Vous êtes sur la page 1sur 20

ÍC! n.Q.

ESCOLO DERAS PIRENEOS


(COUMÉNGES, QUATE-BATS, NEBOUZAN, COUSERANS, HAUTO GAROUNO)

ERA BOUTS
DERA

MOUNTANHO
QUE PARÉ G H ET 15 DE CADO MÉS

Abounomént : 3 fr. per an

SEN-GAUDÉNS
EMPRIMARIO E L·IBRARIO ABADIE
1908
SOUMARI

I. — Un Centenaire : Pierre Goudeliv, par Et. LEVIÎAT. . . . 37


II. — Ets animaus doumestics, Coundc Couseranés, « HORO-
NISATCH » 41
III. — Salut amistadous, « Lou CARDIQ DE COUNDÒM » 43
IV. — Noubèles, B. S 44
V. — Cap d'An, Lüis DE NOUGUÈS 45
VI. — Jaquét, « Lux » :. 48
VII. — Ballado à Nousto-Damo, F. C 49
VIII. — Era 'Stacioup dera Barto d'Arribèro (II. VIGNAUX). ... SO
IX. — Pubblicacious felibréiìques, B. S :\2

RÈGLES PRINCIPALES DE L'ORTHOGRAPHE GASCONNE

En règle générale, on écrit comme on prononce, et les lettres ont la


même valeur qu'en français.
On prononce j et ch comme en français ; on écrit d: pour dz, dj pour
dj, ts pour ts, et tch pour tch.
On représente 1 et n mouillées par lli et nh (iialltd, mounlanho).
On peut noter v une n gutturale possédée par le gascon (car), térigue).
Jamais t n'a le son de s ; on écrit alencioui?, etc.
Les diphtongues monosyllabiques formées par i, ou, et u peuvent
s'écrire ainsi :
1° ay, èy, ey, iy, by, oy, ouy, uy (ou bien ai, èi, ei, etc., sauf pour
iy et uy) ; il ne faut pas écrire aï, èï, etc.
Et ia, iè, ie, yi, ib, io, iou, iu (au début d'un mot, ou d'une syllabe
bien détachée, on peut mettre ya, yè, etc.)
2° aù, èù, eù, iù, òù, où, ouù, uù (mais il vaut mieux se passer de
mettre l'accent sur I'M pour au, èu, (u, bu, et même pour in, si on écrit
yu ou iú pour iu) ; il ne faut pas écrire aou, èou, ni aii, èii, etc. ;
Et ùa, ùè, ùe, ùi, ùb, ùo, ùou, ùu (mieux que oa, oè, etc., et que oua,
ouè, etc.) On pourra ici aussi, sauf pour ùu, se passer de l'accent grave
sur M, si l'on suit la règle ci-après.
3° lia, lié, lie, iii, etc. (le signe à, très lisible, évite de donner deux
valeurs au signe u ; on peut dès lors dire que u, précédant ou suivant une
autre voyelle, a toujours, sauf après q, et dans gue, gui, le son ou).
Le tréma est réservé pour indiquer que l'i et l'u qu'il surmonte se pro-
noncent à part, avec le son qui leur est propre (bïoulént, arrüd).
Tous les autres caractères ont à peu près la même valeur qu'en fran-
çais.

AVIS. — Dans un intérêt de précision linguistique, les auteurs sont


priés de vouloir bien indiquer exactement, à la suite de leurs articles en
gascon, à quelle localité appartient l'idiome employé.
Ci n .o.
BÉZIERS

ERA BOUTS DERA MOUNTANHO


.4
M0
ANNADO : 1908 N° 3. MARS « Toustém Gascous ! »

UN CENTENAIRE

PIERRE GOUDELIN
PAU E. LEV RAT

Un siècle déjà s'est écoulé depuis que, dans un grand concours de


peuple, furent solennellement translatées, en la basilique Notre-Dame-la-
Daurade, les cendres de Pierre Goudelin.
C'était le jeudi 14 juillet 1808 ; l'Académie des Jeux-Floraux, renais-
sante à peine de la tourmente révolutionnaire, manifestait ainsi, avec sa
jeune vitalité, son pieux amour pour le fils glorieux de la cité toulousaine.
Cette cérémonie grandiose que l'on préparait depuis près d'une année
était rendue indispensable par la démolition du couvent des Grands-
Carmes, où durant plus de 250 ans les cendres du poète reposèrent.
Goudelin était ignoré de la majeure partie de ses compatriotes, et si
par hasard quelqu'un citait son nom, peut-être bien était-ce, ainsi que le
disait excellemment M. A. Praviel dans une récente et délicieuse confé-
rence ', comme l'auteur de quelque farce scatologique — tel Armand Sylves-
tre dont on ignorerait les strophes exquises ou la Grisélidis pour ne se
souvenir que des contes grivois.
Quoi qu'il en soit, le brillant précurseur du Félibrige, le fin lettré, qui,
jadis, fut le plus populaire des poètes occitans, paraissait profondément
ignoré en juillet 1808.
Est-il plus connu aujourd'hui ?
Hélas! je n'ose y croire... Aussi désirerais-je, en cet anniversaire,
rappeler son souvenir, parmi nous, un instant.

L'an de grâce 1579, ce fut grande liesse en la boutique de chirurgien-


barbier qu'occupait, place d'Assézat, maître Raymond Goudelin. Un fils
lui était né, et, sur les fonts baptismaux de la basilique de la Daurade,
on lui donna le 14 juillet Te prénom de Pierre.
Calme et paisible, son enfance s'écoula à l'ombre de l'Hôtel d'Assézat,
ce splendide bijou de la Renaissance qui datait à peine de 1555.
Jl ne semble pas que les troubles de la Ligue, qui ensanglantèrent

1. 1'. Goudelin. Conférence à l'InslUut calholiqiic de Toulouse, lejiudi 13 février 1908,


par M. A. Praviel, maître ès Jeux-Floraux.
Toulouse à cette époque, aient eu leur répercussion sur l'imagination
déjà vive et primesautière de l'adolescent.
Le brave chirurgien voulait pour son fils uue profession honorable ;
sans grand enthousiasme, Pierre fit ses études juridiques ; reçu licencié,
il obtint une charge d'avocat au Parlement. Il ne parait pas qu'il ait
jamais plaidé.
Bientôt, d'ailleurs, jetant sa toge aux orties, il reprenait le luth du
poète, et son imagination vagabonde que n'incommodaient plus les arides
et poussiéreuses discussions de la Grand-Chambre se donnait enfin libre
carrière.
Une première fois l'antique collège du Gai-Savoir le couronnait en
160S. L'année suivante, le poète obtenait le souci, prix du chant royal.
Goudelin, assurément, serait encore profondément enseveli dans les
ténèbres de l'oubli s'il n'avait conçu que cette œuvre extraordinaire et
alambiquée, composée dans la langue précieuse et ampoulée de l'époque.
Désormais, dédaignant les oiseaux du piradis et leur allégorie mysti-
que', notre poète se détache de plus en plus des Jeux-Floraux pour sui-
vre son chemin et son rôve.

