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ESCOLO DERAS PIRENÉOS

(COUMÉNGES, QUATE-BATS, NEBOUZAN, COUSERANs' HAUTO GAROÜNO)

ERA BOUTS
DERA

MOUNTANHO
ILLUSTRADO

QUE PARÉCH ET 15 DE CAÜÜ MÉS

6MO ANNADO AQUÉSTE NüMERé


3
3. MARS 1910 10 Sès

m D.o.
BIBLtm^À
DE
L'INSTITUT
D'ESiÜDIS
OCCITANS
Abounomént : 3 fr. -per an

SEN-GAUDÉNS
EMPRÍMARtO E LIBRARIO Al·lAHIE
1910
SOUMARI

Pages
I. — Souvenirs et Usages Commingeois (suite), Yves
D. DUFOR 49
II. — La Bielhèro del Paisant, J.-M. SERVAT 51
III. — U punhat d'Arreprouès dera Laméza, Sylvain VERDIER. 52
IV. — Et Mouoje mecanicièn de Bounahount, Bertran dera
Nouo 52
V. — La Campanho de Jantilhòt è escripcious, J.-B. SENGÈS. 54
VI. — Era Creaciou dera Hénno, II. MORÈRE 56
VII. — Cou-nde dera Nèsto: Et Teulè de Sén-Lauréns, Fr. SOULK 58

VIII. ■— Ara memòria dera práuva de Sidoni, P. S V


59
IX. — Le Poète.d'une race, Arsène Vermenouze, Etienne
LEVRAT 62
X. — Sus era mort de Vermenouzo, B. SARRIEU 66
XI. — O.Moun Pais ! Itouman Coumengés, H. DAM BIELLE. .. G6
XII. — Très bères òbres pouetiques : « Lou Calèn », de P. Fon-
tan ; « Case », de S. Palay ; « C.antos en Dó », de Nu
Filadèlfo de Gèrdo, B. SARRIEU 70
XIII. — (larnabal è Pasco, eno Bat d'Auro, Fr. MARSAN 74
XIV. — Noubèles : I. Nauèteh Counfrai ; II. Obres des nosti
Counfrais ; III. Arreiinious felibréiiques o 'rregîou-
nalistes, 1!. S - 7.'i

RÈGLES PRINCIPALES DE L'ORTHOGRAPHE GASCONNE

En règle générale, on écrit comme on prononce, et les lettres ont la


même valeur qu'en français.
On. prononce j et ch comme en français ; on écrit dz pour dz, dj pour
dj, ts pour ts, et tch pour tcb.
On réprésente 1 et n mouillées par Ih et nh (iialhâ, mountanho).
On peut noter n une n gutturale possédée par le gascon (cay, téygue).
Jamais t n'a le son de s ; on écrit atcnciom/, etc.
Les diphtongues monosyllabiques formées par i, ou, et u peuvent
s'écrire ainsi :
1° ay, èy, ey, iy, by, oy, ouy, uy (ou bien ai, èi, ei, etc., sauf pour
i y et uy) ; il ne faut pas écrire aï, èï, etc.
Et ia, iè, ie, yi, ib, io, iou, iu (au début d'un mot, ou d'une syllabe
bien détachée, on peut mettre ya, yè, etc.)
2° au, èù, eù, iù, où, où, ouù, uù (mais il vaut mieux se passer de
mettre l'accent sur l'ù pour au, eu, en, bu, et même pour iù, si OR écrit
yu ou in pour iu) ; il ne faut pas écrire aou, èou, ni au, èii, etc. ;
Et ùa, ùè, ùe, ùi, ùb, ùo, ùou, ùu (mieux que oa, oè, etc., et que oua,
ouè, etc.) On pourra ici aussi, sauf pour ùu, se passer de l'accent grave
sur M, si l'on suit la règle ci-après.
3° âa, àè, lie, Hi, etc. (le signe il, très lisible, évite de donner deux
valeurs au signe u ; on peut dès lors dire que M, précédant ou suivant une
autre voyelle, a toujours, sauf après q, et dans que, gui, le son ou).
Le tréma est réservé pour indiquer que l'i et l'u qu'il surmonte se pro-
noncent à part, avec le son qui leur est propre (bïoulént, arrüd).
Tous les autres caractères ont à peu près la même valeur qu'en fran-
çais.
C.I.D.O.
8ÈZ1ERS

ËRA BOUTS DERA MOUNTANHÒ


MO
6 ANNADO : 1910 N° 3. MARS « Toustém Gascons ! »

SOUVENIRS ET USAGES CMIIMIC


(Suite) (')

La nourriture du Commingeois était des plus simples, des plus natu-


relles, et, partant, des plus saines. La base en était le pain, le lait, IJS
œufs, les légumes, les végétaux.
Et encore le pain était-il fait, du moins pour l'ouvrier, de blé noir
(rnouriscou)*, mêlé souvent de maïs (blal-rnoârou), parfois de pommes
de terre (trufos ou mandòrros) et, à la saison des fruits, de cerises ou
de prunes. On appelait cette mixture « muslurètch ». En été, pendant
les grands travaux, le mistras faisait place au pain de méteil (carrouri)
c'est-à-dire mi-parti de blé, mi-parti de seigle ou d'orge.
Ces sortes de pain complet, grillé et écrasé tout chaud dans du lait ou
de la bouillie, fournissaient un ragoût nutritif et succulent. C'était le
plat le plus ordinaire et le plus prisé, dans nos montagnes.
Les végétaux, les légumes et les fruits tenaient sinon la première, du
moins la seconde place dans l'alimentation du paysan. Choux, navets,
ail, oignons, lentilles, haricots, pois, fèvjs, pommes de terre, il y avait
assez abondamment de tout cela dans nos régions. Quand la pomme-de-
terre, frappée d'une maladie qui la faisait pourrir, manqua quelques
années, on se rabattit sur le légume qu'on appelle chez nous « mounjét »
et « mounjéto ». Tout était généralement apprêté à la graisse et, d'ordi-
naire, accompagné d'un morceau de salé, « et talhuc ».
On faisait pourtant du bon beurre et un excellent fromage dans nos
montagnes: celui de la Barousse et du Larboust était et est encore fort
renommé. Il se vend le 8 septembre à Polignan.
De la viande de boucherie, on n'en usait guère, en dehors des repas
extraordinaires, que deux ou trois fois l'an. A la Noël, on tuait et l'on
mangeait en famille le plus vieux coq de la basse-cour. N'oublions pas non
plus l'animal grognon, ce serait injuste. Un curé demandait un jour à un
enfant du catéchisme : « Dis-me, Jaquét, qùau éi era mes bèro hèslo
der' anado?... » Et le bambin de répondre du tac au tac: « Moussu,
era hèsto del pòrc ! ».
Les gourmets faisaient une grande consommation du gibier succulent
et varié que produisaient abondamment nos montagnes et nos vallons
La Garonne, ses nombreux affluents, nos étangs leur fournissaient aussi

i. Voir le N« de Mai 1909.


2- Le sarrasin et i© maïs furent importées au pays par les Arabes aux vtm et ix» siècles
bien plus qu'aujourd'hui, la truite (trùèito), l'anguille (aiiguilo) et
autres poissons d'eau douce, sans parler des écrevisses (escrauklos), de»
grenouilles (graulhos) et des escargots (carcòls), tant vantés par des
écrivains de l'antiquité, tels que Pétrone, Macrobe, Martial, Horace et
autres épicuriens. Pas de tabac ni de café, et l'on ne s'en portail que
mieux.
Mais c'était, somme toute, du régime lacté et végétarien que vivait
l'ouvrier de nos campagnes, devançant ainsi les prescriptions de la méde-
cine actuelle. Ajoutez qu'on buvait de bons coups d'un excellent petit vin
clairet, indemne de toute bouillie bordelaise ou autre et de toute fraude
malsaine. Le Gascon se gardait bien, autant que possible, de mouiller le
jus de la treille, car il a toujours connu, pour l'avoir peut-être formulé
lui-même, le fameux dicton :
« Tous les méchants sont buveurs d'eau,
« C'est bien prouvé par le déluge. »

Après cela, faut il s'étonner que ce pays fût un de ceux qui comp-
taient le plus d'homnes robustes et le plus de vieillards ?

* •
# #

Comme costume, les hommes, datant d'avant la Révolution, portaient


un chapeau soit haut-de-forme, soit à larges bords ou même tricorne,
une sorte d'habit à la française à courtes basques et une culotte avec
guêtres ; le tout en drap de cadis, été et hiver. Plus tard, le pantalon
descendit jusqu'aux pieds et le couvre-chef, perdant en hauteur, gagna
démesurément en largeur.
Les vieilles femmes étaient coiffées d'un bonnet blanc à pattes retom-
bant par côté ; les jeunes supprimèrent ces deux appendices un peu
vieillots. Peu-à peu, la cofffe blanche fut remplacée par deux foulards,
l'un s'enroulant gracieusement autour de la tète avec une sorte de bec à
côté, et un autre enveloppant les oreilles, tombant en pointe sur l'épaule
et se nouant sous le menton. Toutes avaient des châles plus ou moins
riches. Dans l'église, aux diverses cérémonies religieuses, les femmes de
tout âge portaient de grands capuchons (capiròts), généralement blancs
en Comminges, noirs ou gris en Couserans, et de couleurs variées dans le
reste de la Gascogne.
Ce vêtement céda la place au capulet, si gracieux, qui vint du Béarn et
qui ressemble assez à une combinaison du capiròt avec la mantille espa-
gnole. On se souvient que notre Reine de 1908 le portait avec infiniment
de distinction à nos Jeux floraux de Barbazan.
Nous pouvons presque appliquer à la femme de nos montagnes ces
lignes suggestives que Théophile Gautier écrit sur les Bordelaises de
1840 : « Leur coiffure est très originale ; elle se compose d'un madras de
)) couleurs éclatantes posé à la façon des créoles, très en arrière et conte-
» nant les cheveux qui tombent assez bas sur la nuque. Le reste de
51

» l'ajustement consiste en un grand chàle droit, qui va jusqu'aux talons


» et une robe d'indienne à longs plis Elles portent sur leurs têtes
» les paniers, les paquets et les cruches d'eau qui, par parenthèse, sont
» d'une forme très élégante. Avec leur amphore sur la tète, leur costume
))à plis droits, on les prendrait pour des filles grecques et des princesses
» Nausicaa, allant à la fontaine. »
On croirait aussi fait pour les femmes de chez nous ce couplet de la
Bordelaise :
« Vous connaisse; tous ce mouchoir
Qu'elle porte matin et soir
Sur sa tête si fine; (bis)

Son esprit espiègle et malin


N'empêche que son c.eur soit plein
D'une ardeur divine, (bis)

#
* *
. J'aurais bien envie de dire un mot encore de l'esprit commingeois, mais,
comme ce n'est qu'une variété de l'esprit gascon, on m'accuserait de
vanter les miens, bien qu'historiquement le Comminges n'ait pas été inté-
gralement compris dans la Gascogne. En tout cas, il me semble que le
trait suivant résume admirablement l'esprit de la race des bords de la
Garonne, rive droite et rive gauche.
Comme on reprochait à un Gascon de se louer lui-même immodéré-
ment, il répliqua simplement, comme s'il eût exprimé l'idée la plus
naturelle:
« Quand je me vante, je suis juste ; quand je vante les autres, je suis
indulgent. »
(À suivre) Yves-D. DUFOR.

La Bîelhèro del Faisant

Aichu '1 sièti de pèiro arroussat de < la porto,


Dijou 'l soulélh noubèl, regaujidét è dous,
L'aujôl arrepudat2 e blegat en redòrto 3
Aichu '1 joulh tremoulant tié Pefantòt farnous 4.

Qu'es miro tout penslu d'un ùélh que ja s'amorto 5,


Alargadis pes camps, tant de trebalhadous ;
Debant él, soun ainat mïo de sa ma fòrto.
L'aralhfi àrroussegat pel parélh 7 pouderous s.

Qu'es brémbo qu'atal fuc sa joubentut ardido...


Mes aro qu'a flacat dijou 'I fèich 9 de la bido
Que n'é bou qu'à sauba 10 l'efant del sèu ef ant.
Al poutou de la lént 11 eado flou s'enamouro ;
L'ausèl canto le gautch dol printéns trïoumfant,
E '1 mainadou que rits al bras del biélh que plouro...
20 Abrilh 19(9.

Parla de Massât (Àriéjo). J.-M. SERVAT.

NòTos. — I. « Adossé contre ■. — 2. « llidé ». — 3. ■ Ployé comme «n ha IL » —


i. > A» visage barbouille » — 5. S'éteint > — 6. « Charrue ». — 7. « La paire (de
bœuf») ■ — 8. ■ Puissant ». — 9. ■ Faix, poids ». — 10. ■ Carder ». — il. • Brise »

U PUNHAT D'ARREPROUES DERA LAMEZA

Et m.ss de Yé, Se plau et dià dera Trinitat


Bàrra 'ra porta, e dam prou hé. Era récolta sera per meitat.

