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ESCOLO DERAS PIRENÉOS

(COUMÉNGES, QUATE-BATS, NEBOUZAN, COUSERANS, HAUTO GAROUNO)

3Bh

ERA BOUTS
DERA

MOUNTANHO
ILLUSTRADO

QUE PARBCH ET 15 DE CADO MÉS

6MO ANNADO AQUÉSTE NüMERé


N° 8-9 AOUST-SETÉME 1910 20 Sòs

Cl 0.0.
8ÉZÏERS
BIBLIOTECA
DE

L'INSTITUT
D'ÉSïL'DIS
OCCITANS
Abounomént : 3 fr. per an

SEN-GAUDENS
EMPRÍM AR[0 E LIBRARIO ABADIE

1910
SOUMARI
1 'ages
I. — Notre Fête de Montréjàu. — Avis impor-
165
II. — La Cánsoun de la Coupo, de Fr. MISTRAL, (dabb era
musico), è 'ra traduccioui) en gascoun per B. SAH-
167
III. — Uo Leyéndo sacrado : Sent Missouli d'Auro è 'ts sàés
coumpanhous màrtirs (Firi), Fr. MARSAN 168
IV. — 0 Moun Païs ! Rouman coumengés {Firt, X, XI, XII
è XIII è Nòtos, H. DAMBIELLE 172
V. — Cor d'Estèr (Racine, Esther, III, IX), traducioun per
H. BENTURE 188

VI. — Era Cançoun det Casse (dap musico), J. Foix è B. SAR-

RIEU 191
VII. 192
VJH. — La Tardou à la Mountanho, J.-M. SERVAT 194

XI. — lïra bisto curiouso, sounét, A. SARRAT 194


X. — Noubèles, B. S 195

RÈGLES PRINCIPALES DE L'ORTHOGRAPHE GASCONNE

En règle générale, on écrit comme on prononce, et les lettres ont la


même valeur qu'en français.
On prononce et cli comme en français ; on écrit dz pour dz, dj pour
dj, ts pour ts, et tch pour tch.
On représente 1 et n mouillées par Ih et nh (ballid, mountanho).
On peut noter v une n gutturale possédée par le gascon (car/, téTigue).
Jamais t n'a le son de s ; on écrit atencioui?, etc.
Les diphtongues monosyllabiques formées par i, ou, et u peuvent
s'écrire ainsi :
1° ay, èy, ey, iy, oy, oy, ouy, uy (ou bien ai, èi, ei, etc., sauf pour
i y et uy) ; il ne faut pas écrire aï, èï, etc.
Et iu, iè, ie, yi, ib, io, iou, iv, (au début d'un mot, ou d'une syllabe
bien détachée, on peut mettre ya, yè, etc.)
2° a.ù, èù, eù, iù, où, où, ouù, uù (mais il vaut mieux se passer de
mettre l'accent sur Vu pour an, eu, fu, òu, et même pour iù, si on écrit
yu ou iù pour iu) ; il ne faut pas écrire aou, èou, ni aii, èii, etc. ;
Et ùa, ùè, ùe, ùi, ùo, ùo, ùou, ùu (mieux que oa, oè, etc., et que oua,
ouè, etc.) On pourra ici aussi, sauf pour ùu, se passer de l'accent grave
sur ù, si l'on suit la règle ci-après.
3° tia, lie, lie, ai, etc. (le signe à, très lisible, évite de donner deux
valeurs au signe u ; on peut dès lors dire que u, précédant ou suivant une
autre voyelle, a toujours, sauf après q, et dans que, gui, le son ou).
Le tréma est réservé pour indiquer que l'i et l'u qu'il surmonte se pro-
noncent à part, avec le son qui leur est propre (bïoulént, arrüà).
Tous les autres caractères ont à peu près la même valeur qu'en fran-
çais.
AVIS. — Dans un intérêt de précision linguistique, les auteurs sont
priés de vouloir bien indiquer exactement, à la suite de leurs articles en
gascon, à quelle localité appartient l'idiome employé.
C.l.0.0.
S £Z ì E R S

EUA BOUTS DËRA MOUNTANIÌÛ


gmo ANNADO : 1910 N°s 8 é 9 AOUST-SETÉÌIE « TouUém Gascous ! »
•~S=.

HÈSTO DERA 'SCOLO DERAS PIRENÉOS


à M0URIJAÜ' è as ImMrous
(Auantinhan, Gargas, Saint-Bertrand)

PROGRAMME
lre Journée. Marûl 6 Septembre : à lïlONTREJEAU
MATIN, à 10 heures 1/2: Réception des Féli-

bres, Inauguration d'une plaque en l'honneur du


poète gascon Laradc. Discours, par M. R. Lizop,
et chants gascons.
MIDI moins 1/4 : Banquet (4 fr. 50) (chants
gascons).
ÁPRÈS-MIDI, a 2 heures (sous la halle, ou
dans la cour de l'hôtel Barlhe: ce détail sera
fixé à temps) : Séance de nos Jeux-Floraux.
Discours par le Président et les Vice-Prési-
dents. Rapport sur le Concours de 1910 par le
secrétaire général, distribution des récompenses
(fleur d'or et d'argent, médailles de vermeil,
d'argent et de bronze, diplômes, livres gascons)
aux lauréats du grand Concours et du Concours d'enfants. Chants gas-
cons. Meilleurs morceaux de la fanfare Montréjaulaise. Déclamations et
lectures, par MMUes Jeanne Latour et Yvonne Sapène, MM. Modeste
Grand et Maurice Joanny.
Som : A 7 heures 1/2, diner intime.
A 8 heures 1/4, Concert et Discours. Représentation de « La Prumèro
Escapada », coumedio militario en 1 acte, de M. l'abbé Dambielle, par
MM. Firmin Cauhapé, C. Salies, Auguste Bernadet. — « Dirabéul et

l'aloumé », par M. Camille Salies. — Chansonnette, par M. Jean


Lamarche. — « Les esclops », par un groupe d'élèves de l'école libre. —
La société philharmonique (Dr M. Moulines) prêtera son concours toute
'a journée.
2me Journée. — Mercredi 1 Septembre : Aux Environs
MATIN. — A 8 heures : Départ pour Aventignan en chemin de fer, en
voiture, ou à pied (o kilomètres).
A 9 heures : Concert. — Représentation de « Lielour », la belle pasto-
ra e
' gasconne de M. Louis Barbet, jouée par l'auteur et ses amis.
166

A 10 heures 1/2. Visite de la Grotte de Gargas ; chants gascons;


conférence de M. l'abbé Castet.
MIDI. A midi moins 20. Déjeuner, dans la cabane même de la Grotte

(2 fr. 50).
APRÈS-MIDI. — Al heure, départ pour Saint-Bertrand de Commin-

ges en voiture ou à pied. Réception des félibres par la municipalité.


Lectures gasconnes. — Visite de la cathédrale et du cloître. Départ.
Banquets, Hôtels et Trains

— Les adhérents au banquet de Montrejeau et au déjeuner de


Gargas, doivent en informer sans retard, M. l'abbé Dufor, à Labarthe-
de-Rivière (H.-G.).
— On trouvera à se loger à des prix très modérés à Montréjeau
(Hôtels Barthe, Du Parc, Leclerc-Daureu) ou aux environs de la gare
(Hôtel Terminus Buffet, Hôtel Bladier, Hôtel Dutrey, Hôtel Péne,
Hôtel du Commerce, etc.) ; ou même, si on le désire, à Loures ou à Bar-
bazan.
— Les trains, fort nombreux à cette époque de l'année, fournissent
toutes les commodités d'arrivée et de départ. La demi-place a déjà été
aimablement accordée (pour plus de 50 kilomètres) par les Ciesdu
Midi et d'Orléans, et les billets de réduction sont déjà demandés. Ils
arriveront à temps.
INVITATION OFFICIELLE

« Eza 'Scolo dezaô Pizenéoà » a l'honneuz d'invitez patticuliè-


zement à la fête de ôeô Jeux-Flozaux — qui, à l'occaôion du 6mc
annivezàaize de àa fondation et de l'inôczipiion daná âon livze
d'oz du 400e adhézent, àeza célébtée cette année avec un éclat
tout pazticuliez — leá Membzeô deá Sociétéô Savanteá deô dépaz-
tementá óuz leàqueló elle ô'étend pluá ou moiná (Hauleô-Pyté-
néeô, Gezá, Tazn-et-Gazonne, Haute-Gazonne, Aziége) et de
l'Union lu'ótozique et azchéologique du Sud-Oueôt ; leô Membzéâ
de la Fédézation de.i Sociétéô Pyzénéiôteô, notamment la Section
deô Pyzénéeô Centzaleá du Club Alpin de Fzance ; leô Membzeâ
du Félibzigeô, áuztout ceux du Félibtige centzal et ceux dei
Sociétéâ félibcéenneô de noô zégionô (Académie de Clémence-
Iôauze, Eàcolo Moudino, Toulouàani de Toulouóo, Eàcclo Cazci-
nolo, Éàcolo Audenco, Société d'étude.i catalaneá, et les deux
Ecoleá áceuzà, Eácolo Gaátou-Febuá et Eácolo Mazguezito) ; enfin,
d'une façon génézale, àan.i aucune diàtinction d'opinion, touteâ
leó autozitéá localeá et toutes leô pezâonneô du papà qui ô'inté-
zeôôent à l'œuvze éminemment pattiotique de la conàezvation de
notze idiome gaôcon.
Elle ptie aiiàôi tous ôeô Membceô et Adhézentô de vouloiz bien
conôidézez le pzéôent aviô vomme une invitation PERSONNELLE.
Elle temezeie d'avance M. le Maize et la Municipalité de Mon-
tzéjeau, leuzô adminiôtzéô, la Société philhazmonique -et lei
aztiôteô qui veulent bien nouô pzêtez leuz coneonzô avec tant
d'empzcôôement. Mezci également aux Municipalitéô d'Aventi-
gnan et de Saint-Deztzand qui ôe ptépazent à nouô faize le
meilleuz accueil.
Aiant, haut! ta manténgue eta Gaôcounho ! Aiant, Couméngeà
è Couáezaná ! ERA SCOLO DERAS PIRENÉOS.
167

LA CANSOUN Dl LA COUPO

Aire : Guillaume, Tòni, Pitre, de ÍABÍLÏ (Empr. Seguin é Imbert, Abinhoun)

■i . ivcTrirmouTi encore

pur de nos-tEjdantCoupsantiE yer-san^ûyûf-joàpîfnlWywjijïisestnr


EN PROUBENÇAU EN GAscoun LÜCHOUNÉS *

Prouvençau, veici la coupo 0 Gascous, 'n aquésto coupo


Que nous vèn di Catalan : Catalas è Proubençaus
A-de-rèpg beguén en troupo Que bòn que beuiam en troupo
Lou vin pur de nôste plant! Et bip pur des plants pairaus !
R. — Coupo santo Arr. — Coupo santo
E versanto, E bersanto,
Yuéjo à plen bord, Bùédo à pliés bòrts
Vuéjo abord Es acôrts,
Lis estrambord Es hauts traspôrts
E l'en-avans di fort ! E 'dj « en-abans » des forts.
D'un vièi pople fier e libre D'un biélh pòbble fièr è libre
Sian bessai la finicioup Qu'èm dilhèu 'ra fenicioun,
E, se toumbon li Felibre, E dabb et darrè Felibre
Toumbara nòsto nacioup. R. Cai que bo nòsto nacioup. Arr.
3. D'uno raço que regreio De iou 'rraço 'rregermianto
Sian bessai li proumié gréu ; Qu'èm dilhèu es jéts prumès ;
Sian bessai de la palrlo Dera patrió 'rremountanto
Li cepoun emai li priéu. R. Qu'èm dilhèu es deuantès. Arr.
Vuéjo nous lis esperanço Bùédo-mous es esperances
E li raive dóu jouvènt, Dabb es sùnis des cors jùéns,
Dóu passat la remembranço Det passat es soubenances
E la fé dins l'an que vèn. R. È 'ra fé, ja, 'n futur téns. Arr.
Vuéjo-nous la couneissènço Bùédo-mous 'ra counechénço
Dóu Verai emai dóu Bèu Dedj Ideau, hilh det Cèu,
E lis àuti jouïssènço E 'ra bienerouso ciénço
Que setrufon dóu toumbèu. R. 'Uè, qu'es trufe det toumbèu ; Arr.
168

6. Vuéjo-nous la Pouëslo 6. È 'ra lame pouetico


Pèr canla tout ço que viéu, Ta canta tout ço que biéu,
Car es élo l'ambrouslo Premou qu'éi 'ra hònt magico
Que tremudo l'òme en diéu. R. Que trasmudeedj orne en diéu. Arr.
7. Per la glòri dóu terraire 7. Tara glòrio dera tèrro,
Vautre enfin que sias counsènt ; Frais de Léijgo d'O, toustém
Catalan, de liuén, o fraire, Siam units, en pats è 'n guèrro,
Coumunién toútis ensèn ! R. È 'n iou amo coumuniém ! Arr.
Frédéric MISTRAL.

