèves pour jouer la scène XVI de l’Acte lll.
L’enseignant, muni d’un questionnaire, va choisir l’élève qui a bien joué son rôle
afin de le rejouer pour en dégager les caractéristiques du jeu de l’ironie sur scène.

2.Est ce que vous avez senti qu’il joue le rôle d’une personne hypocrite(Dorante) ?
Oui en respectant les indications scéniques et en faisant semblant d’aimer
M.Jourdain en lui parlant d’un ton ironique

6. comment l’élève a exprimé ce ton ironique?

Grâce à des grimaces et à des regards qui servent à accentuer le sens de


l’hypocrisie et la visée de Molière celle de dévoiler l’implicite.

7.Est-ce que votre camarade a bien géré l’espace ?

Oui parce qu’il bougeait sur la scène. Il occupait tout l’espace scénique.

8.Comment jugez-vous ses gestes?

Notre camarade a pu s’exprimer avec son corps en harmonie avec la force de


sa réplique et le sens qu’elle véhicule.

9.Est-ce-que votre camarade a réussi dans le jeu de son rôle ?

Certainement oui. Car il y avait une cohésion entre sa voix, son gestuel et son
texte.

10.Est-ce-que ça vous encourage à pratiquer le théâtre ?

Oui, C’est un bel art qui donne naissance à des personnes talentueuses.
Ainsi, il traite des sujets sociaux et il aide à maîtriser son trac, à travailler son
souffle, son débit, sa voix et son gestuel.
Activité  : lecture méthodique

Durée  : 1h

Public cible  : tronc commun

Support  : acte lV scène 3 : le bourgeois gentilhomme

Démarche  : -lecture et analyse

-cours dialogué

-prise de notes par les élèves

Capacités à viser : -déterminer la fonction du dénouement.

Identification des figures de style afin de déduire le registre du


texte

Déroulement de la séance
Scène III Acte IV

COVIELLE, déguisé en voyageur, MONSIEUR JOURDAIN, LAQUAIS.

COVIELLE: Oui, vous étiez le plus bel enfant du monde, et toutes les dames vous prenaient
dans leurs bras pour vous baiser.

MONSIEUR JOURDAIN: Pour me baiser!

COVIELLE: Oui. J'étais grand ami de feu Monsieur votre père.

MONSIEUR JOURDAIN: De feu Monsieur mon père!

COVIELLE: Oui. C'était un fort honnête gentilhomme.

MONSIEUR JOURDAIN: Comment dites-vous?

COVIELLE: Je dis que c'était un fort honnête gentilhomme.

MONSIEUR JOURDAIN: Mon père!

COVIELLE: Oui.

MONSIEUR JOURDAIN: Vous l'avez fort connu?

COVIELLE: Assurément.

MONSIEUR JOURDAIN: Et vous l'avez connu pour gentilhomme?

COVIELLE: Sans doute.

MONSIEUR JOURDAIN: Je ne sais donc pas comment le monde est fait.

COVIELLE: Comment?

MONSIEUR JOURDAIN: Il y a de sottes gens qui me veulent dire qu'il a été marchand.

COVIELLE: Lui marchand! C'est pure médisance, il ne l'a jamais été. Tout ce qu'il faisait,
c'est qu'il était fort obligeant, fort officieux; et comme il se connaissait fort bien en étoffes, il
en allait choisir de tous les côtés, les faisait apporter chez lui, et en donnait à ses amis pour de
l'argent.

MONSIEUR JOURDAIN: Je suis ravi de vous connaître, afin que vous rendiez ce
témoignage-là, que mon père était gentilhomme.(…)

COVIELLE: Vous savez que le fils du Grand Turc est ici?

MONSIEUR JOURDAIN: Moi? Non.

COVIELLE: Comment? il a un train tout à fait magnifique; tout le monde le va voir, et il a


été reçu en ce pays comme un seigneur d'importance.

MONSIEUR JOURDAIN: Par ma foi! je ne savais pas cela.

COVIELLE: Ce qu'il y a d'avantageux pour vous, c'est qu'il est amoureux de votre fille.

MONSIEUR JOURDAIN: Le fils du Grand Turc?

COVIELLE: Oui; et il veut être votre gendre.

MONSIEUR JOURDAIN: Mon gendre, le fils du Grand Turc!

COVIELLE: Le fils du Grand Turc votre gendre. Comme je le fus voir, et que j'entends
parfaitement sa langue, il s'entretint avec moi; et, après quelques autres discours, il me dit:
Acciam croc soler ouch alla moustaph gidelum amanahem varahini oussere carbulath, c'est-
à-dire: "N'as-tu point vu une jeune belle personne, qui est la fille de Monsieur Jourdain,
gentilhomme parisien?"

MONSIEUR JOURDAIN: Le fils du Grand Turc dit cela de moi?

COVIELLE: Oui. Comme je lui eus répondu que je vous connaissais particulièrement, et que
j'avais vu votre fille: "Ah! me dit-il, marababa sahem"; c'est-à-dire "Ah! que je suis
amoureux d'elle!"

MONSIEUR JOURDAIN: Marababa sahem veut dire "Ah! que je suis amoureux d'elle" ?

COVIELLE: Oui. (…)

MONSIEUR JOURDAIN: Le fils du Grand Turc m'honore beaucoup, et je vous prie de me


mener chez lui pour lui faire mes remercîments.

COVIELLE: Comment? le voilà qui va venir ici.

MONSIEUR JOURDAIN: Il va venir ici?

COVIELLE: Oui; et il amène toutes choses pour la cérémonie de votre dignité.

MONSIEUR JOURDAIN: Voilà qui est bien prompt.

COVIELLE: Son amour ne peut souffrir aucun retardement.

MONSIEUR JOURDAIN: Tout ce qui m'embarrasse ici, c'est que ma fille est une opiniâtre,
qui s'est allée mettre dans la tête un certain Cléonte, et elle jure de n'épouser personne que
celui-là.

COVIELLE: Elle changera de sentiment quand elle verra le fils du Grand Turc; et puis il se
rencontre ici une aventure merveilleuse, c'est que le fils du Grand Turc ressemble à ce
Cléonte, à peu de chose près. Je viens de le voir, on me l'a montré; et l'amour qu'elle a pour
l'un, pourra passer aisément à l'autre, et. Je l'entends venir: le voilà.
l. Mise en situation :

Après avoir dîné avec Dorimène et Dorante, M.Jourdain rencontre Coveille


déguisé dans sa demeure.

ll. hypothèses de lecture :

1. Pourquoi Coveille est-il déguisé ?

Pour tromper M.Jourdain et essayer de le convaincre d’accepter le


mariage de Cléonte (déguisé en fils de Grand Turc).

2.A votre avis, M.Jourdian va-t-il démasquer Coveille ? Pourquoi ?

Non, car il est naïf et stupide.

3. Est ce que Coveille va réussir sa mission ?pourquoi ?

Oui, parce qu’il est intelligent et connaît davantage le caractère de


M.Jourdain.

lll.les axes de lecture :

1. Le stratagème de Coveille

2. Le désir d’apprentissage.

1.le stratagème de Coveille face à la naïveté du bourgeois :

a. Lisez la dernière phrase de la scène précédente : «  qu’est ce que c’est que


cela ?» de quoi parle monsieur Jourdain ?

Il parle de Coveille qui vient d’arriver.


b.Comment se présente ce dernier ?

Il est déguisé en vieil homme envoyé par le fils du grand turc et ami du feu
monsieur le père du bourgeois.

c.Relevez les phrases qui montrent que Coveille flatte M.Jourdain ?

