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La nouvelle réaliste au XIXème siècle.

Entrée : La fiction pour interroger le réel

Thème : Mettre en scène la réalité du 19è

Questionnement : Comment restituer le réel en littérature et quelles sont les limites et artifices de
cette restitution ?

Corpus : 2 nouvelles de Guy de Maupassant :


La parure
Aux champs

Lecture cursive : un recueil de nouvelles de Maupassant

Domaines et compétences travaillées :


Ecrire : Ecrire une suite de texte
Ecrire un dialogue
Lire : Comprendre des textes et des œuvres intégrales
Comprendre le fonctionnement de la langue :
Les paroles rapportées : discours direct et indirect.
Morphologie et valeurs de l’imparfait et du passé simple
Révision des niveaux de langue
Acquérir des éléments de culture littéraire et artistique :
Connaître un écrivain important du 19ème siècle
Établir des liens entre les domaines artistiques

Ouverture artistique : Tableaux réalistes du 19ème siècle.


Vente d’enfant : le procès commence.
Le couple Vallin, cultivateurs résidant près de Rolleport, en Normandie, comparaît aujourd’hui mardi 18 septembre
1882 devant le tribunal de grande instance de Rouen pour une sombre affaire de vente d’enfant. Ils sont accusés
d’avoir cédé leur plus jeune fils, Jean, alors âgé de quinze mois, contre une somme d’argent et une rente à vie. Les
acquéreurs sont un couple originaire de Paris qui séjournait dans la région. Il s’agit de M. et Mme d’Hubières. Le
jugement dans cette affaire sera rendu dans deux semaines.

Cherchez les mots difficiles : comparaître, rente, acquéreur.


Quelle est selon vous la nature de ce document (de quel type de texte s’agit-il?) ?
La source n’étant pas indiquée, imaginez d’où il provient.
Quels sont les faits évoqués ?
Que pensez-vous de ces faits ?

Avant la lecture : La campagne au 19ème siècle


Description de tableaux
Par groupe de 3, observez le tableau et décrivez-le précisément. Précisez quelle est l’activité
représentée.
Choisissez un personnage de votre tableau et inventez-lui une identité (nom, prénom, âge, famille,
lieu de vie…).

Guy de Maupassant
A la maison : Chercher des éléments sur la vie de Guy de Maupassant.
Complétez la fiche.

Séance 1 : « Aux champs » – Le début de la nouvelle.


Lecture de la première partie de la nouvelle (jusqu’au départ de l’enfant des Vallin)

Travail autour du vocabulaire :


Une chaumière, fécond (adj), une masure

I. Le cadre de l’histoire

Surlignez dans le début de la nouvelle les éléments qui permettent de savoir où et quand se
déroule l’histoire.

II. Les personnages

Les deux familles


 Comment les deux familles vivent-elles ? Quelles sont leurs occupations ? Justifiez en
citant des expressions du texte.

 Quels paragraphes distinguent les deux familles ? Quels sont ceux qui les rapprochent ?
Que pouvez-vous en déduire ?

 Relevez les désignations des enfants.

 D’après les réponses aux questions précédentes, dites comment ils sont présentés au début
de la nouvelle ? Développez votre réponse.

Complétez le tableau suivant :

Nom de famille Composition de la famille

Le couple
Comment apparaissent M. et Mme d’Hubières ? Qu’apprend-t-on sur eux ?

Correction : Les personnages (l. 1 à 33)

 Comment les deux familles vivent-elles ? Justifiez en citant des expressions du texte. [vie
misérable de paysans dont la terre rapporte peu] – vie besogneuse et monotone.

 Quels paragraphes distinguent les deux familles ? Quels sont ceux qui les rapprochent ?
Que pouvez-vous en déduire ?

 Relevez les désignations des enfants.

 D’après les réponses aux questions précédentes, dites comment ils sont présentés au début
de la nouvelle ? Développez votre réponse. [indistincts, animalisés. Cela permet de préparer au
sujet de la nouvelle, les enfants sont comme des animaux que l’on achète.]

Complétez le tableau suivant :

Nom de famille Composition de la


famille
Tuvache 3 filles et 1 garçon
L’aîné a six ans.
Le cadet a environ 15
mois.

Valin 1 fille et 3 garçons


L’aîné a six ans.
Le cadet a environ 15
mois.