NOTES. — ' Plusieurs de nos Confrères ont insisté avec rai-on sur l'intérêt qu'il y a
pour nous à connaître les airs felibréens principaux. Voin donc d'abord le plus
célèbre, l.aCausoun de la Coupo, de t'r. Mistral, avec l'autorisation de l'auteur. « Poudès
cslumpa dius voslo bravo recislo • , nous écril-il, « la Cansouii de la Co ipo, paraula è musico
è Iraduúoun gascouno eu subie, emè Iou bon-jour en Sanlo Eslello ». — To u li 's nosii
'rremereioménls ; Coumcnges é Consenti* que In pouiran al.ni canla à Moiinrcjan. —
[La Strophe I a du èlre modifiée, comme la 7", p. nr les flascons. — De légères moililiea-
tions pcrmelleut d'adapter nolie traduction aux divers pallers gas ans ou béarnais ; les
voici (non cnmpr's les finales j ou e, os ou es, ni les articles lu», la ou el, ira, elc. quand
il n'y a pas de difdcuilc ; au besoin, transformer era en 'ra). Sir. I. lieguiam, bebiam. —
ii Vies. — Str. 2. Que cuira, Caijcra, elc. — Sir. 3. l'alrio mountanlo ; — deuanlés, douai!-
ciès, abauciés, elc. — Sir. i E tous sonis ; las soubenances ou rvbrembances. — St. 0 Que
se Irufo. — Sir. 6. Les (liai, qui accentuent l i peuvcnl traduire exaclcmenl : llitedo-mom
la f'ra) ponerio... Vremox qu'ei er' ambroisio, ou bien : l'rcinou qu'ei plan l'ambrousio. —
Str. 7. E 'u à' aine. Pour les Strophes S et 7 el le Hefrain nous nous sommes inspiré
de la traduction calaiane de Francesc Jtalhiu, que le gascon petiI mieux suivre. Mais,
autant que possible, nous avons serré de prés le provençal, adoptant les termes aisément
intelligibles comme « beisanto », • cii-afiaiis •, fenicioutì el írasmnrfa.] I! SARRIEU.

UO LEYÉNDO SACRADO

è 'ts sués coumpanhous màrtirs

(Seguido è fi)

At cap de bèt téms, quan et soubenir d'aquéts màrtirs hou efaçat dero
memòrio dero yént dero countrado, alabéts Diéu que permetou 'ro lour
descoubèrto de ùo manièro merbelhoudo.
Que i-aiéue à Banaslòn, parròquio situado près de San- Vicente, à
mo 1(1 'squèrro dera Cinca, u caperô de grano 'reputaciou de bertut.
Dero süo glèido, bastido sus u tepè, que bedou à pouya u sé, eno direc-
ciou dero gròto, ùo bèro coulôno17 de hùéc à cap at cèu. Tout prümè
qu'es crei qu'aquét hùéc nou ère que ùo d'aquéres usclades 18 de qui-
alugwen ets ùelhès sus eres mountanhes.
Coumo aquéro coulòno de hùéc continuaue à paréche cada sé en
madéch endrét, t< acrò », c'es didou en ét, « nou pôt èsle naturèl ; que i-a
169

aci assegurndamént u mistèri. » Arreílexiou hèdo, que s'en ba trouba et


curé de San- Vicénte, que l'arrelate ço de qui-a bist, è que l'engatye à hè
ùo proucessiou à cap àro gròto, entout d i u à enténe qu'ei troubara
quaucarré de merbeliious. Atau dit, atau hèt. Moun curé que part en prou-
cessiou de cap ara gròto dab ets siiés parrouquiaus. Arribats en aquét
endrét, ni ets ils ni ets autis nou bedoun arré que meritèsse d'atira 'ro
lour atenciou. D'arretour à San- Vicénte, ero yént que s'en ba trouba 't
capérò de Banastòn, é qu'au demande se nou sérié pas estai bittimo de
bèro illusiou...
Aquéste qu'ails assegure que bé toustém aquéro lumièro eno madé-
cho plaço. De nauèt qu'engatye et curé de San- Vicénte a ourganisa ùauto
proucessiou è qu'au proumét, se nou tròbe arré aquéste còp, qu'ei
inara à soun tour dab ero süo parròquio. Et ciirè de San- Vicénte
! qu'ourganise ùo nauèro proucessiou à cap ara gròto, mes nou ei pas mes
airous qu'et priimè còp
Alabéts et caperò de Banastòn qu'es boute à denhùò 19 e à prega Diéu
ento demanda 'ra gráci.o de descoubri 'ro clau d'aquét mistèri ; après
que part en proucessiou aab sous parrouquiaus. Ero parròquio de San-
Vicénte qu'es yùénh ara süó. ïapèc qu'er' òme de qui pourtaue 'ro
crouts arribe pres dero gròto, nou pòt, o miracle ! ne auança ne 'rrecula.
i De-seguit et caperò de Banastòn que da 'r' òrde d'auri ero tèrro, è 'n
quáuquis mouméns qu'es troben eres ósses '10 de Sént Missouli è dets
fliés coumpanhous, pló counserbades. Après aué-les amassades preciou-
daraént, que soun pourtades en triounfe ento 'ro glèido de San- Vicénte, è
aci depousadcs cnr ùo cacha21 à diies claus : ero ùo counfiado at prumè
magistrat de Banastòn è 'r' auto at prumè magistrat de San- Vicénte.
Aquéro cachu qu'ei boutado laguéns ùo nicho at méi det gran auta, è atau
espousado ara beneraciou publico.
Dab et téms, coumo 'ro quèro22 es minyaue 'ro cacho, alabéts eres
arreliques que houn depousades en ùauto cacho daurado. Aquéro trasla-
ciou qu'es hé en sétze-céns quaranto-qùate. — Ero darrèro traslaciou
que date dero construcciou dero Capèlo de Sént-Missouli, bastido eno
glèido de San-Vicénte, at detsùeitième siègle.

H **#
Dauit ero noubèlo d'aquéro enbenciou qu'arriba à Gadelhò è Trachèrro.
Els coumpntriòtes de Sent Missouli, gauyoudis è fièrs, que s'emprèssen
de demanda ar' abésque de Couménges ero permissiou de bouta 'ro lour
glèido è 'res lours persounes debat ero süo proutecciou. En 1530 adeya
I qu'es tròbe plaçado soub' et sué boucable 23.
En gran auta qu'ey a ùo pèyro sacrado, en demès que s'i pot léye
«cuitat en carattaris prou grossis et nòm de Sent Missouli.
Uo deres campanes d'aquésto glèido, noumentado praci deuant ero
I nùsoulino, que passaue per aue 'ro bertut de conyura 'ro grèlo. Arre-
hounudo en 1888, qu'ei estado boutado dedempus alabéts debat ero embou-
raciou de Sent Missouli, de Sent Bládi è de Sent Marti.
170
Ero hèsto de Sent Missouli, qu'ère celebrado à Cadelhò è Trachèrro
auant ero 'Rebouluciou et 24 de may. Aro que s'i té 'ro de Sent Marti,
et gran abésque de l'ours.

A parti dera lour traslaciou eno glèido de San- Vicente, erps arreli
ques de Sent Missouli è dets sites coumpanhous que houn er' oubyèt de
ùo grano beneraciou ento ça 1744. Et 26 de may d'aquéro anádo, Mous-
senhe Francés-Antôni de Bustamante, abésque de Barbàstro, que pourta
ùo Ourdounanço ento suspénde 't lour culte. Noutiflcaciou dero susdito
ourdounanço qu'ey dàdo ats parrouquiaus de San- Vicente, Banastòn i
Labuerda, per don Pedro de Oneca, et siie becari generau. Grano que
hou 'ro lour surprédo. Nou tardan ùayre à adressa ùo loungo suplico
ar'abésque, en bisto de hè arrest ibli u culte qu'aus ère ta ca.
Arreflexiou hédo, Moussénhe de Barbàstro, qu'auttorisé ùo cnquesto.
'Ueyt testimonis dinhes de fé que soun entenuts. Aquéstis nou an nòdo
dificultat ento prouba qu'et culte en questiou date de tems immemou-
riau. Snber aquéres entrefètes qu'es hè 'ro 'rrecounechénço deres arreli-
ques. Tres ósses qu'es trouban eno cacho : ero ùo qu'ère de ü ùme
entrepocaméns 'u atyat de 40 à 45 ans ; é 'res dites autes de maynadéts
atayats de 12 à 14. Quauques pèces qu'eren de manco eno òsso de Sent
Missouli. Acrô ya's councep naturalaméns quan on sab dab quino facili-
tat aquéres arreliques èren acourdádes. Forço glèides det diocéso de
Barbàstro, è mémo dets de Huesca é de Llèyda qu'an er' aunou de
counserba-n.
Et 13 d'abriéu 1750, per Sentencio de Don Antòni Miranda, becari
generau de Moussénhe Benédit Marin, successou de Bustamante, et culte
deres arreliques de Sent Missouli è dets sues coumpanhous que hou
arrestablit coumo det tems passat. Defénso tabé que hou pourtàdo,
d'aquet dió ar' enyant, de tira nòdo mes arrelico det cachou, sus peyna
d'escoumunicaciou25 ; mes, enta da tout u quauquo satisfacciou ats parro-
quiaus de San-Vicente é à lours bedis, qu'aus ère permetut de causi ùo
reliquo pramou de poudé-lo espousa ara beneraciou publico. Alabéts que
prenoun et cap de Sent Missouli é qu'au plaçan laguens u buste de
bùès tout daurat.
Ero tradiciou qu'arrelate que u yùen òme de Cadelhò, ahérémòt26 ena
Casa de Buil, ùo deres mes coutàdes de San- Vicente, à prou d'enténeà
counda pès sîies mèstres eres caudes merbelhoudes atribüades à Sent
Missouli, qu'es hica"en cap ero idèio d'arraubá-les. Qu'entre de bèro
nét eno glèido der' endrét, qu'es pren aquet buste dab ets escriéuts de
qui s'y troben è que huy à cap à cada süó. Ya-n bouliéue hè autant dero
cacho, mes nou poudou pas arreussi perço qu'ère trop pedànto. D'aquéro
manièro que sérié arribat et buste de Sent Missouli de qu'es troubaue
'no glèido de Trachèrro auant era 'Rebouluciou.
Eno capèlo de Sent Missouli, à ma dréto dera glèido de San- Vicente,
que soun penyats pès e mas en céro, sudaris é d'autis bots, en arrecoune-
chénço deres noumbroudes garidous outtengiides pero slio intercessiou.
Er' aigo dero hount près dero gròto que passe per aué 'ro bertlit de
gari 'ro frèbe quartàno ,s è de hè mouri ets sautarèts e 'res bestiòtes de
qui s'ataquen ares arrecòltes.
Quan arribe de grans flèus, coumo 'ro sequèro, eres parròquies de San-
Vicente, Banastòn è Labuérda, que lien celebra ùo nòbio 29 de misses
eno capèlo de Sent-Missouli, ères arreliques det Sent que soun
espousades dab u gran luminari. Doutze ornes que bèlhen nèt è diò
aquére sarreliques. Se 'ro plouyo nou arribe ara fi dero prumèro nòbio, eres
arreliques que soun pourtàdes en proucessiou ento 'ro glèido de La-
liuerda, è ùo segoundo nòbio qu'éi emprincipiàdo. Poe s'ey a enta ci not
cas oun nou sien estadis exauçadis. Tapée aquéro fabou acourdàdo, ero
yént qu'oufréch at Sent de soulaneles accious de gràclo.
Anciènamens, aquésto segoundo nòbio qu'ère hèdo eno gròto madéch.
Acrò qu'es passaue atau dinco 30 'ro mourt det darrè ermitanhou, arri-
bàdo en Coscojuela de Sol rarbe, sub era fi de detzas-setieme siègle.
Ero hèsto de Sent Missouli è dets siiés coumpanhous qu'es célèbre à
San-Vicente et 15 de may dab ùo grano soulenitat. Pendént ero misso,
cres arreliques que soun espousades. Passat meydio, ero populaciou que
ba en proucessiou à cap ara gròto, entout canta ets Gòyos3>. En
passa près dera hount qu'entoune ùo Salbe en memòrio de ço de qui
itymaue à hè Sent Missouli. Après quauquis mouméns passats à prega
Diéu è à canta deùant er' antic auta dero gròto oun ey arreprendentàdo
'ro sèno det martiri, et pious courtètye qu'arrepren et cami de San-
ïiccnlc. Eres brèspes que soun alabéts cantades, et panegíric det sent
prounounçat, pus eres slies arreliques benerades per'assisténço.

A San- Vicente qu'ey a de tems immemouriau uò frayrió debat


et patrounatye de Sent Missouli. Aquéro frayrió, approubádo pets
abésques de Barbàstro, qu'es coumpose dets mes ounourables par-
rouquiaus der' endrét dets Banastòn è de Labuérda. Qu'ey a entoça
canounges qu'es glourifiquen de hè-n partldo.
En prumè tems, ento èste afrayrat3!, que caliéue paga 80 pecétes e
2 liéures de céro coumo drét d'entràdo. Aquet drét qu' ey estat plò abachat
dedempus quauques anades, pramou de perméte à u mes gran noumbre
d'ornes d'este-y admetuts.
Ara tèsto dero frayrió de Sent Missouli qu'ey a u priéu. Uò deres dues
elaus dero cacho deres arreliques qu' ey entre 'res slies mas, en arre-
counechénço des sacrificis hèts pero frayrió ento basti 'ro capèlo. Dab
172
er' arrebepgut annau que s'entretié 'ro capelo, oun soun dites fòrço
misses entó 'ts counfrays défunts.
Uò capelanió, establido en 1656 per Don Martin Sozo, becari de fíar-
luenga que permét tabé de lié celebra quauques misses en aunou de
Sent Missouli è dets sîies coumpanhous.
Parla dero Bat-d'Auro. Fr. MARSAN.

NOTKS. — 16. ■ Main », par suite « côté », ici ■ rive ». — 17. Coulòiw (luchonnaïs

cotilaito) « colonne ■. — 18, • Flambées ». — 19. « Jeûner ». — 20. Osso, féminin, issu du
pl. neutre collectif os a, signi lie « squelette, ossements >. — 21. « f.bàssc ». — 22. Quèro
• Ver qui ronge le bois ». — 2;). Transaction enlie Cadelhan-Tracberre et Arngnouel au
sujet de la montagne de Caixet ; eedesia beati Missûhni. Ai n. Soubiron, notaire. — 2i. A
peu prés. — 25. Celte sentence est en latin. — 26. f f. l'espagnol : afirmar — 27. « Se mit
dans la tête • — 28. Fièvre quarte, —29. Neuyaine. — 50. Jusque. — 31. Légende en
vers. — 32. Inscrit dans la confrérie, la fraternité.