Per Hereuè bèt Ta Sen-Bernabè


Nou dèches et capèt. Et milh que eau hè.

Era néu de Hereuè Setéme que s'en porte 'ts pouns


Nou demoure pas en palhè. Ou que hè secà 'ras houns.

Qu'auras üa bèra hourmenuida Et dauntè '


Se May la dèche cabelháda. Qu'auè tirat era hénna de darrè2 ;
Tout echeula *
Era ploúya det printéns Qu'es ba cerca 'ts páes 4 ;
Qu'ei u bou téns. Coúma nou l'ac paguen pas,
Que s'en tourne tout ploura 5.
Se plau et dià de Sen Medard
Sylvain
S lvain VERDIER.
N'espères ni bi, ni pa, ni lard. y ^ ERDIER.
1. ■ Venl d'autan ». — 2. ■ Pays situé à l'ouest ». — 3. > En sifflant ». — 4. < An-
nuités promises par un contrat de mariage ■. —5. Ordinaircinant après le venl d'autan
arrive la pluie. [Parlà d'Auezac Pral, cantou dera [Sarla-Nésla (11.-P.)

ET MOUAJE MÉCAMCIÉN DE BOINAHOIM


Qu'ei auio autis cols, at coubént de Bounahount, an mounje qu'ac
sablo tout hè : arrenga pandulos, mostros, estruménts de musico, sarra-
Ihos d'aquéros coumplicados, ètc, êtc. ; è nou soulaméns que sablo
adouba 1 toutos aquéros mecanicos, tnès qu'en poudlo hè d'autos tabé, è
qu'en auío ja hèt forço de prou curiousos desempus qu'èro mounje.
Toutis aquéris qu'anauon à Bounahount, o qu'ei passauon at coustat,
qu'es marabilhauon deuant et clouquè dera grano Capèro. Aquét mounje
qu'ei aulo plaçât ui? arrelôdje des mès curiousis amb' ut? pialè2 de cadrans ;
qu'en i-aulo per tout coustat: un enta 'ras ouros è 'ras minutos, u
nhauts enta 's dlos dera semmano è 's méses, un trousièmo que marcauo
M*}

es dibèrsis quai'tiès de 'ra lúo ; è 't soulélh tabé qu'aufo et soin}, quan
ludío ; et darrè cadran qu'anounçauo et bèt téns o 'ra ploujo, è quauque
cop era periglado 3.
Mes en sus d'aquéris cadrans, un mounje de bùès, plaçât at debat d'uo
hièstro, que tenguío uo cordo en cada març, è que sounauo, quan calío,
eras ouros, eras miéjos e 's quarts.
Dedj arrlu que passo at miéi det clos ' de Bounahount, jà n'aulo sabut
prouflta aquét mounje. Uo gran' arròdo de bùès laujè, en tout bira pera
fòrço mémo der'aigo, que la prengulo ambé cachous 5 de her blanc,
penjadis at tour d'éro, è que la pujauo prou haut enta Pamiá, at mouièn
de tuièus, pertout oun èro besoun, peras courts, pet casau è dipc' at miéi
det cláustre' ; aqulu que sourtio deuant es pès d'uo grano Sento-Bièrges
de marbre de Carraro, enta caije auta lèu laguéns tres bacls de marbre
de Sarrancoulií), plaçats at debat er' un. der' aute. Cada sé, iùèr è estiu,
es mounjes abans de s'ana repousa, que benguíon canta et « Salve
Regina » deuant aquéro Bièrges. Et silénço dera nét, et brut deras
aigos que caijíon, mesclat amb' et cant des mounjes, tout acó que proudu-
clo un efèt des mès encantadous. Finalaméns, touto V aigo de Bouna-
hount que s'anauo pèrde en un bouquè7 plén de pèches, è que hèuo
marcha un petit moulin plaçât atch houns det clòs. Que callo môle un
còp per semmano, proumé que dauon en aquét coubént up pan, cada ùéi
dios, à toutis es praubes det païs.
Tournén at nòste mounje. Et praub' ôme que coumençauo d'ess hè
biélh ; et cap ja l'auio toustéi? boun, mès eras aurélhos que sé l'harlon
duros. Pendént un iuèr qu'estèc des mès arrigourouses, et mounje meca-
nicièn qu'acabèc d'enténe per toustén eras campanos det coubént ; et
maitin surtout, qu'arribauo ats auflcis après ets autis.
« Acó nou pòt pas dura », ça-s diguéc aquét sént ôme ; « qu'en, eau dá
et boun exémple, è qu'ei arreiissirèi ». En efèt, enta 's desbelha de
boun' ouro, et mounje que fabriquée uo pandulo amb' un carrilhoun d'uo
miéjo doudzéno d'escrilhs8.
Tout qu'anèc bièn pendént quauque téns ; mès era sourdèro9 qu'au-
mentauo pôc à pôc ; è finaloméns, et puissant arrebélh à-pénos s'èro
entenut. Enta auténgue 10 mès de brut, et mounje que fabriquée un poutch"
è qu'au placée at dessus dets escrilhs. Aquét poutch que cantauo ta bièn è
ta hôrt, qu'ets autis Parrespounton de dehôro.
Aquét sistèmo qu'estèc boun pendént quauquis méses ; més après,
coumo 'ra inflrmitat aumentauo tousténs, et mounje que deuée bouta
un mèrli at coustat det poutch. Qu'èro ta bièn arreussit que quan chiùlauo,
ets autis mèrlis qu'èron pet bôse qu'arribauon biste sus ets arbres det
easau. — E pourtant, et praube mounje qu'estèc*prou malerous dinco
nou poudé enténe lounténs touto aquéro musico ; è qu'arribèc que cado
maitin à qùat' ouros edj arrebélh que sounauo, et poutch que cantauo,
et mèrli que chiùlauo, è 't mounje que droumlo !...
Tout aute qu' es serlo descouradjat ; mès et mecanicièn de Bounahount
que boulio aué et darrè mot. Coume 'èro 'stat soullat è mémo sargént
S4

abans de s'en béngue enta 't coubént, que s'arrebrembèc det canoun e
det tambour. At prumè ja nou-i calio pas pensa ; mès qu'auéc lèu hèt urî
tambour, è qu'au placée at dessus dera pandulo ambé très baguétos.
Judjats s'en i-auio brut en aquéro crambo cado maitin à qùat' ouros ! Que
calio èste bien sourt enta nou pas enténe ; è 't praube mounje ja n' èro
prou.
Tout bergounhous de nou s poudé rebelha amb' aquét tintamarro, que
troubèc nhaute mouièn. Cado sé que s'estacauo et bras amb'uo cordo, è
'ra còrdo ara pandulo ; è 't maitin un arressôrt qu'au tirauo det liét.
Aquet sistèmo ja 'stèc boun, è que poudio dura ; mès qu'arribauo trop
tart. Et mounje tan abille, mès trop biélh, que mouric pôc de téns après,
pendént et més de mai der' annado 1768. Qu'estèc un gran dó enta tout
et païs, ii causo des granis serblcis qu'auío prestats aquét ôme à touto
clâsso de mounde.

Se passats jamès det coustat d'Arnaut-Guilhèm, det Proupiàri o de


Castilhoun 12, es biélhs que bous counderan que quauque côp, enta 't
més de mai, uo formo blanco qu'aparéch à Bounahount ; que la béden
auança lentaméns pendént era nét coumo se cercauo quaucarrén de bièn
counegut ; que s'arrèsto at pè dera muralbo oun èro et clouquè, è
qu'escouto... ; è coumo n'entén pas arrén, aquéro formo que s'en ba en
tout gemí decap edj arriu ; après que ba peras courts, pes claustres",
qu'examino se cada causo ei ara súo plaço ; è, coum' at tròbo tout
destruït è arrùeinat, era fòrmo blanco que hè enténe lamentacious sus uo
ta grano desoulacioun ; qu'es laménto sus ets ornes saubadjes que nousa-
béren pas counserbaço que hèuoer' admiracioun de toutis en d'autis téns.
Parla del canlouij d'Aùrinhac (H -G.) BERTRAN DERA NOUO
NÒTOS . — I.« Arranger ». — 2. ■ Foule » . —3. « Orage ». — 4 «Vallon, creus >. —
5. ■ Caissons » — 6. ■ Cloître ». -- 7. « Vivier .. — S. « Clochettes ».' — !). « Surdité-.
— 10. « Oblenir>.— 11. > Coq».—12. Ces trois communes formetil comme un Iriang'»
autour du couvent de Bonnefoul (canton de Saint-Marlory).

Aire : « J'ai deux grands bœufs dans mon clable », de Pierre Dupont.

En un petit cantoun 1 de tèrro Moun plasé, moun bounur,


Deia dou quartiè dou Carròs5, Moun bén, moun petit lòt,
Que i-a un bergè, un partèrro L'èi batizat « à Jantilhòt ».
Deguéns un bièn petit enclòs;
Toutos las plantos qu'i prouspèron, Aquét bergè, aquét partèrro
Arbes è flous, mémo las bits3 ; Bièn à la célo 4 de Parròc,
Jamès aquíu nou s i altèron ; Coumo s'èron en ùo sèrro5
Toudyour balhon de bous prouduits. La frét i hè pas mau enlòc ;
Tabé la fruto qu' i maduro
ARREFRËN
(Apres cado couplet) E quan arribo sa sazoun
Ma campanho cherido, Qu'ei la mès bèro, la mès puro,
Tant bèro, tant poulido, La mès poulido dou cantoun-
5b
A Jantilhòt qu'i bérj la rèso e, Quan èri un petit mainatye
La rôso, è bièn d'autos flous ; Que m'aperauon Jantilhòt 10 :
Que hèn un parfum que disposo, Coumo, 'quét nòm, n'ei pas d'usatye
Que rént countént, que rént erous ; D'où " pourta quant òn ei bielhòt,
Qu'i éi tabé la marguerito 6 ; Que l'èi balhat à ma campanho ;
La brïôlo 7, lou jansemip, Sèi pas se serè boun parrèn ;
Dabe uo bèro berouniro9 Ende pourta lou nòm que ganho
Hèn l'ornomén de moun jardin. Ba calé counda sou 12 prouchèn...
A Jantilhòt, lou mèn dellci Quan soui libre de ma journado
Qu'éi d'i para-8 un boun sourélh ; Qu'aimi d'ana à Jantilhòt ;
L'iùèr, qu'en èi aquét caprici Enta jou qu'ei uo proumenado
Pramou, sampa9, que me hèu biélh. Que me coumbén milhou qu'en lòc.
La calou que me rebiscòlo, Dinco lou sé, quan me retiri
Me sémblo que me rajunls, A ma chèro prouprïetat,
Me recounfòrto, me counsòlo Coumo dap plasé i respiri
Quan soui au petit paradis. Un aire pur en libertat !
Parla d'Audi (Gers).
J.-B. SENGÈS.

NOTES. — 1. ■ Coin ». — 2. Quartier d'Audi, rive droite du Gers. — 3. ■ Vi-


gnes ». — 4. « A l'abri » (du latin ceiare > cacher •). — 5. « Serre ». — 6. L'auteur
fait ici allusion aux noms de sa femme, de sa belle-sœur et de sa belle-mère. — 7. ■ Vio-
lette ». — 8 ■ Recevoir ». — 11. « Sans doute ». — 10. — Jantilhòt est un diminutif de
Jttn (cf. en montalbanais Janli, Janlilhou), influencé par ■ gentil .. — 11 ■ De le ■. —
12. < Sur le ». — Ci-après, bèuc < gauche • ; laite • tuf » ; jéiro • lierre ».

ARREMARCO : ESCRIPCIOUS GASCOUNES.