«  Vous étiez le plus bel enfant du monde et toutes les femmes vous
prenaient dans leurs bras pour vous baiser » : Coveille touche la sensibilité du
bourgeois.

« C’était un fort gentilhomme », « je le soutiendrai devant tout le


monde », »depuis avoir connu feu monsieur votre père honnête
gentilhomme » : il répète à plusieurs reprises que son père était un
« gentilhomme » parce qu’il sait que M.Jourdain cherche à être un noble.

d.Est ce que cette phrase confirme le caractère naïf de M.Jourdain ?


Pourquoi ?

« …et l’amour qu’elle a pour l’un, pourra passer aisément à l’autre »

Oui car l’amour ne peut pas passer facilement d’une personne à une
autre : ironie. Mais cela peut être vrai dans ce cas puisque Cléonte et le fils du
Grand Truc sont une même personne.

 Afin de convaincre M.Jourdain du mariage du fils du grand turc (Cléonte


déguisé), Coveille recourt à des flatteries qui font appel d’une part à la
vie du père du bourgeois en lui disant qu’il était « gentilhomme » chose
qui n’est pas vraie.d’autres part, ses flatteries touchent à font M.Jourdain
car il croit avec naïveté aux railleries de Coveille qui dit le contraire de ce
qu’il pense : ironie.

2.le désir d’apprentissage :

a.Comment M.Jourdain trouve t-il la langue prétendue turque ?

Belle et intéressante : « voilà une langue admirable que ce turc »

b. quels sont les motifs qui poussent Monsieur Jourdain à apprendre la


langue «  turque »?

M.Jourdain répète chaque mot prononcé par Coveille qui soit disant
appartient à la langue turque. Ainsi, il est content en apprenant quelques
mots d’une nouvelle langue en croyant que cet apprentissage va lui

servir afin d’être un vrai noble : «  par ma foi ! Vous faites bien de me le dire
car pour moi je n’aurais jamais cru que marababa sahem eut voulu dire ah !
je suis amoureux d’elle ! », «  Voilà qui est meilleur » : cette prétendue
langue turque fait rire le lecteur et le spectateur : comique de mots.

Synthèse :

La naïveté de M.Jourdain et son désir énorme d’être noble ont servi


Coveille dans l’accomplissement de sa mission. À travers le déguisement
de ce dernier et ses flatteries pour le bourgeois qui va finir par accepter
Cléonte (déguisé en fils du grand turc) comme gendre. C’est ce qui fait la
résolution du problème (M.Jourdain a refusé au début le mariage de
Cléonte et sa fille Lucile).

Dénouement : marque l’achèvement de la résolution de l’intrigue. C’est la


façon dont se dénoue l’intrigue dans les dernières scènes. Et ce que le
dénouement va être complété par le mariage de Cléonte et Lucile vers la
fin de l’acte5 ?

lV .Procèdes stylistiques :

Relevez le champ lexical de la noblesse ?

«  Gentilhomme, grands seigneurs de la terre, seigneur d’importance,


honnête gentilhomme. »

Relevez le champ lexical de l’amour ? 

« Il est amoureux de votre fille, ah ! Que je suis amoureux d’elle, ma
chère âme, son amour, sentiment, l’amour qu’elle a pour l’un. »

Relevez deux hyperboles et deux ironies ?

Hyperboles : « toutes les dames vous prenaient dans leurs bras pour
vous baiser » ; «  je viens vous annoncer la meilleure nouvelle du monde » :
Coveille recourt à l’exagération afin de convaincre M.Jourdain.

Ironies : « c’était un fort honnête gentilhomme » ; « Monsieur.Jourdain


gentilhomme parisien » : Coveille sait bien que M.Jourdain et son père ne
sont pas des gentilshommes mais il dit le contraire de ce qu’il pense pour se
moquer du bourgeois et le pousser à accepter le mariage.

Quel est le registre de langue utilisé dans ce texte ?


Il s’agit des registres :

- Comique et ironique : les répliques de Monsieur Jourdain et de Coveille


font rire parce que Coveille ridiculise de plus en plus ce bourgeois
gentilhomme en se moquant de lui. Des figures de style comme l’hyperbole
et l’ironie sont au service de ces registres.

- Satirique parce que Molière, à travers le personnage de M.Jourdain,


critique toute une société bourgeoise.
Activité  : lecture méthodique

Durée  : 2h

Public cible  : tronc commun

Support  : acteV scène 5 et 6 : le bourgeois gentilhomme

Démarche  : -lecture et analyse

-cours dialogué

-prise de notes par les élèves

Capacités à viser : -comprendre la fin d’une comédie

- déduire la morale de l’œuvre.

Déroulement de la séance

Scène V Acte V

LUCILE, MONSIEUR JOURDAIN, DORANTE, DORIMÈNE, etc.

MONSIEUR JOURDAIN: Venez, ma fille, approchez-vous, et venez donner votre main à Monsieur, qui vous fait
l'honneur de vous demander en mariage.

LUCILE: Comment, mon père, comme vous voilà fait! est-ce une comédie que vous jouez?
MONSIEUR JOURDAIN: Non, non, ce n'est pas une comédie, c'est une affaire fort sérieuse, et la plus pleine
d'honneur pour vous qui se peut souhaiter. Voilà le mari que je vous donne.

LUCILE: à moi, mon père?

MONSIEUR JOURDAIN: Oui, à vous: allons, touchez-lui dans la main, et rendez grâce au Ciel de votre bonheur.

LUCILE: Je ne veux point me marier.

MONSIEUR JOURDAIN: Je le veux, moi qui suis votre père.

LUCILE: Je n'en ferai rien.

MONSIEUR JOURDAIN: Ah! que de bruit! Allons, vous dis-je. Çà votre main.

LUCILE: Non, mon père, je vous l'ai dit, il n'est point de pouvoir qui me puisse obliger à prendre un autre mari que
Cléonte; et je me résoudrai plutôt à toutes les extrémités, que de. (Reconnaissant Cléonte.) il est vrai que vous êtes
mon père, je vous dois entière obéissance, et c'est à vous à disposer de moi selon vos volontés.

MONSIEUR JOURDAIN: Ah! je suis ravi de vous voir si promptement revenue dans votre devoir, et voilà qui me
plaît, d'avoir une fille obéissante.

Scène dernière

MADAME JOURDAIN, MONSIEUR JOURDAIN, CLÉONTE, etc.

MADAME JOURDAIN: Comment donc? qu'est-ce que c'est que ceci? On dit que vous voulez donner votre fille en
mariage à un carême-prenant.

MONSIEUR JOURDAIN: Voulez-vous vous taire, impertinente? Vous venez toujours mêler vos extravagances à
toutes choses, et il n'y a pas moyen de vous apprendre à être raisonnable.

MADAME JOURDAIN: C'est vous qu'il n'y a pas moyen de rendre sage, et vous allez de folie en folie. Quel est votre
dessein, et que voulez-vous faire avec cet assemblage?

MONSIEUR JOURDAIN: Je veux marier notre fille avec le fils du Grand Turc.

MADAME JOURDAIN: Avec le fils du Grand Turc!

MONSIEUR JOURDAIN: Oui, faites-lui faire vos compliments par le truchement que voilà.

MADAME JOURDAIN: Je n'ai que faire du truchement, et je lui dirai bien moi-même à son nez qu'il n'aura point ma
fille.

MONSIEUR JOURDAIN: Voulez-vous vous taire, encore une fois?

DORANTE: Comment, Madame Jourdain, vous vous opposez à un bonheur comme celui-là? Vous refusez Son
Altesse Turque pour gendre?
MADAME JOURDAIN: Mon Dieu, Monsieur, mêlez-vous de vos affaires.