Familles Désignations Liste des enfants Autre citation (fin


du texte)
Les l.3 : Chaque ménage en - Une fille de 6 ans l.130-131 : Leur
Tuvache avait quatre - Une fille fils aîné partit au
l.4-5 : les deux aînés - Une fille service. Le
avaient 6 ans les deux - Charlot (15 mois, second mourut ;
cadets quinze mois cheveux frisés blonds Charlot resta seul
environ l.35) à peiner avec le
l.12 : trois filles et un vieux père pour
garçon - Un fils aîné nourrir la mère et
- Un second fils mort deux autres sœurs
- Charlot cadettes qu’il
- Une sœur avait
- Une sœur
Les l.3 : Chaque ménage en - Un enfant de 6 ans
Vallin avait quatre - Un enfant
l.4-5 : les deux aînés - Un enfant
avaient 6 ans les deux - Jean (15 mois)
cadets quinze mois
environ
l.13 : une fille et trois
garçons
l.78 : ils étaient deux tout
petits

Séance 2 : « Aux champs » – Le traitement du temps.


Problématique : Comment le temps de l’action est-il traité dans le récit ? L’auteur consacre-t-
il le même développement à tous les moments de l’histoire ?

 Repérer les différents « moments » du récit. Relever les indices de temps qui marquent à
chaque fois un moment / une période + donner un titre à chaque partie.

Réf. lignes Contenu + indices Titre Durée Nb de lignes


de temps approximative. dans le texte
du « moment »

1 à 30

31 à 46
(trot)

46 à 53

54 à 139

140 à 164

165 à 185

186 à 220

 Est-ce que tous les éléments sont racontés de la même façon ? À la même vitesse ?
 Que remarque-t-on de la l.53 à 61 ou 157 à 186 ?
 Que remarque-t-on dans les passages l.34-53, l.62-156, l.187-209, l.210-246 ?
 Que sait-on de Jean entre le moment de son départ avec Mme d’Hubières et son retour à
l’âge adulte ?
 Quel est l’intérêt ?
 Signaler ce qu’est une pause (imparfait, la narration se fige).

Bilan : le traitement du temps dans le récit.

La notion de temps
Le temps chronologique est divisé en 3 époques : passé, présent, avenir.
Le temps verbal (grammatical) est celui que l’on conjugue. Il exprime naturellement le temps
chronologique, mais aussi l’aspect et la modalité.
Un récit se caractérise toujours par une organisation du temps à 2 niveaux : le temps de
l’histoire et le temps de la narration :

1) Le temps de l’histoire
Il correspond à l’époque où se déroulent les événements, avec leur chronologie et leur durée. Il
est marqué par les indicateurs de temps, appelé aussi connecteurs temporels.

2) Le temps de la narration
a. L’ordre du récit
Le retour en arrière # L’anticipation
b. Le rythme du récit
* Le sommaire (ou résumé)
* L’ellipse (=saut dans le temps)
* La pause (souvent descriptive, elle est comparable à un arrêt sur image)
* La scène (les événements en temps réel)

 Repérer les différents « moments » du récit. Relever les indices de temps qui marquent à
chaque fois un moment / une période + donner un titre à chaque partie.
Réf. Contenu + indices de Titre Durée approx. Nb de lignes
lignes temps du « moment » dans le texte

L.1-33 amorce du récit, Les Vallin et situation initiale, 33 lignes


tableau initial les Tuvache tableau,
~ statique

L.34-53 « Par un après-midi 1re visite de Qqs heures => 19 lignes


du mois d’août » Mme scène*
d’Hubières

L.53-61 « la semaine L’art Qqs semaines => 6 lignes


suivante » ; « tous les d’apprivoiser sommaire*
jours » les enfants

L.62- « Un matin » La vente de Qqs heures => 2e 94 lignes


156 Jean Vallin scène

L.157- « chaque mois » ; La fierté des Des années => 29 lignes


186 « parfois » ; « pendant Tuvache Sommaire*
des années et encore
des années » ;
« chaque jour »

