Vous êtes sur la page 1sur 7

Parcours d'atelier

POTERIE

POTERIE

Parcours

Ce parcours dure 30 minutes et est précédé d’un atelier de 60 minutes. Place du village
(court)/Vorselaar.

Approche

Pendant le parcours, les enfants s'initient aux matières premières, au métier en tant que tel et à
l'usage quotidien de la poterie. Votre groupe découvre le mode et le lieu de fabrication de la
poterie, comment elle est arrivée à la campagne et ses applications.

Le thème est brièvement introduit sur la place du village. Au deuxième arrêt, le logis de Vorselaar,
nous examinerons plus en détail le métier de potier : la méthode de cuisson des pots, les
différentes tâches du potier, la durée de cuisson et tout ce que cela impliquait.

Atelier

Votre groupe s'installe derrière une girelle et découvre s'ils savent manier cette ancienne
technique. Ils peuvent ensuite décorer leur POTIQUET comme bon leur semble. Chacun repart
donc avec une poterie unique.
1/Place du village

Placez-vous à côté de la mare avec le groupe. C'est un arrêt bref.

Thèmes principaux : métier séculaire, travailler avec du feu, marchands ambulants de poterie

Informations de base – Le potier joue avec le feu

Le potier fabrique toutes sortes de poteries : des pots, des cruches, des pichets, des plats... Il
façonnait ces objets dans de l'argile. Il les faisait ensuite cuire au four. Ce four devait brûler jour
et nuit. Il fallait en permanence surveiller le feu.

Il y avait également un risque d'incendie.

Regardez autour de vous. Que feriez-vous en cas d'incendie ?  L’éteindre avec de l'eau de la place du
village.

Comment éteint-on un incendie aujourd'hui ?  Des canalisations d'eau partout versus un puits central,
des pompiers professionnels versus l'ensemble du village qui aidait à éteindre le feu, des lances à
eau versus un seau.

Dans chaque village, il y avait une place centrale avec un point d'eau, d’abord, une mare, plus
tard, une pompe. C'était un endroit important pour les villageois. L'eau était en effet primordiale.

Pourquoi utilisait-on l'eau ? Boire, préparer à manger, nettoyer, abreuver les animaux... et éteindre
un incendie

Hormis le potier, d'autres professionnels travaillaient aussi avec le feu.

Quels métiers utilisaient le feu ? Le forgeron, le boulanger...

Leur maison et leur atelier étant en bois, en argile et en paille, il y avait toujours un risque
d'incendie.

Les ateliers de poterie étaient interdits dans l'enceinte de certaines villes. Les gens craignaient
qu'un incendie dans l'atelier ne se propage aux autres maisons. Dans les villages, les maisons
étaient éloignées les unes des autres. Mais là aussi, il y avait des règles pour protéger les habitants
d'un incendie. Un four à pain devait également se trouver dans un bâtiment séparé, à l'écart des
autres maisons.

En Campine, il n'y avait pas énormément de potiers. Ils s'établissaient surtout dans les villes, où
les clients abondaient. À Bree, il y en avait, par exemple.

Où les gens allaient-ils alors chercher leurs pots ? Dans les magasins ? Non, il n'y en avait pas tant que
ça. Mais où alors ? Au marché d'une ville voisine ou par le biais du porte-à-porte.

2
Les forains et les marchands ambulants allaient de village en village avec des articles à vendre. Ils
vendaient aussi de la poterie. De nombreuses poteries utilisées en Campine provenaient
notamment de la région frontalière avec l'Allemagne (de la commune belge de Raeren, de
Cologne...). On y trouvait quelques villages et petites villes où exerçaient de nombreux potiers.
Leurs pots étaient réputés dans toute la région frontalière. Les marchands mettaient les pots qu'ils
vendaient dans des paniers qu'ils remplissaient de paille. Ils risquaient ainsi moins de se briser.
Car les marchands transportaient leurs marchandises en carriole – et les routes étaient souvent
très accidentées.