C'est alors qu'au gré de sa fantaisie il va, dans ses œuvres délicates,
faire revivre le parler souple et harmonieux des anciens troubadours.
Menant une vie insouciante et large, ami de la bonne chère et des
joyeuses compagnies, Goudelin laissa s'écouler le temps, et l'existence ne
fut marquée pour lui d'aucun incident notable. A tout considérer, notre
compatriote évoque assez bien la physionomie d'un La Fontaine méri-
dional.
Comme le Bonhomme, d'ailleurs,
« Mangeant son fonds avec son retenu »,
il eut des moyens d'existence précaire ; et si l'histoire ne nous le mon-
tre pas quémandant l'argent et s'écriant :

« Le reste ira, ne vous déplaise


« En vins, en joie, et cœtera ».
bien sûrement il eut besoin de généreux protecteurs pour satisfaire à ses
folies.
C'est Adrien de Moniluc, seigneur de Caraman.
C'est le sire de Bertier.
C'est surtout le brillant et fastueux duc de Montmorency, gouverneur
du Languedoc, qui, dès son arrivée, attira Goudelin à sa petite cour de
Toulouse.

I. Dans ce (liant royal Goudelin célèbre:


• L'in'aligable vol des oiseaux de Tidore ■
Ces oiseaux qu'il appelle - mnmiiques > son! les oiseaux de paradis; ils représentent
dans l'esprit du poêle l'essaim des àuics pieuses, Tidore, l'une des Moluques, représen-
tant l'Église,
39

Avec aussi peu de formalités que La Fontaine s'en allant chez Madame
de la Sablière, le bon poète s'y rendit. Il fit les délices de ce cénacle par
le sel de ses bons mots, la bonhomie de son langage, le bonheur de ses
à-propos.
Il fut dès lors l'ordonnateur attitré des fêtes nombreuses que donnait
le duc. Si nous en croyons les auteurs, il prenait ses repas à la place
d'honneur, entre Madame de Montmorency, duchesse des Ursins, et le
premier président au Parlement.

Cette brillante société, qu'il animait de sa verve intarissable, se dis


persa bientôt sous la griffe de fer de Richelieu, et Goudelin eut la dou-
leur de voir monter son protecteur sur l'échafaud.
Alors survinrent les jours sombres ; ses hautes relations n'avaient pas
enrichi le poète, et pour vivre, tout en continuant à chanter par les
ramiers en fleurs, admirant le soleil couchant dans les grands arbres, ou
les sommets lointains des Pyrénées neigeuses, il dut peu à peu vendre le
modeste héritage paternel.
Goudelin en fit l'abandon avec une gaieté de cœur qui le caractérise :
— « Malheureux ! tu as vendu ta vigne ! » lui dit un jour son ami
Matalin, roi des violons de France3.
— (( Qu'en aurais-je fait ? » répondit il, « il y pleuvait comme à la
rue ! »
De tout son patrimoine il ne conserva qu'une petite maison sur laquelle
il inscrivit en souvenir de sa fortune éclipsée:
« Métairie de deux paires.... de poulets. »
Avec l'âge et la misère, la raison était venue ; ce grand enfant eut le
souci des choses graves et la hantise de l'au-delà. Délaissant la poésie
légère, il s'adonne dès lors aux études sacrées, et, demandant à la religion
l'inspiration de ses poèmes, il compose de nombreux noëls.
Parmi les pièces de cette époque il en est une, d'un envol magnifique,
merveilleuse d'émotion grave et de piété sereine, sur la Passion et la
Mort de Notre-Seigneur.
Mais la piété n'enrichit guère ; aussi, dans sa séance du 10 octobre
1645, le conseil des Capitouls vota-t-il au vieux poète, orgueil de la cité,
une pension de 300 livres.
L'année suivante, marchant sur ces traces, le chapitre de Saint-
Etienne lui donna un subside ; il réitéra sa générosité en 1647.
Sans rien perdre de son étincelant esprit, Goudelin s'alîaiblissait
chaque jour, et lui même appelait la mort, comme une bienfaisante
libératrice.
— « Tu frappes bien fort, Goudelin », lui dit un sien ami,

3. Taillasson, dit « Matali », né à Toulouse en 1580, fui un remarquable violoniste, et


c"est Louis XIII qui le surnomma : ■ Le roi des violons de France •.
Doux vers de IVpoque l'indiquent parmi les curiosités de la ville :
> l.a bèlo Taulo, Sau-barni,
■ E le L'«sacle e Malali ■.
m
certain jour que le poète, rêvant suivant ta coutume dans le cloître des
Grands Carmes, heurtait de son bâton les dalles sépulcrales.
— « Je frappe fort, pour qu'on vienne m'ouvrir. »
La Camarde entendit cet appel et, le 16 septembre 1649, Pierre
Goudelin s'éteignait à l'âge de 70 ans.

Telle fut la vie insouciante et bohème de celui qui, ressuscitant une


langue oubliée et presque méprisée, sut, par l'essor de son génie,
s'imposer aux lettrés de son temps.
En 1839, un auteur inconnu écrivait dans une Revue : « On découvre,
dans la facture et dans le fond de ses œuvres, les trois caractères, mêlés
avec bonheur, des littératures latine, visigothe et sarrazine, qui fournis-
sent, à elles trois, les éléments primitifs de la poésie occitanique. » Il y a
du vrai dans cette affirmation du vieil auteur.
Elégance et plénitude de son comme dans le vers antique, expression
rapide et violente comme dans la langue gothique, pensée molle,
voluptueuse et métaphorique comme le chant d'une belle fille aux bords
du Guadalquivir, tout cela se retrouve dans chaque page du poète
languedocien, car tout cela c'est Goudelin, le fils des Goths, l'érudit épris
des belles-lettres latines, l'amoureux subtil, enfant d'une province
ardente que l'on a pu nommer l'Andalousie française.
On s'est demandé, à ce sujet, si Goudelin, si tendre dans ses vers, si
Goudelin, qui mourut garçon, fut vraiment amoureux. Il est très vraisem-
blable que la Liris qu'il célèbre en ses vers fut une maltresse purement
poétique et qui n'exista point. Mais lorsqu'on est jeune, que le ciel est
bleu et que le rire des jeunes filles est si joli au bord du fleuve, qu'importe ?
Lorsque le soleil brille et que les briques roses étincellent et que les
arbres du ramier murmurent doucement au souffle de l'Autan, on chante
l'amour parce qu'il est l'éternel mystère, et l'on tressaille au pas d'une
femme dans l'herbe, tel un charmant et toujours jeune Chérubin.
Cet homme qui n'eut ni le goût ni la science d'épurer son idiome
maternel déjà abâtardi par plusieurs siècles d'usage exclusivement
populaire doit cependant être loué de ce qu'il osa, en pleine Renaissance
française, revenir au parler ancestral. Ce fut d'ailleurs un grand poète.
Avec son organisation éminemment méridionale, sa chaude imagination,
son âme impressionnable, il s'émouvait à toutes les brises et vibrait à
tous les accords.
Il a embrassé tous les genres et réussi dans chacun ; tour à tour élégia-
que, plein de sentiment, anacréontique, délicat, ou lyrique avec énergie.
Qu'on nous laisse terminer ce trop long article par ces beaux vers d'une
pièce célèbre où le poète chante en strophes émues la mort d'Henri IV :

Jantis pastoureléts, que dejouts las oumbrétos


Sentéts apasima le calimas del jour,
Tant que les auseléts, per saluda l'amour
Uflon le gargalhol de milo cansounétos ;
41

Petits rius, doun l'argén besiadomén gourrino,


Pradéts, oun le plasé nous embésco les èls
Quant la juéno sasoun bous cargo de ramèls,
Auguéts coussi se plan uno nympho moundino.