DORIMÈNE: C'est une grande gloire, qui n'est pas à rejeter.

MADAME JOURDAIN: Madame, je vous prie aussi de ne vous point embarrasser de ce qui ne vous touche pas.
(…)

LUCILE: Ma mère.

MADAME JOURDAIN: Allez, vous êtes une coquine.

MONSIEUR JOURDAIN: Quoi? Vous la querellez de ce qu'elle m'obéit?

MADAME JOURDAIN: Oui: elle est à moi, aussi bien qu'à vous.

COVIELLE: Madame.

MADAME JOURDAIN: Que me voulez-vous conter, vous?

COVIELLE: Un mot.

MADAME JOURDAIN: Je n'ai que faire de votre mot.

COVIELLE, à M. Jourdain: Monsieur, si elle veut écouter une parole en particulier, je vous promets de la faire
consentir à ce que vous voulez.

MADAME JOURDAIN: Je n'y consentirai point.(…)

COVIELLE: Ne faites que m'écouter; vous ferez après ce qu'il vous plaira.

MADAME JOURDAIN: Hé bien! quoi?

COVIELLE, à part: Il y a une heure, Madame, que nous vous faisons signe. Ne voyez-vous pas bien que tout ceci
n'est fait que pour nous ajuster aux visions de votre mari, que nous l'abusons sous ce déguisement, et que c'est
Cléonte lui-même qui est le fils du Grand Turc?

MADAME JOURDAIN: Ah, ah!

COVIELLE: Et moi Covielle qui suis le truchement?

MADAME JOURDAIN: Ah! comme cela, je me rends.

COVIELLE: Ne faites pas semblant de rien.

MADAME JOURDAIN: Oui, voilà qui est fait; je consens au mariage.

(…)La comédie finit par un petit ballet qui avait été préparé par Cléonte.
l.mise en situation :

On va assister dans ces deux dernières scènes à deux mariages : celui de Cléonte
et Lucile et celui de Dorante et Dorimène.

ll. hypothèses de lecture :

1.Est ce que Lucile va accepter le fils du grand turc pour mari ?

Oui car elle va reconnaître que c’est Cléonte qui est déguisé en fils du Grand
turc.

2.Est ce que monsieur Jourdain va découvrir ce jeu ? Pourquoi ?

Non, seul Monsieur Jourdain n’arrive pas à découvrir cette tromperie parce
qu’il est naïf et stupide.

lll.les axes de lecture :

1. Le dénouement heureux : un ballet pour la célébration de deux mariages.

2. Le bourgeois gentilhomme

1. Le dénouement heureux : un ballet pour la célébration de deux mariages.

a.Pourquoi Lucile refuse t-elle d’épouser le fils du grand turc ?

Parce qu’elle croit que c’est un vrai turc.

b.Pourquoi change-t-elle subitement son attitude ?

Car elle reconnaît cléonte déguisé en fils du grand turc : retournement de


situation : «  non, mon père, je vous l’ai dit, il n’est point de pouvoir qui me
puisse obliger à prendre un autre mari que cléonte ; et (reconnaissant cléonte).il
est vrai que vous êtes mon père, je vous dois entière obéissance, et c’est à vous à
disposer de moi selon vos volontés» : comique de situation.

c.Pourquoi Madame Jourdain refuse-t-elle le mariage du fils du grand turc avec


sa fille ? Que va –t-il arriver par la suite ?

Madame Jourdain sait bien que sa fille aime Cléonte mais elle finira par
accepter ce mariage en reconnaissant Cléonte : retournement de situation.

d.Combien de mariages vont-ils être célébrés ?

Deux mariages : Cléonte à Lucile et Dorante à Dorimène.

e.Qu’est ce qui caractérise le dénouement heureux de cette comédie ?

le bourgeois gentilhomme se termine par un ballet pour fêter les mariages.

 la comédie-ballet: genre musical et chorégraphique inventé par Molière


en 1661, pour sa pièce Les Fâcheux. Mêlant la musique et la danse dans
une action unique.
 Le comique qui caractérise ces deux dernières scènes prouve la fin
heureuse de la comédie à travers les retournements de situation et les
deux mariages. mais qu’en est-il pour M.Jourdain ?

2.le bourgeois gentilhomme :

a.Est ce que M.Jourdain découvrira la tromperie des autres personnages ?

Non, c’est le seul personnage qui est resté trompé même dans les
dernières scènes. Chose voulue par Molière afin de renforcer la caricature d’un
bourgeois ridicule.
b.Peut-on parler d’un vrai gentilhomme ?

 Monsieur Jourdain a subit la supercherie de tout le monde sans la


découvrir ce qui le rend naïf et ridicule. Ainsi ce personnage est l’exemple
de plusieurs bourgeois du 17ème siècle qui veulent mettre les chapeaux
des nobles et acheter leurs manières. or, l’argent ne peut guerre acheter
la noblesse du comportement et de l’âme.

Synthèse :

Le retournement des situations, le registre comique, le dénouement heureux


et les caractéristiques de la comédie-ballet ainsi que la supercherie non
découverte de M.Jouradin ont fait de cette pièce une comédie par
excellence.

La scène 2 de l’acte1 présente un bourgeois naïf et drôle et la dernière scène de


l’acte 5 renforce le caractère ridicule de ce personnage qui a voulu être
un gentilhomme à tout prix.

D’après cette comédie, Molière a pu peindre une toile dont la bourgeoisie


caricaturée présente une variété de défauts humains en invitant le
lecteur et le spectateur à rire et à comprendre cette morale de la pièce.
Activité  : production écrite

Durée  : 1h

Public cible  : tronc commun

Support   : scène XVI acte III

Démarche   : -cours dialogué

-prise de notes par les élèves

- rédaction

Capacité à viser : initier les élèves aux techniques du commentaire


composé.

Déroulement de la séance :

1) Comment peut-on définir le commentaire composé ?

Le commentaire composé est un exercice littéraire, il constitue l'un des


travaux d'écriture proposés au choix sur un texte issu d'un corpus de
documents.

Avant toute entreprise d'organisation, il convient de procéder à une lecture


analytique rigoureuse du texte. C’est un travail d’analyse qui permet le
repérage et l’identification des données ensuite l’interprétation. Donc le
commentaire est un travail qui assure la jonction entre le repérage et
l’interprétation.

2) Identifiez les techniques utilisées pour la rédaction d’un commentaire.


Pour rédiger un commentaire il est indispensable de passer par trois étapes
fondamentales :

A) L’analyse
B) La synthèse
C) L’écriture

3) Comment peut-on analyser un texte littéraire ?

La démarche de rédaction du commentaire nécessite la connaissance des


instruments d’analyse. Ceux-ci permettent d’observer le texte, d’y faire des
repérages, d’organiser et classer les idées essentielles puis les interpréter. Les
instruments d’analyse varient selon la nature du texte à commenter, ils sont
les procédés qui permettent d’observer un texte comme la mise en page (la
typographie d’un texte), la ponctuation, le thème du texte, l’énonciation, les
procédés grammaticaux, les procédés lexicaux, les procédés musicaux dans le
cas des poèmes, les figures de style, la participation des cinq sens (visuel,
auditif, olfactif, tactile, gustatif) et la tonalité du texte ou le registre.

Par la suite vient l’interprétation qui va permettre d’élaborer la structure ou


le plan du commentaire.
4) Comment élaborer un plan du commentaire ?

 La lecture analytique est la première phase nécessaire du


commentaire. Dirigée vers la résolution d'une problématique initiale,
elle fournit pas à pas les observations nécessaires à présenter de
manière organisée.