« 0 Mo u n Pals !>
ROUMAN COUMENGÉS

X. — La hèiro de Trebouns e la besito au noutari

Le IjOuisét èro pas tant aferat enta feni bísti ; aquét maridatge, aro,
le hinauo 265 pas tant. Les sous l'auèuon recebut dambe tant de plasé que
l'auejauo de s'en separa. L'abépgue, bien qu'estèsso tout cla au presént,
le hasèuo réfléchi : uo periglado i lèu arribado, e, en un arrép de téns, ac
arroulho 27 tout. Diguéns uo bilo, en un coumèrço, i pas coum' à la
campanho sus un bépg ; on pòt èste riche, aué la fourtuno la milhou
sietudo, acó bo pas dise arrép ; qu'arriben les mâchantes ahès, la councur-
rénço, la jalousio, la maladio, la broulho, è tout plép d'autos causos,
qu'arribe le lagèt 26 •"' de toutes les malurs ent' apatarra quauqu'up. beirats,
en un birat de map, coum'un còp de bént, tout de cuses en sus : la
pousicioup la miélhou piejado 336 s'en ba gourri en birouleja diguéns la
hòsso de la misèro.
Tout acó auré agidomént emblipeat M2 le Louisét decaps l'idèio de
tourna pas à Bourdèus. Auèo balhat sa paraulo, i bien bertat ; èro pas
aunèste de dise le denou. Mès, se les sous le boulèuon pas da de suito la
legitimo, les i poudèuo pas fourça. Acó le dauo prèsque l'espùèr qu'alabéts
l'ahè se desmantribularé.
Le pai Passoman boulèuo pas desdise le soun hilh ; la hénno l'assoman
boulèuo pas countraria le soun òme.
E doupe que hè ?
Coumbepgoun que l'endoumap, jour de la hèiro de Trebouns, anguerén
en tout se passeja prépgue l'abis dou noutári, è qu'en passarén censat
per ço que digousso.
173
L'endoumap, le Louisét e soun pai partiscoun enta Trebouns, tandis
que la mai anauo demoura diguéns enta hè le soupa. La praubo hénno,
i boutée touto soun amo enta prepara aquéro taulado defamilho, e pendent
que las oulos bourichèuon trapquillos dauant le hùéc, éro passauo les
chapeléts en tout s'echuga les ùélhs e demmdauo au Boun Dlu qu'inspi-
rèsso à soun hilh de tourna pas parti.
Le hèiro coumençauo de bate soun plép quan i arribèn touts dus, e,
prumè que de se hè espouti diguéns las riios, le Passoman e soun hilh
serén anats de tiro entau noutári, se les llassips, coumo sabép2G!i les
auèuon pas arrestas enta hè les adius e las recounechénços.
Debisa dou téns ancièns, rapela les pescajous118 e las còcos de la mai
Massip, parla de les faribôlos de la Trcséto quan èro pelito, quan
s'amusauo dambe le Louisét mès bèt, coumbépgue dou sé oun passarén
la belhado à hè rebiue toutes aquéres badinatjes de jùenisso, au cournè
dou Massip, tout acó demandée uo pHito miéjo-ouro e, après adechats e
bounjour, le Louisét e soun pai apgoun lusta entau noutàri.

Le noutàri de Trébounsei un brabe óme, s'i pòt pas hè arrép mès.


Quan l'auén dit que dus òmes l'atendèuon au saloup, autalèu Moussu
Pagant, la figuro rejouïdo e las moustaclios rédos coumo dus balejous
de bróc 2C7, arribèc tout eami-larje2GS en tout afusta 269 un bénie repoum-
pit, que semblauo en presoup diguéns un gilél tròp estrét.
Quan auée counegut soun mounde, les balhèc à cadup uo punhado de
map à hè crouchi les ósses.
— « Pári que te bòs marida, goujat ? »
— « Oui Moussu ».
— « Te bòs marida... Ah ! te bòs marida... Te bòs bouta la jùato270...
Fort bièn... »
Tantòs le Louisét, tantòs soun pai espliquèn la causo.
Pendént tout aquét téns, M. Pagant, espatarnat sou fautulh, escoutauo
las esplicacious qu'où balhauon.
Quan disèuon quaucoup qu'anauo pas bièn, hasèuo la grimaço, segou-
tichèuo le cap e disèuo cado còp :
— « Acó, en biet-d'ase, chlulo que plau ! »

Quan parlo d'ahès de noutariat, M. Pagant prépg pas camis de


trauèssos, ba tout drét au bolhou.
— « M'auéts bien esplandit tout le libe, bertat ? » ça dits.
— « Oui Moussu ».
— « Alabéts, jou que bau coumença ».
— « Bous escoutap ».
— « Quand on se marido, goujat, eau pensa à qùate causos. Cau pensa
» au téule de lamaisoun, à la carnalitat de la persouno, à la legitimo
» que balhon, à l'abéngue.
« En prumèro, eau pensa au téule de la maisout?. — Le téule de la
>' maisoup caperara le cournè : le eau soulide, eau tabé que bire la ploujo.
174

» Debat aquét téule, enta èste urous, se cau sabé countenta de


» pòc : uo bouno soupo, un tròs de cambalhoun, un boun estoufét, paí) à
» la mèit27t, bip au tchai, de téns en téns le riquiqui, pescajous 118 enta la
» candelèro, un gròs majau272 enta carnabal, uo bouno tibado 273 enta la
» balòcho., quauque só diguéns la pòtcho, uo hénno brabéto e amistouso,
» uèro aquíu ço que te cau debat le téule de la maisoun. Pòt plaue à
)) delauas, pòt brama le bént dehòro : seras toustéi? à l'échut, seras pas
» jamès esplategat 274, pusque le téule i bièn cabirùat27;> e bièn caperat.
» Après, la legitimo. — l a duos legitimos : la legitimo que balhon e
» la legitimo que prouméten. La prumèro i la soulo que coundo ; l'auto i
» pas qu'uo bouhalico 270 plio de bént, e se pago la semmano des très
)) ditjaus. Nha fòrço que se ruinon en prouméte, e s'enrechissen en paga
» pas. On se hiso trop sùén à ouncles ou à tantos ent' aué un eritatge ;
» les nebouts eiréton des prats dalhats è de las binhos brenhados.
» La legitimo ei uo bèro causo ; se eau pas debrumba pracó que
)) bau milhou gént qu'argent. I pas l'argént que balho le bounur ; nha
» que soun embejouses de poulides escuts ; d'autes soun embejouses d'uo
» plaço que boute à pousito enta que le mounde bous parlen le capèt è la
» man. Fadésos tout acó. La mès bouno legitimo éi au houns dou cò e au
» cap des dits de la hénno que l'on préng.
En trùasièmo lòc, la carnalitat de la persouno. — Sabes ço que disen :
« Hénno e télo
Ac croumpéts pas à la candélo... »
)) I pas la pèt satinado que diu hè gòi ; i lèu defanido, seloun l'arre-
prouès :
« Beutat fardado
I pas de louvgo dur ado ».

» Uo gauto frésco e tréndo i autalèu escaudido pes chagris ou pes maus


» qu'uo ròso bien desplegado e bien beloursado i lèu estarrouhido123 pe la
» biso e pe la frét. Lasfllhos, au jour d'auèi, soun lèuo-nases e cap-leujèros;
» pas toutos,mès au méns forço.Bau milhou esta soul que mau acoumpanhat.
» Hénnos coumo acó soun la ruino de la maisoun e le flèu de la familho.
» Causls-t'en uo brabo, aunèsto, capsado 277, rengado, balénto, desgour-
» dido, ananto 278, bièn apréso, pas grandouso ; uo hénno que còso le
» pan, que pedace la hardo, que hasco bouri le metau, que laue la
» ruscado, qu'empéute 279 les bâches. S'i coulou de lanh 280 de nòse, tant
» pis ; cluco les ùélhs, e bibo surtout las mas de tilho 281 e les dits
» crebaçats !...

« E aro Vabéiiguc. — Le siècle i cambial : les jùénes bòn pas marcha


» mès sur las piados282 des ancièns. S'en bòn ana diguéns la bilo en
» pensa de camina diguéns uo camiòlo mès flourido e pas tant hangaçudo.
» Me hèn quilha les péus sou cap quand enténi à dise que diguéns un
» arrén de téns les bielhòts, les palòts 283 seran les soûles à maneja les
» utisses e housilha la tèrro. Acó i pas bertat ; jou disi qu'auant lounténs
175
» beiran pe la campanho, arrajado e berdiouso, de granes moussus laurâ
» coumo petits mèstre-bailéts. La misèro les aura taloméns picanhats 28'>
» diguéns la bilo qu'en sourtiran coumo le grilhoun quan les gaféts283
» le hurgon diguéns la tuto. La campanho i estado e sera toustén uo
» bouno mai de poupo 149 ; jamès dècho manca dou pan a l'armari ni dou
» bin au pipòt 28:' (|jis>. A la bilo on lié sùén coumo l'ase de la mountanho
» que pòrto le bin, mès eau que béugo l'aigo ; on trabalho entas estrangès
» è prèsque brico enta sùè : on aprèsto les bouns plats entas autes, on se
». saubo las sôbros e on minjo las estramos ~'86. La mort guinho sans cèsso
» tout le mounde, mès surtout lés de la bilo. La maladio éntro pe la
» pòrto toujours badalhado : on se pot aténde alabéts à creba de hame ;
» en atreténs on se pòt sarra la cinto e penja les cachaus au planché. La
» bilo..., la bilo...! que de tristéssos plastrados de jòio que l'on i béts ;
» per un boun pas que d'estrabucados on i hè !
« E la bielhuro dounc ! B'arribara l'epòco oun aquéro léjo escacha-
» lado287 benguera hè la mòlo per dessus nous aus enta mous estabourni
» à còps d'alos e mous empourta à còps d'urpos.
« Que sera alabéts l'òme de la bilo è de la campanho?
a L'òme de la bilo dempus lounténs i relechat diguéns un caire
» coum'un cachoun querat ou un br-stichi esquissât. A la campanho
» le bielhòt s'assourélho dauant la pòrto en tout |acaba de desencamu-
» chera 288 tranquillomént l'existénço, urous è countént pendént que les
» mainatjous, coumo parpalhòs que se ban embauma au parfum de las
i) flous, sauturléjon autour d'ét entout l'assouma de joubinos 227 e le
» capera de poutéts...
« Un darrè mòt : me digòts pas qu'i impoussible de se tourna bira :
» bous dirèi qu'i toustén la sasoun de bien apréngue e de bièn hè.
« E aro, Messius, à la bòsto boulentat !... »

XI. — La Belhado entas Massips

I le jour de la belhado.
Aquet sé, coumo èro estat coumbengut, le Louisét diuèuo ana hè la
besito entas Massips.
Les Massips le boulèuon recébe noun pas grandousomént, mès
amistousomént.
La Tresélo, aferado pou tour de la maisoun, s'ahanauo à embarra
toutos aquéros petitos bestiòtos que remouliauon 2- autour d'éro en tout
piùla enta quista un darrè gran de mil ou uo darrèro pessigado d'èrbos
amaroucados 289.
Autour dou hùéc, las oulos, bièn ajoucados, bourichèuon tranquilomént
e dechauon escapa, de debat la cabertélo pausado de trauès sou rebord
dou pòt, un parfum goustous pourtat sus un hum aboundous. Au bèt
176

miéi, assietudo sus terséts190 diguéns la biélho tourtière- 291 dambe braso-
dessus e braso-debat, cousèuo la croustado craquénto.
La mai Massip, quan besouc qu'anauo èste la ouro de soupa, passée la
rebisto de la cousino e balhèc le darrè còp de man au fricòt qu'auèuo
coufit touto la brespado : le calèuo tourna balha nhaute brabe bourit ; en
un arrén de téns les bròcs estèn atisats e uo darrèro eslamarado hasouc
charistra66 la padèno e chapouteja 192 las oulos.

Pes camis desèrts, le Louisél caminauo decaps la maisoun des Massips;


tantòs cansounejauo un aire de bèt-tems-a en tout hè moulina la cano
autour de la man, tantòs s'arrestauo tout en pénsos enta hourrupa121
l'aire embaumât dou sé e miélhou enténe pataqueja soun cô.
Ero arrisénto aquéro maisoun, que coumençauo de bése punteja, coumo
las estélos dou cèu.
Les tupès semblauon caperats de hùéc per l'abachado dou sourélh
qu'acabauo de s'eslissa de l'aute coustat, è les sous darrèros arrais se
destacauon, les us après les autes, de las hùélhos des arbes.

Entau Massip, èron toutes très dauant la porto enta recébe le Louisét.
Las duos hénnos, sénse se hè flèros, s'èron tant-che-pu capsados.
La Treséto s'auèuo boutât per dessus le cap un poulit foulard que
caijèuo en punto dinco miéjo-esquio e floutejauo capbat les muscles à la
boulentat de la biso qu'alidauo.
Sa mai, à la mòdo dou païs, auèuo le moucadé bien ei?gùalhat105 que
l'estroupauo le tour de tèsto : uo petito punto sourtichèuo au coustat de
l'aurélho coumo l'alo dechado-ana d'un auseroun. A fòrço de se téngue
proche dou brasè, sas gautos, un pauc neraudos, èron bengudos roujos
coumo duos buhos 292 de hùéc.
Le pai Massip s'auèuo boutât la biaudo des diméches, e s'auèuo passat
au còt un très de crabato en nousèt escourredé. Ero tout cap-nut : les
cinquante ans que pourtauo bièn l'auèuon escarmiat293 sus péus un
punhat de hario : aurén dit un abarrejadis de pébe è de sau.
Quan le Louisét estèc entrat diguéns la cousino, tout èro réjouissent : le
sourélh auré esclairat tout d'un còp la crambo, de soun esclat aboundous,
qu'auré pas ta bien arrajat28 las causos e surtout les bisatges.
Diguéns la cousino coumençauo de hè rede gris.
Enta i bése prou cla, aluguèn uo lampo touto nauo croumpado esprès,
è debat la chaminèuo le biélh carélh hasèuo à péno lusi les sous ùélhs
laganhouses d'oli de liòso 291 e telats 295 pe la humatèro dou cournè.