L.187- « un matin » Le retour de Qq heures => 3e 22 lignes


209 Jean scène*

L.210- « Le soir » Le départ de Le temps du 36 lignes


246 Charlot souper => 4e
scène*

 Est-ce que tous les éléments sont racontés de la même façon ? À la même vitesse ? [Dans
un récit, on ne raconte pas tout de la même façon. On détaille les moments importants et
on accélère sur les moments peu importants. Cela permet de maintenir l’intérêt du lecteur.]
 Que remarque-t-on de la l.53 à 61 ou 157 à 186 ? [Le récit semble se faire « en accéléré ».
On passe rapidement une longue période de temps. C’est ce que l’on appelle un sommaire
(*compléter le tableau). Noter l’emploi du passé simple ; les indices temporels multiples ;
l’absence de dialogue].
 Que remarque-t-on dans les passages l.34-53, l.62-156, l.187-209, l.210-246 ?
 [Les événements sont détaillés. On s’approche d’un déroulement en temps réel. Il s’agit de
scènes (*compléter le tableau). Noter qu’il y a souvent des dialogues.]
 Que sait-on de Jean entre le moment de son départ avec Mme d’Hubières et son retour à
l’âge adulte ? [Expliquer l’ellipse temporelle concernant la vie de Jean]. Quel est son
intérêt ? [Cela crée un effet de surprise au moment de son retour. Le changement social est
d’autant plus flagrant.]
 Signaler ce qu’est une pause (imparfait, la narration se fige).

NOM Prénom : ________________________ Classe : _________

Écriture : Rédiger une scène


ECRIRE : J’adopte des stratégies d’écriture efficaces.

Débutant 1 Apprenti 2 Confirmé 3 Expert 4


Mon texte n’est pas Ma rédaction est Ma rédaction est Je sais produire un
assez développé et j’ai correctement structurée correcte , structurée et texte long sans aide et
besoin d’aide pour et je respecte le sujet. assez longue. La mise transmettre des
rédiger. Mais mon texte n’est en page est pertinente. émotions.
pas assez développé.

Sujet : Vous raconterez l’arrivée de Jean Valin dans sa nouvelle maison chez M. et Mme
d’Hubières.

Consignes, rappels : - Je fais d’abord un brouillon que je montre au professeur.


- Texte entre 25 et 35 lignes.
- Insérer un dialogue (même si ce ne sont que quelques répliques)
- Attention : Jean n’a que 15 mois lors de cette scène !
- Une scène se signale par un indicateur temporel qui précise à quel moment la
scène débute.
- Utiliser les temps du récit (passé simple, imparfait)

Précisions :
- La scène ne dure pas plus de quelques heures (ici quelques minutes suffisent) : seulement
l’arrivée de l’enfant chez les D’Hubières.
- Les D’Hubières vivent à Paris, probablement dans un hôtel particulier (immeuble dans
lequel vit une seule famille avec ses domestiques).
- Utilisation du dictionnaire et du manuel (tableaux de conjugaison) fortement
recommandée.

J’ai utilisé l’aide proposée : Oui / non


- fiche
- professeur
J’ai écrit une scène intéressante comportant les actions détaillées, les
sentiments et réactions des personnages et du dialogue. / 10
Mon texte respecte la nouvelle Aux Champs. Il est cohérent avec l’époque et
ce qui se passe dans l’histoire. /3
J’ai utilisé correctement les temps du récit (notamment le passé simple)
/2
J’ai respecté la présentation : alinéas, dialogue, écriture.
/2
J’ai soigné l’orthographe, le vocabulaire et la ponctuation.
/3

Aide à l’écriture:

Commencer / Finir :
- un début possible : « Il faisait presque nuit lorsque la voiture des D’Hubières franchit le porche
de leur hôtel particulier rue du Louvre... »
- une fin possible : « Jean s’endormit enfin, couvé par le regard de Mme D’Hubières. »

Plan du devoir possible : penser aux alinéas !


- paragraphe 1 : arrivée + accueil des domestiques.
- paragraphe 2 : entrée dans la maison / découverte de la chambre de Jean-François (description)
- paragraphe 3 : repas ou bain du garçon
- paragraphe 4 : coucher de Jean-François

Écrire un dialogue :
Quelques règles à respecter :
- Je retourne à la ligne à chaque changement de personnage ou retour au récit.
- Je mets un tiret devant chaque réplique.
- Je peux donner des précisions sur la manière de parler (incises) :
- par un verbe synonyme de « dire » qui précise le ton, l’intention : répondre,
murmurer, crier, exiger, répéter, préciser, ajouter, marmonner…
- par des compléments de manière (doucement, d’une voix forte et précise...)