  Il n'existe pas de plan type pour le commentaire : c’est l’observation


des caractères majeurs du texte, de ce qui fait sa spécificité, doit pouvoir
le suggérer. Néanmoins un plan de commentaire peut s'élaborer autour
des points suivants :

 La thématique du texte : le texte peut en effet être commandé par une


conjugaison ou une opposition de thèmes. Il faut veiller alors à
privilégier les procédés formels qui les véhiculent et ne pas se contenter
de champs lexicaux.
 Les étapes de la lecture : il arrive que des textes ménagent des effets
particuliers, des ressorts de surprise. Il est alors licite de respecter le
cheminement suivi pour les découvrir, du plus simple au plus complexe,
en prenant soin d'éviter néanmoins les remarques juxtalinéaires.

 Les procédés essentiels : largement préférable à tous les autres, ce plan


formel aura repéré deux ou trois procédés auxquels il saura rallier toutes
les remarques.

 Le traitement particulier d'une forme traditionnelle : intéressant


lorsque le texte est à l'évidence marqué par un héritage et qu'il fait subir
à celui-ci ses propres formes.
L’élaboration d’un plan de commentaire exige de suivre un schéma :
développement organisé en deux ou trois « grande partie » ne se
construisent pas par juxtaposition mais selon un projet démonstratif dont
la continuité est assurée par les transitions. « Une grande partie »
s’applique à l’ensemble du texte et ne sépare pas le fond de la forme. Le
fait de Trouver les axes des grandes parties permet de faire une analyse
logique et cohérente. Pour l’introduction, elle contient la présentation du
sujet et l’annonce de la problématique. Et pour la conclusion elle se
compose de trois étapes successives : une synthèse du développement,
un jugement objectif sur l’auteur, une analyse de la portée du texte et
une ouverture.
a. la multiplication des dialogues

b. Dorante, metteur en scène

a. le comique de situation

b. le comique de gestes

c. le comique de mots

d. le comique de caractère

a. les effets de l’ironie dans la scène


b. la critique de la bourgeoisie
Après les périodes mouvementées qu’a connues la France, le
XVIIème siècle a été caractérisé par l’influence de la raison. Dés le
premier quart de ce siècle le classicisme domine presque tous les
domaines artistiques, ainsi la littérature a profité de ce changement qui
est un retour vers la culture gréco-romaine prise comme modèle et
référence. D’où se basent les fondements du théâtre classique manifesté
à travers deux genres opposés à savoir la tragédie et la comédie. La
première présente des personnages nobles confrontés à un destin
tragique, quant à la deuxième, elle représente une classe sociale
inferieure d’une manière caricaturée.

La comédie n’est pas un nouveau genre au XVIIème siècle car elle est
apparue en Grèce, à Rome, sur les tréteaux du moyen âge, comme sur
les scènes italiennes ou espagnoles. Parmi les figures emblématiques
de la comédie de ce siècle on peut citer avec assurance Molière qui,
grâce a son génie, a pu transformer ce genre en une arme efficace afin
de critiquer les mœurs et les vices de la société. En ayant la faveur du
Roi, il s’installe à paris où il passionne le public grâce à ses talents de
comédien et à l’originalité de ses œuvres.

La pièce étudiée, Le Bourgeois gentilhomme incarne la confrontation


entre la bourgeoisie et la noblesse. Ces deux classes distinctes se
trouvent représentées à travers des personnages, qui selon leur
comportement, symbolisent leur caste d’appartenance.

Il s’agit de borner un bourgeois riche et vaniteux, honoré par l’amitié


feinte et non désintéressé d’un comte, Monsieur Jourdain paie les dettes
du gentilhomme et commet toutes sortes d’extravagances dans son désir
d’imiter les nobles.

Molière, un des auteurs les plus liés à leur temps et qui ont réussi à
l’exprimer dramatiquement. Un théâtre parfaitement enraciné dans la
réalité historique du 17ème siècle, a donné à travers son théâtre une
image fidele de son époque.il a vécu dans une période d’évolution
sociale :les nobles qui ont perdu ‘’ les vertus des vieux âges’’ gardent
des avantages considérables et cette classe en plein déclin, mais
toujours privilégiée exerce un puissant attrait sur les bourgeois es
banquiers, les marchands qui voient grandir leur puissance
économique ,ne visent pas encore à l’ascension de la bourgeoisie dans
son ensemble, mais cherchent à se rapprocher personnellement des
aristocrates par des mariages ou en imitant les mœurs de la noblesse.
Or, Molière qui n’était pas insensible à l’élégance, à l’esprit brillant des
courtisans voyait clairement aussi leur vanité foncière et leurs vices.
Dorante, en dépit de son aisance mondaine, se conduit comme un
vulgaire escroc, lui qui encourage les tendres sentiments de Monsieur
Jourdain pour Dorimène et l’incite à faire de riches présents à la jeune
femme. Voilà l’homme à qui l’honnête Jourdain voudrait ressembler !
L’ancien marchand qui continue à tenir soigneusement ses comptes ne
voit pas que Dorante se moque de lui tant les titres de noblesse
l’éblouissent.

La valeur du théâtre du Molière tient essentiellement à ce qu’il a su


animer sur la scène des personnages attachants en utilisant toutes les
ressources qui lui sont offertes. La satire des mœurs contemporaines se
présente avec une outrance qui ridiculise ce que la coutume fait accepter
sans réflexion. Comment les procèdes utilisés par Molière dénonce t-il
les manières d’agir odieux des personnages ?

Les procédés d’accumulation, de répétition, expression cyniques seuls


étaient capables de dénoncer les manières d’agir des personnages. La
particularité du théâtre moliéresque c’est qu’on y prend parti pour le bon
sens contre l’extravagance, pour l’intelligence contre la bêtise, pour
l’amour et la générosité contre la mesquinerie et l’égoïsme. Un art
dramatique où s’équilibrent l’utilisation des procédés comiques les plus
divers, l’observation psychologique et l’utilisation du langage. Son
originalité c’est qu’il a su substituer le langage des mots au langage des
gestes et les répliques incisives aux traditionnels coups de batons.il se
révèle comme maitre du dialogue : l’enchainement des répliques,
l’emploi par chaque personnage d’une langue, d’un style qui lui sont
particuliers, son attitude donnent au dialogue moliéresque tout son
naturel.

Grâce à des procédés comiques, il crée des personnages aussi


attachants que des êtres réels. La morale de Molière n’est pas
révolutionnaire, elle ne s’attaque pas à l’organisation sociale ou aux
institutions mais se limite aux problèmes de la famille. Elle concerne
chacun en particulier. Cette morale individuelle se caractérise par la
lucidité et l’humanisme. Molière nous invite à percer les apparences
trompeuses et à rejeter les contraintes inutiles qui s’opposent au
développement harmonieux des êtres.

La scène XVI de l’acte III est tellement attendue car on parle dés le
début de la pièce du personnage de la marquise Dorimène qui est pour
la première fois présentée sur cette scène avec Dorante et Monsieur
Jourdain, Hommes qui veulent lui plaire et conquérir son cœur.

Jusqu’à quel point les procédés comiques tendent-ils de la logique


intérieure de chaque personnage ?

Afin de cerner cette problématique, nous avons trouvé pertinent de


Commencer en premier lieu par traiter la multiplication des dialogues et
le rôle que joue Dorante dans la distribution de la parole, en deuxième
lieu nous allons identifier le comique dans la scène en évoquant les
différents procédés du comique apparus et en dernier lieu, nous allons
présenter la visée de Molière celle de critiquer d’une manière ironique la
bourgeoisie du XVIIème siècle.