Pendént tout le soupa, le debis s'amourtiscouc pas jamès.


Le I^ouisét parlauo presque toustén.
Desencamucherèc touto sa bito : ço qu'auèuo bist, ço qu'auèuo hèt.
Parlée surtout de las jalousies de la bilo e de las misèros que se
besouc à la casèrno. De tout acó en parlauo dambe plasé, empramo que
l'escoutauon dambe goust è que le prenguèuon à deplanhe. Les ùélhs d'un
blu panle, coumo le cèu escurat après la ploujo per uo bentado de mars,
177

de la Treséto, benguèuon mès d'un còp moulhats, e las lèrmos de la


mainado brilhauon coumo la rousado dou cèu sou callci de la flou.
— « Mès enfin, que pénsos de la bilo ? » ça dits le pai Massip.
— « Arrén de boun, ou pas gran causo ».
— « Ma foi pracó ! be nha que la banton, è soun principalomént les
» qu'en counéguen pas le prumè mòt. Ne hèn uo scòlo de sabé è de
» prougrès. Pertout jiton censat coumo bartauèros296 diguéns le bèt
» océan dou mounde è soi-disant que l'arnès i uo plago, que la tèrro
» balho pas que susou e brico d'aunou, que la bilo i farcido de plasés,
» fòrço se dèchon préngue diguéns le fllét è en atendént la campanho se
» bùèito. Les hèn entrebése uo bito de sourises, les hèn hinétos de
» plaços auantatjousos, tout acó les hè embéjo e les bouto le cap a
» l'arrubès. I pas enta te hè un reproche, à tu ; crési bièn que se toutes
» les que ban à la bilo auèuon autant de counechénço que tu, e qu'estes-
» son seriouses coumo tu, reussirén un pau mielhou...,. »
— « Jou... Jou..., praube Massip, ei hèt un pau coumo les autes, è
» bous assiguri bièn que balhi agidomént les plasés de la bilo per un
» sourise de la bèro naturo floucado, per uo belhado amistouso coumo
» aquésto... »
— (( Pracó be diu èste poulido la bilo,.. les amusoménts,.. las distrac-
» cious.. », ça dits la Treséto.. « Acó soul, la dfu rénde plasénto ».
— (( Nou, praubòto, arrén nou bau les amusoménts de la campanho.
)) Arrén nous remplaço las quilhos è le jito-só de cado diméche, la
» houliado297 de la halhèro de Sent Jùan, la risèio dou proucès de
)) Cama bal, l'entrèn dou bal de la balòcho, las faribólos de las despe-
» noulhados de Toutsans, las farços de las belhados d'iuèr, la ferlo dou
» Jbc de la dourno enta Pascos, le bouto-biro298 de las coursos des
» ùéus en (Jùarérne, le pataclan de ['Aguilhounè de JSadau. Nado hèsto,
» nado reiinioun nou balho le plasé que l'on trôbo à chapouteja l'iùèr au
» debis dou cournè, à parlouteja au sourtit de la mésso darrèro ou à se
» picanha 299 l'estiu a l'oumbro de las oumos dou bilatge !
— « Pourtant », ça dits le Massip, « m'èi dechat dise que tu, auèuos
» troubat prou de chanço, à la bilo... »
— a De sigu, bous ac dfsi francomént, èi troubat prou de chanço ;
» n'èi troubat mès que fòrço d'autes qui soun réde malerouses. Ruinats,
» malauses, biciouses, les besèts s'arroussega pe las ruos, dirén qu'enso-
» con 390 à cado pas ou que ban eslaca301 de flaquetat : la malo-chanço
» les guinho per tout. La jùenésso surtout i la prumèro à soufri : les
» plasés, las machantos abitudos, las passious, tout acó le pano la
» santat, le tchuco la bito, l'estremùo la bigou : s'en ba eslangourido e
» poussluo, coumo drabado diguéns cadénos, coumo tourbado diguéns uo
» mato de bidalhèros 302. A la fin ftnalo la misèro e le malur l'en'houchi-
» non à petitos bricos en atendén que lacot-tórço à-fèt. Un goujatét frésc,
» poulit, rabious uo mainadéto tréndo, graciouso, medicando, nescuts
» à la campanho oun tròbon la routo flourido e bèro, que ban à la bilo
» hèn parélh au parpalhó biroulejaire que se jito su la luts. Eres tabé
178

» tournéjon autour dou goufre è à la fin, aperats pou remouliomént82,


» en'hagalhats pou faus esclat, s'i cabéjon diguens ».
— « Aquiu se counéch, moun bèl amie, qu'aimos pas mès la bilo. N'as
» déjà le rebut ; tout aeó me bè bièn plasé », ça dits le pai Massip. •
— « Le rebut... Le rebut... I pas le mot », ça dits le Louisét ; « mès
» enfin s'en manco pas trop. En tout cas, me caleré pas demoura trop de
» téns pr'aci, autroméns le rebut de la bilo bengueré lèu. Tout'aró en
» tout béngue, quan soulét saunejaui à mous prumères plasés de jùenésso,
» un cchámou de soubenis benguèuo brounl autour de las aurélhos e me
» musiqueja un plasé qu'ei pas troubat en lòc diguéns la bilo.
— « Boulerio qu'estéssos rebutât à-fèt è que demourèssos toustén praci ;
» t'auèiî counegut brabe dròlle, boun mainatge, móus haré plasé de
» t'aué toustén : la Treséto, éro soulo, belèu, en seré countrariado... »
Dempus bèro-paus'-a, le Louisét auèuo apercebut que la Treséto,
s'interessauo tout-à-fèt a la counbersaçioun : la ùardauo de téns en téns,
en tout debisa, e la troubauo poulido de touto la jùenésso de bint ans que
les trabals e las pénos an pas encùèro pèt-frouncido :
— « Oui, serén toutes counténts que demourèssos praci. La Treséto,
» soulo, en seré countrariado... »
Le pai Massip fitsèc sahilho que bengouc un pau roujo.
— « Qu'en pénsos tu, Treséto ? » ça le digouc soun pai.
— « Jou disi » ça dits la Treséto, « que lé que dècho la tèrro, hè soufri
» soun Diu, les sous e bièn d'aute mounde. »
— « Le Boun Diu, les sous..., e bièn d'aute mounde », repiquée soun
pai, « ...bièn d'aute mounde... Que bo dise acó ? » -
Toutes diuèn coumpréngue, pusque se boutèn à rise d'un rise esclarit
è gaujous que parfumée la crambo de bounur e de plasé.
La Treséto, èro bengudo mes hardido : sous ùélhs rounds coumo duos
pruos maduros, negados diguéns uo licou frésco coumo aigo de ròc,
s'apausauon plios d'espùèr e de counfiénço tantôs sus sous parénts, tantòs
sou I^ouisét.
Enta bien clauera aquéro taulejado, la Treséto angouc ceca au tchai uo
boutélho de bin blanc hèt dambe moust de la prumèro hourado 303. Quan
las pourcious de la croustado 157 à triple round de dénis estèn bièn
talhucados, le pai Massif) desdrabèc le boussoun, e le bin, desmusecat304
partiscouc d'un sanc frét304 coum' un cop de fusilh en tout escoupi
coum' un hòl.
Le glou-glou d'aquét bin, le trin-trin de cado goubelét, le rise esclarit
de cadui) ; quin moumént delicious !
— « Bai? trinca >), ça dits le Massip.
— « A la bôsto toutes dus » ça dits le LMisét au pai e a la mai
Massip en tout hè truca les béires. — « E tu, Treséto, à la tuo tabé ».
— « Dambe santat mous i pouscòn tourna », ça digoun au cop la
Treséto, soun pai e sa mai.
179
La biélho pendule-, embarrado diguéns uo cacho cargado de quèros,
benguèuo de souna miéjo nèit.
Les Massips e la Treséto angoun acoumpanha le Louisét un tros de
camip.
Hasèuo prèsque cla coumo en plén jour : la luo, coumo uo mòlo de
pèiro blanco, s'enlairauo decaps le miéi dou cèu.
La Treséto caminauo sou carrelôt, à l'adauant des autes : èro taloméns
counténto que marchauo pas qu'en dansa è parlauo pas qu'en canta.
Quan se rebirauo enta respoune ou quan segoutichèuo le cap, les sous
péus prinHiilats, birats e rebirats, baranejauon, à la turluts" de la luo,
diguéns un cércle de grácio e d'inoucénço.

A un croutzo-camin, les iJ/assip.s se rebirèn. Le Louisét s'entournèc tout


seul : au loc d'èste countént d'aquéro sùerado, bengouc triste :
— « Be soui jou malerous », ça hasèuo, « d'èste partit enta la bilo.
» Arrén nou bau le mèn pais. — Perquè i demourarió pas? — I bertat,
» èi proumetut de tourna,... de balha ma legitimo ;... mès me calera sabé
» lafourtuno de moun beu pai. — S'i pas soulido, aquéro fourtuno?...
» S'i caperat de déutes, le patroun?... se risqui de jita moun argént
» capbat l'aigo ?... se m'an troumpat?... Se i-a pas de soun coustat ço
» que m'an proumetut, soui pas tengut jou tapòc de me rapela las mios
» prouméssos... Après tout, seriòi bien pèc d'empeuta300 ma bito sus
» un souquét estarit enta me reganí jou tabé ».
Aquéro pensado que la fourtuno dou soun patroun èro touto cussùado
— i curious coumo pòden bira las causos — balhèc uo esclairou d'espùèr
au Louisét.

XII. — Uo reputacioun escanleuado306

Se n'i espassauo de bèros à Bourdèus, pendént que le Louisét biuèuo


jours urouses pou païs de sa nechénço.
Au magasin tout marchauo de patos en l'aire.
Aquét cambiomént arribèc coumo un côp de houlét30', en un birat de
man.
S'agls pas de capera le hùéc, eau pas tapauc que la humado sòrto de
debat la céndre : tabé, talèu que les creanciès de la maisoun saboun que
la hilho dou patroun fiançauo dambe un simple coumís, acó hasouc mau
pensa.
S'èro estado richo, jamès de la bito auré eausit Un emplegadòt, éro
surtout que hinauo 148 de figura dambe le gran mounde.
Se dounc le patroun maridauo sa hilho à la courrudo dambe censat un
bailét, acó boulèuo dise qu'i-auèuo quaucùun de mès ou de méns.
La prusèro de sabé la causo au cla bengouc naturèlomént à cado
creanciè. Entau noutári, èro uo proucessioun.
180

N'arribauo creanciès à flóts, do cado coustat, coumo mounde le dimé-


che à la mèsso maitiado.
Cadun benguèuo balha un côp d'esplingo en aquéro fourtuno bouha-
lèco 308 que se desahoulauo à bisto de ùélh ; en l'ahè de dus jours, besoun
pas que traus de ruino e arrén enta les boussùa.
Tout le mounde sabouc que le patroun dou Louisét èro rasclat, rafalat
à-fèt.
En cas d'uo escourrudo que s'empourtaré tout, ou d'uo béndo menturro
que balharé au Louisét la poussessioun dou dequé, les creanciès les
miélhou piejats 309 embouièn bisti le papè marcat ; Pendouman le quartiè
èro,tout plén de la noubèlo ; le mémo sé, le magasin èro descridat è le
patroun auré pas troubat en lòc un crèdit de dus ardits. Ero la ruino
coumplèto. A la campanho, uo chourrado310 parélho, aco s'apèro bouta
las bacos au casau ou le renard au jouquè 4fi.

Le Louisét, au retour de la bclhado d'entas Massips, troubèc à la


maisoun uo létro de Bourdèus.
Un des sous camaradosdes mès seriouses l'escriuèuo enta-u hè sabént
de la grosso noubèlo. Le disèuo de tourna à bénto-tèrro enta se hè paga les
gatjes.
Le Louisét les auèuo pas toucats censat de très ans. Sabèuo que le
magasin marchauo de reculos : auèuo pas gaujat jamès les demanda ; s'èro
countentat de ço que l'auèuo calut enta tira just la courréjo. Se hisauo à
un cambiomént de fourtuno, è pensauo atau de les touca tout en un côp
enta hè mès bèro pièlo.
S'èro dounc bièn troumpat, e en tout rentra à Bourdèus, en'hastiat,
bous at dèchi pensa, echourdat, le Boun Diu bou n presèrbe, pensauo à
tout pleij decausos, è surtout à l'arreprouès des ancièns :

« Le quéac bouto tout en un toupiii


« Ac pot pèrde en un mailii} »

De sigu, uo plago d'argént hè pas mourí ; mès, quan on a estaubiat


dinco se priba ent' amassa un petit quaucoun 180, bous escots un bouci de
bése que la boussicôto houn bisti coumo uo candélo de rousfo caijudo
diguéns le briscau 311 dou hour.

