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UNITÉ 3

SÉANCE 1

A. JE DÉGAGE L’ESSENTIEL DU TEXTE


1. Lousteau n’est pas d’origine parisienne ; il vient de la province comme l’indique le terme « Le Sancerrois »
(ligne 9), c’est‑à-­dire qu’il vient de Sancerre. La phrase « Aussi Lousteau se trouvait-­il alors aussi misérable
qu’à son début à Paris » (lignes 30-31) nous l’indique également.
2. Le métier de feuilletoniste consiste à publier des histoires ou feuilletons de manière hebdomadaire (« Outre son
feuilleton dans un journal quotidien […] qui tombait tous les lundis » l. 6-7).
3. Lousteau cherche à gagner de l’argent pour assurer son train de vie : le théâtre, les habits (les gants l. 18), « Son
feuilleton, ses articles, et les deux nouvelles qu’il écrivait par an pour les journaux hebdomadaires, était l’impôt
frappé sur cette vie heureuse » (l. 22 à 23).
4. Les activités de Lousteau sont mentionnées des lignes 20 à 22 : « Tous ses jours étaient pris par des dîners, ses
soirées par le théâtre, la matinée par les amis, par des visites, par la flânerie ».
5. Ses loisirs sont habituels comme le montre le sujet du verbe « Tous ses jours » (l. 20) et l’emploi de l’imparfait
d’habitude.
6. Le mot « prodigalité » signifie « le fait d’être dépensier ». La prodigalité, c’est le fait de dépenser beaucoup.
7. Lousteau est prodigue car il dépense beaucoup d’argent pour ses sorties au théâtre (« Il avait des loges à tous
les théâtres », l. 17), ses dîners (« Il régnait au milieu d’une coterie de nouveaux venus, il avait des amitiés,
c’est‑à-­dire des habitudes qui duraient depuis quinze ans, des gens avec lequel il soupait, il dînait », l. 26 à 28).

B. J’APPROFONDIS
1. C’est un métier car Lousteau est rémunéré pour ce qu’il fait, il gagne de l’argent (« vivre de sa plume est un
travail », l. 2-3). Pour vivre de sa plume, il multiplie les écrits et travaille dans plusieurs journaux, c’est donc la
productivité qu’il recherche, pour le profit qu’elle apporte, plus que l’art qui prend du temps : « Outre son feuille‑
ton dans un journal quotidien qui ressemblait au rocher de Sisyphe et qui tombait tous les lundis sur la barbe de
sa plume, Étienne travaillait à trois ou quatre journaux littéraires. »
2. La négation « aucune conscience d’artiste » est très dépréciative : le narrateur critique le manque d'ambition de
Lousteau. « Lorsqu’il ne peut plus ou qu’il ne veut plus rien être, un écrivain se fait faiseur. »
3. Les deux figures de style qui montrent que le personnage supporte difficilement son métier de feuilletoniste
sont les suivantes :
– La comparaison des lignes 6-7 : « Outre son feuilleton dans un journal quotidien qui ressemblait au rocher de
Sisyphe »
– La métaphore des lignes 22-23 : « Son feuilleton, ses articles, et les deux nouvelles qu’il écrivait par an pour
les journaux hebdomadaires, était l’impôt frappé sur cette vie heureuse ».
4. Le verbe « prendre » est conjugué à la voix passive, à l’imparfait passif plus précisément. La voix passive montre
ici que le rythme de vie du personnage est trépidant, il semble entraîné par toutes sortes d’activités, comme s’il
n’avait plus moyen de s’y soustraire.
5. On peut penser qu’au départ, Lousteau n’a pas choisi sa vie, car le narrateur présente ce métier comme une
voie de repli pour les écrivains qui n’ont plus d’ambition. Mais Étienne a fini par vouloir ce statut et par en être
très satisfait : « Étienne avait pourtant combattu pendant dix ans pour arriver à cette position. »
6. Le siècle est le XIXe siècle.
7. Vous est le pronom personnel de la deuxième personne au pluriel.
8. Ce pronom désigne le lecteur. Le narrateur s’adresse directement à lui : « si vous voulez » (ligne 10).
9. Le narrateur explique au lecteur la condition de journaliste de son époque : certains comme Lousteau, pour‑
tant doué, deviennent des écrivains médiocres car ils ont privilégié leur train de vie plutôt que leur génie. Ainsi,
lorsque Lousteau publie ses textes dans les journaux, il ne cherche qu’à gagner de l’argent : « Il ne mettait
aucune conscience d’artiste à ses productions », lignes 8-9.