De roumècs de doulou moun amo randurado


Fugis del gran sourelh la pampaduro d'or,
Per ana, dins un roc, plourà d'èl e de cor
Del parterro francès la bèlo flou toumbado.

Ces belles stances nous donnent bien l'impression de ce que fut le bon
Goudelin, ami de la nature, poète sensible et spirituel, parfois sensuel,
parfois gouailleur, souvent tendre, toujours exquis.
Etienne LEVRAT.

Ets animaus ctoumestics1


(COUNDE COUSERANÉS)

« Coumpanhous », ça dits un dió 'eh chabal ats animaus doumestics,


« bejam, que hèm ací ? trop de téns i-a que nous-autis serbim ej ôme
è l'èm soumetuts. Jou, que soun ahastiatch d'aquéste 'sclabatje ; qu'en è
prou. Se boulets, seguits me, aném-mou-n en bôsc è tourném èste
libres. »
E, talèu dit, que s'encamlnou de cap ab bùsc.
Ets autis animaus, en besén-le ta descidatcb, nou s' ac héren cap dise
dus còts, qu'eu seguiren.
Ou' anabon debant, en tout brama alègromént, eb bùéu patutch è 'ra
baco manhago, è, derrè éris, em mulét è 'j ase que pennassejabon de
jòio. Les seguichiôn, dam es sièbi beléts, era crabo è 'ra ùélho, que
marchabon, en parlan per respèt, de còsto 'p pòrc pantitch, qüe sautabo
è reguinnabo, era cùó 'rretroussado 'chus eras pèrnous.
El lapin pauruc, en tout hè tranbla 'ras aurélhos, qu' es rousió, dam
hôrço 'petit, io hùélho de caulét, mès, taléu et siéu repèich acabatch,
à grani saus, que s'encamlnou, etch tabé, derrè 's sièbi coumpanhous,
seguitch deg gat que hasió reguinna un rat intram eras urpos.
Derrè 'ra còlio2, benguió c' ca 'mistous è 'nteligént, qu' anabo piánou-
piánou è que semblabo dise : « Jou nou 'starè cap lounténs dam bousautis :
que soun fidèl am miéu patrou, è, de segu, ja m'en tournarè lèu ena
caso. ))
È, atau, era troupo qu'arribo 'n bôsc, è de cants, de crits è de bihôros,

1. Aqnéste coiimle que Ic-m digudc ed défunt Paulét de Pegullia, 'na coùmou dera
Rùèro. — (Q>ue eau dise doumeslics e non dourneslicos).
2. « Troupeau ■.
Í2

touto 'ra journado que hè retrouní 'ra cassadéro. Enquin countentétje !


Diu ac sap Y...
De cap at sé, quan sentie era énto det repèich, ec ca que dits : « Aini-
gous, pendént era nét jou qu'em cau hè 'ra ùardo dem miéu mèstre,
noun m bago cap demoura-m ací sens' arré hè; ja tournarè dema bése
ce que héts. Adichats. »
E, ahè d'abitudo, qu'es bouto debant era crabo è 'ra ùelho, que
s'encaminoun en belan è cercan era bòrdo.
Em majau 1 que husegabo2 deçà delà, è que disió : «En bôsc ets
aglans nou soun cap doulénts ; mès, per tant que cèrque, nou tròbi cap
ec caudè de harnatch, qu'em dabo cada sé, 'n' aquésto énto, 'ra miébo
mestrésso. »
Eg gat, que deja, desenpuch io bèro 'stounou, s' abiô 'cabatch de
rouse 't rat, qu'es pensabo : « Praubét de jou ! aqùést' ouro, 'ts auti sés,
que m' abió lapatch era 'scudèro de lèt, al lòc qu'em cau aci 'spiâ 'ras
sernalhos se bôli minja ! »
El lapin, tout arrecounatch derrè ra causso d' u arbe, qu'es counten-
tabo de dise : « Enquin' umiditatcb en aquést' endrét ! à caso qu'abió io
gábio de bùès, pla 't reclus def frétch è dera ploujo, tousténs pléo de
hùélhos de caulét, de trèflo hrésco è de touto grâcio de Dlu ; que m'en
aharlábo jusquo hè-m tiba 'ra pètch deb bénte. >;
Mès erai bèstios gránous, eb bùéu, era baco, em mulét è 'j ase, nou-s
lanhoun 3 cap. Que seguichiôn ech chabal al lounc deb bôsc, è, touto
'ra nét, nou héren cap que toúrnous è biros jusquo V aubo. Ara hi,
pourtant, era fatigo que les prén, era hame tabé ; à V aurèro deb bôsc
que bésen un pratch de redalh, è s'en i ban, touti gaujousis de poudé-s
aharta. Mès, marnai, qu' é acó?... Encaro nou s'abiòn hèt dus mousses
de peichiu, que bous bésen dus ùelhasscs que luquejabon coumo halhos
derrè u arbe.
Ech chabal que hè un saut en derrè è que pousso un gròs inlét. Ets
autis animaus bite bite que s'aturon at tour d'étch.
Era bestiasso 'magado derrè 'j arbe qu' èro un loup.
El lapin è 'g gat, à pénous abéren bist aquétch lètch mourrou, qu'es
bouton ec camí 'ntram eras cámous è, haut ! ranplits de susou è de
pôu, que hugen de cap à caso. Ep pôrc, un trôs en derrè, que les
seguichió, en tout grounha è lanhé-s.
El loup, tousténs acùatch derrè 'j arbe, que hasió carrinea 'rai déntses
è qu'es demandabo se debiô da 'j assaut ena touto 'quéro troupo.
Mès, entertant, ec ca qu'arribo 'ra courso. Pec camí, el lapin è 'g gat