 Barème :
 Il s’agit d’une scène (8 pts)
 Indication temporelle ( /1)
 Dialogues + narration + description ( /4)
 Durée globale de l’histoire = qq heures ( /3)
 Respect du texte de départ (6 pts)
 Passé simple ( /3)
 Eléments conformes (noms, situation, époque) ( /3)
 Intérêt du récit (capter attention / longueur suffisante / cohérence globale) ( /5)
 Respect de la présentation (alinéas, dialogue, marge) (1 pt)

Documents
Document 1 : la domesticité.
L'aisance financière des familles bourgeoises permet de faire appel à une large domesticité pour réaliser la
totalité des tâches de la vie courante : serviteurs, gouvernantes et précepteurs se chargent des tâches
ménagères, de l'entretien de la maisonnée ainsi que de l'éducation des enfants selon un strict respect des
bonnes mœurs.

Source Wikipédia.

Définition : Un hôtel particulier est un type de logement que l'on trouve en France, consistant en une
maison luxueuse et vaste bâtie au sein d'une ville, en principe sur plusieurs étages, conçue pour n'être
habitée que par une seule famille (ainsi que son personnel de maison en général).
Source : Wikipédia

Document 2 : La vie quotidienne d'une bourgeoise au milieu du 19e siècle


Le cadre de vie : Le cadre de vie est essentiellement urbain. Si on édifie toujours des hôtels particuliers,
signes d'un haut niveau social, les grands programmes d'urbanisme de la deuxième moitié du siècle font de
l'immeuble de rapport la cellule de base de l'habitat bourgeois.
Sa belle façade de pierre à l'ornementation cossue s'ouvre sur de vastes cours carrées.
Les pièces de représentations sociales viennent sur l'avant, celles de la vie quotidienne avec ses services
sur l'arrière. Sous les combles, des chambres sans confort sont réservées à la domesticité.
Au contraire de l'aristocratie, qui vivait en retrait de l'espace public, la bourgeoisie affiche en façade les
signes de sa réussite et de son enrichissement.
Son intérieur : Si le couple habite dans un appartement, l'agencement des pièces reprend, sur un plan
horizontal et dans un espace plus réduit, le modèle aristocratique de l'hôtel particulier.
Un art de vivre particulier, mêlant goût du décor et économie domestique, s'épanouit dans l'univers intime
du foyer. Les artisans décorateurs proposent de nouvelles matières faites pour en imiter de plus nobles.
Ainsi, le carton-pierre permet de réaliser de faux décors sculptés, les sculptures en zinc sont patinées de
bronze, les tapisseries deviennent de fausses peintures...
Cette classe récemment parvenue n'a pas encore la hardiesse d'oser un style nouveau. En matière
d'ameublement, leur style s'inspire du style Louis XVI. L'ancien n'est jamais purement et simplement
copié. Sûre d'elle, cette société croit qu'il est possible d'améliorer les styles anciens et que, mieux outillée
et disposant de techniques nouvelles, ses artistes et ses artisans peuvent faire mieux que leurs lointains
prédécesseurs.
Les savoirs scientifiques nouveaux, l'avancée des sciences naturelles, des sciences physiques et de la
chimie font progresser l'hygiène. La bourgeoisie ne voulant pas rester à la traîne, recherche les innovations
ou les provoque. L'usage des bains à domicile, quoique encore rare, se répandant depuis la Monarchie de
Juillet.
Recevoir : Les pièces de réceptions bénéficient d'un soin tout particulier. Salons et salle à manger
prennent une allure ostentatoire à la mesure du désir de paraître de son propriétaire : cheminée de marbre,
dorures, stucs et moulages au plafond, grands miroirs aux murs, et, partout des pompons, des galons, des
glands, sans compter les innombrables bibelots qui encombrent les meubles : napperon sur le piano, vases,
vide-poches, coussins... Les fleurs, fraîches ou artificielles, abondent, disposées dans toutes sortes de
corbeilles et jardinières.
Le dîner est le moment privilégié pour recevoir. Dans la riche bourgeoisie, ce n'est plus un repas mais une
représentation théâtrale ; l'accession à une certaine aisance et la recherche de confort favorisent le
développement de nouveaux objets : porte-couteaux, porte cure-dents, ronds de serviette dont l'utilité peut
paraître vaine.
La table hérite des raffinements de la gastronomie inventés par l'aristocratie du siècle précédent. Après le
repas, les convives se dirigent vers le salon où la maîtresse de maison, pour faciliter la conversation, a fait
disposer des tables en petits cercles. Lors de ces réunions la (les) jeune(s) fille(s) de la maison montre(nt)
leur virtuosité au chant ou au piano.

