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Venteuil (Marne)
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... ,olklore
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R11mllly+l
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tD2eOS.1ntP•r,.,i.1Y1\iCl11
Arll
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questionnaire sur le PAIN, près de cinquante mer
nographies dont chacune d'elles aurait mérité qu'elle
!Ot publiée ln-extenso.
JNl\°'9111lty
Mais alors qu'on les aurait tolérées ainsi, ch•
cune dans le contexte de son "histoire locale•,
il n'était guère possible que nous les publiions à
fa suite les unes des autres. Il aurait été dommage
O.aout- que nous n'en fassions pas une analyse globale,
••--
~~9\lf
pour éviter des répétitions d'abord, et essayer
ensuite de donner à nos lecteurs un aperçu plus
....
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,.,,, .,
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llllmlllJ-N,l>-V-
large de cet acte Important que lut la confection
du pain, autrelols.
Pour ce faire, nous avons pulsé sans vergogne
10280SalntPlffN ... V- dans les trois cents pages qu'ont rédigées nos
AuPointdllJolK correspondants. Nous tes avons cités, comme •
1, rue U<bllrt-lV 1DIICIOT1oyw
l'habitude, très largement. Car nous sommes cons~
cients qu'ils ont exprimé, bien mieux que nous le
ferlons, ce qu'lls ont ressenti.
C'était. croyons-nous, le meilleur moyen de ne
pas trahir la pensée de tous.
Ils nous diront si nous avons réussi.
......
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ln,pri!Mrie SONOOA
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IIUlllltOflMtiondel't:dl""" Photos de cowerture
1. Le pain de M. Cafff t, la larme de la Noue (51)
IV. Le tour t, pain t, Channes (10)
LE PAIN
Commode-pttrln • Rumilly
d'un tiroir en sa partie Inférieure. Mieux recouverte de couvertures. En mettant,
encore, on aménagea le haut de cette /'hiver, des briques chaudes, sur le cou-
maie avec un bac demi-cylindrique ou vercle de /a maie (Dampierre).
trapézoïdal, tandis qu'une porte è double En été, on évitait trop de chaleur en
battant permettait qu'on utilise le volume descendant ce nouveau levain en cave
restant du coffre. (Venteuil).
Pfus récemment, au début du slècfe, En signe de respect, certaines ménagè-
on utilisait la maie-commode que le me- res traçaient un signe de croix sur le
nuisier du v/1/age, M. Yvonnet, fabriquait levain, avant de l'enlermer Jusqu'au len-
parfois dans de vieux bois de pressoirs. demain (Maizières).
La maie proprement dite, peu profonde, A moins que ce signe de croix n'ait été
s'ouvrait par un couvercle. Effe. surmon- dessiné, huit jours auparavant sur le petit
tait un rayonnage fermé par deux portes. levain, afin de garantir une bonne fournée
Ce meuble alliait /es avantages d'une mare (Soyers).
et d'un buffet (Venteuil).
Quand la maie ou le pétrin (tous deux
ayant même usage pour la vaîssslle ou
comme garde-manger) étalent peu garnis,
il étai! dit : N'y a qu'I• pno et 1 ■ rlcl ■t•
dans la maie (VIiieneuve-au-Chemin).
C'était signe de pauvreté.
Mais, qu'elle soit un simple colfre de
bois ou bien aménagée en pétrin, c'est
dans la maie que se préparait la pète à
pain.
LE LEVAIN
Dans un angle de la male était un pot
(en grès souvent) ou bien une écuelle de
bois, rempfi d'un morceau de pête prove-
nant de /a dernière préparation. C'était
/e levain {Venteuil).
On conservait ce levain :
- Dans une écuelle en terre, à Chan-
nes, Bragelogne, Auberive. Montier-en-
l'Isle, Soyers, Brevonnes. Dampierre ...
- Dans une terrine à fromage : Ville-
neuve-au-Chemin.
- Dans un vase de bois (généralement
de l'aulne. qui sèche sans se tendre), à
Balnot. Lantages ...
Un récipient. toujours le même (Soyers),
qui ne servait qu'à cela (Lantages), placé
dans la maie ou dans un endroit frais :
cave s'il y en avait, ou vlnh (Yil/eneuve-
au-Chemln).
Ce levain avait été prélevé sur la four-
née précédente et gardé tel pendant une
huitaine de jours. Pass& ce délai. on était
obligé de le rafraichir al!n qu'il ne moi-
sisse ni n'aigrisse. Cela consistait slmple-
ment à couper tout autour la croûte qui
s'étalt formée au contact de l'air.
Quand le levain était trop Agé, Il était BRASSAGE DE U PATE
possible d'emprunter au voisin celui qu'il
avait mis de côté les jours précédents, On procédait, le lendemain, au pétris-
quitte à lui rendre la pareille quelque sage. Une opération qui se réalisait avec
temps après. la double souci de délayer la farine sans
qu'il se produisA de grumeaux et de divi-
La veille de la panmcalion, on revigo- ser la pâte au maximum.
rait ce petit levain en le mélangeant avec
de fa farine et de reau tfède. On obtenait Ma mère mesurait sa farine, en volume,
0 8
un gros levain, de fa va/eu, d'un• cor-
beille que l'on protégeait du froid, pen- ~~~~er~i~t~~=u::e"::u~ à,!~~~ @
r,~:i'~ u
dant la nuit suivante, en le recouvrant d'un du tas, recevait fa levain et le pétrissage
linge. En laissant la pite toute /a nuit commençait. Elle ajoutait lentement de
l'eau salée, par petites doses (Brevon•
nes) (2).
L'ensemble étal! pltrl d'abord avec Ja
main et ensuite br■ ssl, tal)fl avec éner•
gfe (VIiieneuve-au-Chemin).
Les mains /ointes el les doigts enlacés,
on P'lrlssaft longuamanl /a pdte en un
mouvement cfrculafra des bras. La maie
élan! pro/onde. ce travail élalt latigant
car Il obligeait /a ménagère à travafffer
courb4e (Venteuil).
On soulevait la pdte, on /a laissait re-
tomber, on la battait et on recommençait
jusqu'à ce qu'elle se dkolle parlallement
du tond de la male et que les bulles vien-
nent éclater à la surface (Soyers, Cham-
pignol).
On arrêtait la pétrissage quand la pâte
était sèche, qu'elle était devenue lisse et
qu'elle ne collait plus aux doigts (Montier-
en-l'Isle, Pouan).
Mals tout n"allalt pas toujours à la salis•
!action de la ménagère. M. Jay, de VIiie-
neuve-au-Chemin, s'e:icprlme à ce sujet :
Il arrivait, par temps chaud, que cette pâle
lève le cul pendant le travail. Je ne me
rappelle plus la terme qui, Je crois, qua-
lifiait une tille peu sage. Je ne sais pas
ctl'qu'/1 fallait taira pour atténuer le désas-
tre de cette situation. A rinverse, on em-
ployait de reau tilde pour eider à lever.
LA PATE LEVE
La fermentation commençait dans le pé-
trin où la pite reposait, à basse tempéra- Quand les corbeilles n'étaient pas ta•
ture, quelque temps après qu'elle avait pissées de toile, on les garnissait d'un
été brassée, et avant qu'on la répartisse linge blanc avant d'y déposer la pAte. On
dans les bannetons. les saupoudrait de repasson, repassfn,
Ces bannetons sont des corbellles remoulege ..., produit Intermédiaire entre la
d'osier de !ormes diverses. Nos grands· farine et re son, qui empêchait la pAte de
mères connaissaient surtout celles qui res- coller eu récipient.
semblent à un saladier et avec lesquelles Comme son nom l'indique, le coupe-
on fabriquait les miches rondes. Les cor• pdte servait à détacher la quantité né-
bailles longues et celles qui étalent des- cessaire • à chaque corbeille, C"étall un
tinées à donner !orme au:iccouronnes, leur instrument composé d'une lame métalli-
étalent moins connues. Tout au moins, que d"une douzaine de centimètres. arron-
étalent-elles moins utl11sées. die sur un côté, afin qu'on puisse laclle-
Selon /'Importance de la me/sonnée, on ment le saisir.
en employait qui pouvaient contenir 6 à 8 En premier lieu, la ménagère prélevait
livres de pdte, dont rouverture avait un la quantité de pâte destinée à lormer le
diamètre de 35 ;· 40 centimètres, le fond nouveau levain. Elle le déposait dans
20 centlmèlres, et 12 centimètres de haut un pot réservé.
(Villeneuve-au-Chemin).
Chaque cabas recevait alors son pâton.
pour une fermentation à température plus
élevée que précédemment. C'est la raison
pour laquelle les corbei11ea étaient re•
couvertes de toile. On les lalssalt ainsi,
dans la pièce de la maison où le tempéra-
ture était la plus favorable.
Au pis aller, en période froide. la mère
de tamllle gllssait ses corbeilles sous
une couverture ou les couvrait de son
BMMIOM lof\ol • SOYlalll"
édredon.
(2) A AouvrH-111-Vlgnff, on 11t1it 1utr1fol• cher-
cher l'HU • SaullCIIIII, • 2 lulomàt1H du v,llage, Dès qu'il se présentait des bulles à la
pour pr'9111r Il llv1l11 Il lllfl Il ptlll surface de la pâte (Soyers). quand celle-
ci avait gonflé et rempli 1a totalité de la LE FOUR
corbeille (Balnot). lorsqu'elle avait doublé Le four est une construction qui faisait
de volume (Bragelogne), elle était prêle autrefois partie intégrante de la mai-
pour la cuisson. son (3). Il était attenant à la cheminée
La montée de la pate avait duré une de la cuisine. A moins qu·on ait construit
ou plusieurs heures, selon la température pour le recevoir une pièce spéciale appe-
et !"adresse de celui ou de celle qui lée communément chambre à four.
avait pétri. Cette chambre à four, dite bratour à
Si la pàte avait levé trop vite, elle Meurville, évitait que la maison d'habita-
débordait des cabas. Si, au contraire, la tion soit souillée de routes salissures pro•
fermentation n'avait pas été suffisante, le venant des cendres, du charbon, des
pain était doulevé, il taisait la cueutte buées ou des graisses (Amance).
ou la cueure c'est-à-dire qu'il était p!teux Dans certains villages, comme à Sou-
à l'intérieur. lalnes, les chambres à four étalent la
règle. Bien souvent, ailleurs, on se
UN RESTANT DE PATE contentait du four intégré à la cuisine
Quand toutes les corbeilles avaient été de ta maison d'habitation.
approvisionnées, il restait généralement
une ou quelques poignées de pale. Il n'y
en avait pas suffisamment pour en rem-
plir une corbeille entière. On moulait spé-
cialement ce reste de pàte, pour l'en-
fourner en dernier. C"était le témoin.
A Villeneuve-au-Chemin /e restant de
paie était disposé dans une petite cor-
beille en U appelée picotin. On nommait
le pain qu'il donnait un mlchon. Ce ml-
Chon était consommé tout chaud er consi-
déré comme un gAteau.
NETTOYAGE DE LA MAIE
Avant de replacer dans la male, les
victuailles. la vaisselle qu'on avail enle-
vées avant de pétrir. la ménagère grattait
l'intérieur de son meuble, le nettoyait
à tond. Sans cela, sa maie aurait senti
/'aigre (Venteuil).
Pour ce faire, eue utillsait le coupe
pâte (Villeneuve-au-Chemin, Brevonnes).
A moins qu'elle ne dispose d'une raclette
métallique spéciale. en demi-lune et col
de cygne (Auberive, Rachecourt, Bagneux,
Couvignon. Balnot, Brevonnes, Channes.
Venteuil, Mesnil-Saint-Père). Une raclette Ce qu'on aperçoit ordinairement, dé~
nommée rlqulote à Champignol. passant à l'extérieur de la maison, c'est
le cul de four, un appentis accolé à un
mur, coiffé d'un toit qui lui est propre.
Généralement maçonné à angle droit, le
cul de four s·arrondit parfois en deml-
cercre. Il enveloppe le lour.
Celui-cl est construit à mi-hauteur, en-
tre deux niches.
La niche inférieure, quoique primitive•
ment destinêe à servir de fournal ■ e, c·est-
à.-dlre à recevoir /es cendres du four,
pouvait avoir une toute autre destination
se/on les locataires de la ma/son. Pour
les uns, un c/apfer. Pour /es autres, un
cochon, à qui Il était interdit de trop
grossir (VIiieneuve-au-Chemin).
ON ENFOURNE
Il fallait faire vite pour enfourner.
D'où le dicton :
- Vaut mieux être dar(l un ch/eu
Qu'daré un enfourneu (Landrevllle).