28 CNED – Collège 4e FRANÇAIS – UNITÉ 3 – Séance 1


10. Le narrateur porte sur Lousteau un regard dépréciatif ou péjoratif ; c’est « une plume à tout faire » (l. 15-16) « un
faiseur ».

SÉANCE 2

A. LA VOIX ACTIVE ET LA VOIX PASSIVE


1. Phrase 1 : Toutes ses journées étaient prises par des dîners.
 Les dîners prenaient toutes ses journées.
Phrase 2 : [S]a matinée [était prise] par les amis, par des visites, par la flânerie.
 Les amis, des visites, la flânerie prenaient sa matinée.
2. Parmi ces affirmations, coche celles qui sont justes :
 Après modification, le verbe n’a pas changé.
þ Après modification, le verbe est toujours conjugué à l’imparfait de l’indicatif.
þ Après modification, la préposition « par » disparaît.

B. CONSTRUCTION DE LA VOIX PASSIVE ET CONJUGAISON

voix active voix passive


Présent Lousteau dépense son argent. L’argent est dépensé par Lousteau.
Imparfait Lousteau dépensait son argent. L’argent était dépensé par Lousteau.
Futur Lousteau dépensera son argent. L’argent sera dépensé par Lousteau.
Passé composé Lousteau a dépensé son argent. L’argent a été dépensé par Lousteau.
Passé simple Lousteau dépensa son argent. L’argent fut dépensé par Lousteau.
Plus-­que-­parfait Lousteau avait dépensé son argent. L’argent avait été dépensé par Lousteau.

C. JE M’EXERCE
1. Lousteau menait une vie insouciante.  Une vie insouciante était menée par Lousteau.
2. Il avait connu la pauvreté.  La pauvreté avait été connue de/par lui.
3. Lousteau aime le luxe.  Le luxe est aimé de/par Lousteau.
4. Le Sancerrois achètera des gants.  Des gants seront achetés par le Sancerrois.
5. Les amis de Lousteau l’enviaient.  Lousteau était envié par ses amis.

D. RÉÉCRITURE
« [Le provincial] mène alors une vie agréable. Les débutants, les bas bleus, les actrices qui commencent et celles
qui finissent leur carrière, auteurs et libraires caressent ou choient ces plumes à tout faire. »
 Une vie agréable est alors menée par le provincial. Ces plumes à tout faire sont caressées ou choyées par les
débutants, les bas bleus, les actrices qui commencent et celles qui finissent leur carrière, les auteurs et les
libraires.

CNED – Collège 4e FRANÇAIS – UNITÉ 3 – Séance 2 29


SÉANCE 3

A. JE DÉCOUVRE LE TEXTE
1. Les personnages se trouvent chez Lucien, comme l’indique la première ligne : « Lousteau vint avec Hector et
Vernou voir Lucien » et les lignes suivantes avec la présence de la maîtresse Coralie qui les invite à passer dans
« sa salle à manger ».
2. La visite a lieu pour le déjeuner : « Coralie, en voyant ce chapitre de journalistes, avait envoyé commander un
déjeuner au Cadran-­Bleu, le restaurant le plus voisin ; elle les invita tous à passer dans sa belle salle à manger »
(lignes 3-4). La scène se passe donc autour de midi.
3. L’adverbe renvoie à la maison ou l’appartement de Lucien.
4. Les personnages indiquent que la rencontre doit avoir lieu « après-­demain », ou encore « dans deux jours »,
expressions déictiques. Mais nous ne connaissons pas la date exacte de cette rencontre dans le calendrier des
personnages. Aucun indice temporel ne situe la narration. Seuls les personnages peuvent savoir la date exacte
car ils sont inclus dans la situation d’énonciation.

