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L'Abbé Julio

dans son Cabinct a Vincennes


l'ABBÉ JULIO
IMonseigneur Julien-Ernest Houssoy)
( 1844-1912)
R. AMBElAIN

L'ABBÉ JULIO
(Monseigneur Julien-Ernest Houssay)
( 1844- 19 I 2)

Sa Vie
Son auvre - Sa Doctrine
< Pour l'ineffable prescience de
DIEU, beaucou p qui paraissent hors de
l'EGLlSE sont dedans, et beaucoup qui
semblent dedans sont dehors f ... ~
(St Augustin ; < Du Baptérne .,
LV, 129/38).

Éditions VERMET
l. - LES PREMICES

Julien-Ernest Houssay, qui devait devenir cé-


lébre sous le nom d' « .4bbé Julio », naqui t le
3 mars 1844 a Cossé-le-Vivien, dans la Mayenne,
une bourgade située a quelques kilornétres au
sud-ouest de Laval, et a la limite de l'Tlle-et-
Vilaine, en plein pays chouan.
Il était fils d'un petit entrepreneur de macon-
ner ie, a qui il arriva plusieurs fois de dérnolir
des églises tornbant en ruines et de les recons-
truire. Plus tard, l' Abbé Julio voudra y voir un
intersigne de sa propre mission.
Le décan natal, que la vieille science des Aslres
a analysé au cours des siécles, est signiflcntif
déjá de la mission de celu i qui prendra place,
par la su ite, parrni les personnalités les plus
représentatives de ses dix degrés :

« Dans la seconde {asee des Poissons, monte


une [cm me d'un beau uisaqe, et bien paréc. El
ellc siqnijie de {aire des demandes el de s'e n-
tremettre pOLlr des clioscs grandes ct nobles ... »
-10- -11-

Telle est sa signification, que nous donne des Poissons, lui favorisaient l'accés aux hautes
Henri-Cornélius Agrippa, en sa célebre « Philo- charges religieuses.
sophie Oeculle », (S.L. 1551), résumant ainsi
une vieille tradition iranienne. On y retronvera ** *
plus tardo et notre personnage et ses nobles élans, Prétre, il le fut par vocation, et contre le gré
aussi bien que, dans la « femme de beau visage de sa famille, ce qui exclut toute erreur d'orien-
et bien parée », cette Eqlise qui devait devenir, tation a l'origine. Et nous le trouvons, a sa sortie
moins de dix ans aprés sa mort, l'église officielle du séminaire, vicaire de la paroisse du Grand-
du Martinisme, et grouper ainsi plusieurs mil- Oisseau, oü il se trouvera d'ailleurs quand écla-
liers de fidéles dans le monde. tera la guerre avec la Prusse, le 18 j uillet 1870.
Si nous consultons le « Calendrier Thébai- L'abbé Houssay devient aussitót aumónier des
que », familier aux praticiens de l'astrologie volontaires rassemblés par ·Cathelineau. Sans
onomantique, et qui nous fut transmis gráce a doute, ceux-ci, zouaves pontifícaux, sont-ils tous
l'érudition de Johannes Angelus, l'auteur de ce légitimistes, et profitent-ils de la situation, tót
tres rare incunable connu sous le nom de « J s- confuse, pour arborer le drapeau blanco Mais
trolabium planum in Tabulis ascendens » , (S.L. l'abbé Houssay marchera derriere celui-ci corn-
1488). nous voyons que le treiziéme degré des me il eut suivi le drapeau rouge de Garibaldi et
Poissons (degré natal oú se situait le Soleil ce de ses volontaires a chemises rouges. Et cela, il
jour-lá), a pour hiéroglyphe « Un homme el le rapportera plus tard, Iui-rnérne, a son disci-
une femme chevauchanl ti pas lenis s , Pour les ple et ami Fabre des Essarts.
laics, ceci signifie une parfaite entente conju- Le 3 décembre 1870, au combat de Toury, il
gale, un amour partagé, et le bon accord en porte sur son dos, jusqu'á l'ambulance, un offi-
ménage. Pour I'évéque (qu'il deviendra plus cier des zouaves pontiflcaux de Cathelineau
tard), cette femme est sa propre église, cette grievement blessé. Puis, sans prendre de repos,
église mystique qu'il épouse au jour du sacre, il retourne vers le champ de bataille, et sauve
et dont il porte 1'« anneau de fidélité ») a son encore dix autres blessés.
doigt.
Dans la nuit du 3 au 4 décembre, il guirle avec
Ignorant l'heure natale, il ne nous est pas prudence et succes, á travers I'épaisse Iorét d'Or-
possible d'étudier plus avant les augures céles- léans, une vingtaine de soldats qui, sans l u i, se-
tes de l' Abbé Julio. Mais on observera cepenrlant raient infailliblement tombés aux mains des
que Jupiter et le Soleil, en conjonction au signe Prussiens.
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Le 4 janvier 1871, par la neige et le Iroid, il La paix revenue, il est nommé vicaire a Juví-
se háte de rejoindre Cathelineau qui, coupé du gné, puis a Javron, deux paroisses de la Mayen-
reste de l'armée f'raneaise, était sur le point neo Mais sa santé est gravement compromise par
d'étre enserré dans les lignes ennemies, sauvant les fatigues de cette dure campagne ou il s'est
ainsi plus de trois mille hommes des rigueurs dépensé sans compter. Et en 1875, il sera dans
d'une captivité longue et pénible en Prusse. l'obligation d'étre hospitalisé a l'hópital mili-
Le 8 janvier, aprés le combat de Vibray, dans taire d' Amélie-les-Bains, dont il sera I'aurnónier
la Sarthe, au nord-ouest de Vendóme, Catheli- d'ailleurs. L'air pur des Pyrénées aidant, il le
neau lui demande d'aller rechercher des blessés, quittera guéri, en 1878, et sera nommé vicaire
que les zouaves pontificaux, en retraite, ont été de I'église Saint-Joseph, a París.
obligés d'abandonner, dans la neige et le froid. Si notre abbé s'était accommodé d'une vie
L'abbé Houssay part seul, sans hésiter, et comme banale, soignant son avancement et ne s'occupant
toujours a pied. En route, il tombe aux mains pas des affaires des autres, ileut coulé en paix
des Prussiens, qui I'arrétent comme espion, et des jours sans histoires au sein du clergé pari-
se disposent a le fusiller. Pendant quatre heures, sien.
et selon la bonne tradition militaire interna- En faít, il en sera tout autrement...
tionale, il est battu et injurié copieusement par
la soldatesque de Frédéric-Guillaume. Finale-
ment, ayant ten u bon, l'abbé Houssay est reláché,
il peut enfin parvenir jusqu'au champ de ba-
taille de Vibray, et s'occuper des blessés, adminis-
trer les mourants, faire enterrer les morts.
Le 21 janvier 1871, nous le retrouvons a An-
gers, et le général Cathelineau s'exprime ainsi
a son sujet :
« Le brave abbé Houssay remplit admirable-
rnent sa rnission, rarnena avec lui des volontaires,
recueillit des inforrnations sur chacun. Mais il
eut a surrnonter d'irnrnenses difficultés, et il vient
seulernent d'arriver, apres trois sernaines de fati-
gues et de marches... lO
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de Paris,' le convoque et lui dit ceci, que l'abbé