On risquait en effet un coup de man-
8
~:~ :te q~t~~av~~;':!: 1~ :~~~~id:n:?:~: ïii
cuper si quelqu'un se trouvait dans la '<:I
trajectoire du manche de sa longue pelte 6.l-17
de bois, mince et plate, qu'il appuyait
sur ta tablette de la bouche du four en
même temps que sur le dossier de la
chaise du coin du leu. Il la saupoudrait
de r•moulaga ou de rcoupn.
La pAte bien levée de la corbeflle re-
tournée y formait une boule sans dé-
faut qu'on décorait d'une croix ou de
lignes parallèles afin qu'elle n'éclate pas
à la cuisson.
Cette boule était conduite Jusqu'au
fond du tour. libérée d'un coup sec du
poignet, elle glissait sur la sole. Pas trop
près de la précédente pour qu'elles ne
se rencontrent pas, en gonflant à la cuis-
son.
Après l'enfournement de chaque miche,
la porte du tour était soigneusement re-
fermée pendant qu'on préparait la sui-
vante. Ceci pour éviter les pertes de che-
Jeur.
C'est en tout dernier qu'on Introduisait
le mlchon. Car c'est lui qu'on devait dé-
fourner le premier.
On déposait partais un pot d'eau à la
gueule du lour, quand on craignait que
le pain n'en sorte trop sec.
Et l'on attendait.
Après t0 minutes, un quart d'heure,
lorsque les pêtons avalent déjà pris l'as-
pect du pain, certaines ménagères avaient
l'habitude de déplacer ltgèrement leurs
miches. Toujours en refermant bien vite
la porte du four, pour ne rien lafsser
échapper de la chaleur ou tout au moins
pour en perdre le moins possible.
Les miches gonllaiant, /a croOte se
formait, d'un jaune sombra tirant sur le
noir.
Encore une trentaine de minutes et le Posées Inclinées contre une paroi (Mon-
pain était cuit. On s'assurait qu'il était à tier-en-l'Isle). Debout tout autour de la
eoint en ouvrant la porte du lour ou en pièce (Soyers). Espacées, sur une table
regardant par la lunette quand 11en exis- garnie de torchons (Bragelogne). Pos6es
tait une. de chant sans être êcrasêes (Chaource).
Dressées verlica/ement sur des barres
De toutes laçons on en sentait le scel/êas au mur avec, entre el/es, des
• goOt ... Ça se sentait quand on en avait languet/es dB bols pour qu'elles ne se
l'habitude (Rumilly). Le coloration et le touchent pas (Venteuil). Mises à l'envers
craquement de ta croOte Indiquaient le sur /es pansions (Bragelogne). A tarte,
point lins/ de /a cuisson (VIApres). sur des bitons de bois (Dampierre).
Toutes précautions prises pour que les
ON DEFOURNE miches ralroldlssent dans de bonnes con-
ditions. Afin qu'on puisse sans dommage,
La même pelle qui avait présidé à l'en- les conserver environ une semaine.
fournement servait à retirer les miches du
four. CONSERVATION
A petits coups vils, on essuyait /es mi- Le pain de ménage se gardait de 8 A
ches toutes chaudes A /'aide d'une ba- 10 Jours (Saint-Lupien, Soulaines). On pou-
layette Improvisée : l'extrfmftf d'une va/1 par/ois ne cuire que toutes /es deux
aile d'oie appelée /a pale à male (Ven- semaines (Rachecourt).
teull).
Le premier jour, on considérait le pain
Les miches brOientes fla/an! posées comme • trop Irais •- Jusqu'au cinquième
debout sur leur tranche puis brossées, Jour, 11 restait • presque Irais •- Il était
pour enlever /es braises e/ gruau (Chan- • rassis .. au.-delà (Rumilly). Lorsqu'il dé-
nes). passait les 10 jours ou qu'il était conserv•
En un lieu trop sec, il durcissait. Il moi-
sissait par contre en un lieu trop humide.
Il avait aussi tendance à moisir au mo-
ment de /a moisson, au moment où /es
épis atteignaient leur maturité (Celles).
Que le pain soit trop sec ou qu'il arrive
à moisir, la cuisson n'en était pas res-
ponsable. // arrivait rarement que les ml-
nagérss ne réussissent pas leur cuisson.
Cependant, le pain pouvait parfois n'être
pas tout à fait réussi. il pouvait être trop
cuit ou mal levé. Dans ce cas, on disait
qu'il litait doulevt ou faisait la cuauH
(Venleull). C"était du tahan à Champignol.
LE PAIN ET LE MENDIANT
LES BOULANGERS
En milieu rural, les boulangeries ne se
sont guères Installées qu'à la fin du siè-
cle dernier. Elles étalent auparavant
connues en ville. Au XVII• siècle, la cor-
poration des boulangers de Bar-sur-Seine
portait en ses armoiries : d'azur et de
-- pelle à four d'or passées en sautoir et
chargées chacune de trois tourteaux de
gueule.
A Bar-sur-Aube, en 1910, Il existait six Un boulanger s'installa au vlllage voisin
boulangeries qui fournissaient du pain .t de Channes ver• 1890, 1900. CertainH fa·
4.000 habitants. Elfes ne la/salent guère m111Hont continué à faire leur pain ellet-
de patlsserla. Leurs vantes étalant essen- mêmea jusqu'en 1910.
tiellement composées de gros pains et Il semble que ta guerre 1914-1918 mar-
de couronnes, ce qui permettait d'acheter qua partout la fin de ta fabrication du pain
le pain au poids réal. L'appoint du pain dans le tour famlllal. En effet, le pain da
de trois /Ivres était faubalna des enlants boulanger moins compact, était plus ap•
chargés des coursas car Ils mangeaient préclé q11a la pain de ménage.
la trancha coupée, pendant la trajet entre
la boulangerie et leur dom/elle. On pou• On go0talt surtout le fait qu'on pou-
valt aussi acheter da la bralsette chez la vait s'approvisionner. sinon tous les Joura,
boulanger ; Il s'agissait des braises étain• tout au moins deux à trois Iola la se-
tes, très recherchées pour alluma, la maine. Quand le boulanger n·exerçalt pas
sur place, Il avait un dépôt qu'il appro-
/au.
visionnait rêgullèrement (Les Riceys) ou
bien passait en carriole à cheval. dans let
v1tlages démunis de four.
EQUIPEMENT D'UN BOULANGER
Et landis que le galndau, torse nu dan•
A LANDREVILLE
le fournil, pétrissait la pate an ahanant,
d'après un acte de location la patron faisait la tournée, afin de ven•
passé le 18 ao0t 1893 dre sa marchandise (Venteuil).
Dans la boutique : Au tout début de l'lmplantatlon du bou-
- un comptoir en bols dessus marbre : langer en mllleu rural c'était la pite dans
- une paire de balances avec tous les les corbeilles que certains portaient chez
poids en fonte et en cuivre ; /a boulanger, pour la cuire. Plus tard, on
- un coupe pain ; fournissait fa farine en échange de pain.
- un double décalilre en bols ; Pourquoi ? La farine des part/cul/ers était
- une bascule ; certe/nemenl la mime que ce//e du bou•
- vitrine Intérieure - 6tag6re avec pla- langer. Elle était d'ailleurs méfang6e à la
cards; sienne (VIiieneuve-au-Chemin).
- des rayonnages :
- un demi-décalitre de bols ; On ne pouvait rompre avec une habl·
tude vleltle de plusleurs siècles. Acheter
- un tabouret :
son pain pouvait parattre une parte sèche
Dan, la roumll : à la ménagère qui avait si longtemps pris
- 76 bannetons : soin de le travailler elle-même. Ne ris•
- 40 autres, dits corbeilles : qualt-elle pas d'être trompée sur la qua•
- 12 longs; lité de la farine ? sur la façon dont la
- un pétrin de chêne ; pâte était pétrie ? Confectionner soi-même
- balances et poids : la pite êtait la garantie d·un bon pain la•
- un grand étouffoir en !Oie; milial. Fournir •• farine équlvalalt a éco-
- deux seaux en bols : nomiser te prix du pain.
- un mortier en pierre :
- le pilon correspondant ; Jusqu'à ce que le producteur se rende
- deux rouables en Ier : compte qu'il était, tout compte tait, plus
- deux pelles en bols ; facile de régler son pain en esp6ces, à
- un merlin, un coutre, une scie : la fin du mols, ou même à la lin de ran-
- 4 venettes; née.
- une vlellle armoire double vantail ; En principe, on payait au mols, mals,
- un tamis de fil de Ier : pour Jes artisans qui na donnaient /eu,
- vingt-deux !Oies rondes : note qu'en fin d'année, rhabltude voutait
- dix cornes; qu'on ne réglll qu'une fois ran. A rocca•
- huit boites à échaud'9 en t01e ; a/on du paiement, malgré le préjudice su-
- deux couteaux à pltluerie : bi, le boulanger faisait encore le cadeau
- un demi-litre en Ier blanc ; d'un ou p/us/eurs quartiers (Villeneuve-au-
- deux coupe pite : Chemin).
- deux brosses ;
- pelle et pincettes. Parmi eau• 1 qui on faisait crldfl, /es
un, avalent un carnet où étalent marqul,
Dan, la chambra l four : le jour et la poids. D'autres avalant /1
- un monte-sacs :
tallla (VIiieneuve-au-Chemin).
- une brouette à sacs.
Il me ,ambla ancora revoir ma bonne
Dan, 11 cava : m•r• prendra dans la mal• .sa ta111• au
- une table en marbra ; pas.saga da Je boulangère, trois fols par
- un rouleau à plliHerla.
sema/na. La teflle ? Eh bien J c'llall une
Dana la grange l bola : planchetla da bols blanc de 25 • 30 cen-
- une voiture à bras :
- une brouette. ~7'~tr9;,m1!.!~:f •~,;!~~:tt•~n:•
~~!: @
planchette ll■lt accrochée dan,
Communiqul par M.F. Chaussin. la vol- 0.21
ture de la boulangère, au-dessus de la
balance Roberval. Chaque client avait la la pAte de leurs solides bras nus, à
sienne. Son nom était inscrit sur le socle. coups sourds et réguliers.
Demandait-on une miche de 1 kilo ? Les lt !allait attendre plusieurs heures
deux tailles étaient jointes, celle du client pour qu'elle lève, cette pâte mêlée au
étant maintenue contre celle de la bou- levain, que le boulanger avaîl pré-
langère par une échancrure en biais, tout paré lui-même.
en haut. Une rainure transversale faite
Pendant ce temps, les mitrons s'ac-
avec un couteau-scie entamait les deux
tivaient à chaulfer le four. Que de
planchettes, également sur toute leur lar-
bourrées de bois sec disparaissaient
geur.
dans la gueule avide, avant qu'elle
Lorsque la taille était remplie. il suffi- rayonne une lumière et une chaleur
sait de /aire l'addition. C'était simple Insoutenables. Dans cet enfer, il !al-
et pratique. lait alors procéder au nettoyage inté-
Les tailles ont disparu à la Grande gral du four. Pas drôle, pour le client,
Guerre (Rhèges). de trouver une petite esquille de char-
bo,:i collée sous le pain !
Les braises rouges étaient rapide-
ment mises dans des étoulfoirs her-
métiquement fermés : la vente da la
braise constituait un apport non né-
gligeable au commerce de la bou-
langerie. Une ménagère avisée ne
concevait pas l"allumage de son four-
neau à charbon de bois sans l'utilisa-
tion de cette braise, vite rougie, et
qui aidait considérablement le début
de combustion du charbon. Ah I si
Je relève. dans le livra de Piarre Gaxotte. acadé-
mi,::len. MON VILLAGE ET MOI, paru dans réd!llon on pouvait encore s·en procurer, on
1968 de Flammarion, <::hapitre Jours da fête, p. 85, n'hésiterait pas tant à faire des gril-
le passage suivant: lades et des rôtis au barbecue.