B. JE COMPRENDS L’ESSENTIEL DU TEXTE


1. Le passage du texte se situe aux lignes 12-13 : « mais tu vas lui faire un article où tu lui seringueras des éloges
par la figure ». Les journalistes attendent de Lucien qu’il loue l’ouvrage de Nathan.
2. Les journalistes promettent de l’argent : « Dauriat est venu, tu as trois billets de mille francs […] Tu auras encore
cent francs » (l. 54 à l. 58).
3. Les journalistes sont moqueurs car Lucien de Rubempré ne connaît pas encore les rouages du métier (c’est un
néophyte). C’est pourquoi, face à la naïveté de leur condisciple, ils éclatent de rire (« tous interrompirent Lucien
par un éclat de rire » l. 15-16) et Vernou a un air « railleur » (l. 31). De même, ils exercent une pression psycho‑
logique sur Lucien et tentent de le corrompre : « de pareilles stupidités » (l. 31), « tu auras encore cent francs »
(l. 58)

C. J’APPROFONDIS
1. Lucien ne dira pas ce qu’il pense car il a déjà écrit un article qui fustige le livre. La ligne 14 (« Comment ! Après
mon article contre son livre, vous voulez… demanda Lucien ») révèle la surprise du personnage face à cette
contradiction.
2. Deux raisons pourraient le pousser à écrire cet article : l’envie de gagner de l’argent puisque les journalistes lui
promettent en plus des trois billets de mille francs, cent francs (« Tu auras encore cent francs, dit Merlin » l. 58).
La seconde raison est que Lucien y gagnerait l’amitié de Nathan, dont il s’est fait un ennemi avec son premier
article. Et un ennemi influent pourrait nuire gravement à sa carrière.
3. Lucien pourrait accepter pour s’enrichir et garantir son train de vie. Le premier paragraphe insiste sur sa
richesse qu’il devra s’efforcer de conserver. Son train de vie est dispendieux, c’est‑à-­dire qu’il semble dépenser
beaucoup d’argent (il commande des repas dans des restaurants, a une servante : « [il] avait envoyé comman‑
der un déjeuner au Cadran-­Bleu, le restaurant le plus voisin ; elle les invita tous à passer dans sa belle salle à
manger quand Bérénice vint lui dire que tout était prêt », l. 6-7). De plus, passé la première surprise, il se laisse
convaincre : « Mes amis, je veux bien, dit Lucien un peu gris ; mais comment faire ? » Finalement, Lucien n’est
pas contre l’idée mais il pense qu’il n’arrivera pas à écrire un article élogieux sur le livre de Nathan.
4. Balzac présente les journalistes comme des gens malhonnêtes et sans scrupules, qui ne se soucient pas d’être
au service de la vérité mais veillent à entretenir des connaissances et des amitiés pour être riches et influents.
(« nous sommes des marchands de phrases, et nous vivons de notre commerce », l. 32).

30 CNED – Collège 4e FRANÇAIS – UNITÉ 3 – Séance 3


D. EXPRESSION ÉCRITE
Voici un exemple de lettre que Lucien aurait pu rédiger pour inviter Nathan à déjeuner et faire l’éloge de son livre :

Monsieur de Rubempré Lucien


58, rue Montmartre, J’ai respecté le schéma
Paris. de la lettre (nom de
l’émetteur, du destina‑
À Monsieur Nathan Raoul, taire et date)
Paris, le 18 novembre 1822,

    Mon cher ami, Formule d’adresse

   Quel plaisir de vous lire ! Quelle aisance dans l’écriture, quelle plume ! C’est J’ai employé des indica‑
avec une joie non dissimulée que je peux vous dire que je tiens entre mes mains teurs de temps et de lieu.
un très grand chef d’œuvre, qui marquera son époque et son temps ! Vous ne
pouvez pas vous imaginer depuis combien de temps j’attendais un tel livre. Cela
se compte en d’épuisantes années. Éloge de l’ouvrage de
Nathan
   Vous laissez là une bien belle pierre dans l’édifice de l’humanité et je suis sûr
que les générations à venir parleront encore de vous.

