LECON
LE ROMAN :
LE RYTHME DE LA NARRATION :
Jack, handicapé, est bloqué chez lui par son chien enragé, BLackie. Sa femme
Linda vient de Lui téléphoner pour lui dire qu'elle arrivait, et elle a raccroché
avant qu'il ait eu Le temps de la prévenir de la situation.
La voix se tut et Jack, accablé, posa près de lui sa canne à pêche. Elle allait
venir. Elle allait ouvrir la porte. Blackie se précipiterait sur elle. Non. Pas ça !
Surtout pas ça. Lui aussi, il aimait Linda. Tous ses doutes, tous ses griefs, tout ce
mauvais temps étaient balayés. Restait cette immense douleur. Linda allait
mourir s'il ne trouvait pas, tout de suite, une ultime parade. Car elle ne l'avait
sûrement pas entendu, quand il avait crié. Il l'espérait de toutes ses forces.
La pauvre mère resta donc au village de Bauso avec le petit Pascal Bruno,
alors âgé de cinq ans ; mais comme, selon l'habitude, et pour guérir par
l'exemple, on avait exposé la tête de Giuseppe dans une cage de fer, et que ce
spectacle lui était trop pénible, un jour elle prit son enfant par la main et disparut
dans la montagne. Quinze ans se passèrent sans qu'on entendît reparler ni de l'un
ni de l'autre.
Au bout de ce temps, Pascal reparut. C'était un beau jeune homme de vingt
et un à vingt-deux ans, au visage sombre, à l'accent rude, à la main prompte
[...].
Alexandre Dumas, Le Capitaine Arena, 1842.
Mathilde a perdu un collier qu'elle avait emprunté à une amie, Madame Forestier.
Sans le lui dire, elle s'est endettée pendant des années pour lui en racheter un
autre... Plusieurs années après, elle la rencontre dans la rue...
«Tu te rappelles bien cette rivière de diamants que tu m'as prêtée pour
aller à la fête du ministère ? Eh bien, je l'ai perdue.
- Comment ! Puisque tu me l'as rapportée.
- Je t'en ai rapporté une autre toute pareille. Et voilà dix ans que nous la payons.
Tu comprends que ce n'était pas aisé pour nous, qui n'avions rien... Enfin, c'est
fini, et je suis rudement contente. »
Madame Forestier s'était arrêtée. [...]
« Oh ! ma pauvre Mathilde! Mais la mienne était fausse. Elle valait au plus cinq
cents francs !... »
Guy de Maupassant, « La Parure », 1884.
VOCABULAIRE
1. le boudoir a. le cagibi
2. le vestibule b. la cave
3. le corridor c. le bureau
4. le réduit d. le couloir
5. le cabinet de travail e. l'entrée
6. les combles f. le grenier
7. le chai g. le petit salon
Retrouvez, dans cet extrait, deux champs lexicaux opposés. Quelle image se
dégage du personnage ?
Elle souffrait sans cesse, se sentant née pour toutes les délicatesses et tous les
luxes. Elle souffrait de la pauvreté de son logement, de la misère des murs, de
l'usure des sièges, de la laideur des étoffes. Toutes ces choses dont une femme
de sa caste ne se serait même pas aperçue, la torturaient, l'indignaient. La vue
de la petite Bretonne qui faisait son humble ménage éveillait en elle des regrets
désolés et des rêves éperdus. Elle songeait aux antichambres muettes,
capitonnées avec des tentures orientales, éclairées par de hautes torchères de
bronze [...]
Guy de Maupassant, «La Parure ", 1884.
GRAMMAIRE
Avant-hier Après-demain
La semaine La semaine
dernière prochaine
Hier Demain
1. Ce fut le premier janvier qu'... -2.Alors qu'il s'apprêtait à bondir sur sa proie,...
- 3. Depuis que je suis tout petit, ... - 4. En cette magnifique matinée de
printemps, ... - 5. Par une froide nuit d'hiver, ... .
L'inspecteur arrêta le coupable qui passa rapidement aux aveux. Pour assassiner
sa femme, il (acheter) de la mort-aux-rats deux jours auparavant, puis il l’
(mélanger) à de la crème caramel qu'il (préparer) pour le dessert. Mais le chat
(goûter) la crème et, en rentrant de son travail, sa femme (trouver) l'animal déjà
mort à côté de la coupe de crème. Elle (appeler) la police : deux inspecteurs
(effectuer) des prélèvements et les analyses (être) formelles : quelqu'un (vouloir)
l'assassiner. Les forces de l'ordre l' (attendre) et on lui (passer) les menottes dès
qu'il (franchir) le seuil !