Julio a rapporté et que son disciple direct, Fabre
des Essarts, a soigneusement recueilli :
« Nous n'auons aucun reproche a vous faire
pendant votre séjour a Paris ; vos notes sont
excellenies, et nous reconnaissons volontiers que
vous étes un prétre intelligent et pieux. Mois
nous croyons que vous ferez beaucoup plus de
11. - LE COMBAT bien dans une cure de campagne que dans le
ministére parisien, N'ayez donc aucune inquié-
tude, et choisissez tel diocése qu'il vous plaira.
Nous nous [aisons [ort de vous obtenir une bonne
Malheureusement pour lui, et heureusement position... ».
pour l'Eglise, l'abbé Houssay est de ceux qui L'Abbé Julio demanda a réfléchir. Ayant corn-
font leur la parole du Psalmiste : « Le zéle de pris que 1'0n voulait surtout le faire taire (et
Ta Maison me dévore, Seigneur ... ». Et devant en mérne temps lui retirer le spectac1e des sean-
une cascade de scandales que les hautes autori- dales qui avaient suscité son índiscréte.. indi-
tés diocésaines recouvrent d'un pieux et chaar iné gnation) en l'isolant dan s une cure de carnpa-
silence, l'abbé Houssay lui, n'hésite pas.o Ces gne, loin des intrigues pour lesquelles il n'était
scandales qui vont de la sodomie, pratiquée sur pas fait, l' Abbé Julio refusa par lettre du lende-
de malheureux orphelins d'une institution bien main 2 mars 1885.
connue, a la séduction de petites domestiques
mineures, en passant par la fornication avec des
Ne pouvant le mettre en interdit, aprés l'en
avoir menacé, car il n'y avait pas de « cause
dévotes fortunées, et la captation d'héritages,
canonique » j ustifiant une telle mesure, Mgr Ri-
et auxquels s'ajoute en fin de course la simonie,
chard lui fit alors refuser I'accés malériel aux
ces scandales, notre abbé les fera éclater en des
autels de 1'église Saint-Martin. L'Abbé Julio écri-
brochures retentissantes.
vit alors a l'évéché de Laval, dont il relevait lors
Le 28 Iévrier 1885, il est alors nomrrié par
de ses débuts de prétre, et on lui donna toute
disgráce a la paroisse de Sainte-Marguerite,
permission de célébrer la Messe et de résider a
ayant eu le front de poursuivre en justice, {lour
escroquerie, deux protégés laiques de l'évéché. Paris.
Le l " mars 1885, Mgr Richard, I'archevéque Ajoutons a sa décharge, qu'avant de prendre
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la plume vengeresse comme son Maitre avait pris pour collaborateurs tous les prétres libéraux de
le fouet cinglant, I'abbé Houssay avait pris l'avis l'époque : l'abbé Deramey, professeur a la Sor-
de son curé. Horrifié, celui-ci lui avait formelle- bonne, les abbés Sanvert, Roca, Jouet.
ment déconseillé de soulever de tels problémes. Mais l'abbé Julio, a un certain moment de sa
C'est dire que lorsque Mgr Richard, archevéqus vi e, et justement a eette époque, sous l'influence
de Paris, lui declara une guerre sans merci, l'abbé de certaines relations laíques, crut pouvoir me-
Houssay se relrouva seul. Et, dans le cours de ner campagne pour le rapprochement de toutes
1885, il démissionna done, quittant Rome sans les religions a caractére commun ; la croyance
nul regret. en un Dieu unique. Il oubliait la que le Christ
Mais ses brochures avaient attiré sur lui l'at- avait donné pour mission ases Apótres une
tention de prétres propres et sinceres. Un des consigne catégoríque, et que cette mission con-
premiers qui le ralliérent, fut l'abbé Sterlin, siste justement a les faire quitter toute autre
anden aumónier divisionnaire de 1870,lui aussi, religion pour les faire devenir chrétiens :
et anden curé de Plainville, dans l'Oise. L'abbé
« Celui qui n'entre pas par la Porte dans la
Sterlin s'était établi a Nogent-sur-Marne ; il dis-
Bergerie, mais qui y entre par un auire endroit,
posait de modestes revenus. Il aida l'abbé Hous-
celui-Ia est uoler r el brigand ... »
saya fonder une petite revue : « La Tribune du (Jean: X, 1.)
Clergé l). Un autre prétre avait suivi l'abbé Hous-
« Moi seul Je suis la Porte ... Et tous ceu.r qui
say, l'abbé Estéve de Sigonce. C'est lui qui conta
oinrent anant Moi [ureni ooleurs et brigands ... »
un jour a Paul-Clément Jagot comment, dans
l'hótel modeste OU il logeait aprés son départ,
(Jean : y, 9.)
on lui avait dépéché une fille facile qui avait « Ne pensez pas que Je sois venll apporter la
pour mission de le faire devenir son amant, et paix sur la terre ! Je suis venu apporter non
d'étre ainsi l'instrument de son déshonneur, en la paix, mais l'épée. Je suis venu mettre la di-
lui offrant de subvenir ases besoins. Il éventa vision entre le [ils et son pére, en/re la [ille el
le píége bien entendu. sa mére, entre la belle-[ille el sa bellc-mérc ... »
C'est a cette « Tribune du Clergé », que l'abbé (Matthieu : X, 34.-3G.)
Houssay prit, pour la prerniére fois, le pseudo- « Allez par le monde eniier, et préche: l'éoati-
nyme d'Abbé Julio. Les bureaux en étaient situés gile a toute créature. Celui qui croira et qui sera
21, me Croix-des-Petits-Champs, dans les mérnes baptisé sera sauné ; mais celui qui ne croira
locaux oú plus tard, devait s'installer le jour- point sera condamné ... »
nal « L'Eclair :., d'Emile Buré. L'Abbé Julio eut (Matthieu : XXVIII, 19 et Marc : XVI, 15-16.)
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Aussi, l' Abbé Houssay et l' Abbé Derarney, et perdre. Il entre alors comme comptable dans
plusieurs de ses collaborateurs, se séparérent- une usine, ce qui lui assure le pain quotidien et
ils f'áchés, et ce fut la fin de « La T'ribu ue du un gite modeste. Mais le soir, dans sa petite
Clergé s , Mais cette nouvelle orientation de l' Ab- chambre de Belleville, sous les toits, il recoit
bé Julio lui avait amené de nouvelles et utiles des sénateurs, des députés, et de futurs minis-
relations. Il avait notamment fait connaissance tres. intéressés par cette conception, nouvelle
de Mme de Morsier, de la comtesse d'Adhérnar, et claire, de l'Eglise, une Eglise qui serait affran-
d' Albert Jhouney, de l'abbé Pochon, du pasteur chie des servitudes que lui imposent depuis des
Wagner. Et Albert Jhouney, martiniste et kaba- siécles une caste et une oligarchie ultra-réac-
liste, fervent de gnose, qui devait donner au tionnaire. Et il s'entretient avec eux de la nais-
cours de sa laborieuse carr-iére une eeuvre litté- sanee d'une république qui ne serait plus anti-
raire et initiatique considérable, fut avec Papus religieuse paree que dans l'obligation d'étre anti-
celui qui devait, tres rapidement, faire com- cléricale, et par l'impérieuse nécessité d'une sor-
prendre a l'abbé Julio la déviation implicite in- te d'auto-défense.
cluse en cette espérance. S'il y a un Messie, un En janvier 1888, nous le trouvons collaborant
Sauveur, son róle est a la fois unique et spé- au journal « L'Ami de l'Humanité », (qu'il ne
cial, et il ne saurait absolument pas étre mis faut pas confondre avec l' « Humanité », que
sur un pied d'égalité avec des dieux illusoires et devait fonder Jean Jaures). De 1888 a 1889. il
douteux, et encore moins avec des « prophétes » crée et anime une petite feuille périodique :
purement humains d'origine. e La Tribune Populaire », organe de la dérno-
Par ailleurs, ce furent justement ces relations cratie relizieuse et de la défense du clergé. Pa-
l:) '1
influentes, citées ci-dessus, qui permirent par la rallélernent, de 1888 a 1902, soit quatorze ans, 1
suite a l' Abbé Julio, de se réconcilier un moment publie un autre périodique : « L'Etincelle »,
avec Rome, on verra comment et pourquoi. (<< Revue religieuse et libérale »), organe de
Mais dans le moment présent, l' Abbé Houssay l'union des Eglises. Par la suite, le titre sera pris
connut des jours sombres. Il publia ses « Contes (sans sapermission bien entendu !), par Vladi-
Danois », ouvrage que nous n'avons pu retrou- mir Oulianov, dit Lénine, pour une revue révo-
ver, mais que Fabre des Essarts assure·« de lutionnaire de langue russe, que les émigrés
haute marque s , Ce livre ne l'enrichit pas, et socialistes groupés autour de Lénine imprime-
l'éditeur non plus. 11 donne alors des lecons en ront a la presse abras secrétement, a París.
diverses matiéres. A I'évéché, on l'apprend, et C'est dans eette revue de défense religieuse,
hientót des interventions occultes les lui font que l' Abbé Julio attaquera catégoriquement la
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fraction athée de la Franc-Maconnerie, en sep- une gráce bien précise, en la reliani iJ. son ar-
tembre 1902, (numéro 116). Et c'est encore en chétype initial, toujours inclus dans les Sainies
cette revue, comme en ses diverses correspon- Ecritures.
dances, que l'on peut découvrir son orientation Et l' Abbé Julio, a son tour, pria, guérit, con-
dogrnatique. Plus qu'en ses divers livres d'ail- sola, avec les dons, les priéres, et le mérne succés
leurs, ceux-ci étant davantage des instruments que Jean Sempé.
de travail. Nous croyons d'ailleurs utile de con- A l'évéché de Paris, on s'inquiéta de l'orienta-
sacrer une partie de sa biographie a l'étude des tion que prenait l' Abbé Julio. L'Eglise a sup-
divers points intéressants de cette doctrine. Il primé il y a déjá pas mal de lustres tous les
se dégage en effet, par ce choix méme de l' Abbé grands exorcismes et rituels de guérison qui,
Julio el par son ralliement a l'ceuvre du grand pendant des siecles, avaient fait sa force et sa
Origéne, une image nouvelle de l'homme, que gloire. Le Pontifical Romain ne conserve guére
l'on peut désormais considérer comme le véri- que l'Exorcisme du Pape Paul V, celui dit de
table fondateur de l'Eglise Gnostique contem- Léon XIII, et un curieux exorcisme pour le jour
poraine. oü l'on se coupe la barbe pour la premie re fois !
C'est vers cette époque (1888), qu'il rencontre Et voila un prétre en rupture de Reme, qui se
Jean Sempé, extraordinaire voyant. guérisseur mélait de guérir, en conséquence d'instructions
mystique, opérant par la seule pr iére. Jean Sem- recues d'un laíc suspect, et non seulement de
pé, qui devait mourir le 9 janvier 1892, a Vin- guérir, mais encore d'exorciser, c'est-á-dire de
cennes, déclarait volontiers qu'il ne devait au- libérer les envoütés, les obsédés, de détruire les
cun de ses pouvoirs a la naissance, mais bien a sortiléges, de purifier les lieux inf'estés, alors que
une transmission, reyue également d'un autre son évéque, non seulement ne l'y avait pas auto-
vieillard, en sa jeunesse. Il se contentait de prier, risé, mais encore ne le faisait pas Iui-mérne.
faisait prier avec lui, bénissait de l'eau, du sel, Mais cet évéque, Mgr Richard (le cardinal
de l'huile, et chassait tout mal « au nom de Richard), a défaut d'étre un grand évéque, était
.Iésus-Christ », que le malade fut en sa pré- un homme intelligent. Il estima plus sage de
sence ou qu'Il fut au loin. Ce don, il le transmit transiger. Il fit ofTrir a l' Abbé Julio de se sou-
a son tour a l'Abbé Julio. Il lui révéla que la mettre, lui assurant alors, avec le pardon absolu
clé simple de la mise en action de cette trans- pour son indiscipline littéraire, sa rentrée en
mission était la Priére, pas la simple pr iére gráce, et un poste important. L' Abbé Julio re-
banale, la récitalion d'oraisons de type tres géné- fusa la charge, et, pour manifester sa soumis-
ral, mais celle que l'on charge d'obtenir de Dieu sion a l'Eglise lorsque celle-ci restait dans sa
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mission, accepta cette soumission sous certaines miére place parmi les docteurs de l'Eglise. Nous
conditions. celles relatives ases reuvres d'exor- retrouverons sa doctrine partieuliere en étudiant
cismes et de guérisons. Mgr Richard capitula. Il par la suite cette nouvelle orientation de l' Abbé
fit nommer l'Abbé Julio curé d'une tres hum- Julio. Notons simplement ici, que cette déeou-
ble cure, celle de Pont-de-Ruan, au sud de Tours, verte fit de lui un théologien plus subtil et plus
entre Monbazon et Azay-Ie-Rideau. L' Abbé Julio averti que le lecteur habituel de ses ouvrages
profita de ce séjour plein de calme et de paix, ne le soupconrie généralement !
dans une province douce entre toutes, pour mé- C'est durant ce séjour a Pont-de-Ruan, oü il
diter sur de multiples problernes. Dans cette cure, demeura deux années, que l' Abbé Julio parvint
il avait trouvé deux ouvrages qui modifíerent a guérir un malheureux, devenu fou a la suite
toute son orientation spirituelle. Le premier fut d'un internement arbitraire dans un asile.
un tres vieux Bénédictional romain, édition de Par la suite, ayant quitté la Touraine, il vint
1665. dans lequel il préleva tous ses curieux habiter a Fontenay-sous-Bois, puis a Paris, au
exorcismes, ignorés de I'Eglise moderne, et qu'il numéro 5 de la rue Vernier, (17me arrondisse-
intégra en ses divers ouvrages. Observons a ce ment), oü il réussit a installer une petite cha-
sujet, et ce n'est pas le moins amusant de l'his- pelle des 1901. Chose curieuse, ce sera dans eette
toire, que nous connaissons plusieurs prétres méme rue que quelques années plus tard, un
et moines qui, devant la disparition du « Liure autre personnage insolite viendra résider, por-
des Exorcismes », (qui est censé étre rernis a teur du méme prénom que notre Abbé ...
l'ordiné lors de la cérémonie de l'Exorcislal, mais Ce sera Jean-Julien Champagne, alchimiste
qui est de nos jours remplacé par le simple « Ri- déjá fort expérimenté, et le laboratoire oü il Lra-
tuale Romanum s ), ont actuellement recours aux vaillera lui sera offert par la famille de Lesseps.
ouvrages de l'Abbé Julio! El Jean-Julien Champagne deviendra célebre
Le second livre qui eut sur lui une action
sous le nom de Fulcanelli (1) ...
décisive, fut une étude sur l'ccuvre d'Origéne,
docteur, évéque et martyr (185-254), une des
gloires de l'église <1' Alexandrie, condamné a tort (1) Nom que certains tenteront de lui arracher apres
sa mort I Nous avons donné en plusieurs conférences,
commc hérétique par le Concile de Constanti- avec documents photographiques et preuves définilive~
nople, dcux slécles aprés sa mort, réhabilité au il l'appui, la démonstration que Champagne et Fulcanelh
dix-neuvicrne siécle, el que Léon XIII n'hésite ne furent qu'un seul el mérne personnnge. Le texte de
cette conférence doit paraitre incessammcnt dan s un
pas a considérer, en son encycIique « De Provi- numéro de 1962 de la revue « La Tour Sainl-Jacques :t,
dentissimus », comme rlevant mériter la pre- avec des photographies éminemment probatriccs.
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Il n'est d'ailleurs pas impossible que le local


