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ESCOLO DERAS PIRENÉOS

(GOUMÉNGES, QUATE-BATS, NEBOUZAN, COUSERANS, HAUT0-GAROUN0)

ERA BOUTS
DERA

MOUNTANHO IL LUSTRADO

QUE PARÉ G H ARA FIN DE CADO MÉS

Abounomént : 3 fr. per an

SEN-GAUDÉNS
EMPRIMARIO E LIBRARIO ABADIE
1914
SOUMARI
Pages

I. — Mort de Frédéric Mistral 41


II. — L'Eglise et les Usages locaux, Y.-D. DUFOR 42
III. — Dues coustums aranéses : 1. Es aninòs ; 2. Et dia de
Tres fìéis, J. CONDÓSAMBEAT 44

IV. — Eras perenguèros det Còtch detch Hó (cüelhutch per


« Emòn de PEYÉT ») 46

V. — Létros dera Mountanho, X. Et caslètch Sent Jan de


Pointis (o Tournas de Miquèu), V. BARDOU 48

VI. — Pregário al Soulélh, J.-M, SERVAT 50

VII. — Soubení del Bòsc de Lacalm, J. BÉDÉ 52


VIII. — L'agasso e la becado, counde, « PÈY DE SÉÜBO » 52
IX. — Cent Causòtos d'Arreí}, XXIII-XL, H. DAMBIELLE 53

X. — A Na Margarito Prioló, soubéngue de Boulounho, G.


SECHEYRON 57

XI. — Et Medechin Astroulògue, E. DABOS 58


XII. — Era Cançoun det Majourau Larríva, J. SOULÉ-VENTURE. 61

XIII. — Noubèles : Nauèts Counfrais, Dos dera 'Scòlo, B. S 63

REGLES PRINCIPALES DE L'ORTHOGRAPHE GASCONNE

En règle générale, on écrit comme on prononce, et les lettres ont la


même valeur qu'en français.
On prononce / et ch comme en français ; on écrit dz pour dz, dj pour
dj, ts pour ts, et tch pour tch.
On représente 1 et n mouillées par Ih et nh (balhd, mountanho).
On peut noter ?? une n gutturale possédée parle gascon (cari, tér/gue)o
Jamais t n'a le son de s ; on écrit atencioun, etc.
Les diphtongues monosyllabiques formées par i, ou, et u devenus
semi-consonnes, c.-à.-d. valant y, u et il, peuvent s'écrire ainsi ;
Ie ai, èi, ei, iy, òi, oi, oui, uy (ou bien ay, èy, ey, etc., mais néces-
sairement iy etuy) ; il ne faut pas écrire aï, èï, etc.
Et ia, ic, if, yi, io, io, iou, yu (au début d'un mot, ou d'une syllabe
bien détachée, on peut mettreya, yé, etc., mais nécessairement yi, et yu.
2° au, eu, iu, òu, oü, ouü, uû (le signe ü, avec un accent courbe
n'est indispensable qu'après o, ou et u) ; il ne faut pas écrire aou, èou, ni
aii, èii, etc.
Et üa, üè, üe, ui, üò, üo, üou, üu, (le signe ü n'est indispensable
qu'à l'initiale, après une consonne, et entre deux voyelles devant u).
3° lia, lie, lie, ai, etc. (le signe li, très lisible, évite de donner deux

valeurs au signe u ; on peut dès lors dire que u, précédant nu suivant une
antre voyelle, a toujours, sauf après q, et dans gue, gui, le son ou).
Le tréma est réservé pour indiquer que l'i et l'u qu'il surmonte se pro-
noncent à part, avec le son qui leur est propre (bïoulént, countinûa).
Tous les autres caractères ont à peu près même valeur qu'en français.
L'accent grave indique que la voyelle est ouverte ; Vaigu, qu'elle est
tonique.
CI.D.O.
IBtZitRSl

ERA BOUTS DERA MOUNTANHO I


IQmo ANNADO : 1914. Nos 34, Mars-Abriéu ((
Toustém Gascons! » i

UN DO NACIOUNAU

MORT DE FREDERIC MISTRAL

As dòs, malerousoméns noumbrousi deja, qu'aténhen engüan era


nòsto 'Scòlo, iaute qu'es bén d'ajusta, que les passe à touti ! Et
darrè demourat è 't mès gran d'aquéri sèt que creèren et Felibridje,
et Patrïarco dera nòsto 'Rrenechénço, FREDERIC MISTRAL,
que mous bén de quita et 23 de Mars, après iou courto malautió.
Ja mous a lichadi, selounc era sio 'speranço, ta iaute moun mès
boun, aoun déu trouba, doutta nou-n cau, era 'rrecoumpénso det
son debouomént à iou nòbblo causo è des sos bertuts. Premou
qué, se arrisca-s ta sauba un orne qu'es nègue pòt ourbi es portes
d'En-Sus, aué sacrificat era sio bito à sauba dera mòrt ut} pòb-
ble antiè be déu pesa quaucarrén, acrô, en es celèstes Balances...
Etch que a hèt et sant senhau que seguim, è que sera 'stat éntre
toúti edj eròs qu'aura 'rrempourtat era bittòrio, tara sio Prou-
bénço è ta tout et Middiô, mès qu'es sòs arrehils ajen sanc en es
bénes. Gráeio adaétch, ja mous sentim ganhats, è d'aquét ganh
et Cèu l'en a hèt deja béi er' auròro. Es sòs enchinhoménts è 't son
edzémple que mous mantengueran mès fièri è mès units que
jamès, è 't son génh, que toustém bieuera en nous-áuti, dap
nous-auti que trïoumfara.
Mès arrén, helas ! nou le mous tournara, at patrïòto sabént, at
pouèto encoumparabble, at proufèto generous, que mous balhèc,
ta süén, è tout darrèroméns encaro, dera sio 'stimo, es pròbes mès
délicates è mès aimabbles ! Dap Na Mario Mis.traléflco è dap touto
'ra Oiiccitanió que plouram dounc, de toutes es nôstes lhèrmes, et
Pai dera Patrió nòsto, è at Felibridje antiè que mous assouciam,
de còr è d'amo, en aquéste dó naciounau.

ElìA 'ScÔLO DEilAS PülENlíOS.


L'ÉGLISE ET LES USAGES LOCAUX
A M. B. Sarrieu.

Mon cher confrère et ami,


Votre magistral article du N° d'Abriéu-Mai-Junh 1913, « A propos de
Jean Baffier, ou l'Idée Felibréenne dans les pays de Langue d'oïl » a fait
sensation auprès des érudits et des apôtres félibréens. Mais quelques-
uns ont été surpris des critiques que M. Baffier adresse au clergé et dont
vous donnez quelques extraits aux pages 75 et 76. Elles leur ont semblé
exagérées, du moins pour ce qui regarde la généralité des prêtres de ce
pays. A ce sujet, l'un d'entre eux, un excellent confrère, m'écrivait à la
date du 12 juillet dernier, pour me faire remarquer, au contraire, tout ce
que l'Église avait fait en faveur de nos coutumes nationales ou provin-
ciales :
« Combien d'usages, de traditions et de pratiques locales », me disait-
il, « elle a consentes, après les avoir dépouillées du côté superstitieux
» qui les rendait inutiles, malsaines ou ridicules ! C'est ainsi que les
» papes, à Rome, avaient réglementé les fêtes du Carnaval. Peut-on
» pousser plus loin la condescendance, vis-à-vis des coutumes et des
» amusements du passé? En Espagne et dans les pays basques, des
» réjouissances locales s'ouvrent et s'exécutent sous la présidence du
' » curé et du maire... Il semble qu'on ferait œuvre bonne de reprendre
» la partie signalée de l'article, si remarquable par ailleurs, afin de ne
» pas laisser les lecteurs insuffisamment armés à cet endroit et sous une
» impression quelque peu pénible. »
Vous avez bien voulu, mon cher Confrère, dès que je vous ai eu com-
muniqué ces quelques lignes, reconnaître que le passage en question
pouvait demander quelques explications complémentaires. Vous vous êtes
porté garant des bons sentiments de M. Baffier, dont on ne peut douter
quand on a lu son livre, mais qu'on ne saurait juger sur quelques phra-
ses isolées. Vous avez même consenti (p. 236 du N° de décembre dernier)
à déclarer sous le titre d'Arrectificaciouv qu'on ne saurait suspecter vos
intentions (l'incident est donc clos), et vous y avez annoncé le présent
article. Je suis heureux d'avoir cette occasion d'insister — en dehors et
au-dessus de toute polémique (il ne s'agit ici que d'histoire) — sur les
services rendus par l'Église à la conservation de nos traditions locales.

#*#

Le félibre, averti et dévoué, qui a bien voulu nous communiquer les


remarques qu'on a pu lire ci-dessus, aurait pu apporter bien d'autres
preuves de la largeur de vues de l'Eglise. L'eau lustrale de nos pères les
Gallo-Romains, elle en a fait l'eau bénite. Le feu de saint Jean était chez
eux le feu du solstice d'été (Voir le N° de Sen-Jüan, dans Era Bouts de
juin 1907, et les N°s de juin 1910 et de juin-juillet 1911). Les procès-
43