1. Mont raromént cmplogaich snnl : ón dits mes sùén « porc majau ena desinha
'p pore g'os ; mès. en italien, em mont ■ maiale •, que nou potch aliè qu' era mèmou
OÚriíiìnon, que serlildl à desinha 'j animai] sedous, petit o gros. ■ Maialctto délia mamma
sua ! • (poiircilhou de sa mai !) ça disen eras liénnous siciliànous, inlram diòs pernados
amislousos, as sièbi mrcipons.
2. Que hasio Irans dam em mourrou ; que bouladabo 'ra térro
8. Lanhé-s : lamenta-s ; en italièn t lagnarsi > : mêmou sinhificaciou.
43

que l'abiòn dit el lètch ahè qu' èro 'rribatch as camarados, è que les
benguió pourta 'judo. A grápous, ena nou hè-s bése, eb brabe farou,
dam milo precaueious, que s' apròcho del loup, qu'eu sauto 'chus eras
espanlos, à plé mous que l'arrapo 'c còtch è, dam ré de téns, que le bous
coupo 'g ganitètch.
Alabéts nou huren cap que lùanjos ena 'c ca que cada-ii l'adressabo
'n sa manièro.
Mès era pou, ed deju è 'ra fatigo qu'abiòn esproubatch aquéro nét
qu'abiòn hèt passa ach chabal tabé è ats autis animaus era 'nbéjo de
bibe 'n bôsc.
E quan ec ca les demandée : « Camarados, bouléts que mou-n tourném
enacasb?», nou respounéren cap arré, mès qu'es metéren à segu(-u,
eras aurélhos abachados de bergounhou.
Arribats ena bòrdo, ej òme que les recebéc dam un rise truhandè,
è éris que s'en anèren à paupus cada-ü 'n sièu jas, oun huren urousis de
trouba 'minja 'n boundanço è un pôc de repaus.
Quan abéc pla minjatch è se hue repausatch, ech chabal que hue
atelatch ena carréto è amiatch en camp ena carreja truhos. En tout
camina qu'es pensabo :
« Ara Jii, après de tout tabé, era bido qu'amiam dam ej ome n' é cap
tan qu' acó à despretsa. E pla bertatch que mous eau trebalha è
tiragousseja ; mès ej òme tabé ja trebalho, è, d'alhurs, tout que trebalho,
è, entertant, ej òme que mous da sùèn ', tét è blures. »
(( HoRONISATCH ».

Parla d'Ardiclién, conmùnou de Soula, canton de Massât (Ariéjo).

1. Nou counfouude dam sùén, • souvent ».

SALUT AMISTADOUS

M'as dit, amic, dens un courau lengatye


Toun amistat end'un frai malurous,
E tous chagrls, dumpèi qu'un loung bïatye
M'a boutât louy de toun co pietadous.

Auri boulut de la Muso amistouso


Recébe anèi ser moun froun embrumât
Lou poutét dous qui hè ta bito urouso,
Toun esperit ta soubén enspirat !

T'en bas, amic, passeja per las prados


Oun l'arriùlét courrino duçomén
E truchos 1 soul las arroussos juijcados
De inòrt hùelhatye esperrecat3 p'ou bént.
T'en bas tabén, coumo s'en ba l'abélho,
Tyuca las flous end'en tira lou mèu ;
Tous pouemiòts armounious, à l'aurélho
Mounton poulits coum un aire dou cèu.

De la Bal'so aus bòrds ou per la lano


Rèbi soubén, jou, louy de ma maisoui;,
E quan lou bént mountera de la piano
Enteneras quauque còp ma cansouri-

Soui dounc bengut, aquéste sé d'autouno,


Aro que tout de crums3 es caperat,
Et dise, 'mic, dens ma léngo gascouno,
Moun soubenl dan ma fidelitat !

« I.OII fardii/ de Çouii'iòm ».


Parla de foundùm (Gers).

t. Trucha • fouler ■. — 2. E*pci'rcca « disperser «. — ?. (ïuin « nuage sombiv •.

I. NAUÈT COUM'RAI.

116. LOUGE (L.), Docteur-Médecin, à Dému (Gers).

II. NAUÈRI COULABOURADOIJS. — A'QUÉSTE Nt'MERO.

M. Mario Roques que mous a proumetut cra sic sabénto coulaboura-


cioui). En aquéste N° que poud-òm lége es noms de M11 F. C,
d'Aurelhai) (près Tarbo) è det « C'irdiif de Coundom » ; en ét qui bén
qu'es troubaran és de « Ha Iran dera iXoiio » (parla det can toun
d'Aurinhac) c de L. Lafor/nc. — Qu'acibam tabén de balha es narracious
arrecoumpensades en 1906.
Era pouesió entitulado « Gap d'an », de M. Ltiis de Nouguès, que
mous ère parbengudo un pòc tárt ta 't darrè N°. Mès quin doumadje s'en
bam èste pribats !

III. ARRECLAMACIOUS, ESCAMBIS, COUTIZACIOÜS.

Les Membres à qui il manquerait quelques Nos peuvent les réclamer


directement à M. Abadic, 2, rue Thiers, Saint-Gaudens (Haute-
Garonne) qui les leur fera parvenir.
Les Revues qui font échange avec la nôtre sont priées d'adresser les
Nos d'échange directement à M. B. Sarrieu, 8, place Du Bartas, Auch
(Gers).
Enfin, les cotisations de 1908 doivent être adressées directement à M.
A. Tculié, directeur d'école à Saint Girons (Ariège), sans trop tarder.
m
IV. ARREMERCIOMÉNTS, ETC.

— Que deuém arremerciâ de iou manièro touto 'speeialo per aué parlat
loungoméns dera nòsto Hèsto o des nòsti Jòcs flouraus, es Arrebistes
L'Action Régionaliste (1907, p. 250 et 283-285, J. Montray), Lou
Felibrige (p. 94, p. 146 147 et p. 160) que parle tabén p. 154 det nòste
Armanac), è 't Bulletin de la Société Ariégeoise, (1907, N° 4, p. 230,
que balhe et discours de Mu Signorel).
— Arrecebut edj « Almanac Carsinol per 1908 », coumplét e curious
coumo araigùan. — Arrecebut tabén det « Flourégc » quauqui Nos dera
bibrento counferénço det Capouliè sus « la doutrino mistrouléifco », à
Touloui;.
— Mu Bourciez, proufessou de léngo e literaturo 'rroumanes ena
Unibersitat de Bourdèus, qu'a hèt oumadje ara nòsto 'Scòlo de quàte
pubblicaciousdegran intrès : 1° Les poésies patoises d'Armand Daubasse
(1888), pouèto de Bilonauo-det-Lòt (1657-1720), satíric, bèt-còp gracious,
un pòc bourroumut, mès que mérite de nou pas èste at fèt desbrembat ;
2° Jasmin poète de la terre natale (1899) [M. B. qu'ei ho béi ce quin
houe aban tout et pouèto des païs d'Agèn ; aeró qu'a hèt era unitat dera
òbro sió, aeró que houc era hònt dera sió espiracioun, è aeró qu'ei estat
prou ta hè-n un gran pouèto : leçoun que nou déu èste perdudo] ; 3° Les
documents gascons de Bordeaux, de la Renaissance à la Révolution
(1899) [Istòrio, pes escriéuts, det parla de Bourdèus, qu'ei gascoui}} ;
4° Les mots espagnols comparés aux mots gascons (époque ancienne)
(1901) [Qu'en parlaram en N° que béi?].
— Lége en es « Reclams » es artiggles sus et Felibridje Alemant (Es
Jòcs Flouraus de Coulounho, hundats en 1899 pet Dou Fastenrath, ta
imita es de Barcelouno, arrestabblits en 1859 per J. Rubió y ors ) ; ja
n'aùrém dit quauque mot à proupòs des oubradjes de Mu de la Salle de
Rochemaure.
— A . Embruv (Hautes Aupes) que ban hè un mounumént at felibre-
deputat Clovis Hugues.
— Mu Bacquié-Fonade qu'a hèt as « Toulousérfcs de Toulouso » coun-
ferénçes qu'an aùut gran succès. B. S.