soit le méme, car c'est en 1907 que Champagne
vint rue Vernier, et e'est en 1907 que l'Abbé
Julio publia, a Vincennes. ses premiers ouvra-
ges (1). Le monde occultiste, (martinistes. gnos-
tiques, kabalistes, alchimistes, etc ...), constitue
un univers particulier, plein de résonances, oú
de multiples et tres embrouillées relations unis- 111. - LE SACRE
sent parfois les individualités les plus apparem-
e Jésüs ayant assemblé les douze,
ment séparées. Et le local de l'Abbé Julio a pu leur donna force et pouvoir sur tous les
étre signalé a Champagne ou a son mécéne par démons, avec la puissance de quérir
des relations communes. les maladies ... » (Luc: IX, 1.)
En 1903, l'Abbé Julio quitta la rue Vernier
e Alors il Ieur ouvrit l'esprit, afin
pour aller habiter Vincennes, 170, rue de Fonte- qu'ils comprissent les Ecritures ... "
nay. On se souvient que c'est a Vincennes qu'il (Luc : XXIV, ~5.)
avait connu Jean Sempé.
e Tout ce que vous lierez sur la
Terre sera lié dans le Ciel, et tout ce
que vous délierez sur la Terre sera
délié dans le Ciel ... "
(Matthieu : XVIII, 18.)

C'est alors qu'il résidait a Fontenay-sous-Bois,


que l'Abbé Julio recut un jour la visite de Mgr
René Vilatte, dont il devait devenir par la suite
un des successeurs, dans la longue et séculaire
lignée apostolique issue de l'Apótre Pierre lui-
mérne.
Et c'est Mgr Vilatte qui le fit sacrer évéque
par Mgr Miraglia, son Coadjuteur. La solennité
(1) Il habitait a lors 170, rue de Fontenay, une petite eut lieu, le 4 décembre 1904, en l'église pa rois-
rnaison avec un jardinet. Aujourd'hui, a la place, s'éléve siale du Rite Vieux-Cathol ique de Thiengen,
un bcl irnrneuble de cinq étages, et le cadre est consí-
dérablernent chango, on s'en doute. dan s le duché de Bade, avec, pour évéque con-
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sécrateur, Mgr Paolo Miraglia, évéque de l'Eglise Mais devenu évéque, son « eombat » ehangea de
Catholique Indépendante d'Italie, (analogue en plan. Il éleva le débat jusqu'au niveau des Cau-
cet état a l'Eglise Gallicane en Franee). Y assis- ses Invisibles, sources perverses de toute dé-
taient, a titre de témoins officiels, (outre une gradation. Il eomprit que l'Evéque, le Prétre,
nombreuse assistance), Mrs Paul Kaminski, Curé n'ont en fait qu'un seul Adversaire direct, tou-
de eette paroisse vieille-catholique, et Aloysius jours le méme, le « Prinee de ee Monde».
Blum, président du Conseil Paroissial.
Notons, en passant, que l' Eglise Vieille-Caiho-
lique, qui groupe par le monde plusieurs millions ***
de fídeles, en Hollande, Allemagne, Suisse, Afri-
que du Sud, ete ..., est une grande Eglise. Elle Mais ee sacre de l' Abbé Julio était-il valable ?
fut constituée, a l'issue du Coneile du Vatican 1, En un mot, l'Abbé Julio était-il devenu réelle-
en 1869, par les Evéques et les théologiens ro- ment évéque ? C'est ee que nous allons mainte-
mains qui ref'usérent d'admettre le dogme de nant étudier, et démontrer.
l'infaillibilité du Pape, a la demande de Pie IX.
Cerlains des opposants durent étre expulsés par Aux yeux de l'Eglise Catholique romaine, étre
la force ; des horions furent éehangés avee les
licite et étre oalide, sont des ehoses fort diffé-
rentes. Un évéque orthodoxe non « uní » a Rome
gardes, dans les parvis, et le soir mérne, une
est illicite mais valide. Le mérne évéque, dans
violente ternpéte s'éleva sur Rome. Du vent ar-
une Eglíse d'Orient dite « uniate » (réunie á
raehant les arbres et les cheminées, eertains y
virent une réplique du « souffle » qui encerc1a Rome, sous Léon XIII), est licite et valide. C'est
ainsi que lorsque, sous ce me me Ipontificat de
la demeure des Apótres, au jour de la Pente-
Léon XIII, une partie des Eglises d'Orient, (sy-
cóte. Les autres y virent une manifestation de
rienne, maronite, chaldéenne, ete ...), entra dans
réjouissanee démoniaque, Satan étant dit dans
I'Ecriture, le « Prince de l'Air s , (Paul : Ephé- le giron romain, on ne réordonna pas ses prétres
siens, 11, 2). et on ne reeonsaera pas ses évéques. Ils étaient
Voici done l'Abbé Julio devenu Monseigneur
déjá valides, ils devenaient licites.
Houssay. Et eeux qui le eonnurent alors, aff'ir- En un mot, étre nalidc, e'est détenir la Sucees-
mérent tous qu'il avait ehangé. Non point que sion des Apótres, e'est étre :l mérne de prouver
son désir, sa passion mérne, de voir l'EGLlSE que l'on remonte, au long des siécles .. wns qu'il
du CHRlST, revenir a sa grandeur et sa pureté manqu e /In nom, á /In des Dou :e Apotres. Et
premie re, se soit atténué. Bien au eontraire. c'est L"t une comptahilité soigneusement tenue
r
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par toutes les Eglises, on s'en doute ! C'est « Il est absolumenl hors de doule, et stricte-
aussi posséder les documents probateurs de cela. ment éiabli par une longue praiique, que l'Evé-
Etre illicite, c'est, tout en étant valide, apvar- que est le minisire de la consécraiion piscopale,
é