« Chez le boulanger, peu nombreux étaient ceu~
qui payaient ,::omptant. Der1lé1e le ,::omptolr on De retour à la pâta, nous la voyions,
voyait. suspendues, d'étroites plan,::hettes marquées pour les pains longs. mise dans des
au nom des clients. Pour chaque livre de pain. la pannetons d'osier tapissés de grosse
boulangère falsail une en,::o,::he, En lin de semaine toile, puis légèrement entaillée sur le
ouanfindamols,elleelfaçaltd'un,::oupde,::outeau
!esdet!esacquntées.• dessus. Les miches se formaient sans
Dans una émission de Piarre Bellemare. è Euro- doute. à la main. On farinait le des-
pe 1, )'al entendu, en juin dernier, poser la question sus ou non. Des clients préféraient
sulvante:pourquolleboulangèred'autretoi1avalt- le pain doré. d'autres le pain fariné.
alle dans sa boutique une lime et un rabot? Evi-
demment. la réponse dava\t faire mention de l'ulili- Et voici qu"entrait en danse la pelle
s■ Uon des planchettes. (Mma Go,get.} à four au long manche. sur laquelle
les pains étaient glissés, débarrassés,
LE FOURNIL------- bien sûr, de leurs pannetons. Torse
nu et ruisselants, les mitrons ran-
Chez mes grands-parents paternels, geaient savamment toute la fournée.
je suivais la cadence de la boulan-
gerie voisine, au gré des heures, par Aux premières heures du matin, les
les bruits qui me parvenaient au tra- rayons de la boulangerie étaient gar-
vers d'un mur mitoyen au fournil. nis.
J'évoque ces nuits de vacances d'hi- Allez dormir, patron boulanger et
ver où, serrées l'une contre l'autre, mitrons, à l'heure où se réveille la
ma mère et moi, nous essayions de petite fille qui reposait de l'autre côté
nous réchauffer mutuellement dans le de !a cloison, n"ayant perçu véritable-
lit entouré d'amples et lourds rideaux ment. dans son sommeil, que le sourd
de coton Qrenat damassé, tombant du ébranlement du mur lors du brassage
baldaquin au bois vermoulu. Humi- de Je pâte.
des les draps, glacla!e l'atmosphère
de cette petite chambre sans feu,
inoccupée habituellement. Nos pieds LA BOUTIQUE-------
s"appuyaient aux briques retirées du
four de la cuisinière, l'unique source C'est le clair tintement du timbre,
de chaleur de la maison. Journaux et petit marteau frappant une demi•
chiffons leur conservaient longtemps sphère de cuivre en haut de la porte
une tiédeur appréciable. de la boulangerie,· qui, avec l'entrée
Si mon sommeil d'enfant avait vite des premières clientes de la matinée,
raison de l'inconfort ambiant, je per- me secoue de ma torpeur nocturne.
cevais cependant, comme en rêve, le De délicats elfluves de pain chaud
travail nocturne des mitrons brassant flottent dans la maison, plus subtils et
LA CHAMBRE A FOUR ----
pénétrants à ta fois que ceux actuels,
de notre banale boulangerie à la le- Les années passèrent. La chambre
à tour, conservant sa maie à pain
Attablée pour le petit déjeuner, je transformée en garde manger, devint
vols, par la fenêtre, se succéder la salle à manger de mes grands-
clients et clientes, à une cadence qui parents.
s'accélère. Ils ne vont pas trouver Mals le four resta lermé par sa
dans la boutique, la variété de nos belle plaque de fonte moulée. J'é-
pains fantaisie mals de trustes et prouvais un profond respect pour ce
lourdes miches farinées, de solides tour que Je considérais comme l'Ame
pains longs que les hommes serrent de la lamille alors que la maison en
sous leur bras tout en mettant leurs figurait le corps. A ce sentiment se
mains dans les poches de leurs pan- mêlait une certaine reconnaissance
talons. Il y a aussi les couronnes bien en raison des douceurs incompara-
l droit.
On achète en livres. On ne parlera
de kilos que plus tard. A chacun, la
pes, pruneaux moelleux séchés len-
tement dans une douce tiédeur après
la cuisson du pain puis de la pA·
boulangère pèse le pain demandé. Il tisse rie.
faut souvent ajouter à la miche une Pourquoi ma grand-mère déposait-
petite tranche supplémentaire, pour elle rituellement, au-dessus du lour,
faire le poids. dans un petit coin connu d"elle seule,
les dents de lait de ses enfants?
La monnaie courante est de bronze. Etait-ce une offrande aux dieux la-
Un sou ·(5 centimes), deux sous, cou- res pour qu'ils conjurent le mau-
ramment à refligie de Napoléon Ill. vais sort ? Pérennité de coutumes
gallo-romaines ? Je crois me souve-
nir que quelques-unes de mes denls
Le pain fourni par le boulanger était tombées à sept ans allèrent rejoindre
vendu au poids. Quand le pain de deux celles des enfants de la génération
llvres ne faisait pas tout à lait le kilo, il précédente.
lallalt ajouter sur la balance un morceau O mes bienveillants dieux lares,
supplémentaire généralement appelé trait. merci de m·avoir donné une vie si
Ce morceau se nommait encore rench•r- heureuse.
geou, pesée, trognon ...
Quand, à Troyes, le pain était livré à
domicile, le trait était fixé sur la miche
au moyen d'une tige de fil de ter d'envi-
Quelques dictons (autres que ceux QUI
ron 20 centimétres de long, terminée par
figurent dans les dictionnaires, à l'arti-
un anneau. cle: Pain.
Il est bien loin ce temps oû le pain de C'est du pain de la même miche (Cel-
Quatre livres passait parfois les deux kl- les). Se dit d'un objet ou d'un individu
los car le boulanger, pour faire plaisir à ressemblant à un autre objet ou un autre
certains clients, pesait largement le mor- Individu. par ses défauts, essentiellement.
ceau complémentaire (Venteull).
Elle en ouvre un four! on y ferait cuire
Autre temps, autres mœurs I Combien un pain de quatre /ivres (Celles). Se dit
pèse, aujourd"hui, la baguette de 500 d'une personne béate, étonnée.
grammes?
C'est pain bénit (Couvignon). Quand Il
Quoi Qu'il en soit, et bien Qu'on ait arrive quelque chose d"heureux, d'agréa-
essayé de le déprécier, te pain reste un ble. Cl. La Fontaine : .. c·est pain béni
aliment clé. On est encore malgré tout de tromper le trompeur~-
sensible au go0t du bon pain. Celui qui a fait le four n'a pas oubfié
Malheureusement, on le gAche laclle- la gueule (Amance). Se dit d"un gour-
ment, on jette beaucoup de pain : le mor- mand.
ceau qu'on ne termine pas, celui qu'on Promettre plus de beurre que de pain
trouve trop dur ou qu'on ne veut pas (Couvignon). Faire des promesses inconsi-
manger rassis. Les anciens s'étonnent et dérées.
s'indignent. Ceux qui ont connu le vérita-
ble plaisir du four et ceux qui ont en- C'est comme les servantes de curé,
core, en eux, le profond respect du pain. il a mangé son pain blanc le premier (Ven-
teuil. Cité par Beaudouin).
Il est comme un ane de meunier, il
s'arrête â toutes les portes (Villeneuve-au-
J. Daunay. Chemin).
UN EXEMPLE DE VANNERIE On termine par bords débout à 4 der-
POUR BOULANGERS rière 1.
-1 kg 18 ,m 25 cm 8,5 cm 0,450 kg
- 1,5 kg ... 20 ,m 28 cm 10 0,550 kg
-2 kg. 22 ,m 30 ,m 11 ,m 0,650 kg
- 2,5 kg .. 23,5 cm 32 ,m 12 om 0,850 kg
-3 kg. 25 ,m 34 ,m 13 ,m 1,500 kg
ABANDON DE LA BANALITE
LES FOURNIERS les textes cités plus haut montrent IH
Le four banal n'était pas tenu par le nombreuses récalcltrances à acquitter le
seigneur lui-même. On sait que les nobles droit de four et les nombreuses construc-
!Ions de fours particuliers. La banalité en tés financières ressenties par les habi-
question est, en effet, très 1mpopu1alre. tants d'une commune marquée, comme
Elle pousse à la fraude et mème à le les autres, par la crise pré-révolution-
révolte. Malgré les efforts de ceux qui en naire 7
ont la jouissance, ce droit tombe peu à
peu en désuétude.
Les dénombrements du XVIII• siècle le UTILISATION DU FOUR BANAL
montrent bien. Celui par exemple rendu
le 31 décembre 1784 par M. Hurtaull, sel• lmaglne-t-on assez la vie du petit peu-
gneur de Tincourt à M• François Vincent ple, assujetti aux contraintes présentées
Guyot de Chenlzot, seigneur de Chatillon par l'utilisation d'un four commun à tous
et qui dit : ...Il y avoit autre/ois un lour les habitants d'une même localité ?
qui n'est plus subsistant. Les habitants Vollà, à titre d'exemple comment se
du hameau n'avaient donc plus à ac• passaient les choses au four banal de
quller ce droit et devaient posséder leur Villemaur (Aube), d'après le manuscrit
propre tour. d'un témoin oculaire.
A Venteuil, le curé du Ueu, M. Aubry du La veille du jour où l'on devait cuire
su tour banal, il tallait aller chez le four-
Brochet, possédait à la Révolution un
nier déclara, combien on aurait de mi-
petit bAtiment servant de lourn!I dans la
ches. Le lendemain matin, le fournier tai-
cour du presbytère. SI l'assemblée parois-
siale de Venteuil s'élevait contre les ser- sait annoncer a son de caisse le moment
vitudes seigneuriales, singulièrement la de taire le pain. Un peu plus tard, le
banalité des oressoirs et des moulins, tambour donnait un second signal pour
(de même qu'à Cuisles, Vincelles, Ver- porter le pain au tour.
neuil...) par contre, elle ne citait pas Aussitôt, toutes /es femmes quittafent
celle des fours (10). précipitamment leurs maisons, emportant
leurs pains sur trois planches réunies en
C'est que le four banal a presque en- manière de petites portes. Oh, Il tel/ail
tièrement disparu en Champagne. La voir tout le bruit que cela faisait I Toutes
communauté de Verneuil l'exprime clai- avaient voulu choisir leur place dans le
rement: tour. Enfin quelquefois, elles s'y battaient.
Je me souviens d'y être allé plusieurs
La barbarie a enfanté, dans les temps lois avec ma mère et j'ai vu tout ce train
reculé, les droits de banalité des mou- 18. On payait le lournier avec de /a pête.
1/ns, des pressoirs et des /ours. Cette
dernière banalité n'est plus connue en Les seigneurs une lois partis en émi-
Champagne mais les deux autres sont gration, on démolit le four banal et cha-
existantes. Ce sont des droits tyranniques cun en lit construire un chez sol (12).
qui méritent d'être abolis par les vexa-
tions qui s').· commettent et la gène
qu'éprouvent les me/heureux sujets pour
moudre leur grain et pressurer leur ENFIN LES FOURS PARTICULIERS
vin (11). (au XVllt- sltcl•)
Ces lignes laissent penser que la per- Enfin, chacun put avoir son four. Cha-
ception du droit était bien rare à la fin cun se le fit faire, sans crainte, selon ses
du XVIII• siècle. Cependant elle n'avait moyens, et aussi, sans doute, selon l'im-
pas totalement disparu, comme le regis• portance de sa famille aussi.
Ire d'Oulines cité plus haut l'indique. Le Réallse-t-on combien cette masse de
seigneur de cette localité la pratiquait briques, portée à haute température, pou-
encore en 1789 ; cette année-là 54 per- vait être dangereuse dans une habitation
sol'les payèrent leur droit (3s 4 d ou 1 s laite de bois, de torchis, couverte le plus
8 d) car le receveur de la terre et sei- souvent encore à l'époque, de chaume ?
gneurie écrivit .. payé .. en face de cha- Qu'une tissure vienne à se produire, et
que nom. Cependant il n'est rien écrit c'était la catastrophe : la maison s'en-
devant 28 noms. Sans doute peut-on en flammait et communiquait l'incendie à
déduire que ces 28 personnes ne réglè- tout le vllage comme c'était alors fré-
rent pas leur d0. L'examen du registre quent.
montre que ce droit fut acquitté réguliè•
Aussi, à la Révolution, la municipalllé
rement jusqu'en 1780. Cette année-là, un
de Venteuil contrôlait l'état des fours
seul ne s'acquitta pas de sa dette contre
82 autres. En 1785, plusieurs manquent de ses administrés (13). Le 3 germtnal
à l'appel. En 1787, 26 personnes ne sem- de l'an second, elle lait son rapport au
blent pas avoir payé contre 61 autres Comité de Surveillance de Venteuil à la
et 24 en 1788 contre 62 autres. suite da la visite des fours et cheminées.
Vingt-quatre personnes de la localité ont
Faut-li penser, (pour essayer de résou- II 1
dre le mystère du non-paiement), à un ~nié~~~!~ i~i~; c~~:~~~~u;~ut~:s ~~:r~~: @
relus, du droit de four banal, toléré par le refaire à neuf. Quelques-uns ont leur
le seigneur, ou simplement à des difflcul- four • piqué ... On ordonne à plusleurs &.3-35
famille de Gu6n6'gaud. (Revue de Champagne et de
de le réparer, ainsi que la cheminée. On Brie.1895).
signale deux fours avec " vo0te en bols •· (5) Archlvesd,partementalesdelaMarne.E8.