La scène offre une ambiance parfaitement homogène qui accentue


le comique à travers les identités des personnages dont Monsieur
Jourdain incarne la conduite bourgeoise stupide et naïve tandis que
Dorante et Dorimène représentent la noblesse. Le dialogue reflète les
ambitions et les caractéristiques de chaque classe. En appliquant
mécaniquement le prestige et les bonnes manières « un peu plus
loin », « un pas encore », « reculez un peu pour la troisième », Monsieur
Jourdain fait figure d’un amoureux qui a beaucoup travaillé pour gagner
la faveur d’une femme noble. Une fois le moment arrivé. Il s’évertue à
montrer sa maîtrise des rituels et des attitudes des nobles. Le héros
constitue à lui seul un monde particulier qui l’empêche de comprendre ce
qui se passe autour de lui. Cela est renforcé par la multiplication des
apartés dans cette scène qui sont introduits par les didascalies suivantes
« bas à Dorimène », « bas à Dorante », « bas à Monsieur Jourdain »
symbolisant la nature corruptible et perfide de l’être humain dans la
mesure où deux personnages parlent et excluent le troisième
personnage. Par ailleurs nous pouvons remarquer que le théâtre dans le
théâtre ridiculisant la bourgeoisie traverse toute la scène sous forme des
apartés bien compris par le public. Ainsi, en constituant son ossature à la
fois formelle, thématique et comique la richesse des apartés justifient le
sous-entendu que Molière veut glisser à travers la multiplication de
dialogues qui est au service de la dévalorisation de Monsieur Jourdain
(ses paroles et ses manières) et de la valorisation de Dorante et de
Dorimène qui se moquent de lui tout le temps.

En fait, Dorante ne joue pas seulement le rôle d’un simple


personnage mais d’un metteur en scène autre que Molière car il
monopolise la discussion dans ce passage en parlant avec tous les
personnages à plusieurs reprises. On peut l’assimiler effectivement à un
metteur en scène qui distribue les paroles à sa guise tout en veillant à ne
pas perdre l’estime de Dorimène. En interrompant les autres
personnages « Monsieur Jourdain : madame, c’est vous qui faites les
grâces ; et …. DORANTE songeons à manger » et en manipulant
Monsieur Jourdain « DORANTE bas à Monsieur Jourdain prenez garde
au moins à ne lui point parler du diamant que vous lui avez donné »
Dorante reste le personnage qui se veut un miroir amplifiant et exprimant
à la perfection le rôle vicieux comme dans toute pièce de Molière. Tel est
le constat qu’on peut établir entre les personnalités paradoxales
attribuées à Monsieur Jourdain et à Dorante qui renvoient au comique
dans tous ses états tel que le comique de gestes, de situation, de mots
et de caractère.

La scène s’ouvre sur les « deux révérences » de Monsieur


Jourdain, cela est signalé par la didascalie initiale « Monsieur Jourdain,
après avoir fait deux révérences, se trouvant trop près de Dorimène ».
Les « révérences » de Monsieur Jourdain créent un effet de rire dans la
mesure où le public sait déjà que les révérences du « bourgeois
gentilhomme » sont mal placées. Le comique de gestes est mis en
évidence par les répliques du bourgeois qui dénotent des gestes
ridicules, citons par exemples : «  un pas, s’il vous plait », « reculez un
peu pour la troisième » ainsi le comique de gestes est renforcé par un
autre type de comique qui est le comique de situation.

Ce type de comique traverse toute la scène, il est présent dès le


début du dialogue entre Monsieur Jourdain et Dorimène, il est rendu par
la mésentente entre les deux personnages ce qui fait une situation de
quiproquo souligné par les interrogations de Dorimène qu’on peut
relever : « comment ? », « quoi donc ? » c’est cette situation qui a
poussé Dorante à intervenir. Le comique de situation se poursuite par de
nombreux apartés que connait la scène et engendre en même temps le
comique de mots.

Ce dernier est aussi présent dans toute la pièce parce que M.


Jourdain tente de soigner ses paroles et s’efforce d’utiliser un registre
soutenu mais vu son appartenance sociale, ses deux autres
interlocuteurs se moquent de son discours. De plus ce type de comique
est illustré par les « joutes oratoires » de Monsieur Jourdain signalées
par cette réplique verbeuse :

« MONSIEUR JOURDAIN. Madame, ce m'est une gloire bien grande de


me voir assez fortuné pour être si heureux que d'avoir le bonheur que
vous avez eu la bonté de m'accorder la grâce de me faire l'honneur de
m'honorer de la faveur de votre présence; et si j'avais aussi le mérite
pour mériter un mérite comme le vôtre, et que le Ciel.., envieux de mon
bien... m'eût accordé.., l'avantage de me voir digne.., des... »

Cette façon de répliquer avec amplification chez Monsieur Jourdain est


poursuivie tout au long de la scène, à titre d’exemple les phrases
suivantes «  c’est trop d’honneur », « je suis obligé », « je ne sais quelles
grâces vous entendre ».en fait le comique de mots est un résultat du
caractère ridicule de Monsieur Jourdain.

En effet, le comique du caractère résulte de la personnalité du


héros « ridicule bourgeois » qui singe les bonnes manières des
gentilshommes, cela est souligné par le souci du « respect » de ces
tournures, encouragé par Dorante : « Madame, Monsieur Jourdain sait
son monde ». L’effet du comique est procuré par le fait que Monsieur
Jourdain est dupe des artifices de Dorante. Le protagoniste bourgeois
demande l’avis de Dorante à maintes reprises «  ne pourrais-je pas
seulement lui demander comment elle le trouve ? » ce qui fait une
contradiction entre un Monsieur Jourdain qui «  sait son monde » et qui
« demande l’avis de Dorante » ce qui montre que ce personnage est
sujet de l’ironie du personnage Dorante.

A travers ce passage, le dramaturge dévoile les vices de la


bourgeoisie ascendante. Il nous dépeint d’une manière caricaturée le
profil d’un bourgeois dont la seule ambition est de  fréquenter les nobles
et d’adopter leur mode de vie. En outre la réplique de Monsieur Jourdain
où il exprime sa gratitude à Dorimène « Madame, ce m’est une gloire
bien grande de me voir assez fortuné pour être si heureux … » montre
l’attitude maladroite de ce personnage présentant toute une classe
sociale qui croit que la noblesse est réduite à la pratique de certains
gestes et manières, cela est caractérisé aussi par le premier accueil où il
a fallu demander à Dorimène de reculer pour faire sa troisième
révérence. Cependant ce geste maladroit est justifié par Dorante qui
flatte hypocritement Monsieur Jourdain en disant qu’il est un homme
« galant » et qui connait « son mode », mais en même temps il explique
à sa compagne Dorimène la cause de ces maladresses «  c’est un bon
bourgeois assez ridicule comme vous voyez dans toutes ses
manières. ». En effet, Monsieur Jourdain symbolise le rêve bourgeois
celui d’imiter la noblesse dans tous ses rituels, ainsi Molière ,pour mettre
en question ce culte du paraître, s’arme de l’ironie qui se traduit par des
procédés comiques traités précédemment dans ce commentaire,
incarnant le comique de mots indiqué par la maladresse des
expressions utilisées par Monsieur Jourdain, comique de situation par
exemple le quiproquo qui s’est déclenché quand il a voulu saluer la
marquise, comique de gestes interprété par gestes maladroits de ce
bourgeois jugé ridicule à cause de ses manières et de son caractère.
Celui-ci symbolise la naïveté et la stupidité car Monsieur Jourdain se
laisse guider par Dorante qui lui dicte tout ce qu’il faut faire « prenez bien
garde au moins à ne lui point parler du diamant que vous lui avait
donné », …Molière, à traves les trois protagonistes de la scène, critique
les corruptions de la société de son époque qui sont traitables même
actuellement.