.... 'lia Ijùèlz que béi; dera moiinlanho


Oue s'en lourno la 'ra mounlanho....

Cap-d'an, e sòy ta lounh de bous,


Pouètos, musicièns, felibres e coundayres,
Bous de qu'auét jitat coumo bouquets de flous
Bòstis bèrses,'cansous, coundes à touts eds ayres !.
Amics d'un sé... amics toustém!..
Jòcs flouraus ! Jòcsilouraus ! — Delicïous emblèmo,
Er' armounió s'en ba,., que tremolo... cantém !.,
— Mès qu'es mourétch, helas, herésco, ar' ouro mémo,

Douço brumo d'argént ara calou ded cèu,


Bùètz proufonndo tabén ded arriéu de qu'arrounco',
Bùètz de que bramo un còp, e s'apprimo 2 autalèu,
Ed bént $e bou-n amió... E nou demoro sounquo 3,

Après ed amourous ou terrible poutoun


Nou demoro alabétz, taplan bèro, bien bèro,
Que iou 'mistouso, mès immourtalo brembèro 4
. Qu'om passéjo per tout ed moun !..

« Ouè, praube, c'em sòy dit, puchqu'ey cap der' annado,


Las as à souheta milo prousperitats.
— .Mès aro, asparricats coumo un bòl de parrats,
Ja déuen aué lounh tòn imadje, maynado ;...
Ço qu'as a hè, bejam. — Hè, bouto toun berrét,
Destaco toun bastoun penjat ara parét,
Ahoulo sénse pòu ta poutrino miéy nudo,
E, coumo à Són Girouns, saludo-lés, saludo !.. »

Ped cèu tout ela ded iùèr blanc,


Boulan per dessus mounts e lanos,
'Nes palles arrayous de sang,
Encaro un còp, — dang, dang e dang, —
Ma bùètz sounan coumo campanos,
Gascous, peras bòstos cabanos,
Ded nau Murèt ad biélh Arrèu
Hara brouní eado carrèu !
Ço qué souhèti ? — Qué 'ra 'Scòlo,
— Hount nauèro, dount generous
E mès qu'eds gabes balerous
Ed courrént à jamès s'ascòlo, —
Pousco bessa pès Qüate-Batz
E 'ra Gascounho tout entièro,
— Arriéu aro hèt arrieuèro —
'Ra pouesió, raychésso altièro
De sòs felibres decidats !

Ço qué souhèti ? — Béy 'nas prados


'Ra èrbo hauto coumo 'çó,
E poudé cùélhe aras brassados
Eras flourétos bigarrados
17
5
De que plapon ed bért linçó ;
Souhèti que ta 'ra segado
Ed blat haço peta 's cabélhs
E qué, de sòs filéts bermélhs
Ed soulélh, ar' arroussegado6,
— Pintre des pintres arregént —
En tout arreplega soun biatge,
Dècho ascourre ped pèïsatge
'Ras siòs coulous d'ôr e d'argént!..

Souhèti de bey era bitz


Crouchi7 debat sa bèro cargo ;
Souhèti qu'ed droullòt qu'alargo8
Pousco pana — que s'en arritz —
Poumos ta hè capous en Hèrlo 9 ;
Souhèti... — Diéu! més tout d'ui? còp
— N' ay à. dide tròp, tròp e trop —
Moun chapelét que se despèrlo,...
E, ta nou pas èste boulur
De quaucus-us ara lou barbo,
Qu' asparpilhi coumo iou garbo
Eras palhétos ded bounur !...

« — Près dera hièstro grano aubèrto,


Couménços d'aué herét, hòu !
E que mous bas hè passa pòu
De bedé-'t sensé cap coubèrto
Ara tourrado de miey Jè... »
— c Aué herét?... Que pensat?... Jè 1
Mourat encaro iou segoundo ;
Qu'ay soulélh laguéns era pèt ;
M' arresèrbi un darrè souhèt :
— Qu'ey ed darrè de qué 'més coundo..

Adounc, souhèti aquéste 'stiéu


Dé tourna 'ncaro — s' ed boun Diéu
Me dècho béy aquéro epòco —
A 'Uentinhan, minja 'ra còco,
Ço des mès biélhs, coumo iaut' an ;
E poudé entremiéy dious boucados,
Lèrmos e mouros melandjados,
Puna " lous fayços apressados
Coumo un praube puno soui) pai{... ;
4S
E s'era « Bùètz dera Mountanho »
S'en ba canta, cabo 'ra 'Spanho,
En quaucu nauè Sen-Girouns,
0, Tout Puissent, hèt-me 'ra graço
D' embéuedá m 12 at pè des mounts
Der' audou dera tèrro grasso ;
Dichàt-me encaro bey unit
Ed hùéc de qué m' irradio r' amo
Ara bèro e celèsto lamo
De qu' arrescauho d'inflnit !

Liiis de NOUGUÈS.
' Parla d'Aiiînlinhan (II.-P.)

N'ÔTOS. — l. Arrounca «ronfler, gronder». — 2. ■ S'amincit, s'affaib'it ■. — 3.


■ Seulciri'rii », — i. ■ Souvenir ». —5. ■ Plapa ■ marqueter, tacheter ■. — 6. «En
traînant •. — 7. ■ Caquer ». — 8. Garder les bœufs au pâturage. — 9. Prairie d'Aven ligna n.
10. « Fb ! ». — 11. > Puiser ■. — 12. o De m'enivrer ■.