Pendant une époque aussi troublée, il (6) L. P,rls. Histoire de l'abbaye d'Avenay.
va11eit mieux être en règle avec ta loi : (7) Bourgeois. RechercheshlsloriquessurDamery
(8) Pellot Cartulal11 du prieu,, de Longeau. (Re-
beaucoup le comprirent. A ce moment-là vue de Champagne et de Brie. 1896).
apparurent des fours si minutieusement (9) O. Let19e. G4log1Bphie historique du d41parta-
fabriqués par nos ancêtres, que nos pères mentde laMame. 1839).
les ulllisaient encore au début de ce (10) Archives d41partementales de ta Marne. a
(11) G. Laurent. Cahier de dolhnces pou, les
siècle.
G. MUNIEA. 6tatsg6né1Buxde1789,ba!llagedeSéianneetde
Chatlllon-tur·Marne r6uni1.
(12) En 1789, ce lour appartenait au duc d'Esti•·
aac qui rauermait .li un foomler. ordinairement un
(1) Abb6Manceaux Histoire de l'abbaye e1 du vil• habllantdeVillemaur Tout!emondeétailob!lgéde
lage d'Heutvlllera cuire au four banal, mais, à 1'41poquede la R.._.olu-
(2) Ch. Prieur. Hitlolre de Vertu,. llon, le hameau des Bordes était exempt. Ce prlvi-
(3) A. S1int·Denl1 Un q1,artler de Chllon1-,ur- lllge remoni.it tr6t haut car, d41J6en 1394, ceux de
d'Agri-
Marne au XIII' siècle (M,moi1e1 de la Soci41141 Villemaur ne pouvalenl cuire au lour banal que 14
culture, commerce. Sciences el "ris de la Marne. pains par personne, tandis que ceux det Bordel
1976). avalenldrolt124paln1.
(4) O. de Plancy. La marqul111 da Plancy dans !a (13) "rc:hlvesdépartementalesdelaMarneL2!i32.
Enque1, ··•Jiffl Il 25 'IOlllmb,e 1971
pu M.,11-Fr,nce S.hr, chai Montleur C.11,
Ferme de 1, Noue • M"aon•◄n-Ch.,,,~ne
UNE FOURNÉE
la moitié de la maie est occupée par la pâte prend !orme. le travail s'eflectue
la larine avec en son mllleu le levain pré- par des mouvements de rotation de bas
paré la veille. M. Carré verse sur ce levain en haut en même temps que la farine
un seau d'eau liède dans lequel Il a préa- continue à être incorporée.
lablemenl dissout une poignée de gros
sel et environ 150 g de levure de bière.
Le fond de la maie est gratté et la fa• le restant de farine est passé au clive
rine non utilisée et rassemblée dans un pour éliminer les pàtons.
angle.
Ou latin mola , meule et molinum, çais une servante était une besssa, baassa
moulin le vieu1t français a fait mole (fin ou baiassa (XII• Girard de Roussillon)
XII• livre des Rois), meule et malin (XII• Certes nous n'avons pas le masculin équi-
Thomas le Martyr), moulin ainsi que le valent dans les manuscrits anciens. Mais
diminutif molinel (XII• Chevalerie Ogier) ne s"agirait-il pas, en noue dialecte de
petit moulin. Ce dem ier a donn6 le nom ce seNant de l'lne, ce bai-/'lne?
d'un ancien quartier des Faubourgs de la F■ringne I f.iRi:.J'J, c'est la fa11ne,
Troves Le Moline. du latin farina avec nasalisation da l'ul-
Ce mot dérive de la racine indo-euro- time syllabe, A noter que l'exprossion
péenne MEL. moudre, que l'on relrouve " blanc comme neige .. se disant ici I ost
dans l'allemand Mehl, fa11ne et Mühle bian corn faringna.
moulin. C'est cette forme ancienne qui la Fanée [ br'le:J, c'est la folle farine
prévaut dans la prononciation locale Qui s'échappe et se répand partout dans
Mœulin 1111♦, l l J, Mœulln al vent le moulin. Il faut sans doute rechercher
["'♦ dit.V- 1, Mœulin el leu ( "' ♦ :IZ son origine dans la racine indo-européenne
EJ:, 1. Forme qui se retrouve dans BHA, lumière, qui a donné le grec
le Français meule et rrNunier. Par diaph•nls, diaphane, l'anglais ph•ntom,
6tision du œu, forme frfquente en Cham- fantôme et l'espagnol f•nal. Les 11$18·
pagne, on a Mlin (""Il ). Par contre le rands ut,hsaient cette fanée pour fabriquer
U allemand se retrouve dans Munier leur colle, le Paizou \ptiuj. En v1eUK
l""l'"j• ), meunier, nom qui se présente français peiz (1080,Chanson de Roland)
souvent comme patronyme. poix du latin pix , picis, picem. L'espagnol
Pour désigner le moulin on utilisait a gardé pez pour désigner la poix,
aussi parfois le terme générique d'Usin• Le Sono 1iorio ], c'est le son, du vieuK
gne I ya.[1~ ], usine. Il s'agit d'un mot français saon (XII•), rebut, du saKon
d'origine wallonne wislnt1, atelier, qui seon, rebut. l'melchant sono, an dlrot
était peu-être un doublet du vieuK fran• du sono d'orge, le vilain son. on croirait
çais œuchine (XIII•) désignant les ateliers
du son d' OJge.
de foulon. Ou latin opificin,, de opus.
œuvre, devenue officin•. atelier. La recoupe, son provenant de la mou-
ture de gros gruauK garde parfois le
La trémie du moulin, Tr,meur I t... L nom lrança11 avec, bien sur, tlllsion
,,.♦ :•J. Tr,mour ftll(_n,u:~ J que l'on du E, Rcoupe \ Aku,t mais elle se dési•
trouve en vieuK français comme tremuie gne également par le mot Recat 1.:ru L1
(XIII•) est issu du latin trimodium vase Qui est issu du latin recipere, recueimr.
contenant la valeur de troll muids. Celle que l'on utilisait pour saupoudrer
Quand au blutoir. instrument qui sépare les corbeilles avant d'y déposer la pite
la farine du son, c'est le Beurtio [ b ♦: afin que celle-ci n'y colle pas était le
11.t.Jo] ou Beultio [b4:lt.jo 1, En vieuK repasson IRap .. 5 3 J ou rpeasln
français on trouve bufataf, blutoir et [Clp«sJ] par élision du E et contusion
bulatar (lin XII• Livre des Rois), bluter. des nasales ultimes. C'est l'ancien repais-
Il s'agit d'un mot d'origine germanique, semant (1150 • Roman de Thèbes) ,
biutal, ou moyen néerlandais, buitalen nourriture, de repaistra (fin XII•) du latin
que l'on retrouve en allemand moderne pascere, nourm.
B•utal, blutoir.
Le charretier du moulin s'appelle le S1 le dialecte est une langue brève,
Porte-colff {po111.tk~l•:J. C"est en c'est auHt une langue précise selon ses
ellet celui qui porte les sacs sur son cou. besoins car le pousson I puj~ J est la
Au moyen-Age une colla (1170.Chrétien recoupe cons111uéepar le petit grain issu
de Troyes) est une charge qui se place du tarare et écrasé pour la nourriture des
sur le cou, coffum en latin. Quand au animauK le vitux français paisson (1245)
verbe porter il est interessant de noter avait le mèmo sens de nourriture du bétail
qu'il n·a pas varié depuis mille ans(980, du latin pascere, nourrir.
Passion), latin portare. Le garçon meunier Le terme français remoulage est égale-
est un B1-l'lne p,..-11111:nlou Bai-l'lne ment utilisé aujourd'hui.
(bihr:ril. A priori on pense il celui qui
bat l'lne pour le faire avancer. En ce cas
il faudrait utiliser l'orthographe française
onLo~ue 11 ~~~■rs&Ï~~~~~I le~u co;~=~~9.'; @
Blt-l'Ane. Cependant ce garçon est un ( fj ♦ :tt•J. J'o fleuré mes caibai• dvant
sef\"ant or nous savons qu'en vieux Iran• d'peurti, (•i s,upoudri mes cOJbeilles 13-Ci
11v11ntd11oétrir. C'est l'expression française tiges Que l'on récoltait au printemps lors
fleurage, du latm floris, fleur. de la taille des vignes. du grec phakelos
signifiant fagot. Quand aux cotons
Parm1s les vermmes QUI envahissent l 1<?tl] se sont les menues brindilles
la farine et ... le pain on rencontre une Que l'on récolte dans ces mêmes vignes.
blatte noire QUi en dialecte porte le même Le vieux français coite (XIU•), de cue/dre
nom QUe la sarcelle. une morêle J,..>1ott,lj. (XIII• ménestrel de Reims), latin colligere
Morel (1138. St Gilles) signifiait brun avait le sens de cueillette.
latm médiéval Maurus. maure. du latin
populaire morellus, brun. Ce vieux mot L'outillage du boulanger reste assez
se retrouve de nos jours, accaparé par primitif et chacun peut le confectionner
l'Eglise, pour désigner Sainte-Maure, ou le faire réaliser par l'artisan du village.
la Vierge noire de nos aieux, dont un vil- Pour " pousser le feu " dans le four on
lage de l'Aube garde le nom. utilise une fourche de bois à long manche,
ta fourché l 1Vt1.je 1- Au moven-11ge la
Pétrir se dit Peurti [ o ♦ Rt•·~. Preutir fourche des veneurs était une lorchié
(pR4i,ti.._ }. Le vieux français pester venait (1160. Eneas), latin lurcillH. C~t outil
du latin pistare pour pins11re, broyer. Ce prend parfois le nom de fergon lftll.931
verbe se retrouve dans les axiomes Qui par assimilation avec le fourgon, ce rin-
peutrlt tard, va au four tard, Quand gard de fer qui sert à attiser et remuer les
an ai peurti, i faut enfonhner. Quand braises dans le four. Ce dernier outil QUe
on a pétri, il faut enfourner, éQuivalent l'on désigne selon les villages comme
de" Quand le vin est tiré, il faut le boire". était un feurgon [f~:1o193 1, feurga
L'autre signifiant de pétrir, peut-être plus [f0(,11.9« 1, furga lfy<1.9oil, ou (avec suf-
ancien, pltoner [ J trouve son fixe diminutif) un feurguillo [14':Rgij:, 1
origine dans le vieux français paste (XII•) et Qui servait à feurgoner [f,t,:11.9:,ne 1,
patée, venue du grec pesti, sauce de feurgiller lft:1:r.3ije 1, tire son nom
farine par l'intermédiaire du latin peste. de l'ancien furgier (1250. Roman de
pite de farine. Renard), fouiller, du latin turicare. fureter
de fur, voleur.
Selon sa Qualit,. ou sa mauvaise Qua-
lité , la pite portait différents Qualificatifs. Avant Que d'v menre le pain. 11 faut
Sien levée, elle est v61e [ v~;I 1- sans vider le four avec un rouable, le rouêl
doute du vieux français vols, latin popu- IRUtl 1, rouile 111.ui:I]. rOle 11:1.0:1 1,
laire volsus, en forme de voûte. S1 elle rvOle [llvo:J I QUI sert à rOler jRo:le J
était trop levée, elle était dite rjonflée le four. Tous ces mots dérivent de roable
ou rjonfih IAJ,3:fje 1 (1246), lalm rutabufum, fourgon de bou-
[1t35:fle_[
(par dissimilation i/1). Ce mot est cons- langer. la vélaire qui apparait dans rvOle
titué du radical enfler avec nasalisation tient vraisemblablement à ce Que dans
in/on (latm, inf/11,e) auQuel s'est adjoint de nombreux villages les anciens par•
le préfixe intensif Re laient " entre leurs dents ", c'est à dire
en ouvrant très peu la bouche. On d1sa1t
La Brafour I bRq-fu11:1 semble bien
d'un individu mal lavé I ost frais corn
être la contraction de la (cham) bre-à-four eun rouile.
Qu'elle désigne. Cependant on peut aussi.
en décomposant le mot, suggérer Bra, Le rago ('tcr90:J. c'est le balai QUI
vieux français braser, embraser. du Hl permet de parfaire le nettoyage du four.