Source : Site

« Aux champs » – Étudier une argumentation.


Chez les Tuvache

1. Qui parle en premier ? Que pensez-vous de cette entrée en matière ?


2. Qui parle le plus ?
3. Les D’Hubières considèrent-ils leurs interlocuteurs comme des égaux ? Justifiez en citant le
texte.
4. Que veut obtenir Mme d’Hubières ?
5. Quels sont ses arguments ?
6. Que pensez-vous de leur manière d’argumenter ? Est-elle efficace ?
7. Comment se comporte Mme D’Hubières ?

Chez les Vallin.

1. Quelles différences notez-vous entre les deux tentatives ?


2. Sait-on exactement ce que dit M. D’Hubières ? Pourquoi ?
3. Que promet-t-il aux Vallin ?
4. Comment son argumentation progresse-t-elle ?

A quoi servent les passages où c’est le narrateur qui s’exprime ?

« Aux champs » – Étudier une argumentation.


Chez les Tuvache

8. Qui parle en premier ? Que pensez-vous de cette entrée en matière ?


9. Qui parle le plus ?
10.Les D’Hubières considèrent-ils leurs interlocuteurs comme des égaux ? Justifiez en citant le
texte.
11.Que veut obtenir Mme d’Hubières ?
12.Quels sont ses arguments ?
13.Que pensez-vous de leur manière d’argumenter ? Est-elle efficace ?
14.Comment se comporte Mme D’Hubières ?

Chez les Vallin.

1. Quelles différences notez-vous entre les deux tentatives ?


2. Sait-on exactement ce que dit M. D’Hubières ? Pourquoi ?
3. Que promet-t-il aux Vallin ?
4. Comment son argumentation progresse-t-elle ?

A quoi servent les passages où c’est le narrateur qui s’exprime ?

Lexique: Synonyme de « persuader »

Comment peut-on appeler une conversation dans laquelle les interlocuteurs défendent des
idées opposées ?

Paroles rapportées indirectement :

Le narrateur omniscient parle aussi à la place des personnages : repèrez les passages.
Qui est censé parler ? A qui ?

Que leur fait-il dire ?

Quels renseignement supplémentaires nous donne-t-il ?


On en apprend beaucoup plus sur la psychologie des personnages (ruse, souffrance, crainte,
cupidité)
Bilan : Quand on veut persuader quelqu’un qui ne partage pas votre opinion, il faut s’adapter
à l’adversaire et ne pas le sous-estimer.
Travail à faire à la maison : Cherche des arguments pour persuader tes parents de te laisser
sortir samedi prochain
Même travail : Cherche des arguments pour convaincre ton professeur de ne pas te punir alors
que tu as oublié tes affaires

Tuvache
(« nous le garderions », « nous n’avons pas d’enfants ») Remarque spontanée : Mme est très
maladroite car sa demande est brutale et à peine motivée. M. s’y prend mieux ; il excuse sa
femme et s’intéresse aux Tuvache mais il reste un peu méprisant «Avez-vous bien
compris ?»
Valin
M. d’Hubières se montre plus diplomate la seconde fois et les interlocuteurs n’utilisent plus
de mots pour s’interpeller, mis à part « l’homme » et « tu ». Tous semblent sur la défensive.
Les paroles sont plutôt rapportées par le narrateur extérieur. Il n’y a que 5 répliques au style
direct, et encore sont-elles coupées par du récit. Il n’y a pas de dialogue.

Séance 4 : « Aux champs » – Évaluer la réussite d'une argumentation.