Extension

La place du village/le trieux (adultes)

Au 19e siècle, de très nombreux villages campinois avaient en leur centre une grande place verte
où on rassemblait le bétail. Ces places étaient souvent baptisées « trieux ». Elles avaient toutes
sortes de tailles et de formes, mais des triangles comme ceux-ci étaient courants.

Lorsque les villages campinois apparurent, quelques paysans s'installèrent plus ou moins en
rangée, avec le bon terrain agricole, le champ, derrière les fermes. Le terrain en face de la ferme
servait de prairie. Les nouveaux venus ne pouvaient pas s'établir sur les bonnes terres arables ni
sur les terres en friche juste devant la ferme existante. On construisit dès lors de nouvelles fermes
sur les terres en friche, à une certaine distance de celles déjà existantes. C'est ainsi que les trieux
firent leur apparition en Campine. La place fermée avait une fonction commune, elle était aussi
souvent pourvue d’une mare servant de réservoir d'eau en cas d'incendie et d’eau potable pour le
petit bétail (oies, poules), qui restait en permanence sur le trieux.

Informations contextuelles pour l'éducateur de l'atelier

Histoire mondiale du métier

La poterie remonte à la préhistoire, plus spécifiquement au néolithique. Dans le Limbourg, cette


période commença vers 5 500, lorsque les chasseurs-cueilleurs se sédentarisèrent et se mirent à
cultiver. Ces agriculteurs cuisaient des pots pour y conserver leurs provisions. Outre des pots à
provision, on fabriquait aussi des coupes et des urnes en poterie. La poterie devint dès lors
incontournable. Dans toutes les cultures, on vit apparaître des potières et des potiers. La technique de
la poterie changea très peu au fil des siècles.

3
2/Vorselaar

Regardez la poterie présente à l'intérieur avec les visiteurs.

Thèmes principaux : utilisation de la poterie, comment travaillaient les potiers, cuire


Thèmes complémentaires : couleurs, termes techniques, travail saisonnier, types de céramique

Informations de base – La poterie et le travail du potier

Que contiennent les armoires de votre cuisine ? Dans quoi mangeons-nous ? Avec quoi cuisinons-nous ? De quels
matériaux sont faits nos ustensiles de cuisine et notre vaisselle ?

Quels types de poterie voyez-vous ici ?

À quoi servaient-elles ?

Il s'agissait de pichets pour servir du lait, de récipients pour manger de la bouillie, de plats et de
plateaux pour y mettre des aliments, de cruches pour y conserver de l'huile et de l'eau, de
marmites pour y préparer de la nourriture et de lampes à huile pour éclairer la pièce.

La conservation de nourriture dans des poteries était très importante.


Comment conservons-nous notre nourriture ?  Réfrigérateur, congélateur, canettes...
Tout cela n'existait pas encore. Si vos aliments étaient conservés au sec, au frais et à l'abri de la
lumière (= dans une poterie scellée), ils périmaient bien moins vite. Pour les conserver encore
plus longtemps, vous pouviez sécher les fruits et légumes ou les confire (= y ajouter beaucoup
d'acide ou de sucre), la viande pouvait être séchée, fumée (laisser sécher au-dessus d'un feu de
bois) ou saumurée (= saler fortement).

La plupart des aliments étaient préparés dans une marmite au-dessus du feu, celle-ci n'était pas en
poterie. On buvait généralement dans une tasse en bois ou en étain, parfois aussi dans des coupes
en poterie. On utilisait donc beaucoup de poterie et le potier était un artisan de premier plan.

Quelles étaient les différentes étapes de la poterie ?  Faire tourner les pots, comme vous l'avez fait dans
l'atelier.
Par quoi fallait-il commencer ?  Pétrir l'argile, qui devait d'abord être trempée dans l'eau.
Que faisait-on d'un pot tourné ?  On le mettait au four.