Allemand Brasa, feu et tour, chambre Il dérive par gutturalisation de racoillir
d'air chaud. La Bralour pourrait êtle alors (XII•), rê'ssembler du latin colligera, cueillir
la " chambre du feu "7 Avec cet outil on pouvait ecviller le1<.vlj• I
ou ecvèler lotkv,Ele 1, contraction du
Le four lui-même est un foui I fo:i J français écouvillon de escover (Xll•).lat1n
sans doute forme contractée du français scopa, balai
fournil, l'ancien /ornie,. du latin /urnus.
four. Sous ce tour se trouve un réduit LorsQue le boulangeu, prononc1at1on
dans leQuel on verse tes cendres et les fautive de boulanger par confusion avec
braises incandescentes, la fournaise " boulangeur " se préparait à mettre à
l•fo11.nz.:i.Jdu vieux français !ornais, latin c.uire, il devenait l'enfourneu, entour·
fornacis, encore appelée par adjonction neur, avec éÎTiion du R !mal. Ces deux
d'un diminutif français tournette termes on d'ailleurs tou1ours été ut1hsés
lfuRn ltl . Mais le terme le plus carac- conjointement puisQu'au moyen-age
téristique semble être Bournate [~ur:tn1:t J ciéjà, fomier el bofenger (XII•) étaient
du celtiQue born, trou, avec suffixe dimi- synonvmes.
nutif local ate. Celle origine le rappro- La cuisson emprunte son vocabulaire.
cherait du français borgne. cueure [k ♦ ,RI, cuire, cueute lk ♦ :t 1-
Les raims I R[J sont les petits rameaux cueutj [ k ♦: tj ],fournée, au vieux fran-
servant d'allume-feu. Ce mot a lut aussi çais cœu. cuisinier, latin coquere,cu ra. dont
franchi mille ans (980, Passion) sans te français à fait le maitre-queux et l'an-
transformation. Rahmsin [R.am~[J dé- glais cook. Il faut noter également Qu'une
signants les fagots de perches entières cuisson de porcelaine s'appelle en fran-
tire sans doute son origine de ramoison çais une cuite. La transcription cueutj
(1323), latin ramus, rameus, branche. nous a posé un problème. Il s'agit de la
Les Fagu6tes Ifatt.tl sont les grosses prononciation particulière de l'ultime syl•
labe qui se reuouve également dans pôtj tass~ On le d1sa1t aussi tahen lt•êfl et
1 1, porte, et qui est la contraction tata I tah.j par répé1111on familière de
du suffixe ie,. Ainsi portail, portier (1170) la p,em1è,e syllabe. En 1ou1 état de cause
est devenu pôtj et cuite, cuitée (1248). ce n'était que du pain doulvé jdulve 1.
cuitiée est devenu cœutj. " Faute de mal levé Cet ad1ect1f est constitué à partir
mieux " nous avons donc utilisé le J pho- de dolir (X•). taire mal. latin dolus et de
nétique pour définir cette prononciation lever (980). latin levare, lever. S'il était
spécifique (7). vraiment s1 mal fait qu'il était compact
et quasi immangeable. c'était de la galie
La fournée est parfois appellée fonhnée l9•1i:). du vieux français gal (X!I•)
1f5,11•: 1 par nasalisation de forn (1080. déformation du celtique cal. cailloux.
Chanson de Roland) mais aussi sesse
IJt.t ]. Nous pensons qu'il s'agit là de Heureusement. l'on s'a11a1t aussi fai,e
l'emploi du vieux sez (1180. Roman du pain tenre I eai,it 1, vieux mot français
d'Alexandre), la suffisance, ce qui suffit, du Xl• siècle né du latin tene,. 1end1e.
conuact1on du latin satis d'ou dérive le Il pouvait même être parfois un peu molicar
français assez. l.,.~Jikditl, en vieux franca1s mol11nc. de
mol (1160). du latin mollem, mou.
lorsque la température baisse on dit
que le four va refroidir [lll,.~qwdd;,i;[, Bien entendu 11 é1a1t de bon ton de ne
rafrôdir f 1t,..f.r~:di11 1, prononciation fa11e que du pain bianc Ip,Z bjü 1, c'est
fautive de refroidir. à dire do pur froment. A noter que la dissi-
A Bouilly (10) était restée l'expres- mulation 1 1 qui n'apparait pas dans les
sion assurer à cuire qui consis1ait à textes du moyen-Age, blanc (1080 Chan-
retenir son tour pour cuire, le lendemain son de Roland) du ln;nc1que blank, bril-
au four banal. lant se re1rou11e dans l'italien moderne
bumco. Toutefois les familles moins aisées
Les bannetons. dits panntons f P,.l'lt:lj se fourn1ssa1ent en farine de froment
sans doute par homophonie avec pain m11é de seigle et fabriquaient le pain
s'appelaient également calbais l!ct.b~J. de méteil lmetLj j mesteil (XIII•) du
corbeille, en vieux français cabas (1327) !atm mistdlum, mlxrus, mélang!t.
du provençal cabas, ou picotin [pik:>ti 1
lorsqu'il s'agisait de la corbeille en forme lorsque, en cours de cuisson. une
de U destinée au dernier pain de la fournée. boule de pam en touchait une autre la
Peut-être y a t-il là une comparaison partie con101nte, après séparauon formait
avec la mesure d'avoine de 2,5 litres ... une bai sure Ibp:yA: 1, du vieux fiançais
qui nous échappe ? baisir (X•, Roman de la Aose). latin basiare
embrasser sur la bouche. C'était égale-
Pour les pe111sustensiles encore utilisés ment l'embouchure lcibu/yR ]. vieux
citons la raclote [A.111k'l~:ll ou raquiote français boche (XI•), latin bucca, bouche
j'2«kjotl, raclette qui servait pour gratter avec préfixe inchoactif EM. A noter, que
la maie. Pour mémoire rappelons que le la même défin,11on se rapporte aussi à
suffixe diminutif courant dans nos régions la gueule du four appellée embouchoir
est OT, OTE et que le second terme pro- l~bvJ..uaj
vient de la dissimilation i/J également
Entunhmer l.;tœ"'el, entame,, entunh-
très fréquente. Le pno f,11, 1 est une
mon l«tii."' 3 1- entame. sont les équi-
b:tlayette constituée d'une aile d'oie ou valents du français entamer, latin intaminare
de dindon, du vieux français penon, pene souiller. avec nasahsat1on de la pénul-
(XI•) du latm penna, plume. Le Pale à maie
tième.
qui est l'autre nom de cet instrument
destiné eu brossage des miches et au Etaîlner ieti,.lrie 1, enlever un morceau
nettoyage de la mare pourrait être sim- de croûte de la miche,c'est littéralement
plement la pelle de la maie, en vieux " oter le talon ". latin talus avec le pré-
français pale (XI•). latin pala. fü:e privatif E, de même écroûtner
l•k~utni:]. " oter le crouton ", vieux
Il peut arnver que la fournée ne so11
français crostele (1160) du latin cfllsta.
pas réuss,e. Lorsque la chauffe du four
croûte.
a é1é mal conduite, le pam 1es1e p5teux
On dit alo,s que la miche va lare la cueure Le morceau de pain. chicon [Jik5 1
lf..,1~ k4':-. 1, tare la cueusse ou chiclo [filflo I semble plus d1ff1cite
ff•• la 1c4':s 1, que c'est le pain de lai à définir. S1 l'on adme1 qu'il s'agit d"un
cueure J ltk4":ill 1, que la miche est morceau brisé on peut le rapprocher de
cueureuse 1~ ♦ ot<Pa 1, cueurseuse chico 1J,'ko] qui es! le s1gnif1ant de la
lk. ♦ 1u ♦ :1 1 tous ces quallf1ca11fs sont souche d'arbre brisé et de la dent usée
sans doute dé,1vés de cureure (1350) et cariée dont l'etymolog1e pourrait êtro
issu du latin curare mais avec le sens le grec klêros, morceau de bors de k/a6,
totalement opposé de saleté, ordu,e (la briser. Mais on peut aussi penser qu'il
cune (1270) était le s1gmf1ant de maladie ne s'agit que d'un morceau de peu de
repoussante. au moyen-Age) S1 le pam valeur. Ceci pourra1t amener à supposer
1
av311 été confectionné avec un'J pAte
mat levée. ,1 était tassu I t:111,y 1-du vieux ~~~~ai~ ~~:le c(~fi!ts~~1n av;ccclé:ias;:~~= @
1,ança1s tasse (XIII•) d'origine francique sic/us, nom donné à la petite monnaie
tass. tas. Mot qui a donné le français 1u1ve, cheqel?
Les miettes de pain, miates l"'j•t 1, de coingetll (1306), coing (1160) du
miotes ["'j:,t I sont des dérivés du vieux latin cuneum, coin.
français miete (XII•) d1mmu11f de mie, Los boulangers lab11qua1oni spécialement
latm mica, parcelle L'action de meure Je moto ["'olo I à Auzon (10). Ce pellt
en miettes, amiéter l<11•ütte J, émioter pain rond d'une livre !Ife son nom de mol
le"'j :,te 1, correspond à la même racine. (XII•) du latin mo//em, mou. A Chiions
avec p,éfuce p11va11fE Emiolar lc"'j:,le J ils confect1onna1ent des patlchons rec-
émiouler l•"'julej on1 sans doute été langùla11es et moulés, en vIeuK hança1s
formé à partir de lm1ote, et de mol, mou pastis (XIV•) glteau, ta11n populaire
mollet. past1c1um, plié. Le cartier ou carquier
Ln tar!me de pam est une fachie I f•fi: J était un pain grossier d6stiné à la confec-
vIeUK français laisse (1190), du latin 1Ion dt la soupe. C'est le vIeuK cartel,
quarte/ (1285), de quart (1080), la11n
!11Sc1a,bande. Lorsqu'elle sert .. d'assiette "
c"est une rôtie !R.O:ti: J du germanique quartum qui pourrait provenir de la compa-
,ôst, rôlir, sans doute parce qu'en certames raison avec la mesure à blé, le quarte/
occasions on la la1sa11 d'abord griller (XIII•). Avec ce pain on taisait la mitonade
lmil::,"~:d 1, panade, en vIeuK français
pour qu'elle résiste mreuK auK sauces.
miton (XIII•), mie de pam dérwé méta-
Le pam de ménage e1 le pain de bou- phorique du latin miris. de saveur douce.
langer se présentent sous divers aspects, La trempée [tQ.ii:~: 1 est une soupe
tant en formes qu'en poids et qualités. de pain trempé dans du vin sucré. trempis
La boule I bul ], qui a donné son nom (1350), lavage, du la!m temptuare mélan-
ger. La miolée jmJ:,:1c-: l semblable
au boulanger, en vIeuK français bole (1250).
latm bulla vient de la racme indo-euro- à la trempée se fait mdifféremment avec
du vin ou du lait ho1d (cl : émioler).
péenne BHU, enflés
Le bracelet, [ bA;.;islt], le collier Voyons. main1enan1 les p11tisseries et
1c.:,je] est I'6quivalent de notre moderne autres gourmandises traditionnelles et ri-
tuelles. les gltios !9«:tjo I ou, avec
" couronne de pain ". [ 911c;t.•]
une nuance d'1ron1e les gltés
La miche Imij I est une autre dési- .. C'at dou gité d Saint Miché
gnation de la boule déJà usitée au xI11e s Qui ni ai ni beura ni sé 1 "
et dérivée du latm popula11e micca, parcelle.
Lorsque celle-ci é1att de petite dimension, " C'est du glteau de Saint Michel
préparée spécialement, ou selon une re- Dans lequel on ne met ni beurre ni sel " 1
cette parllcullère. on accolait au radical, Nos anciens devaient être de fameux
un sufflKe d1m1nut1f pour obtenir un si- gourmands car le vteUK français gHt4
gn1f1ant plus personnal1Sé : (1180), gastel (XII•). du francique Wastil,
noumture a la même orIgme que le grec
Michot l..,i/o J. pellle miche que l'on gaster, ventre, d'ou le français gastronome
re111e avant la tournée et le patronyme Garelle,. Gastelier, pl11ss1er
Michote [ffl•/:it 1, mterméd1aire entre La gate en boulie [,pl~buli: ],
la miche et le michol c'esl aussi un glteau galette en boulie (,µl,t.t&buli'.[ est
(de pite sèche). rond, cuit avec le pain. une tarte à la cràme que l'on appelle égale-
Michoto [l"'li]olo 1, galette de pite ment flan I fti] 01 galette gatiche
à pain et du fromage frais dorée à l'œul.