   Quoi ! On m’apprend que vous êtes ici ! Comment, Monsieur ! Venez donc
après-­demain dans mon humble appartement, nous déjeunerons ensemble et Invitation à déjeuner
ce sera l’occasion pour nous de parler plus librement de la suite à donner à ce bel
ouvrage. Je serai d’ailleurs ravi d’accueillir un si grand homme.

   C’est donc avec une vive impatience que je vous attends dans deux jours. Je
reste, dans ces circonstances si particulières, Monsieur, votre humble serviteur. Formule d’adieu

Monsieur de Rubempré Signature

SÉANCE 4

A. J’IDENTIFIE LES VERBES TRANSITIFS ET INTRANSITIFS


1. Dans les phrases « il soupait avec des gens » et « il dînait avec des gens », on peut supprimer le complément 
il soupait, il dînait.
2.

COD COI CC
Tu auras cent francs. X
Il te jouerait un mauvais tour. X
Il soupait avec des gens. X

Le Sancerrois appartenait à ce groupe d’écrivains appelés du nom de


X
faiseurs ou hommes de métier.

Il dînait avec des gens. X

CNED – Collège 4e FRANÇAIS – UNITÉ 3 – Séance 4 31


B. LES VERBES TRANSITIFS DIRECTS OU LES VERBES TRANSITIFS INDIRECTS
Dans les phrases ci-­dessous, indique si le verbe souligné est transitif direct ou transitif indirect.
• Lucien parle à ses amis.
¾ verbe transitif indirect (« parler à quelqu’un »)
• La femme de Lucien reçoit avec beaucoup d’attention les journalistes.
¾ verbe transitif direct (« recevoir quelqu’un »)
• Elle commande un bon repas.
¾ verbe transitif direct (« commander quelque chose »)
• Les journalistes lui conseillent d’écrire un article élogieux sur le livre de Nathan.
¾ verbe transitif direct (écrire un article)
• Blondet et Lousteau se moquent de Lucien.
¾ verbe transitif indirect (se moquer de quelqu’un)

C. LES VERBES TRANSITIFS ET LA VOIX PASSIVE

Transitif direct
Verbe Phrase à la voix passive
OUI NON

Publier X Un article est publié par le rédacteur en chef.

Sourire X
Écrire X Une lettre a été écrite dans le journal.
Acheter X Le roman sera acheté par un éditeur.
Blêmir X
Mentir X
Commander X Des livres ont été commandés chez le libraire.

SÉANCE 5

A. JE DÉGAGE L’ESSENTIEL DU TEXTE


1. Duroy est journaliste comme l’indique la première ligne : « l’article parut sous la signature de Georges Du Roy de
Cantel ».
2. Ce qui a permis à Duroy de devenir influent est un article qu’il a écrit : « L’article parut sous la signature de
Georges Du Roy de Cantel, et fit grand bruit. On s’en émut à la Chambre », l. 1-2.
3. Le père Walter est le patron de Duroy, car il le charge de la rédaction politique (l. 3).
4. Duroy doit se charger de la rubrique politique du journal.
5. Son métier consiste à parler de la politique de son temps dans sa rubrique mais en en dénonçant les pratiques
et en faisant un portrait peu flatteur des hommes alors en vogue : « Alors commença, dans le journal, une cam‑
pagne habile et violente contre le ministère qui dirigeait les affaires », l. 4-5.
6. C’est une promotion car juste après la parution de son article, Duroy est félicité et est directement chargé de la
rédaction politique.