tenir a une Eglise dite « séparée » non unie a el que, pOlIr la validité de ceite consécralion,
Rome. Etre licite, c'est appartenir a l'Eglise un seul Evéque sufTit, qui en accomplisse avec
Catholique romaine, ou a une Eglise d'Orient l'inlention requise, les rites esseniiels ... »
reconnaissant son autorité, sa prééminence. ses (Cf. Pie XII : « Constitutions Apostoliques, -
dogmes. « Episcopalis consecrationis » - 30-11-1944).
Et c'est parce que la succession apostolique Un prélat catholique romain, J. M. Spalding,
représente les Pouuoirs, la Mission, les Prioiléqes, en son « Histoire de la Réforrnation Protes-
conférés par le Christ aux Douze, et par les tante », (New-York 1875, tome 11, page 424, note
Douze a leurs successeurs, les évéques qu'ils 2), nous dit ceci, quant a la validité en général :
consacrérent eux-mérnes, parce que c'est une « Laconsécration ayant été dúmctit accom-
chose essentielle pour l'Eglise Universelle el Eier- plie par des Eoéques qui auaieni sans douie eux-
nelle, que Rome, loyalement, fait une distinc- rnémes le caractére épiscopal, fui, bien que non
tion entre la nalidité et la licéité. canonique el illégale, certainement valide. Ainsi,
L'Abbé Julio, par son sacre, devenait donc un les Evéques hérétiques et schismatiques d'au-
Evéque illicite (puisque consacré par un Evé- jourd'hui, a moins que les Rites de consécration
que et par une Eglise séparés de Rome), mais n'aient été, depuis, matériellement altérés, sont
néanmoins un Evéque valide, puisque sa suc- revétus du caractére épiscopal... » (op. cit.).
cession apostolique était inattaquable. Et c'est C'est d'ailleurs a l'église Catholique rornaine
ce que nous allons démontrer ; non pas pour la que l'on doit l'exposé le plus cohérent de ces
Hiérarchie Catholique, qui ne l'ignore pas et ne principes de licéité et de ualidité, aussi bien
le conteste plus, mais pour le public, souvent que leurs applications les plus dérnonstrntives.
mal averti de ces choses, essentielles pour le Rome, en eff'et, reconnait la validité des Epis-
Christianisme. copats orthodoxe, III t hérien, nieu x-cat holique,
Sur le fait qu'un unique Evéque le consacra, cathotique libérol, (c'est l'Eglise de la Société
alors que la pompe habituelle en prévoit trois, de Théosophie).
le consécraieur et ses deux assistants, nous lisons Ainsi done, dcux conditions sont nécessaires
ceci, dans la revue « La Documenfation Caiho- et essc nliellcs ú la validité d'une consécrul ion
lique », n" 948, page 689 : épiscopale :
- 30- - 31-

1°) la consécration doit rattacher le consa- négligeable, véritable intersigne, a saint Pierre
cré a la lignée apostolique. Le consécrateur doit lui-méme,
donc étre, et validement, Evéque lui-mérne, c'est-
á-dire, et par l'intermédiaire de ses prédéces- **.
seurs, tenir ses pouvoirs d'un des douze Apótres Mgr Paolo Miraglia, qui con sacra l' Abbé Julio,
du Christ. En somme, il doit posséder la [ilia- fut ordonné prétre au sein de l'Eglise Catholique
tion apostolique pour pouvoir la transmettre. Romaine. n y devint rnérne « prélat de Sa Sain-
2° le Rituel, forme matérielle dans laquelle teté », dignité honorifique.
s'Insére la gráce sacramentelle, doit étre tra- Il fut consacré Evéque le 6 mai 1900, en l'église
ditionnel, c'est-a-dire qu'il doit traduire la vo- de Piacenza (Italie), par Mgr René Vilatte, alors
lonté de transmettre, d'une part, et la volonté Exarque de l'Eglise Métropolitaine d'Arnérique.
de recevoir, d'autre part, ce qui constitue I'Epis-
copat selon le Christ. ***
On entend par épiscopat, la fonction que Qui était Mgr Vilatte ?
l'Eglise primitive nous a transmise, et a laquelle René Vilatte avait été ordonné aux Ordres
sont attachées certaines prérogatives et certains Mineurs et Majeurs par Mgr Herzog, Evéque
pouvoirs : pouvoir de célébrer la messe, pouvoir vieux-catholique de Berne (Suisse). Il avait été
de remettre les péchés (pouvoir dit des « clés »), ordonné successivement clerc, portier, lecteur,
pouvoir de conférer les divers sacrements, pou- exorciste, acolyte, sous-diacre, diacre, et pres-
voir, pour l'Enéque, de transmettre a son tour bytre, les 5, 6 et 7 Juin 1885. Ces ordinations
ces difTérents pouvoirs, alors que le Prétre ne avaient eu lieu selon le Rituel vieux-catholique,
les met qu'en action. tres proche du Pontifical romain. La régularité
Dans ce Rituel, qui varie avec les Eglises selon de l'épiscopat vieux-catholique, et de Mgr Herzog
qu'elles sont orientales ou latines, il y a des élé- en particulier, n'a jamais été mise en doute. La
ments essentiels. Ce sont ces derniers qui con s- succession apostolique de ce dernier remonte en
tituent la forme traditionnelle a laquelle il est efTet a Bossuet, et de Bossuet ü I'un des Douze !
fait allusion plus haut. Sept ans plus tard, l'Abbé Vilatte Iut consa-
cré Evéque, sous le nom de Timothen s, le 25
Voyons donc maintenant les « chainons » mai 1892, en l'église cathédrale de Notre-Dame-
qui, au long de dix-neuf cents ans, rattachérent de-la-Bonne-Mort, il. Colombo (Ile de Ceylan). Le
l'Abbé Julio aux douze Apótres, et, chose non Patriarche jacobite d' Antioche avait envoyé son
- 32- - 33-

autorisation (nous en possédons la copie en nos D'aprés la chronologie traditionnelle de l'Egli-


dossiers), I'évéque eonséerateur était Mgr An- se, reproduite par Lemaistre de Saey (1613-1684),
toine-Francois-Xavier Alvarez (Julius I'"), ar- écrivain, historien et théologien eatholique (il
chevéque syrien de Ceylan, assisté de Mgr Atha- devint par la suite janséniste) ; « L'an 38 de
nasius et de Mgr Gregorius. l'ére vulgaire, et l'an 11 du régne de Caligula ern-
Bien que eette eérémonie s'effectuát au sein de pereur, Pierre oini a Antioche et y éioblit son
l'Eglise Syrienne Jacobite, elle se déroula selon siéqe. L'an 11 de Claude empereur, il alla a Lydde
les formes du Rite Catholique romain, a la de- et y guérit Enée... ». Ceci se trouve égalernent
mande de Mgr Vilatte. La Charte de consécra- dans l' « Hisioire Ecclésiastiqu e » d'Eusébe, évé-
tion de Mgr Vilatte, que nous donnons plus loin, que de Césarée (265-340). Le « Grand Diciion-
fut sígnée, non seulement par les Evéques con- naire de T'héoloqie Doqmaiique » confirme aussi
sécrateurs, mais encore par le Consul des Etats- ce fait.
Unis, Mgr Vilatte étant citoyen américain alors, Ainsi done, Pierre resta un an au plus a An-
et ayant lá-bas une importante paroisse. Quant tioche, et c'est done en 39 (certains disent 40)
a la suecession apostolique du siége patriarcal de notre ére, qu'il con sacra, avant son départ,
d' Antioche, dont Mgr Alvarez tenait son épiseo- Evode qui est son premier suecesseur. Il est in-
pat, elle n'a jamais été plus discutée que celle téressant de noter que si Rome n'avait pas eu
de l' Eqlise Vieille-Calholique. plus d'importance (en tant que capitale de l'Em-
Sa filiation remonte en efIet (nous la donnons pire) qu' Antioche, perdue dan s l'est rnéditerra-
in extenso ci-aprés), et ce san s interruption, a néen, on ne parlerait pas de la primauté de
Evode, premier évéque de la grande Eglise d' An- Rome, et les catholiques ne considéreraient pas
tioche, qui posséda longtemps la primauté dans saint Lin comme le sueeesseur de Pierre ! Ce
l'Eglise naissante, avant d'en étre dépossédée serait Evode le premier pape aprés lui.
par celle d' Alexandrie. Evode avait été consacré
par saint Pierre lui-méme (1). Voici done la souree apostolique de Mgr Vilatte
bien établie, il nous reste a donner le texte de
(1) Il existe trois patriarcats a Antioche : Le patriar- sa Charte de Consécration
cat latin, qui est catholique romain ; le patriarcat ortho-
doxe ; le patriarcat jacobit e, qui dirige l'Eglise Syrienne
Jacobite, groupant les monophysites. Son patriarche ré- rent secréternent prot égés par l'impératrice Théodora,
sidait autrefois au couvent de Sophar, il est maintenant quand ils étaient persécutés par les me/chiles, protégés
a Antioche mérne. Cette église groupait avant la guerre par l'empereur Justinien, son époux. Et c'est en eff'et
prés de 60000 familles, en Asie Mineurc. Les monophy- dans les cachots de Byznnce, que naqu it cet te Eglise,
si/es (partisans de la nature unique de Jésus-Christ) fu- qui eut d'innombrables martyrs.
- 34- - 35-

« Au nom de l'Eternel, existant en Soi. Dieu (CEYLAN) an jourd'hui [éle de la Pentecáie, ce