— Era campanho de Mu SENGÈS, que tòque prèsque ara det nòste


boun Counfrai MU DEBATS, qu'ei en efèt plasénto ; mès ço que s'i tròbe
de mès curious è que MU Sengès nou mous dits ci-dessus, qu'ei dliés
escripcious en gaseoun, que hèn béi en lou proupietari er'amo d'un beri-
tabble Felibre.
Era ió (dimensious 80 X SO) qu'es tròbe en bergè, còntro 't tepè,
debadj iou Bièrges prou granéto, proutedjado per iou grilho de hèr à
8 barrous, boutado en iou nicho hèto laguéns era pèiro duro qu'apèren
« tuke » en pals, bouno ta bastí. A dréto, à 'squèrro, per dessus, un
bèteh segas d'arrousès è de jèires ; mès en sus, casses è ceridès ; per
deuant, de gaucho à dréto, un higuè, un pè de gémbre, dus pereròts, è un
pous que da aigo toustém.
Er' auto (dimensious 58 X 4b) qu'es tròbe en faço à 10 mèstres mès
bach, darrè 'ra palissado det bergè en jous, en iou 'spèço de petito luto,
just at dessus de iou pèiro que hè un petit bacin bèuc en triangle, dabb
iou 'spèço de pous debatch. Alentour, pèires trauquilhades (mès qu'em-
bricaihen sùén, paréch, es cercaires de carcòls) que hèn iou sòrto de
bòto blanquiouso.
Que i-a iauto escripeioun, mès en francès (dimensious 35X19),
à 'squèrro dera prumèro, magado pera jèiro, ara hautou des pès dera
Bièrges.
88
Acitau les auét toutes très, at-fèt coumo les mous auém bistes

LOUY DOU BRUT DE LA BILO


FOUNTÂIKO DE JEANTILLOT
EN T'A AOUE L'AMO TRANQUILLO
SOURÇO BÉNASIDO

EN TA MOUS RECUILL1
A1GO PURO LINPIDO

AMICX
COULO, COULO DE L'AROCH

ABESTEMOUS A Cl
DÉSALTÈRO LOUS PASANTS

ADRÉSSEN UO PRIERO
L'AMO ET LOU CORS

QUE SIO BIEN SENSEIRO


DOUS FEBLES DOUS FORTS

A LA VIERGES DE JEANTILLOT DOUS PETITS ET DOUS GRANS

ET QUI SAP BÉLEOU SÉPOT

QUE MOUS PROUTÉGERA

DIS EN EN TA LA PREGA INAUGURATION de là GROTTE


DS GENTILLO
UN PATER UN AVE MARIA.
2 Mars — 1892
E. PFEIFFÏR R. BRUN
A. CiRIL L. BURGAYAN
L. MEILHAN J. SINGES
(Lége: arrestém-mous ací, J.JDNGA
J. JUNCA
841
' | C.
C . BRUT
BRUN
sencèro, arròc, passants, Gen- I , -^l
tilloí. Que i-a punts sus es i-s.)
Que sérié de désira que houssen noumbrousi, es Felibres, ta imita à
M. Sengès, ta bouta escripcious en gascoun en es lous bordes, billas o
maisous. Iou léngo que bo biéue que nou-s déu maga ; at countrári,
afiehá-s pertout ! B. SARRIEU.

(GALEJADO'I
[DlPI OMO D'At'NOL'l

Ei mes granis sabénts an de tout téns charratch2 e plaidejalch 3 entram


éris sus aquéro grabo questiou : H Enquin a estado bastido era prumèro
hénno è dam que : argilo, hèr, flous, o que sabi ? »
Per asard, edj aute dio, en farfoulhan daguéns un biélh armari det
gran pai det mièu pepl, troubèri de biélhis escriuts, d'aquéris biélhis
biélhis qu'cis aujòus \ dam rasou, boutauon sus io pètch d'ase...
Lîrous d'aquéro preciouso iroubalho, qu'ei catèri5 tout et dió è touto
'ra nét. Ara fJ qu'en troubèri u, mei biélh e mei jaune qu'eis autis. D'un
côp de gùélh que bi qu'on i parlauo de « hénnos >;, è coumo soui?nh un
pôc a hennacè »6, cra mièuo curiousitatch estèc tout d'un côp eibelhado.
Quin trebalh enda-u lige T, marnai ! Pròchi d'u anh i-è trebalhatch sus
;Í7

àquéro lèijo pètch, é qu: le cops de cap i-è balhatch ! Mès sounnh pla
recoumpensatch dera paciénço que i-è prés : bai bése.

***
Dichát me dise d'abòrd qu'eis osses desempus pla lounténs noii hèn cap'
mau at sinnaire d'aquédj escriut ; que biùici det téns dei Roumèns, è çò
8
que coundo ac tertguió de soun sogre , qu'aùió biscut at téns de Nôste-
Sénheen Palestino ; ac aùió entenut dise as sièuis disciples, en un repècli
ouiiiih minjauon toutis pa sense sau ni leuame 9.
« End' aquét téns », disió dounc edj autou, « era Tèrro n'èro cap
creado. Un.dió que Dlu et Pai s'eigùejauo " en Paradis, imaginée de
fabrica et nòste mounnh en siéi diòs... S ibéts pla que pòtch hè ço que
bôu
1 12
(( Et quatrième dió, era tèrro ja roudauo déjà coumo io biudufo at
tour det souléi.
« Et cinquième dió, dam un punhat de tèrro, bastissèc lèu aquéro
merbélho de fôrço, d'enteligénço e de couradje que s'aperèc « edj ôme ».
3
Après aquét treballi, le bubèc sus era tèrro e s'en anèc drouml.
« Adj endema, pensée en se rebelha qu'aquédj ôme s'eigùejuió pla
sense io coumpanho ; è coumo èro de boun imití è qu'et nòste Pai aùió
11 15
pla droumitch, eras sièuos idègos ôron autant g;,ujousos qu'et souléi
nechént. ïabé imaginée pera noubèlo creaturo toutos erasgraciousetats...
« Mès enquin rénde soun idègo ? Enquin la fabrica ? —
« Fatigatch de réfléchi et maitl e touto 'ra brepado, pensée, ara fi,
qu'et sièu esprit seió mei balént en brespalha l6.
« Ta lèu pensatch è ta lèu hèt. Dlu et Pai se lèuo, préne io bèro
17 18
coustéto en armari e la pôrto sus era grilho at cournét detch houe.
(De maichanlos léngos an dit qu'èro io coustéto qu'aùió balhado de
9
tròp at nòste prumè pai ' : n'é cap bertatch !) Ero bèro e roujo aquéro
coustéto, è 't Creadou la minjauo dejadam ei gùéls.
« Justomént, at moumént de-i bouta un pôc de houe dijous, un angelou
truco à la pòrto è lé béne deirepga per u petit rensenhomént : que calió
sabé, paréch, se u ausèleh batejatch aùió io amo';0!...
— « Que tournaras dema : aro n' è cap et téns de discuta aquéro ques-
tiou », diséc et Pai eternau, è s'en tournée à sa coustéto...

2 22 23
« Mès un gat que la belhauo ', e deja la tenguió ena gauto e hugió
at galop... Dlu et Pai — tout just le poudéc atrapa pera cùó'* at moumént
25
oun passauo pet trauc det gat . Qui nou a bist aquéro coulèro !... Et gat
56
nou boulió cap tourna 'ra coustéto. Nòste Pai nou boulió cap lâcha
préso... E tiro que tiraràs !...
« Enda les bouta d'acòrt, era cùó qu'es coupée 1 N'èro cap era mémo
causo, e Diu perdéc at cambi... Mès coumo déu balha edj exémple dera
27
resinhaciou, nou pensée mès at brespalh è se boutée, enda-u mès
oublida, à trebalha mei fort... Boulió pensa ara noubèlo creaturo à fabrica
poudió pas... : toustém pensauo at gat, boulur dera coustéto...
m
« Tout d'un côp eis sièuis gùéls, per asard, s'arrestèron sus era cùó
dera prauo bèstio, jilado pet sòu, dam iriesprèts, per étcb, un moumen-
tòt abans. Era pensado trauessèc soun cap coumo un guinhét :''8 « Pus-
qu'ès aiqufu, cùó de malur, hénno que seras !... Hénno siòs !... » —
È tout d'un côp, coumo io brilhanto 'stélo, era creaturo supèrbo de Diu
parechéc ! Arré de mei bètch, è 't gran Creatou et madéch mémo s'admi-
rèc dins et sièu oubradje... »
#
# #

Ei mei granis sabénts an de tout téns discutatch e plaidejatch entram


éris sus aquéro grabo questiou : « Enquin a estado bastido era prumèro
hénno, è dam qué? »
Aro que saberats, bous autis, que nou é ni dam argilo, ni dam hèr, ni
dam flous, més dam... io cùó de gat...
Un poulitch returbè20 dei biélhis bous prôbo qu'et biélh Roumèn a pla
rasou : « Era raço toustém racéjo3' ». Estudiats pla e coumparats en efèt
et caractèro è 'ras usos3' deis gats e deras hénnos : en toutis que trouba-
rats patos de belous è hurpos agudos S1...
Parla de Bala'guèros, p:r Aijgoumé (c. de Castilhou, A.) H. MORÈRE.

NoTos. — I. Bien entendu, il n'y a a ne ne intention irrespectueuse dans cette pure


plaisanterie. — 2. « Bavardé >. — 8. ■ Plaidé, discuté >. — i. « Aïeux ». — 5. « Fure-
tai ». — 6. ■ Qui aime la société des femmes ■ ; jolie expression dont on ne peut rendre
en fiançais la saveur. — 7. « Lire >. — 8. « Beau-père ». — 9. . Levain ». — 10.
• S'ennuyait » — 11. « Toninaît ». — 12. • Toupie ». — 13. ■ Souffla ». — 14 ■ Idées ».
— 15. « Riantes ». — IG. « En goûtant ». — 17. ■ Côtelette ». — (8. « Gril >. — 19.
« Un os surnuméraire » (Bossuel). — 2J. Allusion à un passage de l'ouvrage d'Anatole
France, « Les Pingouins ■. — 21.■ Guettait ». —22. « Joue, bouche ». — 23. ■ Fuyait ■.
— 24. « Queue >. — 2j. ■ Trou ménagé au bas de la porte d'entrée pour permettre les
allées cl venues du chat ■. — 26. « Rendre ». — 27. « Goûter ». — 28. « Éclair ». —
23. • Proverbe ■. — 30. ■ Persiste dans les descendants». — 31. « Manières ». —
32. t Pattes de velours et grilles acérées ».

COUNDE DERA NÈSTO

ET TEUnÈ DE SÉN-LAURÉNS

U côp que i sué, ;ï Sén-Lauréns, u brabe curé, u sént ôme, gran


pregaire de Diéu, més u chunhau 1 simple d'esprit.
Toustém en ets sués presics2 que disiéuo : « Mous chèrs frais, hèt det
» bé, siat caritables, tout que bous sera coundat u dió, Diéu nou lèche
)) jámes arré de perdut, tout ço qu'on da en süé nòm qu'ei arrendut dèts
» per u. »
Tran, u teulè 3 de Sén-Lauréns, qu'entenou et presic. Arribat à caso :
(( Mariounho », ç'au digou ara sua hénno, « Moussu curé qu'a dit ena
» misso que tout ço qu'on daue permou de Diéu Nouste-Sénhe qu'ac
» tournauo dèts per u. N' auém qu' uo baco ; se Tac dauom, à Moussu
» curé?... » — « Bièn pensat », ce digóu era hénno*
99
. Tau dit, tau hèt. Et teulè qu'et part enta 't perbitèro : « Moussu curé,
que bous bérjgui aufrl aquésta baeo, se la boulét bién atcetta. » — u Dap
» plasé, Tran ; éntro è béne béue u côp. » — « N' éi pas d'arrefus : à bòsto
» santat, Moussu curé, è ara santat dera baco ! » — « Que bous arre-
» merci bién, Diéu bous tepguera counde dera bòsto aufréndo. »

U bou dió eras bacos det perbitèro que s'en tournauon d'ana pèche ena
Plantado4. Mascarino5, at cap deuan, que s'en ba tout drét tara sua
aneiètio bòrdo: toutos eras autos bacos que seguiren. Tran, tout coun
tént, qu'apèro era süo hénno : « Tè, Mariounho, Diéu que mous a
» 'rrecompensats, béne béi : qu'ei ét que mous embio aquéstas bacos. »
Et sé mémo, et curé que ba reclama eras süas bacos. —■ « Que soun
» mias », ç'arrespounou Tran tout arresoulut : « Qu' auét dit ena misso
» que Diéu tournauo dèts per u ço qu'on daue en shé nòm. Qu'ei ét que
» mous a embiat aquéstas bacos, è, qu- boulbòt o nou, mias que soun è
» mias que seran. »

Et tliniars après, et teulè qu'arrecebou, dera part det curé, u bilhét


d'embitaclu enta presentà s deuant et yudye. Purmè d'ana tar' audiénço,
Tran que s'en ha trouba et curé : « Moussu curé », ce digou, « qu' èi
» arrecebut et bòste bilhét, més n' èi pas cap pantelou de pròpre enta
» presenta-m en' audiénço, et mié qu'ei tout esperrecat6, que serio lio
» bergounho ; prestát-m'en u parélh, si bou-plèt ». — Ta pla madéch »,
e' arrespounou et curè.
En' audiénço et curè, coumo de yuste, qu'arreclamo eras süas bacos. —
« Moussu yudye », ce dits Tran, « et nouste praube curè que s'ei tournât
» pèc, qu'a perdut et cap ; de pôc en ça tout ço que bé que dits qu'ei siié.
» Boulét bous paria que s' au demandat de qui soun ets miés pantelous
» qu'arrespoun que soun silés?... » — « Bien segu, que soun miés », ce
digou et curè. — « Ya-c beiét, Moussu yudye, et nouste brabe Moussu
» curè qu'arrepépio»
Et curè que perdou soun proucès, è 't teulè tout arrequii?quilhat8 que
s'en tourné ent' ana-s sùenha eras bacos.
Trie trac, moun counde acabat.
Parla .le Sén-Lauréns (H.-P.) Fr. SOULE.