!9~1lt9aliJ 1, Les deuK premiers signi-
fiants sont constitués de gal (XII•). gut1u-
Michon j ...iJ5 J,res1ant de pite modelé ralisat1on du celtique cal, pierre el de bolie
en boule qui servait de" témoin " de cuis- (XII•), de bolir (1080), latin bu/lire, bouil-
son. lir. L'adjectif galiche pourrait être le
Michàte [..,iJLt: J, pem pain fusiforme vieuK galesche du latin populaire gallisea.
d1swbué au 14 Juillet. gauloise, ce qui donnerait des lettres
d'ancienneté à notre trad111onnel flan. du
Michàte l..,i/att 1, nom du pain frais francique flado, plat (cl llam1che). Le
sor1ant du four. flanet l•fl.a"L I est un petit flan.
" S'is sont riches. is mainjront d lai Cene tarte à la crème se nomme aussi
miche. Nous j sons richot, j mainjrons
dou mîchot " !~~;!~ 0
enll~l~~jo {tu-.:~t.t;te1 ni:u~~~~
S'ils sont uches, 1/s mangeront de la français tortel (XII•), latm tortum, torguere,
miche Moi ,e suis plutôt pauvre et ;e 1ord1e
mangerai du michot Les tartes auK fruits sont des pltés
La Flamiche [H~miJ] était un carré en prunes IP<tle,ip~yn/ (cf pallchon)
de pite que les enfan1S conlec11onna1ent ou des englois l;.gI-1. de eng/otir
et la1sa1ent cuire, sur une feuille de papier, (XI•), du latm populaire ingluttire, avaler
à l'entrée du fou, Le préf1Ke fla mdIque de ingluviem. glouton.
l'aspect aplati, en vieuK français //ache Le grillon [ gitij5 1 est une ga1eue au
(XII•) du laun 1/accum, flasque, francique sucre et au beurre dont l'étymologie se
flado, plat retrouve dans gra1llie, (1180), la!m
L'ls Canotes I k,in:>t[ ou coniotes craticula1t1, griller et dans g,4sillie, (XII•)
1k:>j\-:.itI é1111entdes petits pams longs, du francique grisilôn, grésil.
la ferlade [ .ft1tla"'I est une galette Les friandises d'autrefois étaient prm-
à l'huile et au cerfeuil haché. Peut-être cipalement cons1itu'8s par des fruits
est;ce ~ne déformation de la frioleté (XII.•) séchés au four que les enfants appellaient
pllusser1e, de frioler (XIII•) dérivé de fme des bonbons et que les adultes leurs
(1190), latin frigere. jetaient en guise de dragées. Il faut noter
(cf gale) que ce mot devenu français , utilise le
la gale an huile [ga\oi,..yil]
redoublement de la syllabe qui est une
était fane d'une pllte à pam arrosée d'huile des plus anciennes formes de superlatif.
et saupoudrée de sucre.
les guignotes [9i,.._:,t[. guégnotes
Cette galette se nomme également
pafourni /p.furni l9~J\,t]. guingnotes l9(J1,,t[, sont des
pafourne fpafutt'lj, 1
I p• b:n J. parfo,..e I P'"''lf,:,.. J, cerises séchées au four. des guignes.
pafone
[p.tlfuR.], c'est à dire •• pelle var1étée de cerises douces à longue queue.
palfour
à four·• (cl pale) soit en raison de sa forme les peurnios IP.:W:llj'lo 1, prunhnios
ronde, so,t parcequ'on la travaillait sur [PrÏJI-O 1. prunios I P"YJ'I.O [. corres-
la pelle avant de l'enfourner pondent à différentes prononciations fau-
tives de pruneau de même que quache
les gâteaux à la graisse de porc et au
lard sont des cocluches Ik,ldyJ I ou fl•w•JI pour quetche et rein'Glaude
[k,kb/l sans doute dérivés
[rl", lo, d I pour reine-Claud6. On disait
cocloche d'un 1nd1vidu dont la peau était sombre
de coleis (XII•) fondu. latm codare filtrer (de bronzage ou ... de crasse 1) qu'il était:
et de coche (XIII•). tru,e, cochon d'origme
celtique. bian corn eun prunio laivé
blanc comme un pruneau lavé 1
la galette de saindoux, dourdon
j,:,lu,;nlil. ou dondaine [,Bdl.n/ ou les daguêles l°''""!t.l ]. daghnêles
dondainhne ]d;df:nl a peu1-être été [d~snt.t I sont des pommes ou des poires
con~htuée à partir de donée (XIII•). séchées en entier ou coupées en lamelles.
d1s1rrbut1on et dainier (XII•). fr1and1se, En dialecte daguer [ol.t9el a le sens
latm dignitarum, honneur. De ce mot d'assoiffer. On dit qu'un chien dague
ont été créées les onomatopées nain-nain lorsqu'il a longuement couru et que sa
[,..(: "L J. gâteaux aux grêlons, nan-nan langue pend. Ce mot peut avoir été formé
loîi:ni. 1, nanan [n,ar,;.. j, friandises. par le préfixe d1sjonct1f de et ague, aigue
(XII•), racme mdo,européenne AKW.eau
La galette laite à partir des résidus de donnant le sens " privé d'eau ... séché
lard fondu est une galette de grêlons
['3'"'![td1Rll3 j (cf grillon). une galette Les poires séchées s'appellent égale-
de c.ha1llons [9'1ttdJoi:j5) du vieux ment par ass1mila11on des oreilles-de-
(rança1s chaillo (1164. Chrétien de Troves) chat.
issu du gaulois caliavo, caillou. l'oubh
de ce sens fa,t qu'auiourd'hur on entend JI existe. nous l'avons vu. des mets
parfois dire .. galettes de carto,.. •• muels dont le pam esl l'élément essentiel.
les enfan1S appellent auss, ce gâteau un A1ns1 en est-1I du pain bnint 1Pib"il,
toto [toto 1 pain mnint IPi"'"Î 1, pam bénit, le
Les coniotes [ lo]\,t 1, cornistes latm bénédicere s1gn1f1e.. dire du bien "
[k,'1:J',.lt I sont des pommes cuites au A noter que l'eau bénite est de l'eau bnintj
four dans une enveloppe de pâte tandis [ob"lt:JJ
que les cornins [111,ani, 1 sont des chaus- le carré de mousselme ou de linge lm,
sons aux pommes. Tous ces noms dénvent pilé en pomte t.1 µosé sur le bras droit de
de cornier (XII•), corn (1080) latin cornum, la 1eune fille qui d1s1r1buai1le pain bénit
corne. à l'église é1a11le doublo [cl ,Jblo 1, sans
les pommes entourées de pâte et cuites doute parce que plié en deux ou le couvre-
chait [kuv11.<i>JL[. Cette dénomination
au four sont également appelées rabotes vieux français
pourrait venir de couvr,,, en
I1:t.•b,tf. Ce mot est constitué du p,éfixe
mchoact1f RA et de bot (XII•), outre, dont covm (1080). latin coope,ire et de chait,
la racme mdo-européenne BUTT signif1a1t homologue du provençal chato, jeune
tonneau. En vieux français rabot, abot frlle, sans doute du latin castus, chaste.
(1220) a lo sens de nam. Le français nabot
pourrait être dô à l'aphérèse de l'article Le morceau de pain bénit que l'on trans-
celte an qu, aurait formé an abot < un met à son successeur est le chantio
nabo1, celui qui devient comme une petite [J.;t_i:ij. chanteau. de chant. latin canthum
outre. bord. Sans doute avec une nuance d'rron1e
on d1sa1t aussi le croûton [kctu:t;i et
Certaines galettes de samdoux se nom- JkR)'~O1. mots dérivés de
le crusson
ment des gomichons [1:>"''131. Ce nom croûte (cf. écroutner)
pourrait provenir du vieux français godmine
(1220), bonne chère dont la racine se le carquelin [k.tnk41î:J. carclin
retrouve dans le celte gaud. le latin gaudium 1l<dllkll l. était une sorte d'échaudé ou
et le grec géth6. joie, et auquel on aurait de croIssan1 que l'on offrait parfois aux
adjoint le suffixe d1mmut1f chon. le enfants le Jour des rameaux. Au moyen-
gomichon était également un pain spé-
cial auquel on ajoutait du beurre et des ~ge~rla~~aiscraqc~:::1ine~
126
it~itd~fl:r~.ve;~ @
fruits à Ailleville. Normandie. à Noel
[tiiflLt. 1 sont des pâtis- eoingneu [K-ir, ♦ j. eongneu [k~.r ♦ 1,
Les niflêtes
cuégneu lk•> ♦I, cuigneu lkyip ♦ J.
series que l'on offre à la Toussamt au)(
enfants. Ce mot vient du vîeu)( français Compte-tenu de ce que nous pouvons
ni/Ier (XII• Dialogue de St Grégoire) qui savoir de cette tradition qui ne se fait
sign1f1ait flairer. sentir. Notons qu'à qu'en famille, nous pensons qu'il s'agit
Marseille on offrait à la Chandeleur des d'une offrande à caractère très ancien,
navettes qui ont peut-être la même origme. sans doute pré-chrétienne. Nous la ,atta-
De toutes ces pAtisseries rituelles, la cherions volontier à l'offrande initiatique
plus intéressante, persistant de nos jours qui dans les temps anciens liait l'mitié
notamment à Mont1er-en-Oer (52), est à son père adoptif. Offrande qui aurait
sans doute le cugneu que l'on s'offre été par la suite renouvelée entre parrain
en famille à Noel. ou à Piques. Cette et filleul. Ceci explique pourquoi nous
croyons que rc1ymologIe de ce mot
coutume se retrouve dans tout le nord
de la France, à Valenciennes. les QufJfliolles est è rechercher è p,1r11r<le la racine indo-
à Cambrais, les cuignots ou cuignoles, européenne GEN, naitre qui a donné,
à Arras, les queugnots. successivement en sanskm jânah, race.
grec, genos, race, latm, genere, congener,
En Champagne on parle de eogno et cognatio, parenté.
!l=~J'o ], eognote ["''J''t [, cogna [klJ'~I
[KlJ' ♦: ]. cognet l"lJ'f.l, Gilbert ROY.
eogneu
Il y a quelque cinquante ans, it y avait
à Esnoms un vieux berger qui, sous des BEL EN CHE
allures tout à fait rudes, cachait un for1
bon sens et l'une de ces verves spiri-
tuelles qui ne sont pas rares dans nos LE CURE D'ESNOMS
campagnes. Spirituel, Il devait le rester
jusqu'à sa dernière heure et d'une ma- EN ENFER
nière assez curieuse.
Il avait eu une attaque au milieu des
champs. Ramené à son logis, il était resté
sans connaissance. Celle-cl retrouvée. son me voyant vnin œuvre teute grande li pote
état demeura très grave ; le brave curé et peu è s'met en travers pou qu·nun ne
d'Esnoms s'empressa de venir offrir son peuille sotl.
ministère au malade. Evidemment. il en - Tu vôs, qu'è m'dit, y al pu ren qu'ène
avait quelque peu besoin. Il avait p~ssé piaice icin. Ça pou te curé d'Anons, refous
toute sa vie au milieu des champs, ton camp su lai terre"·
conduisant fidèlement son troupeau de Le brave curé dut bien sourire. Il n'en
moutons, sans trop élever son esprit vers remplit pas moins son ministère auprès
le Seigneur dont il prononçait pourtant du moribond qui partit cette lois pour ne
souvent - trop souvent - le nom. Au plus revenir. Sans doute aura-t-il pu trou-
demeurant, c'était un brave homme qui ver, là-haut, place. Et sa reconnaissance
n'aurait pas voulu partir sans "graisser en trouver une autre à son bienfaiteur de
ses bottes ... Il crut pourtant devoir oppo• dernière heure. Ch. Donot.
ser de la résistance aux propositions du
curé qui, pour se donner une entrée, avait Traduction littérale de ce texte patoisé.
entamé les pourparlers de la façon sui- - Eh bien I je m'en vais vous le dire,
vante : Monsieur le Curé, puisque vous voulez le
- Voyons, mon brave, Il parait que savoir. Je vous dirai pourquoi Je suis
vous avez été dans l'autre monde. Puis- revenu sur fa terre. J'étais mort. Je m'en
que vous en êtes revenu, racontez-nous suis donc allé au paradis, trouver saint
donc ce que vous avez vu là-haut ? Pierre. Je lui ai dit, en arrivant : " Ouvre•
- Eh bé. i m'en vais vous le dire, moi fa porte saint Pierre, fai été bien
Monsieur le Curé, puisque vous vlez le sage toute ma vie, je n'ai jamais fait da
saivo. 1 vous dlrôs pouqué qu'je seus mal à personne ... If s'est mis à ouvrir de
revnun sur lai terre. J'alvôs meuri. 1 m'en gros yeux. fi a mis ses grosses lunettes.
seus don ennalé en pairaidis treuver saint Il me regardait de haut en bas en fron-
Pierre. J'y al dit en airivant : "Œuvre mé çant les sourcils. Quand Il a bien eu
lai pote, saint Pierre Je seus za bé sage regardé sur te gros livre, il a entrouvert
teute mai vie, je n'ai Jaime la de mau al la porte du paradis. Je me dépêchais de
nun ... m'approcher pour y entrer. Mon Dieu, que
E s'est min ai œuvri de gros eiyes. El c'était beau et comme if y avait de /'agi•
ai min ses grosses lugnates. E me regar- talion (comme ça y remuait). Mais vol/à
dot teut du long en fronçant ses sourcils. qu'il ferme fa porte et puis qu'il me dit :
Quand el al bé zeu regadé su l'gros llvre, .. Pas de place pour toi, ici. Fous moi la
el ai enteuvri lai pote du pairaldls. Je me camp au purgatoire, ..
dép0chôs déjé de m'épreucher pour y Je m'en suis allé en purgatoire. ,. On ma
entrer. Mon Dieu ! que c'étôt bê et comme laissera bien entrer ici .., que Je me disais.