^ ULÈ ^
(Is'.ùéra d"nn prànvc pce)

Jaquét que nechéc pèc è mut. Sa pai è sa mai que nou aéren qu'adaétch
— bé n'aéren plan nuíssa . — Era 'varícha que les sé crouchié 2 ; des-
puch que s' èren maridats que vielién coúhia 'ra quèra 'n hust3. Tavén,
ja houe urous tab éri, et prauve Jaquét : couma 't can, quan l'estrangò
Ihen. A quinz' ans que harié pòu, hásti è pietat. A lòc d'assadourá-u, es sòs
qu'au lechauen ana 'sludia4 pes maisous. Jámes arrés nou l'allé vist
arroúpa 5 náua ; nou le s' aurié cap boulut arremassá un perrequè 6. Ja
vous poudét pensa se carrejaue gùaire pecúnha '. Que vous aurié calut
béi et castètch des pouls de Jaquét2' !
' En iùèr, per un tros d'arraudètcb s o un tussét de gaudines, era gént
qu'au harién endressá9 's vòrdes è 't bestiá ; è 't sé, força qu'au lechauen
droumí 'n larè °. Aqueró qu'ère 't soi? trénta-ui?.
Ed j estiéu, ara áuva, ja partié 'n ta't bôsc o 'n ta 'ra mountânha det
Soularì, è nquiá 'ra nét que harié gùinejá 11 calhaus o hè tûtes 12 'nta 'm-
barrâ-i cuques 13 è gùacs l4.
Sa pai è sa mai nou s'encüidauen 15 det pèc qu'en beié-u à tourna.
Alavéts, s'èren ahumadi16 de quaucarrén, que li avrigauen qùate hlagera-
des ,7 è 'mbouiá-u 'nta 'na dá 't soupâ as cimétsl8. — Prauve, prauve
Jaquét !
Un diá, que l'alién trucat es sôs, et pèc, à plours, gahe 19 's prats de
cap ara Nèsta, 'nta 'ná-s nega sampa. Tout en un còp, de trigá-s, hè un
«3
bram de herástia20
blessáda : « Ma !.. », à hè arretrení21 't bôsc, è cai
22
coúma un bigas ,... tout que s'en héc un. Qu'aüé fenit de soufri.
Jaquét que s'ère mort sénse poudé fenl de díde : « Mama ! » Malurous
sort, et sort des práuvi pècs ! « Lux. »
Parla viélh dera Val de Gùclh-.

NOTRS. — I. « Trop ». —2. Ici, « dévorait (lit. en faisant craquer) ». — 3. « Comme


le ver dans le bois ». — 4. ■ Traîner et s'user (comme une pièce de monnaie) et
aussi (ici), regarder avec envie ce que mangent les autres ■. — 5. ■ Linge ». — C.
«Chiffonnier». — 7. « Vermine ».—8. « Gâteau ovale cuit au four >.— 9. > Nettoyer ».
— 10. ■ Foyer ». — II. • Tournoyer djns l'air ». — 12. > Cavernes, ici Irons ». — 13.

« Insectes ». — 11. « Tétarls ». — 15. Eïicllida-s, « se soucier. » — 16. « Irrilés ». —


17. < Ils lui assénaient quatre coups de bâton ». — 18. ■ Punaises ». — 19. • Prend,
gagne ». — 20. ■ l'ête sauvage ». — 21. « lleltenir ». — 22. « Bûche ». 23. C'est-à-dire
« la tête » (vieille expression).

(Imitat deu pouèto francès Villon)

Alos s'auey, oh, coumo la lauzéto,


Au cèu tout drét que bouleri mounta
Au près de bous, brabo Nousto-Daméto ;
Aus bòstes pès que m'anerl yeta
Enta-m hè drin 1 sulamén escouta....
Lou nouste curé yé 'n predicadèro 2
Que disè saubat lou qui 'n bous espèro :
Se nou pòdi pas 'na 'iîcòro 'nta 'u cèu,
De bach que bous hèy la mio yémilèro 3 :
Sénto-Bièry', à bous aperát-me lèu !

Ar' enta bous que pòdi hè, praubéto ?


Ah, d'autes còs que poudéui canta
La bòsto lùany', è qu'èri hèr' adréto
Ta hè bouqués qu'anáui presenta
Au més de may dauan lou bòst' auta...
Soubén qu'ey floucat la bòsto capèro
E soubén pourtat la bòsto banièro ;
Ué 4 biélho que sòy, nou hèy que puchèu 5 ;
Mès qu'ey lou mió có demourat ço qu'èro :
Sénto-Bièry', à bous aperát-me lèu !

Mario, auan nou tourne l'aroupléto 6


Aquéste mounde, o, que bòy Ihèu quita ;
Qu'anerey béy' à flouri la biùléto
Au printéns bòste, è sénse regreta
'Rré d'aci-bach, que m'en pòdi banta....
50
Ha, nou cérqui pas lou bounur sus tèrro ;
Qu'ey pla tròp soufèr, tirat la galèro :
La bito que m'ey d'un amat de hèu 7 ;
Que bouy la d'En-Hau, dibinamén bèro :
Sénto-Bièry', à bous aperát-me lèu !

You que parli, you, d'aquéro manièro,


Praubo pecadour'8, è houn de misèro !
E pouderèy, jamès, ana 'nta 'u cèu ?
0, pramou qu'en bous ey counfiénç' entièro :
Sénto-Bièry', à bous aperat me lèu!
F. C.
Parla d'Aurelhâ, près de Tai bo (H.-P.)

NOTES. — I, a Un peu ■. — 2. Predicadéro, de predica ■ prêcher ■ vrai mot pour dire


« chaire >. —3. ■ Plainte gémissante ». — 4. ■ Aujourd'hui •. — 5. Hé puchcu ■ em-
barrasser ». — 6. « Hirondelle ». — 7. « Fiel ■. — 8. > Pécheresse ».

ERA 'STACIOUN DERA Í3ART0 D'ARRiBÈRO


(Coumpousicioun premiado en iitOG)