Support : les deux dialogues précédents


Mme d’Hubières / Tuvache
1 - Relevez toutes les indications qui permettent de comprendre dans quel état d’esprit elle se
trouve.
2 - Que pouvez-vous en déduire ?
3 - Comment s’y prend-elle pour obtenir l’enfant ?
4 - Comment jugez-vous son argumentation ?
5 - Qui a généralement ce genre de comportement ?
M. d’Hubières / Tuvache
1 - A quel moment intervient-il et pourquoi ?
2 - Pourquoi est-il plus adroit ?
3 - Pourquoi l’argumentation échoue-t-elle ?
Les d’Hubières / Vallin
1 - Relevez en deux colonnes les arguments des d’Hubières et ceux des Vallin
2 - Pourquoi obtiennent-ils satisfaction ?
3 - Quelle thèse développe l’émetteur de « Aux Champs » dans ce passage ?
4 - Qui représente l’antithèse ?
5 - La thèse de l'émetteur se vérifie-t-elle ? Pourquoi ?

Corrigé :

I Chez les Tuvache


1 - Mme d'Hubières : "d'une voix entrecoupée, tremblante" - trois fois ... - "elle reprit haleine" -
deux fois ... - "éperdue" - se mit à pleurer" - "avec une voix pleine de sanglots, une voix
d'enfant" - "elle balbutia" - répétition de "ils ne veulent pas" - "à travers ses larmes"
2 - Elle est complètement submergée par ses émotions, donc elle ne prend pas le recul
nécessaire pour manoeuvrer l'adversaire.
3 - Elle se contente de se répéter, Elle le demande simplement « je voudrais bien emmener
votre petit garçon ». Elle tente de justifier trop brièvement : « nous sommes seuls »
4 - Son argumentation n'est pas efficace, elle est maladroite, vouée à l’échec.
5 - Elle se comporte comme les petits enfants qui ne savent pas défendre leur point de vue et
utilisent les larmes pour émouvoir au lieu de convaincre,les enfants gâtés. ; c’est d’ailleurs ce
que laisse entendre le narrateur « une voix d’enfant », « gâtée »

M. d'Hubières :
1 - Il intervient après le refus de la Tuvache car il s'aperçoit que sa femme s'y prend mal en ne
parlant que de sentiments.
2 - Il est plus adroit car il commence par remettre en cause sa femme :"Ma femme s'est mal
expliquée", les paysans vont se sentir moins dominés car cette femme riche fait des erreurs.
Ensuite, il parle d'adoption et d'héritage : l'argent devrait les intéresser.
Enfin, il les appelle "mes amis" et il parle de "bonheur"
3 - Son argumentation échoue car, dans son mépris des paysans, il pensait que l'argent
pouvait tout acheter ; il oublie l'amour maternel. Il s'est aussi montré méprisant en demandant
s'ils avaient bien compris.
II Chez les Vallin

D’Hubières Vallin
Désir d’enfant Refus muet
Proposition d’argent(100 F.) Rente devant notaire
Avenir, bonheur, argent plus tard donné par Jean Manque à gagner, demande de 120 F.
100 F. en cadeau supplémentaire Accord tacite

1° arguments des d'Hubières arguments des Vallin


"cent francs par mois "c'est point méprisable"
"l'avenir du petit, de son bonheur" "promis d'vant l' notaire"
"l'argent qu'il pourrait leur donner plus tard" "c'est point suffisant"
"elle donna cent francs en cadeau" "I nous faut cent vingt francs"

Les d’Hubières ne proposent rien directement, c’est le narrateur extérieur qui raconte les
tractations. Leurs seules paroles directes sont une acceptation de toutes les conditions des
Vallin « Mais certainement, dès demain. »

Chez les Vallin, c’est le refus qui est évoqué par le narrateur. Ils ne parlent que pour
marchander.

2°Ce qui emporte l'accord des Vallin, c'est l'argent. De plus, les gens qui ont fait des études
s’expriment mieux et savent trouver des idées pour convaincre.

3°La thèse est : tout s'achète, il suffit d'y mettre le prix.

4°L'antithèse est symbolisée par le refus de Mme Tuvache "Ce s'rait une abomination." Hélas,
c'est le point de vue des Vallin qui semble l'emporter car il fait le bonheur des deux
interlocuteurs, tout le monde y trouve son compte.

5 - L’émetteur voit sa théorie confirmée car les Vallin acceptent de vendre Jean et font ainsi le
bonheur du reste de la famille qui ne manque plus de rien. Jean acquiert une bonne éducation
et héritera de la fortune des d’Hubières. Charlot quitte ses parents qui n’ont pas su assurer
son avenir.

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