sions des Rogations pour la conservation des fruits de la terre étaient


faites aussi, au printemps, dans le même but, par les druides et les flami-
nes, avant l'avènement de la religion chrétienne.
Est-ce que le clergé ne bénit pas encore les animaux domestiques, en
général le 16 août (fête de saint Roch), à peu près partout ? Je me sou-
viens d'un temps où l'on savait s'amuser honnêtement et avec esprit en
dehors des offices ; les curés se faisaient un plaisir d'assister à ces ré-
jouissances publiques, même à l'époque du carnaval. Oui, certes, le chris
tianisme a été tolérant jusqu'au possible, partout et dans notre pays en
particulier. R s'est appliqué à ne point contrarier les habitudes des
populations païennes, converties à la religion nouvelle.
A Ponlat, il construisit un oratoire en l'honneur de saint Jean-Bap-
tiste, à l'endroit où, dit-on, les druides faisaient leur fête du gui sacré.
La belle cathédrale de Saint-Bertrand ,1 éîé bâtie là-même où les Gallo-
Romains adoraient le Dieu suprême, Jupiter. L'édicule du dieu Baesert, à
Gourdan, fut religieusement conservé et consacré à la Sainte Vierge,
sous le vocable de « Notre Dame de Bazert ». A Ardiège, le fameux
temple du dieu guerrier Léhérenn fut dédié à saint Pierre, et ce n'est
qu'après sa destruction par le temps et les barbares que l'on bâtit, à sa
place, une église avec ses débris, ainsi conservés au profit du Musée de
Toulouse. A Polignan, où nos pères adoraient, pense-t on, Abellion,
c.-à.-d. Apollon ou Phœbus, le dieu du soleil et de la lumière, des arts
et des lettres, l'église éleva un sanctuaire en l'honneur de Notre-Dame
la Noire (nigra sum, sed formosa), et y fonda un établissement scolaire
qui devint un des plus prospères du Midi et fut longtemps comme le
Parnasse du Comminges. Dans la chapelle du Bout-du-Puy, à Valentine,
on peut voir, au sanctuaire, des mosaïques très intéressantes qui ont
appartenu à un établissement antique. Et combien d'autres antiquités
ont échappé à l'oubli et à la destruction, grâce au respect du passé qu'a
toujours pratiqué l'Eglise catholique !
Une chose m'étonne : c'est que la niche de la belle pile romaine de
Labarthe-de-Rivière, qui abrita si longtemps la statue de Mercure, soit
toujours restée vide et qu'on n'ait pas songé, sans rien toucher au reste
du monument, à remplacer la statue païenne par une statue chrétienne
de vieux style ; mais ce qui ne s'est pas fait pourra se faire de par un
cœur généreux et libre... La libératrice de la France ferait bien dans ce
monument gallo-romain, devenu national, ou, mieux, la statue d'un saint
du pays, d'un saint commingeois, tel que saint Bertrand, saint Raymond
de Calatrava, ou saint Gaudens... Et ainsi, une fois de plus, la religion
contribuerait à faire durer les choses anciennes, par ce qu'elle les aurait
sanctifiées et rendues populaires.

Quant à nos prêtres, il est certain qu'ils comprennent toujours mieux


leur rôle à cet égard, comme à l'égard de tout ce qui touche au passé
glorieux de notre patrie, française et gasconne. Vous n'avez donc été
que juste, mon cher Confrère, lorsque après avoir mentionné quelques-
unes des critiques de M. Baffier, vous avez écrit, (p. 76), au sujet de nos
ecclésiastiques : « Il est vrai qu'ils y reviennent [à ces traditions] ; beau-
» coup, notamment dans le Comminges, ont senti la secrète harmonie
» qui règne entre toutes les traditions honorables, ils ont compris que la
» religion ne saurait qu'y gagner, et marchent même à notre tête. Nous
» n'avons pas ici à prendre parti, au point de vue religieux ; mais nous
» devons nous réjouir de leur concours : il dépend d'eux, pour une grande
» part, de hâter notre résurrection régionale. »
Le pape Pie X lui-même ne donne-t-il pas, en toute occasion, les
marqnes les plus éclatantes de sa sympathie, de son estime et de sa
vénération au grand Mistral (hélas ! il vient de nous quitter depuis qu'est
écrit cet article !), le père illustre du Félibrige, le conservateur le plus
autorisé et le plus fidèle de toutes les saines traditions du passé?
A l'exemple du chef éminent de l'Eglise, les évêques, non seulement
ne sont pas hostiles a l'idée félibréenne et régionaliste, mais encore la
favorisant en permettant ouvertement à leur clergé de faire partie des
Ecoles provinciales, ou du Félibrige central. Deux ou trois de nos prélats,
et non des moindres, qui en étaient des membres actifs, leur restent très
attachés. L'un d'entre eux, même, Mgr de Carsalade du Pont, évêque de
Perpignan, et Gascon de cœur, n'a-t-il pas solennellement reçu et salué en
langue catalane, en 1910, les Félibres dans sa cathédrale? Mgr Cézerac,
évêque de Cahors, est l'un des quatre auteurs (tous quatre du clergé
d'Auch) à'Ahéus e Flous, et Mgr Germain est Membre de l'Aeadémie des
Jeux Floraux. L'exemple vient de haut, et il est suivi: du Rouergue, des
Landes et du Limousin au Languedoc et à la Provence...
C'est donc bien entendu : l'Eglise est une des institutions sociales qui
se sont le plus appliquées à maintenir les traditions raisonnables. L'œu-
vre félibréenne doit déjà beaucoup à son concours, et elle est en droit
d'en attendre encore davantage. Y.-D. DUFOR.

DUES COUSTUMS ARANESES

I. Es Aninôs

Pauét ère gourmand coumo üa padéna, è esberit mès entât mau que
tat bén. Et dia de Cap-d'An, à punta de dla, se Iheuèc tout dous, se
metéc es pantelous, et justét2 è's mitches3, è segulc en-piaus4,-ta nou
hè rüídou5 çampá, touti es cüartous0 dera casa Qiian arribaue ara
porta cridaue :
— « Bouií-jour-es-aninòs ". »
— « Ah pllhou, pilhou 8 ! » — li didéc sa mare. — « Tad' acró pl*
que te lhèues doura; nou-pas t' aná ta 'stúdi, nou. »
45
— « Si, si : et cas éi que vous è güanhat es aninòs », — diguie ét,
en tout arri.
E 's aninòs que li aguéren de dá.
En jésse 9 de missa, s'esdejìíèci0 en qüate esgarrapades, prenguéc tta
cistalhéta 11 è s'en anèc à dá 't tour pet pòbble 12 enta amassà es aninòs.
En lia casa 11 dauen castanhes, en iàuta escares l3, en d'àutes mouchéts 14
ò bèt só.
Quan arribèc ena casa dera sua mairla, éra ja lou demouraue ; encara
nou arribèc ara porta, li cridèc, mès escarrabelhada que ét :
— « Bouì?-jour-er-aninó, Pauétl »
Et praube Pauét, tout avergounhit d'aué-se dichat güanhà es aninòs
per sa mairla, li aguéc de dá un chinhau de tout lo que pourtaue. Sa
mairia ac prenguéc ; è dempus d'aué-lou hèt à cauhà è à tentá lia estouna,
li tournée ço que Pauét li auie dat è li acabèc d'ampli 'ra cistalha... E
Pauét ja n'aguée ta crouchi15 tout et dfa.

II. Et Dia des Trés-Réis

Mes Pauét qu'estudiaue mès-alèu ta lairoûn que ta sábi. Un dia se


panèc dera pôtcho de iaute malnatge un guinhauét 16 que li campaue. Et
mainatge nou s'en encuedèc 1?, mes ja s'en encuedèc et senhou Mèstre,
ja; s'en anèc à 'na troubà at pare de Pauét, è éntre touti dus s'en estu-
dièren liá, ta courregi-lou.
Era vigilia des Tres-Réis, antes d'aná-s'en tat lhét, metéc era cistalha
penjada 'na hièstra ta qu'en passà 's Réis li metéssen quaucarrén, coum
hèjen es auti ans tam es mainatges è mainades brabi.
At maitin, ta lèu que dauric es güéls, se vestic è s'en anèc anà k
guardà 'na cistalha. Nou-i troubèc sounque lia carta barradal8. La
dauric è se metéc à liegé la pòg-à-pòg, d'en paraula 'n paraula; è 'n-
man-en-mai} que 19 la liegie, se tournaue vermélh è 's güéls se li amplien
de lèrmes.
En tout que Pauét liegie aquéra carta, arribèc sa germana, sautant è
cridant :
— « Jou, i-è troubat un parélh de plendéngues20 è üa còca de tour-
rouns2' !... E tu, qué i-as troubat, Pauét? »
Et s'amaguèc era carta 'na pòtcha, sé chuguèc es güéls è diguée tout
trist :
— « Jou, arréij ! »
— u Oh !... Bè-n, nou ploures : ja mous partiram es tourrouns. »
Sa pare è sa mare j'ac sabien, ja, aeró dera carta ; mes l'ac voulguéren
hè'dide à ét madéch. E à truca de 24 predicà, et praube Pauét ac aguéc de
dide, en tout plourà.

Era carta ère firmada26 pes Tres-Réis. At coumençamént i-auíe un


dibouch20 que representaue un ò-me penjat en un arbe, è at dejous ün
letrèrou 27 que didíe : « Atau que acaben es lairous. » Dempus diguie à
46
Pauét que se nou tournaue et guinhauét *6 à qui l'auie panât, es Réis
l'ac diderien at senhou Mèstre ta que li flouquèsse quate palmetades 28 è
l'hésse à 'julia29 ueit dies, è despus Nòste-Sénhe lou castigarie.
Et praube Pauét qu'aguéc de tourna et guinhauét, è que s'esmenèc30.
Parla (Jet Teiçouiî de Marcalousa (Miéi dera Bal d'Aran).

J. CONDÒ-SAMBEAT, ptre.
NOTHS. — i. Dégourdi. — 2. Le gilet. — 4. Les bas (catalan miljes, esp. médias
c.-à.-d. demi-chausses).— 4. Sans souliers. — 5. liruit. — 6. Chambres. —7. Aninò
« étrenne du nouvel an ■. Est-ce pour an-nau (anno novo) ? cf. le gersois arjuilhounè n
le fr. au gui l'an neuf. — 8. Fripon, rusé. — 9. En sortant — 10. Il déjeuna — 11. Pejjj
panier. — 12. Faire le tour du village. — 13. Des noix. — 14. Des merises (?) — 15. Cro-
quer. — 16. Canif. — 17. Evcûcda-s de « s'aviser de»— 18. Uoe lettre fermée.—
19. Et à mesure que. — 20. Pendants. — 23. Tourroun, gâteau fait de noisettes et de miel

spécialité catalane et espagnole. — 24. A force de. — 25 Signée. -- 26. Dessin. — 27.
Ljne légende. — 28. Gifles. — 29. S'agenouiller:— iiO. S'amendn, se corrigea.

Eras Perenguèros
dei Goîch deích Ho i

Bidau2, qu'es eau lheua, qu'auém bèro journado !