L’ironie est exprimée aussi par le biais des antiphrases présentes


dans la scène surtout dans les répliques de Dorimène et
Dorante « galant homme tout à fait », « et elle sait que vous êtes homme
d’esprit », « madame, voila le meilleur de mes amis » ces phrases sont
dites pour flatter le bourgeois. En revanche les deux personnages
symbolisant la noblesse disent le contraire de ce qu’ils pensent car ils
croient que la bourgeoisie étant une classe inferieure ne peut en aucun
cas parvenir à leur rang.

On pourra avancer que la représentation de la bourgeoisie est


doublement caricaturée, d’une part par la réaction des personnages
Dorante et Dorimène vis-à-vis des attitudes de Monsieur Jourdain.
D’autre part par les procédés stylistiques employés par Molière pour
rendre cette scène satirique en critiquant implicitement les défauts
humains tel que l’arrivisme et la stupidité représentés par Monsieur
Jourdain puis l’hypocrisie attribuée aux deux personnages symbolisant
la noblesse.

A travers cette scène, Molière nous livre une critique de la


bourgeoisie arriviste du 17ème siècle. Monsieur Jourdain, bourgeois
ambitieux, prétend s’élever à la caste sociale de la noblesse, il se trouve
ridiculisé par Dorante et Dorimène. Ce qui provoque le comique dans
tous ses états, de situation, de mots, de gestes et de caractère. Molière
véhicule une leçon morale que l’homme doit rester ce qu’il est et ne pas
imiter et singer les habitudes des autres, c’est qu’on ne peut pas être
autre que ce qu’on est. Le Bourgeois gentilhomme est une pièce assez
mal construite, les actes sont d’une disposition jamais remarquée dans le
theatre. C’est une pièce mal équilibrée sur le plan de l’intrigue, une
intrigue qui ne s’engage qu’au 3 ème acte. Cette désinvolture avec laquelle
Molière a mené sa pièce manifeste que pour lui, l’intérêt essentiel de la
pièce est ailleurs.au 2eme acte le bourgeois qui a un coté bon enfant
naïvement vaniteux se heurte à ceux qui s’opposent à lui et sa vanité
devient tyrannique et dangereuse pour le bonheur des siens.la peinture
des vices et des ridicules se révèle tout au long de la pièce. Ainsi la
vanité attribut de l’homme, fait que les princes prennent le titre de roi que
les grands seigneurs veulent être princes. Cette faiblesse est
précisément celle d’un bourgeois qui veut être homme de qualité, mais la
folie du bourgeois est la seule qui soit comique et qui puisse faire rire au
theatre : ce sont les extrêmes disproportions des manières et du langage
d’un homme avec les airs et les discours qu’il veut affecter qui font un
ridicule comique.
Pour conclure notre projet, la séquence bilan va synthétiser les acquis des
élèves concernant la pièce en question par le biais du visionnement de la pièce et
la fiche de lecture contenant des informations nécessaires que les élèves sont
censés savoir après l’étude de la pièce. En outre l’évaluation et toutes les
activités de production écrite qui portent sur la création des dialogues, des
monologues, des textes de slam… sont un moyen fondamental pour mettre en
pratique les instructions pédagogiques et les faire passer d’une manière fluide et
instructive aux enseignés.
Activité : visionnement du bourgeois gentilhomme

Support : cd de la pièce jouée

Démarche : visionner la pièce + débat + prise de notes

Durée : 2 heures

Public cible : le tronc commun

Capacités à viser : - permettre à l’élève d’identifier les indicateurs


scéniques qu’il a étudiés au Début (personnages, didascalies…), procédés et
degré du comique

-reconnaître la double énonciation propre au genre


théâtral

Déroulement de la séance :

l.Visionner la pièce du Bourgeois gentilhomme.

1. Est ce que le metteur en scène a respecté le nombre de personnages ?

Oui, car on trouve dans la pièce jouée tous les personnages de l’œuvre
écrite.
2. est-ce qu’il peut y avoir des changements entre le texte intégral et les
répliques des personnages ?

Le texte peut être modifié selon les situations de la mise en scène.

3. Que pensez –vous du rôle des didascalies ?

Les didascalies sont indispensables pour orienter le metteur en scène en


lui indiquant le changement du décor. Ainsi elles désignent les gestes des
personnages joués et interprétés par les acteurs. Et les apartés sont mieux
compris.

4. Comparez le degré du comique dans la pièce jouée et celui de la pièce


écrite ?

Quand la pièce est jouée, elle nous présente avec fidélité les effets du
comique créés par Molière dans la mesure où les gestes des acteurs, leurs
voix, leurs regards, leurs tons ironiques, leurs attitudes sur scène…
transcrivent profondément les caractères complexes de la nature humaine
tels que le personnage de M. Jourdain, Dorante, Mme Jourdain, Cléonte….

5. quelle est la différence entre le lecteur et le spectateur par rapport à la


pièce ?

Le lecteur est celui qui lit la pièce tandis que le spectateur assiste à la
pièce présentée et jouée sur scène. Or au niveau de la double énonciation,
qui est propre au théâtre, il n y a aucune différence entre le lecteur et le
spectateur parce que la double énonciation présente le dialogue des
personnages entre eux et à travers ces dialogues, Molière s’adresse au
lecteur et au spectateur.
6.Comment le ballet  est-il représenté ?

On comprend le sens du mot ballet quand on voit les tableaux et les


chansons du ballet chantées sur scène car ces tableaux donnent au
spectateur une idée plus claire de la définition du ballet.

Synthèse :

Quelle soit lue ou jouée, la pièce : Le bourgeois gentilhomme est une


comédie à traits de divertissement, d’apprentissage, et de critique des vices
et des caractères d’une société du 17ème siècle qui présente l’image même de
la société moderne .Ce qui prouve que l’œuvre de Molière est un tableau
social vicieux à qui l’homme doit faire attention et en tirer une morale.
Ainsi la pièce fait rire plus quand elle est jouée car le degré du comique en
ce moment est plus élevé. De plus, Le lecteur ou le spectateur reçoit les
messages implicites de Molière moraliste avec intelligence à travers les
dialogues des personnages ou d’acteurs. De cela on pourra avancer que Le
bourgeois gentilhomme est une œuvre qui met en valeur le succès du maître
de la langue française et du fondateur de la comédie –ballet Jean Baptiste
Poquelin dit Molière.
Activité : Evaluation

Durée : 2 heures

Public cible : tronc commun

Support : Scène IX Acte III

Démarche : poser des questions sur cette scène + rédaction individuelle

Capacité à viser : évaluer les acquis des élèves

l.Distribuez le texte et le questionnaire.

CLÉONTE, COVIELLE.

CLÉONTE: Quoi? traiter un amant de la sorte, et un amant le plus fidèle et le plus passionné de tous les
amants?

COVIELLE: C'est une chose épouvantable, que ce qu'on nous fait à tous deux.

CLÉONTE: Je fais voir pour une personne toute l'ardeur et toute la tendresse qu'on peut imaginer; je n'aime
rien au monde qu'elle, et je n'ai qu'elle dans l'esprit; elle fait tous mes soins, tous mes désirs, toute ma joie; je
ne parle que d'elle, je ne pense qu'à elle, je ne fais des songes que d'elle, je ne respire que par elle, mon cœur
vit tout en elle: et voilà de tant d'amitié la digne récompense! Je suis deux jours sans la voir, qui sont pour moi
deux siècles effroyables: je la rencontre par hasard; mon cœur, à cette vue, se sent tout transporté, ma joie
éclate sur mon visage, je vole avec ravissement vers elle; et l'infidèle détourne de moi ses regards, et passe
brusquement, comme si de sa vie elle ne m'avait vu!