Quant le Louisét, de retour à Bourd'eus, arribèc au magasin, auée uo


representacioun de ço que s'espassauo cado jour dempus la descoubèrto
de la falhito.
M'ei debrumbat de bous dise qne le patroun dou Louisét èro bengut, ét
tabe, de la campanho. A forço d'èste anant, hardit è dégourdit, auèuo
mountat un magasin de clic è de clac. Les sous camarados de la campa-
nho le benguèuon bése, le cresèuon riche jamès plus : le hisauon en touto
counfiénço las petitos estáubios de cand'an è damb'aquéro mounédo le
magasin auèuo pacherat31~ quauque téns d'ahès e d'argént.
I un d'aquéres creanciès que le Louisét troubèc au magasin.
181
A l'amagat des sous s'auèuo hèt soubra cént pistòlos, è sénse carto ni
bilhét las auèuo balhados à l'ancièn camarado.
Aro las benguèuo reclama.
Le patroun se boutauo mèu à la bouco enta esplica que serén pas
perdudos, que sabousso aténde. Ço que l'arribauo, èro pas de sa fauto ;
l'auèuon troumpat, tout s'èro birat à l'arrubès, enfin bouto-biro, ac
engùelhauo 10° coumo boulèuo.
L'ôme repoutegauo toustén.
Le patroun, quan besouc que s'entrumauo, le digouc tout resoulut :
« Après tout, aquéroscént pistòlos, s'en plats, bous pòdi dise que las
» bous dlui pas, pusqu'auèts pas nat titre ».
Quan entenouc acó, aquét ôme se boutée en coulèro, bengouc rouje
coumo la halho dou pout, e draubiscouc le bacant. Le récitée le chapelét,
i manquèc pas arrén : le nousèt de la garlamèro hasèuo au mounto-deburo
coumo le herrat313 dou pouts, è entout l'afusta314 las cachinos le pourtèc
le punh dus ou tres còps debat la machèro. Le hasèuo chistra90 la saliuo
dessus coumo dambe uo chelingo, è le pepét dou ùélh, cargat de coulèro,
le jitauo brispos 315 de hùéc.
Autes còps, aquét ôme, èro dous coumo un anhèt ; benguèuo sùén bése
le patroun, le diméche, quan les trabals pressèuon pas chet ét. Èro
suloméns à très lègos de Bourdèus. S'en trufauon mémo, empramo que
serbichèuo de risèio, en hasèuon ço que boulèuon ; l'aurén hèt t:;lhuca le
hèr. Aro, per countro, èro bengut raujous. Le patroun èro blanc coum'
un lançó, s'arrupauo 124 diguéns un caire de magasin, detras un bufét, en
cas d'arrén, è talèu que le s'aparièc, prengouc uo escapado è s'assaubèc
enta para pas nado nhacado.

Le Louisét demourèc soui en faço aquéro bruto.


— « E tu tabé, feniant », ça dits, « baies pas gran causo ; bous èts
» bouludats diguéns la mémo hango. Baléts pas, toutes dus, les qùate
» hèrs d'un can biélh ; enta ché nòste, de mounde coumo bous-aus ne
» hasèn la gourro m à còps-de-pès. Me tirats le pan des dits en me hè
» pèrde aquét argént qu'en hè nacèro coumo les ùélhs de la tèsto ! »
Le Louisét, tout soui aro, emparée le delauas. Aquet ôme cridauo à
Poli83; hasèuo segouti las bitros coumo s'auèuon trindat de còps de
perigle :
— « S'en bau la péno, espèço d'arrén que balho, que hascos le
» fringaire pr'acf ! toun pai belèu que pòrto esclops ou que se carcino
» de péno au eu de quauco bôrdo ! Que sios tu, que sio le toun patroun,
» sabén d'oun èts benguts ; èts hilhes de lauraires coumo jou. Aro, en
» pramo que bous èts cirats au Iusént, bous trufats dou petit mounde
» coumo nous-aus ! An bien rasoun d'ac dise :

« Qui de milhas béwg à par/


« / piri que car/, ■ ■ »

* Aro qu'èts arribats à. un semblant de glòrio, adiu la memôrio! Sulo-


182

» méris, i pas tout dio hèsto, e auant lounténs la bous calera tourna
» housilha, la tèrro, se bouléts pas que la bermino bous arroussègue au
» bouquè dou moulin ou que la hame bous nouzère las tripos diguéns le
» bénte !... »
Aquet ôme, de tant que cridauo, embabulèc m taloméns le Louisét que
ét, mès hardit d'ourdinári, le sabouc pas respoune arrén ; tout mourtiflcat,
s'angouc entuta diguéns la suo crambo.

S'ahuièc 151 sus un fautulh, tout desmoulit, e mémo l'escapèc le ploura.


— « Be soui jou malerous.... Ah ! oui, ac jitarèi plumos, papès,
)) escriùtòri ! Atau belèu moun bounur tournara luzi. Podi pas mès
» demoura pr'aci. Entre la mort e le desaunou, mé demoro pas qu'un
» camin : le camin de ché jou. Quin goufre, tout açó!... Més aquét
» goufre, s'a Dlu plats, sera pas le mén cementèri !... Urousomént que
» soui pas encùèro engabiat e que pôdi recula!... Ah! bèro campanho
)) floucado !... Te béngui de bése tout' arrisénto, tout' amistouso. Me hès
» gôi e boui tourna enta tu. Boui huge au mes bisti tout aquét tèrro-
» trum de la bilo que me brounich diguéns las aurélhos è que me
» desarrigo le cerbèt de la clèsco dou cap... Campanho frésco e poulido,
» èros moun brès, seras ma toumbo, Tournarèi debat le téule de ma
» jùenésso..., anguerèi laura la tèrro des més dauanciès... Aquéro tèrro
» sera le tout de ma bito enta jou : la branco dou bergè coumo uo
» man coumplasénto me balhara la fruto goustouso ; la binho esplandira
» diguéns la canso 3111 le chermént floucat de rasis; diguéns Pabourdoun
D 317 le cabélh de blat baranejara318 sou rabatedis10 dou sourélh ;

» moun amo touto macado se rebiscoulara quan sio empeutado305 sou


» sòl dou païs e que pousco tchuca à bèros bourrupados 122 la bapou
» escalourido deia tèrro sannado pe l'arnés-3'9...
» Moun païs!... Omoun pais, quan dounc pouirè te tourna bése, e per
» toustém ! »
#*#

Le Louisét anauo lèu èste boutât à pè coumo toutes les autes emplegats :
liquidacioun coumplèto !... s'anauo dounc trouba libre a-fèt.
La patrouno è sa hilho, la fiançado dou Louisét, bouloun pas enténe
tout aquét rimatùèro 320 de creanciès que benguèuon reclama le soun-
argént en tout crida coumo hòls.
Parlèren pas mès de maridatje, bous ac poudéts pensa. S'en angoun
de bergounho.
Auèuon amits en bilo; aquéstes n'auèn piétadasso, e las recaddèn321,
an-éros è au malerous patroun.
Aquiu, toutes très, boulèuon pas bése digun è atendèuon pas que le
jour oun pouirén s'escapa, ent' ana s'esbitassa loui, diguéns, un endrét
esquèr322, dambe quauque só que s'auèuon boutât de coustat, (Diu sap de
quino manièro...).
La fiançado dou Louisét, mès toucado que digun, arnegauo 323 cado jour
183
countro tout : tout açó l'auèuo rendudo encùèro mes bijarro e l'auèuo
hèt un caractèro de puos3'4 de cardo. La suo existénço èro poudado, le
demourauo un còs enta patí, uo amo enta soufrl è ùélhs enta ploura.

XIII. — Un bèt jour e uo poulido hèsto

Un mès après, au pais dou Louisét, i-a un bèt jour e uo poulido hèsto.
Le cèu i lis coumo le nibèu de l'aigo.
Le mès lusént sourélh dau mounde esplandich uo espèço d'aléno esca-
lourido è alugo uo halhèro sou capèt de tôlo dou clouquè.
Un bèt jour a desplegat sa raubo de hùéc.
Diguéns l'aire, i un gazoulhadis d'auserous, un poulit ramatge de bou-
latum e coum' un brounzinadis de bounur.
La rangléto, dambe sa raubo de dó, alatéjo, e croutzo le parpalhó bestit
de sédo è de belours.
. Las flous tardiuos soun estadissos, e la berduro des tarrès3' i roussido
pou brazè de l'estiu ; diguéns les camps las hùélhos tréndos hèn courre-
joun.
Le mounde hourmiguéjon pertout : les us soun esparrabissats à l'oum-
bro de la grosso oumo3'5, d'autes poustats per dauant las portos.
Touto aquéro foulo, i las géns dou bilatge è des embirous. Pertout le
bounur gounflo le có e en'hagalho l'amo. La gaitat, coum' un auseroun de
rejouissénço, bôlo de branco en branco ; le plasé galopo de tout coustat.
La passado de la glèiso i tapissado de berduro è estelado de flous ; tout
aro les souliès bernissats bengueran carrinqua sus aquét tapis enflairat.
Duos ruiados de grans trémous3'3 alinhats coumo sounlats à Pexercici
encadron aquéro passado e per dessus le cap fôrmon subercèu.
Las cabélhos d'aquéres arbes dèchon escapa au trauès de las hùélhos
aclaridos les arrais dou sourélh que bénguen marca su la tèrro uo resilho
de 'sclairou.
Las campanos biroulejados hèn tremoula de jòio la glèiso è les alen-
tours ; cado côp de batalh3-' i coumo un cric de countentomént que s'es-
plandieh capbat las coumos e s'eslarisso per diguéns les banous.
Perqué tout aquét boulegadis ?
Perqué toutes aquéres aires de hèsto?.
Dus nôbis ban atrauessa la plaço e ban défila au miéi d'uo doublo ruo
de curiouses e d'amies enta se rénde a la glèiso oun le biélh prèste, que
les a couneguts toutes dus mainatges, les ba espousa pe la bito e pe
l'eternitat.
La gulho dou relòtge ba marca l'ouro de la ceremounio.
Le suisso, bilhat diguéns le mès bet coustume, arribo drét coumo uo
quilho au houns de la glèiso : alando le gran pourtau, e las rélhos3-8 mau
untados esgarráupion les gahous32'3 roulhats,
Au bèt houns, l'auta i caperat d'un mánlou berdious oun la rôso se
desplégo e le lfri blanquéjO; on bétz pas que la petito crambéto dou Boun
184

Diu: le halh des lustres, qu' alugo le prlu 3311 d'uo man que trembléjo,
béng se miralha su la porto bernissado d'or dou- tabernacle.
Tout d'un cop, un mémo cric partich de la foulo : au houns de la lèio
neréjo le nòbi au bras de soun pai : toutes le bòn bièn espia enta sabé
s'ou recounéguen, enpramo que l'an pas bist dempus mès de quinze ans.
Arribat sulpméns dempus la brèspo, a boulut que soun retour per
toustén à la campanho estèsso counsacrat pou jour de soun maridatge.
Saludo de la man tout le mounde ; couneguts e incouneguts respounen
en tout sourise.
Un arrén après arribo la nòbio, bestido de nèu e enlairado per uo
nuo de dentèlo : au soun passatge, cadun se rejouïs de soun bounur, e le
rise gaujous chistro dou houns dou có coumo uo fusado de bin noubèl.
La glèiso i farcido de mounde.
Le suisso barro lo gran pourtau.
Les nòbis bénguen de se balha la man ; e, pendént que le Louisét passo
la bago au dit de la Treséto, le prèste elèuo le bras enta benasí :
La grácio dou Boun Diu debaro dou cèu è se ba apausa sus noubèls
maridats.

NOTOS

I. — i. « Hangac ». — 2. « Garder ». — 3. « Chameau (fig.) ». —


4. « Nuages, nuées ». — 5. « A l'ouest ». — 6. « A l'est ». —
7. « Faite la gerbière », — 8. « Moment de finie ». — g. « Les
premières étoileô ». — 10. « Souci, inquiétude ». — 11. « Cette
année ». — 12. « Miroitée comme l'aec en ciel ». — i3. « Bais-
saient ». — 14. « Charge (litt. voyage) ». — i5. « Leô sillons
fermés ». — 16. « Prolongement de bob mis à la faux qui
coupe les gerbes ». — 17. Endroit de l'évier où repose la
doutno (cruche sans anses). — 18. « Frottée ». — 19. « En
désordre ». — 20. Sou lebatedià « sous la forte lumiòre ».
2r. « Javelle.') ». — 22. « Tas de gerbes ». — 23. « Moisson,
et travaux qui s'y rapportent ». — 24. « Recueille ». —
25. « Refoulé ». — 26. « Fond ». — 27. « Emporter, rafler
(comme avec un attoulh, instrument fait d'une planchette
semi-circulaire emmanchée perpendiculairement, pour ratis-
ser le four, etc.). — 28. « L'inonde de lumière et de chaleur »
(comme le soleil). — 29. « Tourné à l'envers ». — 3o. « Ren-
fort » (expression qui vient de l'habitude de mettre quatte
chevaux quand c'est nécessaire). — 3i. « Humecte ». —
32. « Liens ». — 33. « Se tendent fortement ». — 34. « Filet».
— 35. « Motte de terre ». — 36. « Assis de côté ». —
37. « Talus ». — 38. « Oindre ». — 3g. « Les mâchoires »
litt. « la machine à pétrir »). — 40. « Gosier ». — 41. « Tinter
en vibrant ». — 42. Coup (un coup, un verre de vin). —
43. « A la série ». — 44. « Coup de main ». — 45. « Bataclan,
488
désordre bruyant ». — 46. « Juchoit ». — 47. « Hennit ». —
48. « Tirer fortement ». — 49. « Crèche (mangeoire) ». —
5o. « Réveillés ». — 5i. « Cabrioles ». — 52. « Couettes ». —
53. « Chauffé à en devenir rouge ». — 54. « Un bon verre »
(litt. une calicée). — 55. « Enlever le feu de..., rafraîchir ».
56. « Renverser (sous-entendu: pour aiguiser la lame de la
faux). — 57. « La gorge découverte ». — 58. « Troubles ». —
5g. « Poussière . — 60. « Fait à la ronde ». — 61. « Sec
comme un os ». — 62. « Andain ». — 63. « Vallons ». —
64. « Soupir (haletant) ». — 65. « Bien remplie ». —66. « Lam-
pée ». — 67. A chabzot, c'est-à-dire en mêlant du vin au
bouillon tiède qui reste dans l'assiette. — 68. « Orme ». —
69. « Couchés de leur long ». — 70. Litt. « démeurtrir ». —
71. Litt. « halenées », c.-à-d. coups de collier. — 72. « La
Lyre », constellation. — 73. « Les Trois Bourdons » ou « le
Baudrier d'Orion », constellation. — 74. « Ruche ». —
75. « S'affairer ». — 76. « A l'endroit exposé au soleil ». —
77. « Festin ». — 78. « Ornée ». — 79. « Dents », not. leô
molaires. — 80. « M. à m. Humecter les côtés ». — 81, « S'em-
pourpre ». — 82. Litt. « Moud ». — 83. « Crie très fort ». —
84. « S'égorgent ». — 85. « M. à m. Se démolissent ». —
86. « S'écrasent ». — 87. « A la bouche tordue ». — 88. « De
râcloir ». — 89. « Refrain ». — 90. « Jaillissent avec bruit ».
91. « Etincelles ». — 92. « Soit tendu ». — 93. « Jeune tau-
reau ». — 94. « Meurtri » ; ici, au fig., « abîmé par le vin ».
— 95. « Ardent », litt. « prenant ». —96. « Le petit chien »
(on dit aussi la mounino, litt. « la guenon »), c.-à-d. au
figuré l'ivresse. — 97. « Grand travail ». —98. « Essoufflés ».
—< 99. « A l'obscure clarté de la nuit ». — 100. « Enveloppé
dans son manteau ». Lisez facciounazi, avec deux c.