Et souléi qu'ei nescutch ; moun Diu, quino maitiado !
Lheuém dounc es hialats3. — Tiro ta tu, Lauréns2;
E tu, Juan de Guiraut2, tiro-lés ta Iaguéns. —
Aném, goujats, i-èm touts? Siam d'acort ! Haut, haut4 ! hisso5!
Escoupits enas mas, è senou que s'eslisso... —
D'aquéro manibèlo et courdètch qu'ei trop court :
Gouberna que nou pòtch : et calhau qu'ei trop lourt.
Asseguràts-bous bièn deras escourredéros 6 ;
Qu'et nudètch-couladé 7 téngo 'ras tricadéros8,
E bous-atis, bailéts, sautais tas agassès 9 !
Alèrto ! Sent Guardian "', tiro-mous lèu d'ahès !

Aném ! despatchats-bous : nou bedéts qu'ei gran dfo ?


Que carboun 11 escoutats ? que bous sounen meidlo ?..
E bous, Moussu Duprat, metéts-bous darè 'tch hai12,
Tenguéts-bous 1 magatch '3, qu'èls segu de tira i.
— N' èi pas bejoun de tu ta 'nsenha-m era caço :
Que i-a mès de bint ans que counégui 'ra plaço :
Nou t'abises de jou, mès de toun agassè9;
Aquiu que t'auém, mès, trabalho toun mestiè? —
Dròlles, boui) Diu à Diu u ! carboun de marmandalho ,5 !
Que nou-n i boui pas cap at tour dera barralho !...

Caráts-bous ! que còrnon en agassè det Pas l6,


E 't deras Qtiate Camos *7 qu'abertls de cara-s,
Magats-bous ! Que bénguen !.. JOan biro dera Cluto,8;
È bous, Moussu Baroun3, hèts estaca 'ra muto !
Enas tripos det loup houssen aquéris cas !
Nou s'en parlèsso mès, d'aquet gran embarras!.,. —
Sourtits biste d'aquiu, Moussu dera soutano,
Nou-i poudéts demoura ! Hugéts tara cabano !...
Damo det parassòl, que dïabble arroudats,
Dap era 'spauridéroi9, è dauatch es hialats ?...

— Nou las bedéts, mahils20 ?.. Que bénguen pera Sèrro" ,


En Passét dera Boup22 que bòlon ras de tèrro,
Mès Sarradau 2 mous dits qu'es bénguen de pousa
Toutos à bèt carrop 23 en un gran mourisca24.
Eh ! magáts-bous, diabbles ! Sent Jüan, quino 'rramado !
Et souléi s'ei clucatch25... Ah, quino 'rretegado26 !!!
Da-u ! dáts-les det maté27 sense pou sus et nas !
E tu, harditch Lauréns, tiro-lés et matras28 !...
Quin doumadje, Simoun : aquéstos soun passados...
Qu'es demous dedj infèr las ajon estripados !...

Qu'en tourno ! magats-bous ! Ah ! Sent Guardian t0 ! goujats,


Oh ! oh ! oh ! oh ! oh ! oh ! hardit ! touts tas hialats !
Aucide, 'è lheua... En bito counserbat-los :
Es Messius de Bagén29 que las m'an demandados ;
Que mou-n eau bint parélhs, mous cridèc Tarissant!
— Las mous eau bien gousta, ça mous dichéc Bessan2.
— Qu'en dides tu, Casaus2? aci que mous escoutos ;
Crédes qu'en ajam prou ? que las mous calho toutos ?
— Nou n'i-a pas bien de soubro30 enta dèts que seram,
È malurous aquétch que darrè serbiram !

Mès que s'ac baiera 31 que cots güéit coustelétos,,


Un gigot de moutoun adoubatch dap mounjétos,
Très pèços de bedètch, très parélhs de capous,
Un pastis de canart farcitch dap buchournous32.
Après, qu'auram, de mès, doudze bèros boutélhos
De boun bin de Frountoun, marcatch de qüate hüélhos,
Enfin siés carrafous de bin de Madiran,
De Bedin, de Garraus, de Sen-Pè, d'Antichan3i.
Dechém es coumpliménts, flambém eras coustétos :
Qu'ei soun despuch lounténs, que squn deja trop cüétos ;
Pourtats es goubeléts 11 ! aném, Messiús, aném !
E despuch qu'èm lheuats qu'ei téns que dejuném.
Et mos qu'auém minjatch en ço dera Galièro2
Que nou déu pas counda : nou lauèren bachèro 35.
Talhucats et gigot, despeçats et capoun !
48
Tu qu'ès et mès pressatch, couménço, Betranoun5 !
Aném ! beuém, pintém, saludém era caço,
3li
E qu'en cent ans d'ací mous troubém touts à-masso .

Aquéstis bèrsis de bèt-téns-a, les troubèc


à caso súo, è les héc paréche
Parla de Sen-Pè-d'Ardét EMÒN DE PEYÉT.

Ctntoui) de Barbazai? (H.-G.).

NÒTOS . — l. Les Palomières du Col du Ho (on écrit à tort du Haut). Ce col se trouve au-
dessus de Saint-Pé-d'Ardet. On y chasse les bisets et les palombes du 25 septembre au
5 novembre environ. — 2. Noms d'hommes de Saint-Pé et des environs. — 'A. Filets. —
4. Allons! — 5. Hisse ! — 6. Houlettes. — 7. Le nœud coulant. — 8. Gros anneaux des

(ilets. ■— 9. Agassès, < observatoires >, bâtis sur les arbres les plus élevés : un homme s'y
met pour observer fes bisets et les palombes. Il y a actuellement nu Col du Ho trois
observatoires : celui des Quatre-Jambes, celui de la Clute ou du Pas et celui de la Prise,
qui est le plus important. — 10. C'est le patron de la chasse. — II. Çue diable (carbouii,
> tonnerre ■). — 12. Hêtre. — 13. Caché. — 14. Bon Dieu de Dieu ! — 15. Diable de
marmaille, mauvais garnements (V. la n. tl). — 16. Ou de la Clute. (Il est au bout d'un
arbre). — 17. Le plus remarquable obsenatoire (V. la n. 9), ainsi nommé parce qu'il est
bâti sur quatre branches d'arbre très longues (envirou 16 mètres), fichées en terre et
soutenues par quatre gros cables. Il est sur une petite colline ; il a en face le Cagire, et
domine les villages de Montcaup, Arguénos, Cazaunous, Juzet-d'Izaut et Izaiit-de-l'Hôlcl
(canton d'Aspel). — 18. Petite colline au-dessus de l'observatoire des Quatre Jambes. —
19. Epouvantail. — 20. Mes enfants! —21. Petit col tout prés de la Clute. — 22. Col du
Renard, après le col de la Serre — 23. En grand nombre. — 24. Champ de sarrazin. —
25. Caché. — 26. Quel malheur! — 27. Frappez-les sur le nez (les chiens) —28. Le
gourdin (il s'agit des enfants). — 29. [iagén, village de la commune île Sauveterte (H.-G.);
messius est employé dans le sens de nobles, mais parfois avec ironie. — 30. De reste. —
31. Mais heureusement ■— 32. Petits champignons (qui saignent quand on les coupe). —
33. Madiran, Bezins-Garrau.x et Anlichan, localités voisines de Saint-Pé-d'Ardel (H.-G.).
— 34. Verres. — 35. On ne lava point de vaisselle. — 36. Et qu'en cent ans d'ici nous
nous retrouvions ensemble.

Létros dera Mountanho


IX. Et Gastètch Sert-Jan de Pointis (II)1

Era scènou que bous bòli racounda qu'es passée un dio que Moussu
Sen-Jan de Pointis se rendiô à chebal at Col dera Trapo, que mous
separo dera coumúnou d'Aulus.
Enda rendé-s det Trén en aquéro bilo d'aigos ta renoumado, que eau
trabessa et bilatge de Sérac, sitiiatch en io pousiciou admirablo, à un
kilomèstre de disténço. Qu'èrom at més d'abriu, era nèu qu'abió despares-
cutch denquio eras sèrros.
At moumént que passabo Moussu de Pointis, un paisant de Sérac,
Tournas de Miquèu, qu'es preparabo enda 'na laura e qu'abiò et parélh
debant era sièbo pòrto (qu'aperam parélh eras diòs bacos que l'on emplòio
enda laura.)
49

Et senhou, tout estounatch, que demando en un besi qu'au benguiè de


saluda :
— De qui soun aquéros bacos ?...
— Moussu, que soun de Tournas de Miquèu... Que bòu ana laura
proubable !
(En touto era coumúnou, qu'èro per prencipi que tout cop qu'et senhou
passabo, tout ço qu'èro eichus et siéu passatge, sio reeòltos, sio bestia,
debiò èste estrematch2.)

Justomént, at moumént que parlabon, Tournas que sourtió de dejuna.


— Et parélh qu'e tiéu?... li dits Moussu de Pointis, un poc en
coulèro.
—■ Oui, Moussu de Pointis.
— Qu'et boulhó prega de méte eras bacos de coustatch e de desjunhe...
— Qu'em sémblo pla, respoun Tournas, que i-a prou passatge enda
bòste chebal !...
— Qu'et prègui de desjunhe... Sénse acó qu'et rapelaras de jou !..
Et paisant que fée bouja eras bacos de manièro qu'et senhou poudésso
passa.
Moussu de Pointis countiniièc sa routo debès era Trapo acoumpanhatch
per un bailét det castèteh.