COVIELLE: Je dis les mêmes choses que vous.

(…)
CLÉONTE: Tant de larmes que j'ai versées à ses genoux!

COVIELLE: Tant de seaux d'eau que j'ai tirés au puits pour elle!
(…)

CLÉONTE: Elle me fuit avec mépris!

COVIELLE: Elle me tourne le dos avec effronterie!

CLÉONTE: C'est une perfidie digne des plus grands châtiments.

COVIELLE: C'est une trahison à mériter mille soufflets.

CLÉONTE: Ne t'avise point, je te prie, de me parler jamais pour elle.

COVIELLE: Moi, Monsieur! Dieu m'en garde!

(…)
COVIELLE: Elle, Monsieur! Voilà une belle mijaurée, une pimpe souée bien bâtie, pour vous donner tant
d'amour! Je ne lui vois rien que de très médiocre, et vous trouverez cent personnes qui seront plus dignes de
vous. Premièrement, elle a les yeux petits.

CLÉONTE: Cela est vrai, elle a les yeux petits; mais elle les a pleins de feux, les plus brillants, les plus perçants
du monde, les plus touchants qu'on puisse voir.

COVIELLE: Elle a la bouche grande.

CLÉONTE: Oui; mais on y voit des grâces qu'on ne voit point aux autres bouches; et cette bouche, en la voyant,
inspire des désirs, est la plus attrayante, la plus amoureuse du monde.

COVIELLE: Pour sa taille, elle n'est pas grande.

CLÉONTE: Non; mais elle est aisée et bien prise.

COVIELLE: Elle affecte une nonchalance dans son parler, et dans ses actions.

CLÉONTE: Il est vrai; mais elle a grâce à tout cela, et ses manières sont engageantes, ont je ne sais quel charme
à s'insinuer dans les cours.

(…)
COVIELLE: Puisque cela va comme cela, je vois bien que vous avez envie de l'aimer toujours.

CLÉONTE: Moi, j'aimerais mieux mourir; et je vais la haïr autant que je l'ai aimée.

COVIELLE: Le moyen, si vous la trouvez si parfaite?

CLÉONTE: C'est en quoi ma vengeance sera plus éclatante, en quoi je veux faire mieux voir la force de mon
cœur: à la haïr, à la quitter, toute belle, toute pleine d'attraits, toute aimable que je la trouve. La voici.
ll.Questions de compréhension et de langue:

1) Complétez le tableau suivant :


Titre et date de Auteur : date Genre de deux oeuvres
la publication de naissance et l’œuvre et du même
de l’œuvre de décès Courant auteur
littéraire
adopté par
l’auteur

2) Situez la scène dans l’œuvre. 


3) Qu’est ce qui préoccupe les personnages dans cette scène et quel est
l’objet de leur discussion ?
4) Est-ce que Covielle a pu ridiculiser les traits physiques de Lucile ? et
comment trouvez-vous la réaction de Cléonte ?
5) Est-ce qu’il y a une différence entre le niveau de langue utilisé par
Cléonte et celui de Coveille ? justifiez votre réponse
6) Quels sont les procédés du comique utilisés dans la scène ? justifiez votre
réponse.
7) Relevez quatre termes ou expressions appartenant au champ lexical des
sentiments.
8) Relevez deux figures de style et montrez leurs effets.
9) Déduisez le registre littéraire auquel appartient cette scène ? Justifiez
votre réponse

lll. Production écrite

Consigne d’écriture :
Rédigez un dialogue autour d’un quiproquo de telle sorte à obtenir un
effet comique.

1. Soigner l’orthographe ;

2. Respecter la concordance des temps ;

3. Accorder les verbes aux sujets ;

4. Respecter les caractéristiques du dialogue ;

5. Respecter le schéma narratif du dialogue ;

6. Utiliser quelques procédés du comique ;

7. Utiliser la ponctuation.
Activité : Correction de l’évaluation

Durée : 1 heure

Public cible : tronc commun

Support : Scène IX Acte III + sujet à rédiger

Démarche : -donner des remarques appréciatives ou dépréciatives sur les


notes des

élèves.

-Lecture de l’extrait

-Lecture des questions de l’évaluation

-Prise de notes par les élèves

Capacité à viser : correction de l’évaluation pour permettre aux élèves de


s’auto évaluer.

Déroulement de la séance :

Donner des remarques sur l’évaluation.


Correction de l’évaluation
1)

Titre et date de Auteur : date de Genre de l’œuvre deux oeuvres du


publication de naissance et de Courant littéraire même auteur
l’œuvre décès adopté par
l’auteur

Le Bourgeois Jean-Baptiste Pièce de théâtre Le Médecin malgré


gentilhomme Poquelin dit (comédie –ballet) lui, 1666
Molière (1622- Classicisme Les Fourberies de
Date de parution : 1673) Scapin, 1671
1670
2) lasituation
Après que Madame Jourdain décide d’appeler Cléonte pour qu’il
demande sa fille au mariage, celui-ci a été surpris par le comportement
distant de Lucile quand il l’a rencontrée par hasard.

3) Cléonte et Coveille n’ont pas pu supporter la façon dont ils ont été
traités par leur maîtresse. Et ils décident de rompre leurs relations et de
mettre fin à leur histoire d’amour.

4) À chaque tentative pour ridiculiser les traits de Lucile, Cléonte


intervient pour mettre en valeur ses traits physiques et moraux car il
aperçoit que chaque trait a un charme bien particulier.

5) Cléonte utilise un niveau de langue soutenu qui reflète son statut social
noble contrairement à Coveille qui utilise le niveau de langue familier qui
reflète son statut de valet.
« CLÉONTE: C'est une perfidie digne des plus grands châtiments.
COVIELLE: C'est une trahison à mériter mille soufflets. »

6) Les procédés du comique utilisés dans la pièce :


Le comique de mots  : se distingue à travers l’emploi de différents
niveaux de langue. Ainsi les tentatives de dévaloriser les traits physiques
et moraux de Lucile mais à chaque fois Cléonte cherche à les valoriser.
Comique de situation  : Cléonte est perturbé et ne sait pas quoi faire, il
tente d’oublier sa maîtresse mais il se rend compte qu’il pense toujours à
elle.

7) Quatre termes ou expressions appartenant au champ lexical de


sentiments :
« Un amant le plus fidèle » – « tendresse » – « amoureuse »– « ma joie
éclate».
8) deux figures de style :
- « Traiter un amant de la sorte, et un amant le plus fidèle et le plus
passionné de tous les amants? »
On remarque qu’il y a une exagération « le plus fidèle… le plus
passionné » donc il s’agit d’une hyperbole.
- «  (…) et je vais la haïr autant que je l’ai aimée. » on a deux idées qui
s’opposent dans le même énoncé donc il s’agit d’une antithèse.

9) le rire et le comique exprimés à travers les attitudes et les répliques des


personnages justifient le registre comique qui traverse toute la scène.

Production écrite :

Il s’agit d’un dialogue autour d’un quiproquo ente deux personnes :

Utiliser les indications scéniques (didascalies, les noms des personnages…)

Utiliser les procédés du comique :

-Comique de mots
-Comique de situation
-Comique de gestes
-Comique de caractère

Le respect du déroulement cohérent du dialogue :

- Situation initial
-Elément perturbateur
-Les péripéties
-Le dénouement
Activité: fiche de lecture

Durée : 1h

Public cible : tronc commun

Support : le bourgeois gentilhomme

Démarche : cours dialogué

Participation des élèves

Prise de note par les élèves

Capacité à viser : permettre aux élèves d'élaborer une fiche de lecture de la


pièce étudiée .