NOTOS. — I - Un peu ». — 2. ■ Sermons » —3. « Tuilier ». — 4. Quartier de le


commune de Saint-Lfurent. — 5. Nom propre de vache au museau taché de noir. — 6.
■ En loques .. - 7. . Radote ». — 8. • Tout lier, tout droit •.

Ara memòria dera prauva de Sidoni


(DIPI.OMO D'AuNort

Après era mía so, era hllha que mès aimáua 'n aquéste mounh qu'èra
Sidoni dej A... . Qui nou Paimáua, aquéj ange ta dous è ta bètch ?
Erai nòstai mais que la moui dáuan couma moudèla, è nous-áutas

L
60

qu'èran flèras quan moui didlan : Aqueró, qu'agh as o qu'agh as hèt


couma Sidoni ».
Grána, deja de jùésa 1 ; ua pèteh blánca couma 't llri2 ; bén faciáda * ;
ei gùéls grossis, castanhéncs 4, plénqui5 de pensáda ; ua bèra cabelhèrde a
péus, un còs sillant8 è drét ; era demárcha distingáda : Sidoni qu'èra 'ra
flou dera valèa dej Arbas 1.
Dab aquéras qualitats, que nou dúrarî sùénh que un dia, Dlu que
l'ailla datch eras que amían aquí damount8. Sidoni qu'aùía ua áma bèra
se de bèras n' i a. Enteligentoúnha à 'nduviá s 9 ço que d'autas an péna de
coumpréne; amistoúsa coum' un anhètch ; touta simpla e de úa moudes
lia charmánta ; pioúsa couma úa sánta, caritatíua 10 couma ua sur de
caritatch ; qu'èra mercáda dera mèrca detcèu.

Toustém gracioûsa, toustém counténta, que pourtâua, tout-un, era súa


crouts, úa crouts que déu èste pla pesánta à carreja : ét que houra 'statch
sa pai j'èra mort quan éra bic et dla, è sa mai que nou la s'en poudéc
amia dab éra quan auéc ôme e mainada. Qu'ei demourèc dab et son gran-
pai è 'ra súa grána mai. Arriches, ja n'èran... ; mès Sidoni que s'i vie
eras súas.
È pourtant, jâmes un mout de coulèra o d'arrepròchis nou sourtic dera
súa voúca quan et còr au deibourdaua d'amarou " e qu'ei gùéls le s'am-
pliáuan de lèrmas. En pensa at son sort, ta qu'era péna nou la ganhèssa,
que cercáua úa coumpánba, que la prenia pera man o puná-la, è qu'au
didia : « Quin qu'ès uroúsa, tu, prauboúnha ! », o quau carrén mès atau.

A dèsanau ans, Sidoni que houe présa d'un mau traidou, pas planhént ",
mès un mau que nou sap perdùa. Et medacin que didéc ai viéls que se
nou la sùenhauan pas que s'en anarla dera poutrlna. La sùenhèren ?...
Nou la sùenhèren ?• •• Toustém era dròlla que s'i hiquèc de mès en mès,
e à vint ans qu'èra coundannáda. J'ac savla, 'ra práuva! Éra, ta gaujoúsa
dinco alavéts, que venguée trista de ua tristéça que hienia 't còr as que
la vedian. Nou ac didia cap, mès que la gùejaua 13 mouri.
A vint ans, quan era flous pitiuas 14 è granas bous párlan de tout soun
que dera mòrt ; quan ets auderous bous plulan enas aurélhas è 'n Ama:
«Aima, migoúnha, áima ! »; quan es sòni 15 blúi boui desarrevélhan
arridénta ; quan eras arròsas perhumádas bous ántran pera hièstra e bous
amplían era crambòta ; quan nou auéts qu'amies que diden, quan èt
passádn : « Quin qu'é beròia ! », que déu hè dó d'aná-s' en, mèma da 't
cèu !
Cada dia qu'èra un pas que Sidoni hadía de cap ara Mòrt ; cida nét, un
gran lans ,6 que hadla 'ra Mòrt de cap ara práuva palamounlsta. Ja hou-
ren lèu at pròchi.

Sidonl qu'ei demandée es sacraménts, è quan houc prèsta que demou-


rèc dab era figura 'sclarlda '7 qu'ets anges la i venguéssan cercà.
Er' avant bèlha d'Arrarns, per úa maitiada daurada couma Dlu la-i
61

dáura quan bó, Sidoni que trouvée que s'auançâua Que cridèc'es
sès ; que les punèc 19 enda toutis, més ja nou les poudéc did' arrérf. A
péna s'entenéren et moût « Adlu ! » Que birèc ei gùéls en blanc e que
passée coum' un pouretoun.
Quan l'anèrem béi, ara prumèra nouvèla dera súa mòrt, toùtas que
credérem que nou aùla aùutch que ua febléça e qu'èra tournáda î0 : era
súa fìgúra qu'èra blánca e Usa couma tousténs, serénea 17 è bèra. Era
mòrt de úa sánta : j'ac didfan toutis. Quan héren eras courounas è 'rai
guirlilndas, que senlaua mèi lèu úahèsta de fiançálhas que un dòu21.
Et sé, grána 'rrumou 'n biládje : poudaires22 que tournauan det cous-
tatch des Coudés 23 que dichéren que 'nda 't tour de dèts oúras qu'aùian
bist couma úa grána 'stéla parlí dét biladje de Lána e 'na caje 'nda dessus
et téule 24 dej A... Ja s'ag didéren entér éri : « Sidoni que déu passa ; er'
ama de sa pai que la-i ba cerca. ))
Que viren ej endeman, at moumént de pourtà-la 'nda 'ra glèisa, ço que
BOU s'èra mèi vist à càsa nôsta, è que nou s'i beira bilhèu jaméi mès : ei

goujats, toutis, que l'anèren puna 19 'n liét e que la vouléren méte éri
madéchi 'na cácha
Ua otira après, que dáuan ara tèrra era flou vièrja dera valèa dej
Arbas.

Desaùéit ans que soun passadi dedespuch era mòrt de Sidoni. Era bita
qu'a 'sparricatch 25 eras súas amlgas ; Diu que s'en a arretiratch quaucas-
ùas ; mès es que demouran qu'auén en còr et son soubenir, e sus es pòts,
dous couma 'ra mèu, et son noum que nou-se moui deibrembara jámes...
O tu, Sidoni, à vint ans deja madúra 'nda 't cèu, qu'ès gùé uroúsa at
miéi des anges, pénsa aras amlgas que dichères en aquésta valèa de plours.
Auèita 'ra mainada que Nôste-Sénhe mous a datch dedespuch que t'en
anères. Prèga u per éris e per nous áutas ; è dits le, ja t'escoutara, que
s'arrecadde 27, gùé mèi lèu que deman, es cinc que m'a balhatch, s'an
à préne un dla et mâchant camip.
P. S.

Parla d'Arbas, canleui) d'Aspètch (Il -€.).

ÌNùTis. — E» parla d'Arbas, et 8 iju'ei dous ; edj e que béi) a deuant st, mp, ni, elc.
(tscouln, amplia, anlraj; edj a dera lin qu'ei souri è 'ra s que béi) i deuanl lia counsouna
douça, mès nani deuant s, è que s'esquilla deuant 11, fr. : era flous, era frèsas. — I. • Dés
sa jeunesse ». — ï. « Lis ». —3. ■ \.c visage régulier ». — 4. « Châtains ». - 5. « Pleins ».
— 6. « Souple ». — 7. Ruisseau qui passe à Arbas. — 8 « Là haut >. — 9. ■ Deviner ». — 10.
« Charitable ■. — II. « Amertume ». — l'i. « Doulonrcuj ». — 13. > L'ennuyait ». —
U. « Petites ». — 15. « Songes ». — 16 ■ Elan ». — 17. « Sereine ». — 18. « Appela ».
— 19. Puna, • donner un baiser ». — 20. ■ Revenue à elle ». — 21. « Deuil ». — 22.
> Vignerons », de powrfa ■ éroonder ». — 23. Quartier du pays. — 24. ■ Toil de toi-
les ». — 25. • Bière ». — 26. « Dispersées ». — « Recueille », ici « rappelle a lui».
02

Le Poète d'une race :


AkSÈNE VERMENOUZE

Ce fut un beau jour pour les lettres occitanes que le premier mai de
l'an de grâce 1896. L'illustre François Coppée avait en strophes harmo-
nieuses chanté Clémence Isaure et célébré la Ville rose, Toulouse, où
l'étranger qui passe et soudain est ému
Par cette poésie éparse qui l'enivre,
S'il est jeune se dit : c'est là. qu'il fait bon vivre !
Et, s'il est vieux : c'est là que j'aurais bien vécu!

C'était fête au verger de la Gaie Science, lorsque le majorai Gaston


Jourdanne se leva. Devant cette brillante assemblée où entre tous il se
plaisait à reconnaître ces deux hommes éminents : « M. Bladé, le folk-
lorisle le plus apprécié de la région pyrénéenne, et aussi Monsieur
Léonce Couture, le maître aussi modeste que savant », le distingué
maltre-ès-jeux allait proclamer des noms, alors inconnus, maintenant
célèbres- dans l'Occitanie toute entière. Quelle belle année que celle oû
l'Académie des Jeux-Floraux couronnait l·lour de Brousso d'x4rsène
Vermenouze et Lou TeVradou de Pròsper Estieu, accordait un souvenir
gracieux au Più-più dera me laguta du vaillant Camélat et saluait les
rimes A trabes rcgosda malheu-eux Paul Froment, « le pitiou paisan »
trop tôt enlevé aux lettres méridionales !
Depuis lors, bien des jours se sont enfuis, bien des tombes se sont
creusées. Les cigales d'or sont venues chanter au parterre fleuri des
lauréats d'antan, et voici que naguère encore de la rude terre auvergnate
nous arrivait l'écho, tour à tour triste ou joyeux, enthousiaste ou mélan-
colique, des contes et des chansons que l'on aime à redire durant les
longues veillées de l'hiver, « Jous la Cluchado, » sous le chaume !

**#
Hélas ! la grande voix s'est tue ! Le chantre glorieux du sol arverne
dort son dernier sommeil parmi les bruyères natales, berçant son rêve au
souffle farouche de t' « écir » 3 !
Arsène Vermenouze est mort, en pleine gloire, alors que tous nous
espérions, pour lui de nouveaux lauriers, pour nous de nouvelles et pures
jouissances. Il est mort le 8 janvier 1910, après de longs mois de souf-
frances chrétiennement supportées. Il n'avait pas soixante ans.
Ce, poète, dont toute l'inspiration se résumait en ces deux mots immen-
ses, Dieu et Patrie, commença assez tard à écrire, et dès ses débuts il
se révéla le maître impeccable qu'il fut toujours. Après de nombreuses
années passées à parcourir l'Espagne, ou à auner de la toile derrière son
comptoir d'Illeios, il revint vers la'montagne natale, et bientôt, retiré ei
63
son domaine de Vielles près d'Ytrac, il se mit a chanter son pays. Il
chanta d'abord en langue d'Oc et ce fut par Flour de lirousso qu'à
4.") ans il inaugura sa carrière poétique. Cinq ans après, c'étaient ses son-
nets En Plein Vent. La notoriété arrivait, suivie de la gloire avec Mon
Auvergne, ce magnifique recueil que couronna l'Académie française.
Ainsi que le disait excellemment Armand Praviel dans VEmpire du
Soleil : « Avec lui la poésie régionaliste connut un de ses plus écla-
tants triomphes. Toutes ses œuvres sont inspirées par l'Auvergne » :
C'est toujours mon pays, mon humble coin de terre ;
C'est mon villaye, mon clocher, l'enclos bénit,
Où mes morts sont rangés sous le même granit ;
C'est mon toit qui grisonne et vieillit, solitaire;
C'est ma châtaignei aie âpre, au sol ruiné ;
C'est ma bruyère eu fleurs, si souvent parcourue,
• Mes genêts, mes bouleaux, ma montagne bourru»
Que je chante ; c'est le pays où je suis né.
En 1907, l'Académie des Jeux-Floraux décernait la Violette à son
superbe poème : Le Héros; en 1909,elle couronnait le grand poète occi-
tan de Jous la Cluchado, et déjà nous songions à Vermenouze maître
ès-Jeux saluant Clémence Isaure au nom de son pays ; c'est nous qui
Tenons aujourd'hui pleurer sur son cercueil !
Nous ,nous consolerons en pensant que cette belle àme rêve à jamais
le divin rêve, et dans son œuvre nous goûterons avec la sérénité de
l'Infini l'amour du terroir ancestral.
#
# #