Era semánou nou s'èro cap escoulado qu'et gardo se présentée en ço de


Tournas e li diguée :
— Moussu le Mèro que bous demando en castèteh, at Trén...
— Disèi-Ii que benguerè dema maiti !...
En efèt, ej endema nouste orne se preparo, se cámbio, se munich de
soun necessari, e, après abé dejunatch, debès nau ouros s'en ba cap at
castèteh.
Frapèc dus cops ara porto ; Bertrando era sirbénto qu'au benguée
draubi3.
— Que demandats ?... dits aquésto.
— Moussu de Pointis qu'em bòu bése.
— Entrats !... respoun Bertrando, e le ménou en un petit saloun,
pròchi dera cousinou.
Et senhou nou punhèc '• cap pla à debara ; j'abió entenutch et propos,
e s'en ba cap at petit saloun.
— E bounjour, Tournas !... li diguée, j'ès estatch pla maitiè...
— E couma bejats, respoun et paisant ; adissiats, Moussu Mèro.
— Me pénsi qu'as reflechitch ?...
— Eichus qué, si-bou-plèt ?...
— At sujèt dera respounso qu'em féres en passan à Sérac.
— Nou-i bési cap gran mau, respoun Tournas de Miquèu... : s'era ouca-
siou se presentabo qu'en faió de mèmou !...
Psndént que Moussu de Pointis se rebire debès era porto, nouste
50
5
paisant qu'es deiboutouèc era bèsto e que fec bése un loung pounhart e
dus pistouléts qu'èron ficats dedéns io larjo cinturó jaunou.
Et senhou, cstounatch, li diguée :
— Perquè t'as prés tout acó, Tournas ?
— En un cas de besounh, enda poudé-m'en serbi !...
— N'é pas Moussu Mèro belèu qu'et déu fè pòu ?...
— Nani!... Més que sabi tubé qu'ara oucasiou, qu'es sap proucura ma
fôrto.
— Alabéts, toúrnou-t'én enda Sérac, respoun Moussu de Pointis, e
tacho mouièn d'èste un poc més coumbenable iaute còp.
Eichus aquéris moûts, Tournas sarrèc talomént fòrt era ma de Moussu
de Pointis qu'es dits pensèren sanna. —

Toutis es cops qu'et senhou fasió apera quaucu debant étch, que pren-
guió era precauciou de fè amaga dus gendarmous, en un petit cabinét, à
touca et saloun.
Ja s'i troubabon aquétch niaití tabé ; més, quan bic eras àrmous penja-
dos ena cinturó de Tournas, n'aijéc cap talént6 d'apera ma fôrto.
Tournas de Miquèu qu'èro un descendént des Micalëts, aquéro bando
terriblo de pilharts qu'en un moumént datch féren trambla noun-soulo-
mént era noublésso deras noustros countrados, més encaro es pesibles
abitants de nouste païs.
l'aria d'Uslou (Arièjo). Valentin BARDOU.

10 Jambiè 1914.

NÒTOS. — I. Voir Era Bonts de juillet 1913, p. 110. — 2. Mis à l'écart. — 3. Ouvrir.
— 4. Tarda. — 5. Se débeutonna. — 6. 11 n'eut point envie.

PREGARIO AL SOULÉLH

Tu que portos al moun luts, calou, jôio e bido,


Sense qui ré de bèl nou pot èste, o soulélh !
Tu que fès le blat blound e la prado flourido
E las coulous, gautch 1 de moun üélJb ;

Que t'adòri, soulélh ! quan biés 2 à punto d'albo


Rousa de tous rajùls le gran picou 3 pensiu,
Espempilha pel bal la broumo frésco e falbo
Que la nhét aturo i aichu '1 riu.

La naturo alabéts dijous tas manhaguétos 5


Ressuscito e s'eimèro 6 am sas pèrlos de rôs7,
Sas cansous d'auselous, sas sentous de flourétos
8
E soun gracïous tiragôs .
Tout luts à toun rajùl, tout canto, tout prouspèro,
Soulélh ! Le bòsc oumbriu s'aluco e tourno bèl,
E quan é tristo après un labassi, la tèrro
S'eigajeich 9 ara toun arc-en-cèl.

Salut, aster dibin, pouderous councreaire !


Üélh de Diu que bé tout, le bèrme coumo '1 moun,
Tu que rises al còp à la piano, al lauraire,
Al pic, à l'Océan pregoun °,

Salut ! tu que mous das la bèlo primobèro "


Que tourno filelha l'arbe e berdeja le sòl,
Tu qu'ac fès aima tout : l'ausèl coumo la fèro 12

E la flou coumo '1 parpalhòl !

Flambo l'estiu pes prats aichus l'èrbo dalhado ;


Que '1 gautch des erbassès püéije en cançous pel cèl ;
E quan as fèt del camp de blat la mar daurado
Flambo encaro al cant del flagèl l3.

Maduro '1 frut abans que l'arbe se desfuélhe,


Dous soulélh ! rajo encaro enda '1 trebalhadou :
Que pougo 14 abans la fréit laura, semmia, recüélhe
Les bés que das à la tardou 15.

Coumo aumouino de Diu, porto ta clarou blano'6,


Soulélh falbe d'ibèr, aichus la tèrro en dòl ;
Entro e tourno l'espèr à la praubo cabano
Quan la nèu amanto le sòl.

Que mous das tant de gautch ambe toun albo claro !


Que fès la tristo nhét quan t'en bas, roujejan ;
Se la lûo, miralh oui? te besém encaro,
Nou luts, le moun tourno al nean.

Cado cant, cado planh de touto creaturo


Se giro debès tu, counsoulaire soulélh!
Sense qui tout é mal, eiguéch 17 per la naturo,
Dòl enda l'àmo, oumbro enda '1 üélh.

Fouguinal18 éternel de la nhét enfenido,


Qu'escaufos tant de mouns qu'as creadis pel cèl,
Tourno à la nòsto tèrro e sa grácio e sa bido
Ambe cado dio noubèl.

Rajo aichu '1 riu gaujous oun coulara ta flamo,


Rajo aichu la flou d'òr qu'esplandeich 19 toun poutou,

t
52

Rajo pel cèl d'azur, rajo dedéns nòsto amo,


0 soulélh, dibino clarou !
Parla de Massai (A.). J.-M. SERVAT.

NOTOS. — 1. Joie. — 2. Tu viens. — 3. Pic. — 4. Amasse. — 5. Caresse. — 6. S'em-


he'.lit. — 7. Rosée. — 8. Agitalion, entrain. — 9. Se réjouit. — 10. Profond. — 1t.
Printemps. — 12. Bêle sauvage. — 13. Fléau. — 14. Puisse. — 15. Automne. — 16.

Douce (latin Manda). — 17. Ennui. — 18. Foyer. — 19. Epanouit (fait épanouir).

Soubeni del Bosc de Lacalm 1

[DIPLOMO D'AUNOU EN 1913]

Al Bòsc en jun passat coumencèri d'escriure


De bèrses en (( patüès )) coumo fasió Jasmin ;
Se poudiòi fa coum' él, cop-séc2 estén assiure 3,
Sariòi pas un rimaire estujat al coufin 4 !

Un pouèto menut sans liro nou pòt biure;


Cal qu'azugue 5 l'arquét e que rasque6 boun trin,
Que cèrque dins soun cap iou milhou de soun fliure 7 :
Lou soun qu'en sourtira sara lou del lutrin.

Cal tan è mai d'afâs, per fa de pouesio,


Qu'on se còpo lous séns 8 sans trouba l'armounio
Que bouldrió lou parla per souna coumo cal.
Aqués naus 9 escribans douats pel la naturo
Faftenténdre lour biiès qu'es toujoun en mesuro ;
Acòs, sans critica, ba pla, s'es fach atal.
Parla de Caussado (T.-e-G.). J. BÉDÉ.

NOTOS.— 1. Paroisse près de Sainl-Anlonin (T.-et-G.). — 2. Aussitôt. — 3. Etant


assuré, tranquille. — 4. Enfermé au coin du feu. — 5. Azuga pour aguza, « aiguiser ■.
■— 6. Qu'il racle. — 7. Flîure, comme cime, « esprit, intelligence ». — 8. C.-à.-d. « qu'on
se casse la tète ■. — 9. Hauts, grands. — (Prononcez j et ch à peu prés ts).

L — L'Agasso e la Becado
{Biélho Legéndo)

Nòste-Sénhe, en tout mounta au Calbèro, hasouc la rancountro d'uo


agasso e d'uo becado.
L'agasso, en le bése à passa, se boutée à rise, coumo tchi se trufo. La
becado, au countrari, bachauo les üéls decap lèrro e le counsiderauo
dambe respect.
53
— « Qu'i ço qu'as à arrise coumo 'có ? », ça le digouc Nôste-Sénhe à
l'agásso...
— a Arrén », ça respounouc l'agasso.
— « Coumo qué? arrén ? », ça tournée dise Nôste-Sénhe.
« Que t"èi hèit si-bou-plèt? As à te planhe de jou? Saberas uo causo,
que eau pas jamès hè mesprès de digun, quan seré le mès praube dou
mounde : on sap pas ço que bous pòt arriba. Es pas qu'uo trufandèro e uo
machanto bèstio. Enta te puni, pusqu'es tant hardido, te coundanni à hè
le toun nisè au cap des mès bères arbes, de faiçoun que toutes le pouscon
bése de loui e qu'on le te béngue pana se l'on bô. » —
L'agasso, en enténe aquéros paraulos, estèc touto marfoundido e s'an-
gouc, en repoutega, apausa sus uo turro à uo bintio de passes enla.
Nôsts Sénhe se birèc alabéts decap la becado e ça le digouc : « Per tu,
praubo becado, pusqu'ès estado tant aunèsto, enta te recoumpensa, bôi
que hascos le toun nisè bièn à l'amagat, de manièro que digun, per tant
que hasco, le pousco jamès trouba. »
Le fèt ei que s'i pas jamès entenut à dise qu'aujon troubat un nisè de
becado, mès, dempuch alabéts, i-a un arreprouès que dits, coumo sabèts,
que de rancountra sou camin uo agasso, bous porto malur.
Parla de -amalaiî (Géra). PÈY DE SÉUBO.

(Petites choses de rien)

(Seguido)
XXIII. — Qui pago?

Dus goujats ataulats dauants un cafè.


I le côp de desnousera ta 'speu-lío de la bousso enta paga.
Nat se pressauo pas.
— E bé ! qui pago, auèi ?
— E bé ! qui pago auèi ?
— ?
Í; _ ? _ ;
— Touts dus !
— Perqué ?
— Empramou que bau milhou dus malaus qu'un môrt.