Tout-Puissant, Amen, t Antoine-Francois-Xouier 5 [uin 1892. »
JULIUS T", par la qráce de Dieu, Archeuéque de Signé :
CEYLAN, COA. el de l'Inde, a lous ceux qui li- (Sceau) JULIUS T", Archeoéque de CEYLAN, de
ronl les présenles, salut, paix et bénédiction en COA el des INDES.
Jésus-Christ, notre Seigneur. Nous faisons saooir
ti tous par les présenles le tires que le 25 tnai Témoins :
1892. dans la cathédrale de N.D. de la Bonne (Sceau) W. MOREY, Consul des Etats-Unis ti
Mort a HULDEDORF, COLOMBO, avec l'assis- CEYLAN,
lance de MAR PAUL ATHANASIUS, Euéque de (Sceau) LISBOA PINTO F.E.A.D.M.S.
KOTTAYAM, MAR CEORCES GRECORlUS
Eoéque de NIRAN.4M,
présence d'une grande
M.4.LABAR
multilude
(lnde) el e~
de chrétiens
** *
Rome, conformément ases régles et usages,
de noire juridiction el autres, en verlu des pou-
n'a jamais discuté la validité de Mgr Vilatte.
voirs ti nous conjéres par la succession aposio-
Dans une leltre de Mgr Ceretti, Nonce Aposto-
liquc el par la [aoeur de S.S. PIERRE Ill, Pa-
lique, lettre publiée par le « Courrier de Ba-
triarcus du Siéqe orthodoxe d'ANTIOClIE, aprés
oiére », de Munich, et datée du 6 j uillet 1925,
avoir invoqué par la priére le Sainl-Es prit oioi-
bien que publiée dans le numéro du 11 mérne
[iant, nOLlS avons imposé les mains sur Jose ph-
mois par ce journal, il est dit ceci :
René VIJ,A TTE, parisien de naissance, améri-
cain de naluralisalion ; nous l'avons consacré « ... Mgr Vilatte a re~u les ordres mineurs el le
aoec les sainies huiles pour la dignilé archié pis- sous-diaconat le 5 juin 1885, le diaconai le 6 juin
copale, suioant les formes du Rite Laiin, sous le de la mérne année, el la prétrise le 7 juin 1885.
titre d'Archeoéque de l'Ancienne Eglise d'Amé- Ces différents ordres lui furenl conjerés par
rique, el nOLlS lui avons confié le pouooir d'or- Mgr Herzog, éuéque « oieu x-catñolique », dans

donner des reliqieu x et des prétres, de consacrer I'éqlise « oieille-catholique » de Berne. Les docu-
les Eqlises, les aut els, les cimetiéres, etc ... etc ... , ments qui en fonl [oi porient la signalure el le
tl'accom plir t oul es les fonctions appartenant au nom de Mgr Herzog.
rang de mctro politai n, « Quant a S3 consécration épiscopale, elle eut
lieu le 25 mai 1892. Mgr Vilatte fut consacré
Donrut en notre résidence archié piscopale, Ca- par trois éoéques jacobites dans la Cathédrale
iltedrulc de N. D. de la Ronne-Mort, COLO!l1BO de l'archeoéque Alvarez (Julius I"), c'est-a-
- 36- - 37-

di re en l'éqlise Notre-Dame de la Bonne-Morf, a « La nalidité des actes épiscopaux de Mgr ,llar


Colombo, He de Ceylan. Mgr Vilatte est en pos- Thimotheus (alias Mgr Vilaite), a été reconnue
session d'une bulle de consécraiion signée par par Rome. Un prélre ordonné par lui est entré
ces irois éoéques, et par le consul américain dans l'Eglise Romaitie, il est l'enu a Rome. Apres
qui assistaii a la cérétnonie. » Signé : « Ceretti, examen de la Sacrée Congrégation des Riies,
Arcbeoéque de Cérinthe, et Nonce Apostolique. » son ordination a été déclarée valide, et il (J éié
Voici donc une reconnaissance de la validité admis a célébrer sur les autels du Pape. ') COp.
de Mgr Vilatte qui tranche tout... cit.)
Or, c'est ici qu'il est nécessaire de se souve- Enfin, le défunt cardinal Richard, archevéque
nir de cette phrase du Pape Pie XI, a propos du de Paris, en sa lettre du 17 avril 1900, et l'évé-
livre de N. Cabasilas : « La Vie en Jésus- que d'Evreux, dans la « Semaine Religieuse »
Christ » : d'Evreux, de la mérne époque, ont protesté con-
« Cbez Les catholiques, [aii parfois défaut la tre les ordinations faites par le mérne Mgr Vilatte
jusie appréciation de leurs Fréres sé parés, paree a Paris, en 1900, et tout en les déclarant irré-
qu'ils ne les connaissent paso On ne sait pas tout guliéres, ont néanmoins recon nu que, « mulheu-
ce qu'il y a de précieux, de bon, de chrétien, reuscrnent, elles ne sauraicnt étre nul les ... »
dans ces fractions de la uérité catholique. Les (sic).
bloc s détachés de la roche aurifére, sont auri-
Ieres eux aussi l. .. »
Et bien avant le Pape Pie XI, l'Eglise s'était
déja prononcée :
« Le Saint-Office estime que les ordinaiions
des jansénistes et des jacobites sont ualables. »
Qui dit cela ? Le Rév. Frére David Fleming,
Consulteur du Saint-Olfice, Définiteur Général
de l'Ordre des Eréres Mineurs en 1889.
Le Rév. Frcre William, bénédictin, a d'autre
part publié dans une brochure intitulée « La
qenésc du culte Vieu x-Cathuliqu e en Amérique »
(BufTalo, 1898), une autre justification de la va-
lidité apostolique de cette filiation j acobite :
- 39-

14 Fabius 250
15 Demetrius 251
16 Paul I 259
17 Domnus I 270
18 Timothée 281
19 Cyrille 291
IV. - TABLE 20 Tyrantus 296
DE LA SUCCESSION APOSTOLIQUE 21 Vitalius :l01
DE Mgr HOUSSAY 22 Philogone 318
23 Eustache 323
« Saint Pierre établit son premier siéqe apos- 24 Paulin 338
iolique a Aniioche en l'an 38 et depuis lors, 25 Philabinus 383
une succession ininterrompue d'éoéques a trans- 26 Evagrius 386
mis les pouvoirs de l'apólre jusqu'a nos jours. » 27 Phosphorius 416
(Cf. : Le Quien : Oriens Christianus, t. 11, col. 28 Alexandre 418
1357-1408). 29 Jean 1 428
30 Théodote 431
PATRIARCHES D'ANTlOCHE 31 Domnus II 442
32 Maxime 450
1 Saint Pierre, apótre 38 33 Accace 454
2 Evodius 40 34 Martyrius 457
3 Ignace 1, martyr 43 35 Pierre II 464
4 Aaron 123 36 Philade 500
5 Corneille ]37 37 Serverius le Grand 509
6 Eados 142
7 Théophile 157 PATRIARCHES D'ANTlOCHE
8 Maxirnin 171 (de la lignée Jacobite)
9 Séraphin 179 38 Sergius 544
10 Asclépiade, martyr 189 Jacques Baradaí Zanzala ayant accom-
11 Philippe 201 pli la réforme jacobite, Sergius adopte
]2 Zehinus 219 ses vues et devient le l " patriarche
13 Babylus, martyr 237 de cette Eglise.
-40 - -41-

39 Domnus III 547 62 Denys II 897


40 Anastase 560 63 Jean IV 910
41 Grégoire I 564 64 Basile I 922
42 Paul II 567 65 Jean V 936
43 Patra 571 66 Evanius II 954
44 Domnus IV 586 67 Denys III 958
45 J ulianus 591 68 Abraham I ~62
46 Athanase le Chancelier 595 69 Jean VI 965
rétablit en 616 la concorde entre les emprisonné a Constantinople aprés
sieges jacobite et copte. la prise d' Antioche en 969 par l'em-
47 Jean II 636 pereur grec Nicéphore Phocas.
48 Théodore I 649 70 Athanase IV 987
49 Severus 668 71 Jean VII 100-1-
50 Athanase II 684 72 Denys IV 1032
51 Julien II 687 73 Thodore II 10-1-2
52 Elie I 709 74 Athanase V 1058
construit la 1" Eglise d' Antioche avec 75 Jean VIII 106-1-
l'autorisation du Calife. 76 Basile II 1074
53 Athanase III 724 77 Abdon 1076
contracte en 726 l'union avec l'Eglise 78 Denys V 1077
Arménienne au Synod e de Tofin. 79 Evanius III 1080
54 Evanius I 740 80 Denys VI 1088
55 Servais I 759 81 Athanase VI 1091
56 Joseph 790 82 Jean IX 1131
57 Cyr iaque 793 83 Athanase VII 11:39
58 Denys 1 de Tel-Mahré 818 84 Michel 1, le Grand 1166
compose une Histoire des Syricns el transf'ére en 1166 le patriarcut ja-
pusse son patriarcat :1 lutler contre cobite duns la ville de Mard in (Tur-
scs ad versui res. quie).
59 Jean 111 847 85 Athanase VIII 1200
60 Ignace 11 877 86 Michel II 1207
61 Théodose 887 87 Jean X 1~08
- 42- - 43-