32 CNED – Collège 4e FRANÇAIS – UNITÉ 3 – Séance 5


B. J’APPROFONDIS
1. Les deux expressions qui nous montrent que les hommes politiques portent de l’intérêt au journaliste se situent
aux lignes 11-12 : « Du Roy devenait célèbre dans les groupes politiques. Il sentait grandir son influence à la
pression des poignées de main et à l’allure des coups de chapeau ».
2. Ils espèrent sans doute que Duroy soit bienveillant et ne leur porte pas atteinte dans sa rédaction politique et
qu’il ne les attaque pas.
3. Sa femme lui permet de côtoyer des hommes politiques.
4. Sa femme invite les politiques dans leur appartement : « À tout moment, il trouvait dans son salon, en rentrant
chez lui, un sénateur, un député, un magistrat, un général, qui traitaient Madeleine en vieille amie, avec une
familiarité sérieuse », l. 15-17.
5. Grâce à ses rencontres, elle peut obtenir des informations : « Elle rentrait souvent en retard aux heures des
repas, essoufflée, rouge, frémissante, et, avant même d’avoir ôté son voile, elle disait : J’en ai du nanan au‑
jourd’hui. Figure-­toi que le ministre de la Justice vient de nommer deux magistrats qui ont fait partie des com‑
missions mixtes ». L’adverbe « souvent » indique qu’il s’agit d’une pratique récurrente et suite à un rendez-­vous,
elle peut aussitôt donner des informations nouvelles à Duroy.
6. Si l’on s’appuie sur la lecture de la ligne 5 « L’attaque [est toujours] nourrie de faits », Duroy semble avoir le souci
de vérifier ses sources. Mais au fur et à mesure de la lecture du texte, on se rend compte que le journaliste met
sa plume au service d'un homme politique, Laroche-Mathieu, que le narrateur décrit comme un « champignon
libéral de nature douteuse, comme il en pousse par centaines sur le fumier populaire du suffrage universel ».
Georges Duroy n’est pas donc pas au service de la vérité mais d’un politique peu scrupuleux.

SÉANCE 6

A. L’ORGANISATION DE L’ARTICLE
1. L’article est extrait du journal L’Aurore, publié le 13 janvier 1898.
2. Le titre est « J’Accuse…! ».
3. L’émetteur par ce titre manifeste sa colère.
4. La majuscule du verbe (« Accuse ») et la forme exclamative mettent en valeur la colère d’Émile Zola et inter‑
pellent le lecteur. Le titre, en gras, permet la mise en valeur du pronom personnel de la première personne et la
majuscule du verbe.
5. Le genre choisi est celui de la lettre comme l’indique le chapô (ou chapeau) : « Lettre au président de la Répu‑
blique » par Émile Zola.

B. LE GENRE DU TEXTE
1. Le texte est signé et se clôt sur une formule d’adieu : « Veuillez agréer, monsieur le Président, l’assurance de
mon profond respect », ligne 38. On peut aussi relever l’emploi de l’adverbe « ici » aux lignes 32-33 (« Et l’acte que
j’accomplis ici n’est qu’un moyen révolutionnaire pour hâter l’explosion de la vérité et de la justice »).
2. L’expression qui montre que Zola veut rendre l’affaire publique et connue de tous est « hâter l’explosion de la
vérité » (l. 33).

C. JE DÉGAGE L’ESSENTIEL DU TEXTE


1. L’auteur défend l’idée que l’erreur judiciaire de l’affaire Dreyfus était volontaire.
2. L’expression est « J’accuse », qui apparaît en leitmotiv tout au long du texte.
3. Cette répétition permet de donner de la force à l’acte de Zola qui insiste sur son engagement mais aussi de
montrer le nombre de personnes qui ont contribué à la condamnation du capitaine Dreyfus : chaque répétition
de « J’accuse » s’accompagne d’un nouveau nom de coupable.
4. Le lieutenant-­colonel Du Paty de Clam est qualifié « d’ouvrier diabolique » (l. 1). Le général Mercier « par fai‑
blesse d’esprit » (l. 5-6) a contribué au malheur de Dreyfus. L’enquête menée est de « la plus monstrueuse
partialité » (l. 15). Les rapports sont « mensongers et frauduleux » (l. 18).