XXIV. — Un Aprentis countént

I auèo un côp, poudèts crése, un petit bouhoun de drôlle qu'auèo la


prusèro de s'en ana à la grano bilo.
Plan les sous qu'où boulèuon reténgue, le drôlle boulouc parti.
Caijouc, le boun Diu bou-n presèrbe, enta un patroun abare coum' un
calélh.
84

Hasèuo machanto bito : à cado repèch très ou qüate trufos bouridos


bèros coumo trouchinòlos ; de téns en téns un saupiquét de mounjos de
mâchant còse qu'aurén tüat la lèbe à trénto passes ; quan èro hèsto, un.
platat de salado néro e tilhouso, assasounado danibe binagre dou cournut.
I beiigouc merlusso à-fèt.
Enta se tourna bouta quauquo plapo de sang pe la figuro, pensée que
se calèuo louga enta uij bouché.
Aquiu hasèuo bouno bito : de brabes trosses de car le benguèuon
suén draubl le pas carretè.
Èro taloméns countént que boulouc embouia dus mots d'escriut as
sous.
Üats acl la létro :
« Bien chairs parents ; je suis très content, raison que j'empasse beau-
coup de viande ; le patron il est content de moi, raison qu'il me fait peler
tous les jours, et que bientôt il va me faire tuer. »
Ço qu'ei, toutun, d'èste estrüit è de sabe eserlue le francès !...

XXV. — Uo Nôbio

Uo praubo hénno à süassanto ans se boulèc marida.


Arribèc à la maisoun coumuno uo gran pauso après le nôbi.
Toutes atendèuon deuant la porto entout trepa sou pasimént ent' amassa
calou.
— Ets en retard, demaisèlo, ça dits le baile.
— Carats-bous, tiéts, que n'èi bergounho, mès i pas de ma fauto.
— E pourtant i pas le téms que bous mancauo, poudèuots parlí
de-bèros-dios-á.
XXVI. — L'Acabaire

Un acabaire angouc tusta entau soun besin, un orne aunèste mès pas
aboundous de rèsto.
— Droumichèts ?
■— Perquè me demandats acó ?
— Bous boulèui dise s'ep pouiréts pas presta dus escuts.
— 0, alabéts, droumíchi è mémo réde.

XXVII. — Noubèlos?

Le Frezéto, un abare fenit, auèuo embitat un jour up des sous amies.


Le balhèc un platat de pèches.
N'i auèuo de bèts e de petits.
Le Frezéto balhauo au soun amie les mès petits ; aurén dit gulhos de
bâches.
Les se minjauo coumo las garios milh, mès auant de les empassa les
se pourtauo à l'aurélho.
— Que nés ?
— Escouti.
55
— Qué?
— Auèui un ouncle que se cabejèc diguéns la mar enlout tourna
d'Americo.
— E bé, que pot acó ?
— Les demándi se n'an pas sabut noubèlos, e escouti se m'en balhon.
— Que te disen ?
— Arrén, praube, soun que qu'èron pas nescuts quand le mèn ouncle
hasouc la camuchéto, soun trop petits.

XXVIII. — Le Bin
— Aimos le bip ?
— 0 tchó !
— Enta qué i boutos pas aigo ?
— Se le Boun Diu nh-auèuo boulut, nh auré metut.

XXIX. — Le Bouhôlo

— Qui a hèt le mau ?


— Le Bidau.
— Qui a hèt le bép ?
— Jou, toustén.
XXX. — Le Beuét

Un orne auèuo embarrat diguéns la dourno de l'estoumac touto uo


ribambèlo de goubeletats de bip blous.
Après la bèro embatiado, coumo bous ac poudéts pensa, la routo estèc
pas prou larjo e les barats pas prou espaçais.
■ L'ôme hasèuo zigo-zago decaps les tarrès.
— Be soui jou malerous, ça hasèuo, be soui jou malerous ! Bési pas
qu'estélos e tout arrôdo. Diguéts me, si-bou-plèt, oun éi que demori?
— Acíu deia, i pas de mâchant ana, auéts pas qu'à marcha tout drét.
— Marcha tout drét ! bous ac sémblo à bous !... Se eau marcha tout
drét, o alabéts ! soui soulide d'i poude pas arriba.

XXXI. — Jamès!

Les Gascous (n'an la reputacioun) soun estats de tout téns un pauc


bouhôlos, mès brabes quand mémo. « Quand me bouti en coulèro »,
disèuo un Gascoun, « soui le pét dou diable de mâchant, escabèci un ôme
cado côp. » — « Ah ! E bous boutats süén en coulèro ?» — « Jamès »

XXXII. — Le Bôrni et le Boussut

— « Hòu ! boussut », ça disèuo le bôrni, « as cargat de trauès aquéste


maitin ? »
— « I bièn à tu à parla », ça disèuo le boussut, « as pas draubit qu'uo
flnèstro ». .
56

XXXIII. — Le Papa i jou

Uo hénno benguèuo de pèrde soun marit, demourauo béuso damb' un


mainatge de cinq ans. Le prumè sé, après le malur, au cournè, dauant la
plaço buéito, la mai plourèc, e en tout embrassa le soun petit : « Préijg
aquét sièti », ça dits (èro la cadièro dou mort) ; « aurèi pas tant de mau
de có, remplaçaras toun praube pai. » L'endouman, un d'aquéres trimaires
passée à la maisouij : « Toun pai, oun éi? » ça dits. — Le mainatge, flèr,
respounouc : [« Le papa, i jou. »

XXXIV. — Le Gourmand

— Grand gourmand ! ça digouc sa mai au petit Janti ; que t'as minjat


touto la còco sense pensa à toun frai ?
— Si-fèt, mamà, qu'i-èi pensat toustén! Qu'em disèui : « Pourbu
qu'arribe pas ! »
XXXV. — Au Tribunal

Le Presidént. — De quel prétexte se servait votre mari pour vous


battre ?
La Hénno. — Bous demandi escuso, Moussu, se serbichèuo pas d'uii
« prétexte », mès d'un brabe barrot,

XXXVI. — Le Malau

Le Malau. — Soui réde à desplanhe, Moussu. Ei toustén per dessus


uo frét de can ; cado sé, uo frébe de chibau ; la nèit, quan saunéji, uo
pôu de lèbe, le jour uo transidéro d'auélho gamado, à enta m'acaba
d'adouba la hénno me dits que soui pas qu'un cap de porc.
Le Medecir/. — Bous eau alabéts ana trouba le beterinâri.

XXXVII. - Au Cèu!
— Coumo t'apèros ?
— Bernat.
— Bernat, au cèu n'i-a pas nat.
— Perquè ?
— Prègo pas Diu le sé, è le maitin a pas lésé.

XXXVIII. — Uo courto pregario

I la pregàrio dou sounlat.


— Ah ! e coumo éi ?
— « Lèuo le lançó e bouto-t'i debat ! »

XXXIX. — Mouco-té !

— Amourtieh la candélo.
— Que bouléts dise ?
37

— Mouco-té.
— Mouco-té, en biet-d'ase, èi pas nat moucadé !
— Si, le moucadé des Alamants.
— Coumo éi ?
— Les dus dits de la man.

XL — Le Perigle

Èro au grand fort de la periglado.


Le bént hasèuo cap-bacha las cabélhos des casses les mès rabiouses.
Plauèuo per estancous grossos goutos luséntos coumo pecétos nauos.
Les üélhs èron en'hagalhats pes lambréts dou cèu.
Les arrounéts dou perigle s'acoursauon en camuchera, cap las núos
plios de ploujo.
Pertout èro la tèrro-trum.
Un petit gafét, pauruc coumo la lèbe, prengouc un espauént. Trem-
blauo coumo la cüéto d'uo baco poussiuo.
— Grand pegas ! ça dits soun pai, s'en bau bièn la péno d'aué pou
atau : i pas arrén tout court, le perigle.
■— I pas arrén, papa, le perigle?
— I quauquoumét, mès i pas gran causo.
— Qu'éi ?
— I pas que le tambour des limacs.
— 0 alabéts rai ! aurèi pas mès pou.
Parla de Snubinhac, canlourç de Lournbés (G.) H. DAMBIELLE.

A NA MARGARITO PRIOIiO
Rèino dou Felibzige
SOUBÉNGUE DE BOULOUNHO
(Felibrejado dou 31 d'Agoust 1913) *

Le Sage a dit : « La bito Moun esprit s'imagino,


Es pas qu'un sauneja 1 ». Empressats à lassa4,
Dou témps qu'a marchât adeja Bése à grans flòcs las géns passa ;
La Rèino aimablo, Margarito, Art un uélh 5 ; un rai0 m'illumino ;
A jou se presénto, talèu De respèct me sénti plea :
En sáuni : gracïous tablèu. Incessu patuit Dea 7.

Gran' Rèino, acoumpanhado D'aro en la, tout se broulho,


D'auto Rèino, tabé2 : S'edzalto en moun cerbèt :
Hilho è mai, mous ag cau sabé; Gimouno, prats..., trobi tout bèt.
Sera la causido troublado, Mès d'ag dise, per tant que boulho,
Pramo, en charme, amabilitat, Soui bergounhous... Me cau cara ?
Mai è hilho, sùs3 en beutat. Soun secrét l'amo gardara?
5S
Nani !... Bési leujèros Tout es charme, armounio
Dantèlos s'agita, Dins les refrèns aimats,
Coumo pauso en tout esita Qu'à les enténe, entousiasmats,
Le ptrpalhô sus las mès bèros Touts reclamon, nat nou denlo :
De las flourétos dou jardin Qu'es gracïous toun doumina9 !
Soun alo luzénto au maitin. Dauant, tchi nous bo s'inclina?

Au dous parfum qu'edzalo Aimablo, l'amour ganhos


Flouréto se trahis ; Damb ta nôblo hiertat.
D'uno bouquéto au pur rubis Qu'es puro ta simplicitat !
Prèsto au rise, la bouts egalo 8, Le pas decént doun l'acoumpanhos !..
Se nou le surpasso au delà, S'aplaudls à tout brigalha ,0...
Siiabo, le mès dous parla. Saunéji !... Em bòi pas rebelha..., —

Sounqu'un jour, amistouso,


Te retrobe au rebèlh ;
Qu'em digo toun ana parèlh
Qu'ès toustém uio Rèino urouso...
Debouat soui, admirarèi,
E sudjèt fidèle em dirèi :

l'aria de Sarrant (Gèrs). G. SECHEYRON.


Solojniac-sur-Gimouno, 16 septembre 1913.