88 Ignace III 1223 117 Ignace Siccarablak 1722


89 Denys III 1253 118 Ignace Gervais BI 1746
90 Jean XI 1253 119 Ignace Gervais IV 1768
91 Ignace IV 1264 120 Ignace Mathias 1781
92 Philanus 1283 121 Ignace Behanam II 1810
93 Ignace Baruhid 1293 122 Ignace J onas 1817
A partir de ce patriarche le nom 123 Ignace Gervais V 1818
d'Ignace est commun a tous ses 124 Ignace Elie II 1839
successeurs. 125 Ignace Jacques n 1847
94 Ignace Isrnaél ]333 126 Ignace Pierre Hl 1872
95 Ignace Basile In 1366 A partir de ce patriarche la succes-
96 Ignace Abraham II 1382 sion est donnée par les consécrations
97 Ignace Basile IV 1412 épiscopales qui suivent, et les dates
98 Ignace Behanam 1 1415 données sont celles des sacres.
99 Ignace Kalejhi 1455
100 Ignace Jean XII 1483 127 Mgr. Paul Athanase 1877
101 Ignace Noé ]492 consacré par S.B. Ignace Pierre Hl
102 Ignace Jésus 1 1509 comme évéque jacobite.
103 Ignace Jacques 1 1510 128 Mgr. Julius I Alvarez, archevéque de
104 Ignace David 1 1519 Ceylan 1889
105 Ignace Abdullah I 1520 Par bulle du 29 décembre 1.891.datée
106 Ignace Na Anathalak 1557 du monastere de Mardin, S.B. Ignace
107 Ignace David II 1576 Pierre Il l, patriarche j acobite d' An-
108 Ignace Philathus 1591 tioche, autorisa Mgr. Alvarez a con-
109 Ignace Abdullah II ]597 sacrer le prétre Joseph-René Vilatte,
no Ignace Cadhai 1598 en reconnaissant u ce dernier le titre
111 Ignace Siméon 1640 d'archevéque.
112 Ignace Jésus II 1653 129 Mgr. Joseph-René Vilatte, 25.5-1892
113 Ignace A Mesiah 1 Hi61 consacré dans la cathédrale Notre-
114 Ignace Cabeed 1686 Dame de la Bonne Mort a Colornbo
115 Ignace Gervais II 1687 (Ceylan), fonde la cultuelle de l'Eglise
116 Ignace Isaac 1708 Catholique Apostolique Francaise
-44 -

(généralement connue sous le nom


de Gallicane) d'oú :
130 Mgr. Paolo Miraglia, 6.5-1900
consacré dans I'Eglise de Piacenza
(Italie) comme évéque de l'Eglise
Catholique Italienne.
131 Mgr. Jules Houssaye, 4.12-1904
consacré dans l'Eglise vieille-catho- V. - LA DOCTRINE
lique de Thienghen, duché de Bade,
(Allemagne), archevéqus de I'Eglise « Ce qui est réellement catbolique,
Catholique Francaise, c'est-a-dire universel, c'est ce qui a
ét cru et enseiqné de tout t emps, par-
é

tout et par tous ... :t


(St Vincent de Lérins).

On a longtemps soutenu que I'Abbé Julio, bien


que' sorti de l'Eglise de Rome et devenu, par la
réception de la filiation apostolique, authenti-
quement évéque, était néanrnoins demeuré ea-
tholique, dans ses enseignements eomme dans
son comportement épiseopal : liturgie, sacre-
ments, de ...
Nous ferons tout d'abord observer que ce sont
la des choses absolurnent distinctes. La doclrine
d'une Eglise est une chose, ses rites et leur ea-
dre en sont une autre.
Nous avons dit plus haut que Mgr Julien HUllS-
say avait connu la doetrine d'Origéne uu cours
de son séjour a Pont-de-Ruan, en Touruine.
Nous pouvons done maintenant, ú la lumiére de
cette constatation, préciser la nature des ensei-
gnements qu'il a été arnené ;'1 cornmun iquer au-
- 46- - 47-

tour de lui, puisque, nous le savons, ce sont Ainsi done, les Créations succédent aux Créa-
ceux d'Origene. tions, les Univers succédent aux Univers, pro-
bablement séparés par des périodes de Non-Etre,
• ** analogue au fameux e septiéme jour », durant
De la Créafion. lequel « Dieu se reposa ». (Genése : 11. 1).
Dieu, .Etre Essentiel, Eternel, existant par Soi Lorsque les Etres intégrés dans une de ees
et en SO!, sans besoins et sans variations, infini- Créations se sont libremenl manifestés par leurs
ment. bon, infiniment sage paree qu'infiniment aetes, par une sorte d'autodétermination, lors-
parfaIt, est aussi tout-puissant. qu'intervient la fin de eette Création, ils demeu-
Etant tout-puissant et éternel, sa toute-puis- rent fixés dan s l'état final oú ils sont parvenus.
~anee. s:est done néeessairement exereée de toute Et c'est une sorte de Feu myslérieux qui les fixe,
etermte sur des Créatures : les dureit. et les trempe, pour le róle qu'ils ont
4: Le Seigneur m'a possédée au Commence- a jouer dans la Création suivante.
me~f de Ses Voies, avanl Ses (Euvres les plus Ainsi, fixés dans le Mal, ils demeureronl, dans
anClennes ... » (Proverbes : VIII, .2.2.) la Création nouvelle, des instruments de lcnta-
« Car Je vais eréer de nouoeaux Cieux el une tion, de eorruption, de deslruction. Ce seront
~erre nouvelle. El ~oul ce qui a été auparavanl, des Démons.
s, eltacera de la mcmoire, sans qu'il revienne ti Fixés dans le Bien, ils demeureronl duns la
1 esprit.: » (Isaíe : LXV, 17.) Création nouvelle des inslrnments de libération,
« Car eomme les Cieux nouveaux el la T'erre de purifiealion, de création. Ce seront des Anges,
nouvelle q~e ~e vais eréer subsisteront foujours ou des Ames choisies el mises :'1 part, selon l'heu-
deoant MOI, dii le Seigneur, ainsi votre nom el reusc expression de saint Paul :
votre race subsisteront éternellement ... » (Isaíe
LXVI, .23.) « Si le Seigneur des arrnées du Ciel ne nous
avuit pas réseroé quelques-uns de notre Race,
« Mon Pére et Moi ne eessons point d'agir ... » nous serions devenus semblables i:t Sodorne et a
(Jean : Evangile ; V, 17.) Gomorrhe ... » (Paul : Rornains, IX, 29.)
« M.ain~enanf done, mon Pére, glorifies-."rIoi A l'égard des Créatures non ñxées. paree
~n . TOI-Meme, de eette Gloire que J'ai eue en qu'issues ponr la prerniére fois hors du Non-
TOI aoant que ee Monde [ut ... » (Jean . Evangile . Etre, les uns et les nutres joueront leur rúle,
XVII, 5.) "
tout en portant en soi son propre enfer ou son
- 48- - 49-

propre paradis, état qui durera autant que la n'a jamais vu les maux qui se [ont sous le
Création a laquelle ils participent. soleil ... » (L'Ecclésiaste : IV, 2, 3).
Ces créations sont nommées « siécles » dans « Vous n'étes tous qu'un seul Corps et qu'un
les Ecritures. Les versions grecques emploient seul Esprit, de méme que vous n'avez été appelés
le mot « éons s . Elles constituent des cycles, qu'a une seule espérance ... » (Paul : Ephésiens,
plusieurs d'entre elles constituant une création IV, 4.)
générale. Cette derrriére est alors nommée « le Nous ferons observer au lecteur qu'en cette
siécle des siécles ». breve étude, nous ne pouvons donner a chacun
des paragraphes de l'exposé de la doctrine ori-
De la Préexislence des Ames.
géniste reprise par l'Abbé Julio, toutes les cita-
Le mot Adam ne désigne pas un étre charnel, tions des Ecritures qui y sont relatives. Nous
mais une collectivité. On dit Adam comme on nous limitons aux principales, a celles qui ne
dit le régimenl, ou la marine. L'Homme Premier nécessitent pas un développement ésotérique trop
était un égrégore, une chorégie, et c'est l'esprit important, ce qui alourdirait l'ouvrage.
central de cette chorégie, qui était le véritable Notons toutefois et déjá, que la plupart des
Adam, la cellule-motrice. D'oú le mot d'Origene : citations bibliques relatives a la « Préexisfence
« Les Ames ont préexisté, comme une sorte de des .4mes » furent souvent retenues pour des
peuple ... s , L'Ecriture nous confirme cette no- arguments en faveur de la « Réincarnation des
tion : Ames », par des partisans de celle-ci, la conf'u-
« Ce n'est poinl pour vous seuls que je fais sion pouvant étre facile. Nous y reviendrons
cetie alliance el ces exécralions, mais pour lous d'ailleurs plus loin.
ceux qui, présents devant le Seigneur notre Dieu, De la Tentalion el de la Chute Originelle.
ne sont point encore avec nous ... » (Deutéro-
La notion de tentation (par le Principe du
nome : XXIX, 14, 15).
Mal et par les Etres qu'il a entrainés dans son
« Avanl de t'aooir formé dan s l'ulérus, Je l'ai orbe), pour les Ames Préexistantes, fait partie
connu, el Je l'avais imposé la Science. El aoant in té gran te du judeo-christianisme. Nier qu'il y
que lu sois sorti du sein de la tnére, Je l'avais ait eu chute et dégradation spirituelle, c'est nier
sancfifié ... » (Jérémie : 1, 5). l'Incarnation du Christ ; et retirer toute valeur
« Et j'ai loué plus abondammenl les morts a la Rédemption c'est également nier la valeur
que les vivanls, el j'ai jugé plus heureux qu'eux de Son Sacrifice. Tout ceci est impensable pour
encore, celui qui n'est pas encore né, el qui un chrétien,
- 50- - 51-