CNED – Collège 4e FRANÇAIS – UNITÉ 3 – Séance 6 33


D. L
 ’AFFAIRE DREYFUS DANS LA PRESSE, EXTRAIT DU SUPPLÉMENT ILLUSTRÉ
LE PETIT JOURNAL
La couverture semble montrer le capitaine comme une victime. Il paraît subir son procès, et il semble être dans
l’angoisse de l’attente de son procès (il se ronge les ongles). La couleur grise contribue à renforcer l’oppression que
pourrait ressentir le personnage. Le journal défend donc Dreyfus. Le gardien, qui lui apporte de la nourriture, le
regarde avec pitié, comme s’il était de son côté.

E - EXPRESSION ÉCRITE
Voici une proposition de tableau de consignes que tu aurais pu rédiger :

Je vérifie que Fait

Mon texte s’inscrit dans le genre de la lettre ouverte, elle est destinée à un public plus élargi.

Mon texte évoque un fait de société, un événement.


Mon texte montre l’implication de l’émetteur par des procédés forts (phrases exclamatives, inter‑
rogatives, emploi de la majuscule pour mettre en relief un terme, etc.).

J’ai intégré une anaphore.

J’ai fait attention à l’orthographe (j’ai relu plusieurs fois mon brouillon en prenant soin de vérifier
que j’ai employé le bon homophone, que j’ai fait les accords du sujet avec le verbe, etc.).
J’ai fait attention à la qualité de mon expression et de ma syntaxe (les phrases sont ponctuées, les
majuscules placées, etc.).

Voici un exemple de lettre ouverte pour réagir face à un fait de société marquant :

Paris, le 26 mai 2015 Le public est large : ma lettre est


Lettre aux habitants de notre chère planète, ouverte.
Terriens, ne voyez-­vous pas que depuis plusieurs années déjà, la pla‑
J’ai intégré une anaphore.
nète vous interpelle ? Ne voyez-­vous pas combien elle souffre, combien elle
gémit ?
J’ai évoqué un fait de société, la
Terriens, nos espèces disparaissent, notre eau est polluée et nous-­ dégradation de l’environnement,
mêmes sommes désorientés par un climat déréglé ! la pollution.
Qu’attendons-­nous pour arrêter les dégâts ? Faut-­il attendre le prochain
J’ai employé des termes forts.
tsunami, la prochaine tempête ? Faut-­il attendre la fin de notre espèce pour
réagir ?
Depuis longtemps déjà, NOUS avons fait un constat alarmant : les ban‑
quises fondent, les plus belles espèces sont en danger. Depuis longtemps,
nous cherchons à sensibiliser les populations sur cette catastrophe. Et
pourtant rien ne bouge !
Terriens, c’est vous, c’est NOUS, par des actes concrets, qui pourrons
permettre la préservation de cette richesse qui appartient à tous, en étant
solidaires dans ce combat contre la dégradation de notre environnement.
Terriens, vos enfants, nos enfants, doivent recevoir comme héritage une
planète à l’égal de l’amour qu’on leur porte.
Martin