Vermenouze aimait passionnément cette terre qu'il a si bien chantée;


aussi comme ils sont beaux, comme ils sont grands, les rudes fils de la
patrie arverne lorsqu'ils s'évoquent en ses vers !
C'est l'aîné du vieux Colas, le paysan fidèle, celui qui sut résister aux
mirages de l'émigration ; comme elle tremble d'une émotion mâle et fière
sa voix, lorsqu'elle clame 'son attachement au patrimoine ancestral, à la
Tèrro :
A tu, tèrro d'Auvèrnho, à tu tout mon amour,
Amour de filh, amour de nòvi, amour de fiàire:
Car ères tout ensemble è ma sorre è ma màiré
E ma nòvio glouriouso, o tèrro ound sou nascut,
0 tèrro ound tant de temps, ài trimat, cii viscut
La ma sus l'agulhàdo, ou la dàlho ou l'esléto,
Dins la pousco dauràdo, ou l'èrbo de la glebo !
Comme elle exalte le travail journalier et la joie intense que l'on res-
sent à communier chaque jour avec le sol des aïeux :
Cèrto es boun de durmir dins la tèrro mairàlo ;
Mès viure de sa vido, enquèro quô vàu mais :
Jou n'ài toutjourn viscut ........
64
Et Pierre, l'émigré d'Espagne, conclut mélancolique :
Nostre fràire a rasoun
E quô 's guél que, lou miel, encarno notro rasso.
Au côté de ce vaillant terrien, voici VAinado d'en Puech-Nàut;
la riche héritière aime et épousera un fils de la glèbe, éconduisant sans
pitié les soupirants élégants, et avides d'écus.
Lou gendre d'en Puech-Nàut.
Pour tara pas de capèl-hàut
Pourtara flambàrd è belouso.
C'est encore la Tata, la bonne tante, qui renonce aux joies de l'amour
et du foyer afin de consacrer toute sa vie à l'éducation de ses neveux
orphelins. Qu'elle est touchante la bonne vieille qui, souriante, ne
réclame, le soir venu, qu'une petite place auprès du bon Dieu, et dans 1«
cimetière, à l'ombre des croix, une pierre où l'on gravera :
Aissi duerm la Mariòto
Qu'aimèt tant toutes sous nebouts.
Après les braves gens d'Auvergne, le poète nous révèle leurs légendes
et leurs contes, les noëls et les bonnes choses d'antan. Ce sont là récits
variés de tour et d'allure, naïfs ou narquois, illuminés parfois d'une
radieuse lueur d'en-haut, toujours vibrants d'une poésie simple et sincère
où se reflète toute l'àme rustique, pieuse et vaillante de l'Auvergne, car^t
L'Amo auvernhàdo n'es pàs 'nquèro al cementèri
Entre las posses del tahun ;
Sa (lourisoun n'es pàs un darrier rêvertèri
E soun parlàr n'es pàs défunt.
Si Vermenouze a merveilleusement ciselé l'écrin de gloire de sa race,
s'il a été pour elle le lyrique fougueux et inspire, il sait encore faire œuvre
de maîtrise pure ; nous n'en voulons pour preuve que ce sonnet, Lou
Pecat, chef-d'œuvre d'art parnassien taillé « à plein ciseau dans te cœur
du granit 1 ». Il peut aussi allier l'élévation de la pen?ée à la beauté du
rythme ; témoins, Les Dous Camins et La Grando Obro, cette magique
évocation de l'épopée mistralienne, qu'esquissa jadis l'imagination d'u»
Alphonse Daudet :
« V àutrcs que regretas toutjourn l'antique ouslàu,
V àutres que ses nascuts ound la vinho amaduro,
0 fràires mens per l'amo è per la parladuro,
Vous ài tournât bastir lou castel familhàu ! »
A sa voues, d'autres voués délai lonh respoundèroun
De la Lèiro a la Màr, dels Aup? als Piienèus,
Per pianos è coumbels è serres blancs de nèus
Vint milhouns de peitràus arderous l'aclamèfoun.
Lou filh del réi veguét un pople al loum de guél;
Uno eourouno d'01 da valet sus sa tèsto,
68
E, dempieis aquel journ, soubeiran sans counlesto,
Quô's guel que rèino sus l'Empèri del Soulélh.
Après Flour de Brousso, les sonnets En plein vent, Mon Auvetgne,
Jous la Cluchado est bien le digne fils de la pensée de celui à qui le
regretté Emmanuel Delbousquet adressait un jour ces beaux vers :
0 Poêle d'Auvergne, ô mai Ire que j'honore
Dont les vers sont de lave ardente et de granit,
La terre maternelle et que ton cœur bénil
Tressaille tout entière en cet hymne sonore.2
Jous la Cluchado n'est pas seulement une magnifique gerbe de poèmes,
c'est encore de par sa graphie un véritable manifeste. Après avoir, en
effet, écrit Flour de Brousso selon la phonétique de son dialecte d'Au-
rillac, ce qui en rendait la lecture, sinon impossible, du moins fort
difficile, Vermenouze, en collaboration avec M. R. Four, a établi un
système graphique rationnel, appuyé sur l'étymologie et les grandes lois
qui présidèrent à la formation de notre langue d'Oc moderne. Il y a là, à
côté des efforts de Pròsper Estieu et d'Antonin Perbosc, un fait très
intéressant, et qui révèle à quel point les grands esprits du Felibrige se
montrent préoccupés de l'unification graphique des dialectes occitans.
Nous aurions désiré faire une étude plus approfondie de cette si intéres-
sante question de l'écriture des parlera méridionaux, mais nous sortirions
des bornes imposées à un simple article comme celui-ci ; nous nous
proposons d'ailleurs d'y revenir.
Jous la Cluchado fut le dernier et magnifique chant du Majorai
d'Auvergne, la radieuse envolée de cette àme ardente, un vibrant appel au
patriotisme local, à l'amour du foyer, au respect et à la vénération des
grandes et nobles croyances qui font planer un chaud rayon de soleil sur
la rude terre d'Auvergne :
Quo 's pàs fóro pais qu'aquel d'aqui trabàlho :
Aquô 's chàs guel, aquó's a l'oumbro del clouquièr
Que semeno soun blàt, alando soun pesquièr,
Med, escoud è pico sa dàlho.
Sous filhs, un journ, seraun dels ornes de saber,
Mes surtout dels crestiats a la councienso drecho,
Que sauraun pregàr Dièu màis boulegà 'no esplecho
E fàire touljourn lour deber.
Alàu serés, efants : mar char ès sus la tràsso
Dels vièlhs qu'aun trabalhàt è qu'aun viscut urous
A l'oumbro de lour s grands castanhèrs verturious
Ound s'es espandido lour rasso.
Arsène Vermenouze n'eut pas le temps de nous donner la grande
épopée que faisait pressentir son génie; il ne pouvait clore sa belle vie sur
un plus sublime cri de Foi et d'Amour. Etienne LEVRAT.
NOTIS. — I. Henry Mucliart, Les balcons sur la mer. — 2. E. Dslboiifquat. Le chsnt

de h race. — 3. Ecir ou Eicirs, vant de la montagne, en Auvergne.


S6

SUS ERA MORT DE TERME1TOUSO


ELEGIO

Qu'ei mòi't, áro, païs, ui} dés tòs bêri pouêtes ;


Ploúr', Aubêrnho, sus étch ! Ploúro sus étch, o Patrió ;
Túcs 1 è serrés' capiháuts, pouis 3 touti curadi, plourat-le ;
Antièr' Ouccitanió, ploúrò-u è prêgo per étch.
Ourlhac dáp Cantàu, Cariât è tepês dera Côro,
Aro prenét et dó 4 ; j'ánen è lhêrmes è plours ;
Aurac, Bièlo d'Itrac, dessus ét sôn clôt5 desoulat-bous :
• Hi.h que bous áim' autánt, iáute que noú n troubarát.
Bric mès noú 'ntenerát tindá sous acôrts meloudioúsi
En cùélh' és flous d'ôr dét broucaçá6 luminoús,
0 'n cantá 'ra cabáno 'ntíco, de pálho coubêrto 7,
0 'n celebrà 's espléits hèts pes eròssi8 gigánts.
Ah, qu'au méns, se l'auém perdút, Dieu boiilhe qu'à-másso
Des sôs púri 'scláus 9 toúto 'ra tráço seguiám :
'Uè, que se pét Middió coumo cáu un soûl l'imitáue
Pér cantoún, dera môrt lèu que seriém abrigáts!
24 deJi 1910.
Parla luchounés (H.-G.) B. S ARRIEU.
Nòits. — Aqucro péço qu'ei en distiques. • Es é-s é 's ò-s que soun al téns íòii que
soun marcats ê é ó, è 's antes boucales d'accents agnls. — I. > Sommets rocheux -. —
2. ■ Crèts ■. — 3. « Puys ». — 4. « Deuil •. — 5. ■ fosse ». — 6. « Brujère ». Allu-
sion à ■ Flour de Brousso ». — 7. Allusion à « Jous la Cluchado ». — 8 ■ Héros ■. Allusion
à diverses piècas de deux précédents ouvrages (sur Vercingélorix ; La grando Obro, etc.)
et à la pièce en français « Le Héros ■. — 9. « Marques des pas ». — Voy. l'article de
M. E. Livrât, même numéro.

u 0 Moun Païs ! "


ROUMAN COUMENGÉS

I. — Pendént e après segados


— « Aco éi un ahè fenit, dissadde que béijg aijguerats toutes à la
» hèiro », ça digouc la biélho meml Massip, qu'apèron diguéns le besinat
" Tresous", « se auéts embarrat tout le blat debat Pempòrje'* —
» Demourarèi touto souléto, jou acl, enta ùeita2 la maisoun è pensa
» le bestia. »
— « Ac boulèn bièn », digouc le soun hilh ; « mès qui sap se le téns
» mous beiigara pas desarrenga? Bouho aquét chaniôu 3 de bént d'autan
» e mous balhara la ploujo per sigu. Les defuns des ancièns ac disèuon' :

' Las nótos se trouliaran à la tin dou boulumr.


fi7

» dambé l'autai) las nuosí se passéjon endarré5 toutos arriséntos e tour-


» non endauant" en tout ploura. Après, nhauto causo : calera bièn balha
» un côp de mai! as besis enta les ajuda à acaba de sega. Atau pouiran
» béngue toutes garbeja7 ; les us à brasso, les autes darnbe le parélh... »
— « Sera pas trop lèu de hè las acabalhos »8, digouc tabé la marna
Massip, « i-a un quinzenat de jours que mous roussan de péno : dempus
» bièn auant las clicos 9 dinquo bièn après la toumbado de la nèit ramai?
» la galèro tout-dio ; tabé souy touto flacado, touto macado, touto houru
» sado. Me haré rède pensoméntlu s'en calèuo tourna coumença.
— « I bertat », ça digouc auta lèu. la Treséto, uo iilho de bint ans, la
mainado dou Massip, « i bertat », ça dits, « e la garbo engùan 11 èro
» pesanto. » —
; — « Pénsi d'aué uo bouno annado », ça dits le papa Massip; « èron
» ta poulits aquéres cabélhs de blat, auant de les coupa, quan le sourélh
» que lusissèuo e la biso qu' alidauo les hasôuon baraneja12. Toutes
» acatauon 13 le cap, e semblauon coumo aflaquits dou biatje" que pour-
» tauon. Tabé caijèuon entout truca, sus las régos clucados ,5, quan le
» dalh les coupauo la camo è que Parquét((i les desquilhauo. »
Acó dit, pendént que la mama Massip balhauo un darrè cop de baléjo
pe la cousino, uo darrèro fretado au dournè17, uo darrèro bouchado18 à la
bachèro enta decha pas arréi? au parrouflé l9, toutes les autes, sénse hè la
sièsto aquét jour, partiscoun sou rebatedis 10 dou sourélh rascleta las
darrèros gauèros21, plega las darrèros garbos, empilouta les darrères
bauquès22, acaba las segados23.