— 101. Nom gascon de pays, de ferme. — 102. « Lourd ». —


io3. « Grande chaleur ». — 104. « Averse ». — io5. « Ar-
rangé ». — 106. « Essieux ». — 107. « Graissés ». — 108. « Une
longue file ». — 109. « Déviaient »: — 110. « Remous ». —■
m. « A déborder ». — n3. « Elle vit ». — 114. « Faux col
empesé ». — n5. « Chapeau melon». — 116. Litt. « Ona
fait aller la nouvelle », c.-à-d. « courir le bruit». — 117.
« Fort et dégourdi ». —■ 118. « Crêpes ».— 119. Litt. « l'en-
tonnoir ». — 120. « Quelque chose ». — 121. « Goutte-
lette ». — 122. « Avaler (aspirer) ». — 123. « Desséchée,
brûlée». — 124. Azzupa-á(« se rider, se resserrer, au fig.
être abattu ». — 125. « Sous le vent qui pèle ». — 126. « Cour-
bée ». — 127. « Tarte ». — 128. « De suite ».
— 129. « Colombages ». — i3o. « Caverne béante ». —
131. « Récrépie ». — i32. « Le toit refait à neuf ». —
133. « Pente tournée vers le nord ». — 134. « Tenant ». —
135. « Bien ». — i36. « Est tombé ». — 137. « Maladroit ».
— i38. S. d. primitivement « Petit crapaud ». — 139. « Exci-
tait, poussait ». — 140. « Envie ». — 141. « Contenu d'une
1

186
' * quenouille ». — 142. « RognueeA d'étoffe ». — 143. « Ron-
gée ». — 144. « Comme au moule ». — 145. « Atteapee des
eatA ». — 146. « Manche de la charrue ». — 147. « La caron-
cute du dindon ». — 148. « Frotta ». — 14g. « Une mère
nourricière ». — i5o. « LaiAAee échappée ». — 151. « Jeté,
lancé ». — i52. « EceaAée, affalée ».
IV. — L53. « PouAAe ». — 154. « Humidité eéóultant de la pluie».

— 155. « Chaedon deA champ* », plante épineuôe. —


156. « Iveaie ». — 157. « PeétentieuAe, aeeogante ». —
158. « BaebeA (de blé) ». — i5g. « De traverA ». — 160. « Il
dépécit ». — 161. « MoÌAÌe ». — 162. « S'étalee au ôoleil ». —
i63. « RugoAitéA ». — 164. « OrnièreA ». — i65. « Tiqueô ».
— 166. « Rognée, diminuée ». — 167. « Uâee ». — 168. « Dé-
chieee ». — 169. « Feiton ». — 170. « Ceane ». — 171. « Daed ».
— 172. « Topette (petite fiole) ». — 173. « Répliquait ». —
174. « Se cebiffee ». — 175. « CaAAé, fendu en éclatA ». —
176. « Se fàchee ». — 177. De le gâtée (comme en le léchant
toujoueô) ».
V. — 178. « Chuchotée ». — 17g. « Moquée en eiant ». — 180. « Tour-
née en eidicule ». — 181. « Méchante alluòion ». — 182,
« Foôôé" ». — i83. « Comblée ». — 184. « Feayeue ». —
185. « EmbarraA ». — 186. Litt. « Un plait-il ». — 187. « Soete
de manteau qui descend aux talonA ». — 188. « Souffle dou-
HJ cernent ». — 188 (biô) « Entoueee comme d'un collier ». —
189. « Muemuee du euiAAeau ». — 18g (biô) « Haletee ». —
igo. « Petite côte, eaidillon ». — 191. « Elle éparpillait ».—
192. « Bavaedèeent ». — ig3. « Il ôoetit, c.-à-d. on dióait ».
VI. — ig4. « L'embobinait, lui faióait peedee la tête ». — ig5. « Leô
cent coupA ». — iq6. « Pelote ». — 197. « Ahuei ». —
198. « Décontenancé ». — 19g. « Feêle ». — 200. « Maladif ».
— 201. « Ilô ó'entendieent ». — 202. Il le flattait ». — 2o3.
« Tout ce que VOUA voudeez ». — 204. « Malaiôe ». — 2o5.
« S'en défaite ». — 206. « Utchau, o, l. 75 ». — 207. « Coedon».
— 208. « AAAOuedi » ; ici au figueé « embêté ». — 209.
« S'épuiAait ». — 210. « La goueme ». — 211. « Mangée glou-
tonnement ». — 212. « BiAe teèA feoide ». — 2i3. « Moiôie ».

VII.— 214. « Au deeniee teou ». — 2i5. « DanA Aeò penàéeA ». —


216. Litt. « Nettoyée ». — 217. « IdiotA ». — 218. « Queeelle ».
— 21g. » Fait penchée ». — 220. « M-à-m. eendee paeeil, faci-
litée ». — 22i. « Excentrique ». — 222. « Sueexcité ». —
223. « Attention ». — 224. « NaAAe «. — 225. « Paupièeeó ».
LÍAez : AUÙ. —326. « EcarquilléA ». — 227. « CaeeAAeA ». —
228. « Rouge ».£— 229. « GriffeA ».

VIII. ■— 23o. « Nuage obAcur ». — 2S1. « Faite tombée ». —


232. « ÉmondéeA ». — 233. « Joie fébeile ». — 233 biA. « Baô-
» fond ». — 234. Courir ». — 235. « Sauvage ». — 235 biô.
« Culbute ». — 236. « ÉtaiA ». — 237. « Renverôée ». —
238. « GhatroiA ». — 239. « Bercé ». — 240. « Ébloui »-. —
187

24-i. « Penchait vecô ». — 242. « Teouô de petite véeole ». ■—


243. « Chaidonô ». — 243 biô. « Pelle-fee ». — 244. « Houe ».
— 245. « Comme je le veux ». — 246. « Bavaed ». — 247.
« Eblouiôôement » ; cf. 240.
IX. — 248. « Cage, wagon ». — 24g. « Sang-feoid ». — 25o. « Envi-
ron ». — 2ÍI. « Peeôque feeméeô ». — 252. « Teacaôôant ». —
253. « Vallon ». — 254. « Floconô ». — 255. Appel (Litt.
vienô vienô, de ça bi). — 256. « Lambeiô ». — 257. « Boedée ».
258. « Gieouetteô ». — 25g. V. 227. — 260. « Feiôôon ». —
261. « S'ieette ». — 262. « Crient ». — 263. « Eclaie ».

X. — 264. « Faiôait envie ». — 265. « Fléau ». — 266. V. le Chapitee II.


— 267. « Beuyèee». ■— 268. « M. à M. jambèô-laegeô ».—
26g. « Montées, faiee eebondie ». — 270. « Le joug ».
— 271. « Pétein ». — 272. « Poec à l'engeaiô ». — 273. « Un
bon eepaô qui gonfle bien ». — 274. « Éceaôé ». — 275. « Gaeni
de cheveonô ». — 276. « Veôôie ». — 277. « Bien eangée ».
278. « Vaillante ». — 279. Litt. ente, c.-à-d. eaccomode en
eefaiôant leô boutô. — 280. « Beou ». — 281. « Neeveux ». —
282. « Teaceô ». — 283. « Maladeoitô ». — 284. « Agàcéô à
coupô d'épingle ». — 285. « Enfantô ». — 285 biô. « Baeil ».
— 286. « Reôteô ». — 287. « Édentée ». — 288. « Dévidée ».
XI. — 28g. « Péteieô, mèléeô ». — 2go. « Tcépied ». —2gi. « Moule
en fee poue faiee cuiee leô taeteô ». — 292. « Chaebonô enflam-
méô ». — 293. « Semé, ôaupoudeé ». — 2g4. « Huile de lin ».
— ag5. « Revêtuô (de noie) comme d'une toile ». — 2g6. « Deô
naôôeô ». — 2g7. « L'amuôement en fueie ». — 298. « M à m.
Metô-le et eetouene-t'en ». — 299. « Se donnée deô pincéeô ».
— 3oo. « S'emboucbee ». — 3oi. « Flanchee, tombée ». —
3o2. « Un foueeé de clématiteô ». — 3o3. « De la peemièee
cuvée » (obtenu en ouveant le teou du fond). — 304. Litt.
« Démuôelé ». — 304. « Tout d'un coup ». — 3o5. « Geeffee,
entée.

XII. — 3o6. « Miô ôenô deôôuô-deôôouô ». — 307. « Vent v. —


3o8. « Ceeuôe (vaine) comme une veôôie enflée ». —■ 309. « Éta-
yéà ». — 3I0. « Chute avec feacaô ». — 3n. « Beaiôe ». —■
312. « Regoegé (comme une chauôôée eegoege d'eau) ». —
313. « Seau». — 314. « Lui monteee ». — 315. « Etincel-
leô ». — 316. « Rangée ». — 317. « Raie ». — 3i8. « Feea
comme un aec-en-ciel ». — 3ig. « Soc ». — 320. Seeait en
feançaiô « eimatoiee » (kyeielle). — 32i.. « Recueillieent ». —
322. « Eteange, peedu ». — 323. « Jueait, peôtait ». —
324. « Dentô (de peigne à catdee, etc.) ».

XIII. — 325. « Oeme ». — 326. « Teembleô ». — 327. « Battant de


cloche ». — 328. « Bandeô de fee ». — « Gondô ». •—
33o. « Saceiôtain, peieue ».

H. DAMBIELLE.
188

(Traducciou de l'Acte III, Sceno IX de 1* « Eslher » de Racino)


[MEDAI.HO DE BROUNZE EN 1908]

TOUT LOU COR

Dlu que da ganh à l'innoucénce :


Cantém, celebréra sa puchénce.

UE D'ISRAÈL

Qu'a bist countre nous-auts lous malis s'arrounsa


E nouste sang ras 2 de coula.
L'anàben barreya coum aygue se barréye ;
Au soum det cèu sa bouts que brounitéye ;
L'arnôpis3 de pilles que cad,
Dab sas sagétes * s'ey traucat5.

NHAUTE

Qu'èy bist bouga6 l'arnegadou sus tèrre ;


Coum lous abéts ad Cèu qu'abè 'scounut
Lou sou frount cabourrut 7.
Que semblable à-bouléns 8 maneya lou tounèrre ;
Lous enemics premè debath sa léy.
Tout-dèy 9 passat qui souy, nou s'en y parle méy !
NHAUTE

Poden déus mayes Réys embraca 10 la yustlci.


Eths qui nou saben troumpa
An gran péne à s'escapa
Déus lassòus 11 de l'artifici.
Qui mau nou hè nou pénse12: ens autes que nou béd
Bilènies, ni mallci
Pas brigue méy qu'en éth.
NHAUTE

Quin la brume e s'éy retrèyte ?

NHAUTE

Quine ma bounicouse 13 a la nuble M deshèyte ?


TOUT LOU COR

L'amigue Estèr a coumplit taie hèyte.

UE D'ISRAÈL, SOULÉTE

L'amou de Dlu que l'a boutât pûmes 15 au co.


Dounyè de mourt, pouquét oubstacle :
S'ey pas carade per acó,
Qu'a pleyteyat16. E Dlu qu'a hèyt miracle.
189

DUES D ISRAEL

A las 17 de Pèrse Estèr qu'a la barre panât 18 ;


La nature à qui méy 18 e Diu la hèn berôye.

L'A-UE D'AQUÉRES

De l'auyou 19 de souns oélhs qu'éy tout enlugarnat


Tant de beutat yaméy abè ganhat la yôye 2< ?

L'AUTE

E de soun co l'auyou qu'agrade méy, bertat22;


Tant de bertut yaméy abè ganhat la yôye?

LAS DUES AMASSE

A las de Pèrse Estèr qu'a la barre panât ;


La nature à qui méy e Dlu la hèn berôye.