Un potier ne travaillait en général pas seul, il avait des domestiques qui accomplissaient chacun
leur propre tâche dans la réalisation des pots :
- Il fallait tout d'abord tirer l'argile (= l'extraire du sol) et l'amener à l'atelier du potier. Là,
on la jetait dehors, dans un puits, et on la mettait sous l'eau pour la faire tremper. Après
environ trois jours, l'argile était coupée et étalée sur un sol en pierre.
- Le marcheux était le domestique qui aplatissait l'argile sur le sol.

4
- Un deuxième domestique pétrissait l'argile avec ses mains jusqu'à la ramollir
complètement.
- Le tourneur était le véritable artisan qui faisait tourner les pots sur son tour de potier.
- Une fois les pots tournés, on les cuisait. La cuisson nécessitait également la présence
constante (même pendant la nuit !) d'un domestique pour surveiller le feu.

Combien de temps durait la cuisson ?

Avant de pouvoir tourner le pot, il fallait abattre un travail considérable. Le processus complet
durait bien dix jours ! L'argile devait d'abord tremper trois jours dans un puits rempli d'eau, puis
on la pétrissait et on la tournait, le pot devait ensuite sécher avant d'être pourvu d’anses et d'une
première couverte, ce après quoi il fallait à nouveau laisser sécher, puis cuire cinq jours !

La cuisson nécessitait une présence constante ; le feu ne pouvait être ni trop vif ni trop faible. La
température devait être optimale – ce qui n'est pas facile avec du bois : il fallait en permanence
ajouter du bois ou de la tourbe. Une fois les pots bien cuits, on les retirait délicatement du four
pour les laisser refroidir. Ensuite, on pouvait encore les décorer.

Extension

Réparation de pots (adultes/secondaire supérieur)

Que fait-on lorsqu'on casse un plat, un vase ou un pot ? On le jette et on en rachète un. Que faisait-on
auparavant ? On réparait et on réutilisait autant que possible.

Lorsqu'un pot était cassé, on ne le jetait pas. Les gens conservaient leur grès fissuré jusqu'au
passage du réparateur de poteries. Il allait de village en village pour réparer les pots fissurés ou
troués. Il creusait un puits dans le sol et y allumait un feu avec du charbon. À l'aide d'une aiguille
à coudre ou à tricoter, on perçait la paroi du pot. On y étalait ensuite l'argile cuite sur le feu. On
pouvait ainsi boucher des trous jusqu'à cinq centimètres.

Couleurs

Il existe de nombreux types de pots différents. Quelles couleurs voyez-vous ?

La couleur d'un pot est définie par différents facteurs. Premièrement, par le type d'argile utilisé.
La composition du sol diffère d'un endroit à l'autre. Certains sols contiennent plus d'argile,
d'autres plus de sable... Ce qui détermine aussi la couleur de la poterie. On peut ainsi voir aux
pots où ils ont été fabriqués. Deuxièmement, la couleur du pot est définie par la durée de cuisson
et la température. Des températures distinctes donnaient des couleurs distinctes. L'apport d'air en
cours de cuisson était également susceptible de déterminer la couleur. Troisièmement, la glaçure
utilisée définissait aussi la couleur du pot. La glaçure désigne la couche brillante qui était étalée sur

5
le pot. Il rendait celui-ci étanche. Quatrièmement, le pot pouvait encore être peint en d'autres
couleurs.

Qu'est-ce qu'une épreuve ?

Pour vérifier que les pots étaient assez cuits, le potier déposait quelques pièces en vrac (des pots
dont le tournage avait raté) à l'avant du four. Une fois le temps de cuisson écoulé, celles-ci étaient
retirées en premier du four et brisées pour voir si elles étaient également bien cuites à l'intérieur.
C'est ce qu'on appelait « l'épreuve ». Si elle était réussie, les autres pouvaient aussi sortir du four.

Wat is een ‘misbaksel’?

Nu durven we dat wel eens als scheldwoord gebruiken, maar eigenlijk komt die term van de
pottenbakkers; een pot die verkeerd gebakken was, noemden ze een misbaksel.