Las segados ! 1 le gran trabalh de l'annado e en mémo téns le mès


auantatjous. I alabéts que le trabalhadou de tèrro reccaddo24 le frut de
doutze méses de pénos, de susous, de belhados.
Soun bounur, dinc' aquét moumént hounhat25 au pregound 28 de soun
amo pe la pòu d'uo grelado qu'auré poudut tout arroulha27 en un birat
de man, soun bounur, aro, l'arrajo28 des pès au cap, le bouto nèrbis as
brasses, oli d'enduro a las camos, bigpu a l'estoumac, uo 'sclairou de
jôio sur la figuro.
Malerousomént las segados, coumo tabé toutos las biélhos causos,
pèrden cado jour quauque pléc de la poulido raubo que les boutauon
praci, bèt tens a, e lèu seran despoulhados d'aquét beslichi que las hasèuo
tant plaséntos.
At eau tout dise: touti biroulejat29. Les brasses tilhouses se soun
amendrits, e a calut per fòrço trouba aqùate30 diguéns las machinos de
tout' espèço qu'aleuglssen la péno è doublon le trabalh.
Bien auant que nou puntéjo l'aubo, les segaires soun deja pe la pèço :
31 3 33
la frescuro dou matin ramoujis les liadés ' que tilhon aro, enta sarra
34
las garbos coum' un hilat de lin; tandis que pendént le jour, quand le
sourélh carcino las palhos, crouchirén coumo béire quand on cresousso
de les tòrce ; i prumo d'acó que dinco sept ouros dou mai tip on plègo le
blat boutât en gauèros21 la brèspo.
68

A sèpt ouros, cau dejuna; le segaire, assietut sus uo turro35 ou encan-


terat36 sus un tarrè37, minjo un gros boucin de pan damb' un tròs de
saucissòt: de téns en téns de brabes goubeletats de bin blous bénguen
uncta38 la prestidéro 39 e neteja la garlamèro i0, e, quan a acabat, barro
le coutèt entout le hè trinda", empasso un darrè patac 13 de bin, e bístl
tourno au lalh 13 dou chantiè.
La mestrésso de maisoun qu'èro bengudo halha uo bouno hautido !i,
s'en tourno ; tout crido misèro per diguéns. Quin pataclan 15 ! Las garlos
a cops de bècs bòn coupa las pòrtos dou jouqùè le chibau henilho 17 en
tout chira48 le cabéste, le bèstia bramo decap la grépio49, les dròlles se
soun dechidats 50 : I' aün. se tors diguéns le brès, les autes hèn camuché-
tos 5,per dessus les lèits, le mès bèt se bestich en courre, hè dus mòts de
pregário, se talhuco un tròs de pan, e, cap nut e pe-descaus, s'en ba alarga.
Tout-aro tout plourauo; au presént, bèstios e géns, tout arrits.
En un arrén de téns ias crambos soun balejados, las cournos 53 remu-
dados, la pouralho draubido, las bèsWos alargados, les mainatges escurats
e la soupo bourich diguéns le metau rùént53.
Les segaires, brounzats pe la calou, debat u sourélh que jito liùéc,
béríguen de s'arresta ent' alena uo brico. Béuon uo bouno ealiçado54
enta desahùega55 l'estoumac e espounseta leganitèt. Après, cabéjon''6 les
utisses e ahilon en très ou quate cops de pèiros le hiu dou dalh esbreque-
rat pe las peirétos e les bròcs ; auta lèu tournon partí toutes esgargalats 57,
les brasses retroussais, tandis que les goutos de susou, tréblos58 de
poubèro59, s'acasson capbat las gautos. Les eau bése hè ; coumo qui
arroundino60, balhon, à cado pas, diguéns le blat ostéi)cfil, un pic de
dalh e arroussègon su l'ando62 las camos sécos estrounhados a flou
de tèrro.

Mietjour : las campanos retrounichen capbat les banous f,s, e sémblon


debisa de clouquè a clouquè. Cadun pousso un pantach64 de countento-
ménte s'en ba dinna.
La soupo embaumo su la taulo. Les segaires s'arrúion tout autour;
decap la sièto aticoulado 55 cadun s'&dòbo l'estoumac : uo bouno charis-
trado 66 de bin que le culhè s' i nègue, les hè brumba l'arreprùès :
Un brabe cop à chabrbt67
Draubich le cot.
A l'oumbro dou gran casse ou debat la grosso oumo118 on s'en ba hè un
pauc de sièsto, e aro, espatarnats'i9 su la tèrro caudluso, droumichen a
plasé enta desmaca 70 le cos eslangourit pe la péno.
Les segaires se tournon bouta 'u trabalh ; duos autos lenados71, cou-
pados pou brespalh, les tournon ocupa touto la sùerado.
Tout dlo atau, pendént mie més, dinco les acabalhos8.

1 pas dounc estounant que la Trcsélo, soun pai e sa mai, estèsson


cansats de péno a la fin de las segados.
Coum' »ro coumbengut, hasoun la garbèro l'endouman. De douro à
69
très ouros passat miéjo nèit, la Cluquéto 72 e les Trés-Bourdous 73 lusis-
sen epcùèro coumo claus d'òr hicats au cèu ; les besis soun arribats e tout
le jour, coum' autour d'un buc7i oun l'echamou d'abélhos ba e bépg,
mounto e debaro, bésen pas que garbos boula, carrétos carréja, mounde
trasteja.75 pendént que les bauquès22 s'acclarichen au soulap "6, tandis
que la pièlo s'ahòlo encùèro, s'ahòlo toustép dipco que slo, decaps le sé,
plantado au miéi de la court coum'un chibau escarrabelhat que quilho la
couo e léuo le cap.
Après uo journado tant aflacadisso, eau reprépgue bito diguéns un
boun repach : i un hustip77 que couménço, e pendént très ou qùate ouros,
les garbejaires, autour d'uo taulo oundrado 78 de bourits, croustados e
roustits, se ban deberti les cachaus 79 e emboumi las coustelétos89.
Auant la fin, quand las pintos soun bùéitos, les plats netejats, quand le
lang bourich diguens las bénos ; quand la figuro s'ahalho81, la lépgo tout
unctado de frésc, remoulio 82 toustén e s'arrèsto pas jamès : las paraulos
s'entrecròson, tout le mounde crido a Poli83, digup s'escouto pas mès; à
les enténe de loui, dirén que s'escanon 81 a trucs e patacs, tandis que se
desgrùion 85 d'arrise e s'esglòhon 86 de plasé.
I pas tout de parla, cau tabé canta. Un bielhot, tout gòrjo-birat8T,
sab uo cansoun antico. Se lèuo, toussls dus cops, empasso la salluo, balho
uo rebichounado a la moustacho, estiro le côt, hè uo ùelhado as qùate
caires de la taulado e desplègo la roumanço damb'uo bouts de rascladis88,
dirén que hè bate entr'éres trosses de herratalho.
A la sìiito d'aquét, i un goujat que canto la cansoun noubèlo. Sa bouts,
trindénto e hardido coumo la fusado que ba trauca la broumo d'un cop de
naz, ataco le couplét, e, au repic89, toutes ensémble cridon a touto l'aigo
entout remuda les brasses e segoutl le cap.
On se lèuo de taulo e las reflexious chistron 90 coumo laiisos92 de
hoée.
— « Créses qu'acó tibe92 pas prou ? » ça dits Paün, en tout s'aplica sou
bénte un cataplasme dambe la map qu'auré assoumat un brau93.
— « E bé », ça dits l'aute, « n'i pòt aué de mes riches, mès pas de
» ni3s sadouts !... >>
Se pe la fin nha quauqu'un de blauat94, qu'entout s'entourna, la hourco
sou cot e le chapèu a la map, hasco zigo zago pou camip, un petit repaus,
au eu d'un barat ou detras uo sèguo, le tournara 'taisa le saijg e refourtl
las caraos : acó i pas rép, l'endoumap sera autant gahént95 au trabalh,
auta balént à taulo : la leçoup l'aura serbit ent'acassa le canhòt96 se perças
boulèuo béngue le tourna moussega.
Enta 's Massips le jour de garbejados estèc coumo pertout, ço que se
pòt apera iio journado bièrjo de plous e de chagris, mès cargado de péno
e de trabalh. Aquét tribales 97 durée dipco miéjo nèit : un arrén de téns
après tout èro mòrt : las lutzes amourtidos, las finèstros clucados, les
Massips au lèit ; rép mès nou trastejauo pou tour de la maisoup : les
bùéus espoussats98 de la brèspo, arroumiauon trapquiles a l'estable, les
cars bùéits èron a l'arrèst dauant la porto ; soulo, la garbèro p&iïchèuo
70

a la turluts 9y,coum'un factiounari amantoulat i0°, que proutèjo la bas-


tisso e las gens de la harae, de là misèro e de la praubetat.
Parla dou cantoui) de Lonmbès (fiers).

(A seguí) H. DAMBIELLE.

TRÈS BÈRÈS OBRES POUETIQUES


« Lou Calèn », de P. Fontan ; « Gase », de S. Palay ;
« Gantos en Do », de Na Filadèlfo de Gèrdo.

Quanti còps arregretèrem qu'era nòstJ « Bouts dera Mountanho » nou


housse pas mès grano, mès fòrto, ta poudé téngue es nòsti Counl'rais
miélhou at courrént de tout ço qu'ess hè d'admirabble ena nòsto 'rrene-
chénço dera Ouccitanió antièro ! Mémo tara nòsto Gascounho sùén que
hoúrem oubbligats d'arrestrenhé-mous tròp-. Parcró, que mancariém aro
à tout et nòste deué se mous desbrembâuem de senhala très nauèri
oubradjes, qu'es qui les coumpousèren mous ténguen at còr.
1. M. P. Fonta?/, dera « Scolo de la Targo », encaro que sié de

Touloup, de iou familho proubençalo despus cént ans, è qu'escriéue en


« prouvençau de la marino », qu'ei bèt-chinhau — ja-s bé at sòn nom —
arrehilh de Gascounho. Qu'ac dits ét madéch :
« Ei sourgènt 1 aquitav, ti fountaii2 carsinolo,
Dins leis aven 3 aupen, pèr tant qu'ai couneigu,
Lei racino, aulri-tèms, dt ma raço anbegu
E pouadi dire : « Es moun aujolo
Touto la terro d'O »...
E dounc qu'ei edj amou dera tèrro è dera 'rraço qu'espire « Lou
CALÈN », (en gascoun calélh, calci, carclh o candilh), que bén de
pubblica (floucat en 1909 per' Academió des Jocs-Flouraus de iou gauardo *
d'argént).
Premou de qué alugue « lei quatre estello » dera lampo decùéire?
Enta ellumina « sei jour de Prouvençau fldèu ». È qu'ei ço que bi-òm,
adaquéro lumièro ? Que s'ei deuòro ei proubençau, et laguéns n'ei mès
encaro ; è qu'en es sentiménts, en es qui ban mès de persouno à persouno,
ei au-méns, à défaut det bounur, et terradou è 'dj o èime » 5 dera Prou-
bénço qu'es tròbe è que s'embrace mès soulidoméns.
Atau, après iou pregário as sòs aujòs — et pouèto que les demande
d'esclairá-u, d'espirá u, de dá-u era lou ajudo — qu'ei ioubèro courdelingo
de pèces felibrénques : « Au Tambouriì/ », qu'amasse es qui-aparen « la
tèrro, lei rèire 6 e lei fiéu 7 », è que bat era « llampelado dei Jouvènt ))
que bòn sauba'ra countésso, arrestabli-u et sòn. trône supèrbe : « Liberta
dou Vèrbe, Liberta dei Léi » ; « à la Mediterragno », mar latino è prou-
bençalo ; « au ViT) », espiraire de pouesió terradouréncq...
Pus, qu'ei es sònis d'amou è de bounur. Que i-a 'quiéu un pialè de
71
pouesiés at-fèt délicates (P. ex. A la Paresso, Moun « Mouslié »,
Au creslen dei coulét) qu'arregretam de nou poudé cita, è de cançous
dançaires {Lou Chivaliédei Seréno, S'èriun bèu ckivalié, etc.). — Mès
d'autes pèces qu'arriben lèu, de mès en mès pressantes è desoulades,
aoun es sént iou grano tristéço, un sòni lountëns souniat è banoméns
perseguit : tales Partènço, Lou Jìoude't, IJM Fantuei, Douço migo, se
vouas, T'ai longtéms pantaiado 8, è d'autes encaro. Qu'ei era 'rrecèrco
bano der' aimado, que counsoularié d'un mòt o de iou caréço, mès que
nou boulera, o nou sabera, o nou pouira...
Que hè dounc ? Desespera-s ? — Nou-mai-nou-ùèro. Se cap de man.
amigo nou benguera susténgue e ei dùrei mountesoun », as dures puja-
des, è sé tout just hénnes mès pieladouses auran bèt chinhau adoucit ço
que madéches boutèren d'amar en es pensades, edj amou dera Proubénço
au méns que pòt hè supourtabblo 'ra bito :

« Va dieu enfiv, se siéu vivint e dins l'acien,


Es que mi siéu douna miés qu'à-n-uno amourouso :
A la Prouvènço, e mé de coulèro gauchouso,
Emé d'estrambord greu10 m'a douna sa passien ! »

— Aquiéu j'auém un pouèto, pouèto pera léngo, pet génh è pet còr.
Ja semièren bouno grano « li Primadié » ".
2. Que bén tabén de paréche « CASE » (Chez Nous), de Simin Palau.

Et nòste boun Counfrai que s'i hè béi mès que jamès mèstre en « tròbes
biarnéses ».
« Que t'aimi, caso, caséto, qùan seriés caperado de hougueréto è que
nou i-aurié que miquéto »... Ço que dits et biélh arreproubè, arrés nou-gg
hè miélhou senti que Palay. Debadj es sòs bèrsi, clari, douci è coulants
coumo 's arrieuòts d'argént que tèchen ess Hades, tout que s'esclaire,
tout que prén bito per laguéns, tout que s'arremude è que parle. Pes
pourtaus alandals que loungue et gran camii/ è qu'adoumbre 'ra trilho
ensoulelhado, espitalèro as baraulous ,2, entrém dabb étch, è saludém
arreligiousoméns et lare 3 : en sòn bùéc dançaire que beiram tourna
biéue tout et passat è tout desbrelhà-s à bèro ourde,
« E que b' escouli, douces bouts,
» Amne escounude de las causes ! »

Ja 'nteném à debisa et crimalh nerous, mès qu'auée et punét dera


nòro ; era placo quilhado (« la cauhepanse ») tout' ahumado; et biélh
« boubadé » ; es landrès, dabb era lou « roundèlo », aoun Pairii? es pòse
'ra 'scudèlo ; edj arresiouc; era candélo de 'rroudió, è 't grilhoui? que
cante per touti :
Griu, griu, griu,
Lou petit grîlhou dou boun Diu.