Faire des anticipations
Plus il réfléchissait, plus le meurtrier regrettait son geste. Il pensait à son avenir :
il (passer) plusieurs années en prison ? Sans aucun doute, il (perdre) ses amis
qui rapidement l'(oublier). Que (devenir)-il quand il (sortir) ? Il voulait refaire sa
vie : il (retrouver) un appartement, (chercher) un nouvel emploi, (faire) de
nouvelles connaissances. Jamais plus il ne (se laisser) dominer par la haine. Les
policiers pouvaient toujours le surveiller : il ne (recommencer) plus. Il se disait
qu'il (partir) à l'étranger dès que possible. Alors on l' (oublier) définitivement.
Identifier le narrateur
Précisez si, dans ces extraits, le narrateur est ou non un personnage de l'histoire
racontée. Justifiez votre réponse.
1) Mais, à ce moment, une femme qui entrait lui causa une surprise. Elle avait
reconnu Madame Robert. Celle-ci, avec sa jolie mine de souris brune, adressa un
signe de tête familier à la grande blonde maigre, puis vint s'appuyer au comptoir
de Laure.
2) Il lisait en épelant les syllabes, les murmurant à mi-voix comme s'il les
dégustait, et, quand il avait maîtrisé le mot entier, il le répétait d'un trait. Puis il
faisait la même chose avec la phrase complète, et c'est ainsi qu'il s'appropriait les
sentiments et les idées que contenaient les pages.
Luis Sepulveda, Le Vieil Homme qui lisait des romans d'amour, 1994.
ORTHOGRAPHE
1.Il ... vivement encouragé. - 2. Les faits récents... conduit à perdre... calme,
mais je compte sur toi pour te reprendre. - 3. Alors tu... eu, ... examen ? - 4.
Ils ... pris ... stylo. 5. ... tante ... dit qu'elle m'emmènerait au cinéma. 6. Cette
histoire, il ... entendue des dizaines de fois. 7. On... recommandé la plus grande
prudence, alors contrôle ... vitesse. - 8. ... mère de Jules ... pris par la main.
Plusieurs personnes ont été interpell... dans les Pyrén... après avoir allum... des
feux destin... à débroussaill... un pr... en bordure de for... . Le feu a dévast...
plusieurs hectares et endommag... deux granges où du fourrage était stock...
pour l'hiver. Les pompiers, arriv... très vite, ont eu du mal à cern... les flammes
et à maîtris... l'incendie. Les imprudents, qui voulaient seulement désherb... un
terrain avant de le labour..., ont été verbalis....
Accordez les verbes avec leur sujet en les conjuguant au présent puis au passé
simple.
1. Beaucoup d'élèves (oublier) de relire leur copie. -2. Ce (être) les secours qui lui
(sauver) la vie. - 3. Ni la pluie ni le vent ne le (dissuader) de sortir. - 4. Mon frère
et moi (aller) au cinéma. - 5. La plupart des gens (aimer) lire. - 6. Peu de foyers
(refuser) de s'équiper d'une télévision. - 7. C'est vous qui (avoir) raison. - 8. Le
hors-d'œuvre, le plat de résistance, l'entremet, tout (être) délicieux. 9. Combien
de trains (dérailler) chaque année ? -10. Est-ce toi qui (entretenir) le jardin ?
Le pâle petit jour du matin, d'un matin banal, grisâtre et pluvieux, filtra dans la
chambre par les interstices des rideaux. Les bougies blêmirent et s'éteignirent,
laissant fumer âcrement leurs mèches rouges ; le feu disparut sous une couche
de cendres tièdes ; les fleurs se fanèrent et se desséchèrent en quelques
moments ; le balancier de la pendule reprit graduellement son immobilité. La
certitude de tous les objets s'envola subitement. L'opale, morte, ne brillait plus ;
les taches de sang s'étaient fanées aussi, sur la batiste, auprès d'elle ; et
s'effaçant entre les bras désespérés qui voulaient en vain l'étreindre encore,
l'ardente et blanche vision rentra dans l'air et s'y perdit.
Auguste de Villiers de l'lsle-Adam, «Vera »,1883.