34 CNED – Collège 4e FRANÇAIS – UNITÉ 3 – Séance 6


SÉANCE 7

A. LA RÉACTION SUITE À UN ÉVÉNEMENT RÉCENT


1. Albert Camus réagit à la bombe atomique qui a été larguée sur Hiroshima. Les indices sont les suivants : « une
bombe atomique » (l.3 et l.9), « une bombe de la grosseur d’un ballon de football » (l.6) et enfin la ligne 26 fait la
mention d’« Hiroshima ».
2. L’auteur est contre la bombe atomique : « n’importe quelle ville d’importance moyenne peut être totalement
rasée par une bombe de la grosseur d’un ballon de football » (l.5-6), « la civilisation mécanique vient de parvenir
à son dernier degré de sauvagerie » (l.10-11) ou encore « Voici qu’une angoisse nouvelle nous est proposée, qui a
toutes les chances d’être définitive » (l. 20-21).
3. Le thème de la science est développé par la condamnation de l’exploitation militaire du progrès scientifique (« Il
va falloir choisir, dans un avenir plus ou moins proche, entre le suicide collectif ou l’utilisation intelligente des
conquêtes scientifiques », l.11-12).
Aux lignes 30-31, l’auteur aborde également le thème de la guerre : « la guerre, fléau devenu définitif par le seul
effet de l’intelligence humaine ».
Enfin, le thème de la paix est aussi développé : « la paix est le seul combat qui vaille d’être mené », l. 33.

B. LE REGARD SUR LA PRESSE


1. La presse a réagi aussitôt (« au formidable concert que la radio, les journaux et les agences d’information
viennent de déclencher au sujet de la bombe atomique » l. 1-3) de manière enthousiaste : « On nous apprend, en
effet, au milieu d’une foule de commentaires enthousiastes », l. 3-4.
2. La citation qui nous montre que l’auteur condamne la presse de son époque est la suivante : « Mais entourer ces
terribles révélations d’une littérature pittoresque ou humoristique, c’est ce qui n’est pas supportable » (l. 16-18).
3. Dans son éditorial, l’auteur dénonce des aspects négatifs de la presse :
• L’ « indécence » du ton adopté (l. 13 : « En attendant, il est permis de penser qu’il y a quelque indécence à célé‑
brer ainsi une découverte »). L’auteur trouve immoral qu’on puisse faire l’éloge d’une invention aussi destructrice
qui vient de faire plusieurs dizaines de milliers de morts. Il reproche à ces journalistes reproche de se réjouir et
même de faire de l’humour, à la lecture des lignes 17 à 19 : « Mais entourer ces terribles révélations d’une littéra‑
ture pittoresque ou humoristique, c’est ce qui n’est pas supportable ».
• Le caractère superficiel de l’information : ils cherchent le sensationnel, le pittoresque. Les journaux « se ré‑
pandent en dissertations élégantes sur l’avenir, le passé, les inventeurs, le coût, la vocation pacifique et les effets
guerriers » (l. 7-8) sans prendre en considération le danger que comporte une telle découverte.
• La désinformation (la présentation déformée de l’événement), le caractère politiquement orienté de l’information :
la presse a présenté la bombe atomique comme une invention à « vocation pacifique » l.8, elle a « même » vanté
son « caractère indépendant » l.9.

C. LE REGARD SUR L’ÉVÈNEMENT


1. Albert Camus considère le monde dans lequel il vit en danger, car il est menacé désormais par un fléau qui peut
décimer l’humanité. Le monde a donc « une dernière chance » (l. 22) pour espérer survivre en paix.
2. Les formules suivantes rendent compte de l’horreur de l’événement : « la civilisation mécanique vient de parve‑
nir au dernier degré de la sauvagerie », (l.10-11) « une aussi grave nouvelle » (l.27) ainsi que « devant les pers‑
pectives terrifiantes qui s’ouvrent à l’humanité » (l.32).
3. L’auteur vise à montrer les dangers réels que représente la bombe atomique pour l’humanité. Il incite à penser
toute invention scientifique et à en mesurer les conséquences : « Les découvertes doivent être enregistrées,
commentées selon ce qu’elles sont, annoncées au monde pour que l’homme ait une juste idée de son destin »
(l. 16-17). Ainsi, la paix est considérée comme le seul combat valable comme l’indique la ligne 33 : « la paix est le
seul combat qui vaille d’être mené ».