Mès, aueitém aro up chinhau mès at tourn. Qu'ei era pòrto, « qu'em-
berouyéch la bito en ha 'ntra lou dehore », è, darrè, et parélh des esclo-
pes badantes ; qu'ei ess kièstres, mirades è mirais dera tèrro è det cèu;
qu'ei etch hourn è tout et són « armalh », mès, pales è arrouls. Qu'ei
tout edj atiralh dera cousino, et melau es toupis, eicaudè, era lifréto
padéno, et « barrau »'5, ta béue at gargalhét ; qu'ei edj aigùacè, dap
dournes è banères ; qu'ei era « garbure » qu'ahume, qu'ei es « pende-
rühes » (camaihous, sauciçòts, ètc.) que balancéjen, qu'ei era taulo,
qu'òm entournéje et diménje. 'Uitàt-me aro et bacherè, que craquéje de
nét, è 't « cabinet » (armàri o limando) que parle... Tout acró nu 'i pas
souloméns bist à merbélho, mès sentit ; en cado-ió d'aquéres causes
quaucarrén que demòre det téns passat, des qui s'en anèren, de ço
qu'aimèren. Aigossenhè*6 è « carélk » dous, brèsaoun jumplen era mainado
è Ihe't aliraire, aoun parcró calera mourí, crambo quiéto debadj era
ploujo, en demoura 'ra pregário det sé, utíci que hè mespresa 't « prou-
grès » (bargues*1, husi, hourcèrcs l8, dcmouréls'9 è tclèsm), è bous-
auti, mès erousi, arrusques21, couçòlcs è palous™, de bous-auti touti
que sòrt un quaucarrén que hè gòi at còp ò tristou...
È aquéro tristou qu'ei doubblo... Ena maisoun qu'eijgarlandaue edj òr
des blats-mòrous, etch hum que s'ei aprimat, et nin des arròlles que s'ei
esperrecat, è aro,

« Escoute-m drin, amic : De la Case Mayrane


Arrénou soul re, aciu, au ras dou caminau ;
De la bisque n cntau pè, tout, adare, qu'eu nau
E gn'aute qu'ey setude au cournè de May-Grane... »

B'es pouirié arrecroumpa al segu, éro que hè bremba tant de causes.


« Mès, enta qué ? Tout qu'ey cambial... L'amne dou Passat nou y ey
mey.... E, dab lous estranyés, la Mourt qu'ey arribade.. » Quehè-i?
Coum un cant d'arroucinhòl aquét sòni que s'embòle :

« Las causes poden pas bibe eternalemén ;


E, ta pla, que-m ben gay Vl ma péne e moun turmén... »

De touto 'quéro pouesió, soubblo, bariado, è qu'es desplégue en iou


léngo fino è aboundouso, pòc s'en poudém da acitau iou idèo. B'ac cau
lége. Ajustém que tout acró ei birat en un francès qu'ac seguéch de près
per M. Laborde-Milaa, ei parfètoméns emprimat, è illustrât per artistes
qu'es sabéren espira dera pensado det pouèto. Aquiéu j'auém un mèstre
libe de mès en anòsto literaturo gascouno. (Lescher-Moutoué, Pau, 20 fr.)

3. « Lou Calèn » qu'ei triste ò passiounat ; « Case » qu'ei mès calme,


encaro que 'rregretous bet-còp ; mès, en es « CANTOS DE DO » dera nòsto
aimabblo 'rrèino de 1908, Na Filadèl/o de Gèrdo, que s'enténen berita-
bloméns gemits è plours, è que i arrespire un hùéc de batalho.
E de qué doupc ei en dó Filadèlfo ? — Que pòrte, dabb et sòn capulét
nére de Bigourdano (atau la mous bírem à Barbazan), et dó dera patrió
nòsto, epcounsoulabble :
\

73

25
« Qu'arris nou-m bétfgue entretié més
De yocs ne de cants ne de lièslo :
Que soi en dó per tout yamés...
È qu'ei aquét dó surtout que l'espire, coumo adaquéri grani pouètes
lengodoucias qu'an nòm Perbòsc è Esliéu. Ara desshèto de Murètch, at
téns afrous que seguic qu'arresèrbe 'ra sio memôrio, ara nerouso perigglado
que se mou-n ac pourtèc tout. E dedempus qu'arroussegam et cadiat de
serbitudo : dinquio 'ra nòsto biélho léngo qu'ei arremplaçado per iauto,
dinquio 's nòsti biállii usi que disparéchen un per urç. Praube parla!
Praubi mainadjes ! Praubo Gascounho !
È à qui 'ra fauto, senou ass hòles mais det téns de gùé, que nù-an pas
aprenut arréij as lous mainadjes ? è as qui nou saben « enténe » è que
lèchen mourí era praubo countésso dedj ardént sirbentésc de Mistral?...
Que eau béi, en es estròfes halamades dera Muso pirenéneo, aquedj imne
de desoulacioun, aquéro larjo eboucacioun det nòste malur passat, dera
nòsto misòro presénto que toustém ganhe. Qu'ei coumo un planh, un
sarrangalh 2(i, un echehiselét27 de lhèrmes que hè mau at còr é que loun-
téns, lounténs es prouloungue...
Parcró, aquét dó nu 'i pas séns' esperanço. Nou sémble, plasénto léijgo
des aujòs, que t'arrebiscòles après set-cénts ans?
« Deya mes d'u qui parlo haut
T'a hèt, at sé, canta r' aubado;
E qu'en bepgucra, Diu-me-dau !
Qui-t haran souna ra lliebado !
E nu 'i cap tu, o beròi parla de gùelhès, que parlée à Bernadéto, sénse
cap de bergounho, mai nou, era Mai de Diéu, era Dauno ara cinto blió,
qùan l'au didéc : « Que soi 'r' Immaculado » ?...
Esperém doupe ; mès nu 'i prou de gemi è dedemoura. En Tèrro d'Oc,
coumo pertout, et qui bo sega que eau que semié. O plan, qu'òm en pouira
tourna, libres, mès qu'òm ac boulhe de prou gran còr. Après tout, et
qui s'ac lèche tout pana, et qui nou s sap hè cranhe, nou s'amerite de
dura. Qu'arriben dourçc, es qui gòden coumbate!... — Qu'ei per iou
pregario à Diéu madéch, ta suplicá-u de jouis d'aué grano pietat de nous-
auti, de hè tourna flouri 'r' audacio d'un pòbble desbrembaire, que s'acabe
edj oubradje, è qu'ei parquét crit d'assùat28, que triiiquéje coumo 't de
iou troumpéto de guèrro : « « Hils de Faidits™, sciibeiigats-bous ! »

— E qu'ei atau, cari Gascous, qu'edj amou, et terradou, era familho,


era patrió saben hè germia è galhùa òbres manhifiques en còr des nòsti
pouètes. Nou pòt mouri iou léngo que despus ta lounténs ess hè béi
taloméns bèro è fecoundo ; qu'ei de créi at countrari qu'es ban lèu aluga
ardous nauères « dins lo còr dels Occitans trop aflaquids30 ».
Parla luchouncs. B. SARRIEU.

NOTIS. — 1. « Sources ». — 2. « Kanlnisie ». — M. ■ Avens », goulTres. — i. ■ Eglan-


tuie ., — 5. , Esprit, génie ». — ü. « .Vieux ». — 7. o Fils ». — 8. ■ Rêvée ■. — 9.
74
■ je le dis >. — 10. « De graves élans » — 11. Les sept fondateurs du Félibrige. — I2É
< Bourdons •. — 13. ■ Foyer ». — 14. « Marmite de fer ». — 15. < Barillet ». — IÇ.
« Bénitier «. — 17. « Broii's ». — IS. « Quenouilles ». — 19. « Dévidoirs ». — 20,
« Métiers 6 lisser ». — 21. « Lessivicrs ». — 22. ■ Ballons ». — 23. « Faite » (luch.
abesca). — 24. « Joie ». — 25. « Personne ». — 26. « Hâle ». — 27. ■ Eclat (île
rire, ou de pleurs) » — 28 « Appel .. —29. Faidils, n >m des méridionaux proscrits.
— 30. Pr. Eslieu, préface au ■ Gol Occitan ■ d'A. Perbosc, lin.

GARNABAL È PASCO ENO BAT D AURO


Tirat des Us è Goustum.es dero Bat d'Auro
[MEDALHO D'ARGENT]

CARNABAL. Malur ara ùeyato i de qui sourtiéue trop d'ouro et dió de

Carnabal peres carrères ou pet cap des biès ! Se 'ro yùenéço la i atrapaue,
que la gahaue pet cap e pes pès e que la bentaue ara sùo counfusiou...
At siié tour, quan poudiëue surpréne bet yùen-òme soul, qu'au batiaue 1
adretamént dab ùo dourno o ùo badino d'aigo pet cap en bat. — Aquéro
sòrto de debertichimént qu'ei encaro bet-chinhau en bògo à Guchén è à
Bièc3. Alhurs, qu'es hè at de qui pòt tinta adretaméns era caro à
quaucus.
A Soula, en Aulou, è 'n presque toutis ets bilatyes dets estremaus-1
qu'ei 'r' usatye de hè ùo roundo, de diò ou de nét. Ero dauno dero maidou
que boute 'no taulo u bèt plat de pesquelhous5, è 't mèstre der' oustau
que serbéch u còp a béue. Ornes è hénnes, yùéns è biélhs qu'es bouten
dero partido. En entretant que s'i sab hè bet branle 0 at tour dero taulo.
De téms en téms que s'i yògue pera Bat bèro « Carnabalado » ou
« Proucès de Cariiabctl ». Alabéts ero yùenéço, à pè ou à chibau, parado
dab toutis ets aflquéts de qui pòt trouba, que ba de bilatye en bilatye
ento 'nò i 7 débita sous bouniménts. Er' arròlle de Carnabal qu'ei hèt
toustém en patùès; eres süés arrepanides nou maijquen pas de pébe ni
de sau.
Et dimècres-sierrous 8, ací è aciéu, 'ro yùenéço que passéye à Carnabal
sus u saumét, è que hè ùauto roundo per soun counde ; que ba de maidou
en maidou en tout canta :
« Adieu, praube Carnabal;
Tu t'en bas, è you demouri.. »,
sus u aire doulént. A cap at sé, que hè brulla et manaquí dròllomént
acoutrat, après aué-u hèt ets aunous dero guèrro è aué-u criblât de fòrco
bales.
DITYAUS-SANT È PASCO. A Sarrancoulí, et maití det Dityaus-Sant,

qu'ère 'r' usatye de laua 'ts pès à doutze mainòts eno glèido de Sent-Pè.
Après ero ceremounio qu'arrecebiéuen ùo aumùéino. Aquét usatye qu'ère
aperat « et Mandat ». — En detzosèt-céns-ciíjquanto-siés, ero coumu-
78
nautat, sus er' òrde det curé, qu'acourda trétze sós e siés dinès as mai-
nòts de qui-aiéuen arrepresentat ero Céno 9.
— Det Gloria det Dityaus-Sant ento 't Gloria det Dissatte-Pascau,
eres campanes qu'èren mudes. Ero sounariá dets oufícis qu'es hèue pet
inouièn dets carrascléts 10, ou d'esquerulhs " que hèuen ana 'ts mainòts,
en tout da 't tour deres carrères.
Praci e praciéu qu'ei aiéue bèro persouno que hèue 't denhu ,2 deres
campanes. Encaro rt'i a quaucùó de loui en loui.
— Et dió de Pasco, encaro at detsasetième siècle, qu'ère 'r' usatye eno
Bat de serbl 'res ablucious ares persounes de qui hèuen ero coumuniou ;
aquét usatye qu'ère u arreliquat dero coumuniou sus eres düés espèces,
praticado ento 't doutzième.
En setze-cénts-quatôrze que hou despenut eno glèido de Sent-Yôrli
de Grediò 13 ùo tasso de bí pagado u so è très dinès ; en setze cents-quaranto,
eno glèido de Sent-Missouli de Cadelha è Trachèrre, ùauto tasso de bi
pera coumuniou det pòble 'ro Semano-Santo, pagado u so è siés dinès ;
en setze-cénts quaranto-ùéit, eno glèido de Sent-Pè de Bièc3 anfln,
ùauto tasso de bí peres coumunious de Pasco, pagado u so ,!.
Parla rlero Bat d'Auro. Fr. MARSAN.