Déroulement de la séance :

1. Qu’est ce qu’une fiche de lecture ?

La fiche de lecture : est une carte d’identité de l’œuvre, elle comprend


l’essentiel à retenir de cette œuvre (titre, auteur, date de publication,
résumé…).Elle aide à synthétiser la lecture et la compréhension de l’œuvre.

2. Quelle est L’identité de la pièce étudiée? (Titre /Auteur /Date de


publication/ Edition/ / Genre).

-Titre : Le Bourgeois Gentilhomme

-Auteur : Molière
-Date de parution : 1670

- Edition : Al-Ouma, 2008

-Genre : Théâtre, comédie-ballet

3.Qui est l’auteur de cette pièce ? (Nom/ Prénom/ Brève biographie/


quelques titres importants de son œuvre)

Jean-Baptiste Poquelin dit Molière (1622-1673), dramaturge, directeur


de troupe et comédien français. Il a fixé le modèle de la comédie classique et
incarne l’auteur classique français par excellence.

-Œuvres principales :

Tartuffe, 1664

Don Juan, 1665

Le Médecin malgré lui, 1666

Les Fourberies de Scapin, 1671

Les Femmes savantes, 1672

Le Malade imaginaire, 1673

4. Que connaissez-vous à propos des personnages, des thèmes et de


l’histoire de cette pièce?

a. Personnages principaux de l’œuvre :

- M. Jourdain, personnage naïf et stupide tout au long de la pièce.

- Mme Jourdain et Nicole sont courageuses durant toute la pièce.


- Dorante, Coveille et Dorimène personnages rusés du début de la
pièce jusqu’à sa fin.

- Cléonte et Lucile sont deux fidèles amoureux.

b.Thèmes abordés :

- Satire des vices sociaux tels que l’hypocrisie, le snobisme, la stupidité,


la vanité et l'orgueil.

- Mœurs de la société bourgeoise et noble du XVIIème siècle, celle de


Molière.

c.Résumé de l’œuvre :

- accepter les résumés des élèves car ils sont censés être capables de les
rédiger .

M. Jourdain est un bourgeois qui désire devenir noble en ayant le savoir et


les manières d’un gentilhomme. Et ce, le pousse à commencer l’apprentissage
de la musique, de la dance, des armes et de la philosophie à l’aide
d’innombrables maîtres qui profitent de sa naïveté et de sa stupidité afin d’avoir
son argent.
Les maîtres ne sont pas les seuls qui exploitent M. Jourdain mais il y a aussi
le comte ruiné Dorante qui joue le rôle d’un ami intime du bourgeois en
introduisant chez lui la marquise Dorimène qu’il aime.
M. Jourdain a refusé le mariage de sa fille Lucille avec Cléonte parce que
ce dernier n’appartient pas à la classe des nobles. Déçu par la décision de M.
Jourdain, Coveille, valet de Cléonte, va demander à son maître de se déguiser en
fils de turc et redemander la main de Lucille. supercherie non découverte par M.
Jourdain, il va accepter le mariage du fils du grand turc(Cléonte) avec sa fille
Lucille. L’histoire se déroule dans la demeure de M. Jourdain dans une
ambiance comique qui s’achève par un ballet et par deux mariages (Cléonte et
Lucile ; Dorante et Dorimène)

5. comment jugez-vous cette pièce ? Est ce que vous l’avez appréciée ?


Accepter les réponses des élèves.
Au terme de ce travail, il convient de rappeler ce que nous avons pu
mettre en lumière. D’abords, dans la séquence préliminaire nous avons
préparé l’entrée dans l’œuvre à travers l’étude du para texte et des
caractéristiques de la bourgeoisie et de la noblesse ensuite,nous avons
initié l’élève, dans la première séquence, au langage théâtral et aux
procédés du comique qui traversent toute la pièce en faisant des
exercices d’application sur la production du dialogue et du monologue et
leur interprétation scénique. En outre, nous avons abordé l’ironie et ses
effets pour comprendre la visée critique d’une classe inférieure qui est la
bourgeoisie ridiculisée dans la deuxième séquence. Enfin, la séquence
bilan, quant à elle, a été consacrée au visionnement de la pièce pour en
élaborer une fiche de lecture qui synthétise l’œuvre avant de proposer la
séance de l’évaluation des acquis des élèves.

En fait, l’intérêt de notre travail consiste d’une part en l’approche


d’un genre littéraire, en l’occurrence le théâtre dont les élèves auront
appris les caractéristiques et à saisir son importance dramaturgique.
D’autre part notre intérêt linguistique consiste en la consolation des
connaissances acquises au niveau linguistique et stylistique. Enfin un
intérêt didactique, qui vise la performance des capacités discursives des
élèves.
Notre travail ne prétend nullement être exhaustif vu les nombreuses
approches que peut susciter une telle œuvre comme le Bourgeois
gentilhomme et vu le temps dont nous avons disposé. Notre projet est
destiné à un public virtuel, ce qui oblige une adaptation postérieure au
niveau des élèves réels.

Pendant l’élaboration de notre projet, nous avons rencontré


quelques difficultés comme la longueur de la pièce et le manque de
l’expérience dans le domaine de l’enseignement ce qui pose un
problème dans la transposition didactique. Or, le stage que nous avons
effectué toutes les deux au sein du même lycée à savoir Abd Elkrim
Elkhattabi nous a permis à connaître plusieurs approches éducatives et
stratégies didactiques concernant la réalité de la classe.

De par sa complexité, la charte d’urgence a apporté beaucoup


d’espoir concernant l’amélioration du niveau des élèves en langue
française. Ainsi ce projet n’est pas encore achevé et ne peut donner ses
fruits qu’après 10 ans ou 15 ans. Par conséquent il faut changer les
mentalités et impliquer l’élève dans son apprentissage pour qu’il soit
productif de son savoir et non seulement un consommateur inactif tout
en respectant les recommandations pédagogiques relatives à
l’enseignement du français dans le secondaire. Ainsi l’enseignant doit
être un éducateur capable de motiver les élèves en proposant des cours
qui touchent leur vie d’adolescent (musique, mode, technologie…) et en
intégrant des activités théâtrales, des voyages organisés, des supports
multimédia …dans leur vie d’élève.
Nous visons aussi à donner à l’élève un nouveau souffle dans la
poursuite de ses études.il s’agit donc d’un enjeu stratégique qui met à
chaque fois l’élève dans des situations de communication difficiles où il
joue à la fois le rôle d’émetteur et de récepteur dans la production de son
savoir. Par suite, notre projet pédagogique affirme que l’image
autoritaire de l’enseignant a changée pourtant le professeur devra être
un pédagogue chercheur qui essaye de comprendre la psychologie de
l’élève et d’améliorer son niveau d’apprentissage afin d’étudier ensemble
toutes les œuvres littéraires dans de très bonnes conditions.

En tant que professeurs stagiaires, ce projet demeure la première


fenêtre que nous avons pu ouvrir afin de découvrir ce domaine noble qui
n’est autre que l’enseignement surtout quand il s’agit de l’apprentissage
d’une langue étrangère à savoir le français qui a pris la forme d’une
nouvelle langue de chat, d’abréviations et de constructions
grammaticales incorrectes et surtout un registre de langue familier
qui,non seulement domine l’oral des élèves mais leur expression écrite
aussi.

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