Ara Barto d'Arribèro era 'stacioun qu'ey et dió de Sén Juliar/, 1 en


plénc estiéu, dab et téms bétch, et cèu blu, et soulélh ludént, eras flous
noumbrousos, ets audèts que canton è 'ra naturo que mous imbito ara
jòyo.
Et bilatje qu'ey prou poulitch ; que paréch mémo un moussu de costo
ets autis, sos bedís. Que a quaucos proumenados è plaços : era mès
beròyo qu'ey et Bediau, arrecoubèrt d'.èrbo bérdo, garnitch d'oums2
qu'an mès de cént ans, de marrouniès dab flous de fòrço coulous, de télhs
que sénten boun. Debatch era lou oumbro se bouton quauques arrentiès è
arretrattats è bet-còp de hénnos que parlon des ahès e deras causos det
bilatge.
Mès adj utile que s'ajusto edj agréable.
Que auém un médecin, un farmacièn, dus bouchés, très boulangés, siés
espiciès, iou pòslo, e... tròp de cafès, arrefutges quauque cop tapatjurs
des belhaires: Nou cau pas desbrembá-s es bans, descoubèrts, ce diden,
pes Arroumas3. Se nou pagon pas bièn de mino, que dan, coumo és de
Luchoun, era santatch as que les ne manco. Dilhèu, dabb' et téms, era
Barto debenguera iauto « 'rrèyno deras Pirenéos »... Génts bien pourtants
e génts malauts tròbon, à nòsto, ço que les eau.
Dab tan de causos, iou 'stacioun nou pòtch èste que bèro ; d'alhurs es
Barténcs, que an souci dera lou 'rreputacioun qu'ey counegudo bien
lounh ena countrado, hèn ço que eau enta hè era hèsto beròyo.
SI
Èt dissate de sés, eras campanos que sounon à bándou 4 ; qùate musi-
cièns e quauquis dròlles que pòrton glòbos alugats, acoumpanhats pera
pouliço (et gardo è 't cantouniè), que hèn iou 'rretrèto as flambèus.
Pendént era nét aquéts musicièns que ban da iou aubado as persounatges
en plaço è aras goujatos.
Et diménje de maytis, eras carrèros que soun netejados ; qu'ey planton
piquets dap drapèus ; òn nou béy que bùeturos è estranjès que bénguen
enta 'ra hèsto ; on nou béy tabé que jòcs e debertissoménts. De cap à
meddió, et brutch que s'acabo e toutis que ban dinna.
Après edj arrepas, es dròlfes, abilhats det diménje, s'en ban enta 't
Bediau en tout coundá-s eras tarjos5 que les an datch, è qu'es ban
croumpa flùléts è mirlitous enta coupa 't cap aras génts dab aquéro
musico. Après, que sòrten eras goujatos ent' ana ta brèspos dap lous
tùeletos nauos. Eras ious que soun elegantos : era pélho6 è 't chapèu que
les ban bièn ; eras autos que soun patudos, que nou saben ce que hé
deras mas ; e cadaiou que auèyto per debatch et gùélh ço que pòrton eras
autos. Enaglèyso nou auèyton ne nou escouton gùayre à moussu curé :
sounco7 aueyta ça quin soun abilhados eras ious è 'ras autos.
Ara fin deras brèspos es goujats qu'arribon en Bediau. Es musicièns
que pujon sus iou 'strado è que couménçon à souna. Alabéts eras
dançayros qu'arribon bite è eras danços ja couménçon. Oh. b' ey curious
d'aueytad'un bricalh lounh ! Que bed-òmàsauta erasplumos è 's arribants
de toutos eras coulous qu'eras goujatos an en es chapèus. Ara Barto
qu'ey era mòdo que cado goujato déu da as coumpanhous de bal iou
pecéto. Es coumpanhous que an iou pòtcho dera bèsto plió de bréns.
Quan iou dançayro nou a datch era pecéto, un coumpanhoun qu'au jéto
un punhatch de brén sus et cap, ço que hé bien arride. Quauque còp
tabén, et dançayre ou era dançayro qu'estramuco còntro iaute ; alabéts
que s'espatarnis 10 at miéy det bal ; pensatch se touti s'en trufon ! e
aqueró qu'arribo sùén.
Es quénou dançon ou que nou auèyton à dança s'en ban enta 's chibaus
de bùès. Et darrè còp " que i-auyó enas carrétos è sus es chibaus mès de
granos persounos que de maynatges. Un òme biélh, tout cap-pelatch
qu'èro sus un chibau. At cap de dus ou très tours, qu'es dechèc ana, que
cajéc per tèrro e que s'esclapoutic 13 et chapèu, mes étch nou se héc
pas mau. Jamès un arride parèlh de touto 'ra gént.
De cap aras siés ouros, toutis s'en ban soupa. Enta nau ouros òn s'én
tourno enta 'ra hèsto. Aras brancos de toutis es arbres det Bediau que
pénjon balous alugats de iou troupo de coulous ; era merió qu'ey esclayrado
dab era electricitatch ; après que tiron un huée d'artifIci è tout aqueró
qu'ey bien poulitch.
Quan edj artifici ey finitch que tournon à dança. Alabéts que i-a mès
de dançayros, permou fòrço qu'an bergounho et dió. Et sé, j' òn arrits
mès. Que i-a òmes è goujats que croumpon counfettis, ò quan béden iou
hénno, iou goujato qu'arrits, sénse dide 'rrén qu'au jèton un punhatch d«
o2
counfettís ena bouco. Toutis alabéts qu'es torcen d'arride. Fòrço còps,
tabéi?, quaucuiî que a lheuatch ui) bricalh tròp et coude que bo dança ;
iaute enta trufá-s d'étch qu'au da iou empénto14 enta hè-u cay. Edj aute
quan éy per tèrro que hè ana eras cámos è 's braces enta lheuá-s è que
serbís de farço.
Enta miéjo nét que hèn era darrèro danço. Toutis qu'es dan era man
è que dançon era farandòlo ; qu'en i-a toustém quaucun ou quauquiou
que hèn urj faus-pas ; mès ets autis nou-s trigon pas. Et panteloun eu
era pélho ja 'y sùén esperrecatch, et chapèu esclapoutitch |S. Pourtant
arrés nou-s fatcho, toutis que arriden. Après era farandòlo cado-un s'en
tourno enta caso siou.
Edj endeman, qu'ey « Sén-Belitrin »15 ; qu'on se Ihèuo tard coumo de
juste ; era hèsto qu'es téi? tout et diô ; mès enta fòrço òmes que cau
mès de tourrins que de fricot...
Hortense-Madeleine VIGNAUX.

Parla déra Barlo d'Arribéro, canloui) de Sén-Gaudéns (Hto-Gno).

NOTOS . — 1. El 28 d'Aoùsl. — '2. ■ Ormes ». — 3. Forme corrode, quoiqu'on dise


d'ordinaire Arroumèns. — h. » A loule volée ». — 5. ■ Écus », liit. ■ targes ■ ; ici plutôt
« gros sous «. — 6. ■ Robe ». — 7. « Rien, sinon... ». — 8. « Son ». — 9. ■ Trébuché ■
— 10. « Il s'aplatit, il s'étale ». — 11. 1905. — 12. • Chauve ». - 13. Esclapouti
• aplatir, écraser ». — ii. « Poussée ». — li. Hè Séii-BclUrhi, » fêter le lendemain d'un
jour de fête ». Cf en bichonnais Sén-Mctitrouv (on dit aussi Belitrouri et Baïtt'diriJ, et
s. d. le français « beliue ».

Pubblicacious Felibrénques

— Que mous auém desbrembat de senhala, en Almaiiac de l'Ariéjo,


nn beròi counde, « Le Poulí del Senhou », de M. J.-M. SERVAT.
—■ Tout just parechudo ena liberariò Sarthe, à Banhères-de-Luehour! :
« PIRÉNO », tragedió imitado des tragediés elleniques, en luchounés, "dap

còrs en larboustés è musico, notes è traduccioun francéso, de M. B.


SARRIEU (3 fr. 50).
— Det madech autou, en Luchon-Therrnal, « ERA 'BRENECHÉNÇO »,
coumedió-mouralitat (Que sera tirado en départ).
— Que bèm, en es « Reclams » anounçats pouèmes, de dus des nòsti
Counfrais : « CASE », de -M. S. PALAY, è « L'ARREBISCOULADE », de M.
M. CAMELAT. — O-plan : era léngo nosto, dap tout ço de caso, que

tourne 'rrenèche è 'rrebiscoulá-s !...