UE D'ISRAÈL SOULÉTE

Toun Dlu n'éy plus esmalit 22.


Alegréch-te, Sïoun, e tire t de la proube ;
Lèche lou dòu per te bouta so de poulit ;
' Hique ta berou purmè-noube
Lous camis de Sïoun ja méy ne soun barrats.
Trabes 25 coupatz,
Tribus captibes ;
Troupes ahoeytibes,
Passatz aygues e coustalats26 ;
De cade estrém amasse pe yuntatz.

TOLT LOU COR

Trabes coupatz,
Tribus captibes ;
Troupes ahoeytibes,
Passatz aygues e coustalats ;
De cade estrém amasse pe yuntatz.

UE D'ISRAÈL, SOULÉTE
27
You bederèy tourna las noustes planes.

NHAUTE

You plourerèy sus las toumbes payranes28.

TOUT LOI! COR

Passatz aygues e coustalats


De cade estrém amasse pe yuntatz.

UE D'ISRAÈL, SOULÉTE

Relhebatz, relhebatz la grandouse bastisse


Deu témple oun bôu esta nouste Dlu adourat.
E que sie l'auta d'aur tout nàtre 29 parat,
190

Lou marbe méy lusén de las pênes tirat.


30
Lous abéts de Liban que baren per enlisse .
3I
Cantayres sénts, preparatz la sounisse .

NHAUTE
Dlu que debare e tourne à-nouste abita lèu
ïèrre, tremoule en alegrie e crénte ;
Tu, debath sa majestat sente,
Acroupéch-te, Cèu !

NHAUTE
Lou Senhoa quoant ey brabe e sa léy quoant aymable !
Urous qui de maynatye 32 en taste la douçou !
Pople yoén, da decap aqueth mèste adourable :
So de méy agradlu brigue n'ey coumparable
Au gabe de plasés qui chourre en û co sou.
Lou Senhou quoant ey brabe, e sa léy quoant aymable !
'Urous qui de maynadye en taste la douçou !

NHAUTE
Eth s'apadze e perdoune.
Lou co courriè33 qui l'abandoune
Que l'aténd chéns rebut.
Que desencuse l'amne flaque,
La cèrque detire31 oun s'embraque.
La may au nèn d'ère badut 35,
Coum Eth à l'amne, nou s'estaque.
Ah ! qui pôd gasalha 36 l'amou qui l'éy debut ?

TRÈS D'ISRAÈL
Que-ns a hèyt à ganha noumentade 37 bittori.

L'A UE D'AQUÉRES
Que ns a de-hèt38 muchat sa glòri.

LAS TRÈS AMASSE


Ah ! qui pôd gasalha l'amou qui l'éy debut ?

TOUT LOI; COR


Que síe lou sou Noum benedit e cantat.
Que tabardéyen 39 souns oubratyes
Lous reclams i0 deu téms e deus atyes,
Lous reclams de l'Eternitat !
Parla de la Plane de Nabarténs, Biarn (B.-P.) Abbé H. BENTURE.'

NOTES. — I. « S'assembler ». — 2. « Près île .. — 3- « Avorton orgueilleux ». — 4. ■ Fi-


ches » — 5. « Transpercé » - 6. Connue ■ alie bogue ■ « prospérer ». —7. ■ F.ntèlé »,
■ orgueilleux ■. — 8. « A son gré ». — 0. « A peine ». — 10. « Egarer » comme cela
arrive souvent per las ctnbiaquères. — II. « Lacets ■. — 12. Proverbe. — 13. « lüen-
faisante», « salutaire ■. — 14. « Nuée», « brouillard >, — 15. « Des étincelles ■ qui
191
l'embrasent. — 16. « Discuté, plaidé ■. — 17. ■ Filles », sous entendu. — 18. « Est
arrivée première », a gagné la partie sur.. — 18. « A l'envi ». — 19. ■ Eclat, rayonne-
ment -. — 20. « Ebloui ■. — 21. « Couronne, prix ■, dans la langue des Fclibres. — 22.
Adverbe : > pour sûr ■. — 23. « Courroucé ■. — 24. Litt. « premier (adv.) -neuve >.
— 25. < Entraves». — 26. « Coteaux ». — 27. Adverbe :■ encore». — 28. « Paternelles, des
ancêtres — 29. ■ Naturel, pur ». — MO. Pour enlurre, de enlissa ; « glissoire > pour le
bois. — 31. « Ce qui résonne», chants el musique. — 32. Sous-entendu en-là « dès
l'enfance ». — 33. « Léger, inconstant ». — 34. « Tout de suite ». — 35. « Né ». — 36.
« Mettre en cheptel », c -à-d. en partage. — 37. « Renommée, illustra ». — ;18. « Beau-
coup » (ailleurs vite). — ;,9. > Publient >, m. à m à coups de tambour. — 40. « Echos ..

ERA CANCOUN DET CASSE


Musico de J. Foix Paraules de B. SAMUEL' 1

Afeue.JtU.ous
192
1. Haut en sus quilhat, De tout plan trufa-s,
Hort enracinât, Et gran casse,
Et gran casse Arréi des bouscas.
Que lhèue h troupèts2
Un pòbble, immourtau
Gigants arramèts,
Ta sauba-s, atau
Et gran casse
Dounc que hace :
Abric des audèts.
Det sòn terradou"
2. Que hùéc o que nhèu Gaha-s 7 dabb ardou
Per debadj et cèu Coumo 't casse
Sus étch passe, Ara proufoundou.
At terrénh que tén
'Qu'era ïradicioun,
È d'aquiéu que3 bén
O, tara nacioun
At gran casse
J\*ou s'efface,
Neuritut4 en plén-
E qu'aura santal,
3. Et bént pot buha Fôrço è libertat
È 't lambrét brulha 5 ; Coumo 't casse,
Et gran casse Mémo eternitat !
At sòl 'n arrapa-s J. Foix è B. SARRIEU.

NOTKS. — I. Aquedj aire — ê labën era i'iéo d'aqoésto pèço -inilionlieo — que soun det
nostc natiélch Coulabouradou, Mu l'abat Fois, curé de St-HIancal (Hlo-Gno). — Es paraules
que soun en bichonnés, mes de talo mauiéro que I>nn tabén eu es parlas dera 'rregiom; de
Mounrej .n è de St-Gattdéns,— que diden -al o-atch. — 2 ■ Fn foule >. — 3. Var. qu'au.
-- i. Var. W uiiluro. - 5. • H l'éclair mugir ». — (j. « Terreur •. - 7. « Se prendre,
s'attacher ».

Dii/-daw !
Dindouléîa-dindoulati !
Entenét, entenét ce quin tòc maitiau ' ,gaujousò cla mous cantén gùé 's
campanes! Era grána, a bándou'-'; era pòca, 'rrepicá. — qu'ei hèsta
anau 3 — qu'ag hèn trinqueja4 tout ; es lòdes 3 det campanau, es vitres
des maidous, edj aire dera vatch,... è 't có des crestias. Es veròies !... be
mou-n diden, è 'rrebrembá-mou-n ; escoutém-les tab era nòst' áma.
Es campanétes que mous acoumpanhen pertout, è que sémhle que mous
coumprénien. Em counténti? Que s'alègren ; empenats0? Quin soun
triste! Que mous ajumplèren7 enes nòstes cunheròtes8; quan les savérem
enténe, que mous héren escapà 'dj arri9 ; dedespuch que mous an seguídi
couma 'ra nòst' oúmbra mous seguéch. D'éres qu'ag aimam tout : musica
de cantica, doúça couma 'ra pregària, trangalades ,0 esbaurades ' couma
plours de désespéra.
Biélhes è franques coumpanhères de nòsta jùentut, sustenguét-mous è
guidât-mous pet camin dera vita ! Boud-autes au-méns que mous dernou-
rat, quan tout se mou-n ba.
193
S'auét viatjejat, lounh detch hum l2, pera mountánha 'nia o at trauès
des lanes sauvadjes '3, didét-me se nou éi vertat que vous mancaue era
bouts amiga det clouquè ? Auba, midiá, prumères estéles sens' angèli '4,
plri que tia nét de dó. Arrememouriát-bous et «Dejun des Campanes'5 ».
Diés tristes per éri madéchi, que bénguen engùejiéus à mòrt quan es
campanes es soun carades.
Toúti qu'aimam es campanes ; pourtant qu'em sémble que les aimariém
mès epcára se les couneguiém miélhe, ta plan, dide, se les anáuem béi (se
nou mès, ur; còp) en loti misterious cantourau, auta près det cèu coúma
dera tèrra. Atau, que saveriém et SÒIJ secrèt de magiá'6; è quan deva-
rèssem, d'aué-les lejut en áma, que seriém flèri d'ères è counténti de
noud-áuti.
Ena Bat de Guélh, tout qu'es vé, tout que s'entén, qùási dedj UIJ cap
en aute. Edj aire de Dessus 17 que prén et trinquet des campanes de Cirés,
è d'uií empentas '8, det cap det penòc de la-oun trône 'ra glèida, qu'au ba
semia au bèri prats de Mayrénha. Boulét que sié hèt de pujá-i ?...
Düés, que'soun, diiés sòs. Era tiá que porte dáta de 1472. Sourfque
pera de Sarcouvièla (xiva sièggle) è 'ra de Pourtètch (Larboust), qu'ei de
1468, que sérié 'ra mès viélhadet dioucèsa de Touloúsa — ce m'è lechat
dide au-méns. Bien hèta è oubradjáda tab goust, que meritarié d'èste
counegúda pes arqueoulògues. Des qùate poulídi medalhous àhâuda'9, es
dus qu'embarren era Sénta Vièrges ; en 3n que bi-òm adj arcange
sent Miquèu quan s'ag a tab et dragoui) ; sus et 4a , un. « Ecce homo »
entourniat pés estehedés 20 dera Passiour) ; è sòbe 't cap, et gládi21 dera
justiça de Diéu. Edj escriéut qu'ei et madéch de toutes es campanes d'aquéra
tempouráda : « Christus vincit, Christus régnai, Christus impe. at,
Christus ab omni malo nos defcndat. An. ML CCCCLXXII. »
Er' áiita campána qu'ei mès jùenéta : de 1533. Aquéra qu'a poudé53, ce
diden, d'arrevirá 'ra grèlla. Tabé, és de Bourg, quan bén à coupá-s es
broumes de periggláda -4 at damount des biladjes, ja hèn56 : « Era
campána de Cirés que soune ! »
#
* # .

S' et dit des viéls ei vertadè, Cirés, enquiá 1792, qu'aüé qùate campa-
nes, dounc et mès bèt carrilhoun dera valèa. Aquédj an, es « Arroûgi »
de Banhères que pujèren ta 'ná-les-sé préne. Era gént de Cirés qu'ac
sentiren à téns enta poudé-n enterra iiá : era de 1533 ; es auli qu'es
prenéren es düés mès poques (sampa, pet pés) è que lechèren era de 1472
ta 'dj arrelôdje.
Méntre que i-èm, be dariém plan, à-massa, en tout devard det campa-
nau, un còp de gùélh 'na veròia gleidéta goutica de Cirés, mès que
tirarié à lounguèra. Qu'ei tournaram esprès iiauta 'stoúna.
Parla viélh dera Vat-de-Gùèlh (H.-G.) Jùan SENS

NOTES. — I. . Sonnerie île In messe matulinale ». —2. > A toute volée — 3.


• Glande fête religieuse ■, (Anau, litt. « annuel ■, donc ■ solennel »). -- 4. « Vibrer».
- 5. . Ardoises ■. — 6. « Dans la peine. — 7. « lierc^rent ». — 8. • l'élit lit d'enfants ».
194
— 9. lié 'scapa'dj arri « faire sourire ■. — 10. Trangaladcs « tintement particulier du
glas funèbre ■. — 11. Esbauradcs «qui traduisent l'épouvante». — 12. Lounh detch hum
• loin de toute habitation •. — 13. Sauvadjes, ici « désertes ■. 14. Angèli • Angélus >.
— 15. Dejuri da campanes « voyage à Home des cloches le Vendredi et le Samedi sainls •.
16. « C.-à-rt. les ciusesde l'effet magique du son des cloches s. — 17 « Vent du nord-
ouest ». — 18. « Poussée », fig. « impulsion ». — 10. A hauda • [sculptés] en relief ■
Ilàuda > saillie, bordure > —20. « Instruments». - 21. « Glaive». —22. . Epoque,
période ». — 23. > Possède la vertu de >. — 24. ■ Nuages orageux ». — 25. Hèn : ici
« s'écrient >. — 26. Arrougi « révolutionnaires ■.

Dïo per dïo le soulélh Le courtal s'e fèt ibernous.


Baycho debès la pico blapco ; Triste de bént e de frescuro ;
Le bòsc s'amanto de rousélh ' E las bacos et les pastous
E la fùélho ca de la branco. S'en ban debès la bòrdo 'scuro.

La tèrro a sentit le poutou Le soulélh douréto coulgat,


Mourtal de la primo teurrado2; La nhét nègo d'eyguéch la tèrro ;
Del bouquét la derrèro flou Pes trufés8, del pertrèt9 cramât
S'esfùelho ayehus la toumbo aymado. Pùéyjo la 'spésso bugassèro |0.

Per l'ayre ausént les aùselous Que sémblo qu'abans d'adourmi-s


Nou canton mès cap d'amourétos, Del loung sôm d'ibèrn, la naturo
E ja, debès un cèl mes dous Boulgo coum'al téns de flouri-s
Soun partidos las randoulétos3. Besti sa mès bèlo paruro.

A bèlis bòls touti's ausèls L'oumbro bliiéjo les picous,


Que l'ibèrn del Nòrt despaïso, Le cérè u ròso soun fùelhatje;
Peréngos '', pinsous, bistournèls5, Bèsses12, tremouls 13 e acerous 11

Passon al bént que's eygariso6. Suberdauron 15 le païsatje.