NOTES. — 1. « leune fille ». — 2. « Baptisait (fig.) ». — 3. « Vignec ». — 4. < V.il ous

élevés et écartés ». — 5. • Beignets ■. — 6. • Ronde ». — 7 « Y aller ». — 8. « Des


cendres». —9. (Comptes consulaires) — 10. ■ Crécelles » — II. ■ Sonnettes ». — 12.
o Jeilne ». — 13. « Gréziau ». — 14. (Comptes ecclésiastiques).

1. — NAUÈTCH CoUNFRAt.

383. FONT (Barthélémy), professeur, 2, rue des Abeilles, Toulouse.

IL — OBRES DES NÒSTI COUNFRAIS, etc.


— ERA 'SCOLO DERAS PIRENÉOS qu'ei etouáo d'uni 'ta àio
fébblo boutó at councètt d'aplaudiménti que áaludèzen et' apa-
ticionn de CHANTECLER, pet M. E. Roôtand, et áon Mémbte
d'Aunou.

— Bét ci-dessus, ta Case, de S. Palay, è Cantos en Do, de Na Fila-


dèlfo de Gèrdo. Et 16 de Jè, era nosto 'rrèino de 1908 que houe hestejado
a Marsélho pes Felibres proubençaus.
— Qu'apreném pes Reclams qu'et nôste counfrai Mu Pourriez bén de
hè parécheun gran trebalh, « Eléments de linginstique romane » (Klinck-
sieck, Paris). Aquiéu es qui-aimen aquéres questious que troubaran
quauearrén d'at-fèt científic.
— Felicitém (un chinhau tart) et nôste confrai M. Jcanroy d'èste estat
noumat à Paris ; qu'ei estat arremplaçat à Toulouso per ÌVL Anglade,
tSoúnegut pes sòs bèri trebals sus es Troubadous, è delegat dera « Sou-
eietat de Uialeetoulougió 'rroumano » tat Middió dera Franco.
— Ena <( Bouts de la Tèrro », arremarcat artiggles des nòsti Coun-
frais Arrix (Lous dus Franchimans), A. Lamothe (Misèro e Caritat),
H. Pellisson (Permou deu parla; Aboucats e Paysas); H. Dambielle,
rebirat per Ludovic Troyes (Le tourna à la Tèrro), Filadelfo (Plagnénces),
L. Louge (Noste Lengue), sense desbremba-s Camelat è S. Palay. — En
es Reclams, pouesiés de L. Arrix (Salut, nouble Biarn) è de E. Castex
(Damoro damb lous tous). Nou s'adròmen es Gascous. Encaro un côp,
qu'arrecoumandam d'abouna-s à « La Bouts de la Tèrro » (11 , c. d. Pre-
fecturo, Pau ; 2 fr. per an).
— M. de Villeneuve que bén de crea un nauètch journal felibrénc,
« Occitania » ; qu'es proupòse d'estudiá-i è de hè-i estudia, en touto
libertat, era miélhou manièro de hè passa 'r' idèo felibrépco ena 'rrealitat
(léngo, mounuménts, usadjes, istòrio loucalo, ourganizacioun det Feli-
bridje) è 's arrepòrts det Felibridje è det Federalisme. Es qui nou l'arre-
fusen que pagaran tas Nos arrecebuts (0 fr. 20 et N°).
— Ena « Revue Catalane », M. « Emile Doumé » que parle det dis-
cours de M. B. Sarrieu.
— Arrecebut (escámbi) et N° de 1909 des « Annalas delia Societat
Reto-romantscha » (Cùéro, Siiisso). Aunou as Grisous, qu'estudien è
manténguen era lou biélho léngo !
III. — ARREUNIOUS FELIBRÉnQUES O 'RREGIOUNALISTES.

— Que mous troumpèrem en darrè N° en dide qu'era Sénto 'Stèle


aurié lòc à Perpinhan en mai: que sera es 4 è 5 de Junh. Era dato
der' amassado det Consistori è det C. Generau nu 'i pas encaro decidado.
Era 'Scòlo nòsto que s'i hara 'rrepresenta. — Qu'ei en efèt afilhado
toustém, è qu'en demourara, tant que sié poussible. En N° 1 d'engùan,
p. 20, que boulérem souloméns : 1° Hè béi etch hásti que mous dauen
toutes aquéres peléjes, de quin coustat que benguéssen ; 2° Balha iou
pròbo de simpatió ara 'Scòlo-só ; 3° Hè coumpréne qu'es Escòles es
pouirién sufi, se calié. Qu'ei ço que Vivo Prouvènço de Mars (p. 5,
coul. 2) esplique à-drét. Mès (Jecitania (qu'ei er' auto campano..) que
mous proumét (p. 10, coul. 2) nauèri 'statuts « respectant, jusqu'au
scrupule, l'indépendance des Ecoles qui sont et doivent rester des sociétés
autonomes, absolument maltresses chez elles ». Alabéts qu'éi de créi que
s'arrengaran es causes, qu'era 'Scòlo Gastoun Febus es pouira tourna
afilha è tout aquét sourroup-bourroup acaba-s.
— Un Coungrès pireneïsto qu'es tenguera à Bourdèu es 19, 20 è 21
d'aquéste mès, è que s'i trattaran questious toupounimiques.
— Era« Unioun istourico è arqueoulougico det Sud-Ouèst » que ten-
guera engùan et son coungrès à Auch, det 29 de Mai at 2 de Junh que
bénguen. Qu'ei era « Soucietat Arqueoulougico det Gers » que s'encar-
gue d'ourganiza-u. Adreça-s t'aué 'rrenchinhoménts à M. Pagel, 9, car-
rèro Gambetta, à Auch. Era 'Scòlo deras Pirenéos qu'a acceptat de hè
partido (coumo 'ra 'Scòlo Gastoun Febus) d'aquéro Unioun patrïoutico.

— Nous rappelons que le dernier délai pour l'envoi des


manuscrits présentés à nos Jeux-Floraux est le 15 Mai.
Les adresser au Secrétariat de l'Escolo, 8, place du Bar-
tas, Auch (Gers). Pour plus de détails, voir le N° de Noël
1908. B. S.

uTJ.
BtZlcBS
DE ÇO QUE PARLARÀ AQUÉSTO 'RREBISTO

« Era Bouts dera Mountanho » que s'acupará de lit.eraturo, de eiénço,


è de tout ço que pouirá enteressá et Felibridje.
Coumo 'rrebisto literário, que pubblicará pouesiés, coundes, noubèles,
èauti bèi'i (è coumbenabbles) escriéuts en léngo gascouno.
Qu'estudiará es parlas gascous, enta hè les counégue è aprecià.
Que serà erouso tabén de hè paréche touti 's biélhi doucuménts en
gascoui) que l'au pouiran èste coumunicats.

Coumo 'rrebisto cientiflco, sense cap de pretencioui), que balhará —


en gascoun — quauques crouniques que s'arrepourtarán as ciénces
iteouriques è pratiques (matemàtiques, fisico, chimió, agriculturo, igièno,
endustriô, etc.)
Nou lichará pas tapòc de coustat era istòrio è 's sos enchinhoménts.
Que pouirá mémo trattá quauques questious de mouralo.

f Enfin, que tenguera "s soi lectous at courént des obres des i'olibres
-èdet moubemént felibrénc.
. Ta 's coundes-arrenduts des lous oubradjes que soun pregats es autous
d'embouiá les en doubbl'egdzemplári, en tout endicá-mous, se eau, et
prêts des boulumes è 't liberaire aoun es tròben.

Edj abounomént ara « Bouts dera Mountanho » qu'ei de 3 fr. per an ;


è nou sera pas majourat, mémo s'era nòsto 'rrebisto bén a grous,si è a
■paréche cado més. Mès qu'engadjam es nòsti brabes abounats a balhá-
mous,'.s'ac pòden, era lou adesioun coumplèto.
Cado membre dera nòsto 'Scòlo que hará soun poussibble ta proucurá*
mous, ta lèu que pousque, membres agechénls noumbrousi : mès seram,
•è miélhau pouiram hè. E, mès enedro, cadun que mous boulerá ajudà det
sòr/ sabé è dera sio plumo.
Es qui nù-an pas encaro pa^at era lou coutizacioun que haran bièn
'd'embouidrlo sénse deMrigd-s : h Moussu B. Sarrieu, 8, plaço Du-
Sartas, Auch (Gèrs), (atau qu'esbitaran frèssi).

BOUGABULARI GASCOUN

Que haram paréche en aquésto 'rrebisto, debadj et titre de « Bouca-


'búlari gascouT) », listes de mots è d'espressious tirades des dibèrsi dialec-
tes gascous. Que i-a en gascoun fòrço tèrmes è tournures qu'es tròben
prèsque semblabbles en francès, è que soun coumprenuts faciloméns
mémo pes qui nou counéguen pas gùaire 'ra nòsto léngo : nou serà pas
necessari d'endicá-les acitau. Que mous countentaram de noutâ, en tout
endicá-n era proubenénço è balhà:n era traductcioui} francéso, es tèrmes
ès loucucious que presentaran quauco particularitat o quauco dificultat ;
* d'aquéro manière que trebalharam a manténgue è a estiéne 'ra coune-
'rténço des arriebéces det lengùadje des nòsti páis.
Tadaquér'òbro, qu'auram bejunh. der'ajudo de touti's nòsti amics ;
•lu'esperam que nou mous hará pas défaut. — Que haran bièn tabén
** autous, s'empléguen bec-còp en lous artiggles quauque mòt pòc usitat
»ròp loucaú, del)alhá-n en nòto 'ra sinhificacioun.
STATUTS DE L'ESCOLO DERAS PIRENEOS

ART. 1. II est fondé, pour la région gasconne de la haute Garonne et.


de ses affluents, une Ecole félibréenne qui prend le nom d'Escolo deras
Pirenéos (Ecole des Pyrénées).
ART. 2. Le siège de l'Ecole est à Saint-Gaudens. — Elle comprend,
trois grandes Sections : 1°, Haut-Comminges, Nébouzan, Quatre-Vallées
(Saint-Gaudens) ; 2° Bas-Comminges (Muret) ; 3° Couserans (Saint-
Girons).
ART. 3. Le but de l'Ecole est de maintenir et de relever la langue
gasconne du Comminges et du Couserans, de conserver les traditions-
et les usageb locaux, et de développer la vie régionale.
ART. 4. L'Ecole s'intei'dit absolument toute polémique politique ou

religieuse, soit écrite soit orale.


ART. 5. Les Membres actifs paient 6 francs par an, et ont droit au<
titre de Félibres et à toutes les publications de l'Ecole. — Les Dames
sont admises. — Les Bienfaiteurs>de l'Ecole pourront être déclarés par le
Bureau général Membres honoraires. — Les .Membres perpétuels paient
120 francs et sont inscrits à perpétuité sur la liste des Membres.

ART. ü. Il est recommandé, en envoyant son adhésion au Bureau,


général, d'indiquer, en outre de l'adresse, le lieu d'adoption au point de
vue dialectal.
ART. 7. Il y aura des Groupes locaux là où plusieurs Membres actifs-

(5 au moins) décideront d'en établir un. Tout Groupe devra se rattacher

à l'une des trois Sections.


ART. 8. Les trois Sections et les Groupes jouiront de la plus grande

' autonomie, à la seule condition d'agir conformément aux Statuts, notam-


ment de respecter les articles 3, 4 et 5, et de se tenir en rapports avec lé-
Bureau général.
ART. 9. L'Assemblée générale de l'Epole, composée de tous les Mem-

bres actifs, doit se réunir une fois l'an. Elle paut modifier les Statuts à.
la majorité absolue.
Art. 10. Le Bureau général est élu au scrutin secret'pour 3 ans par
l'Assemblée générale. Il est composé d'un Président, de trois autres-
membres, ayant rang de Vice-Présidents et représentant chacun l'une
des trois sections de l'Ecole, d'un Secrétaire-Trésorier et d'un Secrétaire-
Adjoint. — Le vote par correspondance est admis pour cette élection.
ART. 11. Les questions relatives à l'administration de l'Ecole, à ses

publications, à ses fêtes, à ses relations extérieures, sont réglées par le


Bureau général.

NOTA. — Composition du Bureau général pour 1909-1912 : Prési-

dent, M. L. de Hardies, à Souhn, par Aleu'(Ariège) ; Vice-Présidents,.


MM. Y.-D. Dufor, curé de Labarthe-de-Rivière (Haute-Garonne) [Haut-
Comminges], H. Daubian, curé de Villefranche-d'Astarac, par Simorre-
(Gers) [Bas-Comminges], A. ïeuliè, directeur d'école à Saint-Gironts
(Ariège) [Couserans] ; Secrétaire-Trésorier, M. h. Sarrieu, professe*
au Lycée, 8, place Du-Bartas, Auch (Gers) ; Secrétaire-Adjoint, M. J.-M-
Serrat, pharmacien, à Massât (Ariège).
Le Gérant : N. ABADIE.

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