Saisons

Les potiers ne pouvaient pas travailler en hiver. Pourquoi ?

Lorsqu'il gelait dehors, il était impossible de tirer l'argile nécessaire à la fabrication des pots. Le
sol était alors trop dur. Lorsque l'argile était trop dure, elle ne pouvait pas non plus être travaillée.
C'est pourquoi aucun pot n'était fabriqué entre la fête de Sainte-Barbara en décembre et la
Chandeleur en février. Pendant cette période, le potier s'adonnait à d'autres tâches : il broyait par
exemple du plomb et du cuivre pour fabriquer de l'émail qu'il utiliserait plus tard.

Types de poteries (adultes)

Grosso modo, on distingue cinq types de poteries dans nos régions.

Connaissez-vous différents types de poteries ?  Il est probable qu'ils ne pensent qu'à la porcelaine.

- Le grès : À partir du douzième siècle, les potiers de nos régions cuisaient une poterie dure à des
températures pouvant atteindre 1200 degrés. Le grès était surtout utilisé pour les pots à provision,
les cruches à huile et d'autres pièces de haut standing. Les couvercles de ces pots étaient
généralement en bois. La glaçure au sel utilisée conférait des teintes brunes aux pots. Moins il y
avait de fer dans le sol, plus les pots prenaient une coloration jaune. À partir de 1590, on y
appliquait également des couleurs.

- La terracotta, de couleur rouge, devint tendance à partir du quinzième siècle. Cette poterie était
généralement couverte de glaçure au plomb, ce qui la rendait moins poreuse, et ne devait être
cuite qu'à 900 degrés. On en faisait essentiellement de plus petits pots (surtout à trois pieds), des
pots à lait, des poêles à frire, des casseroles et des bols. Cette poterie était notamment cuite à
Bree.

6
- La majolique est une poterie couverte de glaçure à l'étain (blanche), que l'on peint en couleur.
Pour ce faire, des températures avoisinant les 1050 degrés sont nécessaires. Ce type de poterie
provenait d'Espagne et d'Italie, mais était également fabriqué à Anvers et Delft. Il s'agit
principalement de plats, de bols, de cruches et de pots d'apothicaire.

- Le grès nous est arrivé de Grande-Bretagne à partir du dix-huitième siècle. Il est cuit entre 1100
et 1300 degrés et est blanc ou gris-clair. Ce grès était également peint. Dès 1835, Maastricht
comptait une usine de fabrication du grès.

- La porcelaine provenait initialement de Chine (sa fabrication remonte au treizième siècle), mais
fut également reproduite ici à partir du dix-huitième siècle.

Les potiers fabriquaient à la fois de la poterie destinée à un usage quotidien et de la poterie plus
décorative. Celle que l'on retrouve dans la campagne campinoise est surtout destinée à un usage
quotidien. La poterie décorative était réservée aux classes supérieures et importée du monde
entier (p. ex. porcelaine chinoise, faïence de Delft...)

Informations contextuelles pour l'éducateur de l'atelier

Ferme Bruegel Vorselaar

Cette ferme provient essentiellement du hameau de Vispluk près de Vorselaar. Lorsqu'on la


reconstruisit à Bokrijk, des morceaux d'autres fermes furent également utilisés. La partie la plus
ancienne date du seizième siècle. La ferme est généralement appelée « ferme Bruegel ». Pouvez-
vous imaginer pourquoi ? L'encorbellement du grenier de la maison rappelle les peintures de
Pieter Bruegel l'Ancien (+/- 1526-1569).

On ne connaît que les dernières générations d'occupants de la ferme de Vispluk. Joannes


Franciscus « Suske » Willems habita la ferme depuis sa naissance vers 1870. Elle continua à y
vivre après son mariage. Son petit-fils Emiel Willems (°1923) habita également la ferme depuis sa
naissance. Avec ses parents, il occupait la partie est de la ferme.

Vous aimerez peut-être aussi