Aro dessus le val oumbrfu, E, part de naturo él madéich,


De cado coumo assoulelhado, Quan le soulélh pèrt de sa flamo,
Passon dambe 'I brut agradlu L'Orne coumo l'arbe patéich,
Las cansous de la bargassado 7. Qualcarré 16 se môr en soun amo.
Parla de Massât (Ariéjo). J.-M. SERVAT.

NOTOS . — 1. « Bouille ■. — 2. ■ Gelée ». — 3. >« Hirondelles».


Hirondelles ». — 4. ■ lîizets ».
— 5. « Elourneoux •. — 6. « Affole », — 7. « Teillagee .. — 8 « Champs de pommes
de terre ■. — 9. . Tiges sèches ». — 10. > Fumée ». — 11.« Cerisier ». — 12. « Hou-
leaux ». — 13. « Trembles •. — 14. « Érables ». — 15. ■ Dorent .. — 16. « Quelque
chose >.

— De mès en mès Gascourt —

Un brabe orne, un Gascoun, tout près de Mourrejau


È qùate ou cinq counfrais, besis dera Tourrélho,
Gaujoúsis coumpanhous, amies dera boutélho,
Ataulats que ban hè 'ra hèsto det majau
195

Mès, que les maiico et bin : qui pouira carreja-u ?


Moussu, tout arridént è tout bâcha V aurélho
Hè décida pet sort qui, biéu coumo V abélho,
Les ac proucurara, mès sénse abarreja-u -.

Et garçouiî d'aucasiout?, deuant et barriquét,


Dab urf petit coutèt es fabrico un brouquét 3 ;
Que pune à « Marijano 1 » un, dus, tres cops sus plaço...

Pus, qu'éntro, bras à bras dab éro, en gran festili• - -


Det chai béri up taròs 5 embouiat pet destin.. ;
Et patroui? que l'a bist... : Moun Diéu ! qu'ei ço qu'es passo?

Parla deras Tourrélhos, canloun de Mourrejau (H.-G.). A. SARRAT.

NOTOS. — I. ■ Porc à l'engrais». — 2. ■ Le mélanger •. — ;■!. ■ Petite cheville


(dousil ou fausset) pour fermer un trou fait sur le côté de la barrique •. — i. ■ Grosse
liouleille » — 5. « Cheville ■ (Je buveur a oublié de feimer le trou). — Aquél sounél i/ne
mus arribo d'Americo (liuenos-Aires).

I. NAUÈTS COUNFRAIS.

398. POMIAN (abbé Joseph), d'Aveux, curé d'Ardengost, canton


d'Arreau (H.-P.).
399. A LAZARD G., directeur d'école à Montréjeau (H.-G.).
400. ANNET, commandant, publiciste, vice-président du Syndicat de
la presse militaire, place Lafayette, Montréjeau (H.-G.).
401. Mlle Marie de CORAIL, à Montferran-Savés (Gers).
402. DESCLAUX (abbé), curé de Pebées, par Samatan (Gers).
403. DELUC (abbé), curé de Saint-Lizier du Planté, p. Montpezat (Gers).
404. DE BON (marquis), au château de Calaoué, maire de Saint-Lizier
du Planté, par Montpezat (Gers).
405. GOUTER Louis, lauréat de l'Escolo, rue Martiale, Pont-Saint
Esprit (Gard).
406. Mme Vve Joseph de BARRY, lauréate de l'Escolo, 2, rue d'Alsace,
Bagnères-derBigorre (H.-P.).
407. LACROIX M., lauréat de l'Escolo, à Loustalet, par Saint-Pierre
de Buzet (Lot-et-Garonne).
408. PAGËS Henri, de Bédarieux, lauréat de l'Escolo, 39, avenue Car-
not, à Neuilly-Plaisance (Seine).
409. CAMPARAN, ancien sénateur, à Saint-Gaudens (H.-G.).
410. BAQUÉ (abbé Jean), curé de Seilhan (H.-G.).
Présentés par MM. Dambielle, Dufor, Marsan et Sarrieu.
IL L'abondance des matières, — notamment la nécessité de donner
Í96

des textes de musique et de terminer deux longs tirages à part avant les
fêtes — nous o! lige à renvoyer encore les articles de bon nombre de nos
confrères. Nous nous proposions aussi de parler des travaux de la Société
des Etudes Catalanes : ce sera pour plus tard. Nous relardons par force
mais nous n'oublions point.

III. La Société Ariégeoise vient de récompenser trois de nos Confrères :


MM. Th. de Hansy (médaille d'argent pour ses Notes sur la Communauté
de Himont), J.-M. Servat (médaille d'argent pour ses Cansous Massa-
dèlos) et Fr. Escaich (médaille de bronze pour sa Fête de Foix). Nos
plus vives félicitations..

IV. HÈSTES FELIBRÉIÎQUES.

— De Y Escolo Carcinòlo, à Lafrançaise, fort bien réussie (avec com-


mémoration de Mary-Lafon). Notre Escolo lui avait envoyé ses vœux (le
même jour, comme à YEscolo Voundino), à l'occasion de cette fête.
— De YEscolo (lastou-Febus, era nòsto só aimado, à Cap-Breton, les
4 et b septembre prochain. Tous nos vœux de succès, dans l'œuvre com-
mune !
— Delà Freiné Prouvençalo, le 17, 18 et 19 septembre prochain, à
Forcalquier.
— Du Boumat du Périgord, les 3 et 4 juillet dernier, à Razac-sur-
l'Isle. Grand succès, malgré la pluie. Que i-èrem arrepresentats pera
Filadèlfo, era nòsto 'Rrèino de 1908 ; det son betch discours que tirant
aquèstes linhes :
« Gran gòi cm hè, miés /rais, mes de gbi que nou s pot dise, de
pourta-b oué ed salut amistadous deds felibres de nousto, eds coumpli-
méns couraus deras Escolos Gastou-Febus e deras Pirenéos, qui soun,
tout ad còp, besios, amigos e sors de bòste flourissént Bournat
Ded pèd d'
« Aquéros mountanhos
» Que tant hautos soun »,

miés amics e you b'abém pla soubént, sense b'ad dise, mandai nousto
pensado e noustes bots... Ah, nero pouegn, pas mes eno boslo encoun-
trado qu'eno nousto, n'èro pouegn tant hounsaméìi adroumido que ço
que semblabo V Amo dera Haço, ne tant malauto que-s dise 'ra douço
léngo suo, o Frais... E acó qui-arré nou sémblo ei e l gran sinne der'
Endependéncio :
« Quau ten sa lerigo, ten la clau
» Que di cadéno lou deliéuro... »

— Le Consistoire et le Conseil général de Félibrige ne s'assembleront


que fin octobre.
— A Monsieur le marquis de Villeneuve, felibre majorai qu'un deuil
cruel vient de frapper YEscolc deras Pirenéos présente ses plus sympa-
thiques condoléances.

CIDJI
DE ÇO QUE PARLARÀ AQUÉSTO 'RREBISTO

« Era Bouts dera Mountanho » que s'acupará de literatura, de ciénço,


è de tout ço que pouirá enteressá et Felibridje.
Coumo 'rrebisto literário, que pubblicará pouesiés, coundes, noubèles,
■è auti bèri (è coumbenabbles) escriéuts en léngo gascouno.
Qu'estudiara es parlas gascous, enta hè les counégue è aprecià.
Que serà erouso tnbén de hè paréche touti 's biélhi doucuménts en
gascoun que Tau pouiranjèste coumunicats.

Coumo 'rrebisto cientiflco, sense cap de pretencioun, que balhará —


en gascoun — quauques crouniques que s'arrepourtarán as ciénces
teouriques è pratiques (matemàtiques, íìsico, chimió, agricultura, igièno,
endustrió, etc.)
Nou lichará pas tapòc de coustat era istòrio è 's sos enchinhoménts.
Que pouirá mémo trattá quauques questious de mouralo.

Enfin, que tenguera 's sòs lectous at courént des òbres des Felibres
è det moubemént felibrénc.
Ta 's coundes-arrenduts des lous oubradjes que soun pregats es autous
<Tembeuiá-les en doubbl'egdzemplâri, en tout endicá-mous, se cau, et
.prêts des boulumes è 't liberaire aoun es troben.

Edj abounomént ara « Bouts dera Mountanho » qu'ei de 3 fr. per an ;


-è nou sera pas majourat, mémo s'era nòsto 'rrebisto bén a groussl è a
paréche cado mès. Mès qu'engadjam es nòsti brabes abounats a balhá-
mous, s'ac pòden, era lou adesioun coumplèto.
Cado mémbre dera nòsto 'Scòlo que hará soun poussibble taproucurá-
mous, ta lèu que pousque, membre* agechénls noumbrousi: mès seram,
è HÙélhou pouiram hè. E, mès encaro, cadun que mous boulerá ajudà det
sòl? sabé è dera sio plumo.
Es qui nù-an pas encaro pagat era lou coutizacioun que haran bièn
d'embouiá-lo sénse destrigd-s : à Moussu B. Sarrieu, 8, plaço Du- ■
Bartas, Auch (fièrs), (atau qu'esbitaran frèssi).

BOUCABULARI GASCOUN

Que haram paréche en aquésto 'rrebisto, debadj et titre de « Bouca-


bulari gascom? », listes de mòts è d'espressious tirades des dibèrsi dialec-
tes gascous. Que i-a en gascoun fòrço tèrmes è tournures qu'es tròben
prèsque semblabbles en francès, è que soun coumprenuts faciloméns
mémo pes qui nou counéguen pas gùaire 'ra nòsto léngo : nou serà pas
necessari d'endicá-les acitau. Que mous countentaram de noutá, en tout
endicá-n era proubenénço è balhâ-n era traductcioun francéso, es tèrmes
è's loucucious que presentaran quaueo particularitat o quauco dificultat ;
è d'aquéro manièro que trebalharam a manténgue è a estiéne 'ra coune-
ehénço des arrichéces det lengùadje des nòsti páis.
Tadaquér'òbro, qu'auram bejunh der'ajudo de touti's nòsti amics ;
qu'esperam que nou mous harâ pas défaut. — Que haran hièn tabén
es autous, s'empléguen bec-còp en lous artiggles quauque mòt pòc usitat
tròp loucau, de balhá~n en nòto 'ra sinhificacioun-
STATUTS DE L'ESCOLO DERAS PIRENEOS

ART. 1. Il est fondé, pour la région gasconne de la haute Garonne et

de ses affluents, une Ecole félibréenne qui prend le nom à'Escòlo deras
Pirenéos (Ecole des Pyrénées).
ART. 2. Le siège de l'École est à Saint-Gaudens. — Elle comprend)
trois grandes Sections : 1° Haut-Comminges, Nébouzan, Quatre-.Vallées-
(Saint-Gaudens) ; 2° Bas-Comminges (Muret) ; 3° Couserans (Saint-
Girons).
ART. 3. Le but de l'Ecole est de maintenir et de relever la langue-
gasconne du Comminges et du Couserans, de conserver les traditions:
et les usages locaux, et de développer la vie régionale.
ART. 4. L'Ecole s'interdit absolument toute polémique politique ou

religieuse, soit écrite soit orale.


ART. 5. Les Membres actifs paient 6 francs par an, et ont droit au-

titre de Félibres.el à toutes les publications de l'Ecole. — Les Dames


sont a Imises. — Les Bienfaiteurs de l'Ecole pourront être déclarés par le-
Bureau général Membres honoraires. — Les Membres perpétuels paient
120 francs et sont inscrits à perpétuité sur la liste des Membres.
ART. 6. Il est recommandé, en envoyant son adhésion au Bureau,
général, d'indiquer, en outre de l'adresse, le lieu d'adoption au point de
vue dialectal.
ART. 7. Il y aura des Groupes locaux là où plusieurs Membres actifs-

(5 au moins) décideront d'en établir un. Tout Groupe devra se rattacher


à l'une des trois Sections.
ART. 8. Les trois Sections et les Groupes jouiront de lalplus grande

autonomie, à la seule condition d'agir conformément aux Statuts, notam-


ment de respecter les articles 3, 4 et 5, et de se tenir en rapports avec le
Bureau général.
ART. 9. L'Assemblée générale de l'Ecole, composée de tous les Mem-

bres actifs, doit se réunir une fois l'an. Elle peut modifier les Statuts à-
la majorité absolue.
Art. 10. Le Bureau général est élu au scrutin secret pour 3 ans par
l'Assemblée générale. Il est composé d'un Président, de trois autres-
membres, ayant rang de Vice-Présidents et représentant chacun l'une
des trois sections de l'Ecole, d'un Secrétaire-Trésorier et d'un Secrétaire-
Adjoint. —• Le vote par correspondance est admis pour cette élection.
. ART. 11. Les questions relatives à l'administration de l'École, à ses

publications, à ses fêtes, à ses relations extérieures, sont réglées par le


Bureau général.

NOTA. — Composition du Bureau général pour 1909-1912 : Prési-


dent, M. L. de Bardies, à Souhn, par Aleu (Ariège) ; Vice-Présidents,
MM. Y.-D. Duf'or, curé de Labarthe-de-Rivière (Haute-Garonne) [Haut-
Comminges], B. Datibian, curé de Villefranche-d'Astarac, par Simorre
(Gers) [Bas-Comminges], A. Teulié, directeur d'école à Saint-Girons
(Ariège) [Couserans] ; Secrétaire-Trésorier, M. fi. Sarrieu, professeur
au Lycée, 8, place Du-Bartas, Auch (Gers) ; Secrétaire-Adjoint, .M. J. M.
Servat, pharmacien, à Massât (Ariège).
Lt Gérant : N. ABADIE.

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