NÔTOS. — [ ' Qu'èm erousi de pubblica acilau aquéslo pèço charmanlo, que iVo Margaliio

Priolo mous a coumunicat e'ro madécho, è que hara et mès gran plasé as nosli Counfiais.
Touli qu'es brcmben dera parféto amabilitat dera 'Iiréino del Felibridje, qu'et nòste Secretari
generau aucc er' aiinou de saluda è d'arremercia eycaro, en garo de Mountaubav, et 30 de
Noubémbre darré, al nom dera 'Scôlo Jeras Ptrenéos.] — t. Un rêve continu. — 2. Mmo Pnnlo,
Hèino dou Fellbrige limousin. — 8. Sœurs. —4 Empressés au point de fatiguer qui les
regarde. - 5. Un œil flamboie. — G. Hayon. — 7. « A sa démarche on reconnut la déesse >
(Virgile). — 8. [.as cansous de la ilèino. — 9. Ton empire. — 10. On applaudit à tout
rompre. '

ET MEDECHIN ASTROULOGUE

Un; côp, un medechin famus pera sio ciénço bieuié tranquiloménts à


Tarbo. Acró que s'espassaue 1 de cap à 1450. Tout et païs que couneguié
aquet medechin, è de cént lègues ara ïroundo qu'au benguién counsulta;
acró ja-s coumprén, era sio 'rrenoumado qu'ère ta grano ! Enfin,
toutis que didién qu'aquét medechin sabié tant de causes que, un côp,
doudze célèbres surjèns 2 bengudis des qüate euèns det moun èren estadis
counfoundudis pet són. sabé. Pensat s'ère güaire acró ! Nou-s poudié pas
trouba ad aquéro epoco un arreboutaire 3 miélhou qu'et nôste orne. Arrés
mès que étch nou sabié parla latin, dauri 4 es béntes, pedaça es òssi det
cap, purga, sanna, coupa, arriga, fabrica drogues è poudoums, è que
bous sabi jou de toutes aquéres causes dera medechino que étch couneguié
59

ta bièn. Toutis es qui l'anauen parla que s'en tournauen estroupiats,


esdarriats5, murtrits, embriacs6 de purgues e de latin, miéji hôls, mès
espaurils è abugglats pet talént det medechin.
Souloménts, aquedj òme nou ère cap célèbre que tara medechino ; qu'es
troubaue de èste auta fort en estudi des estéles, cet-à-dide der' astrou-
lougió. Que coumprenerat, auta bièn coumo jou, que iou causo parèlho
nou ei pas estounanto de un esprit ta fort : de mounde atau qu'es eau
aténde à tout. Nou ei naturèl qu'es granis esprits sápien iou troupo de
causes ? At deia d'acró ta un esprit püissént coumo et de qui parlam,
er' astroulougió qu'ei un arremèdi.
Et sé, quan toutis droumién tranquiloménts, et famus medechin que
s'en anaue en soulè "', è aquiéu que se bous pujaue at cap de iou 'scalo
doubblo. Alabéts, et son esprit qu'es passejaue at tour des estéles
espaurides. Que m'an agut dit que quan et célèbre òme debaraue dera
'scalo, que sabié ce qüantis gras de séggle es cuelherié aquéro 'nnado en
tout et païs. Inutile de dide que aquèt supèrbe medechin. ère tabén up
òme plén dera counciénço des sòs deués, ço que hé que nou ei cap difleile
de coumpréne es urousis efèts dera medechino e der' astroulogió. Tout
acró qu'ère de utilitat d'autis còps coumo aro.
Enfin -, qu'ei necessari de sabé qu'aquét medechip bieuié dab up brabe
goujat — nou ei cap iou causo estraourdenário acró —■ : souloménts
et praube dròlle, bien que housse et mès adrét de toutis es bailéts, qu'ère
ta mau neurit qu'es mourié de hame 8. Pensat s'ère bètch acró ! Mès,
cado up que hè ço que pòt : aquiéu dessus nou poudém pas dide arrép.

Up sé, doupe, et nòste medechip qu'ère coumo toustém estallat at cap


dera'scalo, oucupat à seguí 's astres at trauès det cèu, quan tout d'un
côp iou'stélo daurado coumo es blats d'aoust esperrequée 9 era bòto 0
néro, ta maga-s en iaute cournè" det cèu, darrè es broumes soumbres.
Quan auée prou arremarcat era proumenado dera famuso estélo, et nòste
òme que se bous abisèc que iou lumièro biéuo esclairaue et campanau, ta
bièn que de up tròs enla om l'aurié prenut per iou bèstio heroudjo 12.
Taplan-madéch et medechip qu'aueitaue toustém en aire, mès à up mou-
mént balhat es péus que le se quilhèren en cap. Pensat, qu'auié bist
iou causo taloménts terriblo que pensée capula 13 dera 'scalo ! Jamès
nou bous ac endoubiariét l4. Es estéles en coulèro que sautauen coumo
singes, è iou des mès ludéntes que didéc adj astroulògue : « S'et tòp
bailét es mòr, prén gardo : qu'ès segu de partí tat clôt 15 binto qiiate
oures après étch; tép-te prèst. »
« Ah moup Diéu », ce dits et medechip, « qu'em cau béi jou ! Jou
que neuréchi et mèp bailét arrép que dap pap de òrs'6 è légumes... plap
neurissénts, qu'em calhe béi iou causo atau ? Nou ei pas poussibble. Mès
aquédj òme qu'a tant d'apetit que se nou l'au haci sausses mès grasses
qu'ei capabble de mouri-s de hame ! » '

Toutes aquéres arrefleccious que troubblauen et nòste sabént ta fòrt


60
qu'es pensée esbauadiParcrotau que tournée à préne couradje, è
et lendemap que héc bépgue et sòn bailét en son burèu. Aquiéu, que l'au
birèc è arrebirèc, que l'au paupèc is de pertout en demanda-u s'edj estou-
mac anaue bièn, s'et còr è 'tch hidje 19 marchauen, enfin iou troupo de
causes daoun edj aute nou coumprenié arrép. Tout de mémo, pendént
qu'et bailét demouraue tout esbaït20 qu'era coumedió s'acabèsse, et mede-
chip qu'au didéc :
« Escouto, amie, que béi que as es budèts21 malauts; nou mentéches
pas, que so segu de ce que didi. Que m'a semblat boup de hè-t jou ma-
déch era cousino en interès dera tio santat. Dêchô-m hé ! » —
A parti d'aquét moumént, ara ouro des arrepássi, et medechip que
s'embarraue laguéns era cousino. Et prumè dió, quan sounèc meddió,
qu'aperèc et bailét. è-qu'au héc assieta deuant iou taulo taloménts gar-
nido que up ogre s'en sérié estounat. Que bous asseguri que jamès plus
aquéro taulo nou auié bist iou parèlho rifalho. Et prumè arrepas qu'es
coumpousauo de iou coco hèto dap créstes è arnéls de poutch22', de
cuéches de perdits, de iou perròto 23 garnido de castanhes, de up gigôt
de pourquét trénde coumo 'ra frèso, è enfip de légumes qu'es hounién 2<
laguéns era bouco. Tat dessèrt que minjèren iou croustado daoun nou
mapeaue ni burre ni pintoi5. Es nôstes embitats que beuéren tant de
blapquéto, de citro 2S, de bip è de bip biélh que ara fip et bailét qn'atra-
pèc era palho27.

Et medechip, en embarras, qu'ère mau countént, nou bous didi que


acró. Qu'auéc à bouta, étch madéch, et sôp bailét en Ihét, è qu'au héc
béue up bôl de tisano de sáubio ta esbargi-u es idées28. Aquéro tisano
qu'au héc coumo up emplast dessus iou camo de bfiès, è, se nou ère
malaut abants, et praube bailét qu'en benguée après.
En atretant, et nòste medechip qu'auié tant de pòu que plouraue coumo
iou binho nauèroménts talhado. Qu'ei calié hé? Erousoménts, qu'auié
couflénço ena sio ciénço, è tout-de-sliito qu'es boutée à aparia up arre-
mèdi, capabble de bouta sus pè edj òme et mès malaut dera tèrro, dués
oures après aué-n prenut. Que héc bouri à masso hüélhes de chicourèo,
gras de plcho-can 29, qu'ei pilèc arrls 39 è que melèc31 tout aquét peteram32
dabb aigo, ta qu'et bailét en poudésse béue. Quan et mélange estèc prèst,
et medechip que bou-n pourtèc up tucét33 at bailét, en arrecoumanda-u
de beué-u tout caut. Malerousoménts ço que bo arriba qu'arribe toustéms,
è 'ra tisano qu'auéc ta efèt de hè mouri et bailét.

Endoubiat-bous ''' edj estat det medechip ! Era pòu que le s minjaue,
pramous que nou-s desbrembaue cap que s'auié à mouri34 binto-qüate
oures après et bailét. Enfin, que s'embarrèc en sôp burèu, è aquiéu que
demourèc couradjousoménts era darrèro ouro.
Up dió que s'escoulèc. Et praube sabént qu'es hicaue en sôn fautulh,
at méndre brut, en tout tremoula coumo iou hüélho. è auta lèu qu'entenié
quauearrép que cambiaue de coulou : qu'au semblaue toustém qu'era
fil
mòrt ourbié era porto, en tout maga-s darrè era dalho è 't linçó35. A cado
cinc minutes er' alenado 26 det pauruc que benguié mès courte Es oures
que s'en anauen, è jamès arrén de nau. Et nòste òme que demouraue
toustém sense gousa boudja. Enfin, era nét que s'auançaue, è 't maitin,
quan et dió arribèc, et medechin qu'auéc et plasé de béi que nou ère
bric mòrt. Agreablo surpréso !
Que bou-n sémble d'aeró ?... Alabéts étch que beiîguéc tout hòl degòi3',
è jamès nou-s poudié prou cara de un parèlh miraggle. Tout-de-mèmo,
en arreflechi, qu'es didéc... qu'era medechino è V astroulougió èren des
bères ciénees ! Parcró, quan s'abisèc que ère autant mâchant medechin
que astroulògue, que bous arremassèc libes è utici38, qu'en héc un pia-
lòt39, è qu'ei boutée etch htiéc. A parti d'aquét moumént qu'es descidèc
de nou ocupa-s en abéngue que de flous è de cauléts.
Aueitat dounc40 ce quin, en iou bilo coumo Tarbo, un medechin. famus
héc ióu bèro causo sénse meffidá-s'en. Pourtant, nou auié cap troubat
acró en es estéles !...

Parla de Cièr-de-Luchoui) (Ilauto-Garouno). E. DABOS.