Ci.0:0. ■
B ÊZ ï E R S
DE ÇO QUE PARLARÀ AQUÉSTO 'RREBISTO

« Era Bouts dera Mountanho » que s'oucupara de literaturo, de ciénço,


è de tout ço que pouirá enteres d et Felibridje.
Coumo 'rrebisto literário, que pubblicard pouesiés, coundes, noubèles,
è auti bèri (è coumbenabbles) escriéuts en léngo gascouno.
Qu'estudiarâ es parlas gascous, enta hè les counégue è aprecià.
Que serà erouso tabén de hè paréche touti 's biélhi doucuménts en
gascoui) que l'au pouiran este coumunicats.
Coumo 'rrebisto cientiflco, sense cap de pretenciouij, que balhará —
eij gascoun — quauques crouniques que s'arrepourtardn as ciéncés
teouriques è pratiques (matemàtiques, fisico, chimió, agriculture, igièno,
endustrió, etc.)
Nou lichará pas tapòc de coustat era istòrio è 's sos enchinhoménts.
Que pouirá mémo trattá quauques questious de mouralo.
Enfin, que tenguera 's sòs lectous as courént dez òbres des Felibres
è dem moubemént felibrénc.
Ta 's coundes-arrenduts des Ious oubradjes que soun pregats es autous
d'embouiá-les en doubbl'egdzemplari, en tout endicá-mous, se eau, et
prêts des boulumes è 't liberaire aoun es tròben.

Edj abounomént ara « Bouts déra Mountanho » qu'ei de 3 fr. per an ;


è nou sera pas majourat, mémo s'era nôsto 'rrebisto bén a groussi è a
paréche cado mès. Mès qu'engadjam es nòsti brabes abounats a balhd-
mous, s'ap pòden, era'lou adesioun coumplèto.
Cado mémbre dera nòsto 'Scòlo que hara soun pousibble ta proucurá-
mous, ta lèu que pousque, membres agechénls noumbrousi : mès seram,
é miélhou pouiram hè. E, mès encáro, cadun que mous boulerá ajudà det
sor? sabé è déra sio plumo.
Es qui nu-an pas encaro pagat era lou coutizacioun que haran bièn
d'embouiá-lo sénse dcslrigd-s : à Mu Teulié, à Sen-Girouns, atau qu'es-
bitaran frèssi.
Adreçd-s ta ço d'aute, pet moumént, a Moussu B. Sarrieu, 8, plaço
Du-Bartas, Auch (Gèrs).

BOUCABULARI GASGOUN

Que haram paréche en aquésto 'rrebisto, debadj et titre de « Bouca-


bulari gascour/ », listes de mots e d'espressious tirades des dibèrsi dialec-
tes gascous. Que i-â en gascoun fòrço tèrmes è tournures qu'es tròben
prèsque semblabbles en francès, è que soun coumprenuts faciloméns
mémo pes qui nou counéguen pas gùaire 'ra nòsto léngo : nou serà pas
necessari d'endicd-les acitau. Que mous countentaram de noutá, en tout
endiedn era proubenénço ò balhd-n era traducteioun francéso, es tèrmes
è's loucucious que presentaran quauco particularitat o quauco dificultat ;
è d'aquéro manièro que trebalharam a manténgue è a estiéne 'ra coune-
chénço des arrichéces del lengùadje des nòsti páis.
Tadaquér'òbro, qu'auram bejunh der'ajudo de touti's nòsti- amics ;
qu'esperam que nou mous hará pas défaut. — Que haran bièn tabén
es autous, s'tmpléguen bec-còp en Ious artiggles quauque mòt pòc usitat
o tròp loucau, de balhd-n en noto 'ra sinhificacioui}.
STATUTS DE L'ESCOLO DERAS P1RENEOS

ART. 1. Il est fondé, pour la région gasconne de la haute Garonne et


de ses affluents, une Ecole félibréenne qui prend le nom A'Escòlo deras
Pirenéos (Ecole des Pyrénées).
ART. 2. Le siège de l'Ecole est à Saint-Gaudens. — Elle comprend
trois grandes Sections : 1° Haut-Comminges, Nébouzan, Quatre-Vallées
(Saint-Gaudens) ; 2° Bas-Comminges (Muret) ; 3° Couserans (Saint-
Girons).
ART. 3. Le but de l'Ecole est de maintenir et de relever la langue
gasconne du Comminges et du Couserans, de conserver les traditions
et les usages locaux, et de développer la vie régionale.
ART. 4. L'Ecole s'interdit absolument toute polémique politique ou
religieuse, soit écrite soit orale.
ART. S. Les Membres actifs paient 6 francs par an, et ont droit au
titre de Félibres et à toutes les publications de l'Ecole. — Les Dames
sont admises. — Les Bienfaiteurs de l'Ecole pourront être déclarés par le
Bureau général Membres honoraires.
ART. 6. Il est [recommandé, en envoyant son adhésion au Bureau
général, d'indiquer, en outre de l'adresse, le lieu d'adoption au point de
vue dialectal.
ART. 7. Il y aura des (îroupçs locaux là où plusieurs Membres actifs
(5 au moins) décideront d'en établir un. Tout Groupé devra se rattacher
à l'une des trois Sections.
ART. 8. Les trois Sections et les Groupes jouiront de la plus grande
autonomie, à la seule condition d'agir conformément aux Statuts, notam-
ment de respecter les articles 3, 4 et 5, et de se tenir en rapports avec le
Bureau général.
ART. 9. L'Assemblée générale de l'Ecole, composée de tous les Mem-
bres actifs, doit se réunir une fois l'an. Elle peut modifier les Statuts à
la majorité absolue,
Art. 10. Le Bureau général est élu au scrutin secret pour 3 ans par
IV --semblée générale. Il est composé d'un Président, d'un Secrétaire,
d'un '"résorier, et de trois autres membres, ayant rang de Vice-Présidents
et représentant chacun l'une des trois sections de l'Ecole. — Le vote par
correspondance est admis pour cette élection.
ART. H. Les questions relatives à l'administration de l'Ecole, à ses-
publications, à ses fêtes, à ses relations extérieures, sont réglées par le
Bureau général.

NOTA. — Composition du Bureau général pour les trois années 1907,


1908, 1909 : Président, M. /,. de Hardies; Vice-Présidents, MM. les
abbés Y.-D. Dufor (Haut-Comminges), //. Daubian (Bas-Comminges),
D. Cau*Durban (Couserans) ; Trésorier, M. A. Teulié, à Lédar, près
Saint-Girons (Ariège) ; Secrétaire général, M. B. Sarrieu, 8, place
Du-Bartas, Auch (Gers).

Le Gérant : N. ABADIE.

Vous aimerez peut-être aussi