CNED – Collège 4e FRANÇAIS – UNITÉ 3 – Séance 7 35


SÉANCE 8

Je connais… Je suis capable de…


L’évolution de la presse du XIXe au XXe siècle : des Situer un auteur dans une époque, dans son siècle.
hommes de lettres du XIXe faisaient paraître dans les Indique si ces écrivains sont du XIXe ou XXe siècle :
journaux des romans-feuilletons, publiés toutes les
semaines. Ils portaient un regard très critique sur la Guy de Maupassant : XIXe siècle
presse qui n’était pas forcément garante de la vérité. Honoré de Balzac : XIXe siècle
La presse est devenue par la suite un moyen de diffusion
Émile Zola : XIXe siècle
par lequel un auteur pouvait montrer son engagement
pour une cause. Albert Camus : XXe siècle

Les termes relatifs au monde journalistique : Rédiger la première page d'un journal avec man‑
• Une manchette : on y trouve le nom du journal, sa chette, chapeau, accroche.
date de publication, son prix.
• Un chapô/chapeau : c’est un texte court situé avant
l’article pour amener le lecteur à lire l’article.
• Une accroche : Elle consiste en une ou deux phrases
formulées de manière à accrocher le lecteur afin qu’il
lise l’article.
• Un journaleux : c’est un terme dépréciatif (ou péjora‑
tif) qui vise à dire de quelqu’un que c’est un mauvais
journaliste.
Un mouvement littéraire du XIXe siècle, le réalisme qui
consiste à peindre la réalité de son époque.
Les particularités de la lettre et de la lettre ouverte : Écrire une lettre en respectant les règles de mise en
La lettre doit être ancrée dans la situation d’énonciation page.
et une lettre ouverte est destinée à être publiée dans la Émetteur,
presse.

Destinataire,

Lieu, date,

   Formule d’adresse,

   Corps de la lettre

Formule d’adieu,

Signature

La définition de la situation d’énonciation : C’est la Reconnaître les adverbes de temps et de lieu ou les
situation dans laquelle est produit un énoncé (ce qui est indices spatio-temporels :
dit) ; pour la comprendre, il faut se poser les questions • de lieu : ici
suivantes : qui ? à qui ? Quand ? Où ? Pourquoi ?
• de temps : aujourd’hui, maintenant, hier, après-­
demain, demain, etc.

La figure de style de l’anaphore qui consiste à répéter


en début de phrase, de proposition, de vers, un mot, une
expression.

36 CNED – Collège 4e FRANÇAIS – UNITÉ 3 – Séance 8


Je connais… Je suis capable de…
La construction des verbes à la voix passive : Construire un verbe au passif en respectant le
Le passif se construit grâce à l’auxiliaire être suivi du temps.
participe passé du verbe. Il peut y avoir un complément Transforme ces phrases en mettant les verbes à la
d’agent introduit par la préposition « par » ou « de ». voix passive. Attention à bien respecter le temps du
verbe !
Attention ! le participe passé doit alors s’accorder avec le
sujet du verbe. Duroy reçoit chez lui des hommes politiques :
¾Des hommes politiques sont reçus par Duroy
chez lui.
Camus condamna la bombe atomique dans le journal
Combat.
¾ La bombe atomique fut condamnée par Albert
Camus.
Émile Zola a accusé des lieutenants.
¾Des lieutenants ont été accusés par Émile Zola.
La différence entre les verbes transitifs et intransitifs : Indiquer quel verbe peut se construire à la voix
passive :
Les verbes transitifs sont suivis d’un ou plusieurs com-
pléments d’objet.
OUI NON
Les verbes intransitifs ne reçoivent pas de complément
d’objet. Manger X
La différence entre les verbes transitifs directs et Dormir X
indirects :
Briller X
Les verbes transitifs directs sont construits avec un COD.
Regarder X
Les verbes transitifs indirects sont construits avec un
COI. Critiquer X
Rougir X
Accuser X

CNED – Collège 4e FRANÇAIS – UNITÉ 3 – Séance 8 37

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