NOTES. — 1. Se passait. _ 2. ChiruTgien. — 3. Rebouteur. _ 2 Dauri et ourbi « ou-

vrir ». — 5. Ereintés. — 6. Enivrés. — 7. Au grenier. — 8. Faim. — 9. Déchira. — 10.


Voûte (on dit aussi boulo, qui est français). — 11. Coin, extrémité. — 12. Farouche. —
13. Dégringoler. — 14. Enioubia-s quaucarréri, • deviner qq. ch. ». — 15. Fosse. — 16.

Orge. — 17. S'évanouir. — 18. Il le làla. — 19. Foie. — 20. Surpris, hébété. — 21. In-
testins. — 22. Des crêtes et des rognons de coq. — 23. Dinde. — 24, Se fondaient. — 25.
Crème. — 26. Cidre. — 27. Fut pris d'ivresse. — 28. Lui éclaircir les idées. — 29. Hel-
lébore. — 30. Du riz. — 31. Mêla et melanja se disent plutôt que mescla, qui serait plus
correct — 32. Gras-double (ironique.) — 33. Ecuelle profonde. — 34. Qu'il devait mourir.
— 35. Sa faux et son linceul. _36. L'haleine _ 37. Fou de joie —38. Outils, instru-

ments. — 39. Un tas. — 40 Voilà donc comment.

Era Gansoun det Majourau Larriva

Ar repic
plantada en moun courtau 2 ;
Qu'èi ua bouna 'staca i
Açò qu'ei era 'spada de u brave Majourau 2 ;
At prumè còp d'estaca sèt qu'en èi tournejatch 4 ;
At segound côp d'estaca diabla 'u 5 n'i-èi lichatch.

Coublèts

— « Majourau de Varoussa, — « Nou counégui püént Bacaria


» Bacaria6 bou-n hè prega, » Nè james nou l'è vist,
)) Qu'a déutes en Baroussa : » Nè jámes dera vita
» Se l'ac boulét pagà ? » » Nou l'è emprountatch arditch'. »
62
— « Majourau de Varoussa, A 'ra prumèra hlageráda 16
» Nou siat ta 'rregurous8 : Quatourze n'a blassatch ;
» Ena plaço d'Arreu Tar' auta 'rretournáda
» Bacharán9 bòstis moutous. Tout qu'ac a massacratch !

— « Prenét-bou-n un e dus, Que n'i auia un at cap det courtau,


» 0 qttate se voulétch ; Pas maje qu'un escloupau 17 ;
» Ej arrestant dera troupa Toustém que cridaua :
10
» Que demóure en Cardüétch ». « Couratje ! Majourau ! ! »

Un des més hardits Mes un tout petitôt


Se-t bouta à gauequejá'11 , Be s'en escapè ;
Arriga eras clédas12, Denquia 't cap dera sèrra
Alarga 13 et bestià. Nou s'en arrevirè

— « Bousátis, coumpanhía, « Digatch à Vacaria


» Coumpanhía de soullats14 » Que pague es barbés 18
» B'en pourtatch espadas, » Enta 'schuga 'ras 'plagas
» Espádas è pounharts ! » Qu'et Majourau a hèt. »

» Jou nou-n è qu'ua pacha15 Ena valèa d'Aura


» Plantada en moun courtau : Que i-a de vèra gént19,
» A cada cop que tira Mes b'en i-a, en Baroussa,
» Que tira à cùp mourtau ! » — Majouraus dei valénts !

Parla de Harrèra en Baroussa. C Ihutch per Jüan SOULÈ-VENTURA.

(11.-P.) (dap u ÎS de F. .Marsan é B. Sarvieu).

NOTAS.— ["Ce refrain a été donné par M. l'abbé Marsan dans son étude sur « Et
Pastoural eno Bal d'Auro ■ (Era Bouts de 1913, p. 184). Nous remercions M. Soulè-Ven-
ture de nous donner ici toute la chanson). — 1. Piquet, pieu. — 2. Pâturage, clos, bercail.
— 3. Berger-chef. — 4. Renversé. — 5. Pas un seul. — 6. Le sieur de Bacquerie était de
In ville d'Arreau. Cette fami'le a donn ; trois procureurs du Roi : 1* Jean de Racquevie,
doctenr eu droit, 1649: 2° Jean-Baptiste de Racquerie, 1703 ; 3« Pierre, 1727. — 7. Un
liard. — 8. Si arrogant. — 9. Desc endront (par force). — 10. Montagne de la Uarousse.
— 11. A crier, c.-à-d à rire comme la chouette (gauicoj. — 12. Claies. — 13. Fait sortir
le bétail. — 14. Les soldats du sieur de Bacquerie. Peut-être faut-il lire soudarts, pour
rimer avec pounharts — 15. Lgnguc perche de bois. — 16. Grand coup (Litt. coup de
fléau). — 17. Pas plus grand qu'un billot de bois dont ou peut tirer une paire de saWs.
— 18. Barbé « apothicaire ■ (à la fois barbier, chirurgien et pharmacien de village). —
19. Ceci dit par bonne courtoisie pour les Aurois. [On remarquera le caractère archaï-
que du rythme de cette chanson. Chaque strophe se compose de quatre vers de six sylla-
bes, 1 et 3 à terminaisons féminines, 2 et 4 a terminaisons masculines et seuls rimant
entre eux (ainsi sont disposés les couplets), ou encore, si on veut, de deux vers de
treize syllabes, a rimes masculines, coupés après la 7" syllabe qui est féminine (ainsi
est disposé ci-dessus le refrain). - Comparez le rythme á'Aquéros Mountanhos (4 vers
de 5, ou 2 vers de 11, dans le même système). _ Ici, la transmission orale a amené quel-
ques altérations (vers trop longs eu trop courts qq. f.). Nous reviendrons là dessus s'il y
a lieu.
63

N 0 U B È1L E
I. NAUÈTS COUNFRAIS.

Quepoudém marca acitau un boun noumbre d'adesious nauères.


459. LARRIEU-BALTJHET (Abbé), 35, rue Chanzy, Oloron-Sainte Marie
(B.-Pyr.). [M., *]. Presentat per M. B. Sarrieu.
460. AMBIALET (Docieur), ex-professeur chargé d'Agrégation, 28, cours

Lieutaud, Marseille (B.-du-Bhône), [M., *]. Presentat per M.


Germain.
461. LALUBIN (Gaston), négociant â Damazan (Lot-et-Garonne). Presen-
tat per M. M. Lacroix. [M.].
462. AUGUSTE (Abbé), curé de Puymaurin, p. l'Isle en-Dodon (H.-G.).
463. FITÈRE (Abbé), professeur à l'école Malaret, 25, rue Malaret,
Toulouse [M.].
464. DUPOUY (B,), régisseur, conseiller municipal, Boulogne-sur-Gesse
(H.-G.). Presentats per M. l'abat Daubian.
465. DUCLOS (Joseph), hôtelier, avenue de la Gare, Carbonne (H.-G.).

466. TESSEYRE (Frédéric), limonadier, rue de Salles, Carbonne (H.-G.).

467. LÉTRENNE (Mathieu), adjoint au maire, Carbonne (H.-G.). Presen-


tats per M. A. Gervail.
468. DEDIEU (Abbé), de Saint-Sulpice-sur-Lèze, professeur à l'école
Malaret, 25, rue Malaret, Toulouse. Presentat peer M. l'abat
Alex. Abadie.
A touti que süetam era biembengudo. MM. Larrieu-Baluhet è Ambia-
let que seran ta nous-auti preciousi Coulabouratous.

IL Dos DERA 'SCÔLO.

Aquéste coumençomént d'annado qu'es trôbe de iaute coustat prou


malerous ta nous-auti. Que benguém en efèt de pèrde arrèu-arrèu Coun-
frais des mès debouats ; ço que, dabb era mòrt det gran Mistral, hé un
büét en es nôsti cors. Qu'auém hèt en efèt pèrtes irreparabbles :
M. Périssé, d'Aspètch, qu'auié tant hèt en aquéro bito tat succès dera
nôsto Felibrejado, qu'auié coumpousat è hèt jouga dap tant de debouo-
mént era Pastouralo « At Païs de Kagiro » (N° 1 d'Era Bouts de 1913),
qu'auié coumemourat ta dinnoméns era naemôrio de Bouéry è qu'es
proupousaue de pubblica 's sôs ôbres, que mous ei estat enlheuat, bien
malerousoméns ta nous-auti ;
M. Raymond Faure-Dère, (« Bamoun de la Bôlho »), aboucat à Tou-
louso, Felibre 'rresoulut, qu'auié balhat artiggles ta flèri en « La Tèrro
d'Oc », en « L'Auta », è tabén ena nôsto 'Rrebisto (béi Era Bouts de
1910, p. 294, è de 1911, p. 182); qu'ei iou grano pèrto tat Felibridje.
Qu'ère arrehilh de Boulhac, era darrèro loucalitat gascouno, en Tarn-è-
Garouno, près de Berdun ; qu'escrieuié d'alhurs en toulousénc, mès que
parlée dera 'rrüéino del nòste Lugdunum Convenarum coum' un beritabble
Coumengés. Qu'auèm perdut en étch un amie debouat ;
M. Sarthe, emprimaire-editou, è Banhères-de-Luchoun ; que creèc
d'auti còps era Fanfarró Luchounéso, è qu'ère at fèt debouat ara idèo
felibréneo. Et son hilh, M. André Sarthe, qu'a plan, boulut arremplaça-u
demèst nous-auti ;
M. H. Bernère, maire de Sen-Girouns è senatou der' Ariéjo, que mous
auié t'aimabbloméns arrecebuts en 1907 quan hérem ena sio bilo aquéres
hèstes que nou-s mous pouiram pas jamès desbremba.
De més, senhalém era mòrt det pai det nòste Counfrai è 'Représentant
à Paris, M. L. Barbet, à qui presentam es nùstes mès frairales coundou-
leénces.
M. Secheyron que béi} de pèrde tout darrèroméns era sio nòro. Que
partadjam era sio grano péno, è 'ra de Moussu 't Douctou Secheyron. ta
crüèloméns esproubat.
Soucietats amigues que soun estades tabén frapades en es lous mié-
Ihous Mémbres : era « Union Pyrénéenne » que bén de pèrde Mnhou Gar-
dery, curé de Sainte-Clotilde, à Paris, è 'ra Soucietat Arqueoulougico
det Gèrs, M. l'abat Lagleize, curé de Flourénço. Era mòrt de M. l'abat
Ricaud qu'ei iaute malur tara Gascounho.
Que deuém encaro un soubenir ara memòrio de M. Compayré, espec-
tou generau, que bouléc plan assista à Banhères-de-Luchoun ara nôsto
prumèro hèsto, è 'nchinha-mous era mès grano sempatió.
M. Gleize, Felibre Majourau, que bén tabén de mouri et 22 de He
reuè, è 'Na Margalido Priolo, era nôsto Rèino det Felibridje, que béi)
de pèrde soun gran pai et 24 de Mars.
Enfin, que deuém deploura, mès que tout, era mòrt det gran Mistral,
que mous balhèc prôbes ta noumbrouses dera sio afeccioun tara 'Scôlo
nôsto è tara Gascounho. (Béi era Bouts de 1907, p. 239 ; 1908, p. 87, n. 1 ;
1910, p. 163 è p. 168, nôto; 1912, p. 162; è 1913, F. 19 encaro, tara
nôsto hèsto de Boulounho. Auta lèu era tristo uoubèlo aprenudo, que
lancèrem dliés despatches ta Mmo Mistral è tat Capouliè :
— Madame Mistral, Maillane. Gascounho è Pirenéos plouren dap
bous et Pai dera Patrio, que deuant Diéu sié.
— Valèri Bernard, Capoulier Felibrige, 15, quai Rive Neuve, Mar-
seille. Mantevguénço Gascounho è Escolo Pirenéos de còr unides à tout
ço que harat en nòste dó presént.
Que mous proupousam en efèt de préne 'ra nòste part de ço que hace
ad aquéro aucasiouit et Burèu det Felibridje. Dilhèu mémo que mous sera
poussibble d'aunoura 'ra memòrio det Mèstre de iauto manièro, dinno
det qui auém perdut.