ça y rmungn0t. Je frappe à la porte. // y a un grand ange
Ma, vlà qu'è home lai pote et peu qu'è qui vient m'ouvrir. Ça remuait et puis ça
me dit : faisait chaud, ta/fait voir. J'allais entrer
- Pu d'piaice pou to lcin. Fous mé mais voilà qu'il m'arrête. .. C'est plein,
l'camp en purgatoire ... plus de place pour toi ici, tous ton camp
1 m'en seus ennalé en purgatoire. On en enfer ...
me lacherai bèn entrer lcin, que je me Je n'étais guère à l'aise, mais Il fallait
disôs. 1 frappe ai lai pote. N'y ai ein bien tout de même y a/fer. Je sentais
grant'ange qu'vient m'euvrl. Ça y rmun- déjà mes jambes qui brD/alent. Il y avait
gnôt, et peu ça fasOt chaud, follôt vô 1 une grande porte verrouillée, avec des
J'ail1ôs entrer mê vlà qu'è m'arrête • gonds gros comme des chênes. Il y avait
" C'al pieun, pu d'piaice pou to icin, fous un grand diable qui était perché dessus
ton camp en enfer." et puis qui remuait le feu avec un grand
1 n'ét0s guare ase. Mê, follôt bé teut tisonnier. Ah 1 /allait voir comma ça y
d'même y olé. 1 sentôs déjai mes grèves gueulait l J'avais bien peur, mais ça n'était
que bre0laint. Y aivôt ène grande pote pas de ma faute puisqu'il n'y avait plus
verroullléé aiveu des gonds gros comme de place à côté. Le diable, en me voyant
des chênes. N'y aivôt eln grand dlaile qui venir, ouvre toute grande fa porte et puis
étôt parché pa-védsu et peu que rmungnôt se met en travers pour que personne ne
le fa d'aiveu un grand fregon. Ah, folio
vô comme ça y règueulôt. J'alvals bé pa. !"~j~!
rj~~ti~u•::: p~~~s~
i~t /~~:'p~~,n;~
curé d'Enoms ; refous ton camp sur la
@
Ma c'nètôt pas de mai faute pusqu'n'y
aivôt pu d'piaice ai co0té. Le diaile en terre.,.
LA PUBLICIT~EN 1900
Suite du numéro 62
LE
Phonoqraphe
des 8"..millcs
•
GA&T91JftALTII
•
f -ASAB
11~, RUE
: }... •
NOTRE-DAME,
; .TROYES
d• ,.,_,,
. • . fcq/u~fs,6pttcten, dlp/6m6_
11B
.. ; ·
:œ
s~~~:i;AL~ _;__,;._ v.uÈ
brevetés•
e~ èROWN-GLASS;
-' VilRR~S~RÉOÉNÉRATEURS
• ~ - Propriél(étcluJiv-e de 1a Maison, •
... ~
~:~::
E::·:a::o:!~:~
entomologistes. ecclésiastiques, qui en glner convoqué par quelque riche Troyen,
achetait? Oui en aurait eu besoin, à apportant tout un lot de lunettes à es-
part quelques grands-mères qui, l'Aga sayer et conseillant son honorable
venant, devaient s'arrêter de coudre et client ... Peut être est-ce la signification
de ravauder faute d'y voir ? On ne savait de cette phrase mystérieuse ...
généralement pas Ure, et comme 90 % Un autre détall de la réclame de Bal-
des Français vivaient à la campagne, les thasar, et bien significatif, c'est la con-
spectacles des champs et des bois frontation du passé et de l'avenir, des
étalent suffisamment lisibles même objets qui vont disparaitre, et de ceux
pour des myopes et des presbytes. qui arrivent.
Et puis voilà que brusquement, après Le passé. c'est la lanterne magique,
que vend Gaston Balthasar, Jouet tràs
~~0:r:~l~~n;m~;e,a~:;::n;u\!a~t~~t.au 1~~ ancien, déjà évoqué sous la Révolution
lunettes devinrent article courant et dans la fable de Florian: • Le singe qul
tous purent s'en procurer. Mieux : tous montre la lanterne magique •, et pour
en voulurent ; Il y eut un vérltbale les années un peu antérieures à 1900
• boum •, une grande mode qui s'ins- par les célèbres pages da Proust où Il
taura et pénétra Jusque dans les classes évoque dans ses souvenirs d'enfance
populalres, au point que tes carlcaturls• les soirées de lanterne magique où l'on
tes et les chansonniers ralllèrent à qui
mieux mieux ce rldfcule. Témoin cette g:~:.al~e~·~~s~i~~~e:em~g~~~:~•:~nfedl:;::
petite chanson populaire, que les en- reitre.
fants serinaient d'ailleurs encore en l'avenir est représenté dans le pla-
1900. card publicitaire par les • appareils à
Quand je vola porter des lunettes photographier en tous genre ... •- Une
A des gens qui n'en ont pas besoin slmple ligne à la fin de la réclame. Pas
Je me dis : faudra qu'j'en achàte de présentation particulière, pas de dé-
Pour en faire porter à mon chien. talls. Ce n'est qu'une curiosité qui n'a
En 1900, ces excès avalent disparu. pas un grand développement, qu'on sl-
L'usage des lunettes était devenu cou- gnale pour quelques originaux qui vou-
rant, normalisé. On en achetait comme draient s'y Intéresser, mals qui reste
maintenant. quand li le fallait, après réservée aux professionnels ou à quel-
consultation du médecin, ou slmplement ques gens de lofslr fortunés qui ont du
quand avec l'Age la vue baissait et qu'on temps, de l'argent. et une certaine tour-
avait besoin de • conserves •- nure d'esprit scientifique. Tout de même,
Mals pourquoi diable M. Balthasar les appareils photographique à la portée
se rendait-li à domlclle ? On peut l'lma- de tous vont bientôt apparaitre.
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~ ·P,:>ur-J;J,tlei, JJ\oilurct cf. m,,u.lu à Bourrage, ' ~
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LES SACS hectare que s'il y avait un lièvre dessus.
la moyenne de production française
On peut dire aussi quelques mots à était alors de 12 à 14 qx à l'hectare.
propos des sacs que vendait ou louait Celle de l'Aube était probablement Infé-
Chardon•Thfbert. rue Turenne. car sa rieure.
réclame nous donne quelques Indics•
Uons sur la vie rurale dans l'Aube en Mals, avec les méthodes modernes.
1900. H ne convient pas de s'attarder le machinisme, les engrais. les rende-
sur ce sujet. car Il est bien connu de ments dans l'Aube s'accrurent après 1a
tous. guerre de 1914 de façon considérable,
et on arriva à rattraper la moyenne
Tout de même, l'énumération donnh française. qui atteignait de 35 à 40 quin-
ici est Indicative : sacs à son, farine, taux.
blé et avoine.
Son : destiné à le nourriture des ani- Maintenant (en 1975) on nous explique
maux et particulièrement des porcs. En qu'on obtient avec des variétés étran-
1900, chaque ferme de l'Aube, on peut gères des rendements prodigieux, de
dire d'allleurs chaque ferme de France, l'ordre de 100 qx à l'ha, et Chardon-Thi-
avait son cochon, grAce auquel bien des bert, s'il était encore là. devrait multiplier
paysans miséreux pouvaient manger un ses sacs (JI est vrai qu'on livre malnt&-
peu de viande. nant en vrac) mals 0 dérision. Il s'agit
Farine: ce mot indique que les gens d'un blé dont la farine n'est pas man-
avalent leur farine dans des sacs à la geable 1
maison, donc qu'ils affalent au moulin Avoine: cette Indication montre que
et faisaient leur pain à la maison. Bien les cultivateurs de l'Aube, et sans doute
a0r, les sacs à farine pouvaient être les vignerons, travalllalent avec des
destinés plus particulièrement aux meu- chevaux.
niers et aux boulangers, mals la place
que le mot farine indique parmi les Ils n'étalent pas riches, on te volt net•
quetre denrées à ensacher, sans qu'll tement dans la présente publlclté, car
en soit séparé, qu'II s'agit aussi de la si Chardon-Thibert fabrique des sacs, JI
masse des paysans. est obllgé d'en offrir d'occasion, et mê-
Blé: le blé était à cette époque la me en location. les neufs étalent proba-
blement trop chers pour les bourses des
ressource essentielle du cultivateur.
Malheureusement. les rendements dans paysans de l'Aube. @
l'Aube étalent très faibles. On disait
qu'on ne trouvait à vendre un champ d'un J. PUISSANT. e.,.51
JASHS
• LES IIECUYES•
GROUPE TRADITIONNEL DE LA M.J.C. DE ROMILLY
A FELICITER Un pa!lt mot seulement pour exprimer noire gra-
titude • nos amis du CAFAl jCent,e Auboit de
La Groupe•• march, • tr61 tort cette ■ nn6e qui Formation au~ Activ1tts de Lo!1lr}. Quel que toit
vient de 1'6coul11r Pour 111p,11mi••• lois. tous les notre p1ob1'me photo, de reproduction ou d'ag,an-
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sortiH ont,,, eftectu .. , 11011en animation de mieux en toute am111• Ce QUI ajoute au prix de
clubde3"Age:1lx.lor1de!AtHp■lron1t11,trois leur coll1bor11ion avec le SAFAC
euprb d'H1oclel!on1 dlverM1. plus deux visites
dens dH Foyersd'Anc141ns
Bravo let j&unes Romll1ona
De Mme Ch1mpd1voine à Champignol : Toula
JOIES ET MERVEILLES unacollectiond'objtt1etd'outll1,dei>ulslaloucha
DU FOLKLORE CHAMPENOIS êtemée, la lampa Pigeon, Jusqu'au marteau et au
milltre de 10,estier, en passanl pai la porte-allumet-
sou, ce 1i1re, fUnlon du 9 octobre demler. relaie tes (toullffl) et l'anclumette de faucheur
untvt,ament impor1ent • Prenudeux doigts de
champagne, des costumH, un accordéon et de la
bonne humeur. et vous obtentz la plut joyau.a
soir" qui 90it C'tt ■lt vendr.cll soir au manoir de Pourlap1eml•relol1,!ejeunagroupetradltlonnel
Rumi!ly•"a.VaudH, t, rocc■alon de la visite de champanol1 de Thltltrain a qul11• 1e tarritol,e fr•n-
David Jacob, homologue londonien de nos ln1pec· çais pou, se rendre en Suisse
leurs et d•l6guff • l'tduc■tlon populaire Mme C't!ltalt te 26 octobre 1978.
départemental■ eri Voll•un• upérlence trtsenrlchlsnnla pour un
Mlchilll■ Andrieu~. conseillillre
•ducationpopulaireav■ ltconv1•1esgroupe1folklo• groupe rural. Noua 110mmescertains que Ht m1m-
rlque1 aubol1 à une grand■ tolrée coslumff. Dan, b111 n'oublieront pas de sitôt IH contacts Qu'ils
la m■gnlliques■ Ue duchtteau d■ Rumilly. toua les onteusavecle1a11oclalionsetlavilledeFr,bourg
poutres dt chéne ..culpt"a au~ motifs du XVI" 1i6-
cle, 1e1 amateur, de 1olklore ont trouvt!I, pour une UN PROGRAMME DE SPECTACLE
tolrée, lajoie des létH moyannagausH
C'est l'ensemble du !olklo,, aubois QUI 1't!lt■ lt Voici, Ill litre d'axemple. te programme qu'offre
don"' ,endez-~u• pour un• tolrff partlcul~rement le groupe des Ch•nevotots de Salnl·Andr•·lts-Ver-
attrayante Dames et damoiMl1H, toutes plmpanlH gers, • qui demande II participation.
tous!eu,scoitles,d1nsleur1robescolo•ff1,leur1 Prem!•re part,e: Soyoue de Neuville. Slcintl'lne
cavaller1,h1utsetller1sou1leurblouseatlaurs da Neuville. Soyot1a de Saint-Benoit Gigue marchff
costumes tr1dillonnel1, tou1 un monde joyeux, heu- de Rumilly
reux de faire rev,v,e pour l'Oulre-Manche. le MK!ul- Otu•l•me partie : Danses enfantines (jeux danMI
1antpH1é du lolk!orechampanol1. avecbtlles,corde1.alc.)