On peut done concevoir cette Chute comme n'est jamais nommé autrement ; on dit ~ le col-
l'éclatement de l'égrégore dont nous parlions plus lier ». Rompons le fil. Les perles s'échappent,
haut, la dispersion de la collectivité, sa corru.p- tombent aterre, et roulent dans toutes les direc-
tion, analogue a celle qui suit la mort corpo- tions. Des lors, il n'est plus question du collier ;
relle. Et comme il s'agit lá d'une chute causée on part a la recherche « des perles ».
par une dégradation spirituelle, celle-ci implique Les unes iront se perdre sous des meubles,
une descente dans les plans d'existence corres- dans des recoins obscurs. 11 faudra attendre
pondants, c'est-á-dire les plus inférieurs, par lonatemps avant de les retrouver, malgré les
l'effet d'une matérialisation proqressioe, menant recherches, et souvent fortuitement. D'autres se-
vers l'animaliié, et mérne au-delá.
ront rapidement récupérées, elles ne se s~r?nt
jamais éloignées du point de chute, ni de la visión
De la Rédemption.
du propriétaire du collier.
De méme qu'une Intelligence perverse avait Car les perles portent en elles, chacune, leur
enténébré les Ames préexistantes au point de propre destin, comme les Ames préexis~ante.s
les faire déchoir, de rnéme ce sera une Intelli- portent en elles le leur, par l'eITet de l.a Pred~sh-
gence pure qui les réilluminera : nation. Et ces perles sont, elles aUSSl, sounnses
« J'ai vu fous les hommes oioants qui mar- a des destins propres, en fonction de l'instant
chent sous le soleil, et aussi le second Adolescent, de leur, création individuelle.
qui doit se lever, en la place de l' Autre ... » (L'Ec- Lorsque le propriétaire des perles les aura
clésiaste : IV, 15). récupérées, il les enfilera de nouveau, sur un
Nous ne ferons pas l'injure au lecteur de rap- fil neuf, dans l'ordre initial de leur placetuent
peler les tres nombreux versets de l' Ancien Tes- primitif, qui était fonclion de leur gross.ellr. et
tament qui parlent du Messie, de sa venue, et de leur oriento Et lorsque cette reconshtuhon
des circonstances de celle-ci. 11 faudrait pour sera terrninée, de nouveau on reparlera du « col-
cela des pages et des pages. Le prophétisme mes- lier », et on ne dira plus « les perles » ...
siannique est un des éléments les plus considé- S'il en manque, l'absence sera due a I'imper-
rabies (et aussi les plus saisissants), des Ecri- fection des moyens utilisés pour leur recherche,
tures. ou a la négligence du cherchant, ou au peu de
Une image fera rnieux saisir le processlls de durée de cette recherche. Mais si notre proprié-
la Rédemption. taire est un étre parfait, s'il posséde tous les
Si l'on imagine un collier, on observera qu'il moyens nécessaires pour rechercher ses perles,
- 52- - 53-

et s'il a tout le iem ps nécessaire et aucune im- plis, II réunirail tout en Jésus-Chrisl comme dans
patience, il les récupérera toutes. le Chef (la Téte), lant ce qui est dans le Ciel
Remplaeons les perles par les Ames, le collier que ce qui est sur la Terre ... ) (Paul : Ephésiens,
par I'Homme Total, et le propriétaire par Dieu. 1, 10.)
Tout le probléme de la restitution final e est ré-
« Enfanls d'Israél, vous étes iz Moi, dit le Sei-
solu, et l'Apocatastase est alors justifiée.
gneur. Mais les enfants des Ethiopiens ne M'ap-
De I'Apocatastase ou Réintégration [inale, partiennent-ils pas eux aussi ? J'ai tiré Israel
Selon Origéne, repris par l'Abbé Julio, il n'y de l'Egyple, mais j'ai égalemenl tiré les Philis-
a pas d'enfer éternel. Il n'y a que des séjours tins de la Cappadoce, el les Syriens de Cqrene ... »
dans une Création ; séjours correspondant a (Amos: IX, 7.)
l'état ultime dans lequel la Créature s'est trou- L' Abbé Julio est absolument dan s la ligne de
vée [ixée lors de la fin de l'Univers auquel elle pensée origénienne lorsqu'il nous précise sa pen-
a participé. Il en est donc de mérne, semble-t-il, sée sur I'Enfer. Il admet fort bien la damnation
du paradis, qui, eu égard a ce mode de raison- d'un étre, mais cette « mort éternelIe » n'est
nement, serait impermanent et transitoire. La pas le fait de Dieu, principe de toute Vie, mais
Créature pouvant, par sa tiédeur, de nouveau celui de I'étre méme, Se détournant oolontaire-
démériter et déchoir. En fait, ce second point ment de Dieu, la Créature perdue retombe sous
n'est pas susceptible d'etre retenu, le stade de le joug du Prince de ce Monde pour une durée
perfectibilité accessible a la Créature devant lui telle que cela peul donner l'idée de l'Eternité,
permettre, finalement, de ne plus étre accessible puisqu'il s'agit, en fait, de la durée de toute la
a une tentation quelconque. De plus, la période Création future, ce « siécle qui vient :t.
d'autodétermination de I'étre étant terminée Et ainsi, I'étre égaré et aveuglé retombe au
Dieu, par un effet de sa Gráce, ne l'induit plu; sein du barátre des migrations. De vies en vies,
en tentaiion, poux: paraphraser la pr'iére par tombant chaque fois un peu plus bas par suite
excellence, le « Pater ). Il retire aux Entités de cet enténébrement progressif, la Créature per-
ténébreuses tout pouvoir sur la Créature avant due se dégrade chaque fois un peu plus. En son
enfin terminé son cyc1e de manijestations ·pro- « Liore Secret des Grands Exorcismes el Bé né-
batrices. dictions s , }'Abbé Julio nous dit ceci sur I'Enfer :
Cette fixation final e dans le Bien, les Ecritures « L.'Enfer n'est pas lln lieu, c'est un élat d'éi re,
nous en donnent de nombreux témoignages : la descente indéfinie et oertiqineuse, surtout "0-
« Les Temps ordonnés par Lui étant accom- lontaire, iz travers touies les existences, dans la
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sombre nuit de la Haine, plus épouvantablement par la larve de leur génial bourreau, ou par lui-
, ?
douloureuse que tous les insensés réciis de l'En- meme ....
fer, imaqinés par des moines toriionnaires, dans Quant au Paradis, l' A bbé Julio nous réoéle sa
le but de dominer et de pressurer les foules igno- pensée, en vrai gnostique : « Notre conception
rantes. du Paradis, e'est-a-dire de la Vie de l'Au-de/a,
« Un rayon d'Espéranee, un seul acte d'Amour, est bien différente. Hommes d'étude, nous dési-
« Et l'étre, d'un seul bond, peut remonter au rons eonnaítre mieux, savoir davantage ... Hors
[jour ... » du Savoir, ee n'est pas la peine de vivre. La
Seienee, e'est done la Vie. C'est la conception
« Satan peut, s'il le veut, redevenir Lucifer. mérne du Christ, le Grand Révélateur, pour qui
Mais s'il ne le veut pas, il subira, ainsi que tous
réfléehit bien ... » (op. cit. page 541).
eeux qui l'ont imité, l'imiteni, et l'imiteront, le
terrible Jugement, le Chátiment su préme el final, Ainsi done, pour lui, le Paradis, e'est la Con-
la Mort Eternelle ... » (op. cit. page 503). naissanee, la Gnose (1) !

Quant aux suppliees qui faisaient sourire De la Réinearnation.


I'Abbé .Julio, nous les eroyons plus réels qu'il
Comme tous les grands doeteurs du Christia-
ne le supposait. Si le damné, de nouveau sou-
nisme, qu'il s'agisse de ceux de l'Eglise d'Orient
mis a la loi des transmigrations, descend d'exis-
ou de I'Eglise d'Oecident, et a leur suite, l'Abbé
tenee en existenee, jusqu'au monde démoniaque
Julio ne fut jamais « réinearnationiste ». 'On
des insectes, il y reneontrera le monde méme de
ehereherait en etTet vainement un passage de
la Cruauté, de la eruauté subtile, savante, ingé-
ses reuvres OU il soutienne eette théorie, que
nieuse, rafTinée. Cela, l'entomologie nous le met
nous devons a AlIan Kardec, sous la forme clas-
sous les yeux de Iacon halIueinante.
sique habituellement propagée par ses parti-
Or, si un réve de quelques secondes peut nous sans (2). Mieux eneore, l'Abbé Julio I'a cornbattue
permettrc de dérouler, sur l'écran intérieur de
notre imagination, des scénes et des sensations (1) Du grec gnosis ; connaissance.
(2) Ce n'est qu'au dix-neuvieme sleclc qu'eJle est ap-
qui nous paraissent durer fort longtemps, que parue a ins i. Le Bouddhisme l'ignore absolurnent sous
dire d u supplice de tels rnalheureu x insectes, sa- cet aspect, et l'Hindouisme également. L'Lsl arn la rejette,
vamment paralysés par l'aiguillon de tels au- le Judaisme de mérne. Et quant a I'antique Egypte, aux
religions de Chaldée, de Babylonie, d' Assyrie, on l'y
tres, mais [amais insensibilisés, et lentement chercherait vainement I Nous possédons 11 cct égnrd un
dévorés vivants, au cours de longues semaines, dossier solidement étoffé ! Quant au Pythagorisme, elle
- 56- - 57-