— [Er' aboundáncio d'aquéstes nòtes necroulougiques que mous oub-


bligue d'arreméte d'autes Noubèles at N° que bén..]
RÈGLES TRÈS SIMPLES POUR LA LECTURE DU GASCON
I. — PRINCIPES ESSENTIELS :

1° Toutes les lettres se prononcent \ et azec leur valeur propre;


2° Cette valeur est presque toujours la même qu'en français.
II. — REMARQUES SPÉCIALES.

1° Consonnes.
— Chetj (ou g devant e et i) se prononcent comme en français,
•quoiqu'un peu plus mouillées 2. Cela dit, tch, tj, dj sont sans difficulté.
— H isolée est toujours aspirée, jamais muette. — Mais h, après une
autre consonne, marque une mouillure.
Donc Ih et nh représentent / et n mouillées [Ex. : bilho « bille »,
binho « vigne], et th est un t mouillé (entre ty et tch) [Ex. : bèth
« beau », ailleurs bèt ou bètch].
Au contraire, dans // on doit faire entendre les deux /, et dans gn le g
dur et l'n3 [Ex. : abille « habile », ignicioui} « ignition »].
En outre, si l'on voit écrit l'h et n'h, c'est que là h doit être isolée de
/ et de n et par suite aspirée [Ex. : cal'ha, bien'hèt]. Le signe ' sépare
donc dans la pronnnriuiion les deux lettres entre lesquelles il est placé.
— T est toujours < 11 - r* (tió ne se prononce jamais sió, rte). Le t de
l'article et s'accommode ou s'assimile à la consonne initiale du m >t suivant.
— V se prononce toujours v, comme en français et en provençal *.
— R et s sont très douces entre deux voyelles (aro, caso).
— Distinguer de l'n ordinaire l'i?, qui est gutturale ; prononcer donc
pari, mèri, soi? presque comme en français pan, main, son.
2° Voyelles et Semi-Voyelles.
— Ou est la seule voyelle s'écrivant avec deux lettres.
— Sont ouvertes è et Ò, comme marquées de l'accent grave,
— Faire ressortir les voyelles portant un accent aigu (d, i, ó, où, û)
■ou circonflexe (ê, Ò), et de môme è et ô en général.
— L'e sans accent se prononce toujours é fermé 5. Ce n'est que si on
trouve, ici, œ et e qu'il faudra lire « eu » et « e muet », à la française.
— Comme IV, Vi et I'M pures voyelles gardent toujours leur valeur6,
même devant m, n ou i? (Ex. : bént, biri, hum, etc). De même, Vi et l'w
portant un tréma (ï, ii) restent purement i et u.
— Il n'y a vraiment d'un peu délicat que les diphtongues (difficulté nulle
d'ailleurs pour qui sait lire l'espagnol, l'italien ou l'allemand); il suffit
pourtant de remarquer:
Que y se prononce toujours comme l'y du français j/eux (Ex. : you) ;
Que il se prononce toujours comme Vu du français suite (Ex. : dliés) ;
Que ü se prononce toujours comme I'M du français équation (Ex. :
qüate)"1 ;
Que, après une voyelle ou entre deux voyelles, i vaut y et u vaut ü ;
-que donc, dans au, eu, eu, iu, ou et ai, èi, ei, oi, oui8, il faut prononcer
fort la lère voyelle en la faisant suivre d'un ou ou d'un i faible et bref ;
Enfin que, comme en français, u est muet dans que, qui et gue, gui.
HI. — CONSEILS PRATIQUES.
Pour s'habituer, épeler 2 ou 3 pages d'Era Bouts, dans son parler ou
-dans un parler voisin, et les reprendre ensuite de vive voix.
NOTES (CONCERNANT H'AUTHES DIALECTES). — 1. Beaucoup de consonnes linales sont muet-
tes en provençal. — 2. Certains parlers languedociens et provençaux les prononcent (s,
di, ou tch.dj'li peu près. — 3. Cependant beaucoup d'ailleurs (surtout provençaux)
emploient gn avec la valeur de nh. Les Catalans emploient U pour Ih et ny pour nh, X
pour ch et eh final pour c dur. — i- Les Catalans et certains Languedociens écrivent
-pour l'élvmoloüie v tout en prononçant b. — 5 Cependant, en béarnais et surtout en
landais, "e final vaut souvent • e muet » français; en catalan, on prononce même
ainsi l'a final atone. — 6. Les Catalans prononcent l'u ou. — 8. Les Béarnais écrivent
••quoate, etc. - S. Les Béarnais et certains Catalans écrivent ay, ty, oy, etc.
STATUTS DE L'ESCOLO DERAS PIRENEOS

ART. 1. 11 est fondé, pour la région gasconne de la haute Garonne et


de ses affluents, une Ecole félibréenne qui prend le nom d'Escolo deras
Pirenéos ( Ecole des Pyrénées).
ART. 2. Le siège de l'tcole est à Saint-Gaudens. — Elle comprend
cinq Sections : 1° Haut-Comminges proprement dit et Nébouzan (Saint-
Gaudens) ; 2° Quatre-Vallées (Lannemezan) ; 3° Bas-Comminges savais
(Lombez) ; 4° Bas-Comminges garonnais (Muret); 5° Couserans (Saint-
Girons). [La 4E Section sera détachée de la 3E dès que le nombre de ses
adhérents sera devenu plus important.]
ART. 3. Le but de l'Ecole est de maintenir et de relever la langue
gasconne du Comminges et du Couserans, de conserver les tradition?
et les usages locaux, et de développer la vie régionale.
ART. 4. L'Ecole s'interdit absolument toute polémique politique ou
religieuse, soit écrite soit orale.
ART. 5. Les Membres Actifs paient 6 francs par an, et ont droit au
titre de Félibres et à toutes les publications de foie. — Les Dames
sont admises. — Les Bienfaiteurs de l'Ecole pourra être déclarés par le
Bureau général Membres honoraires. —Les Memhiv* perpétuels paient
120 francs et sont inscrits à perpétuité sur la liste cl Membres.
ART. 6. Il est recommandé, en envoyant son adhésion au Bureau
général, d'indiquer, en outre de l'adresse, le lieu d'adoption au point de
vue dialectal.
ART. 7. Il y aura des Groupes locaux là où plusieurs Membres Actifs
(5 au moins) décideront d'en établir un. Tout Groupe devra se rattacher
à l'une des cinq Sections.
ART. 8. Les cinq Sections et les Groupes jouiront de la plus grande
autonomie, à la seule condition d'agir conformément aux Statuts, notam-
ment de respecter les articles 3, 4 et 5, et de se tenir en rapports avec le
Bureau général.
ART. 9. L'Assemblée générale de l'École, composée de tous les Mem-
bres Actifs, doit se réunir une fois l'an. Elle peut modifier les Statuts à
la majorité absolue.
ART. 10. Le Bureau général est élu au scrutin secret pour 3 ans par
l'Assemblée générale. Il est composé d'un Présidez., de cinq autres
membres, ayant rang de Vice-Présidents et représentant chacun l'une
des cinq sections de l'Ecole, d'un Secrétaire-Trésorier et d'un Secrétaire-
Adjoint. — Le vote par correspondance est admis pour cette élection.
ART. 11. Les questions relatives à l'administration de l'Ecole, à ses
publications, à ses fêtes, à ses relations extérieures, sont réglées par le
Bureau général. Notamment, il nomme ses commissions, ses délégués et
ses représentants.
NOTA. — Composition du Bureau général pour 1913-1915: Prési-
dent, M. L. de Bardies, à Soulan, par Aleu (Ariège) ; Vice-Présidents,
MM. Y.-D. Dufor, curé de Labarthe de Bivière (Haute-Garonne) [Haut-
Comminges], B. Daubian, curé de Villefranche-d'Astarac (Gers) [Bas-
CommingesJ, A. Teulié, directeur d'école à Saint-Girons (Ariège) [Cou-
serans] ; Fr. Soulé, directeur d'institution à Saint-Laurent-de-Neste
(Hautes-Pyrénées) [Quatre-Vallées] ; Secrétaire-Trésorier, M. B. Sar
rieu, professeur au Lycée, 121, Bue Lacapelle, Montauban (Tarn-et-
Garonne) ; Secrétaire-Adjoint, M. J.-M. Servat, pharmacien, à Massât
(Ariège).
Le Gérant: N. ABADIE.

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