On trouvait. bien 111,. le groupa :royan • Jeune Trof11lme partie • Danses de corporations • Polka
Champagne. si raconnalssable aux hautH comes de l'Ardunon, SoyoUa de V•nd•uvre, Danu des
de set dame,, • Lou Vau Champe!gnat • (li Vallée Jardinier,, PlochadH Riceys, TambourlnenadaRa-
champenoise) venu of!rlr lei danHs de Celle1-1ur• merupt
Ource. • LH CnH dou Sol6 • (Les canards du Ouatriillme partie Danses de mariaga ; Rond1nse
toleil) des R1cay1, • Les Gaye1t11 • de Pohtol dont (Eulalie) Danses des Angulllet de VIiieneuve-au•
le nom rappelle les vignes grimpant à 1l1nc1 de Chemin. Grand'Danse de S11nt•Benoft-sur-Vanne
c6teau~. la Jeuna groupe lolklorique de La Chapelle· Chaque partie dura un quart d'heure. le groupe
seréserve ladroild•composer un programme pour
Salnt-Lucqulvienttout1ustedadopterlenompatols
de-Va,derollH•(Fauvettn)et,enrin,lts•Gullle- chaque. type - de Féte. an chol1l11an1 parmi les
mlga!t!I • de Craney, dont 1, nom. tir• du patois danse, cl-dessus toul an rHpectant le temps an-
duhautmoyen-ig1,r11tepoorlïnEtantintr1dulsible. none•.
Oe. Gigue. en• pioche•, de• mazurka• en
• soyotte ., 11 Champagne tradl!lonnelle I revécu LES TRAVAUX DES CHAMPS AUTREFOIS
avec faste dans celle joyeuse r•unlon: Ronde da
C'est ltlitred'une nouvalla •xposltion que GIibert
urnaval, Quad,ille de Neuville, dansa dH Jtrdl·
nier■ ... tout un pHH llamban1 neul sous les 1pot1 Roy a réa!IHe pour la Sarac, au Centre 0.part•
du manoir. mental de Documenta11on ptdagogfque i Troyes
Danses du travail ou da mariage, polkH. gigues Grice Ill l'appor1 des collections de notre Socl•t•.
et autres rondes. ont rappalt!I an quelQuH heures avec 1101,ticipatlon de M.Penard, deVilly-le-Marê-
combien les populallon1 du 1iillcl1 précUenl sa• ch1I, dlfi.rent1 outl!t ont '1• rt!lunla. L'an■amble
vaient ,·amuser avan1 Que le• progrb • rallsse montre av.e quels moyens. on p,.paralt la tene
les campagnes pour surpeupler 181 villes On ne et le■ ■amences, comment on ■email al on ••eol-
dansepasdansle1u1!ne1 talt. Comment on ballait anlln,
C'est• l'honneur de la SAFAC de raire revivra. Oualques egrandl11amenls phOtogrephlQun com-
chaquejour,unjoyeuxpassé Enchitelalnmoderne. plètent l'ensembla
M. Jean Daunay, P••sldent de ta SAFAC, qui est Une notice est dltfu ... par le CDDP, qui taclllte
t,galamen1 maire de Rumilly·"■.Vaudes. accueil1ait 1avl1lladel'exposltlon
les Invités M. Campent. dl1ec1eur dépar!em•ntal Troy11du 1•novembreau2dkembr■ 1978.
delaJ•uneueet des Sports étai\ ,un; de la fête Chalon1-1ur·M•rn1, du 11 décembre 1978 au 20
puisqu'il embolta le pas au• danseu11 d1n1 une fanvlar1979.
10yotteQulentra!natou1lespar1lcipantsdan1une
larandoler,cheencou!eur1 LA TENDRE HISTOIRE DES NIFLETTES
Quand le ch,mpagne ptt1lla dans les coupu, le
visiteur londonien, enouflê par 11 fougue dH dan- Sous ce titre romantique. t.4 Slmt!lon K111 hOQu•
seurs. pouvaltàju1te 11trepanserque laCh1mpegne dans Libération Champagne du 8 novembre 1978,
restaunbeaujoy ■uduterrolrt,anç•ls .. Ald•des une pl1l11erle occ ■slonnelle : les nillettes. Ces
i nlllattesaont conlactionnéesdan, la rt!lgion de Pro•
e•pllcatlon1 de Gllberl Roy, conseiller tKMIQut
la SAFAC, il repart aujourd'hui IVK un■ Véfltable vins,• Nogent et à Villenauxe. par dH pltlsti•rs-
P. N. boulang•r■ el venduesd• la Toustaint au 11 novam·
documentation vlvan11 sur la Champagne •
bre Ceaontdestarietettes•ptter,ulltetff, ■ ccom• 1onsqu· ■u1tC■ flllon1 mus à la lorcedu poigne! et
p■gnff• d'une crème ptuui••e en■yonsde m■ m1enlr bien vivantes rocn t11dl1lon1
On let aur ■ it ollerles au1,eto11. 1u1t orphelint c ■mpenelres
qul111rendalen1auc1me11•re,1hndelnemptcher Et.pourceli,nous ■vons1ecours ■u1tjeunetqul
depleure, derenitler commencent• 1'lnttre11er à cet art si p1rtlcull1r
lle"cert■ inqueronnepeulque-renlller Pour m■ pan. cela !ait huit ans que J'enlm1 quotl·
l'odeur 1pp6lin1nte qu'elles dégagent, dlennement le cerillon de Csstres, el gràce à des
camarades, noua avons pu reme1treenservlcedeu1t
autres carlllon1 qui •1alent muets depuis le mort
duvieu•carlllonneurLesgensdesvillagesconcer·
Vous avei lu ce bulle!in avec ■ n■ntlon et not■ m• ntsletontre\1ouvt1avecunejolevtritable.
ment11,M l'enquétequ!en est 1, 1ujetprlnclpal.
Nous se1lons heu,eu~ de conn■ l!re voire senll•
ment, vo, remarques, les compltment1 tven1ue1,
quevou,voudriezbiennous ■ pporle1 REFUS D'OFFRIR LE PA.IN BENIT
Ne dites pas • Il est trop lard• Nous nou•
devonsdenepssmanque,unelnlorm■lloncomp1 .. Un autre enmple que celui dont noua ■von, lait
mentalre. ttat dan, notre ■nqu&le:
Alor■. envoyez•notn lou1 document
tcrlvez-nous, ■ Le 19 novembre 1753. un accord survient en1,a
Folklore Evocations
C•rc•Honn•. Aulomne 1t71 CrtmlSil. :r trlmHtre 1171
L• termon du Péri Bourras. cur• de Cucugnan g!■-
Germ,lne Fumeu• pr6senteen pa9e93.f.lne.
Celul-<:I trappe .li lapone du P.,adl1 et demande cltre • c·est-6-dlre une construction propre 6
,·11 peut rencontutr du imH de IOll paya.
con19rve,11911ce.Onrecueillaitau\relol1.enhl~r.
-Nonpas,voyezi l'èi.gedudHSOUI, laglacltre
laglacedes61ang1 Onl"entusa!tdan1
Au purgatoire oo lui r,11 mème réponse se conservaient Jus-
où les morcHux de glace.
Tandl1qu'enenfar:
qu"en tt•. permet11nt ainsi de garde, plut long-
-Ici? On n'en manque pu.
temps le1 denrffs p•rissables et de 11trelchlr l>ol1•
Le mflma th•me tranapa,a!t dans l'hl1toire que son, etde11ert1. •
le chanoine Oonot a tihiè dana 11npeUI village du
Nou1 connalason1 une gl1cl6re ■ u chttHu de
1ud da la Ha.ute-Marne et qu'U a !ntltul .. : Le cun!I
MontcHUX·l6s-Veud11. une sor11 de l1rge pt,,lt1.
d'E1non1enen!er.(Volrcauahlttolredan1Belen-
profond de al• m6tres. surmon!é d"un tertre de
cht). lro/1 m6tr11 de haut. On y scc6de par un coulol,
qui perce le tertre el donne directement au-de11u1
ldees Pour tous dupu!11.
Nlmn. AoOt 1171 Il y aval! un,glsc/611 ,u R1velln (Casimir P6rler)
Des note, de lecture en quantité qui analy1ent Il serait Intéressent deconneî1re1·11 ulttl en-
de1ouvragese1dearevuH\rait1ntdea1ujetslH core. en Ch1mp1gne. d"au!rn monument• du m6me
plut divers et rellttanc dH opinions parloia opPO- genre.
an,. •
•ld6Hpourtoos•ad6j.lipr .. entènotraRevve Lemouzi
.lin1adh6rents. Tulle. Oetobr• 1971
Le numéro 2
14
.
. . . . .. . .. . ... 8 F
8F
58 Les empiriques
59 Les roulées ·••••
8 F
8 F
8 F 60 Le tonneller 8 F
22
8 F 61 Le carillonneur 8 F
24 8 F
Val Perdu (rééditlo~·)• : : : : : : : : : : 12 F 62 Des puits •·
29
31 Costumes Saint-Dizier Wassy 8 F 63 Le pain .
. . . . . . . . . 12 F
34 Vieux mots vignerons .... 8 F 64 Les archers .................. 8 F
43 Saint-Hubert et la rage ...... 8 F 65 La foudre dans l'Aube . ....... 8F
44 Au feu, les pompiers 8 F 66 Le feu du ciel 8 F
45 Centenaires . 8 F 67 Révolte dos vignerons barséq. 12 F
46 Vigne en foule 8 F 68 La faux 10 F
47 Il était une fois 8 F 69 Une ferme à Channes 10 F
46 Pressoirs anciens 8 F 70 Maisons do Saint-André 10 F
4g 1 a lessive 8 F 71 Deux Instituteurs en 1900 12 F
50 Poids et mesures 8 F 72 Le maréchal-forgeron 12 F
51 Danse mon enfant . 8 F 73 Le cochon . ... 12 F
52 Cloches et sonneurs 8 F 74 Le charron et la roue 12 F
53 Le sabotier 8 F 75 Révolte des vfgner. marnais (1) 20 F
54 Taques de cheminées (1) .... 8 F 76 Montmort (Marne) ..........•. 20 F
55 Taques et styles {Il) ........... 8 F 77 St-Vincent de Champagne à parattre
58 Le Cordier en tilleul 8 F 78 Vignerons marnais (Il) .. à parattre
57 Vieux bal à Celles 8 F
A~
r------ Commandez lo<-dlsQues DANSE MA CHAMPAGNE -----~
Soyotte d'Aube Gigue de Bar-sur-Aube Marche Napoléon
Accrebates de Vendeuvre Chlberll de Langres Boulangère
Claquettes de Vendeuvre Rondanse de Vendeuvre Danse des serviettes
Olivettes de Bar-sur-Aube Pioche des Riceys Valse Vienne
Gigue de Villeneuve Soyotte de Fouchères Quelques airs du carillon
Danse des Anguilles Gigue de Fouchères de Champignol
Polka de !'Ardusson Marguerite de Fouchères
Marche de Saint-Aubin Sicilienne de Fouchères 50 F
Organisateurs de spectacles :
La Société des Amateurs de Folklore et Arts Champenois est à votre service. Sur simple
demande, la SAFAC vous transmettra la liste des ensembles traditionnels champenois
susceptibles de participer à vos festivités.
Animateurs culturels :
La SAFAC organise des expositions Itinérantes sur les arts traditionnels, l'artisanat,
ainsi que des causeries avec projections et des stages.
Amateurs de folklore :
Vous avez certainement quelque chose à dire. N'hésitez pas à écrire à la SAFAC, vos
remarc:ues, vos suggestions, aideront à l'enrlchissement de votre revue.
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