fréquernment en ses écrits. Nous citerons sim- nom de Napoléon, et ceci ne démontre pas pour
plement en cette breve étude ce passage de sa cela la réincarnation de cet empereur. 11 faut
revue « L'Etincelle ~, numéro de novembre 1902, voir dans ces quelques lignes le résultat de pres-
page 13, ou il nous déc1are ceci : sions extérieures. Mais sa pensée, parfaitement
orthodoxe, n'a jamais varié sur ce point au cours
« Bien loin d'enseigner la réincarnation, Jésus
des quatorze années de publication de <lo L'Eiin-
et ses Ap6tres, au contraire, ont enseigné l'op-
celle s . 11 rompit trop de lances courtoises avec
posé ... ~
ses amis spirites, dans ses colonnes, pour que
Sans doute, dans son livre « Les Grands Se- nous en doutions !
crets Merveilleux ~, publié en 1907, nous dit-il Et pour démontrer que la Réincarnation est
ceci a la page 85, coiffant sa biographie rédigée un enseignement non-chrétien, il nous rappelle
par Fabre des Essarts : dans ce rnéme numéro de sa revue, cette para-
« On sait que u se prononce ou en allemand ; bole du Christ ases Apótres, que nous trouvons
on dit Jean Houss, done Houssay, qui est mon dan s l'évangile selon saint Luc, celle du pauvre
nom, (Houss est), D'ailleurs, poussé par l'Esprit, Lazare et du mauvais riche, que nous conseil-
je suis alié ti Constance ; je n'ai pas reconnu lons fortement au lecteur partisan de la réincar-
la salle du Concile, mais j'ai revu ma maison ei nation de lire et de relire attentivement, au cha-
reconnu le lieu de mon supplice ; j'en ai reoécti pitre XVI, versets 19 a 31 de Luc. Le cadre de
toutes les phases. » cette breve étude ne nous permet pas de la
Cette idée qu'il était la réincarnation de .lean donner, vu sa longueur. Mais elle nous donne
Huss, parce que Houssay, I'Abbé Julio la devait l'enseignement formel du Christ, et c'est a ce
a Fabre des Essarts et a la personne qui lui titre qu'elle est catégorique en sa conclusion.
servait parfois de médium, laquelle était farou- Une autre explication, également du Clirist
chement réincarnationiste. Mais l' Abbé Julio. s'il lui-méme, a ce sujet, est tout aussi catégorique.
supposa avoir été Jean Huss, ne faisail abso- C'est la rencontre de l'aveugle de naissance, citée
lumeni pas de la réincarnation une loi générale, dans l'évangile de Jean, au chapitre IX, versets
il était trop chrétien sincere et avait fait de trop 1 it 41. Un aveugle de naissance présenté au
bonnes études théologiques pour cela. L' An n naire Christ. Ses disciples supposant que son infir-
du Téléphone comporte plusieurs abonnés du mité est, soit le chátiment d'u nc maunaise action
commise dans une oie antéricnre, soil I'expia-
n'élait va lab le que pour les non-initiés, les profanes. tion d'une faute grave commise par ses parents,
Les init iés, de ce [ait mém e, y éc1wppuienf. C'ét ait lIi le
b úl de t'I nitiat ion ... lui demanrlent : « Mnitre, qui a péché. de cet
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homme ou de ses parents, pour qu'il soit né « Ainsi Jésus-Christ a été offerl une fois, pour
aveugle ? .. » Et Jésus répondit : « Ni lui ni. effaeer les péchés de tous, et la seconde fois,
ses parents n'ont péché ... Mais e'est afin que les il apparaitra, sans avoir plus rien du péché,
ceuvres de Dieu soient manifestées en luL.. s , pour le salut de ceux qui l'attendent... » (Paul :
Et efTeetivement, Jésus le guérit, et par la suite, Hébreux, IX, 28).
l'aveugle devient un de ses diseiples. Le Christ, en annoncant qu'il retourne vers
L'enseignement du Christ, saint Paul l'expo- Son Pére, a également, a maintes reprises, fait
sera de f'acon absolument nette dans son « Epi- j ustice de cette hypothése.
tre aux Hébrettx » :
D'autres passages des Ecritures démenlent ou
« Car Jésus-Christ n'est pas entré en ce Sane- rendent impossible la réincarnation. En voici
tu aire fait de main d'homme (le temple de Jéru- quelques-uns :
salem), et qui n'était que la préfigure du véri-
« .41ors Samuel dit a Saiil : « Pourquoi avez-
table (le Christ Lui-mémei, mais il est entré dans
le Ciel rnéme afin de Se présenter désormais
vous troublé mon repos en me faisant éoo-
pour nous devant la Faee de Dieu.
quer ?... » (I Rois, XXVIII, 15, ou 1 Samuel,
XXVIII, 14, dans la version protestante).
« Et il n'y est pas entré pour S'offrir Lui-
mémc en plusieurs fois, eomme le qrand-prétre « Et voiei que deux hommes s'entretcnaient
d'Israel entrail tous les ans dans le Sanetuaire, avee Lui (Jésus), el e'étaient Moise el Elie, qui
en portant le sang d'une victime, el non le sien apparaissaient environnés d'une sorie de gloire.
propre ! Car autrement, il aurait Iallu qu'Il lls parlaient de Son départ, qui deoait s'accom-
soufTrit plusieurs fois depuis la Création du plir a Jérnsalcm ... » (Lue : Evangile, IX, 29. 30).
Monde, au lieu qu'Il n'est apparu qu'une fois
Or, Moíse est mort au sommet du mont Nébo,
vers la fin des siécles, pour abolir le Péehé, en
l'an 1451 avant notre ere, et Elie est mort l'an
S'offrant Lui-méme eomme Victime.
1117 avant Jésus-Christ. Il y a done de quinze
« Et cela, eomme il est arrété que les hommes a onze siécles que l':ime de ces deux prophétes
meurent une fois, et qu'ensuite ils sont jugés ... » est, eomme celles des Patr iarches. dans « l'at-
(Panl : Hébreux, IX, 25-27). ten te ». Ils ne se sont done pas réincnrnés, On
Voici qui eoupe court a toute éventualité d'une observeru d'ailleurs que le « retour d'Elic ». qui
soi-disant « réincarnation » du Christ, aussi a été égalemcnt .lean le Baptiste, n'a nullernent
bien que de ses Apótres. Mais un autre passage trait ü la réincarnution d'Elie dnns .Ienn, cnr ils
souligne eneore cette impossibilité : doivent rcvcnir tOIlS dcu x ü la Fin des Temps.
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Ce qui écarte évidemment la possibilité que Jean


ne soit qu'Elie réincarné !
La tradition secréte du Christianisme (qui est
moins secréte qu'on ne le croit communément
d'ailleurs !), explique ainsi la parole de Jésus,
déclarant que Jean le Baptisfe est « déja veml.., ~.
Une tres haute Entité Angélique a jadis reposé CONCLUSION
sur Elie le prophéte. Lorsque sa mission a été
terminée, cet Esprit Céleste a quitté Elie, et c'est
lui qui est remonté au Ciel dans un « char de
feu ~ (image de son corps subtil et incorrupti- Ainsi done, l'humble « Abbé Julio ~ a bien
ble). Plus tard, la mérne Entité Angélique est recu, au 131m• degré, le 4 décembre 1904, de
revenue ici-bas, et a reposé sur Jean le Baptiste. Mgr Miraglia, dans l'église vieille-catholique de
Ainsi done on peut dire que le véritable messa- Thiengen (duché de Bade), la sucéession du
ger est « déjá venu ~. Ce sera par une sorte d'in- Prince des Apótres. Rien n'est plus incontesta-
corporation semblable, que deux messagers, ble.
identiques a Elie et au Baptiste, se manifesteront A sa mort, survenue en Suisse en 1912, il ne
a la Fin des Temps, pour préparer le retour du laissa rien ases héritiers, hormis quelques pe-
Christ en gloire, comme il en fut pour sa venue tites dettes. La vie religieuse ne l'avait pas en-
en chair (1). richi. Le vieux lutteur pouvait Iaire sienne cette
parole du Christ ases Apótres :
« Ne prenez ni or, ni arqetit, ni monnaie, dans
vos ceinlures ; ni sac pour le voyage, ni deux
tuniques, ni souliers ni báion, car l'ouvrier mé-
rite sa nourriture ... Vous avez recu gratuite-
ment, donnez gratuitement... » (Matthieu

(1) L' Abbé Julio oblinl des gráces el des guérisons Evangile, X, 8-10).
surprenanles par l'inlcrcession des Sa ints. Ce qu i serait Mais il laissait une richesse plus grande. Celle
impossible s'ils se réi nca rna ien t.¿ D'o la pur o le du
ü

de son exemple, de son cornbat pOllr le Bien,


Chrisl a Sainl Jean : « Celui qui oaincra, j'cn ferai une
colonne dans le Temple de Mon Dieu, el il n'en sorlira contre le Mal, et de son inépuisable ehnrité.
plus ... ~ (Apocalypse : 111, 12), Mais la réincarnalion esl Souhaitons que cette Eglise dont il fut la sour-
cerlainement une loi pour les non-chrétiens.
- 62-

ce lointaine (il y aura bientót un siécle qu'il fut


ordonné prétre, et bientót soixante ans qu'il
devint Evéque), derneure toujours dans la voie
qu'il a ainsi tracée, d'avance, ases fídeles :
« Il [out avoir le don, qui n'est pas de sa
volonté, mais de l'Es prit, Il {aut développer ce
don par la dignité de vie, par la foi, par la priere.
II ne {aut rechercher ni sa gloire, ni l'amour T ABLE DES MATIERES
des richesses, ni la haine, ni la vengeance, ni le
mensonge ... Il ne (aut jamais, sous peine de
déchéance et de perte irnrnédiate de tout don,
1. - Les Prémices 9
satis(aire les oaines curiosités, les bas appétits,
les rancunes cachées, les ambitions déroisonnées, II. - Le Combat 14
et toute la collection variée el san s limite de la III. - Le Sacre 25
sottise humaine, a peine encore dégagée de la
béte. II {aut un creur brúlant d'amour pour Dieu IV. - Table de la Succession Apostolique de
Mgr Houssay 38
et ses (reres ... :t
V. - La Doctrine 45
3 Mars 1962, 118m• anniversaire - De la Création 46
de la naissance de l' Abbé Julio : - De la Préexistence des Ames .. 48
« Qui vicerit, possidebit haec ... » - De la Tentation et de la Chute
Originelle 49
(Joahn. Apoc. XXI, 7)
- De la rédemption 50
- De I'Apocatastase ou Réintégra-
tion finale 52
- De la Réincarnation 55
Conc1usion 61

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